Et bonjour à vous, mes chers potos! Ou euh, bonsoir hein, voilà, vous choisissez…
– Comment qu'on s'en bats les steaks…
Rooooh, Lulu, toujours dans la critique! Y'a quoi, c'est dans ton contrat d'être juste pète-couilles H24?
– Quelque chose comme ça, ouais. Bon allez, je te laisse, j'ai des traders sur le feu moi, faut que j'aille surveiller la cuisson.
Hmmhmm, de la haute gastronomie à ce que je vois…
– Ah bah on a prévu une petite sauce à base de prêtres pédos revenus à l'huile d'olive, franchement, ça va être une tuerie!
Cooooool… bREF!
Me revoilà, pour un nouveau chapitre tout beau tout neuf et moins… douloureux que le précédent, dirons-nous!
En tout cas, je tenais à vous remercier pour les retours sur ce fameux précédent chapitre, j'ai adoré l'écrire et woaaaaaw, j'adore voir l'impact qu'il a eu sur vous, franchement je suis hyper contente!
En vrai, j'adore écrire des trucs plus sombres et tordus que l'ambiance générale de Feu et Foudre mais bon, dans l'ensemble, c'te fic c'est surtout les Aventures de Débiles Mono-Neuronaux Siphonnés du Slip (… ça aurait fait un super titre tiens) (je. déconne.) Disons que c'est pas non plus le thème de cette histoire quoi mais c'est vrai que sur mes projets persos (ou d'autres projets de fics….. parce que oui évidemment, me taper une fic monstre de plus de 600K toujours en cours ça me suffit pas… j'ai envie d'en écrire une autre… le tout avec un job à plein temps… et 140 000 projets persos à côté…. achevez moi), l'ambiance est généralement plus sombre donc je suis franchement VRAIMENT PUTAIN DE CONTENTE que ces chapitres aussi vous plaise!
(évidemment, raconter les conneries de mes persos, j'adore aussi héhé) (j'm'éclate avec c'te fic, vous n'avez pas idée)
Donc on revient un petit coup au présent pour ce chapitre!
Je vous souhaite donc une bonne lecture, très chers amis lecteurs!
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Merci à Tara pour ta review, ça me fait teeeeellement plaisir de savoir que mon chapitre t'a émue T'AS PAS IDÉE AAAAH rien que là, j'ai à nouveau un immense sourire crétin de pur bonheur sur le visage! Je suis super contente d'avoir bien réussi à vous faire passer ce qui se passe dans la tête de mes persos et pourquoi ils agissent de la manière dont ils agissent et aaaah MOI. HEUREUSE. VOILÀ.
Et merci à Rizalone aussi, aaaaah PAREIL JE SUIS SUIS TROP TROP CONTENTE d'avoir réussi à avoir un chapitre qui a ce genre d'impacts sur mes lecteurs, YESSS! (oui, vos PLS me font du bien héhéhé) Mais promis, les moments de joie arrivent, si, si, si
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Discalibur :c'te fic est un bordel bordéliquement bordélique avec mes persos et ceux de Bleach, de Tite Kubo, et le tout… ben le tout, c'est un sacré foutu bordel.
135. Franchement, t'es pas un peu trop enjoué pour un type se faisant kidnapper par un capitaine du Gotei?
Par une belle et chaude ensoleillée, tandis que le soleil darde ses rayons chauds sur un Seireitei au calme – calme qui ne va pas trop, trop durer, soyons honnêtes y'a un facteur Beni Sauvage en Liberté à prendre en compte – parmi les rues plutôt tranquilles de la ville, Shyoga Dosaimeki.
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– Alors c'est pas pour péter ta vibe non plus mais franchement, t'es pas un peu trop enjoué pour un type se faisant kidnapper par un capitaine du Gotei ?
Amusé par le ton revêche de ma très chère Asatsuyu, un fugace sourire me passe par l'esprit sans transparaître sur mon visage, probablement l'air toujours aussi neutre que d'habitude. Si je me trouvais devant elle à l'instant présent, elle darderait sur moi un de ses fameux regards plein de jugement, ses bras fins croisés sous sa poitrine menue et ses lèvres tordues en une moue désapprobatrice. D'ailleurs, je peux sentir d'ici ses prunelles noires qui me fixent.
– Shyogaaaa…
J'ai tort ?
– Gni-gni-gni. réplique t-elle et sa moue boudeuse s'accentue probablement dans mon monde intérieur balayé d'un vent sec et chaud.
Avec un reniflement aux airs vaguement méprisant, elle fait un quart de tour sur elle-même, et reprend sa déambulation sur la longue arrête rocheuse sur laquelle elle se trouve, en équilibre au dessus d'un gouffre sans fin. Elle est tout mon inverse de ce côté-là : elle est quasiment incapable ou presque de rester immobile. C'est plus fort qu'elle, il faut toujours qu'elle soit en mouvement. Comme pour prouver ce que je viens de dire, elle lèvre les bras en l'air, faisant bruisser les longues manches noires de sa tenue qui lui tombent jusqu'aux chevilles.
– Pfff, tout de suite…
Tu as la bougeotte.
– Mmmm. Pas tant que ça.
Mmm, si tu arrives à rester parfaitement immobile une minute complète, je roule une pelle à qui tu veux.
– Une minute ?!
Yup, une minute complète. Soixante looooongues secondes.
– … c'est mort.
Tu vois, c'est bien ce que je te disais.
– Mmm, c'est sûr qu'à côté de toi…
Ça m'a toujours surpris de voir à quel point les gens autour de moi ont besoin de bouger. Je ne sais pas, rester des heures immobiles, ça ne me paraît pas si étrange que ça.
– Les gens sont bizarres, qu'est-ce que tu veux que je te dise.
… ou plutôt l'inverse, non ?
