Chers lecteurs,
On approche de la fin : il est temps de bientôt laisser tomber cette Drarry qui aura quand même occupé bon nombre de mes journées et de mes conversations avec Nictocris. Le chapitre 49 est prêt, le final est à l'écriture.
Le chapitre 49 aura lieu dans quelques années (dix-neuf ans après la bataille de Poudlard, je dis ça, je dis rien, et toute ressemblance avec une œuvre déjà écrite ne sera absolument pas fortuite). J'attends vos paris sur les répartitions des différents enfants Potter-Weasley-Malefoy (j'ai déjà choisi, et Nicto n'est pas d'accord avec moi).
Nicto est comme d'habitude ma/mon béta sur ce chapitre. On l'aime, on l'embrasse, on la kiffe.
Portez-vous bien, tricotez des bonnets en laine d'alpaga, à bientôt,
Al
« Salut ! Je suis super content de…
- Potter ! Ta fille agresse mon fils.
- … vous voir à la fête anniversaire annuelle des Potter. Ça fait longtemps, dites-moi. C'est trop bien que vous ayez pu vous libérer ! Drago, s'il te plaît, tu es majeur et tu as une baguette fonctionnelle : si ça te dérange tant que ça, jette-lui un sort. »
Harry ignora le glapissement de Bill au loin (« Jeter un sort à Lily ? Malheureux ! ») et se tourna vers Drago en soupirant :
« Tu ne vois pas que je reçois des gens, là ?
- Rho, ça va, c'est juste Patil 1 et Patil 2. Elles ne s'offusqueront pas.
- On t'entend, Malefoy, on est là, répliqua Padma qui n'était plus Patil depuis longtemps mais Patel.
- Excusez-le, les filles, Drago est stressé. Il trouve qu'il y a trop de Gryffondor dans le coin. S'il le pouvait, il s'enfuirait. Mais comme il doit surveiller son fils, il restera : il a trop peur que Scorpius me préfère à lui. »
Padma rit et Parvati se tourna vers Drago :
« Tu sauras que la fête anniversaire annuelle des Potter est la réunion par excellence des anciens et futurs Gryffondor. Je suis d'ailleurs étonnée de voir que tu es là.
- Mais peut-être que ton fils ira chez les lions, répliqua Padma. Ça te ferait un choc, non ? »
Drago retint un frisson d'horreur.
« Mon fils s'est acoquiné avec une engeance léonine mais je ne me fais pas de souci : c'est lui qui convaincra ses amis de venir à Serpentard. Dans l'alphabet, c'est le premier : les autres suivront. Mon fils est un Malefoy, par Potter ! »
Les Patil échangèrent encore quelques politesses avec Harry puis allèrent saluer Ron qui sortait des cuisines et laissèrent Harry et Drago s'expliquer.
« Que fait Lily avec Scorpius ?
- Elle l'exploite. »
Quelle agression. D'un autre côté, si Lily avait décidé que profiter de la présence de Scorpius était son cadeau d'anniversaire, qui était Harry pour le lui refuser ?
« On lui a déjà interdit de sortir son serpent. Laisse-la se consoler avec ton fils.
- Il est beaucoup trop tôt pour parler de consoler ta fille avec le serpent de Scorpius. »
Harry eut une vision d'horreur : brève mais intense.
« Ok, je retire ce que j'ai dit. Viens, on va sauver ton fils des griffes de ma fille. »
La fête anniversaire annuelle des Potter consistait en un cumul de tous les anniversaires de la famille au 1er août. Tous les invités se rendaient à un lieu sorcier en extérieur pour profiter de stands qu'Harry installait avec George et Lee, experts en marchés. C'était la troisième année consécutive qu'ils avaient mis cela en place, et c'était, en toute modestie, un franc succès. Avec l'aide de Blaise Zabini, toujours à la tête du Département magico-urbain, ils avaient pu bloquer, cette année-là, Stonehenge.
Harry était aux anges. Pour la première fois depuis qu'il avait eu cette folle idée avec Ginny, ils avaient accès à un lieu magnifique. Le soleil brillait mais les grandes pierres qui entouraient le site et le cachaient à la vue des Moldus apportaient une ombre bienvenue. Les touristes et journalistes sorciers avaient été redirigés vers d'autres sites. Harry n'avait jamais voulu briller par sa fortune, mais pour une fois, il ne regrettait pas d'avoir aligné les gallions pour privatiser la couronne de pierres. C'était une splendide journée estivale, le soleil brillait sur l'Angleterre et ses enfants étaient heureux.
