Chapitre 81

- Non mais avoue que ce n'est pas facile entre nous ces derniers temps. Confessa Clarke en regardant ses mains entourées des mains de Lexa.

- Effectivement, ce dernier mois n'a pas été facile entre nous ! Lexa attrapa le visage de Clarke pour que cette dernière la regarde dans les yeux. Clarke, regarde moi, mon ange...

- Je suis tellement désolée, Lexa. Les larmes que Clarke retenaient depuis un mois menaçaient de couler et elle ne le voulait pas.

- Pourquoi ? Parle moi, ne me laisse pas dans l'ignorance.

Les paroles de Lexa étaient comme un supplice. Clarke s'en voulait tellement de faire souffrir sa femme, elle était avec Maddie tout ce qu'elle avait de plus précieux. Mais ce mois avait été difficile pour elle, elle ne le faisait pas exprès mais la tristesse était présente toute la journée, elle n'arrivait pas à penser à autre chose. Et elle s'en voulait de faire de la peine à sa femme et à sa fille mais c'était plus fort qu'elle.

- Clarke, s'il te plaît, tu dois me dire ce qu'il ne va pas ? Ai-je fais quelques choses ? Demanda Lexa même si elle savait que ce n'était pas du à elle mais le silence de sa femme depuis un mois lui faisait du mal, elle voulait aider sa femme et la rendre heureuse et ce mois-ci elle avait l'impression d'échouer lamentablement à ses vœux de mariage.

- Lexa, tu sais bien que ce n'est pas toi ! La voix de Clarke était tremblante et les larmes se mirent à couler. Lexa attrapa le visage de sa femme entre ses mains et effaça les larmes de sa femme.

- Alors parle moi, dis moi ce que je peux faire, Clarke, j'ai besoin de savoir.

- Tu sais très bien ce qui se passe dans ma tête ! Chuchota Clarke.

- J'ai deviné mais je veux l'entendre de ta bouche.

- De …..

- Heda, Reine de Natifs ! Les salua Titus en les interrompant pour le plus gros soulagement de Clarke qui ne voulait pas avoir cette discussion.

Lexa souffla un bon coup avant d'embrasser doucement Clarke, elle savait la raison de la tristesse de Clarke mais elle voulait qu'elle lui parle, c'est la première fois depuis qu'elles sont mariées que Clarke avait du mal à lui parler et elle ne comprenait pas pourquoi, elle pouvait tout entendre. Elle embrassa une dernière fois sa femme avant de l'aider à se lever pour se mettre face à Titus.

- Oui, Titus ?

- Le conseil se tiendra dans trente minutes, Heda. Cela vous laisse le temps de vous changer, et vous, Reine des Natifs, votre correspondance a été mise dans votre bureau.

- Merci Titus. Le remercia Clarke. Maddie ?

- Maddie est en cours avec les autres enfants de la ville, tout va bien !

- Merci Titus, nous allons y aller. Lexa passa sa main dans le dos de Clarke. Je te laisse continuer avec les natblidas.

Titus s'inclina et regarda les femmes partir vers la tour. Clarke se referma dans ses pensées, elle ne fit plus attention à Lexa qui la laissa faire malgré son envie de la prendre dans ses bras et d'oublier ce dernier mois. Une fois en dehors de l'ascenseur, Clarke se dirigea sans un mot vers le bureau qui avait été aménagé dans une petite pièce entre la salle du trône et la chambre de Maddie. Une fois dans la pièce, Clarke se mit dos à la porte et les larmes se mirent couler toute seule. Comment elle pouvait être comme cela ? Elle s'en voulait de faire de la peine à Lexa mais elle n'y arrivait pas, elle connaissait le problème mais comment faire? Elle se mit à regarder son bureau, Lexa l'avait fait aménager pour elle durant leur lune de miel, elle avait été peinte dans les tons bleus, la pièce était petite mais elle avait une grande fenêtre qui prenait toute un mur. Devant cette fenêtre, Lexa avait fait installer un bureau dans le coin droit et en face une grande bibliothèque puis au centre de la pièce, Clarke avait un sofa et deux fauteuils autour d'une petite table. Lexa, tous les matins, lui faisait mettre des fleurs fraîches et aujourd'hui, c'était un gros bouquets de lys bleu. Clarke s'approcha du bouquet qui se trouvait sur la petite table, elle y découvrit un petit mot.

« Je t'aime depuis le premier jour où mon regard a rencontré le tien et je t'aimerai jusqu'à mon dernier souffle. Ne l'oublie pas, mon Ange »

Clarke se mit à pleurer toutes les larmes de son corps, comment elle pouvait faire souffrir sa femme alors qu'elle l'aimait tant ? Clarke se laissait tomber sur le sol et tenait le mot contre son cœur, elle n'entendit pas la porte s'ouvrir et quand elle sentit des bras autour de son corps et qu'elle reconnut l'odeur, elle serra les bras qui la tenait et pleura toutes les larmes que son corps avait retenu depuis un mois.

Ma chérie, pleure ma puce, je suis là.

J'en peux plus, maman... Pleura Clarke.

Je suis là ma puce. Pleure...

Abby fut couper par un coup sur la porte, elle tourna la tête pour voir Titus mais Abby lui fit comprendre que ce n'était pas possible maintenant et quand il vit le corps de Clarke, ce dernier comprit et s'éclipsa.

Clarke mit plusieurs minutes avant de se calmer, les bras de sa mère lui firent le plus grand bien, elle avait besoin de sa présence. Quand ses larmes se calmèrent, elle se tourna pour regarder sa mère.

Que fais-tu là ? Je ne savais pas que tu devais venir sur Polis sinon je n'aurais jamais pris d'autres engagements.

