Chers lecteurs,
Nictocris a enfin fait son taf (on ne s'y attendait plus. Peut-être que si je la payais elle travaillerait plus vite. Non, Nictocris n'est pas une femme vénale. Nictocris est parfaite), donc vous avez trois chapitres corrigés qui arriveront bientôt (eh oui, je suis comme ça, moi). Elle vous embrasse (pas trop fort).
Merci à vous toujours de suivre cette histoire ! Merci aux favoritudes et autres followités ! Merci à vous d'exister !
Portez-vous bien, hurlez à la lune, à bientôt,
Al (& Nicto)
« Salut !
- Mr Potter ! Entrez entrez, faites comme chez vous. »
Harry sourit : Mrs Malefoy avait l'air d'aller légèrement mieux. Ces derniers temps, Lily, Albus et Scorpius passaient régulièrement voir Mrs Malefoy (Lily parce qu'elle adorait Sainte-Mangouste, Albus parce qu'il accompagnait Scorpius et Scorpius parce qu'il adorait sa grand-mère et les confiseries qu'elle lui donnait en cachette). La bonne humeur et l'innocence des trois enfants avaient grandement amélioré l'humeur de Narcissa, ce qui l'avait aidée à lutter contre le pouvoir destructeur de la Marque des Ténèbres sur son bras. Les guérisseurs étaient ravis d'avoir observé ses améliorations et comptaient faire une campagne de pub pour encourager les familles à rendre visite aux anciens Mangemorts pour lutter contre les méfaits du tatouage (même si Harry n'était pas sûr que l'idée serait bien reçue par la population sorcière).
« Comment allez-vous ?
- Très bien, Mr Potter, très bien. Et vous ? Et vos enfants ? »
Harry tira une chaise près du chevet du lit et lui donna les nouvelles de la semaine.
Depuis qu'il avait passé du temps dans sa tête, Narcissa et lui entretenaient des relations cordiales et intimes. Il la connaissait sur le bout des doigts, enfin, en tout cas, les souvenirs d'après sa marque : il connaissait ses ressentis, ses pensées, ses actions, ses hontes. Il essayait de garder une certaine pudeur et n'abordait jamais un souvenir avec elle si elle ne le lui avait pas proposé. Quant à Narcissa, elle était attentive à tout ce qu'il racontait et retenait tout.
Ils se retrouvaient donc comme de vieux bons amis alors que, vu leur passif, ils auraient pu rester en froid.
« Vous avez appris la nouvelle ? Godfrey Comungardon et Dean vont essayer des Embaumeuses sur vous, pour ôter votre Marque.
- Oui, le Dr Thomas me l'a annoncé, répondit Narcissa, ravie. Apparemment, c'est un Sang-pur qui a fait cette passionnante découverte : on n'est jamais mieux servis que par soi-même. Un de vos amis, je crois…
- Neville Londubat. Le fiancé de Luna Lovegood.
- Oh. Le voleur de fiancée. »
Avec ce ton là et ce frissonnement de nez réprobateur, Narcissa était une parfaite image de ce à quoi ressemblerait Drago plus tard, songea Harry. Et cela n'était pas pour lui déplaire.
« Vous saviez qu'Andromeda est passée me voir la semaine dernière ?, reprit Narcissa en changeant habilement de conversation.
- C'est vrai ? Mais c'est génial ! »
Harry avait appris qu'Andromeda Tonks et Narcissa Malefoy avaient entamé une relation épistolaire pour renouer : il savait par Dean qu'elles avaient pris un médiateur pour une première rencontre avant de se revoir juste toutes les deux. Apparemment, Andromeda avait sauté le pas.
« Elle s'est mise à la cuisine. Elle a acheté le livre de recettes de votre ami, là, Weasley, celui où on le voit expliquer en images comment faire. Elle m'a apporté des torta de cielo, une merveille ! Tout l'étage est venu me voir pour en grignoter : ça m'a fait de la visite. Ça l'occupe bien : elle s'ennuie beaucoup sans son petit-fils. Il est à Poudlard, à Poufsouffle. Elle m'a montré une photo où il porte un horrible pull. Je crois que j'ai reconnu votre fils à ses côtés. »
Harry rit et lui expliqua en quoi consistait le Club des Pulls. Il enchaîna avec quelques anecdotes qu'Andromeda feignait de ne pas connaître.
« Vous saviez que Teddy est dans sa période bluegrass ?
- Ah oui ? Cette musique bizarroïde qui nous vient du Nouveau-Monde, c'est ça ?
- Exactement. Et comme il ne fait rien à moitié, il a les cheveux bleus et ne se les lave plus. Victoire s'en est plainte à table : on a reçu une lettre de McGonagall qui nous demande de faire quelque chose. George a pensé à un nouveau shampoing Rogue qui teint les cheveux en vert et les rendre encore plus gras. Comme ça tout Poudlard aura les cheveux propres et gras. »
Narcissa éclata de rire :
« Ah ! Mr Potter, vous avez l'art de raconter des histoires ! »
Elle s'étouffa un peu et dut boire une gorgée d'eau pour se reprendre. Puis elle réattaqua :
« Alors ?
- Alors quoi ?
- Ce midi ? Chez les Weasley ? »
Harry avait l'impression d'être interrogé par son fils.
« Ah, ça… C'était super.
- Mr Potter, voyons… Développez un peu plus ! Vous savez combien je m'ennuie. »
Harry grommela pour montrer son mécontentement puis commença à raconter.
« Nous sommes arrivés par cheminée. Votre fils était furieux de voir que sa belle écharpe de soie avait été attaquée par un boursouflet pendant le trajet : Dorian, le boursouflet d'Albus, a les mâchoires chatouilleuses.
