Bonjour à tous !
Allons droit au but et passons le fait que nous soyons samedi : Nouveau chapitre !
Merci pour les reviews, je vous répondrai dès que j'aurais fini de corriger ce chapitre (oui je ne fais pas les choses dans l'ordre, drôle de façon de travailler n'est-ce pas?).
Ce chapitre est relativement intéressant car il vous plongera un peu plus en profondeur dans l'ambiance moribonde de Poudlard actuellement ; Le début pourrait légèrement choquer, et je me suis même demandé si cette histoire ne devrait pas passer en catégorie M (enfin je me pose cette question depuis pas mal de temps vu le contenu de certains chapitres précédents).
Bonne lecture !
Matthew n'avait pas eu le loisir de s'attarder longuement sur ce mystérieux diadème, à présent rangé au fond de sa malle mais qu'il ressortait de temps à autre pour tenter d'en percer le mystère. Seul un incompréhensible sentiment de mal être le gagnait chaque fois qu'il le gardait longtemps en main, comme si quelque chose de néfaste, de maléfique et véritablement hostile reposait à l'intérieur. En près de seize ans sur Terre, et ayant vu jusqu'à maintenant quantité de choses étonnantes pour ne pas dire davantage, qu'un objet puisse lui procurer une sensation désagréable par son seul toucher ne devrait pas l'étonner ; La chose devrait au contraire être somme toute banale, lui être indifférente et ne pas l'impressionner plus que ce qu'il ressentait en y pensant actuellement.
Et pourtant… Il n'arrivait pas à comprendre comment un simple objet d'ornement pourrait lui faire ressentir de tels sentiments contraires, lui donner l'impression que cet artefact ancien était un danger et qu'il devrait au plus vite s'en séparer. Il ne parvenait pas davantage à saisir l'intérêt qu'avait pu avoir Drago pour lui, mais la manière dont l'affectait le diadème et les attirances de l'héritier Malefoy pour la magie noire avait probablement un lien qu'il fallait encore éclaircir.
La probabilité que Drago puisse utiliser cet objet pour commettre un acte délictueux était en tout cas très grande, aussi s'était-il gardé jusqu'à présent d'envisager de le lui rendre ou d'user de chantage contre lui pour obtenir tout ce qu'il pourrait désirer. Le serpentard lui n'avait pas tenté une seule fois de s'approcher de lui depuis la semaine dernière et leur duel dans la mystérieuse salle gigantesque ; Pas une seule fois une insulte n'était sortie de sa bouche, pas un seul reproche, menace à peine voilée ou tentative d'intimidation pour récupérer ce fameux diadème ; Mais Matthew ne pouvait ignorer le fait qu'il l'épiait sans arrêt, qu'il ne se passait pas une journée, pas même une heure même, sans que Drago ne le fixe d'un regard nerveux, presque effrayé.
Encore aujourd'hui, et alors qu'ils se trouvaient tous dans la Grande Salle de Poudlard, Matthew surprit le serpentard le fixer à de multiples reprises les rares fois où lui-même posait les yeux sur lui. Sa main tremblait légèrement, et des cernes étaient visibles sous ses yeux. Plusieurs fois Crabbe ou Goyle se penchaient vers lui pour lui murmurer quelque chose, mais Malefoy les ignorait royalement, ses yeux alternant tour à tour entre lui et la scène qui se déroulait devant eux et à laquelle il ne semblait curieusement prendre aucun plaisir.
Rangés dans un ordre parfait, les élèves se trouvaient en effet disposés de chaque côté de la pièce, laissant une allée suffisamment grande entre la porte d'entrée et la table des professeurs pour laisser passer un groupe entier d'hyppogriffes. Filles et garçons étaient comme à leur habitude désormais, séparés physiquement, et une certaine distance devait être respectée entre chaque élève.
Au bout de ce même allée se trouvait une jeune fille aux cheveux auburn, les larmes coulant librement de ses yeux tandis qu'elle avait la silhouette légèrement voûtée. Sa jupe avait été abaissée jusqu'aux genoux, révélant une culotte grossière que la directrice, assise sur son trône à une hauteur suffisamment importante pour dominer l'entièreté de la salle d'un regard, avait généreusement choisi de laisser à sa place pour préserver l'intimité de son élève.
