Bonjour à tous !
Voici le premier chapitre d'une longue et belle histoire d'amour... J'espère qu'il vous plaira, pouvez-vous envoyer des reviews pour me dire ce que vous en pensez ? Ce serait vraiment gentil et ça m'aiderait :)
Sur ce, bonne lecture !
P.S.: Les personnages appartiennent tous à J.K. Rowling.
Ses pieds dérapaient sur le sol, manquant à chaque pas de la faire trébucher. Le sol semblait l'aspirer tout entière, comme pour l'attirer vers la mort, mais elle résistait. Des gouttes de sueur perlaient sur son front, son souffle était si saccadé qu'elle se demandait combien de temps elle allait encore tenir. Le moindre effort lui coûtait toute son énergie, et pourtant, elle se battait, elle courrait sans s'arrêter.
Les gémissements qui s'échappaient de sa bouche retentissaient à ses oreilles. Elle n'arrivait pas à se taire malgré toute sa volonté ; elle savait qu'en étant si peu discrète elle risquait à tout moment de révéler sa position. Les arbres et la végétation défilaient, le vent sifflait et la poussait en arrière, comme si une corde la tirait vers ses ennemis. Elle courrait de toute la puissance de ses jambes, de tout son être, de toute son âme ; cependant, cela ne paraissait pas suffire. Elle sentait qu'elle allait tomber à chaque seconde.
- Elle est là ! entendit-elle crier derrière elle. Vite, ne la laissez pas s'échapper !
Les larmes aux yeux, la panique lui retournant l'estomac, la jeune fille tenta d'accélérer. Elle puisa dans ses dernières forces pour résister. Comment savoir où ils se trouvaient ? Ils étaient si nombreux, si forts, et elle, elle était si seule, si faible...
- J'ai une idée ! s'exclama l'un d'eux d'un ton triomphant. Écoutez-moi, les gars.
La voix avait retentit derrière elle, sûrement toute proche, et pourtant elle ne voyait personne. Elle lâcha un sanglot, les mains crispées sur sa baguette magique désormais inutile contre eux. Il fallait qu'elle tienne, il fallait qu'elle se batte ! Mais quelque chose lui soufflait que l'idée du Mangemort n'allait pas jouer en sa faveur...
Des ricanements s'élevèrent de toute part de la forêt. Visiblement, l'idée avait été approuvée par tout le monde. La jeune fille sentit ses tripes se nouer.
- On va voir ce que la petite Granger va pouvoir faire face à ses ennemis lorsqu'elle sera incapable de les voir... Alors, Granger, as-tu toujours peur du noir ?
Avant que le sens de ces paroles n'ait pu l'atteindre, Hermione poussa un cri strident. L'obscurité totale venait de tomber sur elle, l'assommant de sa puissance. Elle fut forcée de ralentir l'allure ; malgré cela, elle trébucha contre quelque chose qu'elle fut incapable de distinguer. Lâchant un cri de surprise, elle roula au sol sur plusieurs mètres, propulsée par son élan, avant de heurter violemment une forme cylindrique, probablement un tronc d'arbre.
Sa respiration se coupa sur le moment et elle se plia de douleur. Les battements de son cœur sonnaient dans sa tête comme une cloche sur laquelle on cogne. Haletante, Hermione tâta le sol du plat de sa main à la recherche de sa baguette qui lui avait échappée pendant sa course folle. Il n'y avait que des feuilles mortes et la terre s'incrustait sous ses ongles. Elle entendit tout près d'elle les rires des Mangemorts.
Refusant de s'avouer vaincue, Hermione abandonna sa recherche et se redressa un peu trop brutalement. Une onde de douleur traversa son corps, partant de son flanc droit. Elle se mordit viole-ment les lèvres pour étouffer sa plainte, les mains plaquées contre sa blessure. Il fallait qu'elle se lève, il fallait qu'elle se batte ! Une Gryffondor se battait toujours, toujours, jusqu'à la fin.
S'armant de courage, elle fit une deuxième tentative tandis que des pas s'approchaient d'elle, trop nombreux pour qu'elle les compte, trop près pour qu'elle perde son temps.
