Chers lecteurs,
SORRY.
Que je vous explique. Nictocris est ma référente en nunucherie. Or, dans ce chapitre, j'avais VRAIMENT besoin de son aide (pour 7 lignes je pense) (et quelles lignes). Or (de nouveau) elle travaille beaucoup ces temps-ci (oui, ça paraît être une excuse idéale, c'est toujours la même, Nicto travaille, mais bon, hein, on a tous les excuses qu'on peut). Donc elle n'a pu corriger ce chapitre que maintenant.
Donc avis à tous : je suis toujours en vie, en un seul morceau (même si j'ai chaud et que je râle). La suite dès que j'écris.
Portez-vous bien, nourrissez vos vaches apprivoisées avec des bananes et des gousses de vanille pour avoir du milk-shake quand vous trairez, à bientôt,
Al
PS : Réponses aux lecteurs anonymes (ça fait très club d'alcoolo)
Hellfest le Guest : tout va bien. à très vite aussi (enfin j'espère) (pour l'instant j'ai 4 lignes) merci pour ton commentaire !
Asphodele : je suis bourreau professionnel (BTS torture + 2 ans de formation complémentaire en littéro-toxicomanie avancée). voici donc la suite. CONTRE LES DROGUES NOUS POUVONS TOUS AGIR. merci pour ton comm !
« Blaise Zabini, voulez-vous prendre Pansy Parkinson pour épouse, de l'aimer et de la chérir jusqu'à ce que la mort vous sépare ?
- Oui.
- De ne pas divorcer ?
- Oui.
- De vous plier à tout ce qu'elle désire ? »
Zabini se tourna vers sa femme :
« T'as vraiment fait rajouter ça dans le discours du mage ?
- Je suis enceinte. J'ai tous les droits.
- Cette mauvaise foi… Tiens, ça me donne envie de divorcer.
- Trop tard, tu viens de promettre de ne plus divorcer. »
Harry sentit à côté de lui Drago rire sous cape.
Contre toute attente, la soirée avait bien commencé. Harry avait été photographié seul face au mur du fond et les journalistes, une fois qu'ils avaient été renvoyés dans leurs cordes quand ils avaient demandé comment Harry Potter pouvait se trouver au mariage de Zabini et Parkinson, anciens ennemis d'école (la réponse « Qui suis-je pour refuser de leur faire un coup de pub ? » en avait surpris plus d'un), l'avaient laissé tranquille. Harry avait profité du déplacement de populations dans la grand-salle où devait se tenir la cérémonie pour s'asseoir à côté de Drago et lui écrabouiller joyeusement le pied. On pouvait reconnaître à Drago son flegme olympien : il n'avait pas bronché alors qu'Harry n'y était pas allé de main morte.
Et voilà que, sous le crépitement des flashes des journalistes, Pansy Parkinson et Blaise Zabini échangeaient pour la cinquième et probablement dernière fois leurs vœux de fidélité, amour et sincérité.
Harry entendit un long reniflement à sa droite. Il tourna la tête :
« Ben ça alors, Drago, tu pleures ? C'est le mariage de tes potes qui te fait cet effet là ?
- Pas du tout. C'est à cause de ton pied qui m'a écrasé les orteils, renifla Drago.
- C'est ça c'est ça… »
Harry avait bien envie de se moquer de lui, mais il fallait avouer que Parkinson de nouveau Zabini rayonnait et que Zabini avait l'air plus heureux que si l'Angleterre avait gagné au Mondial de Quidditch. Ils étaient mignons. Pas de là à pleurer, hein. Mais bon, mignons quand même.
« T'as pas un mouchoir ?, lui demanda Drago en essayant de renifler avec grâce.
- Si, j'en ai. Et tu le sais très bien, c'est toi qui m'as demandé d'en apporter. Tu as dû te douter que je t'écraserai le pied… »
Harry fouilla dans sa bourse en peau de moke et en sortit son paquet de Kleenex. Il connaissait suffisamment Drago pour comprendre que celui avait dû prévoir qu'il pleurerait : si ça se trouve, il chialait à chaque mariage, ce grand sentimental.
Et c'était encore à Harry de prévoir et porter des trucs pour lui.
« En gros… Si j'ai bien compris…, recommença Harry alors que l'elfe pianiste commençait une sérénade sous les applaudissements des invités, tu m'as invité pour éviter que Parkinson…
- Nouvellement Zabini.
- Parkinson te tue et pour te fournir en mouchoirs en papier. J'ai bon ?