- Continuez Monsieur Rusard, ordonna t-elle tandis qu'elle approchait de ses lèvres une tasse de thé.
Un claquement sonore se fit alors entendre, et les gémissements de Ginny Weasley redoublèrent de volume juste après. Même si Matthew ne lui avait plus adressé la parole depuis des mois à présent, et même si Ginny l'avait quitté comme l'on abandonne un animal sur le bord d'une route lorsque l'on prend conscience des responsabilités que cela implique, il ne pouvait s'empêcher de sentir peinée pour elle, pour l'humiliation publique qu'elle subissait et pour la douleur tant physique qu'émotionnelle qu'elle devait ressentir à l'instant.
- Combien cela fait-il, mademoiselle? Lui demanda doucement Ombrage en souriant d'un air mauvais.
- H-huit M-madame la dire-directrice, balbutia Ginny entre deux sanglots.
- Il en reste donc douze, approuva la directrice tandis qu'un autre coup tombait sur le fondement de son élève.
Elle se leva alors de son siège et, tournant tranquillement autour de la jeune fille comme on tourne de sa proie, elle s'adressa alors au reste des étudiants qui demeuraient toujours aussi silencieux :
- Non contente de briser impunément les règles introduites par mes soins en début d'année concernant les relations entre garçons et filles et la bonne conduite à avoir, Mademoiselle Weasley s'est en outre permis de violer le règlement une deuxième fois en s'octroyant le droit d'aller rendre visite à un jeune homme dans son propre dortoir, dit-elle en continuant de marcher autour d'elle. Ce comportement inqualifiable et outrageant pour une femme qui se respecte mérite donc sanction. Ne croyez pas que cela me réjouisse d'avoir à utiliser de telles méthodes pour ancrer dans votre chair les bonnes mœurs à avoir au sein de cette école, mais si il faut faire un exemple pour que chacun de vous comprenne ce que j'attends de votre part, alors ainsi soit-il.
Au même moment Rusard, qui éprouvait un plaisir manifeste à appliquer la punition sur la jeune élève, frappa de nouveau avec une pagaie l'arrière de Ginny qui hurlait à présent de douleurs. Matthew sentit à côté de lui Ron bouger nerveusement, prêt probablement à se précipiter sur le gardien de l'école pour protéger sa sœur ; Mais à l'image du corps enseignant demeurant immobile derrière leurs chaises, malgré les airs contrits de chacun d'eux et la désapprobation générale pour de telles méthodes disciplinaires, lui comme les autres ne bougeaient pas le petit doigt pour abréger le supplice de la gryffondor.
- Encore sept Miss Weasley, lança tranquillement Ombrage en dardant son regard sur les cuisses désormais d'un rouge vif de son élève. À l'avenir, j'ose espérer que votre comportement de gourgandine disparaîtra et que vous ferez montre d'une préséance irréprochable entre les murs de cette école. Cela vaut également pour vous tous, ajouta t-elle en se tournant finalement vers eux. Que cet exemple vous fasse réfléchir, autrement il me serait désagréable mais nécessaire de procéder à une autre sanction publique. Me suis-je bien fait comprendre?
- Oui madame la directrice, répondirent en chœur l'ensemble des élèves même si la motivation n'était pas au rendez-vous.
- Merveilleux ! Approuva celle-ci en retournant s'asseoir pour profiter à son aise de la fin de la punition.
- Elle est complètement tordue, marmonna sur sa gauche Neville en remuant à peine les lèvres. Je n'arrive pas à croire que le ministre de la magie ait donné son accord pour ses mesures disciplinaires.
Lui non plus n'arrivait pas à y croire, mais à vrai dire, peu de gens pouvaient se targuer de connaître jusque dans ses moindres aspects Rufus Scrimgeour ; Hormis son ancien poste à la tête du département des aurors, lui-même n'avait aucune idée de ce à quoi pouvait bien ressembler l'homme, les principes qui déterminaient sa manière d'être ou de penser ou même ses hobbies en dehors du travail. Mais s'il était capable d'accepter de telles méthodes éducatives, cela faisait automatiquement de lui une personne antipathique et désagréable pour n'importe qui dans cette école.
Sauf si l'on s'appelait Dolorès Ombrage.
