Neuf mois pour un bébé vééla.

Prologue: Espionnage.

- Quoi!

Harry Potter se leva d'un bond, droit comme un i. C'était le matin et comme tout les matins, Harry se leva de bonne humeur, il se lava, s'habilla puis se rendit à la Grande Salle pour prendre son petit déjeuné. Mais aujourd'hui, à la grande différence des autres matins, au moment où les hiboux apportant le courrier firent leur entrée, un autre arriva un peu en retard. C'était un magnifique hibou, un Grand Duc, d'un pelage doux et soyeux, gris et blanc. Il vint se poser élégamment sur la table devant Harry et tendit majestueusement sa patte où tenait la lettre.

Harry, un peu surprit au début, avait ouvert sa lettre et avait lut attentivement. Trop attentivement... Maintenant, il serrait étroitement la lettre qu'il venait de recevoir et ses yeux habituellement calme et rieur ressemblaient à deux missiles chargés de colère: leur cible: Draco Malfoy! Celui-ci le regardait innocemment, il avait tout de suite reconnu le hibou de son père.

- Qu'est-ce que t'as fait, cria Harry.

- Eh ! Oh ! Calme toi, rétorqua Draco, il fallait bien…

- Tu lui as dis ?

- Je ne pense pas que ce soit l'endroit pour avoir cette conversation ! Ni le moment, ni dans ton état.

Il avait répondu d'une voix étonnamment calme alors qu'une personne quelconque aurait déjà fuit devant un Harry Potter en colère.

- Mon état d'emmerde, Malfoy !

Albus Dumbledore regardait la scène ses yeux plissés sous la malice en essayant de comprendre ce qui se passait. Toute la salle retenait leur souffle en attendant la suite. Harry contint avec un peu de mal sa magie en fermant les yeux. Mais tous ceux qui le connaissaient savait que la légère veine qui battait contre sa tempe indiquait qu'il était très, très, très (un peu plus loin plus tard) très en colère. Il rouvrit ses yeux verts pour toiser le blond.

- T'es qu'un salop ! On n'avait dit que... on avait dit qu'on ne le dirait à personne… et toi… et toi… Rrraaaaa.

- Tu ne comprends pas ! C'est mon père ! S'indigna Draco.

- Et alors… il veut me voir ! Et je fais quoi moi maintenant !

- Oh arrête c'est mon père, pas un dragon ! De toute manière il le faudra bien un jour puisque… Il s'arrêta un moment en regardant d'un air hautain toute la salle. Je te répète que ce n'est pas l'endroit pour avoir cette conversation…

Sous le regard outré de Ron Weasley et celui intrigué de Hermione Granger, ses meilleurs amis, Harry enjamba le banc et se dirigea vers la porte. Juste avant de sortir, il se retourna vers la table des Serpentard.

- Malfoy !

- Pfffffffff, souffla le concerné. Il but le fond de son jus avant de se lever mais fut retenu par Blaise Zabini, son meilleur ami.

- Qu'est-ce que tu fais ? Dit-il, abasourdi.

- Eh bien, il m'a appelé, non ?

- Et depuis quand tu fais ce qu'il te dit ?

- Malfoy ! S'écria Harry. Sa magie glissa légèrement et à peu près tous les plats de quatre tables s'élevèrent de quelques centimètres.

- J'arrive, j'arrive... Désolé Blaise, mais là pas le temps de discuter. Je vais me faire incendier et je reviens d'accord ?

- Malfoy !

Draco accouru devant lui et il lui fit un micro sourire. Harry n'en prit pas cas et lui fit signe de sortir, ce qu'il fit la tête baissé et la queue entre les jambes comme un enfant quand vient de prendre en faute. Harry sortit lui aussi en claquant, on ne sait trop comment, la lourde porte de la Grande Salle. Lorsqu'ils ne furent plus dans la salle, les plats retombèrent brutalement et un murmure s'étendit autant sur les quatre tables de l'élève que sur la table des professeurs.

- Qu'est-ce que ça veut dire, Albus ? Demanda le professeur Macgonagall.

Dumbledore se retourna vers elle et murmura.

- Je ne devrais pas encourager cette technique au sein de ma propre école, mais c'est la deuxième fois que nous avons une scène de ce genre entre Mr Malfoy et Mr Potter. Alors j'aimerais que discrètement vous vous glissiez derrière eux et que, par pur hasard, vous arriviez à entendre ce qu'ils se disent... Si cela ne vous dérange pas bien sûr, ma très chère Minerva.

Le professeur de Métamorphose sourit et sortit discrètement par la porte des professeurs, elle se changea en une mignonne chatte tigrée grise et longea rapidement les couloirs. Au bout d'une dizaine de minute de recherche, elle retrouva les deux jeunes élèves toujours en pleine discussion dans le parc. Elle se camoufla à plat ventre dans une touffe d'herbe assez haute, la plus proche d'eux. Elle tendit l'oreille et put, sans trop de mal, entendre, par pur hasard…

- … n'avait dit que personne ne devait être au courant. S'écria Harry. Non, non, non ! Tu ! Tu avais dit que tu ne voulais pas que ça se sache !