« Tu baves. »
Harry haussa les épaules, referma la bouche et suivit Drago vers le buffet où s'ébattaient Lily et Scorpius. Lily, assise par terre, discutait sans s'arrêter alors que Scorpius lui faisait des tresses.
« Et surtout tu t'appliques bien, hein ?
- Tu sais que je suis le meilleur, la coupa fièrement Scorpius.
- Je sais, babilla Lily. C'est pour ça que je t'ai demandé à toi. Sépulture adore jouer avec mes cheveux, surtout quand ils sont tressés. Il dit que ça ressemble à de petits serpents roux. »
Harry aurait pu trouver l'image mignonne, si Lily n'était pas en train de parler de son serpent de compagnie en bonne compagnie. Il s'approcha de sa fille :
« Lily… On en a déjà parlé. Évite de parler de Sépulture en public. »
Lily lui jeta un regard étonné avant de se reprendre : Scorpius était bien entendu dans le secret. Les enfants Potter passaient trop de temps avec le fils Malefoy pour conserver un secret bien longtemps. De plus, Rose avait réussi à tirer les vers du nez d'Albus en trente secondes : une fille efficace, cette Rose.
« Mais…
- Il y a d'autres invités, qui ne pourraient pas comprendre. »
Ce fut Scorpius qui la défendit :
« Elle a le droit de me parler de ses amis !
- Pas de ce genre d'amis là.
- Mais… c'est trop stylé, de savoir parler aux serpents ! »
Drago avait toujours désapprouvé le rapprochement Lily / Scorpius. Et pourtant, c'était la preuve que Scorpius aimait les serpents et qu'il finirait avec une forte probabilité à Serpentard. Drago coupa son fils :
« Scorpius. Tu obéis à Potter s'il te plaît. Et où sont tes acolytes, bon sang de Merlin ?
- Partie de bavboules.
- Et pourquoi n'es-tu pas avec eux ? Tu es bien meilleur qu'eux, tu es arrivé premier au championnat junior de Londres !
- Lily m'a demandé de l'aider. C'est son anniversaire. »
Harry gloussa : Lily réussissait à obtenir ce qu'elle voulait de Scorpius, ce qui prévoyait de bonnes crises de Drago pour la suite.
« Fils. Va jouer avec eux, ordonna Drago.
- Père. Je termine et j'y vais. »
Harry était impressionné : c'était la première fois qu'il voyait Scorpius tenir tête à son père. Et il en fallait du courage pour tenir tête à Drago. Même lui avait parfois du mal…
Du courage chez un Malefoy ? Ça allait changer la donne dans les paris de maison, tout ça.
« Tu n'es pas son elfe, gronda Drago en direction de son fils.
- J'aime bien. Ça ne me dérange pas.
- Mr Malefoy, Scorpius est super doué. Il a bientôt fini ! »
Et voilà que Lily s'y mettait avec son sourire de diablesse ! Incapable de résister, Drago fit la moue et se retourna pour se retrouver nez à nez avec Harry.
« Ta fille…
- C'est ton fils qui fréquente la racaille, rappelle-toi. »
Un sourire se dessina furtivement sur les lèvres de Drago au rappel de leur première conversation, presque un an auparavant.
Un piaillement retentit soudain dans leur dos.
« Hiiiiiiiiiii ! Tante Pansyyyyyyyy ! »
Scorpius tira sur la tresse de Lily et, tenant toujours la tresse qu'il avait commencée, il se précipita vers Pansy Zabini qui arrivait en grande pompe, avec son ventre et son mari, traînant derrière eux Astoria Greengrass, Théodore Nott, Gregory Goyle et Zacharias Smith, le dernier amant en date d'Astoria. Lily, désireuse de garder ses cheveux, le suivit en trottinant et en piaillant de même, emportée par l'enthousiasme de Scorpius.
« Qu'est-ce qu'elle fout là ? » demanda Harry, surpris.
En apercevant le regard goguenard de Drago, il comprit que ce dernier n'y était pas pour rien.
