NDA : Recoucou mes chers. Je commencerai en vous disant que toutes les personnes qui me lisent ont mes remerciements les plus abjects pour donner de votre temps à cette histoire [remerciement à plusieurs reviewers] J'allais poster ceci il y a plusieurs heures à 8000 mots, mais pour vous les gens, j'ai ajouté une partie du prochain chapitre à celui-ci pour que vous ayez plus à grignoter cette semaine. J'espère que vous l'apprécierez.
NDA[2] : Parce que quelque chose de mal doit toujours arriver à Halloween – désolée Harry ! Mais ne vous inquiétez pas, la vie s'améliore bientôt… en quelque sorte. J'accélère un tout petit peu, donc je ne suis pas sûre à combien de chapitres vous pourrez vous attendre avant la fin de l'année 1 maintenant, particulièrement puisqu'ils deviennent plus longs. [Il y en a 22 au total, NDT] Comme toujours, merci infiniment de me lire.
NDT : Bonjour tout le monde ! Le chapitre sort un peu tard ce soir mais je n'ai pas trop eu le temps avant (j'ai commencé mon emploi saisonnier !). Le premier chapitre du tome 5 The Malignant Masquerade est sorti et wouah, on se demande tous comment ça va évoluer, on a tous très hâte sur le Discord de la série. Je ne vous retiens pas plus longtemps, bonne lecture !
Chapitre 14
Samedi, Professeur Snape s'arrêta à la table de Serpentard pendant que Rigel, Pansy et Draco étaient plongés dans une discussion sur l'une de leurs interros de Métamorphose en petit-déjeunant.
« Je ne vois juste pas comment ça peut être un sortilège de Transfert si seulement l'un des animaux gagne quelque chose, disait Draco. Ça doit être une combinaison d'une métamorphose de Disparition et d'une Partielle, non ?
– Non, parce que même si on dirait que le museau de la souris disparaît simplement, en fait, il est échangé avec le museau du scarabée – sauf que, les scarabées n'ont pas de museau, donc… »
Pansy interrompit son explication quand leur directeur de Maison se profila soudain derrière eux.
« Bonjour, Professeur Snape.
– Bonjour, Miss Parkinson, Mr. Malfoy. »
Il hocha sèchement la tête. Le Maître des Potions était habillé de ses habituelles robes noires, mais la couche de protection qu'il portait pendant qu'il enseignait ou qu'il concoctait avait été mise de côté.
« Mr. Black, suivant immédiatement ce repas, vous m'accompagnerez au Chemin de Traverse. Je vous attendrai dans le hall d'entrée dans vingt minutes.
– Oui, monsieur, dit Rigel après avoir avalé, même si elle aurait souhaité garder la bouche pleine quand ses amis tournèrent des expressions demandeuses vers elle.
– Pourquoi tu quittes l'école avec mon parrain ? demanda Draco. Est-ce qu'il t'emmène pour acheter des ingrédients de Potions ou autre ?
– Eh bien, pas exactement, dit Rigel en haussant les épaules en excuse.
– Oh là là, soupira Pansy avec grâce. Tu as encore oublié de nous dire quelque chose d'important, n'est-ce pas ?
– En quelque sorte, dit Rigel. Vous vous souvenez de cet entretien que j'ai eu avec Professeur Snape jeudi ?
– Celui qui t'a rendu tout tristounet ? Ouais on s'en souvient, dit Draco, souriant un peu pour montrer qu'il le taquinait.
– Eh bien, c'était à propos de mes sorts, ou plutôt, mon manque de sorts », leur apprit-elle.
Pansy et Draco s'approchèrent tous les deux pour montrer leur attention.
« Il a examiné ma baguette et il pense qu'elle pourrait être une partie du problème, donc je vais en chercher une nouvelle aujourd'hui.
– Mais celle-là est neuve, non ? pointa Pansy. Tu ne l'as pas eue chez Ollivander ?
– Si, mais j'imagine qu'elle ne me correspondait pas exactement », dit Rigel, tentant de voir comment tout expliquer.
À la fin, elle leur raconta tout ce que Snape et elle avaient compris, même si elle minimisa énormément l'importance de la partie où elle avait perdu son calme et détruit tout le bureau. Quand elle eut fini, Pansy semblait un peu confuse et Draco semblait pensif, mais ils n'avaient pas le temps d'en parler beaucoup plus car elle avait utilisé ses vingt minutes pour relater les événements du jeudi soir, donc elle leur dit qu'ils en parleraient quand elle reviendrait.
Rigel arriva dans le hall d'entrée à peu près en même temps que Professeur Snape, et ils partirent tous les deux sans un mot, traversant la pelouse en pente jusqu'au portail principal. Ils marchèrent en silence jusqu'à Pré-au-lard, et si Rigel trouva étrange que Snape préfère marcher dans l'air frais du matin plutôt que de prendre une calèche, elle ne le questionna pas. La petite ville débordait de commerces le samedi et Snape et elle slalomèrent jusqu'aux Trois Balais avec difficulté, mais ils finirent par y arriver et Rosmerta, la propriétaire au joli visage du pub, les autorisa à utiliser sa cheminette tout de suite.
Rigel n'avait jamais aimé la cheminette, qui, pour une quelconque raison, insistait toujours à la cracher, au lieu de l'envoyer avec une gentille poussée, comme elle le faisait avec tous les autres. Archie avait l'habitude de dire que c'était parce qu'elle avait un goût d'ingrédients de potions. Elle déclara : « Le Chaudron Baveur ! » avec optimisme toutefois, et quand elle fut en effet catapultée de l'autre côté, au moins elle avait la consolation que le Professeur Snape l'avait laissée aller en premier, et qu'il n'était donc pas là pour assister à son humiliation.
Tom, le barman, l'aida à brosser la suie avec un sourire, et lorsque le Maître des Potions marcha à travers les flammes comme s'il ne les remarquait même pas, Rigel était de nouveau présentable et digne. Snape la guida à travers le mur de la ruelle et fraya un chemin de son regard à travers la foule des acheteurs du samedi jusqu'à la petite boutique poussiéreuse d'Ollivander.
Quand ils atteignirent la porte, Rigel dit :
« Il n'y a pas besoin de m'attendre, Professeur Snape. Si vous voulez passer chez l'apothicaire, je vous rejoindrai aussitôt que j'aurai fini.
– Ne soyez pas stupide, mon garçon, dit Snape avec dédain, rentrant dans la boutique, la frôlant au passage. Je ne vous laisse pas sans surveillance au Chemin de Traverse. »
Rigel fronça les sourcils mais suivit Snape dans la boutique, espérant que la mémoire de Mr. Ollivander n'était pas aussi bonne que ce que les gens affirmaient.
L'intérieur de la boutique était exactement comme la dernière fois qu'elle y avait été. Elle était peu éclairée et pleine à craquer de boîtes de baguettes du sol au plafond. Ollivander lui-même était en train de sculpter lentement un morceau de bouleau quand ils entrèrent, mais il le mit de côté avec facilité et se mit debout derrière le comptoir pour les accueillir :
« Je ne reçois pas beaucoup de jeunots une fois que le trimestre a commencé. »
Il parlait doucement, ses yeux blanc laiteux la regardant à travers leur ternissement – mais il ne cherchait pas son visage, réalisa-t-elle, il s'intéressait à ses mains, recherchant une baguette avec laquelle l'identifier. Il se souvient d'abord de la baguette, et ensuite de qui a acheté la baguette, pensa-t-elle. Qu'est-ce qu'il doit y être attaché. Soudain, elle se sentit un peu nerveuse à l'idée de lui en retourner une, comme si c'était incroyablement grossier, ou comme si elle retournait un enfant à un orphelinat.
Snape tendit sa propre baguette pour qu'Ollivander la voie, et Rigel réalisa qu'il devait être coutumier pour un sorcier de faire cela quand il retournait à la petite boutique, car Ollivander sembla ravi, mais pas surpris.
« Ah, oui. Trente-cinq centimètres. Ébène et ventricule de dragon. »
Ollivander sourit à la baguette comme s'il revoyait une vieille amie.
« Extrêmement anticonformiste et bonne pour les magies de combat. »
Rigel regarda rapidement le visage de Snape, mais il n'y avait aucun indice de comment il se sentait par rapport à une telle évaluation. Peut-être qu'il avait entendu la description auparavant.
« Et toi, mon petit ? »
Ollivander paraissait tellement dans l'attente que Rigel se trouva à sortir la baguette de frêne de sa poche et à la tendre vers lui.
« Hm, frêne, trente virgule cinq centimètres, et un crin d'une licorne particulièrement docile. Je me suis séparé de cette baguette juste un mois plus tôt. Quel semble être le problème, Miss… »
Rigel accrocha l'œil du vieux fabricant de baguette et écarquilla les yeux d'un air suppliant. Ollivander hésita, intégrant ses robes de Poudlard et sa coupe masculine en un instant, et continua :
« …ster, ah, Mister… excusez-moi, gamin, mais je n'arrive pas à me souvenir…
– C'est Black, Rigel Black, vous vous souvenez ? lui sourit-elle avec gratitude, se disant qu'Ollivander lui rappelait d'une certaine façon le Choixpeau de Poudlard, et manquant le regard incrédule que Snape lançait à Ollivander derrière son dos. Je suis venu avec ma cousine, Harry Potter ? Harry a eu une baguette d'orme, avec un crin de licorne également.