- Entre autres.
- Je suis ton garde du corps ?
- Mmmm… » répondit Drago avec distinction en s'essuyant les larmes au coin des yeux.
Drago n'avait pas envie de reconnaître qu'il comptait sur Harry. Quel couillon.
« Finalement, tu considères que je suis un bon Auror…
- T'emballe pas, c'est pas pour tes capacités de chasseur de mage noir que j'ai besoin de toi. »
Quel con. Mais vraiment, quel con.
« Je voulais surtout ne pas me faire chier comme un rat mort pendant le dîner. La dernière fois, Pansy m'a placé à côté de sa grand-tante et j'ai passé toute la soirée à déblatérer sur l'arthrose et les problèmes urinaires dus à l'âge. »
Harry gronda :
« Je suis ton bouche-trou. »
Drago sourit :
« On peut dire ça comme ça. »
Il glapit quand Harry lui écrasa l'autre pied :
« Potter ! Mais t'es susceptible, ma parole ! Tu supportes pas une petite blague ?
- Réflexe d'attrapeur. J'ai pas réfléchi.
- Tu réfléchis pas souvent, dis-moi…
- Ta gueule.
- Langage, corrigea Drago automatiquement. Faut que je puisse danser avec la mariée, tout à l'heure !, reprit-il en râlant. T'as pas envie que je danse, c'est ça ? »
Harry ne l'aurait reconnu devant personne, mais là, il jubilait.
« Je vois pas pourquoi t'aurais envie de danser avec une fille qui a essayé de t'empoisonner. »
Drago soupira :
« Écoute… C'est compliqué.
- Quoi ? »
Ils durent se taire au vu du regard incendiaire de Parkinson alors qu'elle remontait l'allée sous les vivats des invités. Harry se joignit aux applaudissements avec enthousiasme.
Il reprit sa diatribe alors que tous les invités prenaient le cocktail. Zabini était passé les voir et leur avait annoncé que les journalistes allaient bientôt déserter, pour le plus grand plaisir d'Harry.
« Donc… Tu m'emmènes au mariage de Parkinson et Zabini après m'avoir snobé pendant deux semaines ?
- Je ne t'ai pas snobé, j'ai dû m'occuper de Pansy. Et clairement je ne pouvais pas m'occuper de vous deux en même temps. Elle m'aurait tué. Viens, on va se prendre un punch. »
Harry le suivit de mauvaise grâce jusqu'au saladier de punch qui trônait sur une immense table couverte de petits fours et de verres propres. Drago renifla le liquide :
« T'as pris une louche ?
- Ouais… »
Harry sortit la louche de sa bourse et la tendit à Drago qui se fendit d'une explication :
« À son deuxième mariage, Pansy a essayé de m'empoisonner en utilisant une louche à reconnaissance individuelle. La louche devait relâcher le poison dans le verre uniquement si elle reconnaissait mes empreintes digitales.
- Ton amie est folle, déclara Harry.
- Pas du tout, corrigea Drago, elle a au contraire longuement réfléchi pour ne pas empoisonner tout le monde. Au fond, elle est altruiste.
- Elle a vraiment voulu te tuer ! C'est même pas un accident !
- Tu comprends mieux pourquoi elle a eu la priorité ces deux dernières semaines. »
Harry était furieux de ne pas réussir à s'énerver contre Drago : ce dernier réussissait à ramener l'attention sur lui sans aucun scrupule et empêchait Harry de se concentrer sur ce qu'il voulait lui reprocher. D'un autre côté, il était touchant en commentant les écarts de conduite de son amie : il prenait ses précautions mais n'avait pas l'air de lui en vouloir.
Drago regardait les petits-fours d'un œil envieux.
« Tu n'en veux pas ?
- Je ne sais pas. Peut-être qu'ils sont empoisonnés…
- Parkinson aurait une raison de t'en vouloir ? Parce que moi, oui. »
Drago soupira :
« Potter… J'espère que tu n'es pas assez retors pour avoir préparé un attentat contre ma personne avec Pansy.
- Je te rappelle que j'avais toutes les qualités requises pour être un Serpentard.
- Par toi-même ! Je ne vais plus oser toucher à quoi que ce soit ce soir ! »
Drago surjouait tellement qu'Harry ne put s'empêcher de rire.
« C'est si régulier que ça, ses empoisonnements ?