J'ai été invitée par une jeune femme amoureuse au possible qui se trouve très inquiète pour sa femme, sa Reine, si je ne me trompe pas.

Lexa... Souffla Clarke.

Oui ma puce, elle est inquiète. Abby se leva et tendit sa main à sa fille pour l'aider à se relever. Quand elles furent debout, Abby conduisit sa fille sur le sofa et s'installa à côté d'elle, elle lui prit les mains entre les siennes. Parle moi, ma puce !

Putain, mais pourquoi tout le monde veut que je parle ? Cria Clarke en se levant du sofa.

Peut-être parce que tu ne vas pas bien depuis une certaine naissance.

Comment …. Clarke se sentit prise par surprise comment sa mère avait-elle devinée ?

Clarke vient t'asseoir, s'il te plaît et parle moi. Clarke s'assit sur le sofa mais resta à une bonne distance de sa mère.

Comment as-tu su ?

Lexa, ta femme est inquiète et elle sait pourquoi tu t'éloignes d'elle, en tout cas, l'événement qui provoque ta tristesse mais elle ne sait pas pourquoi tu vas mal, alors parle moi.

Je ne sais pas pourquoi je vais mal.

Mais c'était faux, Clarke savait pourquoi son cœur était tourmenté. I mois, Octavia lui avait annoncé qu'elle attendait un heureux événement. Au début, Clarke était heureuse pour elle, elle avait adoré être là pour son amie, la voir prendre du ventre et sentir son petit bout donner des coups. Clarke n'avait été que heureuse mais quand Octavia avait perdu les os, elle avait demandé à Clarke d'être avec elle, dans la tradition Native, le conjoint n'a pas le droit d'assister la femme puis vu l'état de Lincoln, il n'aurait pas pu aider Octavia. Ce grand bonhomme n'avait peur de rien mais quand Octavia avait perdu les eaux, il s'est décomposé et il n'arrivait plus à bouger. Clarke avait donc aidé Octavia à mettre au monde son petit William. C'est quand elle a tenu son filleul dans les bras que Clarke sentit son cœur se désirer. Clarke avait tenu la journée auprès d' Octavia mais elle était pressée de quitter cette maison. Dans son plus grand bonheur, elle venait de comprendre que le bonheur que venait de vivre Octavia lui était interdit. Elle s'en voulait de penser cela, elle avait Maddie et elle était la prunelle de ses yeux, elle aimait sa fille plus que tout au monde, elle mourrait pour elle. Elle s'en voulait de penser à la maternité mais le fait de ne jamais pouvoir sentir son ventre grossir, ni sentir les petits coups de son enfant et surtout ne jamais pouvoir tenir son propre sang contre elle. Cela la tuait et elle s'en voulait d'avoir ses pensées, elle avait la vie que beaucoup voudrait, elle avait une femme merveilleuse qui avait fait énormément d'efforts pour montrer son amour, elle avait une fille aimante, travailleuse et adorable. Comment pouvait-elle penser à la maternité sachant qu'elle avait une vie rempli d'amour, elle ne manquait de rien.

Rien que de penser à tout cela, Clarke s'effondra dans les bras de sa mère, elle s'en voulait tellement de penser à cela et surtout de faire du mal à sa femme.

Ma chérie, parle moi.

Je m'en veux maman.

De quoi ma puce ? Abby releva le visage de sa fille et la força à la regarder. Ma puce, qu'est ce qui te rend si triste ?

C'est ridicule, maman, je ne devrais même pas avoir ses pensées, j'ai une vie merveilleuse, une femme et une fille que j'aime de tout mon cœur. Je m'en veux d'avoir ses pensées, je suis indigne d'elles et de leurs amours. Sans elles dans ma vie, je ne suis rien.

Je le sais ma puce, mais il se peut aussi qu'il manque quelques choses.

Mais il ne devrait rien me manquer, j'ai une vie que je n'aurais jamais pu imaginer ni rêver alors pourquoi mon cœur se serre à chaque seconde.

Ma puce, à quoi penses-tu dans ses moments là ?

A William, Octavia...

Donc c'est bien la naissance de William qui a tout changé.

J'étais si heureuse maman de la grossesse d' Octavia, j'étais là quand son corps à changer, j'ai senti William donner des coups, j'ai vécu cela avec elle sans que cela change quoique ce soit mais quand il est né, c'était magnifique. Mais mon cœur s'est brisé, je me suis rendu compte que jamais je ne pourrais vivre tout cela, jamais je ne pourrais sentir mon ventre accueillir un petit être, jamais je ne vivrais un accouchement et jamais je ne prendrais mon nouveau né dans mes bras...

Clarke s'effondra sous ses sanglots. Abby la serra fort dans ses bras, elle retenait également ses larmes, elle savait que Clarke était heureuse dans sa vie et elle comprenait sa peine d'avoir ses pensées alors qu'elle avait une merveilleuse famille. Clarke prenait toujours sur elle pour éviter de faire du mal aux personnes qu'elle aimait mais aujourd'hui de ne rien dire l'avait brisé. Abby consola sa fille et en quelques minutes, elle la sentit se détendre pour ensuite s'endormir. Elle avait du passer des nuits sans dormir et là, le fait de vider son cœur l'avait soulagé d'une certaine façon. Abby coucha sa fille sur le sofa et la couvrit d'une peau qui se trouvait sur un fauteuil. Elle la borda calmement et l'embrassa sur le front avant de sortir de la pièce. Dans le hall, elle découvrit les ambassadeurs sortir de la salle du trône, elle vit Lexa à l'entrée de la salle.