– Nan, lâche t-elle catégorique tout en bondissant dans le vide sur sa droite.
Elle chute sur quelques mètres puis atterrit sur une autre arrête rocheuse aussi parfaitement ciselée que la précédente.
– C'est eux qui sont étranges.
Puis elle s'amuse à bondir rapidement de poutre rocheuse en poutre rocheuse comme un enfant qui gambaderait gaiement parmi un champ de fleurs alors qu'elle se trouve toujours en équilibre sur des arrêtes rocheuses larges de quelques centimètres chacune et toutes au dessus d'un vide béant. Je ne pense pas qu'elle puisse tomber ou mourir – ou peut-être juste tomber à l'infini dans ce vide sans fin – mais j'avoue qu'elle m'impressionne toujours à sautiller ainsi d'arête en arête le plus tranquillement du monde.
Je veux dire, il s'agit de mon monde intérieur, elle y vit, ça m'étonnerait franchement qu'elle puisse y mourir. C'est là qu'elle existe, contre mon âme, ça serait un putain de non-sens qu'il soit conçu de sorte à la mettre en danger. Je veux bien être quelqu'un d'assez étrange, je ne suis pas non plus barré à ce point-là. De toutes façons, j'ai toujours eu la sensation que si jamais un jour elle s'évanouissait et tombait effectivement dans le vide, comme par hasard, sa chute serait arrêtée par une de ces longues arêtes rocheuses. C'est mon monde intérieur, ça ne me surprendrait même pas… il a beau être assez perché, il est fait pour elle, pour moi, pour nous.
Enfin, je dis qu'il est perché mais ce n'est pas non plus comme si j'avais beaucoup d'autres mondes intérieurs avec lesquels le comparer. Y'avait bien Kaede qui m'avait vaguement décrit le sien – un genre d'arbre chantant dans l'espace, dans le genre barré c'était balaise mais après tout pourquoi pas hein – mais c'est tout. Le seul autre zanpakuto dont j'ai pu être « proche », si on peut dire ça ainsi, c'est celui de Shun.
– … T'as essayé de le tuer. me corrige Asatsuyu.
Moui. J'aurais bien aimé réussir mais tant pis. Rien que pour le désespoir sur le visage de mon cher frère, ça en valait la , il n'empêche que je n'ai aucune idée d'à quoi ressemble sp, monde intérieur.
– Hmmm, j'parie pour un bordel. Ou un champ de pal.
Mouais, ça lui ferait prendre son pieds. Mais bon, pour être tout à fait honnête, je pense qu'il est à peu près impossible de deviner le monde intérieur de quelqu'un, même en connaissant très bien la personne en question. Franchement, qui aurait pu se douter que moi, le type avec autant de personnalité qu'un morceau de béton froid, je me farcirais un monde intérieur aussi dense et complexe ?
Je sais que pour beaucoup de shinigamis, il s'agit de paysages naturels, parfois assez exceptionnels mais pas nécessairement plus – je le sais parce que j'ai écouté quand j'étais à Shin'Ô. Or le mien n'a absolument rien de naturel. C'est… assez galère à décrire. Disons qu'il semble ne reposer sur rien du tout, à part ce vide sans fond. En fait, il s'agit d'une multitude quasi infinie de ces longues arêtes rocheuses de tailles similaires qui se croisent en tous sens, comme une immense toile d'araignée, mais en trois dimensions au lieu de seulement deux.
On va être honnêtes, visuellement, c'est assez balaise. Quand je m'y rends, je ne sais jamais où je vais me retrouver, ça change à chaque fois. Et à chaque fois, ça me coupe le souffle. Lorsque j'y ouvre les yeux, je suis debout sur une de ces longues arêtes suspendues au dessus du vide sans qu'il ne s'agisse jamais de la même. Et devant moi s'étale ce paysage incroyable d'entrelacs rocheux d'un ocre sec qui se croisent et se recroisent selon de complexes motifs géométriques.
C'est d'ailleurs pour ça que je dis qu'il ne s'agit pas d'un paysage naturel : mère Nature a beau être capable de bien des choses, aux dernières nouvelles, aucune formation rocheuse n'imite parfaitement des rosaces aux lignes parfaites. C'est étonnant mais tous ces entrelacs, ces manières de s'arc-bouter, de se rejoindre en étoiles puis de former de complexes motifs de courbes et d'angles, ça m'a toujours évoqué l'architecture gothique de ces vieilles cathédrales humaines.
Le plus étonnant, c'est que moi, je n'ai jamais vu ces fameuses cathédrales. Je n'ai même jamais mis les pieds dans le monde des humains – oui, je suis shinigami mais la chasse aux hollows, c'est clairement pas mon truc, moi je bosse à la deuxième, aux renseignements. En fait, il m'a carrément fallu plusieurs années pour faire le lien entre mon monde intérieur et ces incroyables bâtiments dont j'avais bien aperçu quelques gravures dans deux-trois bouquins à Shin'Ô mais sans plus. Je me demande quand même à quelles règles ça obéit, la naissance des mondes intérieurs… ou si ça obéit à des règles tout court, tiens.
Tranquillement, Asatsuyu poursuit sa course et en quelques bonds rapides, se met à monter le long d'un motif aux dimensions monumentales qui semble dessiner une rosace des plus délicates. Enfin, tout en ocre et sans les vitraux colorés dedans quoi. Elle monte, bondissant légèrement comme si elle avait des jambes montées sur ressort. J'ai bien essayé de la suivre une fois et au bout d'une demie-heure, j'étais à bout de souffle alors qu'elle, elle était fraîche comme un fleur.
– C'est juste…
Nouveau bond.
– … qu'ici, eh bien…
Petit enchaînement de bonds rapides.
– … c'est chez moi.
Arrivée au sommet de la rosace et toute contente d'elle-même, elle fait une brève pirouette sur place, sourire discret aux lèvres.
