Résumé : En 1933, Isabella et Rosalie ne sont que des humaines déchirées entre l'amour brûlant et intense qu'elles se partagent et les devoirs qui leur incombent d'endosser. Puis un terrible événement les amène à être séparées. Et alors que tout semble vouloir les garder séparées, est-ce que leur amour sera assez fort pour triompher de tout, et même de l'éternité ?
Disclaimer : L'univers de S. Meyer ne m'appartient pas.
Couple : Isabella Swan x Rosalie Hale Cullen
Rating : M
N/A (MAJ 2021) : Je dois vous avouer que je suis assez nerveuse de vous partager la réécriture de cette histoire. Évidemment, comme je l'ai indiqué dans la MAJ, j'ai gardé les principales lignes directives de l'histoire et les premiers chapitres restent assez fidèles aux originaux.
C'est peut-être un sentiment personnel, mais quand on se lance dans la réécriture d'une histoire, on veut tellement bien faire, c'est-à-dire parfaire au maximum notre histoire au point d'en devenir maniaque, qu'on se met à repousser inlassablement sa publication. Mais enfin, il faut bien se jeter à l'eau, un jour ou l'autre. Alors, voici la réécriture de Pour l'éternité.
Bonne lecture.
Pour l'éternité
Prologue
PDV Isabella
1933, Rochester ( New York )
Rosalie était vêtue de sa robe de mariée.
Isabella n'arrivait pas à détacher son regard d'elle, émerveillée par sa beauté presque inhumaine. Sa meilleure amie était la plus belle personne – homme et femme confondus – qu'elle avait jamais vu.
Celle-ci ne semblait pas consciente de l'effet qu'elle faisait à Isabella. Elle se tenait sur une petite estrade et face à un grand miroir à pied. Elle passa une main sur le flanc de sa robe blanche et esquissa un sourire satisfait. Une domestique s'affairait à parfaire les derniers détails de sa robe autour d'elle, une épingle dans la bouche.
« Comment me trouves-tu ? » demanda Rosalie en tournoyant dans sa robe pour lui faire face.
Isabella cligna des yeux, encore une fois frappée par sa beauté. Son aura lui était tellement attirante qu'elle avait du mal à ne pas vouloir être toujours plus proche d'elle.
Isabella lui sourit.
« Tu es... époustouflante, Rosalie. Comme toujours » lui répondit-elle doucement.
Rosalie inclina la tête, touchée par ses mots. Isabella aurait pu jurer voir ses joues se teinter de rose si elle ne s'était pas retournée à ce moment-là pour se se remettre à contempler son reflet. Elle pressa ses mains devant elle, croisa le regard silencieux d'Isabella à travers le miroir et se tourna vers sa domestique.
« Laissez-nous un moment, s'il vous plaît. Je dois parler à mon amie ».
La domestique hocha de la tête avec docilité et quitta la pièce en refermant la porte derrière-elle. Les deux jeunes femmes se détendirent dès qu'elles se retrouvèrent enfin seules. Rosalie descendit gracieusement l'estrade et se dirigea vers Isabella.
« Qu'est-ce qui ne va pas ? » s'enquit-elle.
Isabella fut surprise par la question, et encore plus par le fait que son amie avait pu réussir à déceler que son comportement était différent de d'habitude. Elle se força à lui offrir un sourire crispé.
« Rien. Tout est parfait. Royce est un vraiment bon parti ».
Rosalie fronça les sourcils, semblant peu convaincue par ses mots sans réelle conviction. Elle la fixa avec un regard d'autant plus inquisiteur et intense. Isabella ne tarda pas à s'agiter sous ce regard troublant. Elle avait toujours été faible face à Rosalie.
« Ne me mens pas. Tu sais que j'ai horreur de ça. Dis-moi ce qui ne va pas. C'est encore à cause de lui, n'est-ce pas ? » devina-t-elle facilement.
Rosalie posa ses mains gantées sur les avant-bras d'Isabella et les serra doucement comme pour l'inciter à lui dire la vérité. Isabella sentit sa volonté faiblir face au regard inflexible de Rosalie et à ses mains posées sur ses bras. Elle ne put s'empêcher de se raidir à l'évocation du fiancé de sa meilleure amie. Elle dû presque se faire violence pour ne pas l'insulter ouvertement.
