Bonjour à tous !
Nouveau chapitre, comme chaque weekend. Merci une fois encore pour les reviews.
Je vous laisse donc le plaisir de le découvrir, en espérant qu'il vous plaira (si ça n'est pas le cas, une critique est toujours appréciable... D'une certaine façon).
Plmn : Merci pour ton commentaire ! Mettons cela sur les hormones, l'adolescence, l'envie d'en découdre autrement qu'avec la magie... Au final, ça n'est pas si différent de nos bagarres de lycée ^^.
Bonne lecture !
La sixième année d'étude à Poudlard n'était pas une période comme les autres ; à cheval entre deux examens, elle était l'occasion pour beaucoup de se familiariser davantage avec le monde du travail, ou du moins d'avoir une approche beaucoup plus précise du métier que l'on souhaitait exercer plus tard par le biais des matières que l'on aurait au préalable choisies avec soin. Les connaissances acquises permettaient à l'heureux bénéficiaire d'entrevoir plus librement les différents aspects du domaine de professionnalisation dans lequel il voulait se plonger, d'en remarquer toutes les facettes et appréhender les obstacles qui jalonneraient sa route en s'y préparant longtemps à l'avance.
Cependant, certains regrettaient que les matières à ce stade de la scolarité d'un élève se cantonnaient encore aux rudiments nécessaires de la magie ; Les sciences politiques par exemple, importantes pour quiconque envisageait une carrière au ministère de la magie, connaître les spécificités de chaque pays en matière de démocratie ou imaginer un poste important dans la diplomatie étrangère, n'avaient pas encore leur place au sein de Poudlard, et avec le nombre important de futurs seigneurs devant un jour siéger au sein du Magenmagot qui parcouraient ses couloirs actuellement, il y avait de quoi effectivement s'en émouvoir.
D'autres, à l'image du jeune garçon affalé dans un fauteuil de la salle commune de gryffondor depuis près de deux heures, ne se souciaient pas vraiment de ce qu'ils feraient une fois leur diplôme en poche ; Certains prendraient la succession de leur père au sein de l'entreprise familiale, d'autres son siège au magenmagot, quelques-uns envisageaient même d'effectuer ce que l'on appelait encore le Grand Tour, un circuit sans véritable but mais qui devait traverser la plupart des pays européens afin de se familiariser avec les mœurs et coutumes locales, s'imprégner de la culture de chaque territoire et revenir au bout d'un an à parcourir les routes d'Europe en ayant acquis un savoir suffisamment important pour amuser la galerie lors de petites sauteries. Aussi les matières choisies pour cette année scolaire se limitaient t-elles à ce que l'on pourrait attendre d'un jeune esprit rebelle à bien des égards et qui se contentait du strict minimum exigé.
Matthew était ainsi de ce bord là, la tête en bas et les jambes le long du dossier de son fauteuil tandis qu'il regardait distraitement les flammes de la cheminée mourir sous ses yeux tout en piochant dans le sachet de chaudron en chocolat posé à côté de lui. Lui n'avait aucune idée précise de ce qu'il voulait faire ; Cette pensée lui était déjà venue chez Neville quand celui-ci lui parlait des grands voyages qu'il s'imaginait faire, mais même après trois mois, il n'avait toujours pas considéré la question à sa juste valeur, et son plan d'avenir était aussi trouble et indécis qu'un chemin plongé dans la brume empêchant de distinguer l'autre côté.
Sauf retournement de situation, et même si le ministère pourrait en être capable, le siège qu'occupait son père au magenmagot demeurait encore une option concrète et probablement la plus raisonnable qui s'offrait à lui et à sa carrière, mais encore fallait-il que James le lui laisse d'une manière ou d'une autre, la plus dramatique étant bien évidemment la mort de son père. En attendant que cela arrive… Il méditait.
