Bonjour à vous !

Quelle météo changeante, ces derniers temps ! 25° la semaine dernière et là, il neige... Allez comprendre !

Sinon, je pense que ça vous indiffère assez et que vous avez plutôt envie d'avoir enfin le fin mot de l'histoire sur ce qu'il s'est passé (ou pas) entre Scorpius et Stephan. Je vous laisse donc à votre lecture !

Plein de bisous et merci encore de me lire :3


RARA :

Guest : Oui Pour Jake et Rose ! Il était temps et on a bien cru qu'ils n'y arriveraient pas ! Ca sent clairement mauvais pour Al' et Scorp', reste à voir ce que j'ai prévu :/ J'espère que ça te plaira et merci pour ta review !

Advitam1 : Merci à toi pour ta review ! Rose a ses défauts, mais elle ne manque pas de courage, pour une Serpentard ;) Il était temps qu'ils se retrouvent, avec Jake, oui, ça fait du bien ! J'ai gardé des idées du résumé que j'avais publié, oui, mais pas tout... Ca a surtout changé au niveau du 82; le dernier gros chapitre de transition. J'avais fait un plan avant de le commencer et j'ai dû le modifier 3 fois. Mais bon, j'aime toujours les happy end ;) Merci encore !

Pour rappel : j'ai répondu aux autres reviews en MP, comme d'habitude (à ouvrir sur navigateur, pas de synchronisation des mp avec l'application).


Merci à Damelith, Kar Ine, Keichi et Mery-Alice Gilbert pour leur relecture, leurs conseils, leurs corrections et leur soutien.

Merci à J.K. Rowling pour toute son œuvre. Sans elle, rien de tout cela n'existerait.


L'Autre

2026 - Scorpius/Rose

Août - Scorpius

Scorpius regardait Albus, le cœur au bord des lèvres. Il n'avait qu'une envie : fuir. Fuir très loin pour ne pas avoir à répondre à sa question.

S'il avait été capable de mentir sans se faire prendre, peut-être aurait-il tenté le coup, mais Albus le connaissait trop bien, il savait qu'il s'en rendrait compte immédiatement. C'était d'ailleurs un miracle qu'il n'ait pas posé de questions plus tôt.

Depuis son retour, Scorpius essayait de prendre sur lui pour paraître le plus normal possible, mais il avait tout simplement l'impression de se noyer dans sa trahison.

Il savait qu'Albus ne comprendrait pas. Comment aurait-il pu alors que lui-même ne s'expliquait pas pourquoi il avait merdé à ce point ?

Il était amoureux d'Albus depuis toujours. Il n'était pas seulement son conjoint, il était aussi son meilleur ami, son confident, son âme-sœur.

Son Autre.

Stephan ne représentait rien pour lui. Il ne l'attirait ni physiquement, ni psychologiquement. C'était juste un collègue avec qui il discutait pendant ses pauses. Rien de plus.

Mis à part celui à cause de qui son couple allait probablement voler en éclats.

- Alors ? insista Albus, les yeux rivés sur lui. Tu es conscient que garder le silence ne fait qu'aggraver les choses ?

- Je ne sais pas quoi te dire, avoua-t-il, la voix rendue rauque par un trop plein d'émotions.

Scorpius s'assit lourdement sur leur lit et prit son visage entre ses mains, la gorge obstruée par une boule d'angoisse. Albus, quant à lui, le dévisageait toujours, les bras croisés sur sa poitrine et le visage fermé.

Et le pire, dans tout ça, c'était qu'il ne savait vraiment pas quoi lui dire… Comment aurait-il pu ? Si les souvenirs qu'il gardait de cette nuit-là étaient assez flous, il savait néanmoins qu'il avait été suffisamment lucide pour savoir ce qu'il faisait à ce moment-là. Néanmoins, il ne comprenait pas comment il avait pu en arriver là et ça, rien ne pourrait jamais l'excuser.

