C'est avec un grand plaisir, que moi, le narrateur, je vous présente…

Diablesses VS Maraudeurs

1- Méfait pour méfait

Un silence pesant régnait sur le parc de Poudlard. Bien que ce fut la nuit, pas un seul hibou ou une quelconque créature ne se faisait entendre. C'était comme si chaque être de l'école de sorcellerie, animaux, élèves et professeurs, s'était endormi. Pourtant, en tendant l'oreille, on pouvait percevoir le son de l'eau du lac qui bougeait, fruit des mouvements de brasse qu'effectuait une adolescente de dix-sept ans. Et en tendant encore l'oreille, des chuchotements vous parvenaient alors aux tympans, les chuchotements de trois autres filles. Ces quatre désobéissantes, car il était totalement interdit de quitter les salles communes après 21 heures, et il était bien deux heures du matin, appartenaient à la maison de Serpentard.

Maintenant, avant que l'histoire ne commence, arrêtons le temps et approchons-nous prudemment de ces trois jeunes filles. N'ayez pas peur, elles ne vous mordront pas. Elles ne le peuvent pas… pas encore. Vous voyez la fille à droite ? Oui, la fille tout à droite, celle avec la cigarette à la main. Elle, c'est Samantha Travers. Oui, vous avez bien entendu, Travers, celle qui tuera plus tard les McKinnon. Aaaah… Sam… Certes, elle est très belle. Et si elle n'était pas si violente, les garçons auraient moins peur de l'approcher. Mais mieux vaut ne pas l'approcher, alors ils se contentent de rêver d'elle. Elle a des cheveux noirs comme la nuit, mi-longs et ondulés. Dans ses yeux bleu clair brille l'insolence, le mépris, et le sadisme d'un certain côté. Vous ne le voyez pas le sadisme ? Là, au coin à gauche de l'œil. Il est pourtant voyant.

Juste à côté d'elle, il y a Mira Letit, allongée de tout son long, avec un brin d'herbe dans la bouche. Comme vous pouvez le voir, Mira est petite et maigre, elle paraît vulnérable comme ça. Mais c'est simplement parce que ses yeux sont fermés. S'ils avaient été ouverts, on aurait pu voir une magnifique couleur : un vert foncé, vert jade. Le tout mélangé à sa malice habituelle, cela les rend encore plus beau, si beau qu'on évite de les regarder au plus profond, de peur d'être ensorcelé. Elle a de longs cheveux bruns, raides, avec une frange mal rangée. J'avoue que cela lui donne en charme en plus. Mira est sûrement la pire des quatre filles, il ne faut surtout pas la juger sur l'apparence, car si c'est le cas, vous êtes sûr d'avoir tout faux. Elle paraît petite fille tranquille, joyeuse et gentille (sans regarder la malice dans ses yeux, bien sûr) mais elle est tout le contraire : fausse, manipulatrice, voleuse… Telles sont ses nombreuses qualités. Qualités… aux yeux des Serpentard tels qu'elle.

Ensuite, voici Livie Tomen. Communément appelée Liv, elle est la plus féminine des quatre filles, que ce soit dans l'apparence, l'attitude ou le langage. Elle a de jolies boucles blondes, bien rangées, qu'elle attache en deux couettes lâches sur ses deux épaules. Elle est grande, fine… pour tout vous avouer, les garçons de Poudlard ont la fâcheuse habitude de ne pas la regarder dans les yeux mais en des endroits… pas très catholiques, je dirais. Elle a des yeux bleus, très clairs, toujours maquillés. Liv aussi est très belle, mais si seulement elle n'était pas si stupide… Si superficielle, si je-m'en-fichiste, si bavarde… La question que l'on se pose, c'est Que fait-elle avec ces trois démones ? J'avoue, je suis le narrateur, je devrais le savoir… mais je ne sais pas. Il y a des choses dans la vie que l'on ne peut expliquer, et l'amitié en fait partie. Car ces quatre Serpentard sont différents des autres en une chose : elles sont amies. Pas des " bouche-trous ", des amies.