Il ne savait cependant pas si la cause en était le brouhaha ambiant, sa main qui, mécaniquement, plongeait continuellement dans le sachet pour se porter à sa bouche et glisser de nouveaux chaudrons dans celle-ci ou simplement le sang qui lui montait à la tête à force de rester dans cette position, son esprit n'était pas clair, et même s'il faisait un effort pour se concentrer à ce sujet, ses pensées demeuraient perdues dans les limbes du flou qu'était sa conscience pour le moment.
Un froncement de sourcils apparut sur son visage lorsqu'un élève près de lui parla plus fort que de raison, mais il garda pour lui la remarque cinglante qu'il aurait aimé lui envoyer pour le faire taire. Ses doigts devenus collant à force de se saisir des friandises qu'il engloutissait finirent l'un après l'autre dans sa bouche alors qu'il les nettoyait brièvement sans paraître le moins du monde gêné par son geste. De toute façon personne n'aurait pris la peine de le lui reprocher, et même si le comportement des autres à son égard s'était relativement amélioré depuis l'année dernière sans qu'il n'ait fait quoi que ce soit pour y parvenir, l'ignorance demeurait une valeur fondamentale pour tout ceux qui se trouvaient en sa présence… Et c'était un accord tacite qu'il approuvait franchement.
La journée était déjà très avancée, et les derniers cours venaient de se finir. Les garçons de tout âge de gryffondor faisaient alors rapidement le chemin jusqu'à leur tour pour y déposer leurs affaires, souffler un bon coup, et reporter déjà à demain les devoirs qu'ils venaient d'avoir et que bien peu se faisaient une joie de commencer. Au dehors, la pluie tombait drue sur les fenêtres de la salle commune, et le ciel nuageux s'assombrissait davantage à mesure que le temps passait et que la nuit approchait ; Vivre à l'extrémité nord de l'Écosse avait bien des désagréments, et la proximité du pôle n'arrangeait rien au sentiment que les journées devenait beaucoup plus courtes que pour d'autres plus chanceux de l'autre côté de la Manche.
Octobre marquait sa venue par des pluies diluviennes depuis des jours, et le sol détrempé du terrain entourant Poudlard empêchait toute tentative de pouvoir profiter d'une quelconque accalmie pour s'allonger une dernière fois dans l'herbe et songer qu'à quelques semaines de là, ce serait la neige qui allait crisser sous leurs pas. Un petit sourire illumina le visage de Matthew à cette idée, et déjà, il imaginait les batailles de boule de neige qu'il entreprendrait avec Neville et Luna aussi longtemps que la directrice ne les interdirait pas.
- Qu'est-ce qui te rend si joyeux? Lui demanda alors son meilleur ami en approchant de son fauteuil, l'air étonné.
Surpris, Matthew manqua de perdre l'équilibre et de s'effondrer lamentablement par terre, mais Neville parvint à le maintenir en place en se saisissant d'une jambe qui menaçait de basculer pour l'aider à se remettre dans une position convenable. La mine désorientée, il mit quelques secondes à reprendre ses esprits avant de se tourner vers lui :
- Tu aurais pu annoncer ta présence, maugréa t-il en se frottant le visage. J'ai bien failli me tuer !
- C'est ça, se moqua Neville en prenant place à côté de lui. Il y a bien trois mètres entre toi et cette cheminée, alors tu aurais eu fort à faire pour plonger là dedans !
- Je ne parlais pas de ça, pesta t-il en secouant sa tête, la chute m'aurait tué !
Neville roula des yeux en souriant, mais déjà Matthew changeait de sujet :
- Tu en as mis du temps, nota t-il en le regardant curieusement. Les soins aux créatures magiques se déroulaient pourtant dans une salle de classe aujourd'hui.
- le professeur Gobe-Planche nous a retenu quelques minutes de plus pour discuter de notre prochain devoir, l'informa t-il avant de soupirer lourdement. Trois feuilles de parchemin sur les sombrals, quelle misère… Je commence à t'envier pour ne pas avoir pris cette matière.
Un autre sourire de satisfaction étira les lèvres de Matthew à cet aveu, mais pour autant il se garda encore une fois de fanfaronner devant lui.