– Ah, oui, sourit Ollivander, d'une façon qui scintillait presque, ce qui soulagea Rigel mais rappela sinistrement Dumbledore à Snape. Je sais pourquoi je ne me souviens pas de vous… je n'ai pas vraiment considéré cette baguette comme vendue, après tout. Je savais que vous reviendriez, Mr. Black, et vous voilà.
– Oui, dit-elle en haussant les épaules avec regret. Vous aviez raison et cette baguette ne marche pas pour moi.
– Eh bien, donnez-la-moi, il n'y a pas de mal, dit Ollivander. Vous ne vous êtes pas lié correctement avec elle de toute façon, donc je la purifierai et elle ira à quelqu'un qui en a vraiment besoin. Bien, cette fois, je vais vous trouver une baguette, même si cela me prend toute la journée. »
Il fredonna joyeusement et rangea la baguette de frêne dans l'arrière-boutique avant de tituber autour des étagères et collectant des boîtes en même temps. Il assit Rigel sur une chaise malgré ses demandes de la laisser l'aider avec toutes les boîtes, et quand il eut une bonne quantité, il prit le tabouret à côté de sa chaise et tendit la première baguette pour qu'elle la prenne.
« Bois d'érable et crin de licorne, très élastique. Essayez… Oh là ! »
La baguette avait rué dans ses mains dès le moment où elle l'avait saisie et une plante en pot dans le coin rencontra une fin prématurée dans une explosion de feuilles brûlées.
« Ah, oui, j'avais oublié à quel point votre magie est explosive, Mr. Black. »
Ollivander refusa ses excuses avec un sourire.
« Peu importe, peu importe, nous devrons faire les choses un peu différemment, c'est tout.
– Professeur Snape pense que j'ai réprimé ma magie à un niveau dangereux, dit Rigel, jetant un œil au professeur silencieux, qui semblait content d'observer le processus avec attention depuis la ligne de touche. Est-ce que ce sera seulement possible pour moi de me lier avec une baguette tel que je suis maintenant ?
– Oh, si, je crois bien. »
Ollivander gratta sa tête blanche de cheveux.
« Il est vrai que généralement, je peux sentir une sorte de fuite de magie chez les jeunots comme vous, et je crois que la magie ambiante est ce que la baguette utilise pour choisir le bon sorcier, mais même si votre magie est étroitement contrôlée, la bonne baguette devrait être assez sensible pour la détecter.
– Mais il n'y a aucun moyen pour nous de savoir sans les essayer toutes ? clarifia-t-elle.
– Oui, j'ai peur que sans être capable de sentir la traction moi-même, il est difficile pour moi de savoir quelle baguette essayer, dit Ollivander. Mais vous en avez essayé beaucoup la dernière fois, donc nous pouvons éliminer celles-là tout de suite.
– Combien cela en reste à Mr. Black à essayer ? demanda Snape, sa voix tendue par l'agacement.
– Oh, pas plus que six ou sept-cents, estima Ollivander, ratant le regard de résignation horrifiée sur le visage du Maître des Potions. À moins… mais bien sûr, je n'ai pas utilisé ça depuis des années… »
Ils attendirent patiemment qu'il continue et il le fit, après leur avoir envoyé un regard légèrement blessé qui suggérait qu'il avait espéré qu'ils mordent à l'hameçon et disent quelque chose comme "À moins que quoi ?" ou "Utilisé quoi depuis des années ?". Il s'affaira de nouveau derrière le comptoir et sortit un vieux livre poussiéreux qui semblait avoir été relié lors des débuts de fabrication de parchemin. Il était jauni par l'âge et craquelé à plusieurs endroits le long du dos. Ollivander l'ouvrit gaiement, ignorant complètement l'odeur de moisi qui était si forte que Rigel éternua deux fois pour libérer ses voies respiratoires avant de pouvoir respirer à nouveau.
« C'est un livre que je n'ai pas utilisé depuis que j'étais en formation avec mon grand-oncle, leur apprit le fabricant de baguettes. C'est un indicateur de baguette, pratique pour les fabricants de baguettes qui ne peuvent pas encore sentir la résonnance entre la baguette et le sorcier d'eux-mêmes. Il n'identifiera pas la baguette exacte mais il donnera une bonne idée d'où commencer. »
Il indiqua à Rigel de s'approcher et elle vit que les pages étaient remplies de lignes et lignes d'empreintes de pouce faites dans une sorte d'encre rouge, avec un bois de baguette et cœur suggérés à côté de chacune. Quand Ollivander saisit sa main et piqua son doigt avec le bout d'une plume, elle réalisa après coup que les empreintes étaient faites avec du sang, et elle couvrit avec réticence son pouce avec suffisamment de son sang pour réaliser une impression claire. En quelques minutes, un nouveau mot était apparu à côté de son nom.
Houx.
« Hm, bien, bien, dit Ollivander. Parfois cela prend du temps pour que le livre décrypte le cœur mais le houx pourrait en effet vous aller plutôt bien, je pense. C'est un bois volatile, et parfait pour gérer les émotions impétueuses. Il est également assez protecteur et je suppose que n'importe quelle baguette de houx qui vous choisira ne sera pas aussi prête à vous abandonner comme l'a fait la baguette de frêne. »
Il s'interrompit quand les mots suivants apparurent sous la suggestion du bois.
Plume de phénix.
Ollivander fut silencieux pendant un long moment. Il fixa des yeux perlés directement dans son âme, sembla-t-il, avant de dire :
« Une combinaison rare. L'allégeance d'un phénix est difficilement gagnée, Mr. Black, et ce sont des créatures capables à la fois d'un grand détachement et d'une grande initiative. Combiner la nature réservée du phénix avec la nature passionnée du houx résulte généralement en des désastres, et de ce fait, j'ai bien peur de n'avoir qu'une baguette qui correspond à ces spécificités à l'instant présent. »
Ollivander ferma avec soin le livre et sortit une boîte d'une étagère près du fond de la boutique. La boîte semblait plutôt vieille, comme si elle avait attendu depuis un certain temps, et pour quelques raisons, la nuque de Rigel la picota en la contemplant. Ollivander ouvrit la boîte avec révérence, mais au lieu de prendre la baguette et de la lui donner, il lui tendit simplement la boîte ouverte.
« Bois de houx et plume de phénix, vingt-sept virgule cinq centimètres. Facile à manier, très souple.(1) Allez-y, prenez-là. »
Rigel regarda la baguette de houx avec appréhension. Sa nuque la piquait terriblement maintenant, comme si le Destin lui-même soufflait dessus, et en prenant la baguette fermement, la sensation de picotement et fourmillement se déplaça de sa nuque à sa tête et balaya son corps entier. Elle vibra contre la baguette et la baguette vibra en retour. Des étincelles comme un plumage rouge jaillirent du bout de sa baguette et, pendant un moment, c'était comme si elle pouvait voir le phénix qui avait donné la plume à sa baguette, oui, sa baguette, et elle ressentait sa bénédiction comme un soleil levant.
« Oh, bravo, Mr. Black, oui, très bien joué, lui sourit Ollivander mais il paraissait étrangement forcé. Très étrange », murmura-t-il en emballant sa baguette pour elle.
Il refusa de la faire payer puisqu'elle avait ramené la baguette de frêne en bonne condition.
« Qu'est-ce qui est étrange ? La combinaison ? » demanda Rigel, maintenant curieuse elle-même de ce qui pourrait rendre un sorcier de l'âge de Mr. Ollivander curieux.
Ollivander la regarda très attentivement dans les yeux.
« Mr. Black, je ne vous mentirai pas : cette baguette a été faite pour réaliser de grandes choses. Le phénix dont la plume réside dans votre baguette en a donné une autre, juste une seule autre. Quand deux baguettes partagent l'origine d'un cœur, des choses spectaculaires sont certaines de se passer. Je me demande ce que cette connexion signifiera pour vous. Je suis curieux de voir si vous trouverez un jour la sœur de votre baguette. »
Rigel n'était pas sûre de savoir quoi dire donc elle remercia poliment Mr. Ollivander et suivit silencieusement Snape jusqu'au Chaudron Baveur, réfléchissant tout du long.
Cœurs partagés ? De grandes choses ? En effet, Rigel voulait faire de grandes choses – quel Serpentard ne le voulait pas ? –, mais pas avec une baguette. Mais de toute façon, la baguette de houx l'avait choisie, donc qui était-elle pour dire quoi que ce soit ? Elle se dit que peut-être des "grandes choses" viendraient en temps voulu et que le plus qu'elle pouvait faire était de se concentrer sur le présent. Elle avait certainement assez de choses à s'occuper.
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Sa nouvelle baguette était brillante, trouva Rigel durant les quelques semaines suivantes, mais caractérielle. Parfois, elle pouvait réaliser un sort parfaitement, alors qu'à d'autres moments, la baguette de houx forçait plus de magie que Rigel avait prévue dans le sort et l'amplifiait ou le déformait de quelque façon. Cela arriva une fois en Défense contre les Forces du Mal et Professeur Quirrell fut plus que mécontent quand le mannequin de paille, sur lequel Draco et elle étaient censés lancer le sortilège de Stupéfixion, explosa en un million de pièces à la place.