- J'ai bien vu la façon dont il t'a regardé, Scorp', et ton changement d'attitude qui en a découlé. Bordel, j'exige de savoir ce qu'il s'est passé pendant que j'étais pas là !

- Tu veux savoir ce que j'ai fait en ton absence ? releva Scorpius en lui retournant un regard noir. J'ai essayé de survivre, tout simplement ! Cela fait deux ans qu'on est diplômés et tu as passé trois-quarts de ton temps loin de moi, et avec Roussette qui est débordée, je me suis retrouvé seul. Tout seul. Ce n'était pas ce qu'on avait prévu !

- Et quoi ? Ça te donne le droit de t'envoyer en l'air avec le premier connard venu, c'est ce que tu essaies de me dire ? C'est ma faute, c'est ça ? Vas-y, dis-le !

- Non ! le détrompa Scorpius. Je ne sais pas ce qu'il s'est passé, tu saisis ? Je me suis réveillé chez lui et… Et j'avais beaucoup trop bu…

- Oh, bah si tu avais bu, c'est pas très grave, alors, n'est-ce pas ?! s'écria Albus. Après tout, tu ne l'as pas fait exprès, hein ?

- Je n'ai jamais dit ça !

- Alors quoi ?! Comme tu étais bourré, tu as trébuché et tu es tombé la queue en avant, peut-être ? Que son cul se soit trouvé juste en-dessous était un pur hasard ?

Scorpius soupira en réponse et détourna à nouveau les yeux. Il avait bien évidemment questionné Stephan à ce sujet pour confronter sa version de l'histoire à ses souvenirs, mais il savait que s'il lui révélait la vérité, il n'y aurait plus de retour en arrière possible. Cependant Albus méritait qu'il soit honnête envers lui, c'était ainsi qu'ils avaient toujours fonctionné, tous les deux.

- On s'est principalement embrassés, confessa Scorpius, le regard toujours tourné vers ses pieds. Mais on n'a... On n'a pas été beaucoup plus loin. Je n'ai pas réussi à... Enfin, tu sais comment c'est quand j'ai trop bu. j'ai fini par sombrer comme une masse et voilà, c'est tout.

- C'est tout, commenta platement Albus. Mais c'est déjà beaucoup trop, Scorpius. Jamais je n'ai envisagé que tu puisses me faire ça. Jamais. Pas un seul instant. Et là… Je n'arrive pas à croire que tu aies pu me tromper…

- D'après Stephan, je l'ai appelé Albus plusieurs fois, argumenta-t-il en relevant brièvement les yeux.

Mais à peine ces mots avaient-ils franchi ses lèvres qu'il regretta de les avoir formulés.

- Oh bah ça change tout, alors ! ricana Albus. Trop aimable d'avoir pensé à moi pendant que tu te tapais un autre, merci Scorp' ! Dire que moi, pendant ce temps, je culpabilisais à mort d'être loin de toi. Tu sais, Rose croit que personne ne la comprend vraiment avec sa fixette sur sa formation, mais elle se trompe lourdement. Je suis tiraillé entre mon besoin d'être avec toi et mon envie de devenir magizoologiste ! Sauf que contrairement à elle, j'ai toujours su que j'arriverais à concilier les deux, mais visiblement, j'avais surestimé ce que tu ressentais pour moi.

- Ne dis pas ça, Al' ! s'exclama Scorpius en se levant pour lui faire face. Je t'aime, toi, et rien que toi. Ce qu'il s'est passé cette fois-là ne veut rien dire du tout ou en tout cas, ça n'a absolument rien à voir avec l'amour que je te porte. J'ai merdé, j'en suis conscient, t'imagine même pas à quel point, mais je t'en prie, Albus, comprends-moi. J'ai fait une erreur… Une seule petite erreur que je regrette du plus profond de mon âme. Je sais que tu m'aimes au moins autant que je t'aime, dis-moi que tu ne vas pas tout foutre en l'air pour un seul petit moment d'égarement…

- Non, Scorp', répondit Albus, des sanglots plein la voix. Je ne vais pas tout foutre en l'air, c'est toi qui as tout gâché.