- Et toi, qu'as-tu fait? Lui demanda Neville en regardant au passage le sachet désormais vide que Matthew s'empressa de chiffonner avant de le jeter au feu.
- Atelier dégustation comme tu peux le voir, énonça t-il en faisant mine de prendre un air sérieux. Je dois dire que ces chaudrons étaient relativement bons, un peu trop sucrés mais cela ne faisait que relever davantage la saveur du caramel disséminé à l'intérieur.
- Allons bon, maugréa à son tour Neville en s'affalant contre le siège, pourquoi ai-je même pris la peine de te poser cette question? Je ne m'attendais pas à ce que tu t'avances sur tes devoirs sans moi pour te tenir compagnie, mais j'avais un mince espoir que tu te libères de ce besoin de présence à tes côtés pour travailler au moins une fois seul… C'est beau de rêver.
- Depuis le temps que tu me connais Nev', tu devrais te douter que je ne fais rien comme les autres, assura t-il avec satisfaction.
Son camarade regarda la petite boule terminer de se consumer dans les flammes en hochant sa tête, puis après un soupir résigné, amena près de lui ses affaires scolaires pour en extirper une feuille de parchemin ainsi qu'une plume qu'il posa devant lui sur la petite table basse.
- Qu'est-ce que tu fais? S'enquit Matthew en le regardant sortir à présent un encrier. Tu veux déjà t'avancer dans tes devoirs?
- ça ne serait pas une mauvaise idée, mais j'ai autre chose à faire, lui expliqua t-il avant de porter le bout de plume vers sa bouche en levant pensivement les yeux vers le plafond. J'ai un courrier à envoyer.
- Oh, souffla son ami. À ta grand-mère?
- Non, ça… ça ne te regarde pas, bredouilla Neville dont les joues commençaient à légèrement rougir.
- Non je sais, à ta française de Beauxbâtons !
Son meilleur ami ne répondit pas, mais le rougissement de plus en plus prononcé de sa peau lui confirma qu'il avait touché juste.
- C'est drôle, tu ne l'as pas vu depuis la fin du tournoi des trois sorciers, mais vous êtes toujours en correspondance, nota t-il en croisant les bras derrière sa tête. Je pensais qu'avec le temps, tu serais passé à autre chose…
- Nous sommes juste amis, affirma Neville en détournant le visage. Et puis, cela ne fait pas de mal d'avoir des gens à qui écrire ailleurs que dans ce pays, au moins cela m'exerce à perfectionner mon français.
- Bah, je suis certain que tu aimerais perfectionner ta langue d'une toute autre manière avec elle, mais tu ne l'avoueras jamais.
Décontenancé, Neville préféra ne pas lui répondre et se pencher sur sa feuille de parchemin sur laquelle des phrases furent bientôt griffonnées. Chaque fois que Matthew se penchait également pour les lire, son ami éloignait la feuille de son regard, basculait son corps vers l'avant ou le côté en fonction de l'angle de vue ou la pliait de telle sorte qu'il ne pouvait qu'imaginer ce qu'il pouvait bien écrire. Au bout d'un moment d'ailleurs, l'impatience de son camarade atteignit son paroxysme et il s'adressa à lui de manière plus abrupte qu'à l'ordinaire :
- Si tu prenais la peine de t'intéresser aux filles de l'école, tu ne serais pas obligé d'épier mon courrier personnel pour satisfaire ta curiosité sur des affaires aussi privées que celles-ci.
- Si je prenais la peine de m'intéresser aux dites demoiselles, alors Ombrage me clouerait au pilori elle-même pour avoir contrevenu aux règles de l'école, répliqua Matthew en laissant finalement ses mains baladeuses le long de son corps. Je me demande cependant comment est leur salle commune… Elle n'est pas si éloignée de la nôtre, un couloir nous sépare seulement… On pourrait aller y jeter un coup d'œil avec ma cape un de ces jours.