– Ce monde n'obéira jamais aux mêmes règles que le tiens.
Pas faux. En attendant, moi j'aime bien qu'elle puisse se déplacer ainsi ici, sans effort aucun semble t-il. Je ne sais pas comment elle fait pour être toujours en mouvement mais moi, j'aime bien. C'est… agréable. Je la sens vivante contre mon âme et j'entends le doux bruissement de son vêtement ample lorsqu'elle se déplace – c'est-à-dire quasiment tout le temps. Ça fait comme un chuchotement permanent. J'aime bien. Je n'ai pas envie que ce son s'arrête.
Plissant ses yeux, je la sens qui reprend son air désapprobateur alors que le capitaine Muguruma tourne à gauche dans une allée, m'entraînant à sa suite en me tenant par le biceps. Et quand Asatsuyu plisse ses yeux, c'est tout sauf discret. Ben faut dire qu'elle en six aussi.
Chacun de ses six yeux est plutôt fin, en amande et délicatement étirés vers ses tempes et tous tendent quelque peu vers la naissance de son nez qu'elle a droit et relativement fin, ce qui leur fait former tous ensemble un genre de forme en étoile à six branches. Forcément, avec un tel nombre de pupilles, le moindre de ses regards prends une toute autre dimension.
– Bon, siffle t-elle, il est sympathique lui mais y'a un moment, va falloir qu'il arrête de te prendre pour un sac à patates à te trimballer comme ça.
… Boarf.
– … Shyoga. Je peux sentir que tu n'aimes pas cette main sur ton bras.
Mmmm. Ouais. Le contact humain, je ne suis pas un grand fan. J'aime pas trop qu'on me touche. Mais bon, c'est juste une main sur mon bras, c'est pas non plus comme s'il était en train de vaillamment me serrer de ses bras musculeux contre son large torse viril.
– Shyogaaaa…
Amusé par son roulement d'yeux exaspéré – ah et oui, pour ceux qui se posent la question, même si la plupart du temps ils regardent tous la même chose, elle est également capable de les faire chacun regarder dans une direction différente… c'est super perturbant visuellement – je rigole intérieurement. J'ai peut-être fait des progrès en termes de… euh, d'émotions dirons-nous, depuis ma jeunesse, je reste quand même assez hermétique à un paquet d'entre elles, notamment le rire. Et Asatsuyu est la seule personne au monde qui me fasse rire. Mes amis et collègues ont beau tenter de leur mieux, pour l'instant, ils n'arrivent qu'à me faire sourire. Eh, on va dire que c'est déjà un progrès.
– N'empêche qu'il a intérêt à ôter sa sale patte de toi. fait-elle en sifflant d'un air mauvais, se laissant chuter d'une petite dizaine de mètres jusqu'à une autre arête rocheuse comme si c'était censé lui donner l'air intimidant.
Sinon quoi… ? je fais. Qu'est-ce que tu veux lui faire ? C'est un capitaine et nous, on est… ben on est très, très loin de son niveau quoi.
– J'le mords? propose t-elle d'un air pas plus convaincu que ça.
Sûr, grosse menace ça.
– Arrête, ça peux faire super mal.
Mouaif. Le gars s'est auto-embroché le bras, m'est avis que quelques coups de quenottes ne lui feront franchement ni chaud ni froid.
Tranquillement arrivée sur sa nouvelle arête rocheuse, elle se met à en remonter la pente en trottinant vivement, ses petits pieds fins foulant rapidement la roche ocre sous elle tandis que les pans soyeux de son hakama d'un noir parfait danse vivement dans l'air derrière elle.
– N'empêche que c'était… plus qu'étrange, ce passage.fait-elle tout en remettant une de ses longues mèches de cheveux noirs derrière une oreille.
En fait, à part sa peau, quasiment tout est noir dans l'apparence d'Asatsuyu. Ses longs cheveux plutôt lisses et qui lui tombent d'une manière complètement anarchique sur les épaules, la poitrine, les hanches ou même le haut des cuisses – oui, tous ses tifs ne sont pas coupés à la même longueur et non, ça ne ressemble à rien, c'est complètement folklorique mais moi, j'aime bien pis elle, elle n'en a rien à secouer – sont noirs. Ses six pupilles rondes et ses longs cils qui accentuent son regard déjà plutôt marquant, ses lèvres fines, sa langue pointue, ses ongles courts aussi, sont complètement noirs.
La totalité de ses vêtements, que ce soit son hakama, l'étrange haut moulant – ça a probablement un nom mais les fringues, j'y connais rien – qui lui laisse le ventre à l'air mais couvre tout le reste jusqu'à son cou et l'extrémité de ses poignets ainsi que le long haori à peu près trois fois trop grand pour elle si bien qu'il dénude toujours une de ses épaules et qu'elle ne prend jamais la peine de fermer… tout ça est noir, complètement noir. À chaque fois, c'est un noir profond, comme celui d'une nuit sans lune, une obscurité qui semble dissimuler un millier de choses et c'est toujours exactement le même noir, qu'il s'agisse de son corps ou de sa tenue.
Et puis il y a sa peau, de l'autre côté du spectre des couleurs. À part ses six yeux, Asatsuyu a une apparence parfaitement humaine. C'est juste la couleur qui ne va pas. Outre sa langue et ses ongles naturellement noirs, c'est surtout sa peau qui a une couleur anormale : on dirait du nacre. Mais sans le côté minéral en fait. Et avec des reflets plus rouges et oranges que bleu et turquoise.
Elle a la peau quasiment blanche mais tous ces reflets chauds qui dansent sous l'épiderme au moindre de ses mouvements annulent l'aspect de fragilité qui aurait pu se dégager d'elle. Oh, c'est sûr, elle ne fait pas 2,30m de haut – même si elle est plus grande que moi avec ses 1,97m et des poussières – ni 140kg de muscles mais elle fait tout sauf fragile, mon Asatsuyu. Je dirai même qu'il y a quelque chose d'inquiétant qui pourrait émaner d'elle aux yeux de n'importe qui d'autre. Après tout, elle est bien mon zanpakuto.