- Je parie que Mrs Weasley l'a réparée en moins de deux.
- Bien sûr que oui ! Mais Drago n'arrête pas de râler en disant que l'accroc est dorénavant psychologique et sera toujours là, même s'il n'apparaît plus.
- Quelle diva…
- C'est vous sa mère, concéda Harry en rigolant. Molly avait préparé un repas divin. Nous avons coincé tous les mioches en bout de table pour avoir la paix en les laissant sous la garde du fils aîné de Percy.
- Son père l'entraîne déjà pour être préfet, c'est ça ? »
Harry sourit. Il avait vu dans les souvenirs de Narcissa une lettre de Drago qui lui racontait des insanités bien senties sur le préfet Weasley, injures qu'il n'aurait pas reniées lui-même parce qu'il les marmonnait lui aussi dans son coin avec Ron. La seule à avoir défendu Percy durant leurs années de scolarité, c'était Hermione. Sinon, tout le dortoir de Gryffondor s'était mis d'accord pour reconnaître que Percy faisait vraiment du zèle et prenait son rôle trop au sérieux.
« Exactement. Angelina, la femme de George, vous vous rappelez ?, est la première à avoir craqué : elle a lancé un sort de silence entre nous et eux au bout de cinq minutes. Je crois qu'elle en avait marre d'entendre leurs braillements. Et Lily est très très forte en braillements. »
Narcissa eut un doux sourire : quand Lily venait avec Albus et Scorpius, sa chambre prenait tellement vie qu'elle en restait réchauffée pendant trois jours.
« Vos enfants sont merveilleux. J'ai toujours regretté de n'en avoir eu qu'un seul. »
Harry ricana :
« Vous savez, quand on voit celui que vous avez eu, on se dit que l'Angleterre ne serait jamais remise de la naissance d'un deuxième. »
Elle rit avec lui.
« Ils ont bien pris la nouvelle ?
- Que Drago était mon compagnon secret ? Bien sûr. »
Narcissa n'avait pas bronché quand Drago était venu lui parler. Harry avait cru à de la bonté d'âme et à l'amour d'une mère, mais Drago l'avait détrompé : Narcissa considérait que son fils avait fait sa part. Il avait eu un fils, il pouvait bien faire ce qu'il voulait maintenant.
Molly avait bien entendu eu le comportement contraire : elle avait serré avec effusion Drago contre elle en lui souhaitant bienvenue dans la famille. L'accueil chez les Weasley avait été plus mitigé : tous anciens Gryffondor, ils gardaient tous en mémoire les méchancetés que Drago et sa bande leur avaient faites. Néanmoins, tous avaient fait un effort : après tout, tous s'en doutaient. Ils l'avaient vu au procès de James, Matt la Patate, Teddy et Dominique. Angelina les avait chambrés et le repas avait pu continuer jusqu'à l'autre annonce qui avait fait pleurer Mrs Weasley.
« Ah oui ? Il faut dire que les Weasley ont toujours eu la larme facile. Normalement, un Sang-pur est impassible.
- Vous n'avez pas eu la même éducation, Narcissa, la corrigea Harry.
- Alors, quelle est cette annonce ?
- Ginny se fiancera à Lee Jordan dans trois mois.
- Oh ! Voilà qui nous promet encore une de vos sorties fabuleusement distrayantes. »
Harry fronça des sourcils :
« Je vous demande pardon ?
- Cette annonce va faire les choux gras de la presse. On sait comment vous réagissez quand on s'attaque à votre famille ou à votre femme. Ou à Drago. »
Harry sourit :
« Vous savez, je me suis calmé. La paternité, le travail…
- À d'autres !, l'interrompit Narcissa en gloussant. Vous êtes aussi calme que feu mon mari. Vous seriez capable de détruire le Chemin de Traverse parce que vous êtes mal luné. Tout le monde le sait. »
Il ressemblait à Lucius Malefoy ? Comment devait-il le prendre ?
« C'est bien pour ça qu'il avait ses entrées au Ministère, vous savez. Personne n'a jamais su ce qu'il y faisait réellement, pas même moi. Je pense que c'était une manière pour Fudge de le garder à l'œil. »
Et si Drago était amoureux d'Harry parce qu'il lui rappelait son père ? Harry était-il victime d'un complexe d'Œdipe mal réglé ?
« Lucius adorait les faire tourner en bourrique en laissant sa magie faire des siennes, comme s'il ne la contrôlait pas. »
Non. Déjà, Harry était brun alors que Lucius était blond comme les blés. La comparaison ne tenait pas.
« Pareil pour Poudlard. Lucius était au conseil de l'école principalement parce qu'il a été un des magiciens les plus puissants que Poudlard a jamais comptés. C'était pour ça qu'il était un allié de choix du Seigneur des Ténèbres. Très très puissant. C'est à lui que le Seigneur des Ténèbres a demandé sa baguette, vous le saviez ? Parce que c'était une baguette puissante. »
Et puis Lucius avait été un homme politique violent. Et il maltraitait ses elfes de maison : Dobby en avait été la preuve. Harry n'avait pas d'elfe de maison, ce qui était encore une fois une différence majeure entre eux. On ne pouvait pas les confondre.
« Heureusement, Drago tient plus de moi. Il a mon humour. »
À moins que… Si ça se trouve, Pickles comptait dorénavant dans ses calculs ! Non ! Pas un point commun avec Malefoy père !
« Vous trouvez vraiment que je ressemble à votre mari ? »
Harry devait en avoir le cœur net. Narcissa lui jeta un regard perçant :
« À Lucius ? Un peu de caractère, c'est tout… »
Harry se sentit éminemment rassuré.
« Physiquement, vous avez plus en commun avec ma sœur, Bellatrix… »
Ah.