- Alors, ma jolie, susurra l'un des Mangemorts, comment t'en sors-tu, dans le noir complet ?
Il fallut à Hermione toute sa volonté pour se relever, en s'agrippant à l'écorce de l'arbre contre le-quel elle s'était blessée. Son sang tâchait ses mains et les quelques feuilles sur lesquelles elle était allongée une seconde plus tôt. Tant pis pour sa baguette, elle se défendrait à mains nues s'il le fallait. Quoiqu'il en soit, elle ne devait pas rester là.
En équilibre sur ses jambes frêles qui ne cessaient de trembler, Hermione fit quelques pas maladroits. Le noir l'aveuglait complètement, elle ne savait même pas si elle ouvrait ou fermait les yeux. Tendant ses mains devant elle pour ne pas trébucher à nouveau, elle avançait à pas lents et hésitants. Elle devait avoir l'air piètrement ridicule, comme ça.
Hermione devinait aisément que les Mangemorts n'étaient pas dérangés par l'obscurité. Elle sentit la haine bouillir dans son ventre en pensant à la façon dont elle se faisait avoir : seule, désarmée et dans le noir complet face à eux, nombreux, armés jusqu'aux dents, sachant que leur vision était parfaitement nette. Ils étaient encore plus lâches qu'elle l'avait pensé.
Elle ne savait pas où elle allait. Le sort semblait avoir enlevé toute direction, tout sens. Il ne servait à rien de perdre son temps à marcher, elle le savait, mais elle refusait de se laisser attraper sans se défendre. Elle pouvait encore les bourrer de coups de poings ou leur crever un œil, non ?
Après avoir eu une telle pensée, elle se retint de rire de sa naïveté. Elle, une misérable Sang-de-Bourbe sans baguette, comment pouvait-elle penser un seul instant qu'elle pourrait se défendre plus de trois secondes face à des Mangemorts surentraînés, nombreux et enfouis jusqu'au cou dans la magie noire ?
Croire qu'elle aurait une chance contre eux relevait de la folie, ou du suicide. Oui, peut-être, mais croire que tout était perdu maintenant était indigne d'un Gryffondor. Et Hermione resterait une lionne fière et combattante jusqu'au bout, elle en faisait le serment.
- Tu es ridicule, Granger, s'esclaffa un Mangemort d'un ton méprisant. Absolument ridicule.
Ils étaient là, tout près d'elle. La seule raison pour laquelle ils ne l'avaient pas encore tuée était qu'ils s'amusaient comme des petits fous à la voir ainsi lutter dans le noir complet. Les mains moites d'Hermione continuaient de se tendre devant elle, tentant de la guider dans sa progression. Mais elles ne lui étaient d'aucune utilité, car elle le savait désormais : elle n'avait aucune chance.
- Allez, sale Sang-de-Bourbe, viens avec nous, lâcha un autre.
- Non..., murmura-t-elle, le cœur au bord des lèvres. Non...
Des éclats de rire lui répondirent.
- Ne crois pas une seule seconde que tu vas t'en tirer, Sang-de-Bourbe. Tu ne peux rien contre nous, tu es toute seule et ton sang est tellement sale que tu parviendrais seulement à nous contaminer si jamais tu t'approchais un peu trop.
Hermione se mordit l'intérieur des joues de désespoir. Elle poursuivait son chemin hésitant alors qu'elle savait qu'elle était perdue.
- Assez joué, décréta brusquement un Mangemort, si près d'elle qu'elle sentit son souffle rauque sur sa nuque, lui provoquant des frissons le long de sa colonne vertébrale. Tu vas payer, Granger, tu vas payer pour tout ce que tu as fait.
- Et pour tout ce que les autres ont fait aussi, renchérit un autre. Tu vas payer pour les conneries de tout le monde. Ça ne fera pas une grosse perte, personne ne te pleurera. Une Sang-de-Bourbe comme toi de plus ou de moins, quelle importance ?