Pas faux, je lui concède. Enfin, j'ai vu plus zarb, c'est sûr, mais de la part de ce type-là, c'était plutôt surprenant.
– Il s'est embroché le bras. Et il a failli le faire deux fois.
Hmmm, hmm. Ouais, j'ai remarqué. Je ne sais pas trop à quoi il jouait mais bon…
– Shyogaaaa…
Un nouveau sourire me passe en tête. J'aime bien quand elle prend ce ton, comme si elle grondait un gosse. Quoi ? je réponds, le plus innocemment du monde.
– Avoue, ça t'a plu.
Cette fois, mon sourire s'agrandit et physiquement, le coin de mes lèvres se relève subrepticement une micro-seconde sans que le capitaine Muguruma ne le remarque. Oh tu sais Asatsuyu, je reprends, je n'irai pas jusqu'à dire que j'ai pris mon pieds mais…
– Ouais, ouais, je sais.
Je souris doucement. J'aime avoir peur, quel mal y a t-il à ça ? Ça me fait me sentir bien, c'est tout. Et le reiatsu de ce type est… terrifiant. Enfin, il est surtout écrasant. Il est capitaine après tout. Mais lorsqu'il se met à le libérer sans raison aucune, à voler mon zanpakuto pour s'auto-mutiler puis qu'il me menace… Ouaip. Dos au mur, avec mon instinct hurlant de fuir en shunpo encore plus loin de lui que ça, on va dire que j'ai apprécié. C'est ainsi, voilà tout.
Dans mon monde intérieur, Asatsuyu secoue la tête, faisant s'éparpiller des mèches de cheveux irrégulières autour de sa silhouette haute puis avec un moue désapprobatrice, elle saute en arrière et chute d'une douzaine de mètres.
– D'où ton flagrant manque d'inquiétude alors qu'il t'emmène directement à la neuvième division.
Mentalement, je hausse les épaules. Tant que ce n'est pas la tour des Regrets…
– Dis. Tu lui dirais tout si c'était là qu'il t'emmenait… ?
Je réfléchis quelques instants en silence. Ça dépendrait de ce qu'il me demanderait au juste et de ce que tu entends par « tout » mais… ouais. Je pense que je lui dirai tout.
– …
Quoi, tu désapprouves ?
Dans mon monde intérieur, elle hausse les épaules.
– Franchement… je sais pas.
Elle soupire brièvement puis reprends ses virevoltes, mais moins légèrement qu'auparavant.
– Tout ce que je sais, c'est que je ne le laisserai jamais t'emmener là-bas.
Je garde le silence quelques instants. Tu sais pourtant que s'il décide de m'accuser de l'avoir attaqué… je n'ai aucune chance ? Ils m'y enverront. Elle acquiesce, le regard sombre.
– Ouais. Ce qui signifie qu'on aura plus trop le choix.
C'est ainsi. Autant me buter que de me retrouver là-bas, avec elle. Je la sens qui fait une grimace douloureuse, le cœur lourd. Elle n'est pas comme moi, Asatsuyu, elle ressent des émotions. Enfin, elle en ressent vraiment. Et je sais que l'idée de notre mort – de ma mort, surtout – lui est particulièrement douloureuse. Moi… cela ne me dérange pas beaucoup plus que ça. Oh, j'aimerais bien encore vivre un paquet d'années mais si je devais mourir aujourd'hui, eh bien tant pis, ça ne me gênerait pas tant que ça. J'aimerais plus mais si ça s'arrête là, alors ainsi soit-il. Ça me va.
– Ben moi pas. siffle Asatsuyu d'une voix descendant franchement dans les tons graves.
T'inquiètes, t'inquiètes, je fais tranquillement tandis que la silhouette de la capitainerie de la 9ème division se fait voir au bout de la rue que Muguruma taicho me fait remonter limite au pas de course. Franchement, je ne pense pas qu'on en arrive à de telles extrémités…
– Ça vaux mieux pas. gronde t-elle, comme si elle ou moi, on y pouvait quelque chose.
En tant que tel, ce n'est pas la tour des Regrets le problème. Le problème, c'est elle. La Comète. C'est là qu'elle est. J'ai réussi à la fuir à la fin de mon adolescence et j'ai depuis ce jour-là su que je ferai tout pour ne jamais me retrouver à nouveau en la présence de cette femme. Elle a eu toute mon enfance et un bon gros morceau de mon adolescence, elle n'obtiendra pas un jour de plus de moi. Il y a des choses que je refuse de revivre. Tout ça, c'est fini. Plus jamais. Je ne la laisserai plus rien avoir de moi. Dans mon monde intérieur, je sens Asatsuyu qui grimace avant qu'elle ne se force à remettre un sourire sur ses fines lèvres noires avant de reprendre ses bonds et sauts au-dessus du vide.
– N'empêche que la question à un milliard, fait-elle à la fois pour changer de sujet et parce que je sens que ça la travaille quand même, c'est… putain, d'où le capitaine de la 9ème cherche des informations sur Kaede Amaikoddoku ?
Alors là… Effectivement, je ne vois vraiment pas ce que ce type peut bien vouloir à une nana morte et – partiellement – enterrée il y a un bon paquet de décennies de ça. Enfin… si, je vois bien pourquoi des personnes auraient envie de fouiller. C'est qu'elle était balaise pour se foutre tête la première dans les emmerdes Kaede, et elle avait une sacrée propension à laisser un bordel monstre dans son sillage partout où elle passait. Donc en tant que tel, ce n'est pas si étonnant que ça.