« Tout va bien. Arrête de te faire du souci pour rien. Ta mère risque de faire une syncope si elle voit des cheveux blancs apparaître sur ta tête » essaya-t-elle de plaisanter pour détourner le sujet.
Rosalie la fixa avec un éclat désapprobateur dans les yeux.
« Je ne reprendrai pas mon essayage tant que je ne saurai pas ce qui te trouble, Isabella » l'avertit-elle fermement.
Isabella déglutit difficilement.
C'était risqué. Elle ne savait pas si Rosalie bluffait ou si elle était vraiment prête à prendre le risque de s'attirer le courroux de bon nombre de personnes, et surtout de la personne qui en serait la plus affectée, c'est-à-dire son fiancé, mais elle affichait un air mortellement sérieux en cet instant.
« Certaines personnes risquent de s'offenser d'un tel retard » lui fit-elle remarquer.
« Je m'en fiche » lui répondit-elle sur un ton catégorique. Isabella tressaillit et la dévisagea « Le mariage peut attendre. Dis-moi ce qui ne va pas, maintenant. Ma patience a des limites et je n'hésiterai pas à employer les grands moyens pour obtenir ce que je veux » termina Rosalie en la fixant avec une lueur de défi.
Isabella hésita longuement avant de finir par céder.
« Tu mérites mieux que ça » marmonna-t-elle, les yeux fixés sur le sol.
Rosalie fronça les sourcils, insatisfaite de cette réponse. Elle se rapprocha de sa meilleure amie, enroula ses doigts gantés autour de son menton et le releva doucement. Isabella se raidit mais ne put s'empêcher de se perdre dans la contemplation des beaux yeux de Rosalie.
« Parle plus fort et ne te cache pas quand tu parles. J'aime voir tes yeux » lui dit-elle doucement.
Isabella rougit confusément, tenta de détourner la tête avant de se rappeler de la présence des doigts de Rosalie et laissa échapper un soupir désemparé.
Isabella détestait Royce.
Pas simplement parce qu'il allait la priver de sa meilleure amie mais aussi parce que c'était une mauvaise personne. Il était trop imbu de sa personne, possessif à outrance, et devenait agressif lorsqu'il buvait trop – il buvait toujours trop.
Mais son opinion avait peu d'importance. Rosalie et Royce allaient se marier, peu importait qu'il était une mauvaise personne ou non. Tout avait déjà été organisé.
Les doigts de Rosalie se resserrèrent autour de son menton. Isabella sortit de ses pensées et la contempla en silence. Rosalie la fixait avec un mélange d'impatience et d'inquiétude.
Isabella finit par craquer.
« Royce King II est un bon parti mais il n'est pas fait pour toi. Tu mérites amplement mieux que lui » déclara-t-elle.
C'était égoïste. Elle le savait et se détestait de l'être autant. Mais elle n'avait jamais pu mentir à sa meilleure amie. Et elle n'allait pas commencer aujourd'hui. Elle ne faisait qu'énoncer une stricte vérité, après tout.
Rosalie lui jeta un regard consterné.
« C'est le meilleur parti de la ville. Ce sera l'homme le plus fortuné une fois qu'il aura pris la relève de son père. C'est l'homme qu'on a choisi de me faire épouser. C'est l'homme qui sera… le père de mes enfants- ».
Isabella tressaillit violemment et se recula brusquement.
« J'en suis bien consciente, crois-moi » répondit-elle sèchement « Mais tu m'as demandé de te dire la vérité, alors je te la donne : tu mérites qu'on te traite comme une reine. Tu mérites qu'on te traite comme la personne incroyable et unique que tu- ».
« Tais-toi ! » cria presque Rosalie.
Isabella frémit et lui jeta un regard interdit. Elle la scruta un instant et se rendit compte que ses mots avaient impacté Rosalie bien plus qu'elle ne l'avait pensé. Sa meilleure amie avait le souffle court et précipité, son regard brillait d'émotions contradictoires. Ses mains étaient pressées contre son ventre et tremblaient.