« Ne t'en fais pas, Rigel, dit Pansy quand Rigel reçut une semaine entière de retenues pour avoir détruit une propriété de l'école. Ce n'est pas ta faute. Quirrell cherchait une excuse pour te redonner des retenues depuis que tu as été capable de faire les sorts correctement.
– Est-ce qu'il déteste mon père lui aussi ? » dit Rigel, à moitié sérieuse – heh, à moitié Sirius en effet.
Draco et Pansy échangèrent un regard prudent.
« Eh bien, Quirrell est un grand partisan du parti S.O.W., dit Draco prudemment, conscient que la politique était une zone délicate quand on avait un meilleur ami traître à son sang.
– Évidemment, soupira Rigel. Mais il ne crée pas le même genre de problème avec les enfants des autres familles anti-S.O.W. Pourquoi moi en particulier ?
– Peut-être qu'il trouve que les Black en particulier devraient croire au message de l'organisation Save Our World, dit Pansy, puisque dans le passé, les Black étaient si… si…
– Passionnément obsédés avec les politiques de sang ? » suggéra Rigel.
Ç'avait été une faible tentative d'alléger l'atmosphère et aucun de ses amis ne rit.
« Bon, il n'y a rien que je puisse faire pour le moment, donc parlons d'autre chose. »
Quand elle questionna Snape sur sa baguette qui faisait des siennes, il lui dit qu'elle était probablement en train de siphonner l'énergie accumulée dans son cœur magique dès qu'elle pouvait, et que la solution était de simplement faire plus de magie avec. Rigel n'était pas si sûre. Des fois, la baguette semblait avoir une volonté propre, mais ce n'était pas que la baguette faisait des choses qu'elle ne voulait pas faire, pas exactement. Plus qu'elle faisait des choses qu'elle-même ne la poussait pas à faire.
Une fois, dans un couloir bondé, Rigel avait cogné son orteil contre une armure en passant devant. En s'étant arrêtée pour examiner son orteil, jurant et craignant arriver en retard à son cours de Potions Pratiques, elle avait remarqué la douleur disparaître au même moment qu'elle avait remarqué la baguette dans sa poche se réchauffer. Lorsqu'elle avait réussi à enlever sa chaussette, la blessure avait complètement disparu, malgré une petite quantité de sang encore à l'intérieur de la chaussette pour témoigner de sa présence. Juste quand elle avait pensé à ça toutefois, la baguette dans sa poche avait vibré une nouvelle fois et la tache de sang avait disparu également.
Quand arriva Halloween, elle était prête à enterrer la baguette dans la plus profonde caverne qu'elle pouvait trouver et prétendre qu'elle n'avait jamais mis la main sur une telle menace. Elle s'était mise à achever les sorts qu'elle était censée apprendre en cours presque avant qu'elle ne puisse former l'incantation. Personne ne le remarquait mais Rigel ne pouvait s'empêcher de se sentir escroquée. Pour empêcher sa baguette de devancer sa direction consciente, elle devait très attentivement ne pas vouloir que le sort marche jusqu'à ce qu'elle dise l'incantation et réalise le mouvement de baguette correctement. Même là, elle avait la vague suspicion que sa baguette ne faisait que se prêter au jeu.
Octobre avait été très exténuant, sans même compter la nature fougueuse de sa nouvelle baguette. La plupart de ses professeurs lui avaient oh-si-généreusement donné des devoirs bonus pour remonter ses notes dans les cours où elle avait échoué le plus spectaculairement avec la baguette de frêne. Même si elle comprenait qu'ils essayaient seulement d'aider, elle était absolument submergée de travail (le sien et celui de Flint, qui semblait accepter joyeusement les devoirs bonus de lui-même juste pour le plaisir) pour la plupart du mois, et ses amis commençaient à en avoir marre d'entendre qu'elle avait été à la Bibliothèque malgré le fait que personne ne l'y avait vue (parce qu'elle y allait toujours incognito par égards pour la paranoïa infondée de Madame Pince).
Peut-être que c'était parce que Rigel attendait avec tellement d'impatience le festin d'Halloween qu'elle courut imprudemment dans les cachots sur le chemin pour la Grande Salle. Elle était en retard parce qu'elle avait été prise dans une rédaction sur la théorie des barrières de protection basiques pour le cours de DCFM de Flint et avait dû revenir à la hâte dans la salle commune pour cacher son cartable (avec son costume à l'intérieur) avant de revenir en haut au festin. Elle laissa sa baguette dans son sac également pour éviter qu'elle ne fasse quelque chose d'imprévisible au festin. Elle voulait juste quelques heures simples, calmes et sans histoire, merci bien ! Lorsqu'elle se glissa dans la Grande Salle, le festin avait commencé. Pansy lui avait gardé un siège à sa gauche avec Draco directement de l'autre côté de la table, et Rigel le prit avec reconnaissance, regardant autour d'elle avec émerveillement les montagnes de nourriture depuis lesquelles elle devait choisir. Elle était presque sûre que les elfes de maison avaient inventé certaines des choses sur la table, parce qu'il ne pouvait pas y avoir d'autres raison pour qu'il y ait autant de plats mangeables qui existaient déjà.
« On commençait à se demander si tu allais venir, plaisanta Pansy en la poussant en penchant son épaule gauche sur celle de Rigel brièvement.
– Je n'allais pas manquer ça, dit Rigel alors qu'elle commençait à remplir son assiette avec des morceaux des différents plats. J'étais juste…
– À la bibliothèque, dirent ses amis en chœur avec ironie.
– Évidemment », dit Draco dans un ton qu'elle pensa qu'il avait voulu conspirateur.
Il était sorti un peu condescendant car Draco était dans l'idée qu'il faisait une gracieuse faveur à Rigel en se prêtant au jeu chaque fois qu'elle leur "mentait" en disant qu'elle allait à la bibliothèque. Rigel ne lui en voulait pas de douter d'elle – apparemment, ses déguisements étaient plutôt bons.
« Eh bien, où que tu étais, tu as raté un sacré bout d'excitation, dit Nott, se penchant au-dessus de Pansy pour sourire joyeusement à Rigel.
– Oh ? » souleva-t-elle un sourcil avec curiosité.
Elle était en retard de seulement dix minutes au festin, mais peut-être que le Directeur avait fait une entrée fracassante.
« Quelqu'un a joué un tour à la table de Poufsouffle, sourit Zabini de son habituel sourire énigmatique.
– Stupides tocards », marmonna Goyle dans sa tarte à la citrouille.
Rigel trouva que cela disait quelque chose dans le cas de Goyle.
« Deux citrouilles d'Halloween à leur table ont explosé en feu d'artifice », dit Nott.
Pansy avait abandonné l'idée de manger et se recula simplement avec politesse pendant que Nott mettait Rigel au courant.
« Rien de spécial, juste un tas des basiques de Zonko mais des morceaux de citrouilles se sont pulvérisés partout et ils ont continué pendant cinq bonnes minutes, je crois. C'était amusant de regarder les Poufs s'éparpiller comme des lutins de Cornouailles pendant que les professeurs essayaient de les contenir.
– Étrange, commenta Rigel alors qu'elle étalait judicieusement du caramel en une faible bruine sur ses tranches de pomme.
– Qu'est-ce qui est si étrange, Rigel ? demanda Draco. Les Poufsouffle subissent des tours tout le temps.
– Est-ce que la Maison Serdaigle fait beaucoup de ces farces ? s'enquit Rigel.
– Non, bien sûr que non, dit Nott, tout aussi confus que Draco. C'est surtout les Gryffondor et les Serpentard.
– Alors c'est étrange que Poufsouffle soit attaqué au milieu d'une guerre de farces dans laquelle Gryffondor et Serpentard sont censés se viser l'un l'autre, dit Rigel en haussant les épaules. Ils ont dû vraiment ennuyer quelqu'un.
– Oh, ouais, j'imagine. »
Nott retourna à sa nourriture et Pansy se permit de continuer son propre repas avec un air d'indulgence résignée que l'on attendait chez une mère avec ses enfants.
La nourriture était excellente et Rigel se fit une note mentale de dire aux elfes de maison qu'ils s'étaient surpassés, entre le festin et les décorations. Par contre, le caramel était beaucoup plus épais que ce qu'elle avait pensé, et elle fit une grimace à la sensation de ses gencives collantes en prenant le verre de jus de citrouille posé à côté de son assiette.
La coupe était à moitié vers les lèvres de Rigel quand quelqu'un cria attention d'un coup derrière elle, et une main vola par-dessus son épaule pour frapper violemment le jus de citrouille hors de sa portée. La coupe se renversa sur la table avec un fort bruit métallique et le liquide à l'intérieur éclaboussa sa main droite et son bras. Aussitôt, Rigel sut que ce n'était pas du jus de citrouille. Ça la brûlait aux endroits où il s'était renversé sur sa peau nue et ses robes fumaient et grésillaient là où le liquide les avaient éclaboussées. Elle se leva d'un bond de la table en criant : « Éloignez-vous ! » à tous ceux assis près d'eux. Rigel tira Pansy de son siège avec la main qui n'avait pas été éclaboussée et poussa la blonde derrière elle vers la table de Gryffondor. Les garçons assis près d'eux s'étaient tous levés et écartés de la zone de l'éclaboussure, et elle ne pensait pas qu'aucun d'eux avait été touché. Merci Merlin, les tables de Maison avait été élargies pour faire place à la nourriture supplémentaire ce soir-là ou Draco aurait pu recevoir le truc entier sur les genoux. Tel qu'il en était, seulement Rigel était blessée, mais, dieux, qu'est-ce que ça faisait mal.