Enfin, quittez vos yeux de la rive du lac pour vous diriger vers le lac lui-même. Vous voyez la ravissante jeune fille, là-bas, qui fait la planche dans l'eau ? Oui ? Vous m'en voyez ravi. Alors elle, son nom est Alexandra Briseski. Plus énigmatique qu'elle, vous mourez. Dans le marron de ses yeux, on peut voir un regard impassible, toujours le même. Je ne l'ai jamais vu le changer, et pour tout vous dire je ne l'ai jamais vu rire, pourtant, qui sait quel temps je passe à la guetter, essayant de découvrir rien qu'une toute petite nouvelle parcelle de sa personnalité. Mais elle est impossible à déchiffrer. Elle est facilement oubliée, car elle ne parle jamais. Là aussi, vous vous demandez ce qu'elle fait avec Liv, Sam et Mira. Rassurez-vous, là, je sais répondre ! Et bien figurez-vous que, bien qu'Alex n'ouvre jamais la bouche, lorsqu'elle le fait, c'est pour sortir le pire des commentaires, de quoi clouer le bec à ces stupides Gryffondor… Non non ! Personnellement, je n'ai rien contre les Gryffondor, mais je suis censé être dans la tête de ces quatre diablesses, alors autant parler de leur point de vue. Sachez que si j'avais vraiment été dans leur tête en ce moment même, j'aurais pu utiliser un adjectif encore plus abject pour parler des Gryffondor. Car je peux vous dire que Liv, Sam, Mira et Alex apporte une importance moindre à la politesse, surtout quand elles parlent de leurs rivaux officiels. Mais continuons donc sur Alex. Autre point remarquable chez elle : elle ne fait strictement rien, jusqu'à ce qu'elle soit à cent pour cent certaine que cela lui rapportera. Elle a de très longs cheveux bruns, à l'origine bouclés, mais en ce moment elle est dans l'eau donc… Enfin, là n'est pas le sujet que je sache. Elle si belle, mais si mystérieuse…

Je pense qu'il est temps de retourner à l'histoire… Comment ça c'est pas trop tôt ? Sachez, impertinent, que si vous voulez ma place, je vous la donne sans regret. C'est un tel far… Hein ? Vous la voulez bien ? Oh mon pauvre, je vais quand même la garder, je ne veux pas vous passer une telle tâche. (Et entre nous, je vous avoue que je me suis quelque peu attaché à ces quatre démones, depuis le temps que je raconte leur vie. Enfin, avant je me racontais leur vie, mais maintenant j'ai décidé de vous faire partager leur histoire.)

Je vous rappelle donc qu'il est à peu près deux heures du matin (j'ai perdu ma montre il y a quelques temps, donc je ne peux vous l'affirmer à cent pour cent) et nous sommes en 1975. A trois, nous revenons à l'histoire. Tenez-vous prêts… 1… 2… 3 !

" Vous êtes sûres que vous n'en voulez pas ? " demanda Sam pour l'énième fois, en tendant à ses deux amies sur la terre ferme une cigarette allumée.

" Sûres et certaines, " assura Mira.

Sam haussa les épaules et reprit une bouffée.

" Ca pue ton machin, " maugréa Liv en fronçant le nez.

Samantha soupira. Ce que Liv pouvait être bête par moments… Après avoir fini sa cigarette, Sam balança le mégot dans le lac et s'étendit de tout son long dans l'herbe. Elle ferma les yeux.

" T'endors pas, " avertit Mira.

Sam ne prit pas la peine de répondre. Si elle s'endormait, une des trois filles pourrait la réveiller. Il n'y avait pas de quoi battre un chat. Elle ne pensa à rien, écoutant le silence entêtant, puis elle se plut à penser qu'un jour, ces Maraudeurs seraient renvoyés, grâce à elle.

Désolé de vous interrompre une nouvelle fois, mais il me semble que ma chère Samantha n'a pas du tout l'intention de vous expliquer qui sont ces Maraudeurs. Ce serait une grossière erreur de ne pas le faire, car vous ne comprendriez rien à l'histoire. Alors, je suppose que c'est mon devoir. Les Maraudeurs est le nom donné à un groupe de quatre Gryffondor mâles : James Potter, Sirius Black, Remus Lupin et Peter Pettigrow. Ils sont connus dans tout Poudlard pour être les plus farceurs de l'école, ceux qui ont reçut le plus de retenue en une journée (le record est pour l'instant fixé à trois semaines de détention, le tout en seulement trois heures de cours). Ils sont les plus populaires, et même Alexandra, qui les aime autant que le professeur Spewin, ne peut nier qu'ils ont un certain style, en plus de la beauté de Potter, Black et Lupin. Sans commentaire pour Pettigrow…

Sam prenait un malin plaisir à imaginer leur mort, leur torture, leur renvoie, tout ce que vous voulez, mais on ne pouvait pas dire qu'elle eut fait grand chose, pour le moment, pour arriver à ses fins. Au fond, elle savait que s'ils n'étaient pas là, elle et ses amies s'ennuieraient cruellement. Plus personne à maudire, plus personne à provoquer, plus personne à défier, plus personne à insulter. Livie aurait pu rajouter plus personne sur qui fantasmer, mais elle n'était pas dans la tête à Sam en ce moment.