Scorpius le vit alors raffermir sa prise sur sa baguette et, comprenant qu'il allait transplaner, voulut l'attraper par le bras pour l'en empêcher, mais sa main se referma sur le vide.


Août - Rose

Rose se trouvait allongée dans les bras de Jake sur le canapé de celui-ci qui était occupé à enrouler une de ses boucles autour de son index.

- T'as vu comme leur courbe suit parfaitement celle de mon doigt ? lui fit-il remarquer.

- Hum, hum, commenta-t-elle distraitement, l'esprit tourné ailleurs.

- Ça ne va pas ? s'enquit-il en essayant de capter son regard.

- Si, si, c'est juste que… Tu n'as pas trouvé que l'ambiance était super bizarre, entre Al' et Scorp', quand ce Stephan a débarqué ?

- Pas spécialement, non, répondit Jake, mais je les connais moins bien que toi. Qu'est-ce qui te fait penser ça ?

- Je ne sais pas trop, mais j'ai un mauvais pressentiment et…

Des coups frappés à la porte d'entrée l'interrompirent et Rose se redressa pour que Jake puisse aller ouvrir, Daisy et James étant absents.

- Al' ?! l'entendit-elle s'étonner.

Alertée, Rose se leva pour aller voir ce que son cousin pouvait bien faire ici et, lorsqu'elle remarqua son air défait, comprit que son appréhension était fondée.

Jake se décala pour le laisser entrer et Albus tituba jusqu'au canapé où il se laissa tomber avant de remonter ses genoux devant son visage pour l'y enfouir, les bras serrés autour de ses jambes.

Jake fit signe à Rose pour lui faire comprendre qu'il se rendait dans sa chambre afin de les laisser seuls et la jeune femme alla s'asseoir à côté de son cousin après l'avoir remercié d'un petit sourire.

Elle comprit alors qu'Albus pleurait et l'enlaça aussitôt, sa joue contre son dos.

Qu'avait-il bien pu se passer entre le moment où ils les avaient laissés à la Tête de Sanglier et maintenant pour qu'il soit dans un tel état ?!

Elle s'abstint cependant de poser la moindre question, consciente qu'il lui parlerait lorsqu'il serait prêt à le faire.

Au bout d'un moment, Albus se retourna pour se blottir tout contre elle, son visage contre son cou, et Rose caressa doucement son dos pour tenter de l'apaiser.

C'était la première fois qu'elle voyait son cousin pleurer à ce point, le chagrin n'étant pas une émotion qu'il laissait souvent transparaître, et ça lui brisait le cœur.

Albus finit cependant par se calmer et releva le visage pour la regarder, les yeux rougis par ses larmes.

- Tu savais ? lui demanda-t-il, la voix encore entrecoupée de sanglots.

- Savais quoi ?

- Pour Scorpius et… et ce type. Il te l'avait dit ?

Rose ferma les yeux pour refouler le trop plein d'émotions qu'elle sentait monter en elle et maudit son frère de cœur au passage.

Scorpius avait-il vraiment été bête à ce point ?!

- Je… Non, je ne sais pas du tout de quoi tu parles, même si je devine que c'est lié à ce collègue qui est venu nous saluer. C'est bien ça ?

- Toujours aussi perspicace, confirma Albus en soupirant. Apparemment, Scorpius a eu une aventure avec lui durant mon absence…

- Apparemment ? répéta-t-elle, incertaine.

- Il dit qu'il ne sait pas ce qu'il lui a pris, qu'il avait trop bu.

Quel abruti ! l'insulta Rose, en pensées.

- Je suis désolée, Al', je n'en savais rien, non…

- De toute façon, tu ne me l'aurais jamais dit, ricana Albus. T'as toujours été plus loyale envers Scorp' qu'envers moi…

- C'est faux ! protesta-t-elle. Je vous aime autant l'un que l'autre et tu le sais !