Pansy attrapa un pichet d'eau de la table de Gryffondor et le renversa rapidement sur la main droite et l'avant-bras de Rigel. Il y eut un soulagement immédiat de refroidissement mais il fut de courte durée. Bien vite, sa peau la brûlait de nouveau, même quand Pansy attrapa un autre pichet et le vida sur la zone touchée, allant plus lentement cette fois et essayant de prolonger le soulagement.
« Poussez-vous, poussez-vous. »
Le grognement fort de Professeur Snape découpa un chemin pour les enseignants à travers la foule d'élèves, principalement Serpentard et Gryffondor, comme ils étaient les plus proches, qui essayaient de voir ce qui se passait.
Rigel fut retournée face au Maître des Potions, qui comprit vite la situation et avec une efficacité mesurée s'approcha et déchira complètement la manche droite de la robe de Rigel. Son bras fut révélé comme elle avait seulement un polo à manche courte sous ses robes ce jour-là et les plaques de peau rouge vif ressortirent comme les rayures sur un sucre d'orge. Snape sortit sa baguette au même moment qu'une matrone en habit blanc, que Rigel supposa inconfortablement être Madame Pomfresh, apparut derrière eux pour sortir la sienne également. Ils lancèrent tous les deux Aguamenti sur le bras de Rigel et le ruisseau régulier d'eau apaisante et légèrement fraîche fit vaciller Rigel de soulagement. Rigel dévisagea Madame Pomfresh alors que la vieille femme examinait son bras, et pria pour que la superficialité de la blessure garantisse que la Médicomage n'aurait pas besoin de faire des scans de santé plus profonds ou plus généraux.
Draco était là pour appuyer ses mains sur ses épaules pour qu'elle ne tangue pas dangereusement vers le sol, et quand elle le regarda pour lui sourire avec reconnaissance, elle finit en fait par grimacer au regard tonnant sur son visage. Il avait les lèvres serrées et tremblait, et sa colère semblait être complètement dirigée vers Blaise Zabini… non, attendez, vers la petite blonde que Zabini maintenait fermement par le coude.
Voyant le regard perplexe que Rigel lui envoyait, Zabini sourit de sa façon si particulière et dit :
« Que devrais-je faire avec notre petit papillon blond ? Elle semble être devenue mécontente de seulement te surveiller, Black. »
La fille rougit vivement, ses jolies nattes blondes frémissant légèrement quand elle trembla sous le regard de prédateur de Zabini. Rigel cligna des yeux en reconnaissant la première année de Poufsouffle.
« Abbott ? demanda Rigel avec ahurissement. Tu es la personne qui me suivait ?
– C'est celle qui a renversé l'acide sur ton bras, siffla Draco dans son oreille, jetant des regards noirs à la fille, qui gémit.
– S'il vous plaît, ce n'était pas ce que je voulais faire, dit-elle d'une voix entrecoupée et Rigel pouvait voir qu'elle pleurait maintenant, regardant le bras blessé de Rigel avec les larmes aux yeux, que Snape et Pomfresh, tour à tour, maintenaient sous l'eau pendant que les autres professeurs essayaient de réinstaurer l'ordre par quelques moyens.
– Cela me semblait plutôt intentionnel, dit Pansy sombrement, une indignation justifiée dans chaque respiration. Tu lui as couru droit dessus et tu t'es pratiquement jetée sur cette coupe.
– J'essayais de l'arrêter ! pleurnicha Abbott avec crainte, et regarda Rigel, implorante. Je pensais qu'il était trop tard quand je t'ai vu prêt à boire dedans donc j'ai paniqué ! Je ne savais pas que ça allait te brûler, je savais juste que tu ne devais pas le b-boire. »
Snape arrêta de traiter son bras, apparemment content de laisser Madame Pomfresh le scruter sous toutes les coutures maintenant que Rigel était hors de danger immédiat. L'eau avait lavé toutes les traces de produit chimique et pendant que Pomfresh lançait dessus divers sorts désinfectants et de soin, les elfes de maison apparaissaient pour s'occuper de l'acide qui s'était renversé sur la table de Serpentard. Le bois fumait sous la flaque du corrosif, et tous les elfes de maisons portaient des gants de protection et des masques dentaires.
« Si vous ne saviez pas que c'était de l'acide dans la coupe, alors comment saviez-vous que le jus avait été trafiqué en premier lieu ? » aboya Snape sur la fille minuscule.
Abbott se mit une fois de plus à pleurer clairement au regard noir sur le visage de Snape mais elle hoqueta :
« Je l'ai en-entendu par hasard. J'ai quitté le f-festin pour aller aux toilettes et j'ai entendu quelqu'un mentionner le nom de Rigel… de Black, je veux dire. »
Pansy lança un regard à Rigel qui demandait à savoir pourquoi Abbott utilisait son prénom. Rigel lui lança un haussement d'épaules impuissant de ne-me-regarde-pas et ramena son attention sur son attaquante – qui semblait de plus en plus être sa sauveuse si son histoire était vraie.
« C'était un g-garçon, je crois, dit Abbott, reniflant toujours pitoyablement. Je passais l'alcôve au niveau des escaliers et je l'ai entendu dire qu'il avait mis le ca-cachet dans la boisson de Black, et puis il a ri, et il remerciait quelqu'un d'avoir déclenché les feux d'artifice à notre table plus tôt. »
Presque tous les Serpentard qui avaient été assis près de la place vide de Rigel grimacèrent d'un air sombre à la réalisation qu'on les avait pris pour des idiots. Les Gryffondor à la table derrière eux les écoutaient, certains fronçant les sourcils ouvertement en faisant le rapprochement et réalisant que leur Maison était la coupable la plus évidente, puisque les feux d'artifice avaient assuré que tout le monde regardait loin de leur table quand ils s'étaient lancés.
« J'ai compris que la farce de-devait être une distraction et que la personne avait utilisé la confusion pour glisser quelque chose dans la boisson de Black, et j'ai couru aussi vite que je pouvais pour essayer de t'empêcher de la boire. »
Abbott élargit encore plus ses yeux indéniablement innocents et Rigel eut l'étrange impression que quelqu'un s'attendait à ce qu'elle frappe un chiot.
« S'il te plaît, Ri… S'il te plaît, Black, je ne savais pas que c'était de l'acide ou quoi, je pensais juste que c'était empoisonné. Je ne voulais pas te blesser. »
Elle murmura la dernière partie d'un ton abattu, baissant la tête en culpabilité pour écarter son visage parce que Zabini tenait toujours son bras, même si plus gentiment maintenant.
Rigel soupira de fatigue. Pomfresh avait terminé son soin avec un bandage et elle interrompit leur conversation pour dire :
« Vous serez comme neuf d'ici à demain matin, Mr. Black, mais je laisserai un philtre pour prévenir des infections au Professeur Snape demain, et je m'attends à ce que vous le preniez. »
Rigel acquiesça docilement face au ton sérieux de la Médicomage. Elle se demanda pourquoi Dumbledore avait embauché tant de sorcières sévères et matronales pour travailler à Poudlard.
Snape observa leur groupe méchamment.
« Si je découvre que vous mentez à propos de cet incident, Miss Abbott, vous regretterez le jour où vous avez reçu votre lettre d'admission à Poudlard. Tel qu'il en est… »
Il prit une profonde inspiration fortifiante alors que son regard vola du membre nouvellement bandé de Rigel au visage sincère et plein de larmes d'Abbott.
« Dix points pour Poufsouffle pour avoir empêché une blessure grave sur une autre élève. »
La Salle le regarda bouche bée en silence et Rigel fut certaine d'avoir vu les lèvres de Snape trembler légèrement vers le haut alors qu'il sortait de la pièce d'un pas altier avec une sinistre fioriture.
« Empêché… balbutia Abbott. Mais… c'est moi qui…
– Professeur Snape a raison, sourit Rigel avec fatigue à la jeune fille. Tu ne pouvais pas savoir que cela m'aurait blessé de le renverser… et même là, cela aurait été pire si je l'avais bu comme j'étais censé le faire. Je t'en dois une, Abbott.
– Oh, non, sourit-elle en tremblant, probablement soulagée que les Serpentard ne pensaient pas qu'elle avait été celle qui essayait de blesser un de leurs serpents. Tu m'as sauvée dans les escaliers l'autre jour, de toute façon. Je suis juste contente que tu ailles bien. »
Rigel aurait pu pointer que la rambarde les avait sauvées toutes les deux ce jour-là dans les escaliers de la Volière, mais, en tant que Serpentard, elle était obligée de saisir les cartes libérée-d'une-dette sans poser de questions. Elle remercia la Poufsouffle d'un sourire une fois de plus et fit un geste de la tête à Zabini pour qu'il relâche son "précieux papillon". Elle se demanda si elle l'avait imaginé, mais il semblait presque déçu en libérant le bras de la fille et en la poussant gentiment vers ses camarades de Maison, qui la félicitèrent tous et l'admirèrent pour son acte héroïque.