Par contre, pourquoi maintenant ? Pourquoi aujourd'hui ? Ça fait une éternité qu'elle est crevée. Qu'est-ce qui peut bien pousser un capitaine du Gotei à soudainement se renseigner sur une nana que tout le monde a oublié ? Kaede aujourd'hui, c'est comme si elle n'avait jamais existé. Personne ne se souvient d'elle.
– Mmmm… fait Asatsuyu tout en se pinçant le menton de ses doigts recourbés, signe qu'elle réfléchit à quelque chose malgré ses incessantes voltiges. Y'a un truc qui cloche.
… sans blague.
– Nan, nan, ce que je veux dire, c'est que je ne suis pas certaine que tout ça rentre dans son job de capitaine.
Je ne te suis pas… Sa division, c'est la neuvième, les enquêtes.
– Ouais, ouais, je sais. Ça ferait sens qu'il soit là pour ça, justement, une enquête.
J'vois juste pas ce qui pourrait concerner Kaede en fait, s'il y avait une enquête sur elle, je le saurais, j'ai des oreilles partout, l'information me serait remontée, je…
– Shyoga, réfléchis cinq secondes. Depuis quand un capitaine se déplace en personne pour de simples vieux papiers qui n'intéressent plus personne ?
… ah.
– Tu es plus futé que ça d'habitude.
Mmm, je lui concède. Mais on parle de Kaede, là. Évidemment que je ne suis pas « comme d'habitude ».
– Je sais, je sais. Mais il l'a dit lui-même, non ? « J'ai besoin de réponses, en tant que capitaine mais aussi en tant qu'individu », c'est bien ce qu'il a dit, non ?
… ouais. Sauf que je ne vois pas quel pourrait être le lien entre Kensei Muguruma et Kaede Amaikoddoku, sérieusement. Merde, je ne sais même pas s'il était né quand elle s'est tirée de la Soul Society.
– Mmm, je pense que si quand même… Mais il devait être tout jeunot.
Alors qu'est-ce qu'il pourrait bien lui vouloir ? Tout ça sort complètement de nulle part.
J'étais occupé à complètement autre chose lorsque j'ai senti mes sortilèges d'alarme se déclencher. En ce moment, on bosse avec mon équipe sur un plan d'infiltration par rapport à un groupe de types assez louches faisant des trucs de types louches, probablement quelque chose d'assez glauque et dégueulasse, mais rien qui nous sorte tant que ça de l'ordinaire. Après tout, l'espionnage, c'est notre métier. Alors quand j'ai senti cet étrange pincement sur le bout de mes doigts, au début, je n'ai pas vraiment capté ce que ça signifiait.
Après la fuite de Kaede et après quelques années à attendre vainement son retour, j'ai commencé à me dire que je ne pouvais pas juste être celui qui avait caché sa tête. Kaede… signifiait énormément pour moi. Enfin, il serait plus vrai de dire qu'alors, elle était la seule personne signifiant quelque chose à mes yeux. En bref, je tenais à elle. Et s'étant foutu la tête la première dans les emmerdes, elle s'était fait un paquet d'ennemis.
Alors j'ai décidé de veiller sur elle, à ma façon. Je pensais qu'elle reviendrait – et elle est bien revenue – et il fallait bien que je fasse mon possible pour la protéger, pour m'assurer qu'elle puisse effectivement revenir un jour à la Soul Society. J'ai caché ce qui lui appartenait, récupéré toutes les notes qu'elle avait dû abandonner derrière elle, détruit ce que j'ai pu et dissimulé de mon mieux le reste.
Puis elle est revenue et elle est morte, sans même que je puisse une dernière fois voir ses yeux bruns briller de vie et de rage.
Et j'ai décidé que personne ne viendrait plus jamais troubler son repos. Kaede a suffisamment souffert comme ça. Je suis le dernier gardien de sa mémoire – non, Shun ne compte pas, Kaede n'a jamais été rien de plus qu'un outil pour lui – et tout souvenir d'elle disparaîtra en même temps que moi. Je n'ai pas pu détruire toute trace d'elle, je me serai fait chopper à force. Mais j'ai tout dissimulé.
Tous les rapports sur elle, toutes les études, les recherches, les enquêtes, les dossiers et les documents ayant trait à sa vie, je n'aurai pas pu sortir tout ça des archives des divisions. J'aurais pu essayer de les détruire, je suppose mais ça aurait signifié cramer un paquet de bâtiments parce qu'il est impossible de les en sortir sans se faire prendre la main dans le sac et virer pyromane m'aurait fort probablement garanti un aller direct pour la tour des Regrets. Donc je les ai laissés dans leurs capitaineries respectives, celle de l'espionnage et celle des enquêtes et aux archives générales.
Par contre, tous ces documents, je les ai piégés. Quiconque les ouvre déclenche un sortilège indétectable qui me prévient aussitôt d'un pincement étrange sous la pulpe d'un de mes doigts. Oh, je n'ai jamais été une flèche en kido… ces sortilèges d'alarmes parfaitement indétectables, c'est une création de Kaede. Après tout, c'est moi qui ai ses notes. Je ne prétendrai pas en comprendre le quart parce qu'elle était franchement à un autre niveau que moi, que je ne pourrais jamais ne serait-ce qu'effleurer – et puis elle écrivait comme un cochon, c'est à s'arracher les yeux son écriture – mais tout de même, j'ai réussi à en tirer deux-trois trucs à force d'entêtement et de persévérance, ces quelques sortilèges étant la cerise sur le gâteau de ce que Kaede m'a laissé.
Ce sont de petites merveilles de discrétion et dès que quelqu'un ouvre les documents sur lesquels ils ont été placés bim, aussitôt je le ressens. En tout, j'en ai dix en place, depuis facile soixante-dix ans et avec les années, j'avoue que j'avais presque oublié qu'ils existaient. Au début, je les avais quasiment tout le temps en tête, à me demander quand quelqu'un allait faire le lien entre Kaede et moi. Et puis, le temps a passé. Et rien ne s'est passé.
