Chers lecteurs,
Je vous jure que j'essaierai de poster plus tôt. My plus plates excuses pour le retard.
On remercie chaleureusement Nictocris qui a réécrit la partie niaise de ce chapitre, pour mon plus grand plaisir. Que ferais-je sans elle ? Strictement rien. Je suis son âme damnée, elle est ma niaiserie cachée (c'est beau).
Merci toujours pour vos commentaires, followitations et autres favoritages.
Portez-vous bien, visez la lune, ça ne vous fait pas peur, même à l'usure, vous y croyez encore et en chœur, à bientôt,
Al
Réponses à Paris-Brest : c'est mon péché mignon les coupures reloues. j'aime trop ça. merci pour ta review !
Et à Eleonore Jeudusort (qui n'accepte pas les réponses par mp) : oh là là heureusement que c'est pas la même orthographe, j'ai cru qu'un membre de la mif de celui-dont-on-doit-pas-prononcer-le-nom-parce-qu'il-s'appelle-jedusor lisait ma fic ! j'osais plus rien écrire. merci pour ta lecture !
« Mais… qu'est-ce qui t'est arrivé ?
- Toi. »
Harry leva un sourcil. Il était quasi certain de ne pas être responsable de l'éruption cutanée de Drago : quand il était parti deux jours auparavant, sa peau était nickel. Là, c'était comme si l'acné d'Héloïse Migden mêlée aux pustules de Neville en deuxième année, lors du fameux cours de potions où Rogue avait empêché Hermione de l'aider, s'étaient mélangées sur le visage gracieux de Drago.
« Je suis certain de n'avoir rien à voir avec cette situation.
- Tu m'as abandonné au mariage de Pansy avant sa tentative d'assassinat. Tu n'étais pas là pour me protéger quand l'attentat a survenu. J'ai failli crever. »
Quelle diva ! Peut-être que Drago espérait qu'Harry ressentirait du remords. Peine perdue.
« À ce que je vois, t'es bien vivant, reprit Harry en observant les cratères purulents qui couvraient son visage.
- Pas grâce à toi.
- Ça fait mal ?
- Juste à mon ego, ce qui est suffisant. »
Bon, tout allait bien.
« Où était le piège, cette fois ?
- Le bouquet de la mariée.
- Harry !, hurla Ron depuis la cuisine. Si c'est Angelo, tu me l'envoies ! Et ferme la porte, les moustiques vont rentrer ! Et Luna n'est pas là pour les attraper un à un et les relâcher dans la nature ! »
Drago haussa un sourcil.
« Weasley attend son amant ?
- Exactement. »
Harry hésita un court instant puis s'effaça pour laisser entrer Drago et sa mallette de voyage en cuir de dragon. Quand ils se frôlèrent, Harry crut qu'il allait défaillir.
« Viens, je t'offre un café avant ton avion de retour, proposa-t-il, fier de ne pas entendre de tremblement dans sa voix.
- Qui te dit que j'ai prévu de rentrer en Angleterre ? »
Harry laissa passer. Qu'est-ce qu'il pouvait dire, de toute façon ? Drago paraissait d'excellente humeur malgré ses bubons, autant ne pas réagir.
Ils suivirent les odeurs de pain grillé et arrivèrent dans la cuisine où Ron, levant les yeux, lâcha avec fracas sa cuiller sur le sol.
« Par Potter, Malefoy, tu es effrayant ! Thomas, ne regarde pas le monsieur, tu vas faire des cauchemars.
- Oui papa, obéit immédiatement Thomas en se cachant les yeux.
- Eh bien !, répliqua Drago en jetant un regard suspicieux dans la pièce. Ça fait plaisir de voir que ta cuisine ressemble à quelque chose. Pour un cuistot…
- Si Luna te voit ainsi, aucune chance qu'elle t'épouse, commenta Ron en beurrant une biscotte pour son fils. Ça laisse Neville en tête. J'ai parié trois gallions qu'elle l'épouserait.
- J'ai d'autres moyens de persuasion.
- C'est ce que pense Hermione. Elle a parié sur toi.