Toute la Grande Salle fixait Rigel, réalisait-elle maintenant, et avec un bref soupir, elle dit :
« Je vais retourner dans la salle commune. Profitez du festin, les amis. »
Elle commençait à s'éloigner, mais…
« N'importe quoi ! »
Draco attrapa son bras gauche et la tira par l'épaule en une démonstration évidente de soutien et Pansy posa gentiment sa main dans le creux du coude droit de Rigel, au-dessus des bandages. Ils l'escortèrent tous les deux fièrement d'un air de défi hors de la Salle. Rigel prit note de plusieurs visages sur son chemin vers les portes. Rosier et Rookwood la suivaient tous les deux des yeux, Rookwood avec attention et Rosier avec paresse. Ron lui envoyait une grimace compatissante et Neville, assis à côté de lui avec sa tête dans ses mains, paraissait décidément vert. Elle devait vraiment arrêter de se blesser devant le pauvre garçon. Flint était assis au bout de la table de Serpentard, ne paraissant pour rien au monde même pas s'être levé, mais il jeta un regard acerbe et guère impressionné à son bandage qui disait clairement qu'elle n'échapperait pas à l'écriture de ses rédactions pour ça. Elle roula discrètement des yeux vers lui. En quittant les yeux curieux et calculateurs des élèves derrière eux, Rigel ne put supprimer la petite part traîtresse de son esprit qui remarqua que les Jumeaux Weasley, généralement si facilement discernables dans une foule, n'étaient trouvables nulle part.
Ils revinrent dans la salle commune en un rien de temps, et ils s'effondrèrent tous les trois (enfin, Rigel s'effondra et ses amis sang-purs s'assirent promptement de chaque côté d'elle) sur un canapé à dossier bas. Les yeux de Pansy sautaient impuissamment entre le visage fatigué et résigné de Rigel et son bras bandé, et elle se leva tout aussi rapidement et s'éloigna à grands pas vers son dortoir. Draco fit un mouvement pour la suivre mais Rigel retint son bras.
« Elle va revenir, elle a juste besoin de faire quelque chose. »
En effet, Pansy revint une minute plus tard, portant un plateau de thé dans les mains, avec une boîte des biscuits de sa grand-mère flottant en tremblant derrière elle.
Alors qu'elle s'installait pour leur faire du thé, Draco commença ce que Rigel savait aller être une conversation gênante.
« Qui peut faire quelque chose comme ça ? »
Il fixait avec incrédulité son bras, et Rigel se demanda à quel point cela avait dû être pire de regarder sans rien faire, impuissant, pendant qu'un ami était blessé. Elle posa une main rassurante sur le bras de Draco et ses yeux s'éloignèrent enfin de son bras bandé.
« Je ne comprends juste pas. Si c'était un Serpentard, d'accord, l'un d'eux pourrait t'en vouloir pour les préférences politiques de ta famille, mais on sait déjà que ce n'en est pas un, en supposant que c'est le même lâche qui t'a attaqué dans les cachots l'autre fois, et de toute façon, il y en a peu qui feraient quelque chose d'aussi mauvais sur un première année, particulièrement un première année de Serpentard. Cela va à l'encontre de tout ce que cette Maison représente.
– Je ne pense pas que ce soit un Poufsouffle, fit Pansy, sa voix parfaitement posée même si ses mains tremblaient légèrement en distribuant les tasses de thé. Vous avez vu comment ils étaient tous ravis des actions d'Abbott, et vraisemblablement, Abbott aurait reconnu la voix qu'elle avait entendue si c'était un Poufsouffle.
– Cela aurait été difficile de lancer ces feux d'artifice sans l'aide d'un Pouf' par contre, dit Rigel après avoir pris une petite gorgée du doux thé au jasmin. Je pense que, possiblement, le coupable avait un complice à Poufsouffle, mais le complice ne savait sûrement pas à quel point la farce allait être sérieuse jusqu'à ce qu'il soit trop tard. On ne peut pas s'attendre à ce qu'il se manifeste puisqu'il ou elle sera trop effrayé à la fois des représailles de l'instigateur et de la désapprobation de ses camarades de maison.
– Ce qui laisse les Serdaigle et les Gryffondor, dit Draco. Mais je pense qu'on peut écarter Serdaigle parce que leur table est de l'autre côté de celle de Poufsouffle dans la Grande Salle. Les seuls qui auraient pu utiliser avec efficacité le créneau quand on regardait les feux d'artifice sont les Gryffondor.
– Beaucoup d'entre eux ne paraissaient pas très content de la farce non plus, pointa Pansy. Ce n'est pas étonnant que les jumeaux Weasley aient filé aussitôt qu'il était clair que Rigel allait bien.
– Quoi ? se renfrogna Draco. Tu penses que les jumeaux Weasley ont fait ça ? J'imagine que ce sont les plus probables à avoir une réserve de feux d'artifice sous la main.
– Je ne sais pas, dit Pansy en haussant les épaules. Mais qu'ils l'aient fait ou pas, les gens vont les suspecter. On sait qu'il y avait deux personnes d'impliquées, et qu'au moins une est probablement un Gryffondor. On sait également qu'il y a eu des feux d'artifice de la marque Zonko d'utilisés, et qu'ils ont un passé pour avoir fait des farces qui sont bien chronométrées, comme celle-là l'a été… oh, je n'arrive toujours pas à croire qu'on ait glissé quelque chose dans ta boisson sans que personne ne le remarque, Rigel, je suis désolée. »
Rigel secoua la tête.
« Ne t'inquiète pas de ça, il aurait pu faire flotter le truc dans la coupe pour ce qu'on en sait, et comment aurais-tu pu remarquer ça avec tous ces feux d'artifice ? À ce propos, qu'est-ce que c'était ? Je n'ai jamais entendu parler d'une potion qui transforme les boissons en acide corrosif.
– C'était un cachet, dit Draco. Mon père m'a parlé de ça, parce que le Ministère a eu beaucoup de problème avec ces derniers temps. Ils ont commencé comme une blague, vendue – encore – à Zonko. C'était censé être un gag ; tu glisses le petit cachet dans la boisson de tes amis et cela transforme la boisson en du bois solide, mais sans en changer l'apparence, donc ton ami essaie d'en boire, le liquide ne vient pas, tout le monde rit. Le problème, c'est que ces cachets transformateurs se sont trouvés être bien plus facile à trafiquer que ce que l'on pensait. Les gens achetaient les cachets, modifiaient les sorts légèrement et transformaient les boissons de leurs ennemis en solution de nettoyage, ou en minuscule pastille de plomb, et puisque cela produit une illusion sensorielle de ce qu'il y avait à l'origine dans la coupe, les gens ingéraient le produit sans savoir que cela allait les tuer jusqu'à ce qu'il soit trop tard.
– Merlin, tout ça à partir d'un produit de farce ? frissonna Pansy. Imagine si tu l'avais bu, Rigel. On n'aurait jamais su jusqu'à ce qu'il soit trop tard et je doute que tes entrailles se rincent aussi bien que ta peau. »
Rigel grimaça en accord. Elle n'avait jamais entendu parler d'un tel cachet, mais en même temps, elle ne portait pas beaucoup d'intérêt aux farces de sa famille à moins que cela n'implique ses cheveux qui tombent, et même là, elle concoctait juste un sérum de Remplacement de cheveux.
« Bien sûr, ils ont retiré la gamme à Zonko après seulement un mois dans les rayonnages et ils ont essayé de récupérer autant de cachets vendus que possible, mais j'imagine que c'était sûr qu'ils en manqueraient certains, dit Draco en se renfrognant. Mais pourquoi ça devait être toi, Rigel ? Je pensais que tu t'entendais bien avec les Gryffondors.
– C'est le cas, dit Rigel en haussant les épaules. Ou je croyais que oui. Peut-être que quelqu'un est contre l'idée d'un serpent aussi amical avec quelques lions.
– Ou peut-être qu'ils en veulent à ta famille, puisqu'avant ton père, les Black étaient toujours associés avec la partie la plus noire des politiques de Serpentard, suggéra Pansy délicatement.
– C'est quoi le problème des Gryffondor avec tout ce "péché des pères" d'abord ? demanda Draco. Je veux dire, on est tous des sang-purs dans cette école maintenant, donc qu'est-ce que cela importe vraiment à ce niveau-là qui a dupé qui ? Mais non, ces entêtés de petits griffons tournés vers la magie Blanche pensent qu'il est de leur devoir d'essayer de défaire tout ce qu'on a travaillé dur à accomplir. C'est comme s'ils voulaient s'acoquiner avec des gens qui ne peuvent presque pas tenir une baguette droite. »
Rigel tressaillit avant qu'elle ne puisse s'arrêter. Ce commentaire faisait plus mal qu'il n'aurait dû – Draco ne savait pas qu'elle était l'une de ces personnes "ternies par les moldus ignorants" dont il parlait, et elle savait que ses sorts n'avaient rien à voir avec son sang. Pourtant, cela toucha une douloureuse corde sensible d'entendre son ami la dénigrer sans savoir et tous les autres comme elle. Pansy frappa Draco, évitant avec dextérité le pied de Rigel au passage, et lui lança des regards furieux jusqu'à ce qu'il grimace et commence à faire marche arrière frénétiquement :
« Je ne voulais pas dire toi, bien sûr. »
Il tapota maladroitement ses épaules.