- Harry, calme-toi, murmura le blond.

- Je ne l'ai pas dit Ron, ni à Hermione, ni à qui que soit d'autre et toi tu… tu…

Harry était tellement en colère qu'il ne savait même plus ce qu'il disait.

- Je… tu… il… bafouilla-t-il.

- Nous, vous, ils. D'autres pronoms ?

- Ta gueule ! Tu fais toujours tout de travers ! Tu n'es pas content quand je fais des allusions devant mes amis mais toi tu en fais devant Blaise ou Pansy.

- De quoi tu parles, Harry ?

- Tu as de la chance d'avoir gagné l'amitié de Ron parce que comme ça on peut rester ensemble mais…

- Harry, quel est le rapport avec la lettre de mon père ?

Harry qui était toujours en train de crier des phrases qui n'avait aucun sens, s'arrêta brusquement. La bouche grande ouverte, il regarda le Prince des Serpentard. C'est fou ce qu'il le trouvait beau, ses courts cheveux blond presque blancs qui encadraient ses magnifiques yeux gris lui donnaient l'air d'un ange. Son corps magnifiquement bien sculpté faisait ressortir ses muscles. Ou plutôt était-ce sa chemise blanche légèrement entrouverte en haut et son jean noir corbeau extrêmement moulant ? Peu importe ! Harry revint sur terre et regarda la lettre qu'il tenait toujours dans la main. Il sourit et haussa les épaules.

- … Je ne sais plus…

Et là, à la plus grande stupéfaction de la chatte qui écoutait toujours attentivement, Draco Malfoy, le seul l'unique… le fils de Lucius Malfoy… le fils de la fierté même, des rires moqueurs… des critiques et, même si il avait bien changé en deux ans, des bagarres en tout genre… éclata de rire ! Un rire au son cristallin. Harry pencha la tête sur le coté un mini sourire accroché aux lèvres mais il s'effaça rapidement et Draco se calma.

- Quoi ?

- Ne crois pas t'en sortir si facilement, Dray…

- Ne recommence pas à t'énerver, petit Lion. Murmura-t-il.

Draco attendit même si il savait déjà ce qui allait se passer. Le Gryffondor soupira puis croisa les bras et prit son air de boudeur. Dray rit distraitement puis lui dit:

- Viens !

Il se retourna vers le lac et avisa un arbre un peu à l'écart des regards trop indiscret, il s'y dirigea, entraînant Harry. Il s'assit et écarta les jambes pour accueillir son petit ami. Ce dernier s'y logea bien volontiers sous le regard stupéfié du professeur Macgonagall. Celle-ci s'avança et continua sa mission. Il eut un long silence où les deux amoureux contemplaient l'aube de ce doux matin de fin de Septembre. Les reflets du soleil orangé jouaient sur leurs joues rosies par la petite brise froide. Draco rapporta son attention vers son amour.

- Écoute, Harry, murmura doucement Draco tout en caressant tendrement sa joue. C'est mon père et il avait le droit de savoir… Puis sous le regard dur d'Harry il rajouta : … avant les autres.

Le Gryffondor le regarda une fois de plus bouche bée, pendant qu'un sourire naissait sur ses lèvres.

- Alors tu veux bien…

- Pas maintenant, Petit Lion… oui, mais petit à petit. D'abord nous…

- Mais ton père… et il veut organiser le mariage à la fin de l'année… mais… mais je suis pas prés moi !

- Oui, je sais…

Le cœur de la chatte rata encore un battement.

- Aahh ! Continua Harry. Eh pour lui... Ajouta-t-il avec un sourire radieux.

- Et bien ELLE...

- LUI...

- Pfffff… J'espérais que… Jusqu'au dernier moment... enfin... De toute façon bientôt tu ne pourras plus le cacher.

Draco caressait de sa main le ventre de son compagnon, Harry riait et le professeur de Métamorphose avait peur de comprendre. Mais pourtant lorsque Draco Malfoy se pencha sur Harry Potter pour déposer ses lèvres sur les siennes, la petite chatte pouvait lire tout l'amour qui émanait de leurs corps, coulant comme de l'eau. C'était presque palpable. Et elle ne pouvait que ressentir du bonheur à ce moment-là. Perdue dans ces réflexions, elle n'avait pas remarqué que la conversation ait repris.

- … Gabriel ! Dit Harry en se relevant quelque peu.

- Et si c'est une...

- Gabrielle aussi !

- Mais pourquoi ?

Harry lui fit un grand sourire.

- Tu ne savais pas que Gabriel était un ange déchu.

- Un ange déchu ?

- Un truc que j'ai vu a la télé.

- Ah oui ! T'a boite qui parle !

- … Depuis j'adore ce prénom et ce film m'a beaucoup touché…

- Quel film ?

Harry le frappa sur la tête.

- Tu m'écoutes quand je te parle.