Le cœur d'Hermione faisait de tels bonds dans sa poitrine que ses pas n'en devenaient que plus maladroits. Elle savait qu'elle allait mourir. Maintenant. Ici, dans cette forêt. Ici, dans cette obscurité totale. Avec eux, ses pires ennemis. Seule.
Ses pensées dérivèrent auprès d'Harry et Ron, ses deux meilleurs amis. Elle qui s'était apprêtée à passer au Terrier ! Elle ne pourrait jamais leur dire au revoir. Et ses parents ? Et ses autres amis de Poudlard ? Non, elle n'avait droit à rien, elle n'avait aucun traitement de faveur si ce n'était celui de périr loin de ceux qu'elle aimait, sans même leur dire adieu.
La vie était tellement injuste.
Hermione cessa de se battre, baissa ses bras pour les garder le long de son corps. Avait-elle les yeux fermés ou ouverts ? Quelle importance, de toute manière ? Ils n'avaient toujours pas levé le sortilège, comme s'ils avaient peur qu'elle s'enfuit à nouveau. Non, c'était plutôt parce qu'ils jouaient avec elle, ils profitaient de ses derniers instants pour s'amuser. Ils savaient qu'elle ne pouvait rien tenter, blessée et désarmée.
Elle décida quand même de soulever ses paupières. Cela ne changeait strictement rien par rapport à sa vue, mais d'une question d'estime de soi, si, ça changeait tout. Lentement, elle se tourna vers ce qu'elle imaginait être les Mangemorts, d'après leurs voix et leurs éclats de rire. Puisqu'elle devait mourir de leur main, ici, maintenant, seule et sans défense, le sang s'écoulant abondamment de sa blessure, alors elle choisissait d'être fière, la tête haute, les épaules relevées. Puisqu'elle n'avait désormais plus le choix, elle regardait la mort en face, prête à l'affronter.
- La Sang-de-Bourbe ne manque pas de courage, à ce qu'on dirait, remarqua un Mangemort d'une voix narquoise. Regardez-là, elle pense même pouvoir affronter la mort !
Ses petits copains se mirent à rire de plus belle. Mais Hermione n'en avait rien à faire. Toutes ses pensées étaient tournées vers ceux qu'elle aimait. Ils ne sauraient probablement jamais qu'elle se remémorait leurs visages avant sa mort, qu'elle aurait souhaité leur dire à quel point elle les aimait. Non, ils ne le sauraient jamais.
- Je suis prête, déclara-t-elle d'une voix qu'elle espérait ferme malgré la peur qui tiraillait son estomac. C'est quand vous voulez.
- Pas de problème, Granger, c'est quand on veut ! Qui s'en charge ?
Aussitôt, des cris s'élevèrent de partout et Hermione prit conscience qu'elle était cernée. Combien étaient-ils pour sa capture ? Une vingtaine ? Plus encore ?
Cette constatation lui tira un sourire de satisfaction : savoir qu'il avait fallu autant de monde pour l'attraper prouvait qu'elle s'était bien battue et qu'ils avaient dû redoubler d'effort. Elle était une lionne, elle était une Gryffondor, elle était courageuse, elle était fière. Elle emporterait tout cela jusque dans sa tombe.
- Moi ! Je veux la tuer !
- Non ! C'est toi qui a tué l'autre Sang-de-Bourbe, l'autre jour ! C'est mon tour !
- Ah non ! C'est à moi !
Hermione leva les yeux au ciel, exaspérée. Qu'ils agissent vite avant qu'elle n'ait le temps d'avoir peur ! Peu importe qui s'en chargeait, elle s'en fichait, maintenant qu'elle savait ce qui l'attendait...
Soudain, une voix plus forte que les autres interrompit les chamailleries :
- Aucun de vous ne le la tuera !
Le cœur de la Gryffondor se mit à faire des galipettes, et cette fois ce n'était pas parce qu'il sentait l'approche de sa mort. Cette voix traînante, méprisante, arrogante... Elle l'aurait reconnue entre mille pour l'avoir entendue tant de fois durant sept ans, le plus souvent s'adressant à elle sur ce ton-là.