Peut-être que les choses auraient été différentes avec Madame Bones à la tête du gouvernement ; Lui n'en savait rien si ce n'est que l'idée d'une femme au pouvoir lui semblait étrange, mais si la tante était à l'image de la nièce se morfondant à Poufsouffle dans la même année que lui, il y aurait eu peu de chance qu'elle puisse applaudir également à la discipline stricte de l'actuelle directrice de Poudlard. Mais les dés avaient été jetés, et il fallait bien un gagnant, même si on pouvait aujourd'hui le regretter.
- Il faudrait faire quelque chose, marmonna de nouveau Neville.
- Et quoi? Chuchota t-il brusquement. C'est un miracle que je n'ai pas encore subi un traitement similaire quand on sait combien elle me déteste et qu'elle n'attend qu'une seule occasion pour me l'infliger. Je n'ai pas envie de subir la même chose devant tout le monde…
- Dumbledore pourrait nous aider, proposa alors Ron dont le visage devenait aussi rouge que le derrière de sa sœur.
- C'est un criminel, répliqua à voix basse Matthew sans même se tourner vers lui. Il ne pourrait pas faire un pas dans ce château sans que la garde mise en place par Ombrage ne lui saute dessus.
- Il sait se défendre, ce n'est pas un problème, siffla le rouquin.
- Et après, il ferait quoi? Il s'enfermerait dans le château, nous retiendrait en otage et exigerait le renvoi d'Ombrage avant de filer? Tu es fou, Weasley.
- On pourrait au moins le tenir au courant de ce qui se passe ici, persista Ron en ignorant les derniers mots de Matthew. Il ne restera sûrement pas à ne rien faire pendant qu'Ombrage saccage ce qu'il a mis tant de temps à bâtir !
- C'est incroyable comme tu peux avoir une image biaisée d'Albus Dumbledore, se moqua Matthew en souriant narquoisement.
Il sentit Ron se tendre de nouveau à côté de lui, et l'idée qu'il puisse en venir aux mains devant toute l'école et les professeurs réunis lui effleura l'esprit. Mais il demeura pourtant bien à sa place.
- Et toi tu n'es qu'un lâche, cracha t-il furieusement. Le Matthew Potter que j'ai connu autrefois se serait précipité sur Rusard pour lui casser sa pagaie sur la figure en criant à l'injustice, à la brutalité de la nouvelle administration et aux mesures rétrogrades de la directrice. Ce n'était pas une loque craintive et désintéressé de tout comme la personne qu'il est aujourd'hui.
- Le Matthew Potter que tu as connu a été abandonné du jour au lendemain par son soi-disant meilleur ami, lui rappela t-il tandis que Ginny recevait ses derniers coup de pagaie. Ce garçon a été quitté par la même demoiselle qui reçoit des tapes sur le fondement parce qu'il est passé du haut de l'échelle de popularité au dernier échelon. Permets moi donc de n'éprouver qu'une empathie fort limitée pour ta sœur. Quant à l'éventualité que je me précipite pour la sauver, tout ce que j'aurais obtenu c'est une punition Ô combien mémorable et douloureuse, avec l'assurance de ne jamais plus recommencer.
- C'est bien ce que je dis, tu n'es qu'un lâche, répéta d'une voix satisfaite Ron.
- De toute manière je ne sais pas pourquoi tu as seulement commencé à me parler, tu ne m'intéresses pas, ni toi, ni toute ta famille.
Au même moment un dernier coup était prodigué à sa sœur, et le hurlement de Ginny se répercuta en écho dans toute la salle pendant quelques secondes. La jeune fille était désormais à terre, les joues aussi rouges que son derrière et des larmes s'écoulant comme un torrent pour venir mouiller la surface froide des dalles. Par pitié peut-être, Ombrage bougea légèrement sa baguette, permettant à la jupe de la gryffondor de masquer enfin son intimité alors que seuls ses pleurs brisaient le silence assourdissant du réfectoire.
- Vous pouvez retourner à vos affaires, lança t-elle en dardant un regard impérieux sur la masse d'élèves devant elle. En silence, évidemment.
