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"Play tough,
So now you're way too busy for me
To be the one I love ? »
My Boy, My Town — Mabel
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12 juin 2022.
Poe étant… eh bien, Poe, la surprise manqua de tomber à l'eau vingt sept secondes avant même de débuter.
« BIENV— » commença-t-il à crier jusqu'à ce que la silencieuse clé de bras de Finn le taise à tout jamais.
Depuis l'arrière du sofa, Rey lui fit les gros yeux — ce qui, dans la pénombre, ne signifiait pas grand chose — puis s'accroupit à nouveau, son petit sachet de confettis dans les mains. Et, toute respiration coupée, le petit groupe écouta le claquement de la porte d'entrée s'ensuivre d'un bruit de pas feutrés. Puis, juste après un soupir agacé :
« J'ai oublié mes écouteurs dans l'avion. »
Ben. Rey serra son sachet d'une paume moite, prise d'une intenable adrénaline. C'était quelque chose de l'entendre dans un combiné de téléphone, sa voix rauque portée à des milliers de kilomètres de distance. C'en était une autre de l'entendre.
« Tu les avais en sortant du taxi ? » demanda une autre voix. « Je te redonne ton portable ? »
Féminine, autoritaire, accent chantant. Phasma, élucida l'esprit de Rey et son sourire rétrécit d'un cran.
« Garde-le. » répondit Ben, un bâillement d'ogre ponctuant sa réponse. « Je comate un peu puis je les cherche. Au pire, j'en commanderai d'autres. Bref. Je te fais visiter ma prison premium ? »
« Prison ? » répéta Phasma, narquoise. « Du peu que j'aperçois, ça m'a plutôt l'air d'un palace. »
« D'où le 'premium'. » rétorqua Ben. « Crois-moi, une fois que tu grandis ici… »
« SURPRISE ! »
La lumière fit son grand retour aveuglant. Telle une armée de ressorts, chaque invité sauta aussitôt après de sa cachette pour assaillir un Ben qui, pour une toute première fois historique, semblait complètement pris au dépourvu. Bouche entrouverte, il laissa confettis, serpentins, banderoles et ballons pleuvoir sur lui avant que les embrassades ne viennent s'ajouter au lot.
Poe le tacla littéralement au sol. Finn échangea un salut manuel compliqué avant de l'étreindre de toutes ses forces. Rose mima un combat de boxe puis se suspendit à son cou — pour le saluer ou l'étrangler ; nul ne sut. Jessika lui embrassa la joue, chaste. Rey laissa la première vague d'amis l'accaparer, partagée entre l'impatience des retrouvailles et l'envie puérile de se faire désirer.
Puis leurs regards se trouvèrent.
Rey se souvint à peine de la courte distance que ses pieds parcoururent. Elle se sut juste soudainement dans ses bras, la figure nichée dans son cou, à respirer cette eau de parfum qui, pour ses sens, ne représentait rien d'autre qu'un retour au bercail. Il la souleva du sol et il y eut des applaudissements, des cris, des sifflements, et Ben ne la lâchait pas, et peut-être qu'elle pleurait, mince, oui, elle pleurait déjà, merde, elle s'était pourtant jurée de tenir le plus longtemps possible.
Mais Ben la serrait plus fort encore, son propre coeur courant le marathon tout contre le sien. Alors peut-être n'était-ce pas si grave.
Peut-être pouvaient-ils rester liés une petite éternité encore.
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En espérant que cette intro vous plaise ! L'histoire étant quasiment écrite, les posts ne devraient pas être criminellement espacés comme ils le sont souvent avec moi (haha). Second détail important : une playlist existe pour cette histoire. Nommée "Do you ?", elle est dispo sur mon compte sur Spotify "Nina Hazel".
À très bientôt !
xo.