« Ce n'était pas de ta faute que tu ne pouvais pas tenir une baguette droite et…
– Draco ! s'exclama Pansy, exaspéré par son impolitesse.
– …et tu fais tes sortilèges aussi bien que tout le monde maintenant, bien sûr, continua Draco précipitamment. Et tu es un vrai sang-pur, Serpentard et tout, peu importe les politiques infortunées dans lesquelles ta famille est impliquée. Allons, je parie que lorsque tu auras fini l'école, tu seras facilement accepté dans le parti S.O.W. Mon père pourrait même t'obtenir un haut rang, s'il t'aime bien. »
Pansy grogna au manque de tact de leur ami, mais Rigel secoua la tête à l'autre fille, lui disant silencieusement de ne pas s'embêter.
« J'ai peur de ne pas m'intéresser à la politique, Draco, sang-pur ou autre, dit Rigel avec précaution mais politesse. Ton offre est généreuse mais je crains de ne pas en avoir vraiment besoin. Pour ce qui est des Gryffondor, tout le monde a le droit à sa propre opinion, tu ne crois pas ?
– J'imagine, dit le garçon en haussant les épaules avec indifférence.
– Penses-y de cette façon, dit Pansy légèrement. Comment les Malfoy peuvent-ils avoir tout le temps raison s'ils ne laissent pas les autres avoir tort ?
– Très bien, ils peuvent avoir tort, mais ils ne sont certainement pas autorisés à attaquer mes amis. »
Le visage de Draco était un masque de détermination.
« Quand on trouvera qui a fait ça, il aura intérêt à espérer que le Directeur l'expulse.
– En attendant, ne va pas voir tes amis Gryffondor, dit Pansy, levant une main quand Rigel allait l'interrompre. Je sais que tu ne veux pas soupçonner tes amis, mais reste au moins loin de leur salle commune. C'est juste imprudent d'aller là-bas seul quand tu sais que l'un d'eux te souhaite probablement du mal. »
Rigel hésita. Elle détestait mentir à ses amis quand elle ne le devait pas, mais le visage de Pansy était tiré et inquiet, et si elle pouvait alléger un peu de son inquiétude, elle le ferait. Même si cela voulait dire mentir.
« Très bien, dit-elle doucement. J'éviterai leur territoire jusqu'à ce que la personne qui a fait ça soit découverte. »
Elle ne le ferait pas, pas si elle avait besoin de l'aide de Percy avec une rédaction (ce qui arrivait généralement si la rédaction était sur la métamorphose), mais Pansy fut soulagée d'entendre les mots, donc elle écarta le sentiment de culpabilité à l'intérieur d'elle et prit à la place un autre biscuit de la grand-mère de Pansy.
Leur conversation tourna vers d'autres choses, comme le Quidditch et le prochain match ce week-end contre les Gryffondor. Draco ne jouerait pas, à moins que quelque chose de particulièrement affreux arrivât à Higgs, mais il était si excité et fier pour son équipe que la perspective de tout regarder avec les autres joueurs en réserve semblait aussi merveilleux pour lui que de véritablement jouer. Pansy critiquait en plaisantant la stratégie des Serpentard, dont elle se fichait ou n'en comprenait pas un brin, quand le mur de la salle commune s'ouvrit et les élèves du festin commencèrent à entrer.
Beaucoup de leurs camarades de classe vinrent offrir leurs sympathies (réelles ou forcées) à Rigel, et même quelques élèves plus âgés s'arrêtèrent à leur canapé pour assurer les premières années que cela ne resterait pas sans réponse. Rigel essaya sans trop d'enthousiasme de les influencer à ne pas prendre vengeance sur les Gryffons, car rien n'était encore prouvé, mais le consensus général était que les évidences parlaient pour elles-mêmes à ce niveau-là, et ne rien faire serait une invitation à plus de maltraitance.
Alors que Rigel était allongée dans son lit cette nuit-là, elle se dit qu'au moins elle pourrait écrire à Sirius qu'elle était presque toute seule responsable pour avoir augmenté le nombre de farces dans l'école par un facteur de dix.
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La première semaine de novembre fut un pur chaos. Les Serpentard avaient lancé une campagne sans quartier contre les Gryffondor, et les Gryffondor, aussitôt qu'ils avaient réalisé ce qu'il se passait, ripostèrent de la même manière. Presque chaque repas impliquait une farce de quelque sorte qui explosait, et même Dumbledore, qui semblait toujours si amusé quand les cheveux des gens tournaient d'une couleur amusante ou qu'un élève chantait l'hymne de l'école à pleins poumons, paraissait inquiet et troublé au troisième jour consécutif de la guerre des farces. Les Ser' et les Pouf' ne pouvaient que rester hors du chemin des Maison en guerre, et le seul bon côté était que les elfes de maison n'avaient jamais été aussi heureux de nettoyer le désastre que le chaos avait créé. Rusard était déchaîné, distribuant des retenues çà et là pour "paraître suspicieux", et les seules places sûres loin des farces étaient les salles communes (principalement) et les salles de classe de Snape et McGonagall. Aucun directeur de maison n'était content de la situation, même si tout ce qu'ils pouvaient vraiment faire était de garder l'ordre dans leurs propres classes.
La situation n'était pas aidée par la saison de Quidditch imminente. L'anticipation était élevée la semaine avant le premier match, et les joueurs des deux équipes étaient visés de façon particulièrement vicieuse dans l'espoir de gagner un avantage avant samedi. Draco était assez en sécurité, étant à la fois un première année et seulement un joueur de réserve, mais quelqu'un avait laissé une énorme tarentule dans son sac d'école mercredi et elle laissa une méchante morsure sur la main de Draco quand il voulut prendre son livre de Sortilèges. Heureusement, Draco n'était pas allergique et une rapide passage à l'infirmerie le remis sur pied, mais l'incident les firent tous porter plus attention aux choses et aux personnes qu'ils laissaient approcher.
La tension qui s'était construite toute la semaine atteignit enfin son paroxysme le jour du match.
Pansy les avait tous réveillés tôt pour aider Rigel à s'habiller de manière appropriée pour rencontrer à la fois les Malfoy et assister au match de Quidditch de l'école. À la fin, elle était habillée de robes à la coupe décontractée d'un gris foncé avec des broderies vert émeraude le long des manches et une écharpe faussement délicate de la même couleur verte, qui était en fait plutôt chaude – elle en aurait certainement besoin dans la tribune des professeurs. Pansy elle-même avait des robes également décontractées-et-pourtant-élégantes d'un vert profond, avec des finitions argentées et une écharpe en cashmere noire qui faisait ressortir brillamment ses cheveux blond doré.
« Bien sûr, ils seront toujours bien communs à côté des cheveux Malfoy, mais il n'y a rien que l'on puisse faire là-dessus », avait-elle haussé les épaules quand Rigel les avait complimentés.
Draco mangea de tout aussi bon cœur ce matin-là que le jour des sélections, et ce fut tout ce que Pansy et Rigel puissent faire pour le garder distrait, de sorte à ce qu'il ne les lancine pas sur tous ses stades d'agitation avec ses murmures incessants sur les chances que tel ou tel mouvement marche contre tel ou tel joueur. À la place, Pansy et Rigel lui posèrent des questions sur ses parents et des conseils pour les rencontrer.
« Eh bien, Père est très correct en compagnie mixte, dit Draco lentement, n'ayant jamais eu à penser aussi fort à propos de ses propres parents. Ne sois pas offensé s'il est plutôt formel. Mère sera probablement un peu plus amicale, ne serait-ce que parce qu'elle te verra comme de la famille, Rigel, et qu'elle aime déjà Pansy si bien. »
Pansy sourit avec éclat.
« J'adore en effet ta mère, si ça ne te gêne pas que je dise ça. Elle a des services à thé des plus merveilleux qu'elle utilise dès que ma mère et moi visitons pour l'après-midi ; je ne pense pas avoir déjà vu le même service deux fois. »
Draco roula des yeux vers Rigel, qui, consciencieusement, lança un regard qui disait qu'elle était bien d'accord que les services à thé étaient un stupide truc de fille. Pansy les frappa tous les deux avec ses petites chaussures guindées sous la table.
« Quoi que tu fasses, ne mentionne pas la politique ou le travail de Père au S.O.W., dit soudain Draco. Il adore le Quidditch, même si tu ne le verras pas écrit sur son visage durant le match, et il déteste avoir son temps de loisir interrompu par son travail.
– Assez facile, dit Pansy en haussant les épaules. Je n'ai guère envie de converser sur de tels sujets avec le patriarche Malfoy – je ne doute pas que je me ridiculiserais, à être autant dépassée.
– Tout le monde est dépassé quand il est question de Père, sourit largement Draco. C'est ce qui fait de lui un Malfoy. »
Rigel et Pansy rirent. Flint se leva enfin et fit signe à son équipe (Dubois suivant juste après et faisant de même pour son équipe), et Draco se leva, toujours souriant, et attendit patiemment que Rigel et Pansy finissent de lui offrir leurs chances et leurs bon courages (aucune d'elles ne fit attention au fait qu'il ne jouerait pas vraiment), avant de rejoindre son équipe.