Mais Rose était consciente qu'elle ne lui en aurait probablement pas parlé quand même. Certaines informations ne devaient être révélées que par les personnes concernées et celle-ci ne la regardait en rien.

- Tu comptes faire quoi ? s'enquit-elle ensuite, prenant la main de son cousin dans la sienne en marque de soutien.

- Aller chez ma mère, sans doute… Pas envie d'aller embêter mon père et Meredith avec ça et y a pas vraiment de place ici non plus. Je suis juste passé parce que je voulais te voir…

Heureusement que Jake avait précisé qu'ils allaient chez lui, lorsqu'ils étaient partis, Rose n'osait pas imaginer ce qu'Albus aurait fait s'il ne les avait pas trouvés ici…

- Tu… Tu pourrais me rendre un service ? lui demanda-t-il ensuite.

- Tout ce que tu veux, oui, accepta-t-elle sans hésiter.

- Tu pourrais aller me chercher un sac, avec mes affaires ?

- Al'..., commença-t-elle, choquée de réaliser à quel point la situation semblait grave.

- Je n'ai pas envie de remettre les pieds là-bas, ni de le voir, précisa-t-il. S'il te plait, Rose…

- Très bien, céda-t-elle. Mais… Mais vous allez vous réconcilier, hein ? s'enquit-elle ensuite, la voix vibrante d'émotion. Enfin, c'est… C'est Scorp' et toi, ça ne peut pas se terminer comme ça…

- Il semblerait que si, conclut Albus, tout en essuyant une larme qui coulait le long de sa joue.

.

Rose pénétra dans la chambre de Jake, le cœur lourd. Elle venait d'accompagner Albus à Fichucastel, refusant qu'il transplane une nouvelle fois dans son état - il pouvait déjà s'estimer chanceux de ne pas s'être désartibulé la première fois - et l'avait laissé sous la surveillance de sa tante Ginny, qui rentrait tout juste d'une séance d'entrainement.

- Ça va ? lui demanda Jake, en s'approchant d'elle pour la prendre dans ses bras. Je vous ai entendus partir, je me suis un peu inquiété…

- Désolée de ne pas t'avoir prévenu, répondit-elle en se blottissant tout contre lui. Je crois qu'Albus et Scorpius viennent de rompre…

- Sérieusement ?! s'exclama-t-il, visiblement choqué par la nouvelle. Mais qu'est-ce qui a bien pu se passer pour qu'ils en arrivent là ?!

- Scorpius l'aurait trompé avec un de ses collègues pendant qu'Al' était au Zimbabwe…

- Celui qu'on a vu à la Tête de Sanglier ?

- Lui-même…, confirma-t-elle. Enfin, Albus n'est pas entré dans les détails, mais il a l'air déterminé.

- Merde alors ! jura Jake. S'il y a bien un couple que j'imaginais pas voir rompre, c'est bien eux deux…

- Ne m'en parle pas, soupira-t-elle. Je ne sais pas du tout comment je vais bien pouvoir gérer ça : Albus est mon cousin, mais Scorpius est comme mon frère. J'espère qu'ils ne me demanderont pas de prendre parti.

- Je ne pense pas, la rassura Jake. Ils savent qu'ils risqueraient de te perdre tous les deux, s'ils te demandaient de faire un tel choix.

Rose ne répondit rien, se contentant d'enfouir son visage dans le cou de Jake, qui raffermit ses bras autour d'elle tout en déposant un tendre baiser sur ses cheveux.

Le fait que Scorpius et Albus aient pu rompre lui paraissait tout simplement inconcevable. Non seulement ils représentaient pour elle le couple parfait, inébranlable, mais ils formaient aussi un tout, tous les trois.

Qu'allait-il advenir de leur amitié maintenant que la base venait de voler en éclats ?

.

Rose maudit son cousin de lui avoir demandé d'aller récupérer ses affaires lorsqu'elle réalisa que Scorpius se trouvait toujours dans leur chambre.

Elle avait, bien évidemment, prévu de prendre de ses nouvelles, mais allait-il la penser sincère lorsqu'il réaliserait qu'elle profitait de son passage pour prendre les affaires d'Albus ?