- Bien sûr, marmonna distraitement Neville sans vraiment l'écouter.
Autour d'eux l'absence des filles de Gryffondor ne semblait pas en émouvoir beaucoup, et les mêmes parties d'échec, les même concours idiots de magie, les mêmes élèves plongés dans leurs leçons ou dans des discussions concernant le Quidditch allaient bon train ; Seuls les derniers potins sur la mode actuelle chez les sorcières ou sur le garçon le plus mignon de l'école manquaient à l'appel, mais personne ne le regrettait de l'avis général.
L'ambiance insouciante qui s'était jusque là maintenue dans la salle commune disparue brusquement à l'arrivée aussi soudaine qu'inattendue de plusieurs sentinelles qui, au nombre de six, se positionnèrent de chaque côté de l'entrée pour former une allée… Et accueillir comme il se devait la directrice de Poudlard. Souriante, vêtue de sa traditionnelle robe rose parvenant avec peine à cacher ses rondeurs, elle était accompagnée du professeur McGonagall, légèrement en retrait quelques pas derrière et qui semblait désolée d'être là et d'être vue avec elle. Ombrage regarda attentivement la pièce, son regard embrassant sa forme circulaire jusqu'à ce que ses yeux se posent finalement sur Matthew qui ne put s'empêcher de déglutir difficilement.
- Monsieur Potter, le jeune homme que je cherchais ! S'exclama t-elle en s'approchant lentement de lui, son sourire ne quittant jamais son visage tandis que ses yeux le dévoraient des pieds à la tête.
- M-madame la directrice, la salua t-il en inclinant légèrement la tête.
Son appréhension augmentait à mesure qu'elle se rapprochait de lui, et une question le taraudait constamment en la voyant apparaître là et requérir sa présence : Qu'avait-il fait de mal?
- Un garçon si poli, le complimenta t-elle en lui tendant une main qu'il s'empressa à contre cœur de baiser. J'ai le sentiment que nos petits entretiens de l'année dernière ne sont pas étrangers à ce changement de comportement ! Je m'étonnais d'ailleurs de ne pas encore avoir entendu parler de vous jusqu'à maintenant !
- J-jusqu'à maintenant? Répéta t-il nerveusement en échangeant un regard avec Neville.
- Et oui, jusqu'à maintenant ! Dit-elle encore une fois en secouant tristement sa tête. Hmpf ! J'avais une meilleure opinion de vous ces dernières semaines que durant toute l'année dernière, je pensais avoir extirpé de votre chair la tare qui s'y était profondément collée, mais il a été porté à ma connaissance quelque chose de très grave, quelque chose d'innommable dont je ne vous aurais même pas cru capable dans les desseins les plus sombres que j'imaginais de vous.
Faisant quelques pas en arrière, la directrice prit une mine désolée qui ne trompait personne quant à ses véritables intentions ; Son large sourire était suffisamment éloquent à lui seul pour connaître la véritable nature de ses sentiments, et Matthew n'y voyait rien de positif pour lui.
- Montez à son dortoir, ordonna t-elle alors d'une voix plus froide en tournant à peine la tête vers les sentinelles les plus proches. Fouillez ses affaires de fond en comble, remuez tout, jetez tout, détruisez tout s'il le faut, mais retrouvez-le.
- Que…, bredouilla Matthew en voyant les deux hommes à la mine sombre se précipiter dans l'escalier pour monter vers les dortoirs. Que faites-vous? Qu'est-ce qui se passe?
- Ce que je fais? Reprit la directrice d'une voix de nouveau mielleuse. Mais mon devoir de directrice voyons ! La discipline n'est que l'une de mes nombreuses attributions, et quand il faut en faire usage, soyez assuré que je sais y mettre toute mon ardeur et toute ma bonne volonté pour répondre aux critères d'exigence définis par mes soins.
- Vous n'aviez pas à provoquer une scène au milieu des autres élèves, contra le professeur McGonagall en prenant pour la première fois la parole. Je vous ai déjà dit qu'il aurait mieux fallu traiter ce problème en privé et pas devant ses camarades.