Pansy lissa avec attention ses mains sur les épaules des robes de Rigel et brossa quelques boucles courtes en place avant d'acquiescer, souriante, et de se lever pour partir. Rigel offrit son bras à Pansy, une habitude qu'elle trouvait moins inconfortable à mesure qu'elle s'y habituait, et toutes les deux firent lentement leur chemin vers le terrain.
La tribune des professeurs était large et spacieuse, avec des charmes de confort sur tous les bancs et plein de places entre les rangées pour étendre ses pieds, ou alors se mélanger agréablement avec les autres personnes dans la tribune. La plupart des professeurs étaient déjà présents quand Pansy et Rigel arrivèrent, y compris le Directeur, qui tourna des yeux pétillants vers elles pendant quelques moments quand il les aperçut (bon, surtout Pansy avec Rigel étant tractée derrière) entrer avec désinvolture dans la tribune comme si elle leur appartenait. Mr. Malfoy était déjà là, à moins qu'il n'y ait un autre homme dans le monde sorcier qui semblait s'être cloné en Draco, plutôt que de simplement l'avoir engendré. Lui et sa femme étaient installés au second rang. Professeur Snape était assis à la gauche de l'aîné Malfoy tandis que les sièges à côté de Mrs. Malfoy, ceux les plus loin d'où se tenaient Rigel et Pansy, étaient vides et, vraisemblablement, gardés pour elles.
Pansy sourit de mille feux quand Mrs. Malfoy tourna la tête et les remarqua. La dame royale et magnifiquement froide se leva immédiatement et les invita à s'avancer avec une main tendue. Son mari et Professeur Snape regardèrent aux alentours pour voir qui avait captivé son attention, et le patriarche Malfoy se leva également, suivi un moment plus tard par un Snape sardoniquement amusé, qui leva des sourcils aux premières années, mais ne dit rien alors qu'elles s'avancèrent à grand pas d'une manière que Rigel espérait les convaincrait de sa confiance.
Les Malfoy étaient assortis, habillés de robes d'un argent saisissant, et leurs cheveux en effet brillaient comme s'ils maintenaient des lumières individuelles captives parmi leurs mèches. Pansy fit un pas en avant en premier, comme le voulait la tradition puisque ce serait elle qui ferait les présentations.
« Narcissa, quel plaisir de vous voir aujourd'hui, sourit-elle avec charme à la mère de Draco et offrit une petite révérence. Et vous êtes aussi belle que jamais, à ce que je vois.
– Pansy, ma chère, je vois que l'école n'a pas dérobé tes charmes naturels. » Mrs. Malfoy inclina la tête avec une étrange sorte de tendresse royale. « Tu te souviens de mon mari, Lucius ?
– Ravie de vous voir en bonne santé, Mr. Malfoy. »
Pansy s'inclina plus profondément cette fois-là.
« De même, Miss Parkinson », dit Mr. Malfoy, sa voix aussi élégante que sa canne serpent aux garnitures d'argent, et, suspecta Rigel, tout aussi mortelle quand cela le réclamait.
Ses cheveux étaient longs et ils encadraient son visage aristocratique parfaitement. Son menton était juste un poil plus fort que la plupart des hommes sang-purs, et cela lui donnait une aura particulièrement puissante que Rigel pouvait tout de suite dire n'était pas du tout forcée.
« Votre père se porte bien, j'espère ?
– Très bien, merci, monsieur », dit Pansy.
Elle se tourna ensuite vers Snape et lui fit une légère révérence également, car même s'il était connu que Snape n'était pas un sang-pur, il était tenu à grands égards par la plupart des cercles sang-purs.
« Bonjour, Professeur Snape.
– Pareillement, Miss Parkinson. »
Snape hocha sèchement la tête, ses yeux sombres balayant sans arrêt la tribune même en parlant.
« Et qui est ta patiente escorte aujourd'hui, Pansy ? » demanda Mrs. Malfoy, un sourire amical jouant aux bords de sa bouche.
Pansy se tourna légèrement pour indiquer Rigel aux trois adultes et dit :
« Mr. Malfoy, Narcissa, permettez-moi de vous présenter Rigel Black. Rigel est un ami cher, à moi et à votre fils. Rigel, voici la mère de Draco, Mrs. Narcissa Malfoy, et son père, Mr. Lucius Malfoy.
– Un plaisir de faire enfin votre rencontre, Mr. Black. »
Mrs. Malfoy tendit une main délicate, au-dessus de laquelle Rigel s'inclina respectueusement, bien qu'elle ne l'embrassât pas par respect pour le mari de la dame.
« De même, ma gente dame, dit Rigel en relevant la tête. Même si les dires de votre beauté incomparable ont souvent atteint mes oreilles, je ne crains que les récits de votre grâce et votre élégance n'aient été vastement minimisés, car jamais dans ma vie je n'ai connu l'élégance jusqu'à ce moment. »
Le sourire de Mrs. Malfoy fleurit comme la plus adorable des roses et elle dit :
« Bien qu'auparavant je n'aurais pas cru une telle chose possible, vous êtes encore plus charmant que votre père, Mr. Black.
– S'il vous plaît, appelez-moi Rigel, Mrs. Malfoy, car je ne pourrais supporter de risquer être confondu avec mon père dans les yeux d'une telle reine. »
Rigel sourit avec tout son visage pendant un bref moment, penchant la tête pour attraper la lumière du soleil de l'après-midi sur ses lentilles pour qu'elles brillent.
Le rire de Mrs. Malfoy était aussi délicatement doux que le reste.
« Très bien, Rigel, mais dans ce cas, vous devez m'appeler Narcissa.
– Comme vous le souhaitez, ma dame », dit Rigel gravement.
Elle se tourna pour faire face à Mr. Malfoy, son visage une nouvelle fois maquillé par un plaisant engagement.
« Je suis honoré de faire votre connaissance, Mr. Malfoy.
– Le plaisir est pour moi, Mr. Black. »
Malfoy inclina sa tête fière en même temps qu'elle fit une large révérence devant lui.
« Draco nous a beaucoup parlé de vous.
– J'ai bien peur que Draco n'ait une trop bonne opinion de moi, donc je ne peux qu'espérer que notre rencontre ne pâlisse pas en comparaison de vos attentes, dit Rigel, accordant un peu de chaleur à s'insinuer dans ses yeux en parlant de son ami.
– Je n'ai pas l'habitude de former des attentes inflexibles sur les gens, Mr. Black, dit facilement Malfoy, particulièrement pas sur les dires de mon fils, qui – je serais le premier à l'admettre – est enclin à l'idéalisation. »
Rigel sourit avec tendresse en accord, se disant qu'il était peut-être mieux que Draco ne soit pas présent pour entendre qu'on parle de lui avec tant d'amusement par ceux les plus proches de lui.
« Il semblerait qu'au moins certaines des choses que Draco a sous-entendues sont plutôt vraies, en revanche, commenta Narcissa, et l'éclat dans ses yeux fit réaliser Rigel que la femme mature la taquinait gentiment. Par exemple, je préviendrai certainement les autres mères de mon cercle de thé de faire attention à leurs filles autour de vous, Mr. Black. »
Rigel afficha un air de détresse aiguë.
« Mais qu'est-ce que c'est que cette interférence cruelle ? Pansy, mon amie, tu dois mettre fin à cette fâcheuse rumeur. »
Pansy lui envoya un sourire complice, mais joua le jeu, reniflant délicatement et disant avec légèreté :
« Hélas, je le ferais, si seulement la trace des cœurs brisés que tu laisses derrière toi ne te trahissait pas autant pour ce qu'elle est. »
Rigel tourna le regard vers le Maître des Potions, se demandant si elle était folle pour essayer de jouer sur son sens de l'humour notoirement fin, mais voulant l'inclure dans la conversation tout de même.
« Professeur Snape, vous n'allez quand même pas les laisser calomnier mon bon nom aussi librement ? »
Snape la regarda en réfléchissant.
« J'ai peur que votre nom n'ait déjà été noirci au-delà de toute réparation, dit-il avec un sourire en coin sur les lèvres. Cependant, il est plutôt difficile d'imaginer que vous trouvez le temps pour de telles conquêtes quand on considère la quantité de devoirs que je vous donne chaque semaine. »
Mr. Malfoy tourna des yeux surpris sur son ami, ne s'attendant peut-être pas à ce qu'il rejoigne la blague aussi facilement.
« Je ne pensais pas voir un jour Severus Snape admettre les demandes excessives qu'il a de ses élèves.
– Et cela n'arrivera jamais, répliqua Snape, souriant sombrement. Je suis, au contraire, trop laxiste avec la plupart de mes élèves. »
Pansy lança un regard incrédule à Rigel et Rigel lui sourit avec ironie en retour.
« Mr. Black, toutefois, n'est pas la plupart de mes élèves », continua Snape, ignorant le regard surpris et ravi que Rigel lui envoyait.
Penser que Professeur Snape la soutenait subtilement devant le patriarche Malfoy ! Peut-être qu'elle avait fait une plus grande impression sur l'austère Maître des Potions qu'elle ne le pensait.