- Café ?, proposa Harry.
- Tu sais bien que non. »
En effet. Harry attrapa la boîte de thé et prépara une théière d'un litre : Drago avait une bonne descente en thé, et de toute façon, Hermione arriverait bientôt et accepterait avec joie une grande tasse de thé. Il versa l'eau d'un Aguamenti précis et entendit Ron proposer à Drago de s'asseoir.
« Alors, tu viens pour qui ? Luna ou Harry ? »
Au moins, Ron allait droit au but.
« Qu'est-ce qui te fait croire que tu peux me poser des questions sur ma vie perso, Weasley ? »
Ouh ! Drago Malefoy dans ses grands jours.
« Les deux sont mes amis, et j'ai des gallions en jeu. »
Ron était, comme toujours, précis et rapide. Mais Drago n'était pas près de rendre cet interrogatoire facile. (Harry avait l'impression étrange d'entendre dans sa tête le commentaire d'un match de catch dont son fils était friand.)
« Je ne te savais pas si près de tes sous, Weasley. T'inquiète pas, si c'est à ta femme que tu les dois, tu perdras pas grand-chose. »
Harry grimaça : Ron avait toujours été susceptible sur sa condition sociale et la pauvreté dont il avait souffert étant jeune. Il se sentit obligé d'intervenir.
« Stop ! Un partout, souaffle au centre : on n'attaque pas la famille Weasley. »
Drago soupira.
« Désolé. »
Ron hocha de la tête pour accepter les excuses de Drago. Le match pouvait reprendre.
« Tu m'as toujours pas répondu, reprit Ron. Quelles sont tes intentions ?
- Tu comptes me faire le discours du grand frère, c'est ça ?
- Luna et Harry sont enfants uniques, il faut bien que quelqu'un s'y colle. »
Quel dévouement ! Ron avait toujours été très altruiste, mais une fois encore, Harry en avait la preuve formelle.
« Ils sont assez grands pour se débrouiller seuls, répliqua Drago.
- Luna a une âme d'enfant et Harry est trop niais.
- STOP ! »
Les deux hommes se tournèrent vers Harry.
« Outrage à l'arbitre. Le souaffle à Drago. »
Si la situation prêtait à rire, Harry attendait tout de même d'avoir l'issue de cette conversation pour savoir la raison de la présence de Drago au Mexique. Drago pouvait rester assez longtemps impénétrable, mais Ron était tenace.
Drago réfléchit un court instant et relança :
« En fait, ce qui te gêne, c'est que Potter m'ait à la bonne.
- C'était pas devenu Harry à la longue ?
- Que pour nos moments intimes.
- QUOI ? » s'étouffa Ron.
Harry s'empourpra et les coupa :
« 2-2. Match nul. Fin du jeu. Viens, Drago. Je vais te montrer ta chambre pour que tu puisses poser tes affaires et que Ron termine de s'occuper de ses enfants. »
Harry quitta la cuisine, ses oreilles en feu, sans vérifier que Drago le suivait. Il s'engouffra dans le couloir, le remonta d'un pas vif, croisa Hermione qui avait une tête ensommeillée, l'entendit glapir : « Drago, par Potter, dans quel état es-tu ? », sans apparemment s'inquiéter de le voir au Mexique, et, rassuré d'avoir Drago dans son sillage, parvint à sa chambre.
« Je dors dans ta chambre ?, demanda Drago en passant sa tête par dessus son épaule.
- Comment sais-tu que c'est ma chambre ?
- Le bordel. »
Harry fit une moue. Il sortit sa baguette :
« Failamalle. »
Rassuré de voir quelques chaussettes se tortiller en l'air, il entra dans la pièce et s'affala sur son lit, incapable de regarder Drago dans les yeux maintenant qu'ils étaient seuls.
« Eh bien, Potter, quelle efficacité…
- Je me doute bien que tu es doué en sorts ménagers. Tu t'occuperas du bazar pour moi.