- C'est nous qui l'avons capturée, c'est nous qui décidons ! s'énerva un Mangemort.
Hermione entendit des pas s'approcher. Ils devaient tous se trouver à trois mètres à peu près d'elle.
- Non, ce n'est pas vous qui décidez, le contredit Malefoy d'un ton posé et froid.
- Mais...
- Sache, Dolohov, que cette Sang-de-Bourbe appelée Granger est une insupportable miss je-sais-tout, poursuivit Malefoy d'une voix glaciale, sans cesser d'approcher. Elle m'a gâché la vie durant six ans à Poudlard. J'ai dû maintes et maintes fois lui fermer son clapet, au risque qu'elle se croit le centre du monde.
Quelques Mangemorts ricanèrent, trouvant apparemment la plaisanterie très drôle. Hermione ne bougea pas, ne cligna même pas des yeux. Son pire ennemi de toujours allait-il la condamner ou lui sauver la mise ?
- Cependant, elle n'est qu'une vulgaire Sang-de-Bourbe comme les autres.
- Elle a participé à la destruction du Seigneur des Ténèbres ! s'indigna un Mangemort, aussitôt approuvé par les autres.
Malefoy fit taire les protestations d'un simple claquement de langue.
- Certes, Granger a fait ami-ami avec Potty et sa belette de Weasmoche, reprit-il comme s'il n'avait pas été interrompu. Mais malgré tout cela, Granger reste une Sang-de-Bourbe qui a seulement eu la malchance de naître ainsi.
Hermione retint sa respiration, attendant la suite. Malefoy allait-il épargner sa vie ?
- Elle n'est qu'une souillure ! proféra un Mangemort.
- Elle salit le monde des sorciers ! rugit un autre.
- Elle ne mérite pas la vie ! martela la voix qui semblait être celle de Dolohov.
À nouveau, des protestations retentirent, et encore une fois, Malefoy les fit taire d'un simple racle-ment de gorge.
- Granger est mon adorée Sang-de-Bourbe, rétorqua-t-il avec puissance sans pourtant élever la voix. C'est donc à moi que revient la tâche de décider de son sort.
La froideur de sa voix fit frémir Hermione.
Pour la première fois, il y eut un silence total. Les pas qu'Hermione interpréta comme ceux de Malefoy s'avancèrent vers elle. À mesure qu'ils s'approchaient, son cœur battait de plus en plus vite. Un courant d'air contre son bras gauche lui annonça qu'il se tenait tout près d'elle. D'après ce qu'elle pu constater, il tournait autour de son corps immobile, comme glacé, se délectant du suspens.
- Malefoy..., murmura-t-elle à voix si basse qu'il fut le seul à l'entendre.
Elle avait laissé échapper son nom comme un appel au secours, et elle s'en maudit intérieurement. Même devant lui à l'article de la mort, même lorsque son sort dépendait de son égoïsme, elle ne voulait pas lui faire le plaisir de le supplier. Hermione serra les dents pour s'empêcher d'ouvrir à nouveau la bouche.
À en juger par son silence, elle devina le sourire qui étirait son visage. Et pour la première fois depuis qu'elle était aveugle, elle fut soulagée de ne rien y voir.
Il demeura silencieux un moment qui lui parut interminable. Qu'attendait-il pour annoncer son choix ? Après tout, Harry lui avait bien sauvé la vie, dans la Salle sur Demande ! Il pouvait bien lui épargner sa vie à elle, juste pour le remercier, non ? Était-il donc si égocentrique et si égoïste ?
- Je vais réfléchir à son sort, décida tout à coup Malefoy, brisant le silence pesant. Mais j'ai besoin d'un peu de temps. Alors vous allez me faire le plaisir de la transporter ailleurs.
- Quoi ? s'écria un Mangemort, furieux.
- Vous allez faire ce que je vous dis, menaça Malefoy d'un ton méprisant. Que le premier qui n'est pas d'accord se désigne, et je lui règlerais son compte.