« Les demandes que je lui fais sont entièrement justifiées et assez facilement rencontrées si l'incroyable peu quantité de temps qu'il prend pour compléter mes devoirs sont d'une quelconque indication. »
Rigel combattit un rougissement alors que les Malfoy tournèrent des yeux critiques sur elle. Elle dansait comme une folle intérieurement, mais maintenant n'était pas l'heure de montrer combien elle était soulagée, car cela indiquerait qu'avant ce moment, elle manquait inexcusablement d'assurance sur ses talents. À la place, elle essaya de paraître comme si les éloges lui étaient, bien sûr, dues, bien qu'elle n'était pas sûre d'avoir complètement réprimé la lueur de fierté dans ses yeux.
À ce moment-là, Professeur Quirrell interrompit abruptement la conversation depuis le rang derrière eux :
« Mr. Malfoy, que c'est bien de votre part de venir voir notre petit jeu », dit-il un chouïa trop fort pour être noble.
Sa voix était si huileuse qu'il aurait pu essayer de suinter son chemin dans leur compagnie.
« Ah. »
Mr. Malfoy se tourna poliment pour courber la tête vers Quirrell, bien que le fin petit homme ne sembla pas se rappeler de lui-même à s'incliner.
« Professeur Quirrell. Belle journée.
– Oui, en effet, si vous aimez ce genre de choses. »
Quirrell balaya de la main le stade de Quidditch comme s'il désignait un étalage particulièrement odieux de frivolité.
« Je me demandais, Mr. Malfoy, comment les progrès de la nouvelle proposition de loi avançaient ? Vous savez laquelle…
– Oui, en effet. »
Mr. Malfoy pressa les lèvres finement et jetant des yeux vifs à l'endroit où Dumbledore papotait avec les Professeurs McGonagall et Chourave.
« Ce problème particulier est toujours en cours, et ne se poursuivra probablement pas rapidement pour quelques temps, du fait de certains objets inflexibles qui, présentement, se mettent en travers du chemin. »
Quirrell sembla plutôt déçu.
« Hmm, quel dommage, j'avais espéré voir les changements forgés durant l'année, voyez-vous.
– Eh bien, heureusement cette affaire n'a pas été planifiée à votre convenance, Professeur Quirrell. »
Malfoy était clairement impatient à ce stade et Rigel se dit que Quirrell devait être particulièrement bouché pour aborder ce qui était de toute évidence un sujet sensible dans une compagnie mixte – compagnie incluant Albus Dumbledore, le leader de l'opposition du parti du S.O.W., qui devait être impliqué dans ce qu'ils étaient en train de parler.
« Cela progressera quand le climat sera plus approprié. Maintenant si vous voulez bien m'excuser, je crois que le match va bientôt commencer. »
Mr. Malfoy se tourna ostensiblement loin de Quirrell et Rigel remarqua le regard de pur dégoût qui vacilla sur son visage avant qu'il ne se retourne pour leur faire face.
« Mes excuses pour avoir interrompu notre conversation, dit-il. Il semblerait que je sois incapable d'échapper à mon travail même au match de Quidditch de mon propre fils. »
Narcissa plaça une main gentille sur le bras de son mari. Il l'étreignit dans le sien et lui offrit un petit sourire qui voulait sûrement dire quelque chose que seule elle comprendrait.
« Mais non, Mr. Malfoy, objecta Pansy. Je crois que vous avez raison, de toute façon, et que le match est sur le point de commencer. »
En effet, Madame Bibine marchait à grandes enjambées sur le terrain alors qu'ils se tournaient vers le stade.
Rigel pressa la main de Pansy contre son coude une fois de plus, bien qu'elle l'escortât seulement pour quelques pas jusqu'à leurs sièges et dit :
« J'ai beaucoup apprécié notre rencontre, Narcissa, Mr. Malfoy.
– Je suis sûre que ce ne sera pas la dernière, Rigel, dit Narcissa, se déplaçant avec son mari pour permettre à Rigel et Pansy d'avoir accès à leurs sièges.
– J'espère que vous apprécierez le jeu, Professeur Snape, dit Rigel alors qu'elle manœuvra Pansy autour des Malfoy en essayant de transmettre avec une expression de chaleur à quel point elle était reconnaissante pour son support tacite.
– J'apprécierai regarder Serpentard gagner », dit Snape avec assurance.
Rigel remarqua McGonagall jeter à son collègue un regard peu fair-play dans son dos.
Ils s'installèrent pour regarder le jeu, qui était commenté par Lee Jordan – nul autre ! – et il devint vite évident qu'en terme de jeu à court terme, la balance penchait décidément en la faveur de Gryffondor. L'équipe de Serpentard s'était entraînée dur, c'était vrai, et cela se voyait par l'aisance avec laquelle les poursuiveurs et batteurs étaient coordonnés, mais peu importe avec quelle finesse ils manœuvraient à travers leur jeu, les poursuiveurs Gryffondor étaient tout simplement meilleurs. Ils volaient comme s'ils avaient des connexions télépathiques avec les autres, avec ce genre de travail d'équipe qui n'était pas trouvé dans des entraînements répétés, mais plutôt dans une synchronisation de mouvements parfaite, ce qui permettait l'improvisation et des adaptations en une fraction de seconde dans des manœuvres avec lesquelles l'équipe de Serpentard ne pouvait juste pas se comparer.
Les jumeaux Weasley étaient comme des éclairs et semblaient capables d'anticiper les mouvements des cognards, car dès qu'un cognard déviait quelque part, un des jumeaux était là pour le diriger ailleurs. Les batteurs Serpentard étaient principalement concentrés à défendre leurs joueurs, sans même essayer l'offensive avec les Weasley monopolisant les cognards de cette façon.
Mais bien que les Gryffondor récoltèrent une avancée de soixante-dix points dans les quarante-cinq minutes suivantes, ce fut l'attrapeur Serpentard qui repéra le vif d'or en premier, et il devint clair pour tout le monde quand l'attrapeur Gryffondor essaya avec retard de suivre qu'il ne faisait pas le poids contre Higgs. Rigel regarda par hasard vers les Malfoy alors que les attrapeurs prirent des descentes raides après la petite balle d'or, et elle remarqua avec surprise que le visage de Mr. Malfoy était captivé alors qu'il fixait ses yeux gris froid sur les joueurs se déplaçant rapidement. C'était le même regard intensément concentré que Draco affectait quand il était vraiment excité par quelque chose mais avait assez de jugeote pour ne pas le montrer. Le regard absorbé sur son visage disparut quelques moments après que Higgs attrapa le vif d'or, mais Rigel se sentit mieux par rapport à l'aristocrate réservé maintenant qu'elle savait qu'il pouvait être passionné par quelque chose d'aussi bénin qu'un jeu d'école de Quidditch.
Après le jeu, Rigel et Pansy remercièrent poliment leurs hôtes une fois de plus et dirent au revoir aux Malfoy et Professeur Snape.
« Transmettez mes salutations à votre père, Mr. Black, dit Narcissa, son visage ne trahissant aucune gêne à reconnaître son cousin éloigné.
– Je le ferai, ma dame, bien qu'il serait cruel de ma part de le rendre jaloux de ma bonne fortune à vous avoir rencontrée », dit Rigel, sortant un dernier sourire pour les parents de son ami.
Narcissa rit avec plaisir alors qu'ils partaient et Rigel ne put s'empêcher de sourire avec un peu de fierté vu comment elle s'était bien débrouillée pour imiter Archie. Elle avait été charmante et convenable, ce qui était tout ce que l'on pouvait vraiment demander à un sang-pur de leur âge. Rigel et Pansy passèrent le reste de la journée avec Draco, qui était rouge d'exaltation à la victoire de Serpentard et empressé de les régaler toutes les deux avec chaque partie qu'il considérait suffisamment intéressante à disséquer.
Ce ne fut que bien plus tard que Rigel repenserait à ce jour et espèrerait qu'elle avait prêté plus attention à ce qu'un certain Malfoy avait dit… mais alors, ce jour était encore bien loin et pour l'instant, c'était suffisant pour les trois premières années de partager la victoire de leur Maison et célébrer comme seuls les très jeunes et très innocents pouvaient le faire.
(1) Toutes ces informations sur les bois et cœurs de baguette sont prises sur la page du Wiki HP donc je crains ne pas pouvoir en récupérer le crédit pour avoir tout inventé (y compris l'info que les baguettes de houx sont connues pour agir parfois sans le consentement de leur propriétaire – même si bien sûr j'ai développé l'idée), et les citations de HP1 appartiennent à JKR bien sûr (nda) et au traducteur, Jean-François Ménard (ndt).
NDA : Merci tellement de me lire (et de reviewer, je ne peux pas croire que j'en ai reçu onze sur juste le dernier chapitre !) Seulement 10,700 mots cette fois [11,500 en français ndt], mais j'espère l'avoir rendu assez intéressant pour vous tenir en halène pour une autre semaine [un autre mois les amis ! ndt] À la prochaine fois, les amis.
NDT : J'aimerais demander un petit conseil de traduction à vous, chers lecteurs. La notion de "Dark" et "Light" est très très présente dans cette série. Normalement, si on fait référence à la magie, on le traduit par "magie noire", "magie blanche" sauf que si l'on parle de politque par exemple, "politique blanche" est très étrange à lire. Mais je ne trouve pas que "politique lumineuse/politique sombre" (en traduction littérale) corresponde non plus. J'étais quand même partie là-dessus jusqu'à présent mais après réflexion je me dis qu'il faudrait que je repasse à "blanc/noir" même si c'est un peu étrange à lire en français. Qu'en pensez-vous ?