En même temps, Scorpius ne devait pas être dans un meilleur état qu'Albus, il était donc de son devoir, en tant que meilleure amie, d'aller le soutenir dans l'épreuve qu'il était en train d'affronter.

Même s'il en était le responsable…

Rose frappa donc à la porte de la chambre puis la poussa discrètement après quelques secondes d'attente, faute d'avoir obtenu la permission d'entrer.

Son cœur se serra lorsqu'elle vit que Scorpius était couché en position fœtale, à même le sol. Alarmée, elle se rua à ses côtés et s'allongea tout contre lui pour le prendre dans ses bras.

Contrairement à Albus, Scorpius ne pleurait pas, mais Rose trouvait cette léthargie encore plus inquiétante qu'une crise de larmes.

Son frère de cœur avait toujours été le plus sensible d'eux trois et la jeune femme prit conscience qu'il aurait besoin de tout son soutien pour ne pas sombrer.

Ils restèrent ainsi, tendrement enlacés, jusqu'à ce que Scorpius prenne enfin la parole.

- Il t'a raconté, n'est-ce pas ? dit-il d'une voix à peine perceptible.

- Oui…, confirma-t-elle doucement.

- Tu me détestes ?

- Non, Scorp', je ne te déteste pas. Je ne pourrai jamais te détester.

- Je me déteste…, répondit-il, toujours aussi faiblement.

- Je sais…

Rose sentit alors le dos de Scorpius tressauter au rythme de ses sanglots et le serra encore plus fort contre elle pour tenter d'absorber une partie de sa peine.

.

Septembre

Rose pénétra dans le bureau de Roger Stevenson, inquiète d'avoir été convoquée de la sorte. Elle se savait distraite depuis quelques semaines, son attention détournée par la rupture de ses meilleurs amis, et elle espérait sincèrement que son travail n'en souffrait pas.

Elle, qui avait toujours eu peur de faire preuve de relâchement si elle se mettait en couple, était aujourd'hui consciente qu'elle n'aurait pas tenu la cadence sans le soutien infaillible de Jake.

Les problèmes que vivaient Albus et Scorpius se répercutaient sur elle, même s'ils essayaient de ne pas la mêler à leurs histoires, mais Rose était bien trop proche d'eux pour que ça ne la touche pas personnellement. Jake prenait alors soin d'elle chaque fois qu'ils se retrouvaient seuls, l'aidant à se recentrer lorsqu'elle perdait le fil de ses pensées.

Mais une fois à Ste-Mangouste, elle ne pouvait plus compter que sur elle-même et Rose espérait qu'elle était toujours à la hauteur des attentes de son supérieur même si, pour le coup, elle en doutait fortement.

- Bonjour Miss Granger-Weasley, la salua Stevenson tandis qu'elle pénétrait dans son bureau.

- Monsieur, répondit-elle nerveusement en s'installant sur le siège qu'il lui indiquait.

- Je suppose que vous vous doutez des raisons de votre présence ici…, commença-t-il.

- Je suis désolée, Monsieur, s'excusa-t-elle aussitôt. J'ai eu quelques soucis dernièrement, mais je vous promets que…

- Mais de quoi parlez-vous ? la coupa-t-il, les sourcils froncés d'incompréhension.

- Eh bien, euh… De ma… Euh… Distraction, non ?

- Rose, ne soyez pas ridicule, vous êtes l'étudiante la plus brillante que j'ai eu le plaisir de former tout au long de ma carrière. Vous savez pourtant que vous devez tous passer un entretien individuel concernant votre futur champ d'expertise avant d'entamer votre troisième année de formation, non ?

- Oh… Oh ! s'exclama-t-elle avant de plaquer une main gênée sur sa bouche.

Elle avait totalement occulté ça, avec toute cette histoire entre Scorpius et Albus, mais effectivement, elle attendait cette entrevue avec impatience.