Déjà, quelques jeunes filles de l'année de Ginny se précipitèrent vers sa silhouette prostrée et tremblante pour la consoler, mais Matthew se dirigeait déjà vers la sortie en essayant d'être le plus discret possible ; Mieux valait faire le dos rond et ne laissait aucune possibilité à la directrice de pouvoir lui reprocher quoi que ce soit. Il se tenait à côté de Neville, aussi silencieux que lui, et sans vraiment savoir où aller, ils se retrouvèrent dans le hall d'entrée. Personne ne soufflait mot, effrayé à l'idée de briser le silence qui s'était installé, mais leurs pas les menaient irrémédiablement aux étages supérieurs ou dans les couloirs s'enfonçant profondément dans les entrailles de Poudlard.
- Ron n'avait pas tort sur un point, murmura alors Neville tandis qu'ils regardaient tous deux la silhouette dégingandée du rouquin monter frénétiquement les marches vers le premier étage. Dumbledore ne supporterait pas l'idée de savoir son école devenue une prison.
- Peut-être qu'il le sait déjà, affirma Matthew d'un air détaché. Je ne serais pas étonné que Weasley le lui ait dit.
Lui seul savait que Ron et Dumbledore étaient probablement en relation, ou du moins en contact plus ou moins proche et constant. Le petit mot qu'il lui avait transmis dans le carrosse était de la main même de l'ancien directeur de Poudlard, et de son écriture fine et élégante, le vieil homme lui proposait de reprendre contact avec lui, de lui écrire, de discuter par correspondance et de lui raconter ses petits tracas quotidiens, le tout en lui faisant miroiter la possibilité de pouvoir dans le même temps revoir sa mère.
Que Dumbledore et elle puissent également se fréquenter l'étonnait, et connaissant le passif des deux l'un envers l'autre, il s'interrogeait autant sur la nature de leur relation que sur les pièges que pourraient disséminer sur sa route l'homme qu'il respectait autrefois. La proposition était en elle-même plus intrigante qu'intéressante, et depuis la déception du rendez-vous manqué de cet été, il ne savait plus trop s'il avait vraiment envie de revoir Lily ou même de lui parler.
Quant à écrire à Dumbledore, le mois écoulé sans lui adresser le moindre mot était suffisamment éloquent pour attester de son absence totale d'envie à ce sujet.
Un éclair blond passa rapidement devant eux, et tout juste eurent-ils le temps de saluer Luna avant qu'elle ne monte à son tour l'escalier menant à la tour de Serdaigle. Matthew nota encore une fois son air fatigué, ses yeux las et le petit sourire triste qu'elle arborait quand son regard croisa les leurs, mais il n'eut pas l'opportunité d'essayer de la rassurer qu'elle fut emportée par le flot d'étudiants suivant le même chemin qu'elle.
- Je déteste la voir comme ça, marmonna Neville d'un air désolé en la voyant disparaître. Elle n'a personne d'autre à qui parler en dehors de nous, et avec ces stupides règles, on ne peut même plus l'approcher et encore moins discuter tranquillement sans que quelqu'un n'écoute nos conversations.
- Il faudra trouver un moyen de nous retrouver quelque part et sans prendre de risques inconsidérés, assura t-il. Je n'aimerais pas la voir à la même place que Ginny pour avoir eu le malheur d'être surprise en notre compagnie dans une salle de classe déserte. Avec l'imagination surprenante de notre chère directrice, je ne serais pas étonné si elle attribuait à Luna des pensées dévergondées nous concernant.
Neville glapit à cette idée, mais pour autant il hocha d'approbation sa tête en comprenant la logique de son ami. Le nombre d'élèves autour d'eux diminua rapidement, et bientôt, ils se retrouvèrent isolés dans un coin de la grande pièce. Au dehors le vent soufflait légèrement, et l'envie de sortir prendre l'air le prit tout à coup ; Rien de mieux qu'une sortie sous un timide soleil de septembre pour tenter d'oublier la scène à laquelle ils venaient tous d'assister… Mais la dure réalité du nouveau règlement le rattrapa aussitôt, et ce fut avec un dépit manifeste qu'il emprunta un autre chemin, celui menant à la tour de Gryffondor.