Isabella ouvrit la bouche et la referma sans mot.
« Tu n'as pas le droit de faire ça. Pas maintenant ! » reprit Rosalie en lui adressant un regard de reproche.
Isabella contracta les mâchoires.
« Il est temps pour moi de me retirer de cet… essayage. Je dois aller retrouver Robert de toute façon » expliqua-t-elle avec un lourd soupir.
Elle attrapa son manteau, ses gants et se retourna vers la porte avec l'intention de quitter la pièce. Mais avant cela, Rosalie l'attrapa par la taille, lui coupant le souffle par la même occasion et l'attira vers l'arrière. Un frisson intense la traversa au contact de Rosalie. Isabella manqua de faire tomber ses effets personnels.
Rosalie enserra fermement sa taille et pressa sa tête contre la sienne. Sa bouche survola dangereusement son oreille.
Isabella oublia de respirer.
« Attends… Ne pars pas comme ça. Je suis désolée de m'être emportée contre toi. C'était injuste et immature. Pardonne-moi » lui murmura-t-elle.
La voix de Rosalie était douce et suave. Enivrante au possible. Bien des armées auraient pu se lever et se battre pour une voix pareille. En tout cas, Isabella aurait été la première à le faire.
Isabella eut presque un sourire sardonique.
Rosalie était honnête et franche mais elle n'était pas totalement dénué de malice. Elle savait qu'elle faisait usage de son charme pour la faire faiblir. Elle n'avait jamais eu aucun scrupule à user de son charme pour l'attendrir. C'était injuste mais qu'est-ce qu'il ne l'était pas ?
Le silence s'éternisa dans la pièce.
Bella hésita à céder.
Elle était tellement fatiguée par les sentiments conflictuels qu'elle ressentait. Elle s'en voulait d'être aussi faible, elle en voulait à Rosalie d'avoir accepté la demande en mariage de Royce – bien qu'elle était consciente que Rosalie était autant impuissante qu'elle – et elle en voulait encore plus à Royce de lui retirer la personne qui comptait le plus à ses yeux.
Plus elle hésitait, plus elle sentait sa volonté faiblir à mesure qu'elle fondait dans l'étreinte chaleureuse de Rosalie. C'était une torture terriblement douce qu'elle encaissait sans broncher depuis des années maintenant. Mais ces derniers temps, ces douces étreintes avaient un goût terriblement amer. Surtout lorsqu'elle se rappelait que ce corps qui était avidement collé au sien appartiendrait bientôt à Royce.
Isabella en voulait au monde entier, à leurs parents, à leurs amis, à leur société. C'était à cause d'eux si elle était obligée de taire ses sentiments. C'était à cause d'eux si elle devait les endurer dans une souffrance muette et inconsolable. C'était à cause d'eux si elle ne pouvait pas être heureuse.
« Bella… » murmura Rosalie.
Isabella sentit ses dernières réticences fondre en entendant son surnom d'enfance. Le souffle chaud de Rosalie chatouilla son cou sensible, lui tirant des frissons irrépréhensibles. Rosalie n'avait plus qu'à se pencher pour l'embrasser sur le cou. Isabella mordilla sa langue pour se retenir de la supplier de le faire.
« Il faut que j'y aille, Rosalie » réussit-elle à articuler cependant.
Rosalie continua de la serrer contre elle.
« Je ne veux pas que tu partes en étant en colère contre moi » marmonna-t-elle, le visage à moitié enfoui dans son cou.
Isabella déglutit difficilement.
« Je ne suis pas en colère contre toi. Je suis juste contrariée et fatiguée, mais ce n'est pas de ta faute » s'empressa-t-elle de la rassurer. Un léger silence se fit. Rosalie resta encore immobile contre elle. Isabella hésita un court instant avant de reprendre : « Je viendrai te voir ce soir. Nous pourrions aller contempler le coucher de soleil comme nous avions l'habitude de le faire avant, ça te plairait ? ».
L'emprise de Rosalie se desserra légèrement. Isabella en profita pour se retourner vers sa meilleure amie. Elle lui offrit un sourire doux qui se flétrit à la vue de l'expression inquiète de Rosalie.