- Écoutez, je n'ai pas de temps à perdre en bavardages inutiles, reprit Stevenson, mais je sais pertinemment que vous souhaitez orienter vos recherches sur les maladies neurodégénératives. Normalement, la troisième année doit s'effectuer à Ste-Mangouste, comme les deux premières, mais une opportunité assez exceptionnelle s'offre à vous et j'ai réussi à obtenir une dérogation de la direction pour l'occasion.

- Par… Pardon ? releva-t-elle, les yeux grand ouverts par la surprise.

- Une place vient se libérer au sein de l'équipe de Tây Ninh, au Vietnam, lui expliqua Stevenson. L'équipe dirigée par le médicomage Nguyen est spécialisée dans les recherches concernant la Maladie de Bowman-Waits, et si je ne me trompe pas, celle-ci vous intéresse particulièrement…

- En effet…, bredouilla Rose, ayant peur de comprendre où il voulait en venir. Mais… Ça veut dire quoi, au juste ?

- Eh bien comme je vous l'ai dit, Rose ! s'agaça légèrement son supérieur. J'ai obtenu une dérogation pour vous, donc si vous êtes partante, cette place est pour vous.

Rose eut alors l'impression que son cœur venait de quitter sa poitrine.

.

Une fois sa journée à Ste-Mangouste terminée, Rose transplana jusqu'à chez Jake, comme convenu avec lui, mais une fois sur place, elle se contenta de le regarder en silence, les lèvres pincées, plutôt que de l'embrasser comme elle le faisait d'habitude.

- Tout va bien ? s'enquit-il en quittant sa chaise pour la rejoindre.

Rose se rua dans ses bras, la gorge nouée, consciente que la discussion qui allait suivre mettrait probablement fin à leur histoire.

La jeune femme avait toujours su qu'elle donnerait priorité à sa carrière, si un jour elle était amenée à faire un choix, mais cette conscience des faits ne rendait pas la situation plus facile à vivre pour autant.

Malgré toutes ses précautions, elle était tombée amoureuse de lui et la perspective de le quitter, après avoir tant hésité avant de lâcher prise, lui laissait un goût amer.

- Hé, l'apaisa-t-il doucement tout en caressant ses cheveux. Ça ne s'est pas bien passé avec Stevenson ?

- Si, au contraire, répondit-elle, son visage toujours enfoui contre son torse. J'ai l'occasion de travailler sur la Maladie de Bowman-… à Tây Ninh.

- Vu le nom, il semblerait que ce ne soit pas en Grande-Bretagne, constata-t-il en s'écartant légèrement pour la regarder dans les yeux.

- En effet, confirma-t-elle. C'est au Vietnam. Stevenson m'a obtenu une dérogation pour que je puisse partir avant la fin de ma troisième année…

Jake soupira profondément avant de lâcher :

- Ainsi, nous y voilà…

Rose se blottit à nouveau tout contre lui au lieu de répondre, trop émue pour pouvoir prononcer le moindre mot.

- Rosie, ma belle, reprit-il d'une voix douce. On a toujours su que ça risquait d'arriver… Certes, pas avant l'année prochaine, mais quand même.

- Je sais, oui, mais justement, je ne sais pas si je suis prête à partir maintenant…

- Bien sûr que tu l'es, la contredit-il. Tu attends cette occasion depuis toujours, je suis sûr que tu seras parfaite, comme dans tout ce que tu entreprends.

Rose leva alors son visage vers lui et Jake captura aussitôt ses lèvres. Elle se hissa ensuite sur la pointe des pieds, les bras noués autour de sa nuque, et il la souleva en plaçant ses mains sous ses fesses pour la déposer sur son lit.

Rose lui retira son t-shirt avant de s'attaquer à la ceinture de son pantalon tandis que Jake passait ses mains sous sa robe pour la caresser. Mue par une sorte d'urgence, Rose inversa rapidement leurs positions et se contenta de baisser le boxer que Jake portait pour en faire sortir son sexe tendu par le désir. Elle s'empara ensuite de sa baguette pour leur lancer les sorts d'usage puis décala sa propre culotte avant de se replacer de façon à ce que Jake puisse la pénétrer. Elle se pencha alors vers lui, afin de l'embrasser, tout en ondulant de plus en plus vite pour faire monter le plaisir.