- Premier mariage, commença Drago, elle a ajouté des noix de Tapiocajou dans la pâte du vacherin. Je suis allergique. Heureusement pour moi, j'ai trébuché en faisant mon discours et le vacherin s'est effondré sur sa robe de mariée. Immangeable. »
Ouh là. Harry ignorait que l'amitié entre Serpentard était aussi véritable.
« Deuxième mariage, la louche a empoisonné mon punch : je m'en suis rendu compte en versant mon verre sur les fleurs : toutes ont flétri en un clin d'œil. J'ai fait de même avec le champagne, et j'ai eu bien raison ; toutes mes boissons avaient été empoisonnées. J'ai arrosé toutes les plantes de la pièce. Pansy était furieuse que sa déco en prenne un coup. Sur toutes les photos, les fleurs étaient fanées. »
Ainsi, à chaque mariage, il était de bon ton d'essayer de tuer les invités ? Et Parkinson retentait le coup la fois d'après ?
« Troisième mariage, ma flûte de champagne a explosé. Heureusement, j'ai de bons réflexes : je l'ai jetée en l'air. Malheureusement, elle a heurté le lustre en cristal de la salle de réception. On a passé le reste de la soirée éclairés par les baguettes des invités et Pansy a perdu sa caution. Elle était furax.
- On n'en est qu'au troisième mariage.
- Oui. Au quatrième, y a eu deux trucs. La boule à facettes s'est détachée du plafond au moment où je dansais en dessous avec Astoria. C'est à elle que je dois d'être toujours en vie : elle a donné un grand coup de chaise dans la boule à facettes et l'a envoyée dehors. Elle a explosé un vitrail immense qui datait du XVe siècle. On a dû s'y mettre à quatre pour le réparer après.
- Ton ex femme a dû être un batteur redoutable à l'école…
- Ouais. Je crois que c'est pour ça que je l'ai épousée.
- Et le deuxième truc ?
- Le pire. Mes réflexes s'émoussent : j'ai failli ne pas voir l'hippogriffe qu'elle a lâché sous la tente où on était réunis. Je déteste ces bestioles. C'était en plein été, il faisait atrocement chaud, j'avais un peu trop bu. J'ai appris plus tard qu'elle avait fomenté son coup bien longtemps auparavant : un bébé hippogriffe n'est pas un animal que tu peux… cacher, tu vois ce que je veux dire ? Elle a attendu que je m'éloigne de la tente pour aller aux toilettes et a lâché la bête.
- Elle n'était pas sur la piste ?, demanda Harry en observant Parkinson danser avec son mari.
- Polynectar. »
Harry était déjà toute ouïe aux conneries de Drago, mais cette fois ça allait trop loin. La production et l'utilisation de Polynectar était toujours très encadrée : ses réflexes d'Auror s'étaient réveillés. Il ignorait quel métier exerçait Parkinson, mais il était quasiment certain de ne pas avoir vu son nom sur les listes des personnes autorisées à utiliser du Polynectar régulièrement.
« Les gars…, les interrompit Nott. Ça va être le moment de faire des discours.
- Chouette. » commenta Drago avec l'air dépassé.
Harry ricana et le suivit quand Nott et lui retournèrent vers les mariés qui étaient revenus s'asseoir à leur table. Drago s'approcha de Parkinson. Harry, en voyant l'étincelle vicelarde qui avait apparu dans ses yeux, se promit de veiller à ce qu'il n'arrive rien à Drago. Lui-même avait reconnu que ses réflexes s'émoussaient.
« Tu l'aimes bien, pas vrai ? »
Harry se tourna vers Nott.
« Euh…
- Lui t'aime bien, je le sais. »
Eh bien ! Pour un homme qui ne lui avait jamais vraiment adressé la parole, Nott était fort loquace. Harry décida de repartir sur un autre sujet avant que Nott insiste pour en savoir plus sur ses sentiments.
« Drago m'a raconté. Tous les mariages Serpentard c'est ce genre de merde ?
- Non. Pansy et Drago se sont promis de se faire les pires vacheries à leur mariage. À l'époque, ils sortaient ensemble, et on pensait qu'ils finiraient par s'épouser. Ça nous a semblé inoffensif et plutôt marrant. On n'avait pas prévu non plus que Pansy se marierait cinq fois. »
Drago et Parkinson étaient donc sortis ensemble. C'était étonnant que Drago n'en ait jamais parlé à Harry, mais ça pouvait expliquer que Parkinson soit toujours déraisonnable dans ses attaques.
« Drago a essayé d'attenter à la vie de Parkinson lors de son mariage ?
- Ouais. Il l'a enfermée dans les toilettes des filles et a lâché des lutins de Cornouailles sur elle. »
Vicieux, en effet.