Neville resta en arrière, l'air empêtré de celui qui luttait à présent contre les coutures de son sac devenues subitement fragiles et menaçant de déverser ses manuels par terre. Lui monta quatre à quatre les marches de l'escalier avec en tête les fauteuils moelleux de la salle commune et le feu ronronnant devant lequel il espérait se prélasser. Le couloir était désert, pas même la chatte de Rusard ou une sentinelle en visu, et il s'apprêtait à gravir un autre escalier quand il sentit soudainement quelqu'un lui saisir le col de sa chemise pour le précipiter dans le premier placard à balai se trouvant à portée.
Malheureusement pour lui, il ne put se retenir au premier objet venu, et son corps s'effondra dans un amoncellement de seaux et de serpillières laissés à l'abandon dans un fracas tonitruant. Légèrement désorienté, il voulut se retourner pour faire face à la personne qui l'avait jeté là, mais il ne put même pas amorcer un premier mouvement pour se relever qu'il sentit une présence l'écraser de tout son poids, et un bout de baguette magique se planter dans son cou.
- Enfin seul, Potter.
- Malefoy?
Même s'il ne pouvait le voir, Matthew eut l'impression que le serpentard souriait, et sa respiration se faisait plus rapide et moins harmonieuse.
- Surpris de me voir? Marmonna t-il à son oreille. Notre dernière rencontre ne m'a pas laissé non plus un excellent souvenir.
- J'aurais pensé à un meilleur endroit pour un tête à tête qu'un placard à balais, siffla t-il alors qu'il sentait le poids de l'héritier Malefoy plus pressant contre son dos. Généralement, ce sont les couples qui viennent ici pour s'adonner à un tout autre passe temps. Ne compte cependant pas sur moi pour m'y initier avec toi, tu n'es pas de mon genre.
- Même s'il y avait à choisir entre toi et un gobelin comme partenaire, mon choix se porterait encore sur le second, certifia Drago en enfonçant davantage sa baguette dans le creux de son cou.
- Alors qu'est-ce que tu veux? Lui demanda t-il en appréhendant ce qu'allait désormais lui faire son ennemi.
- Parler.
La réponse le surprit, mais connaissant Drago Malefoy, il n'imaginait pas un seul instant que leur entretien puisse aller jusqu'à son terme.
- Laisse moi deviner… Tu veux qu'on parle de ce curieux diadème, n'est-ce pas? Supposa t-il tandis qu'il sentit l'emprise de Drago sur son corps légèrement faiblir.
L'héritier se redressa alors, et tout en continuant de le maintenir en respect avec sa baguette, il plaqua un genou contre le milieu de son dos, son autre main posé désormais sur son crâne pour lui garder la tête collée contre la pierre poisseuse de l'endroit.
- Tout juste, Potty, confirma t-il. Ce n'est pas bien tu sais de voler les affaires des autres, surtout lorsque l'on ne sait pas si elles appartiennent vraiment à la personne visée.
- Tu as déniché cette chose dans une pièce remplie d'objets de contrebande, volés ou interdits, nota Matthew en souriant malgré lui. Je ne pense pas que qui que ce soit puisse se plaindre d'avoir été floué.
- Tu vas me rendre cet objet tout de suite, lui ordonna le serpentard d'une voix beaucoup moins amicale que jusqu'alors. Tu vas aller à ton dortoir ou tout autre endroit où tu as pu le cacher, et me l'apporter. Cette histoire sera alors derrière nous, et chacun retournera à ses occupations respectives.
- Ou quoi? Demanda t-il narquoisement.
Une vilain coupure lui entailla la peau à l'endroit où la baguette de Drago se trouvait, et il sentit des picotements lui traversant le cou et la base de la mâchoire.
- Ou tu vas passer un très mauvais moment en ma compagnie, lui assura Drago d'un ton menaçant.
- Dis moi ce qu'a d'intéressant ce diadème et peut-être que nous pourrons discuter d'un éventuel retour à l'envoyeur, proposa t-il plus sérieusement.
- Tu n'es pas en état de marchander quoi que ce soit, et si tu as l'audace d'en parler à quelqu'un, j'ai les moyens de te faire regretter très amèrement ce choix. Il serait regrettable qu'il arrive quelque chose à la petite Lovegood…
La menace à peine voilée eut le don de le mettre en rogne, mais Malefoy maintenait solidement son emprise et l'empêchait de pouvoir se libérer de la poigne ferme qu'il avait sur lui.