« Qu'y a-t-il ? ».
« Je ne suis pas sûre que ce soit une bonne idée. Si mes parents ou Royce s'aperçoivent que j'ai disparu, ils- ».
« Ils n'en sauront rien » la coupa-t-elle avec confiance avant de poursuivre : « Oublie-les pendant un instant. Ça fait si longtemps que nous n'avons pas passées une soirée ensemble. Et ce sera probablement la dernière fois avant que Royce nous force à rester à l'écart l'une de l'autre ».
Rosalie se raidit et s'empara brusquement de son visage. Isabella écarquilla les yeux et lui lança un regard paniqué. Le souffle chaud de Rosalie effleura sa bouche. Elle frissonna intensément et son esprit se vida complètement. Le regard violet et magnétique de Rosalie se planta fermement dans le sien.
« Mari ou pas, Royce ne pourra jamais m'empêcher de te voir. Il pourra m'enfermer dans le haut d'une tour que je trouverai toujours le moyen de te rejoindre. Je ne le laisserai pas t'éloigner de moi » lui jura-t-elle avec férocité.
Le temps sembla s'arrêter autour d'elles. Elles se fixèrent intensément, jetant des regards vifs et envieux à leurs lèvres. Isabella déglutit à nouveau, se lécha les lèvres, sentit son cœur s'emballer en remarquant les yeux de Rosalie se dilater.
« Ros- ».
La porte s'ouvrit brusquement.
« Madem-Oh » haleta la domestique avant de se figer-net, la main encore enroulée autour de la poignet de la porte.
Rosalie recula comme si elle avait été brûlé, le regard paniqué. Elles n'eurent même pas le temps de justifier leur position compromettante. La domestique s'empourpra et tourna les talons pour ressortir de la pièce. Isabella se retourna vers Rosalie, redoutant sa réaction.
« Il faut que je la rattrape pour lui expliquer que c'est pas ce qu'elle a cru voir » bégaya-t-elle, confuse.
Isabella hocha de la tête avec compréhension, les mains crispées autour de ses effets personnels. Elle lui offrit un triste sourire.
« Je comprends. A ce soir. Je t'attendrai sous ta fenêtre ».
Rosalie rougit légèrement en passant à coté d'elle et se précipita à la poursuite de sa domestique. Isabella soupira lourdement, enfila son manteau et ses gants et sortit à son tour.
Robert était un jeune homme du même âge qu'Isabella. Ils se connaissaient depuis le berceau et avaient grandis ensemble. Elle le considérait comme son ami le plus proche.
Il possédait un charisme indéniable. Il avait un corps élancé, des cheveux blonds salés coupés court, des yeux vers rieurs et vifs et un adorable sourire à fossettes. Il portait une balafre sur la joue, l'un des stigmates de l'accident de voiture dont il avait gardé. Sa mère n'avait pas eu la même chance : elle était morte sur le coup. Après ce tragique accident, son père s'était plongé corps et âme dans son travail. Il était un médecin très apprécié de la ville bien qu'il était de plus en plus talonné de près par le médecin qui venait de s'installer en ville avec sa femme et son fils. Un médecin au nom de Carlisle Cullen.
Il était également l'homme qu'elle était destinée à épouser dans deux ans. Bien qu'elle aurait souhaité pouvoir choisir librement sa destinée, elle savait qu'elle avait de la chance d'être tombée sur un homme aussi patient et bienveillant que lui.
Tout le monde n'avait pas eut cette chance…
« Tu devrais t'éloigner d'elle. Je ne dis pas ça par jalousie ou par possessivité. Mais j'ai bien peur que vous vous soyez trop rapprochées l'une de l'autre. Or, Rosalie est sur le point de commencer sa vie de femme et il serait imprudent de continuer à entretenir une relation aussi… fusionnelle » l'avertit Robert avec une prudence qui le caractérisait bien.
Isabella lui jeta un regard renfrogné.