Il était rare qu'ils se passent ainsi de préliminaires, mais pour l'heure, la jeune femme voulait juste le sentir près d'elle, en elle, tant que ça leur était encore possible.

L'orgasme fut prompt à les cueillir et Rose se laissa simplement retomber sur Jake, le souffle court.

- Je t'aime, déclara-t-elle, sentant les larmes lui monter aux yeux.

- Je t'aime aussi, ma Rosie, répondit-il tristement tout en déposant une main sur son visage pour capter son regard. Et c'est justement pour ça que tu dois partir.

.

Lorsque Rose rentra chez elle ce soir-là, elle ne réalisait toujours pas qu'elle allait bientôt partir pour le Vietnam.

Travailler sur la Maladie de Bowman-Waits était son rêve, mais était-elle vraiment prête à en payer le prix ? Ça lui semblait tellement… Inaccessible ! Et en même temps, les recherches qu'elle avait faites après son entretien avec Stevenson lui avaient confirmé que cette équipe était bien la plus avancée sur le sujet. Si elle les rejoignait, elle pourrait être vraiment utile et, peut-être, finir par faire changer les choses pour les personnes qui souffraient de cette merde.

Rose se dirigea machinalement vers la cuisine pour se prendre un verre de jus de citrouille et fut surprise d'y trouver Scorpius.

Depuis qu'Albus était parti, il ne sortait de sa chambre que pour aller travailler, le trouver ici à cette heure de la journée était donc assez étonnant.

Rose l'enlaça doucement tout en se retenant de faire la moindre remarque sur son allure d'Inferius.

- Comment vas-tu ? lui demanda-t-elle, espérant qu'il lui dirait la vérité.

- Toujours pareil, répondit-il en haussant les épaules. Je ne suis qu'un raté doublé d'un abruti…

- Ne dis pas ça, Scorp', le réprimanda-t-elle. Tu es bien trop dur envers toi !

- J'assume juste la connerie que j'ai faite…

- Tu sais très bien que ce n'est pas si facile, le corrigea-t-elle en grimaçant légèrement. On en a déjà parlé, Scorp'. Oui, tu as merdé, mais tu ne l'as pas fait sciemment pour lui faire du mal ou je ne sais quoi… Al' le sait aussi, d'ailleurs, c'est juste qu'il…

- Qu'il n'a plus confiance en moi, la coupa-t-il, maussade. N'empêche que…

- N'empêche que te fustiger comme tu le fais n'y changera rien. N'empêche que vous avez toujours été trop fusionnels, tous les deux, ça allait forcément finir par péter à un moment ou à un autre, en fait. Je vous aime, mais…

Rose se contenta de soupirer au lieu de finir sa phrase, consciente que son ami ne serait absolument pas réceptif à ses arguments, compte tenu de l'état d'esprit dans lequel il se trouvait. De plus, elle-même n'était pas au meilleur de sa forme, venant plus ou moins de rompre avec Jake… Ça ne l'empêchait cependant pas de penser qu'Albus et lui n'avaient jamais appris à découvrir qui ils étaient vraiment, ni ce qu'ils attendaient de la vie à force de fonctionner comme un binôme indissociable.

- Et toi, ça va ? s'enquit Scorpius. Tu avais ton entretien, aujourd'hui, non ?

Rose le dévisagea, touchée qu'il se soit souvenu qu'elle avait été convoquée par son référent.

- En effet, confirma-t-elle en se mordillant la lèvre de nervosité.

- Et ? Tu t'es fait engueuler comme tu le craignais ?

- Non, au contraire… Une place s'est libérée pour rejoindre une équipe de recherche qui travaille sur la maladie de Bowman-Waits, et elle est pour moi si je la veux.