- Tu n'oserais pas…, marmonna t-il furieusement en se débattant.
- Tu ne sais pas de quoi je suis capable, l'informa tranquillement Drago. Maintenant tu vas me dire où se trouve ce diadème ou tu vas me le chercher, c'est selon ta convenance. Avant ce soir, je dois l'avoir entre…
BAM.
Une ombre venait soudainement d'apparaître dans la pièce, et un choc violent se fit entendre en même temps que Matthew sentait la pression contre son dos se relâcher. La silhouette de Drago s'effondra subitement à côté de lui dans un râle de douleur tandis que le serpentard se tenait l'arrière du crâne tout en roulant par terre. Pour la première fois depuis quelques minutes, il put finalement se retourner, et fut surpris de voir Neville debout dans l'entrée, un manche à balai dans les mains et l'air étonnamment sérieux et froid.
- Désolé d'arriver aussi tard, s'excusa t-il en refermant précipitamment la porte derrière lui avant de tendre sa main à Matthew pour l'aider à se relever. Je l'ai surpris à marcher à ta suite tout à l'heure, mais j'étais trop occupé à ramasser mes affaires pour m'en soucier plus que de raison.
- ça va aller, affirma Matthew en se sentant curieusement heureux de le voir.
Malefoy continuait lui à gémir par terre en se massant le haut de la tête d'où perlait une infime quantité de sang. Inconscient de la situation nouvelle dans laquelle il se trouvait, il fut pour le moins surpris de se trouver nez à nez avec deux baguettes magiques pointées dans sa direction lorsqu'il retrouva ses esprits.
- Les rôles sont inversés maintenant, commenta allégrement Matthew en souriant. Je n'avais pas eu le privilège de pouvoir te poser quelques questions la dernière fois que nous nous sommes croisés, mais maintenant, ton comportement m'intrigue suffisamment pour avoir besoin de quelques éclaircissements quant à ta conduite.
- Je ne te dirai rien, cracha Drago en reculant légèrement face à la menace devant lui.
- Dommage, parce que si tu te montrais suffisamment bavard, j'aurais éventuellement pu accepter ta requête et te donner ce diadème, dit-il en faisant négligemment bouger sa baguette entre ses doigts.
- Quel diadème...? commença Neville, mais Matthew l'interrompit d'un geste.
- Plus tard, assura t-il en se tournant brièvement vers lui. Pour le moment, ce cher Drago doit réfléchir à la meilleure option pour lui. Ou il parle, et il récupère ce qu'il désire, ou il persiste dans son mutisme et je me charge de cacher son diadème dans le creux d'un arbre de la forêt interdite.
Les yeux de Drago suivaient le mouvement de sa baguette, mais Matthew pouvait presque voir les rouages de son esprit travailler frénétiquement à la meilleure option s'offrant à lui.
- Je ne peux rien dire Potter, lança t-il nerveusement en reculant davantage.
- Oh, comme c'est dommage ! Eh bien, je pense que la pauvre Pansy devra encore attendre avant d'avoir son diadème sur son horrible tête, commenta alors Matthew.
Bien qu'involontairement, un rire s'échappa des lèvres de l'héritier Malefoy, à l'étonnement de son adversaire dont les sourcils se froncèrent.
- Tu croyais vraiment que je voulais cette chose pour cette idiote? Cracha t-il avec mépris. Je ne débourserai pas un galion pour cette face de carlin.
- Pour ta mère alors? Supposa à juste titre Matthew. Te donner autant de mal pour une breloque qui complétera son immense collection de bijoux en tout genre...
Mais le regard qu'afficha brièvement le serpentard, mêlant crainte et tristesse, l'arrêta dans sa diatribe alors qu'un éclair de lucidité le traversa ; Sans le vouloir, il avait vu juste.
- Hm, ça la concerne alors? Dit-il bien qu'il n'attendait pas de confirmation de sa part. Eh bien pour si peu de chose, je dois malheureusement te refuser le droit de récupérer ce diadème, Malefoy.
