Chers lecteurs,
Oui je vous avais promis la suite rapidement et par Potter ! je tiens ma promesse.
Merci comme toujours à Nictocris pour sa savante relecture, à vous pour vos commentaires et autres poursuites.
Portez-vous bien, écossez vos petits pois avant de les manger, à bientôt,
Al
PS : réponse à Everest le Guest : narcissa est un ancien mangemort. forcément elle adore la torture (on ne se refait pas). merci pour ton comm !
« Salut…
- Potter… Ton haleine du matin, c'est clairement pas ton argument de vente principal. »
Harry soupira lourdement. Il n'avait même pas encore mis ses lunettes que déjà Drago l'asticotait !
« Ouais bon écoute, fais pas chier.
- Langage. »
Harry remit sa tête dans son oreiller pour geindre. Le lit était encore tiède, les oiseaux par la fenêtre gazouillaient avec enthousiasme et indiquaient qu'il allait faire beaucoup trop chaud pour l'Angleterre ce jour-là, et Drago paraissait déjà prêt à vivre une nouvelle journée alors qu'il venait à peine de se réveiller.
« Putain t'es bien réveillé !
- Il faut bien qu'un de nous deux le soit, et il aurait mieux valu que ce soit toi. »
Zut. Y avait une obligation. Laquelle ?
« Y a le Poudlard Express aujourd'hui. Ce serait bien que tu reprennes de bonnes habitudes avant que ton filleul vienne passer un mois de vacances à Grimmaurd. » explicita Drago en quittant le lit.
Ah oui. C'était ça qui était prévu aujourd'hui.
« Flemme d'y aller, grogna Harry en attrapant sa paire de lunettes sur sa table de nuit.
- Andromeda est à Sainte-Mangouste pour voir ma mère. Et je ne crois pas que Weaslette bientôt Jordanette soit d'accord pour s'y coller : elle bosse chez les Sorciers facétieux jusqu'à tard ce soir. Contrairement à toi. Je te rappelle que tu as fermé ta boutique aujourd'hui. Justement pour faire ton office de tonton parfait.
- Ah oui. »
C'était vraiment étrange que Drago soit au courant de tous les emplois du temps de tous les membres de la famille élargie Weasley-Potter-Granger-Jordan-Tonks-Grimm-Featherstone-Coconutcookie-Baker (Johanna était revenue en grâces auprès de Lily). Néanmoins, Harry ne se posait plus la question du pourquoi du comment Drago était aussi au courant de tout. Ça l'arrangeait bien. Si Drago fouillait dans ses affaires ou lisait dans ses pensées dans son entreprise d'espionnage de l'agenda d'Harry, c'était pas vraiment un problème : après tout, Drago permettait à Harry d'honorer pas mal de ses rendez-vous et de savoir toujours où il en était. Et puis, pour Harry, c'était la preuve que Drago était réellement amoureux de lui.
« Et tu dois aller chercher tes enfants au Terrier pour les emmener à la gare de King's Cross. Je crois même que tu dois récupérer Victoire avant de l'emmener au Ministère prendre son portoloin pour la France. »
Qu'est-ce qu'il disait. Une machine de guerre.
« Qu'est-ce que je ferais sans toi ?, demanda Harry en observant avec grand plaisir Drago se promener nu dans la chambre.
- Rien du tout, reconnut Drago. Et bouge-toi un peu : c'est notre dernière matinée tranquille avant d'avoir les enfants dans les pattes pendant un mois, j'aimerais bien qu'on ait le temps de prendre une douche. »
Harry obéit en grommelant et quitta le lit. Mais bon, Drago décidait de son emploi du temps, autant plier l'échine…
OoO
Harry était à King's Cross, sur le quai 9 3/4, pour récupérer Teddy, Lucy et Victoire qui revenaient de Poudlard.
Lily : Papa ! Papa ! Regarde !
Harry (attentif et légèrement moqueur) : Oui, Lily, ça s'appelle un train.
Lily : Papa ! Arrête de te moquer de moi !
Salsifi (sortant sa tête de la manche d'Harry) : Il y a plein d'odeurs. J'aime les odeurs. Ça sent la fumée.
Harry : C'est le train qui sent ainsi.
Lily (beaucoup trop enthousiaste) : Salsifi, il aime trop être ici. Regarde, papa, comme il bouge la tête !
James (ronchon) : Papa. J'aimerais bien qu'Albus arrête de couiner et que Salsifi cesse de siffler. Ça m'empêche de lire.