Lorsque Samantha entendit qu'Alex sortait de l'eau, elle rouvrit les yeux et regarda son amie. Elle était en maillot de bain. Pas un seul frisson, pas une seule expression dans ses yeux. Livie lui lança une serviette de bain, et l'impassible commença à essuyer son corps mouillé. A peine eut-elle commencé à pencher la tête en avant pour sécher ses cheveux qu'elle s'arrêta net, fixant un point loin d'elles. Elle mit un petit coup de pied sur l'épaule de Mira et lui montra de la tête le point qu'elle regardait. Mira se redressa et regarda à sa tour.

" Regardez, " murmura-t-elle en pontant du doigt l'entrée du château.

D'un même mouvement, Sam et Liv tournèrent la tête vers la direction indiquée.

" Qu'et-ce qu'il fout là lui ? " demanda brusquement Sam.

Le concierge, Argus Rusard, aussi beau qu'un rat en pleine décomposition, semblait chercher quelque chose dans le parc de Poudlard.

" Ca ne sent pas bon… " murmura Liv.

Une petite chose : certes, Rusard ne sent pas la rose, mais Livie ne serait pas capable de le sentir d'ici. Cette expression n'est donc pas à prendre au premier degré. Fahrenheit, pas Celsius. Je rappelle que nous sommes en Angleterre. Bref…

Alexandra se dépêcha d'enfiler sa robe par-dessus son maillot de bain, signe qu'elle était d'accord avec Livie. Sam se leva, mais ne bougea pas. Elle fixa du mieux qu'elle pouvait le concierge qui avait fait quelques pas en avant, continuant à tourner la tête dans tous les sens. Il fut rejoint pas le professeur Spewin, qui enseignait la divination. Certes, il avait des dons de voyant, de très bons dons même, mais il ne les utilisait que contre ses élèves, qu'importe la maison. Alors tout à coup ça devenait moins marrant.

" On est dans la merde… " chuchota Alex.

A peine eut-elle finit sa jolie phrase que Spewin tourna la tête vers les quatre Serpentard. Le professeur les montra du doigt.

Je vous assure que si les quatre diablesses pouvaient leur professeur de plus près, elles verraient le visage de cet homme déformé (encore plus que d'habitude) par la fureur et la joie d'enfin les attraper. Parce que, je vous signale, que ces demoiselles n'en sont pas à leur première sortie nocturne ! Et sans qu'elles le sachent, cela fait longtemps que Rusard désire plus que tout au monde de les attraper pour les renvoyer, puisqu'il ne peut pas les accrocher au plafond par les chevilles, au-dessus d'un puits plein de dragon affamés. Dumbledore le lui a interdit. Dommage pour lui.

" Génial ! " s'exclama Mira en souriant. " Enfin un peu d'action ! "

" On passe par où ? " demanda Sam, toujours aussi calme.

" Oh ! " s'écria Livie en sautillant comme une enfant. " Par le tunnel ! "

" Je n'ai aucune envie de me mouiller, " répondit Sam.

" Alors par les souterrains ! " supplia Liv, pleine d'espoir.

Sam scruta les regards d'Alex et Mira, pour voir si elles avaient quelques objections à faire. Mira sourit, Alex haussa les épaules.

" Ca marche, " conclut alors Samantha.

Les quatre filles mirent leurs manteaux et s'enfoncèrent un peu plus dans la foret qui bordait le lac de Poudlard. Elles durent allumer leurs baguettes car ici, les arbres, exagérément hauts, ne laissaient pas passer la lumière de la lune. Elles marchèrent à vive allure pendant deux minutes à peine, et s'arrêtèrent lorsqu'elles furent devant un grand chêne centenaire un tronc immense. Mira, vérifia quelque chose sur le bois, et sembla enfin y trouver son bonheur. Elle éteignit sa baguette et l'approcha de ce qui semblait être un trou de larve.