Autour d'eux, les autres garçons regardaient effectivement la scène en silence, comme les spectateurs d'une pièce de théâtre qu'ils ne se gêneraient de rapporter au plus grand nombre aussi tôt que son dernière acte serait joué.
- Et moi, j'ai toujours pensé qu'il valait mieux traiter de ces problèmes devant une assistance nombreuse, répliqua Ombrage. Avoir un exemple de ce qu'il ne faut pas faire sous les yeux est un excellent moyen de s'assurer que ce genre de chose ne se renouvellera pas à l'avenir.
- Mais de quoi m'accusez-vous? Pesta alors Matthew en perdant par la même occasion le ton poli avec lequel il s'adressait à elle en temps ordinaire.
- Ne faites pas l'ignorant Monsieur Potter, vous savez très bien pourquoi vous m'obligez à intervenir, répondit-elle en souriant de nouveau.
Interdit, Matthew regarda brièvement Neville pour comprendre ce à quoi elle pouvait bien faire allusion, mais un haussement d'épaules de son meilleur ami lui certifia que lui-même n'en savait pas davantage. Quant à chercher du soutien auprès du professeur McGonagall, un simple regard dans sa direction suffisait à comprendre qu'elle-même ne savait pas vraiment sur quel pied danser concernant l'affaire qui préoccupait la directrice.
- Mais je vous parle d'un vol Monsieur Potter, reprit alors Ombrage en s'adressant à lui d'une voix lente de la même manière que si elle en faisait autant auprès d'une personne aux capacités mentales limitées.
Si le silence pouvait être mesuré à divers degrés, alors Matthew était persuadé qu'ils venaient probablement d'atteindre son niveau le plus bas. La pièce était plongé dans un mutisme total, et il n'y aurait guère eu de différence si celle-ci s'était retrouvée vide de toute trace de vie. Lui avait l'impression qu'un poids supplémentaire s'était subitement abattu sur ses épaules, mais l'effroi le gagna rapidement lorsqu'il comprit enfin où voulait en venir la directrice, et l'image d'un diadème de grande valeur apparu alors dans son esprit.
- Oui, lui confirma avec satisfaction Ombrage en commençant à marcher lentement devant lui. Je n'aurais jamais crû que celui puisse être possible dans mon établissement, mais vous venez de violer l'une des règles les plus fondamentales de cette école, et vous avez l'audace de le nier.
- Rafraîchissez-moi la mémoire dans ce cas, parce que je n'ai aucune idée de ce que vous me reprochez, répliqua t-il en tentant de jouer jusqu'au bout la carte de l'ignorance.
La directrice s'arrêta aussitôt devant lui, et pendant de très longues secondes, elle le regarda droit dans les yeux, les sourcils légèrement froncés et les traits du visage plus marqués qu'à l'ordinaire à mesure qu'elle tentait de déceler la moindre petite parcelle de mensonge sur son visage. Mais il devait être très bon comédien, car jamais elle ne sembla arriver à la conclusion qu'elle souhaitait.
- Monsieur Malefoy est venu à ma rencontre aujourd'hui même, juste après le repas de midi, pour me faire part d'une histoire si rocambolesque que je ne l'avais pas cru au premier abord, énonça t-elle en recommençant à marcher. Selon ses dires, vous lui auriez arraché un précieux présent qu'il comptait offrir à la jeune fille dont il faisait la cour en prétextant que cet objet devait avoir été bien mal acquis pour tomber entre ses mains et que le fils d'un adepte de la magie noire et partisan de Celui-Dont-On-Ne-Doit-Pas-Prononcer-Le-Nom ne méritait pas un aussi inestimable bijou. Non content d'insulter un membre éminent de notre communauté, vous vous seriez donc fait voleur, et qui plus est voleur d'un bien ancestral de la famille Malefoy, une merveille confectionnée par la nation gobeline et vieille de plusieurs siècles, rien que ça !