- Tu ne comprends pas, elle…
- Je comprends surtout que tu avais l'intention de voler cet objet pour le donner à ta mère, et pour une raison aussi superficielle, je ne vois pas l'intérêt de te le rendre, décréta Matthew. En fait, je vais même le garder ; Tout ce qui peut te faire du mal est une excellente nouvelle selon moi. Alors nous allons en rester là, mais si d'aventure tu oses encore une fois m'agresser comme tu l'as fait aujourd'hui et la semaine dernière, je me verrais dans l'obligation de te donner une leçon suffisamment éloquente pour que cela ne te reprenne jamais plus.
Et lui tournant le dos, il se dirigea vers la sortie de la minuscule pièce, mais la voix de Drago l'interrompit dans sa marche :
- Elle est en danger ! S'écria t-il d'une voix que Matthew ne lui connaissait guère, pleine de peur et de désespoir.
- En danger? Répéta t-il sans comprendre. Quoi, elle n'a rien à se mettre dans les cheveux et ça risque de la tuer?
- Tu ne peux pas comprendre ! Éructa l'héritier Malefoy. Je dois le lui ramener, autrement elle… Nous…
- Tu délires, Malefoy.
- Je ne délire pas ! Répliqua t-il durement. Tu dois absolument me rendre ce diadème, c'est une question de vie ou de mort pour elle, et ce ne sont pas des paroles en l'air !
Matthew roula des yeux et se préparait à sortir, mais Neville, qui avait l'air plus préoccupé que lui par l'état dans lequel se trouvait Drago, le retint par la manche de son uniforme pour l'obliger à rester.
- Dis nous en quoi cet objet est crucial pour la sécurité de ta mère et je veillerai personnellement à ce qu'il te soit rendu, assura t-il en dardant un coup d'œil en direction de Matthew.
- J'ai promis de ne rien dire, marmonna le serpentard en gardant la tête baissée. Je dois garder le secret, ne rien dire à personne ou il m'arrivera la même chose qu'à elle…
Les deux gryffondors échangèrent un autre regard, mais si Neville semblait profondément alarmé par le comportement inhabituel du serpentard, Matthew lui avait plutôt l'impression que celui-ci était en train de devenir fou sous leurs yeux… à moins que ce soit ce fameux diadème qui le rende ainsi. Se pourrait-il qu'un simple objet puisse altérer l'esprit de quelqu'un à ce point? Soudainement, il craignait maintenant de l'avoir aussi près de lui, à quelques pas seulement de son lit et à la portée de tous. Cette noirceur qu'il ressentait chaque fois qu'il le tenait, cette aura malsaine qu'il avait l'impression de pouvoir toucher, cette curieuse sensation de mal être en sa présence… Finirait-il comme Drago?
- Tout ce que je vois moi, c'est que ce diadème a l'air dangereux, commenta t-il après quelques instants de silence. S'il t'affecte à ce point, il vaut mieux alors s'en débarrasser…
- NON !
Drago se précipita alors vers lui, les mains tendus vers son cou et les yeux exorbités, mais Matthew fut plus rapide, et d'un maléfice sortant de sa baguette, il rejeta violemment en arrière son agresseur qui atterrit bruyamment au beau milieu des seaux et des manches s'effondrant sur son corps.
- Matthew ! S'exclama Neville avant de se précipiter vers la silhouette une nouvelle fois inconsciente du serpentard.
- Il survivra, lui assura t-il en rangeant sa baguette.
Il tourna alors les talons, et sans plus se préoccuper de l'état de santé de Drago ou de ce qu'il pourrait survenir de malencontreux à Neville, il s'éloigna en direction de son dortoir ; Finalement, peut-être qu'il serait bon d'interroger Dumbledore sur les effets possibles d'un diadème ensorcelé.
A/N : Donc voilà, on en revient au statut quo du précédent chapitre ; Matthew a toujours le diadème, Drago repart bredouille, mais maintenant, il envisage d'écrire à ce sujet à Dumbledore.
Après relecture, je me suis dit que Drago aurait pu faire pencher dans la balance le fait qu'il sait pertinemment où se trouve James, et pourrait proposer sa libération en échange du diadème... Mais je n'ai pensé à cette éventualité qu'une fois le chapitre terminé, et je n'avais pas envie de le réécrire. Tant pis !
Le prochain chapitre est déjà terminé et aurait pu être publié dès mercredi, mais comme je n'ai encore rien écrit après, vous devrez malheureusement attendre samedi prochain pour connaître la suite.
Bonne semaine à vous !
