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Fin du suspense :) Vous pouvez dès à présent cesser d'échafauder des plans pour me lyncher, et profiter du spectacle d'une belle revanche ;)
Chapitre n°43 :
Le duel de la destinée
Le défi de Bane demeura suspendu dans l'air un instant, comme si les trombes d'eau incessantes avaient emprisonné ses paroles. Malgré la pénombre, il vit les apprentis s'écarter pour laisser Sirak s'avancer lentement.
Le Zabrak avançait avec confiance et sérénité. Bane avait espéré que ce défi inattendu déstabiliserait quelque peu son ennemi. S'il parvenait à perturber Sirak, à le surprendre ou à le troubler, il obtiendrait un avantage avant même que le combat ne débute. Si son adversaire ressentait la moindre émotion, il la dissimulait cependant parfaitement derrière une façade calme et froide.
Sirak tendit son long sabre à double-lame d'entraînement à Yevra, l'une de ses deux acolytes Zabraks, puis il retira sa cape détrempée. Dessous, il portait uniquement un pantalon et une tunique sans manches. Il roula sa cape et la remit à Llokay, le Zabrak qui venait de traverser la foule pour venir la chercher sans prononcer un mot. Puis, Yevra se rapprocha de lui pour lui redonner son arme.
Bane retira sa robe et la laissa tomber au sol en essayant d'ignorer la froide morsure de la pluie sur son torse nu. Il ne s'était pas vraiment attendu à ce que Sirak se trouble face à son défi, mais il avait au moins espéré qu'il se montrerait moins confiant. La préparation de Sirak était toutefois d'une efficacité impitoyable – une économie et une précision des mouvements – qui laissait sous-entendre qu'il prenait le duel très au sérieux.
Sirak était arrogant, mais pas idiot. Il était suffisamment intelligent pour comprendre que Bane ne le défierait pas à moins de croire en sa capacité à remporter la victoire. Tant qu'il ne comprendrait pas comment Bane espérait le vaincre, il se montrerait méfiant.
Bane savait qu'il pourrait probablement le battre, maintenant. Comme Githany, il ne croyait pas en la légende d'un être élu qui s'élèverait des rangs Sith. Il était même convaincu que Sirak n'était pas le Sith'ari. Mais il ne voulait pas seulement le battre – il voulait le détruire comme Sirak l'avait fait au cours de leur dernier affrontement.
Sirak était toutefois d'un excellent niveau, et ne s'exposerait pas comme Bane l'avait fait. Pas au début. À moins, bien sûr, que son adversaire ne le pousse à le faire.
De l'autre côté du cercle, Sirak se mit en position. Sa peau ruisselante semblait briller dans l'obscurité, tel un démon jaune sortant des ombres d'un cauchemar pour entrer dans la lumière vive de la réalité.
Bane bondit en avant et ouvrit le duel avec une série d'attaques complexes et agressives. Il se déplaçait avec rapidité... mais pas suffisamment. Les apprentis poussèrent des cris d'étonnement en découvrant ses talents martiaux aussi inattendus que manifestes, toutefois repoussés avec aisance par Sirak.
En réponse à son inévitable contre-attaque, Bane recula en vacillant. L'espace d'un bref instant, il vit une ouverture dans la défense de Sirak au niveau de son bras droit, mais le frapper à cet endroit aurait immédiatement mis fin au combat. Bane se fit violence et se retint de frapper. Il avait travaillé trop longtemps et trop âprement pour remporter une victoire avec une simple frappe au bras.
La lutte se poursuivit au rythme familier des deux sabres s'entrechoquant, les attaques suivant les parades. Bane s'assura de l'efficacité de ses frappes, tout en leur conférant un aspect grossier afin de convaincre son ennemi qu'il était un adversaire dangereux mais finalement toujours inférieur. À chaque fois qu'il repoussait un assaut de Sirak, il embellissait ses techniques défensives et transformait ses parades rapides en de longs coups maladroits qui semblaient tenir à distance le sabre à double-lame comme s'il agissait sous l'influence d'une chance aveugle.
Les échanges s'enchaînant, Bane utilisa peu à peu la Force pour chercher une faiblesse qu'il pourrait exploiter. Il ne lui fallut que quelques minutes pour en trouver une. Malgré son entraînement, le Zabrak n'avait pas de réelle expérience dans les longs combats – aucun de ses adversaires n'ayant jamais tenu suffisamment longtemps face à lui pour qu'il puisse s'exercer. Imperceptiblement, les frappes de son ennemi se firent moins brutales, ses contre-attaques moins précises et ses transitions moins élégantes. Sirak s'épuisait peu à peu. La fatigue commençait à obscurcir son esprit, et Bane comprit qu'il commettrait bientôt une erreur cruciale... et fatale.