Harry (légèrement blasé) : James, Albus fait ce qu'il peut et Salsifi aussi. Et rien ne t'empêche de lire, soyons sérieux.
Albus (surexcité, laissant cours à sa verve trop longtemps refoulée) : Non mais c'est parce que j'ai eu la carte Chocogrenouille de Petrus Lavpoule dans mon paquet de Chocogrenouille ! Le maître incontesté du Bavboule qui a mené son équipe à la victoire internationale en 1789 ! Internationale ! Je suis trop content ! Scorpius va être trop content ! Rose va être trop contente ! Et tonton Ron va être trop jaloux !
Lily : Papa ! Passe-moi une dragée de Bertie Crochue s'il te plaît !
Harry (débordé) : Tiens ma fille. Et Al, en théorie, il ne faut pas se réjouir du malheur des autres.
Lily (poliment) : Merci papa !
Albus (toujours sur sa lancée) : Non mais papa ! À Noël tonton Ron il m'a montré sa propre carte de Chocogrenouille ! La sienne, celle où il sourit grand comme un dragon ! Mais j'en ai cinq de lui ! Et dédicacées, en plus ! Moi au moins je tombe sur des cartes originales ! Lavpoule en plus c'est une édition limitée !
Lily (se léchant les babines) : Miam, c'est goût huître marinée. J'adore ça !
Albus : J'ai enfin toutes les cartes la partie bavboules de mon album Chocogrenouilles.
James (toujours ronchon) : Papa. Moi je veux un album moldu.
Salsifi : J'aime les huîtres marinées.
Harry (vraiment blasé) : Laisse-moi deviner, James. Un album de catch ?
James (relevant le nez de son livre) : Non. La Patate en a déjà un. Je veux un album sur Dwayne Johnson. Ou The Rock.
Harry fronça des sourcils (n'était-ce pas la même personne ? Il faudrait demander à Ron) mais n'eut heureusement pas le temps de s'étendre sur le sujet puisque le Poudlard Express, entré en gare, ouvrait ses portières et laissait sortir un flot d'élèves surexcités que n'aurait pas renié l'école Albus Dumbledore de l'impasse du Mi-grenier.
Ses trois enfants passèrent donc à leur activité favorite : repérer Victoire, Lucy (la fille de Percy) et Teddy dans la foule d'élèves qui les faisait rêver. Harry restait concentré sur ses enfants pour éviter les coups d'œil absolument pas discrets des sorciers d'Angleterre qui venaient rarement à Londres et n'avaient jamais l'occasion de voir Harry Potter aka l'Élu, Destructeur de Mage Noir, Pourfendeur de Seigneur des Ténèbres et Membre émérite du très célèbre Trio d'Or adulé par toutes les fans de Sorcière-Hebdo : les Londoniens, eux, avaient pris l'habitude de le voir sur le Chemin de Traverse avec des cages à serpents dans les bras, il était beaucoup moins une curiosité maintenant qu'à une autre époque.
« Lucy ! J'ai vu Lucy ! »
Lucy avait cédé, comme Victoire et Teddy, à la mode des cheveux teints : les shampoings de George et Lee avaient rencontré un succès fou en cette fin d'année scolaire, George avait dû doubler la production pour suivre les commandes par correspondance. Il était difficile de reconnaître les cousins dans la foule : la fameuse rousseur Weasley n'était plus de mise et avait cédé au Rogue n°5, shampoing couleur arc-en-ciel.
Les six enfants furent bientôt réunis, pour le plus grand plaisir d'Harry qui pensait à sa voiture garée en double file.
« Allez, les mômes, en route ! Salsifi, retourne dans ma veste : les Moldus ne sont pas habitués à voir des serpents accompagner des humains.
- L'humain est chaud. C'est agréable. »
Si traverser la gare de King's Cross avec ses trois lardons n'avait pas été de tout repos, la retraverser avec six enfants qui piaillaient de joie à l'idée d'être de nouveau réunis, un hibou, deux balais, un chat tigré, trois grosses valises qui laissaient sortir des chaussettes dépareillées et un slip sale, un crapaud empaillé et un serpent dans la manche, c'était pire que tout. Harry adopta l'attitude de l'adulte irresponsable : il ne se sentit absolument pas concerné quand un Moldu fit la remarque qu'être punk à leur âge, c'était quand même bien triste.