Il y eut des pas précipités, puis une incantation. D'instinct, Hermione se baissa juste à temps pour sentir le sortilège frôler sa joue gauche. Malefoy répliqua aussitôt contre celui qui avait osé s'attaquer à lui, et bientôt une masse lourde s'écrasa au sol, parfaitement perceptible pour tout le monde. Le silence retomba comme une pierre.
- Quelqu'un d'autre ? demanda-t-il d'une voix basse qui indiquait clairement que le prochain n'aurait pas plus de chance.
Personne ne répondit. Le souffle court, Hermione se redressa lentement. La douleur dans son flanc droit se réveilla brutalement, lui tirant une plainte. Elle sentit Malefoy faire volte-face vers elle et, une fois de plus, serra étroitement les lèvres pour s'interdire le moindre son.
- Revenons à Granger, siffla-t-il, l'air parfaitement décontracté. Vous allez faire ce que je vous ai dis. J'ai besoin de réfléchir. Le premier qui s'oppose à moi tombera ivre mort, ainsi que toute sa famille. C'est compris ?
Les Mangemorts marmonnèrent dans leur barbe des mots incompréhensibles. Hermione sentit la tension s'amplifier. Une seconde plus tard, il y eut quelques gémissements. Incapable de voir, la jeune lionne tourna frénétiquement la tête dans tous les sens, mais cela ne servait à rien : le sortilège était toujours appliqué sur elle.
- J'ai dis : c'est compris ? aboya Malefoy d'une voix dure et tranchante comme l'acier.
Cette fois, les Mangemorts lui répondirent clairement. Les gémissements s'interrompirent, et Hermione devina qu'il avait libéré ceux qu'il détenait. À présent, elle sentait du mouvement autour d'elle, mais personne ne la touchait, personne ne lui parlait.
Elle voulut demander ce qui se passait, mais se mordit violemment la langue pour s'en empêcher : ce n'était pas le moment de se faire remarquer si elle voulait garder la vie sauve. Car oui, elle voulait vivre, plus que tout au monde. La seule raison pour laquelle elle aurait renoncé à sa vie aurait été le danger concernant la vie de l'un de ses proches, où, là, elle aurait été prête à se sacrifier. Mais pour le moment, il s'agissait uniquement de sa vie, et ce n'était pas son propre sacrifice car elle dépendait entièrement du choix de son pire ennemi de toujours.
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Encore du noir. Rien que du noir. De l'obscurité et du froid. Pas un bruit, pas un son, pas un mouvement. Elle-même semblait figée comme la pierre. Son corps était glacé, elle ne parvenait pas à bouger ne serait-ce que le petit doigt. Son cœur lui-même semblait avoir cessé de battre.
Était-elle morte, finalement ?
Hermione battit plusieurs fois des paupières. Cela semblait être le seul mouvement qu'elle était capable de faire. Seule l'impression d'avoir de la poussière dans les yeux lui indiqua qu'elle les avait ouvert. Encore une fois, elle se trouvait dans le noir complet, et, encore une fois elle était seule et désarmée.
Mais elle était certaine de ne plus être dans la forêt. Le sol sur lequel elle était étendue était gelé, cela semblait être de la pierre. Où était-elle ? Pourquoi était-elle seule et sans surveillance ? Personne n'avait donc peur qu'elle s'échappe ?
Elle tenta de se redresser. Une douleur suraiguë traversa tout son corps, lui arrachant un horrible cri de souffrance. Abattue, Hermione se laissa retomber brutalement sur le sol. Elle leva difficile-ment son bras droit et tâta son flanc. Du sang séché collait à ses vêtements, mais la blessure semblait avoir arrêté de saigner. Était-il possible que quelqu'un l'ai soignée ? La plaie ne se serait pas cicatrisée toute seule, sinon. Mais dans ce cas, qui aurait fait une chose pareille ?
Un nom s'imposa dans son esprit, un nom qu'elle chassa immédiatement dès qu'il l'eut effleuré. Malefoy ? Certainement pas. Encore une fois, elle osait espérer plus de lui que ce dont il était capable. Elle voyait toujours de la bonté en lui, de la volonté de se ressaisir, mais à chaque fois il la décevait. Non, c'était fini, elle ne devait plus compter sur son désir inexistant de changer.