« C'est peut-être pour ça qu'elle ne t'aime pas. Elle ne veut pas que Drago se remarie avec toi. »
Cette fois, Harry s'étouffa avec son verre. Nott le regardait par en dessous, moqueur. Il se foutait ouvertement de lui. Harry commençait à en avoir sa claque de se faire humilier par les amis de Drago.
« T'es vachement drôle, Nott, réussit-il à coasser au bout de quelques secondes d'une toux intense.
- Je sais. »
Et d'affronter leurs egos surdimensionnés.
Les applaudissements qui éclatèrent firent comprendre à Harry que le discours de Drago était terminé et qu'il n'avait absolument rien écouté. Drago revint vers lui :
« Alors ?
- Quoi ?
- Mon discours. T'en as pensé quoi ? »
Harry entendit le rire discret de Nott à sa droite. Il haussa les épaules :
« Pas mal.
- Tu n'as rien écouté, grommela Drago en inclinant la tête de côté.
- Non, reconnut Harry. Mais je refuse de t'épouser si c'est juste pour avoir une bonne excuse pour tenter de tuer Parkinson.
- Je vois que tu m'ignores mais que tu es attentif aux stupides ragots que Théo fait courir sur moi. »
Cette fois, Nott riait franchement. Harry reprit en essayant de rester sérieux :
« C'est vraiment dommage que tu n'aies que deux pieds.
- Je vois. »
Drago saisit Harry par le bras et l'entraîna avec lui vers la piste de danse.
« Non non non ! Je ne veux pas danser avec toi !
- Les journalistes sont partis, chochotte ! Et t'inquiète pas, je tiens à conserver mes orteils. »
Ils traversèrent la piste et aboutirent, au bout de deux couloirs, dans les cuisines en pleine ébullition. L'apéritif était en passe d'être terminé : les elfes grouillaient de partout, préparant des assiettes et s'exclamant fortement. Drago poussa Harry vers la porte qui donnait dans la cour et, une fois les battants refermés et les bruits assourdis, rendus seuls et à eux mêmes, ils profitèrent du calme qui les environnait.
Drago soupira lourdement :
« J'ai vraiment eu peur.
- Quoi ?
- Je crains pour ma vie, je t'ai dit. Pansy veut ma mort. C'est son dernier mariage, j'ai peur qu'elle veuille faire son plus beau coup. Et nous n'en sommes qu'à l'apéritif !
- Je te protégerai.
- Tu ferais ça pour moi ? »
Les yeux de Drago étaient pensifs. Harry était sûr d'y lire autre chose, mais il évitait de trop le fixer : il avait peur d'oublier qu'il était en colère contre lui et… d'ailleurs, que lui reprochait-il, déjà ? De le traîner à un mariage parce qu'il avait peur de mourir ? De lui avoir permis de dépasser ses préjugés en le forçant à discuter avec Zabini, Nott et Parkinson ? D'avoir dégusté les meilleurs petits-fours de sa vie ?
« Bien sûr. J'aime pas les cimetières.
- Je suis flatté de savoir que tu voudrais venir sur ma tombe.
- Je te préfère vivant. »
Drago ricana :
« Moi aussi. »
Il rejeta la tête en arrière, l'appuya un court instant contre le mur derrière lui. Harry l'observait du coin de l'œil, essayant de deviner ce à quoi il pensait. Drago finit par sentir son regard posé sur lui et rouvrit les yeux pour le regarder franchement.
« Quoi ? »
Et là, dans ce calme absolument pas prévu, Harry fit quelque chose d'absolument pas prévu non plus. Quand il y réfléchirait plus tard, dans l'avion, il penserait à une impulsion, une attraction du moment.
Donc, là, dans le plus grand des calmes, dans l'arrière-cour de la salle de réception que Parkinson et Zabini avaient louée pour leur cinquième mariage, Harry se pencha vers Drago et l'embrassa.
Ce fut un baiser bref et rude, un peu maladroit, très assoiffé, qui lui laissa un arrière-goût d'inabouti.
Surtout quand il se rendit compte que Drago ne réagissait pas, immobile, comme frappé par la foudre.
Quel con !
Harry avait toujours tout affronté avec courage et bravoure. Il fut soudain fatigué d'être un parfait Gryffondor. Surtout face à Drago.
Prendre la fuite, c'était si grave que ça ?
« Potter…, commença Drago en reprenant ses esprits.
- Salut. »
Et Harry transplana.