Bien qu'il combatte contre le Zabrak, le véritable combat se livrait à l'intérieur même de Bane. Maintes et maintes fois, il s'empêcha de profiter d'une ouverture dans les défenses de son ennemi pour l'abattre. Il savait que la victoire écrasante qu'il désirait remporter adviendrait à force de patience – une vertu qui n'était pas particulièrement stimulée chez les adeptes du Côté Obscur.
Sa patience finit cependant par être récompensée. Sirak se montra de plus en plus énervé, car il ne parvenait pas à faire tomber son adversaire, pourtant si malhabile. La fatigue physique s'étendait à son corps tout entier, ses coups devenaient acharnés et désespérés jusqu'à ce qu'il abandonne toute option de défense pour achever le duel qui semblait progressivement lui échapper.
Lorsque le désespoir du Zabrak se transforma en impuissance, l'instinct de Bane lui hurla de prendre l'initiative et de terminer l'affrontement, mais il laissa la défaite annoncée de Sirak nourrir sa soif de vengeance. Cette dernière augmenta seconde après seconde, jusqu'à ce qu'elle se transforme en une douleur qui l'élançait dans tout le corps. Le Côté Obscur avait pris complètement possession de lui, il le sentit presque sur le point de le déchirer en morceaux, de fendre ses chairs et de se vider comme une fontaine de sang noir.
Il attendit le dernier instant et libéra toute l'énergie qu'il avait emmagasinée, lui conférant une puissance incroyable. Il la canalisa dans ses muscles et ses membres, se déplaçant si rapidement que le temps parut s'arrêter pour le reste du monde. En l'espace d'un instant, il fit tomber le sabre des mains de Sirak, brisa son avant-bras avec son arme, puis se retourna prestement et le frappa violemment au mollet. Sa jambe se brisa sous la violence du coup asséné, et Sirak hurla de douleur, un éclat d'os blanchâtre perforant ses muscles, ses tendons et ses chairs.
Aucun des spectateurs ne vit véritablement ce qui se passa. Il fallut quelque temps à leur esprit pour comprendre la scène à laquelle ils venaient d'assister.
Sirak était écroulé au sol et se contorsionnait de douleur, sa main valide serrant le morceau d'os qui sortait de son mollet. Bane hésita un instant avant de l'achever et profita du moment... pour laisser à Kas'im le temps d'intervenir.
- Ça suffit ! cria le Twi'lek.
Bane lui obéit et arrêta net son sabre juste au-dessus de la tête de son adversaire impuissant.
- C'est terminé, Bane.
Bane baissa lentement son sabre et recula. La fureur et la concentration qui lui avaient permis de canaliser le pouvoir considérable du Côté Obscur avaient disparu, remplacées par une conscience extrême et soudaine de son environnement physique. Il se tenait sur le toit du temple au milieu d'un violent orage, son corps à moitié gelé et ruisselant de pluie.
Il se mit à frissonner en cherchant sa cape. Il la ramassa, mais décida de ne pas l'enfiler, car elle était complètement trempée.
Kas'im s'extirpa de la foule et se plaça entre Bane et Sirak.
- Vous venez d'être les témoins d'une victoire fabuleuse, s'exclama-t-il devant l'assemblée d'une voix tonitruante en raison de la pluie battante. Le triomphe de Bane est dû à sa brillante stratégie, mais aussi à ses talents exceptionnels.
Bane écoutait à peine ses paroles. Il attendait au milieu du cercle, ses dents claquant à cause du froid.
- Il s'est montré patient et prudent. Il ne voulait pas simplement battre son adversaire, il voulait le détruire ! Il a accompli un Dün Moch, non parce qu'il est meilleur que Sirak, mais parce qu'il est plus rusé.
Le Maître bretteur tendit le bras et posa une main sur l'épaule nue de Bane.
- Que cela vous serve de leçon à tous, conclut-il. Le secret peut s'avérer être votre plus grande arme. Ne révélez pas vos forces, à moins d'être certains de pouvoir asséner le coup fatal.
Il lâcha l'épaule de Bane et lui murmura :
- Tu devrais rentrer avant d'attraper froid.
Puis, il se tourna vers les deux Zabraks, abasourdis, qui se trouvaient dans le premier rang du cercle.
- Conduisez Sirak au centre médical.
Tandis qu'ils s'approchaient de leur compagnon gémissant et à moitié inconscient, Bane se tourna vers les escaliers. Kas'im avait raison : il devait rentrer au chaud.
Bah ouais, ce serait absolument stupide pour un Seigneur Sith d'attraper un rhume xD
Dans un autre registre, c'était un beau chapitre pour fêter LE PREMIER ANNIVERSAIRE DE DYNASTIES ! Joyeux anniiiiiversaiiiire !