Mais qui, dans ce cas ? Après tout, Malefoy l'avait épargnée temporairement des Mangemorts. Il lui avait empêché la mort certaine, ou peut-être même, la torture. Mais pourquoi donc ? Pourquoi aurait-il fait ça ? Il n'avait jamais éprouvé de la pitié pour personne, encore moins pour elle, misérable Sang-de-Bourbe. Sûrement que s'il l'a gardait en vie, c'était pour la torturer lui-même à sa guise et ne pas la voir morte d'une autre main que la sienne. Oui, il s'agissait certainement de ça.
À nouveau, Hermione caressa son vêtement imprégné de sang. Quelqu'un l'avait aidée, c'était cer-tain. Cette même personne parviendrait-elle à la sortir de ce pétrin dans lequel elle était fourrée ?
Elle ignorait même combien de temps il lui restait. Que comptait-on faire d'elle ?
La guerre était finie, après tout. Voldemort était mort, tué par Harry Potter. Le château avait été en fête durant toute la journée et toute la nuit. Puis, tout le monde était allé se coucher un peu partout dans Poudlard, mélangé les uns aux autres. Adultes et enfants, Serpentard et Gryffondor, Serdaigle et Poufsouffle, elfes de maisons et sirènes, centaures et gobelins... Tous les survivants s'étaient ensuite endormis, profondément soulagés de la fin de la guerre, mais aussi éternellement tristes pour les morts.
Dès le lendemain, une cérémonie avait été organisée pour les combattants. Les sorciers des quatre coins du pays étaient venus rendre hommage à ceux qui s'étaient battus, et écouter Harry Potter, le Survivant, l'Élu, raconter son histoire. Il n'avait omis aucun détail, mais ne s'était pas attardé sur certains. Tous les combattants avaient été récompensés, les morts enterrés, les survivants soignés. Hermione n'aurait jamais cru vivre assez longtemps pour voir cela.
Mais voilà que, quelques semaines plus tard, alors que Kinsley Shaklebolt était devenu ministre de la Magie, les aurors qui chassaient les Mangemorts restés au service du défunt Seigneur des Ténèbres avaient annoncé une sorte de « revanche ». En effet, certains Mangemorts survivants, rendus fous de rage par la mort de Voldemort, décidaient de continuer de mener sa tâche à bien : ainsi, ils tuaient sans relâche, supprimant principalement ceux qu'ils pensaient comme inférieurs, créatures magiques, moldus et Sang-de-Bourbes en premier.
Hermione avait été traquée davantage encore que les autres, car elle avait contribué à la destruction du Seigneur des Ténèbres qui leur avait été si cher. Pendant de longues semaines, elle était par-venue à leur échapper, mais ils lui avaient tendu un piège et lui avaient mis la main dessus. Ainsi, elle avait tenté de s'enfuir, cependant, elle admettait que sans l'aide précieuse de Malefoy, même s'il comptait la tuer plus tard, elle n'aurait pas survécu.
Mais Malefoy avait toujours été un Mangemort, il s'en était même vanté à maintes reprises. Son éternelle voix sarcastique, son abominable sourire narquois, son horrible prétention et son insupportable égocentrisme faisaient de lui un être infect. Il ne pensait qu'à lui, était d'un égoïsme infernal. Tuer n'avait jamais été pour lui qu'un acte quotidien dans son éducation. Pas de doute, Hermione, qui pourtant avait déjà espéré qu'il change, savait désormais que l'impossible était irréalisable : Malefoy, plus que personne d'autre, en était la preuve vivante.
Elle demeura longtemps dans le noir, seule avec elle-même et ses sombres pensées. Plusieurs fois, le sommeil l'emporta. Elle sombra quelques heures dans l'inconscience à cause des blessures minimes qui lui restaient. Ayant perdu toute notion de temps, elle ne sut combien de temps elle dut supporter ces conditions fatigantes. Il lui semblait qu'une semaine s'était écoulée lorsque, enfin, elle entendit quelque chose.