« Victoire, tu as ton portoloin dans vingt minutes. On se dépêche ! »
Harry songea qu'ils auraient dû venir en Magicobus : ils auraient certes risqué leurs vies, mais ils auraient été à l'heure. Il chargea les enfants et les valises dans la voiture, coupa court au pierre-baguette-cape qui se jouait entre James et Lily pour savoir qui montait devant (ce fut Victoire qui récupéra la place, bien entendu), fit des gestes incompréhensibles aux automobilistes qui le klaxonnaient vertement, passa Salsifi à Lily et reprit la route en direction du Ministère.
Victoire : Tio Harrico ! Tu sais que papa et maman ont invité Teddy pour les vacances ?
Harry (concentré sur la circulation londonienne, haussant le ton pour couvrir le beuglement du klaxon qu'il laisse volontairement enfoncé pour prévenir qu'il double tout le monde) : Comme chaque année, non ? La troisième semaine d'août.
Salsifi (tremblant dans les mains de Lily) : Je n'aime pas les vibrations de la trompette du carrosse de fer qui bouge seul.
Lily : Papa ! Salsifi aime pas le klaxon ! Il tremble vraiment trop entre mes mains, il fait une crise !
Harry (arrêtant de klaxonner) : Teddy, tu as prévenu ta grand-mère pour les dates ?
Teddy : Non. Mais mamie dira oui. Elle dit toujours oui.
Victoire : Cette année papa nous emmène voir les nains du Massif central ! Ça va être trop bien !
Harry cacha un sourire : Bill et Fleur les avaient emmenés, Ginny et lui, visiter les mines cachées sous les volcans éteints d'Auvergne. Il se souvenait être revenu de nuit avec Ginny et avoir fait du balai entre les stalactites.
« Papa !, s'exclama Albus. Teddy il reste jusqu'à quand avec nous ?
- On le kidnappe jusqu'à mon anniversaire. »
Les vacances de Teddy avaient été un vaste problème à régler, cette année-là. Les années précédentes, il passait un mois complet chez sa grand-mère avant d'être autorisé à passer du temps avec des amis : Andromeda considérait qu'il devait en priorité vivre chez lui pour se remettre d'une année à Poudlard. Mais cette fois-là, Andromeda passait beaucoup de temps à Sainte-Mangouste pour visiter sa sœur qui retirait tous les jours un bout de la Marque des Ténèbres, ce qui la fatiguait énormément. Pour que Teddy ne s'ennuie pas, il avait été décidé qu'il passerait la majeure partie de son temps avec les Weasley au Terrier et les Potter au Square Grimmaurd. La possibilité de squatter le grand parc du manoir Malefoy avait aussi été mise sur le tapis : Harry soupçonnait Drago de vouloir tous les confier à Pickles pour avoir enfin la paix.
« Les enfants ! Je dépose Victoire et je reviens, d'accord ? »
En adolescent responsable, Teddy passa devant alors que Victoire descendait de voiture et embrassait tous ses cousins. Les effusions écourtées, Harry l'emmena dans la cabine téléphonique et composa le numéro du Bureau des Aurors sans sourciller : Lucinda était beaucoup plus rapide à décrocher que la secrétaire générale du hall d'entrée. Comme ils étaient en retard, autant tricher un peu.
« Bureau des Aurors.
- Lucinda ? C'est Harry.
- Ex-Auror Potter, je vous écoute.
- C'est possible de nous faire entrer, ma nièce et moi ? Elle a un portoloin à prendre dans trois minutes. »
Harry entendit Lucinda soupirer fortement dans l'appareil. Puis :
« Vous connaissez mon prix. »
Harry se sentit faiblir et baissa les yeux vers Victoire : ça faisait un mois qu'il n'osait pas se prononcer pour ne pas mettre Ron en porte-à-faux. Mais là, cas de force majeure. Et puis pour sa peste de nièce, Ron ferait bien un effort, non ?
« Oui, Lucinda.
- Vingt-trois exemplaires, nous sommes d'accord.
- Oui. Dépêchez-vous !
- Pour moi-même, Rosalie, Isabella, Alice…
- Oui ! Pour l'amour de Merlin ! Faites-nous entrer ! »
La cabine téléphonique s'ébranla et commença sa descente. Harry supplia Merlin que Lucinda ait bien appuyé sur le niveau du Département des Transports magiques. Ça le ferait chier de demander à Ron vingt-trois exemplaires dédicacés de son livre de recettes animées pour rien !