- Et vous croyez à ces bêtises? Siffla t-il avec colère bien qu'il se surprenait intérieurement à être étonné par l'imagination de Drago pour raconter des histoires à dormir debout.
- Monsieur Malefoy a fait montre depuis mon arrivée dans cette école d'une célérité, d'une politesse et de manières charmantes envers moi qui tendraient effectivement à me laisser croire à son récit, confirma la directrice. Je ne puis pas en dire autant de votre cas.
- Donc vous basez vos accusations sur votre seule opinion, en l'absence de preuve ni de témoin pouvant confirmer ou infirmer ses propos? Nota Matthew en serrant les poings de fureur. Si demain Drago déclare que Neville ici présent l'a poussé dans les escaliers, ou si il vient se plaindre à vous que Seamus lui a jeté un sort dans les couloirs, vous vous contenterez de donner foi à ses paroles et sanctionnerez les coupables?
Au même moment, des bruits de pas au dessus de leur tête se firent entendre, et un instant plus tard l'une des sentinelles apparut en haut de l'escalier, l'air passablement irrité :
- Nous n'avons rien trouvé Madame la directrice, l'informa t-il froidement. Il n'est pas dans sa malle, dans son lit, dans sa table de chevet…
- Avez-vous retourné le matelas? Le coupa t-elle sèchement. Bougé les meubles? Cherché la moindre latte de parquet susceptible d'être soulevée? Le moindre trou dans le mur pouvant servir de cachette?
- Oui Madame, lui assura l'homme.
- Eh bien, faites-en de même avec les autres lits, trancha t-elle brusquement en reportant son attention sur Matthew.
- Je vous interdis de toucher à mes affaires ! Éructa alors Seamus en s'extirpant de la foule d'élèves pour faire face à la directrice. De quel droit vous osez?
- Du droit que ma place à la tête de cette école m'octroie, certifia t-elle en le fusillant du regard. Je vous conseille de ne pas vous opposer à mes directives, ou il pourrait vous arriver de vilaines choses, monsieur Finnigan.
- Si Potter est un voleur c'est son problème, mais vous n'avez pas à nous mêler à cette histoire ! Fulminait t-il toujours en élevant la voix.
- Je ferai fouiller chaque parcelle de votre dortoir, et si cela n'est pas suffisant, je ferais de même avec tous les autres jusqu'à ce que je retrouve ce bijou, l'informa t-elle en souriant joyeusement.
- Vous outrepassez vos droits Madame la directrice, l'informa fermement McGonagall. Jamais il n'a été permis d'entrer dans la vie intime de nos élèves jusqu'à présent, et quand le conseil administratif le saura, vous pouvez être persuadée que cela n'en restera pas là !
- Dois-je vous rappeler qui dirige ce conseil? Lui dit Ombrage en se tournant vers elle, son horrible sourire sur les lèvres. Qui en sont les membres et qui sont ceux nouvellement admis en son sein? Croyez-vous vraiment qu'ils s'opposeraient à mes volontés maintenant que j'y ai fait le ménage?
- Je m'y opposerai, certifia la sous-directrice.
- Grand bien vous fasse, mais ne vous étonnez pas si cela n'est pas sans conséquence pour vous ou votre carrière au sein de cette école. Maintenant Monsieur Potter, pour la dernière fois : Où est le bijou de Monsieur Malefoy?
- Qu'il regarde dans le coffret de sa mère, je suis sûr qu'il y trouvera son bonheur. Et s'il tient vraiment à avoir un diadème, je n'aurais qu'à le convier dans une bijouterie à notre prochaine sortie à Pré-au-lard ; Il pourra en essayer autant qu'il le souhaite !
Quelques ricanements se firent entendre, mais un coup d'œil dans leur direction par la directrice les fit rapidement taire.
- Ne me poussez pas à utiliser du véritaserum pour vous tirer les vers du nez, le menaça t-elle en perdant toute once de sympathie dans la voix.