Draco sourit et entre deux baisés, il murmura :

- « Seulement quand tu es intéressant ! »

Il regarda son amour. Gabriel était peut-être un nom d'ange mais Harry lui était l'ange incarné. Et le pire c'est qu'il ne le remarquait même pas. Dans ses jeans et ses t-shirts d'autrefois, trop grand pour lui, Draco n'avait pas remarqué combien il était beau. Et pourtant, cet homme au cœur pur avait réussi à gagner son cœur de pierre.

Mais il avait réussi à le changer, le relooker bien que ça avait donné à bien de crises de nerfs ! La beauté, plus forte maintenant, sa gentillesse de toujours mélangée avec la douceur (de sa peau !) Et… et tout ça rien que pour lui… enfin… pour l'instant puisque dans six à sept mois ils seront trois dans leur nouvelle petite famille…

Le professeur Macgonagall se tenait assise sur le fauteuil moelleux devant le bureau du directeur Dumbledore. Elle l'avait fait mariner un peu avant de tout lui raconter et celui-ci, maintenant, avait les yeux écarquillés et un sourire aux lèvres.

- Pour être totalement franc avec vous, Minerva je suis surpris et heureux à la fois. Draco et Harry, ensemble ! Les deux anciens meilleurs ennemis ! Et cela m'a l'air bien sérieux !

- Bien plus que vous ne le pensez, Albus, s'esclaffa le professeur Macgonagall. Vous n'étiez pas là, l'amour… c'était… j'avais l'impression de pouvoir le voir à l'œil nu !

- Oui c'est assez normal.

- Qu'est-ce que vous voulez dire ?

- Vous ne saviez pas ?

- Que dois-je comprendre ?

- Eh bien, vous savez que l'homosexualité est beaucoup plus tolérée dans le monde magique que dans celui des moldu.

- Où voulez-vous en venir ?

- Il existe bien un moyen magique pour les homosexuels d'avoir un enfant.

- Ah bon ? Venant de Potter et de Malfoy, je ne pensais qu'ils ont vraiment fait exprès d'avoir cet enfant alors qu'ils sont encore à Poudlard…

- Certes, certes ! Moi non plus je ne pense pas, mais le seul véritable moyen c'est un amour pur ! Ils n'ont certainement pas calculé la force de leur amour ce jour-là. Sûrement avec la menace qui pesait sur Harry.

- Vous pensez qu'ils auraient pu mettre plus de sentiment par peur… par peur de ce qui suivrait de la bataille contre le Mage Noir. Alors ça fera… hum… presque deux mois !

- C'est cela, Minerva… Mais n'en faites pas trop ce ne sont que deux mois…

Le professeur Macgonagall ne releva pas mais le toisa, comme avec l'un de ses élèves, puis décida de changer de sujet.

- Et pour l'enfant ? Questionna-t-elle.

- Eh bien, murmura Dumbledore après quelques secondes de réflexion en voyant où elle voulait en venir. Mr Malfoy a raison, Harry ne pourra pas le cacher longtemps…

- Je pense qu'il faudrait…, hésita-t-elle.

Dumbledore plissa ses yeux et la scruta essayant de deviner le fond de sa pensée. Celle-ci se tortilla sur son siège qu'elle trouva à ce moment là très inconfortable.

- Euh… je pense que l'on pourrait… attendre…

- Attendre ! Sursauta le directeur.

- Juste quelque temps… je vous signale que nous ne sommes pas censé être au courant.

- Vous voulez attendre jusqu'à ce qu'ils deviennent un phénomène de foire !

- Non, Albus ! S'écria-t-elle. Juste jusqu'à ce qu'ils viennent nous le dire eux… je pense que c'est le mieux à faire. Et puis si cela devient trop voyant nous interviendrons…

- Bien, bien… je crois… en effet que c'est le mieux que nous puissions faire. J'espère juste qu'ils se confiront à Pompom qui pourrait les aider. Donc en attendant, ajouta-t-il en appuyant sur le mot attendre, il faudrait éliminer tous les risques et le Quidditch en fait parti...

- Oui je sais ! Dommage nous perdons un super attrapeur... Mais bon si c'est pour le bien du bébé Potter alors...

- Potter-Malfoy !

- Comment ?

- Minerva le bébé sera des deux je vous signale !

- Oui, oui. Oui, oui…

- Ne le négligez pas Minerva, bien qu'il soit à Serpentard c'est un jeune homme plein de vie fiancé à un de vos protégés et qui plus est, de Harry Potter lui-même ! De plus liés magiquement d'un amour plus pure que la magie blanche elle-même.

- Je n'y pensais même pas, Albus !

- Bien ! Alors je vous souhaite une bonne fin de matinée, Minerva... On se voit tout à l'heure… à midi…

- C'est ça, c'est ça… Murmura-t-elle en sortant du bureau la tête encore dans les nuages.

À sa sortie, Dumbledore se détendit, esquissant un sourire, il ferma ses yeux et chuchota :

- Aaahhh... l'amour…