Quelques-uns se sont déclenchés une ou deux fois, surtout au début – après, j'ai décidé de les rendre encore plus galères à trouver, dans des ailes désertes des archives… ça diminue les risques qu'un idiot les déplaçant accidentellement déclenche mes alarmes sans raison. Ils sont situés en huit endroits précis, autrement dit un pour chaque doigt et les deux doigts restant, mes pouces, correspondent à chez moi et à l'endroit où j'ai enterré la tête de Kaede. Et ça fait des années qu'ils sont tous parfaitement dormants.
Alors forcément, quand mister subtilité ici présent qui continue à me tracter à sa suite par le bras, a commencé à fouiller dans nos archives de la deuxième comme un phacochère impatient, plusieurs d'entre eux se sont réveillés. Ça a d'abord été mon index et au début, j'ai cru que je m'étais juste coupé la pulpe du doigt avec une des feuilles de papier qu'on manipulait avec les collègues. Puis ça a été mon majeur et mon annulaire, à un intervalle très court. Il fouillait et il fouillait large, le bougre. Le temps que je m'excuse auprès de mes collègues avec un prétexte bidon et que j'approche les pièces en question, il était en train d'interroger notre archiviste. Et l'entendre prononcer le nom de Kaede… ouais, ça m'a fait un choc.
– Tu ne t'y attendais pas.
Qui s'y serait attendu ? Arrivés devant la capitainerie, Muguruma taicho nous y fait entrer en trombe tandis qu'un nœud se serre dans ma gorge. Non, ce n'est pas à cause de la situation présente. C'est juste que…
– C'est Kaede.
… je suppose, oui. Mais depuis le temps, ça ne devrait plus me faire ça. Il ne reste rien d'elle aujourd'hui, à part un crâne nettoyé par les vers, quelque part six pieds sous terre. Ça et des souvenirs dans ma tête, rien de plus.
– Je sais Shyo, je sais. fait doucement Asatsuyu, plus patiente que moi pour tout ce qui touche aussi aux émotions.
Moi, je voudrais juste que tout soit fini, que tout soit mort avec elle. Non, aujourd'hui n'a rien à voir avec la douleur que j'ai pu ressentir à l'époque mais… il y a quelque chose. C'est petit et franchement anecdotique comparé à la souffrance que la mort de Kaede a pu me causer n'empêche que c'est quand même là. Et que ça fait mal.
– C'est ainsi Shyo, c'est ainsi… répète t-elle tendrement tandis que je sens son âme s'enrouler autour de la mienne en une étreinte douce.
Je n'aime pas ça.
– Je sais.
Et je n'aime pas que ce type débarque avec ses gros sabots et prétende m'extorquer je ne sais quoi sur Kaede.
– Va d'abord falloir voir ce qu'il veut savoir, au juste.
Ouais… Ensuite, jouer au chat et à la souris avec lui. Parce que j'ai pas franchement envie de lui déballer toute la vie de Kaede, pas plus que je n'ai envie de me retrouver à la tour des Regrets. Dans mon monde intérieur, Asatsuyu lâche un sourire mauvais.
– Pauvre, pauvre capitaine Muguruma… il n'a aucune idée de ce qui l'attends.
Je rigole doucement et esquisse même un vague sourire fugace sur mes lèvres. J'adore quand elle parle de moi comme ça, on dirait que je suis un genre de badass super impressionnant.
– Eh, pour moi… tu l'es.
Je sais vieille branche, je sais. Enfin, on verra bien comment tout ça se déroule. Mais je ne me fais pas trop de soucis. Évoquer à nouveau Kaede risque de me faire mal étant donné ce nœud déjà présent et franchement désagréable dans ma gorge mais ça devrait le faire, pas de raisons que ça parte en couilles.
Un nouveau sourire vague passe sur mes lèvres et cette fois, tandis que des membres de la neuvième division saluent leur capitaine qui vient de débarquer, je décide de le laisser sur mes lèvres. On verra bien où tout ça me mène – pour être tout à fait honnête, j'aurais quand même préféré qu'il ne crame pas ma filature, ça m'aurait évité toutes ces emmerdes et j'aurai pu continuer à faire ce que je fais de mieux, c'est-à-dire récupérer des informations sans que personne ne remarque ma présence.
Sans ménagement – et toujours sans me lâcher – le capitaine Muguruma me fait passer devant lui, comme s'il tendait un énième dossier à son subordonné devant lui.
– Installe-le dans mon bureau Seishiro, et garde-le à l'œil. fait-il rapidement tout en jetant un coup d'œil rapide tout autour de lui, cherchant apparemment quelque chose du regard.
Bon, visiblement, je n'ai pas fini d'être trimballé en tous sens. Mais au moins, il lâche enfin mon bras et je lâche un bref soupir de soulagement. Moins on me touche, mieux je me porte, merci bien. Le dénommé Seishiro me dévisage étrangement, probablement à se demander pourquoi son capitaine revient brusquement avec un type random. Tranquillement, je lui souris tandis que dans ma tête, Asatsuyu menace de le mordre « très, très fort » s'il fait mine de lui aussi me chopper par le bras.
– Ah, et confisque-lui son sabre aussi.
– Capitaine ?!
– Maintenant, Seishiro.
Sans attendre que son subordonné passe outre sa surprise et son incompréhension, j'entreprends tranquillement d'ôter mon sabre au long fourreau pâle de ma ceinture d'un long geste souple. Essayons de la jouer plutôt diplomatique. Le gars récupère mon zanpakuto d'un geste un peu hésitant, pas franchement sûr de comprendre ce qui se passe au juste. Donc…
– Hmm, m'est avis qu'il n'a même pas dit à ses hommes ce qu'il foutait chez nous et aux archives générales.