Ils étaient en train de se promener dans un parc de la ville. Elle avait sa main posée sur son biceps. Quelques enfants jouaient sur l'herbe sous la surveillance des nourricières. Des dames se promenaient aussi pour échanger les derniers ragots de la ville, le visage à moitié caché par leur ombrelle en dentelle.
« Ce n'est pas aussi simple, Robert. Je… J'ai besoin d'elle dans ma vie. C'est ma meilleure amie » soupira-t-elle.
Robert soupira à son tour.
« J'en suis bien conscient. J'ai grandi avec vous deux » lui rappela-t-il avant de reprendre : « Mais je pense qu'il serait sage pour vous deux de vous éloigner un certain temps et de mettre en place des limites. Vous ne ferez que vous faire encore plus de mal en restant aussi proches. Et Royce n'aura aucun scrupule à vous séparer. Je dis ça pour votre bien ».
Isabella pinça ses lèvres.
Le visage suffisant et hautain de Royce King II s'imposa dans son esprit, lui rappelant son impuissance à trouver une solution à leur situation. Elle n'aurait jamais crû possible de pouvoir haïr autant une personne. Ils s'étaient rencontrés lors d'une soirée caritative et elle avait aussitôt su en son fort intérieur qu'il ne repartirait pas de sitôt de sa vie. Quelques semaines plus tard, elle avait appris qu'il s'était fiancé à Rosalie. Le monde d'Isabella avait alors volé en éclats.
Isabella secoua de la tête.
« Je verrais ce que je peux faire ».
Robert lui sourit, soulagé et surpris d'avoir réussi à lui instiller un peu de raison. Il tapota gentiment sa main posée sur son biceps.
« Et moi qui pensais que tu étais une cause perdue… Il reste peut-être un peu d'espoir finalement » se moqua-t-il légèrement.
Isabella leva les yeux au ciel et lui donna un coup de hanche. Robert prit aussitôt un air indigné.
« Quelles manières désobligeantes, mademoiselle ! Ce n'est pas digne d'une dame de votre rang ! Reprenez-vous donc ! » la châtia-t-il, un éclat de malice dans les yeux.
Isabella pouffa de rire.
« Tu imites tellement bien ma mère que c'en est presque effrayant. Pas étonnant qu'elle t'apprécie autant » ricana-t-elle, s'autorisant à profiter d'un moment de légèreté après les semaines remplies de tension qu'elle avait traversée.
« En parlant de ta chère et splendide mère… » reprit-il avec un sourire complice « La dernière fois que je l'ai vu, elle n'a pas arrêté de complimenter Rosalie et ses bonnes manières. Je vais finir par devenir jaloux ».
Isabella leva les yeux au ciel.
« Ma mère est obsédée par Rosalie. Je suis prête à parier qu'elle aurait vendu maison et mari pour avoir une fille aussi parfaite qu'elle. C'est à peine si elle se souvient qu'elle a déjà une fille » renifla-t-elle, l'air dédaigneux.
« Oh, pauvre Isabella… Personne ne te mérite décidément » se moqua Robert en la bousculant.
Isabella lui tira puérilement la langue. Robert se contenta de rire, amusé par ses manières enfantines alors que les dames qui les dépassaient leur jetaient des regards désapprobateurs. Il jeta un bref regard à son montre et grimaça en voyant l'heure indiquée.
« Mince… Je suis en retard. Je devais aller chercher mon père à son cabinet pour aller déjeuner avec lui en ville » expliqua-t-il.
Isabella lui offrit un regard compatissant.
« Tu ferais mieux de te dépêcher de partir. Ton père risque de ne pas avoir le temps de manger si tu arrives trop en retard » lui fit-elle remarquer.
Robert hocha de la tête et s'élança vers la sortie du parc avant de faire brusquement demi-tour. Il revint en trottinant vers elle. Isabella lui jeta un regard curieux.
Robert lui attrapa la main et la baisa légèrement.
« Soyez sage jusqu'à mon retour, gente dame » lui dit-il avec malice.
« Je ferai de mon mieux » soupira-t-elle dramatiquement.
Il repartit avec un éclat de rire sous les regards toujours désapprobateurs des passants. Isabella se racla la gorge et s'empressa de partir en s'efforçant de garder une démarche nonchalante et digne.