Bien sûr Pansy Parkinson devenue Zabini, enceinte de sept mois, était resplendissante dans la robe qui lui moulait le corps. Hermione, assise près du buffet, jeta un regard amusé à Harry : elle avait clairement un plus gros ventre. Les deux femmes allaient trouver sujet de conversation à tous les coups.
« Mon Scorpichounet !, l'embrassa Parkinson. Ça fait si longtemps !
- Tu as un gros ventre !, s'extasia Scorpius. Tu l'as fini quand ? Il doit être énorme, le bébé !
- En même temps, t'as vu son père !, se vanta Zabini.
- Alors, comme ça, tu ne salues pas ta mère ? »
Tirant toujours Lily derrière lui par sa tresse, Scorpius alla embrasser Greengrass. Ron, pour calmer les esprits échauffés par l'arrivée d'invités imprévus, lança une nouvelle fournée de petits fours pour détourner l'attention. Harry put s'approcher tranquillement des nouveau-venus sans craindre de se faire observer par tout le monde.
« Salut tout le monde ! C'est Drago qui vous a invités ?
- Potter, le salua froidement Parkinson.
- On connaissait l'adresse, répliqua Zabini avec un sourire.
- Il faut bien un adulte responsable pour surveiller mon fils, gronda Greengrass.
- J'ai suivi… Euh… Je me suis dit que je pouvais… Voilà… Tu sais…, hésita Smith.
- Je n'avais rien à faire, à part squatter un pique-nique des plébéiens, commenta Nott.
- Euh… Salut ? » répondit Goyle.
Drago salua chaleureusement ses amis. Quand il arriva à Parkinson, Harry lui jeta un regard étonné : il l'embrassa rapidement sur la joue mais Harry fut certain qu'il lui avait murmuré quelque chose en douce. Parkinson eut un hochement de tête assez guindé, mais la hache de guerre semblait momentanément enterrée entre les deux. Harry essaierait de lui tirer les vers du nez plus tard.
« Vous voulez boire quelque chose ? »
OoO
La soirée battait son plein. Les enfants avaient été couchés sous des tentes et continuaient de faire la fête dans leur coin, sous les regards avisés des elfes de maison embauchés par Harry pour l'occasion, eux mêmes placés sous la houlette de Pickles. Ron et Hermione dansaient un slow, ou plutôt, Ron tentait de faire tourner sa femme dans ses bras en essayant de heurter le moins possible son énorme ventre. Harry, à les regarder, sentait l'émotion lui serrer la gorge : même s'il avait dorénavant une famille et un Drago assez régulièrement avec lui, il aimait toujours ses amis plus que tout au monde. C'était peut-être pour ça que ça avait merdé avec Ginny (outre qu'elle n'était pas un homme) : elle n'était pas dans l'équation initiale – eux trois face au reste du monde. D'ailleurs, Ginny papotait gaiement avec Greengrass dans un coin. George et Lee tentaient de convaincre Padma et son mari Gandhi Patel de l'intérêt de leur théière éléphant qui barrissait quand le thé avait suffisamment infusé. Parkinson, assise les pieds surélevés, s'entretenait avec Fleur sous le regard inquiet de Zabini.
« Tu rêvasses, Potter ? »
Harry ne se retourna pas pour observer Drago : il savait pertinemment ce qu'il verrait et n'avait pas envie de lui rouler le patin du siècle devant tout le monde. Il préféra garder les yeux fixés sur Neville et Luna qui étaient accroupis dans les hautes herbes à chercher une plante ou une créature inconnues au bataillon et répondit :
« Tu imagines ? Qui aurait cru que nous pourrions tous nous retrouver, il y a de cela dix ans ?
- Qui aurait cru que Théo se rapprocherait autant de Patil ?, répliqua Drago. Je te parie cinq gallions qu'il la ramène chez lui ce soir.
- Tenu. Parvati est trop sérieuse pour accepter une relation d'un soir. Et vu les regards qu'ils s'échangent, elle a envie de le revoir.
- Impossible. On ne peut pas mettre ensemble un Gryffondor et un Serpentard. Ça ne tient pas la route.
- On est un bon exemple de relation inter-maisons réussie, corrigea Harry.
- C'est contre-nature, tu le sais, ça ?