Hermione sursauta et tourna brutalement la tête vers ce qui paraissait être l'origine du bruit. En plissant les yeux, elle distingua une petite lumière lointaine. La Gryffondor se redressa doucement, pour ne pas réveiller ses plaies. La lumière s'approcha lentement. Le cœur de la jeune lionne se mit à battre plus vite, son ventre se mit à gargouiller bruyamment, ce qui la fit réaliser qu'elle mourrait de faim.
Lorsque la lumière fut tout près, elle distingua un visage, séparé d'elle par... des barreaux. Elle était en prison ! Ou plutôt, dans un cachot de ce qui semblait être un immense sous-sol. Et si elle se trouvait tout simplement... dans le manoir des Malefoy ?
Le visage se situait à un ou deux mètres d'elle et la fixait intensément. À la lueur de la baguette magique que tenait le jeune homme, Hermione reconnut facilement l'air méprisant, les yeux gris et les cheveux blonds de Drago Malefoy.
- Tiens, Granger, c'est ta bouffe.
À travers les barreaux métalliques, il balança le contenu d'une assiette qui s'écrasa par terre. La Gryffondor baissa la tête pour tenter de discerner ce qui lui faisait office de nourriture : une espèce de gelée blanchâtre et un truc mou marron.
Hermione releva la tête vers ce visage qu'elle détestait tant et qui lui avait pourtant sauvé la vie. Hésitante, elle ne savait quelle attitude adopter. Le remercier ? Se taire ? Le fusiller du regard ? Lui cracher une insulte haineuse à la figure ?
Le Serpentard parut remarquer son trouble car il se mit à ricaner, comme d'habitude.
- Je sais bien que je t'ai sauvé la vie, Granger, mais tu devrais attendre avant de tomber amoureuse de moi : j'ai beau être un Dieu vivant, je reste quand même très simple.
Exaspérée, Hermione leva les yeux au ciel.
- Rien ne te changera, Malefoy. Toujours aussi prétentieux, toujours d'un humour aussi désolant. Je ne vois pas à quoi je m'attendais.
Ce dernier eut son éternel sourire narquois.
- Je te souhaite bien du plaisir, Granger, à moisir seule dans ta cellule avec, pour seule compagnie, ton insupportable caractère de miss je-sais-tout.
Avant que la jeune fille n'ait pu répliquer, il tourna les talons. Hermione le regarda s'éloigner, les sourcils froncés. Décidément, ce Serpentard la surprendrait toujours.
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Le gelée blanchâtre s'avéra être en fait de la purée et le truc marron une cuisse de poulet froide. Bien qu'il ne s'agisse pas d'un festin de roi, Hermione mangea tout jusqu'à la dernière bouchée. Même rassasiée, son estomac continua à faire des siennes, mais au moins, elle avait un peu apaisé sa faim pour quelques heures. Le seul problème était qu'elle mourrait de soif. Évidemment, Malefoy n'avait pas pensé à apporter de l'eau.
Ses blessures lui faisaient encore un peu mal, cependant, elle parvenait à bouger, bien que ce fut inutile dans l'obscurité la plus complète. Mais la jeune Gryffondor était rassurée : dans les cachots, le noir n'était pas dû à un sortilège, mais à une simple absence de lumière ; rien à voir avec l'incantation proférée dans la forêt. Là, au moins, on ne cherchait pas à la piéger, juste à la faire perdre la tête jusqu'à ce qu'elle devienne complètement folle.
Mais était-il dans les gènes d'un Gryffondor de se laisser abattre ? Bien sûr que non. Pour rien au monde Hermione ne renoncerait. Elle savait que sa survie ne dépendait plus désormais de sa capacité à rester en vie tant de temps, ce qu'elle aurait fait le plus longtemps possible. Non, dorénavant, le sort de son avenir tout entier était cruellement déposé au creux des mains de son pire ennemi de toujours, qui se trouvait hélas être cet horrible Mangemort de Drago Malefoy.
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