- Qui te dit que je vais dormir ici ? »
Harry ricana :
« Hermione refusera que tu dormes sur le canapé du salon : il lui est bien trop utile quand elle va lire la nuit pour occuper ses insomnies. Et je pense que Neville lâcherait une plante carnivore sur toi s'il en avait la possibilité. Je ne te conseille pas de tenter le diable : j'ai pas envie de me battre contre lui.
- Donc maintenant, tu me protèges ? Tu me laisses tout seul au mariage de Pansy et là, le chevalier dans son armure brillante revient voler au secours de sa princesse blonde, alors que le danger est enfin écarté ?
- Tu es en repaire Gryffondor. Le danger est toujours là.
- Tu as raison, je dormirai ici. »
Harry se sentit frémir.
« De toute façon, il est hors de question que je partage la chambre de ma fiancée avant le mariage. Ça fait mauvais genre.
- Luna ne t'épousera jamais.
- T'as parié sur Londubat toi aussi ?
-T'aimerais bien. »
Drago ricana.
Harry releva les yeux et observa son invité en contre-plongée. Drago ne le regardait pas : il parcourait la chambre des yeux, les moustiquaires accrochées aux fenêtres, les rideaux flottant dans l'air qui se réchauffait, la lampe à chevet désuète et les plantes qui dépassaient de la salle de bain qu'Harry partageait avec Neville. Voir Drago dans ce décor, alors que rien n'était réglé, le perturba trop.
Harry se leva d'un bond :
« Faut que j'aille prendre une douche. Installe-toi. »
Il se précipita dans la salle de bains, ferma la porte d'un Collaporta et pria tous les fondateurs que Drago n'ouvre pas la porte.
Une fois propre et vêtu d'un t-shirt presque pas froissé, Harry repassa dans sa chambre. Et fut surpris d'y trouver Drago en chemise hawaïenne et short bleu marine, occupé à se passer une crème hydratante verdâtre sur le visage. Drago surprit son regard soupçonneux :
« C'est pour lutter contre les boutons. Normalement, ça partira plus vite. »
Harry grimaça. Puis, plein de courage, rasséréné par sa douche, il attaqua : la meilleure attaque avec Drago était toujours la surprise.
« Pourquoi t'es là ?
- La question c'est plutôt pourquoi t'es là.
- Donc t'es venu pour moi ?
- C'est toi qui le dis.
- Donc t'es venu pour Luna ?
- Je n'ai pas dit ça. »
Ok. La stratégie de la surprise, c'était plutôt mal barré. Nouvel angle d'attaque.
« C'est parce que je t'ai embrassé, c'est ça ?
- Techniquement, c'était tellement rapide que ça ne compte pas.
- T'aurais voulu que ça dure plus longtemps ?
- Tout le monde voudrait que ça dure plus longtemps. » répondit Drago avec un clin d'œil égrillard.
Merlin. De quoi parlaient-ils ?
« Qu'est-ce que tu veux ?
- Ce que toi, tu veux.
- Arrête de tourner autour du pot, j'ai l'impression d'être dans un roman de gare.
- Que tu es romanesque.
- Putain, Malefoy !
- Langage, Harry. »
Harry était déboussolé, très clairement. Drago se foutait ouvertement de lui. À croire qu'il voulait le pousser à bout. Quelle blague ! Il l'avait toujours poussé à bout.
Harry avança d'un pas qu'il espéra menaçant et reprit :
« Je parle comme je veux.
- Tu es plus gamin que tes enfants.
- Au moins, je suis gentil avec eux. Même Scorpius me préfère, il me l'a dit. »
Drago ne cilla pas.
« Uniquement pour te manipuler, n'oublie pas que c'est un Malefoy.
- Toi aussi tu cherches à me manipuler ?
- Non. On ne cherche plus ce qu'on a acquis.
- Donc tu es venu pour moi. Tu es venu me chercher.
- Comme je viens de te le dire, on ne cherche plus ce qu'on a acquis. »
Harry perdait les pédales. Il s'avança encore d'un pas vers Drago, les yeux attirés par les fleurs de sa chemise hawaïenne. Ils étaient très proches, maintenant. Trop proches.