- Mais c'est trop génial, ça ! s'exclama Scorpius, retrouvant un peu de sa bonne humeur perdue. Franchement, j'ai toujours su que tu y arriverais, ma Roussette !

- C'est au Vietnam, précisa-t-elle alors, appréhendant un peu plus sa réaction.

- Le pays ?

Rose se contenta de grimacer en réaction à la bêtise de sa question.

- Et alors ? Ne me dis pas que tu vas refuser à cause de Jake, hein !

- Je ne pensais pas à Jake, non…, se confessa-t-elle. Je reviens de chez lui et… Et il a toujours été clair entre nous que ma carrière serait prioritaire, mais c'était avant… Avant que… Enfin…

- Avant que je ne trompe Albus et qu'il me quitte ? termina-t-il à sa place.

Rose détourna les yeux, légèrement gênée.

Ses deux amis allaient si mal qu'elle ne se voyait pas les laisser seuls avec leur peine. Chose que Scorpius sembla comprendre lorsqu'il s'approcha d'elle pour prendre son visage entre ses mains pour la regarder dans les yeux.

- Rose, déclara-t-il sérieusement. Je t'interdis, tu m'entends ? Je t'interdis de mettre tes rêves entre parenthèses à cause de nous. Si tu fais ça, je ne te le pardonnerai jamais, c'est clair ?

- Oui…

- Je t'aime tellement, ma Roussette, ajouta-t-il ensuite en la serrant tout contre son cœur. Je suis tellement fier de t'avoir pour presque-sœur, ne t'en fais pas pour moi, pour nous. Ça finira par bien aller.

Rose passa alors ses bras autour de la taille de Scorpius et le serra aussi fort qu'elle le put tout en essayant de refouler ses larmes.


Septembre - Scorpius

Scorpius se trouvait dans le cottage du Durham, en compagnie de son père, et caressait distraitement Edelweiss qui s'était blottie sur ses genoux.

Il sentait que son père mourait d'envie de lui parler de sa relation avec Albus - ou plutôt de son ex-relation - mais il faisait tout pour changer de sujet chaque fois qu'il tentait de l'aborder.

Cela faisait un mois et demi qu'il avait quitté le Manoir, à présent, et Scorpius essayait de ne plus se bercer d'illusions : il ne comptait pas revenir.

De toute façon, Rose avait fini par lui avouer, du bout des lèvres, qu'Albus avait décidé d'accompagner Rolf et Luna Dragonneau en Grèce pour observer des manticores. Elle n'avait pas pu lui dire combien de temps il serait absent, lui-même l'ignorant, mais cela ne fit que confirmer à Scorpius qu'Albus se portait bien mieux sans lui.

Plus de petit-copain chiant et possessif pour l'empêcher de vivre sa vie… En définitive, Roussette avait été la plus maligne d'entre eux, à refuser de s'attacher pour éviter de souffrir.

Roussette qui venait d'ailleurs, elle aussi, de le quitter, en quelque sorte. Bien sûr, il était heureux pour elle, sa sœur de cœur allait pouvoir vivre son rêve et il était sincèrement ravi pour elle, mais le résultat était le même…

Scorpius se retrouvait à présent totalement seul.


.


Hum

*toussotement gêné*

Quand Damelith, l'une de mes bêtas, a terminé de relire ce chapitre, elle m'a dit "si c'était pour faire ça, tu aurais pu t'abstenir".

Ce n'est pas un chapitre très joyeux, j'en suis consciente et je m'en excuse, mais c'était indispensable pour la suite.

Je peux comprendre que vous ayez peur pour la fin de tout ça, vu qu'il ne reste qu'un chapitre et l'épilogue, MAIS le chapitre 82 fait plus de 14 300 mots (pour comparer, celui-ci en fait 4500) et s'étale de fin 2026 à 2028. Il y a donc encore plein de choses à raconter ^^

En attendant, j'espère que vous ne m'en voulez pas trop et à mardi prochain pour la suite !

Des bisous,

Lyra