Idem. Plus j'y réfléchis moins tout ça m'a l'air d'une enquête « officielle ». À voir, à voir.
Face à moi, avec Asatsuyu entre les mains et se pinçant les lèvres d'un air un peu nerveux – franchement, je le comprends… en tant que shinigamis, on sait tous ce que ça fait de devoir se séparer de son zanpakuto et de le confier à quelqu'un d'autre – le dénommé Seishiro continue à se dandiner d'un pieds sur l'autre.
– Maintenant, Seishiro! claque soudainement la voix de Muguruma, qui n'a pas non plus l'air d'être le type le plus patient du monde.
– Voyons capitaine… je fais en tournant lentement ma tête vers lui. Nous ne sommes pas pressés, si ?
– Joue pas au malin avec moi, toi. gronde t-il pour toute réponse.
Dans mon monde intérieur, Asatsuyu lui adresse un doigt d'honneur. Je hausse vaguement les épaules sans me départir de mon petit sourire discret.
– D'accord, d'accord… N'empêche que vous pourriez au moins m'offrir le café, non ?
– Shyooo… on ne flirte pas avec le type qui t'a foutu la trouille, merci.
Intérieurement, je souris. Pas pu résister, désolé ma belle. Mais j'avoue que je ne dirai vraiment pas non à un petit café.
– Euh… j'en prépare un, mon capitaine? demande Seishiro avant que son capitaine ne le fusille du regard, le faisant aussitôt baisser les yeux.
Mmm, oui, vraiment quelqu'un de patient et sympathique. Ça va être drôle tout ça. Probablement attiré par le bruit de conversations et la voix de leur capitaine, quelques autres shinigamis de la neuvième font à leur tour leur entrée. Le plus tranquillement du monde, je me contente de les dévisager sans un mot tandis qu'ils se saluent les uns les autres.
– Merde capitaine, votre bras !
… Ah. Je me disais quand même. Franchement, ces shinigamis… pas foutus de repérer l'odeur du sang plus vite que ça, c'est fou.
– Touristes. siffle Asatsuyu d'un air mauvais entre deux sauts dans le vide, trop heureuse de pouvoir les critiquer pour laisser passer l'occasion.
– Mais capitaine qu'est-ce qui vous est arrivé ?!
Aussitôt, les voilà qui bruissent autour de leur précieux taicho. Et le regard de Seishiro face à moi devient franchement suspicieux. Hmm, j'adore. C'est lui qui s'est fait ça, j'y suis pour rien. Je ne sais pas franchement comment il compte gérer tout ça mais par contre, s'il pouvait s'abstenir de me désigner comme l'auteur de ses blessures devant ses hommes, j'apprécierai franchement.
– C'est rien, c'est rien!lâche t-il d'ailleurs en les écartant tant bien que mal.
– Capitaine, ça pisse le sang !
– Qui vous a fait ça ?! On vous a attaqué ?
– Capitaine, on ne peut pas laisser faire ça !
– Non mais ça va, je vous dis que je m'en occupe…
– Que dalle ouais ! Faut que vous alliez à la quatrième !
– Dites nous ce qui s'est passé !
… seigneur. Une basse-cour de mères poules autour de leur poussin en chef. Sauf qu'au lieu de gentilles cocottes, on se retrouve avec que des mecs baraqués de partout. Génial.
– Oui, oui, ça va, c'est rien je vous dis…
– Capitaine !
– Ça va, ça va ! Je vais aller à la quatrième je vous dis…
– Ben ça vaudrait mieux pour vous ouais !
– Et dites nous qui vous a fait ça, on va s'en occuper direct !
– Non !
– Vous êtes infernal capitaine, on est là pour vous nous !
… une putain de basse-cour. Dans mon monde intérieur, Asatsuyu ricane de plus belle, se délectant du spectacle du grand et furibard capitaine Kensei Muguruma se faisant harceler par ses inquiets subordonnés.
– Ça va, ça vous, vous en occupez pas… je m'en charge.
– Attendez de voir ce que le vice-capitaine Hisagi en dira !
– Ouais c'est clair, il va vous remonter les bretelles !
Muguruma Kensei, qui se pinçait l'arrête du nez – probablement pour se retenir de les envoyer chier, je sais pas, j'ai l'impression qu'il est de très mauvaise humeur en ce moment… – relève brusquement la tête à la mention de son vice-capitaine.
– D'ailleurs, il est où Shuuhei ?
Un court instant de silence passe… okay, alors je ne suis pas le seul à être surpris de l'entendre utiliser le prénom de son bras droit.
– Oh, allô!? fait-il en claquant des doigts. Où est Shuuhei ? Je pensais qu'il serait revenu ici.
– Euh, non, pas encore.
– Ah, merde.
Nouveau regard circonspect entre ses hommes. Visiblement, l'entendre jurer, ça aussi ils n'ont pas l'habitude. Par contre lui, il a l'air de s'en moquer complètement – même pas sûr qu'il ait remarqué leurs regards, tiens. D'ailleurs, il a l'air surtout concentré sur autre chose là, probablement en train de chercher le reiatsu de son second dans le Seireitei. Puis, l'air de l'avoir trouvé, il fronce les sourcils et relève ses yeux gris acier.
– Quelqu'un peut me dire ce qu'il fout à la quatrième ? siffle t-il.
– Euh…
– Je pensais qu'il serait à la douzième ?
– Pour vos sabres ?
Il hoche rapidement de la tête.
– Y'a du nouveau d'ailleurs de ce côté-là ?
– Pas pour l'instant mon capitaine, on n'a reçu aucune missive de leur part.
– Je vois. Et donc Shuuhei ? Qu'est-ce qu'il fiche à la quatrième ?