- C'est illégal à moins que vous n'ayez l'autorisation du ministère pour le faire ! Lui rappela avec effroi le professeur McGonagall. Vous vous égarez Dolores !
- Qu'est-ce que ça peut vous faire ce stupide diadème de toute façon? Argua froidement Matthew en glissant discrètement sa main vers sa poche de pantalon. Vous n'en avez rien à faire, tout ce qui vous intéresse c'est d'avoir l'opportunité de me tourmenter ! Ah ça ! Vous jubileriez de pouvoir me faire fouetter les miches devant l'école !
Mais Ombrage continuait à le regarder silencieusement, ses grands yeux sombres ne le quittant jamais un seul instant sans se départir pour autant de son rictus cruel qui lui barrait le visage d'un bout à l'autre.
- Suivez-moi Monsieur Potter, ordonna t-elle finalement en amorçant un premier pas vers la sortie.
- Je n'irai nul part avec vous, certifia t-il fermement.
- Nous n'irons pas bien loin, seulement dans mon bureau où nous pourrons à notre aise discuter de cet incident, lui promit Ombrage en essayant de paraître aimable.
Peine perdue, la seule impression qu'elle dégageait auprès de lui était une appréhension particulièrement tenace et le sentiment qu'il n'augurerait rien de bon de cette entrevue privée.
- Je n'irai pas dans votre bureau à moins que ma directrice de maison assiste à cette réunion, contra t-il en dardant un coup d'œil en direction de celle-ci.
- Maintenant mon garçon, vous allez cesser de me désobéir et rentrer dans les rangs ! Hurla t-elle de colère. Ne m'obligez pas à faire intervenir les autorités et à réquisitionner des aurors pour rendre cette affaire publique et vous faire avouer ce crime !
- Elle le sera de toute façon, affirma Matthew en jetant un autre coup d'œil sur le reste des élèves. Les bruits de couloir se répandent très vite dans cette école, et en un rien de temps tous les élèves, puis toutes leurs familles, et enfin toute notre communauté saura que vous menacez un élève d'un crime qu'il n'a pas commis.
Comprenant peut-être son erreur, les yeux écarquillés de la directrice se posèrent sur les autres garçons de la pièce, la directrice adjointe et même les personnages des tableaux accrochés sur les murs de la salle commune. En haut, les sentinelles continuaient à s'affairer à détruire le dortoir des camarades de Matthew, et des bruits de chute se faisaient continuellement entendre à mesure que les lits et armoires étaient renversés.
- Accio diadème ! S'exclama t-elle alors en pointant rapidement sa baguette magique vers lui.
Pour autant rien ne se passa, et la perplexité laissa rapidement place à de la colère qu'elle peinait à cacher.
- Accio diadème ! Répéta t-elle en pointant cette fois-ci Neville. Accio diadème ! Accio diadème !
Mais elle eut beau s'époumoner, pointer des personnes au hasard ou des coins de la salle commune en espérant faire jaillir l'objet de derrière une bibliothèque ou du coussin d'un fauteuil, rien ne finissait sa course dans son autre main grande ouverte que le vent qu'elle brassait inutilement. Matthew ne put s'empêcher de sourire narquoisement aux pathétiques tentatives de la directrice pour mettre la main sur l'objet de ses vaines recherches, mais Ombrage le remarqua et cessa aussitôt son manège :
- Vous l'avez caché autre part, c'est ça? Supposa t-elle froidement en repointant sa baguette dans sa direction.
- Vous délirez si je puis me permettre Madame la directrice, l'informa t-il en roulant des yeux. Maintenant si ça ne vous ennuie pas, le repas va bientôt commencer, et j'ai très faim.
- VOUS N'IREZ NUL PART TANT QUE JE N'EN AURAI PAS DONNÉ L'ORDRE !
La directrice se saisit brusquement de son bras au moment même où il passait à côté d'elle pour se diriger vers la sortie, et Matthew put sentir les doigts boudinés de celle-ci se refermer comme des serres et ses ongles s'enfonçant dans sa peau comme des serres.