- J'ai toujours aimé désobéir aux règles.
- J'ai toujours aimé les mauvais garçons. »
Harry s'offusqua un court instant : l'ambiance était au beau fixe et il ne voulait absolument pas la gâcher en mimant une fausse dispute. Molly et Arthur dansaient une valse, insoucieux du monde et du regard de leurs enfants sur eux : Percy regardait le fond de son verre, sûrement pour y trouver une réponse au sens de la vie, Bill surveillait d'un œil Victoire et Teddy qui somnolaient sur leurs chaises, Charlie les observait, adossé à un arbre pour y fumer avec Seamus et Dean des cigarettes de champifleur. Le premier gang de Quidditch d'Harry était parti préparer le champ d'à côté à l'aide de tous les Repousse-moldus de son répertoire avant de disputer un match amical.
« J'aurais aimé que ma mère voie ça. » avoua Drago.
Harry opina : lui aussi, il aurait aimé que Narcissa participe à cette soirée d'anniversaire conjoint multiple. Malheureusement, elle était très affaiblie : le Dr Comungardon avait réussi à lui enlever la fin de la Marque des Ténèbres et l'opération l'avait énormément fatiguée. Elle récupérait doucement : les pronostics étaient bons, et Harry savait que c'était un mal pour un bien. Bientôt Narcissa quitterait de Sainte-Mangouste.
« On lui enverra des photos. »
Drago acquiesça. Harry sentit une sérénité inhabituelle l'envahir : lui qui courait toujours après ses serpents ou ses enfants se sentit soudain particulièrement apaisé.
« Tu crois que c'est ça ?
- Quoi ?
- La paix. Enfin. »
Drago plissa des yeux :
« T'as bu combien de verre de punch frelaté, toi ?
- Non, mais je veux dire… Regarde. On est amis…
- Amants, surtout.
- Alors que c'était improbable. Hermione et Parkinson ont réussi à discuter nursery et Ron et Zabini ont échangé des recettes de cuisine. Ginny est heureuse et mes enfants sont au pieu, en sécurité. C'est pas ça, la paix ? »
Drago se prêta au jeu.
« Mmm. Et le Seigneur des Ténèbres est vraiment vaincu. Et comme tu ne travailles plus au Bureau des Aurors, tu ne sais pas si un nouveau maître des ombres se prépare dans l'ombre. Donc tout va bien dans le meilleur des mondes. »
Harry grimaça :
« Drago… J'ai toujours mes entrées clandestines au Bureau des Aurors.
- C'est ça. Tu me protégeras toujours, c'est ça ? »
L'idée plut à Harry.
« C'est ça. Et tu m'attireras toujours des ennuis. »
Drago leva les yeux au ciel et les étoiles se reflétèrent dans ses pupilles (ok Harry avait peut-être abusé du punch) :
« T'es vraiment un scroutt quand tu t'y mets. »
Harry résista à l'envie de lui sauter au cou. Il était plus résistant que ça, pas vrai ?
« Allez les gars ! Quidditch ! »
Harry et Drago suivirent Olivier Dubois, un brin surexcité, vers le fond du champ.
Les équipes étaient clairement définies : Smith renonça à son rôle d'attrapeur pour permettre à Charlie et Drago de le tenir ; Goyle et George se décidèrent à être batteurs ; Olivier et Harry se mirent aux buts (Harry était tout excité, c'était la première fois qu'il jouait à ce poste) ; quant aux poursuiveurs, Alicia, Katie et Angelina reconstituèrent la première équipe de Gryffondor qu'Harry avait connue, et Bill, Dean et Seamus rejoignirent l'autre équipe. On appela le mari de Padma pour servir d'arbitre. D'autres joueurs s'agrégèrent quand la partie eut commencée et bientôt on ne put plus distinguer qui appartenait à quelle équipe.
Les épouses et autres se répartirent peu à peu le long des pierres pour observer et commenter le match. Ron jeta un regard triste à Harry : il restait auprès d'Hermione et ne pouvait donc pas voler. George et Ginny firent exprès de le frôler en volant bas. Lee hurlait des encouragements à sa femme.
La partie dura toute la nuit. Tous les joueurs avaient oublié la première règle manifeste de la réalité : la nuit, un Vif d'or, ça ne se voit pas.