Il se concentre un court instant.
– Il n'a pas l'air blessé pourtant.
… sacrée perception du reiatsu, mon grand.
– Tu crois qu'il se le tape ?
Je retiens de justesse un éclat de rire qui passerait franchement mal dans la situation présente. Asa, voyooons…
– J'suis curieuse, c'est tout. ricane t-elle tranquillement, pas le moins du monde désolée.
– Euh, mon capitaine, fait Seishiro un peu timidement, tenant toujours mon sabre entre ses mains. C'est pas pour lui qu'il y est, quelqu'un de la quatrième est venu le chercher en urgence…
– Ah? fait-il en fronçant les sourcils. Bon, bon, je lui demanderai lui-même, je vais le rejoindre, ça sera plus simple.
– Et vous en profitez pour faire soigner votre bras !
Muguruma se tourne vers celui qui vient de lâcher ça d'un ton très déterminé et le regarde quelques secondes avant de lâcher un bref sourire un peu inattendu.
– Ça marche. fait-il, apparemment au grand soulagement de ses shinigamis-mères-poules.
– Euh capitaine, avant que vous partiez, lui là… fait Seishiro en me désignant d'un coup de tête, j'en fais quoi ?
Je suis juste devant toi, très cher.
– Shyoga. le corrige le capitaine Muguruma avant que je n'ai le temps de lâcher la moindre remarque sarcastique. Hmm… fous le en cellule en attendant mon retour.
… Ah. Cool.
Et sur ces mots, il repart presque aussi vite qu'il nous avait fait débouler ici, laissant ses hommes retourner à leurs occupations. À mes côtés, le fameux Seishiro semble assez gêné.
– Bon ben, euh… par ici. fait-il, m'indiquant le chemin vers les cellules dont disposent évidemment les bureaux de la neuvième division.
J'suis pas non plus un grand fan de l'idée d'être enfermé – j'ai donné pendant mon enfance alors sans moi, merci – mais je n'ai pas vraiment le choix. Avec résignation, je m'engage dans la direction qu'il m'indique. On remonte leur grande salle de réunion et on passe par une grande salle où se situent un paquet de bureaux placés de manière un peu anarchique, avec un paquet d'objets chelous entreposés, probablement une salle dont ils se servent lorsqu'ils ont besoin de bosser de concert sur une enquête qui leur donne du fil à retordre ou quelque chose comme ça. On doit la traverser pour rejoindre la cour de leur capitainerie, sur laquelle donnent les portes grillagées des cellules dans lesquelles ils vont me foutre.
– Shyo…
Le nœud dans ma gorge revient discrètement.
– Shyoga.
Quoi…? je fais nerveusement, appréhendant déjà quelque peu l'idée de de me retrouver enfermé dans une de ces minuscules cellules.
– Shyoga. répète Asatsuyu d'une voix étrangement froide. À ta droite.
Quelque peu interloqué, j'arrache mon regard bleu eu reflet métallique de ces barreaux que je peux déjà apercevoir et tourne ma tête vers la droite. Je cherche un micro-instant ce qui a pu ainsi attirer l'attention d'Asatsuyu avant que mes yeux n'accrochent un autre reflet métallique, juste devant moi. Un reflet métallique que je n'aurais jamais cru revoir.
Il y a une hache sur cette table, tachetée de boue et de quelques gouttes de sang, une hache de guerre au tranchant féroce et à la silhouette menaçante. Je la reconnais. Évidemment que je la reconnais. Putain, je l'ai tellement vue entre les mains de Kaede que je la reconnaîtrais même entièrement recouverte de boue.
– Eh, euh… Shyoga. Avance !
Le nœud dans ma gorge explose et mes genoux me lâchent d'un coup. Kaede. C'est sa hache, c'est la hache de Kaede. Kaede, Kaede, Kaede.
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Et voilà! Il était temps qu'on se penche un p'tit peu plus du côté de Shyoga, aka le tonton de Beni (… j'lui ai collé une sacrée famille à mon p'tit viking sanguinaire quand même)
La hache à la fin, on est d'accord, c'est Kamishini hein (Kensei et Shuuhei l'ont ramenée avec eux) (et le Beni sauvage dans les pommes là)
J'ai eu un peu de mal à le terminer, pas parce qu'il était particulièrement dur à écrire mais surtout parce que mon taff m'a crevée, que j'ai eu 45 000 trucs à gérer et que bon, du coup, j'ai eu du mal à me concentrer mais bon au moins je l'ai terminé à temps, je suis contente!
J'ai pu mieux vous introduire Shyoga (après 130 chapitres mais chut), je suis contente héhé et j'espère qu'il vous plaît!
Ah, un petit détail! Je ne sais pas si vous vous rappelez mais comme le mentionne Asatsuyu, Shyoga a essayé de tuer le zanpakuto de son frère, lorsqu'ils étaient à Shin'Ô et si jamais ça ne vous dit rien, c'était au chapitre 123. Je m'inquiète pas Boucle d'Or.
À propos d'Asatsuyu, j'espère que son design vous plaît! J'aime bien l'idée que Shyoga a toujours tout écouté autour de lui, qu'il a en permanence les oreilles qui traînent et que c'est surtout comme ça qu'il récolte des informations, se basant peu sur la vue, tandis que son sabre, qui ne vit pas dans le même monde que lui, a six yeux et se base essentiellement sur la vue. D'ailleurs, c'est elle qui voit Kamishini, pas Shyoga, héhé (oui, je m'amuse avec deux fois rien, chut)
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Le chapitre 136. Dis-moi… pourquoi les fantômes reviennent-ils? arrive normalement mercredi 26 mai!
N'hésitez pas à me laisser des reviews si le cœur vous en dit, j'vous aime COMME PAS PERMIS PUTAIN et je vous dis à la prochaine!