« Tu crois m'avoir ?
- Je t'ai quand tu veux, Potter. » répondit Drago avec un sourire carnassier.
Que ça sonnait vilain ! Et vu le sourire de Drago, c'était vilain !
« C'est ce que tu crois. Je ne suis pas si facile. »
Drago souleva un sourcil et Harry craqua.
Il l'embrassa.
Cette fois, ce fut long et avide, violent et irrité, agressif et pourtant Harry en voulait toujours plus. Ça n'avait rien à voir avec les baisers de Ginny, encore moins avec l'unique baiser de Cho. C'était destructeur et chamboulant, fou et insensé. Harry n'avait jamais autant perdu ses moyens.
C'était à couper le souffle !
Il s'éloigna à regret, déboussolé et légèrement essoufflé. Drago paraissait dans le même état que lui.
« Mmmm.
- Comme tu dis. »
Drago se repencha vers lui et l'embrassa furtivement sur les lèvres.
« Je te l'avais dit, Potter. Je t'ai quand tu veux. »
Harry ricana :
« Je comprends pas pourquoi à chaque fois qu'on est proches de se disputer je perds mes moyens comme ça.
- J'ai cet effet là sur pas mal de monde.
- Vantard. » répondit-il en ne pouvant pas s'empêcher de lever les yeux au ciel.
Il s'approcha de nouveau de Drago et l'embrassa. Cette fois, il en profita mieux, ce fut avide et enflammé, un peu plus doux, un peu plus tendre, comme si Drago pouvait être caressant et arrêter, un peu, de mordre, et ce nouveau baiser plut beaucoup à Harry. Il n'avait qu'une envie, dorénavant : ne faire qu'embrasser Drago toute la journée et découvrir tous les baisers qu'il avait en stock.
« Vous faites des bébés ?
- Aaaah ! »
Harry et Drago se décollèrent l'un de l'autre en sursautant. Bien entendu, Drago tomba à la renverse sur le lit et Harry faillit se casser la figure en se prenant les pieds dans la lanière de son sac de voyage qui traînait par terre.
« Hugo ! Rose ! Mais qu'est-ce que vous faites là ?
- Papa nous a demandé de venir vous voir. Vous prenez beaucoup de temps, qu'il a dit. Il s'inquiète. Vous faites des bébés ?
- Mais c'est pas possible qu'ils fassent des bébés, le coupa Rose. Tio Harrico c'est pas une dame. Et Mr Malefoy non plus.
- Oui mais papa c'est pas une dame non plus et ils font comme papa et maman et maman elle a un bébé dans le ventre elle m'a dit !
- T'as rien compris, débile, reprit la petite fille d'un ton irrité. Les bébés faut faire beaucoup de bisous ! Et là ils en ont pas fait assez !
- Rose, répliqua Harry en s'approchant de Drago pour l'aider à se relever, sois aimable avec ton frère. Vous êtes là depuis quand ?
- Même que d'abord maman elle m'a tout expliqué pour les bébés alors arrête de faire croire que tu sais tout !
- On a tout vu, répondit Rose innocemment. On a vu que tu as embrassé Mr Malefoy.
- On va se faire arrêter pour attentat à la pudeur à cause de toi, Potter. » chuchota Drago à l'oreille d'Harry.
Celui-ci frissonna. Il sentit Drago rire dans son dos, satisfait d'avoir cet effet sur lui.
« Allez, je vous suis, les enfants, reprit Drago à voix haute. Faites-moi visiter la maison. »
Harry ressentit un pincement au cœur en voyant Drago s'éloigner dans le couloir en suivant les deux enfants qui trottinaient devant lui, totalement à l'aise et dans son élément. Par lui-même ! Il se comportait comme une jouvencelle de quinze ans !
Ça faisait bien longtemps qu'il n'avait pas ressenti le lion féroce au fond de ses entrailles. Ça lui fit plaisir.
« Eh ben. Il me faut un café. »
Et un petit débrief avec Hermione et Ron, ça ne pourrait pas lui faire de mal.