- Vous me faites mal ! S'exclama t-il en essayant de se dégager. Lâchez-moi !
- Je vous ai donné un ordre, jeune homme ! Où l'avez-vous caché !?
BANG.
Sans comprendre vraiment pourquoi, Matthew sentit la pression exercée contre son bras subitement se relâcher, et la directrice s'élever dans les airs pour aller s'écraser quelques mètres plus loin dans un fauteuil. La femme s'écroula rapidement par terre après avoir rebondi dessus, et la forme inerte de Dolores Ombrage roula encore une fois avant de s'immobiliser définitivement aux pieds d'élèves ahuris par la scène.
Surpris, il darda un regard dans la direction de plusieurs personnes en essayant de comprendre ce qui venait de se passer, mais tout le monde le regardait du même air que le sien ; L'effroi prédominait en lui, et un coup d'œil plus vers sa main nouvellement libérée fit redoubler la peur qui le gagnait désormais : Sa baguette était tirée, et il ne faisait aucun doute désormais qu'il était responsable de ce qui venait de se passer.
Il avait agressé la directrice !
- M-monsieur Potter ?! Bredouilla McGonagall en paraissant véritablement choquée par le dénouement de leur affaire. Qu'avez-vous fait?
Mais le danger n'était pas fini, et après s'être assurés qu'Ombrage allait bien, les deux dernières sentinelles encore présentes se relevèrent lentement, se tournèrent vers lui, et baguettes brandies, commencèrent à se diriger dans sa direction. Sans ménagement, l'un d'eux bouscula de l'épaule la sous-directrice pour se frayer un chemin, et ils n'étaient plus qu'à quelques pas lorsque tous deux s'écroulèrent sur le tapis de la salle commune, assommés. Derrière eux, Minerva McGonagall terminait de ranger sa propre baguette dans la manche de sa robe.
- P-Professeur? Marmonna Matthew avec étonnement.
Il recula d'un pas, pressentant qu'elle pourrait tout aussi bien désormais en faire autant avec lui pour ce qu'il avait osé commettre à l'encontre de la directrice, et rencontra la surface molle de la tapisserie rougeâtre de la pièce. Sa tête vacillait entre elle et Neville, debout près de lui, et qui ne savait pas non plus comment réagir devant son geste. Les autres étaient également là à le regarder lui et leur directrice de maison, ne sachant pas ce qu'il fallait faire ni à l'encontre de qui, mais l'angoisse et la peur le gagnant, il imaginait dans cette multitude de paires d'yeux des adversaires prêts désormais à se saisir de lui, à l'arrêter et à attendre qu'Ombrage ne se réveille pour se faire bien voir et lui apporter le captif qu'elle se ferait une joie de punir pour son agression.
Alors n'y tenant plus, et faisant fi de la voix du professeur McGonagall qu'il entendait à peine, il se précipita vers la sortie, ouvrit sans cérémonie le passage vers l'extérieur de la salle commune, et s'éloigna à grandes enjambées sans véritablement savoir où ses pas allaient le porter.
Le plus urgent était désormais de se cacher.
A/N: Bon bon bon... Matthew en fuite? à Poudlard? Mais où pourrait-il aller?
C'est une chose d'attaquer verbalement sa directrice d'école, ç'en est une autre de s'en prendre à elle physiquement...
En attendant, il n'a pas tort sur deux points : Cette histoire finira par s'ébruiter, et avec la mise sous les projecteurs de ce diadème, certaines personnes pourraient découvrir qui le possède désormais. Gare aux représailles !
Le prochain chapitre est en cours d'écriture, je ne sais pas s'il sera disponible pour la semaine prochaine mais je m'efforce d'y arriver ; Rien qu'hier j'ai écrit 3100 mots, et aujourd'hui pour le moment 1400 ^^. Il ne devrait donc pas tarder à passer dans la catégorie des chapitres à publier.
à bientôt !