" Dépêche-toi… " la pressa Liv.

" Oh, ça va… Y a pas le feu. "

" Non, mais y Rusard et Spewin qui approchent. "

En effet, on pouvait entendre leur cri : " Allez ! Elles ne doivent pas être loin ! "

" Grandissimo ! " murmura Mira.

La chose qui ressemblait à un trou de larve s'agrandit de plus en plus jusqu'à devenir assez grande pour faire passer les quatre filles unes par unes. Mira laissa Sam passer, puis Livie et enfin Alex, puis elle passa à son tour. Elles étaient dans un long tunnel humide et sombre.

" Ecoutez-le qui souffle comme un bœuf, " murmura Sam en ricanant.

" Je sais que vous êtes là ! " hurla Spewin tandis que Rusard semblait en avoir assez marre de courir. " Je vais vous avoir ! Vous serez renvoyée ! Si vous sortez de votre cachette, vous bénéficierez d'un traitement de faveur ! "

" Mais bien sûr… " maugréa Liv.

" Reducto… " murmura Mira.

Le passage dans le tronc de l'arbre se retrouva de la taille d'un trou à larve.

" C'est plus amusant d'autres fois… " annonça Sam, assez déçue.

" Ecoutez, ils sont juste à côté… " dit Mira.

" Mais où sont-elles passées ? " se plaignait Spewin. " Si je les attrape… "

" Allez, on y va, " ordonna Sam.

Les quatre filles se remirent à marcher dans le tunnel. Sur un mur étaient dessinés des signes étranges, des runes peut-être…

En tant que meilleur élèves de Runes dans ma promotion dans un pays éloigné, je peux donc vous assurer que ce sont bel et bien des runes. Malheureusement pour vous, je ne suis pas sûr de la traduction. Il semble que cela donne quelque chose du genre " Le feu qui gazouille mouille. " Mais je le répète, je ne suis pas sûr.

… alors était-ce simplement des personnes qui écrivaient très, très mal.

Dans ce cas-là, je proteste ! Ce sont bel et bien des runes ! Si c'était de la vraie écriture, il y aurait écrit " Les Maraudeurs sont les meilleurs " ! Cela n'a aucun sens…

" Ces Maraudeurs, " maugréa Mira, avant d'écrire ces stupidités, ils devraient apprendre à écrire…

" Laisse tomber, " répondit Sam, en lançant un regard dégoûté au mur.

Elles marchèrent pendant dix minutes. Le tunnel semblait s'enfoncer de plus en plus profond dans les entrailles de Poudlard. Enfin, il remonta raide. Elles atteignirent enfin le bout : le mur était fermé. Cela semblait être un cul-de-sac, mais il n'en était strictement rien. Comme si cela était un geste tout à fait normal, geste que l'on fait tous les jours, Samantha gratta la cinquième pierre en partant du haut, puis la deuxième pierre en partant de la droite. Il y eut un déclic, signe que le passage s'était ouvert. Elle vérifia qu'il n'y avait personne derrière le mur, et enfin le poussa. Le mur n'offrit pas de résistance, et Sam put le pousser comme on pousse un grain de sable. A peine eut-elle fait un pas à l'extérieur du tunnel qu'une main forte l'attrapa par le cou et la plaqua contre le mur. Il la lâcha aussitôt, une fois qu'elle cessa de bouger.

" Ah ! Ah ! " cria Spewin, heureux de sa trouvaille. " Je savais bien que vous alliez faire un tour par les souterrains. Vous êtes tellement prévisibles ! Maintenant, direction le bureau de Mrs Prewett ! Sûrement aurai-je enfin l'honneur de vous voir quitter Poudlard, avec bien sûr la certitude que vous ne reviendrez pas. "

Sam le regardait avec des yeux meurtriers. En clair, si elle avait pu le tuer de ses yeux, Spewin serait mort il y a des lunes. Elle tremblait de fureur.

" Oh ! Mais ne faites pas ce regard, les regards ne tuent pas. "

Spewin détacha ses yeux de Samantha pour regarder les trois autres filles. Elles aussi affichaient des têtes qui en disaient long sur ce qu'elles voulaient plus que tout en ce moment. Spewin sembla douter de ses propos. Il revint vers la jeune Travers, semblant plus que décidé.

" Votre baguette, " ordonna-t-il.

" Pardon ? " demanda Sam, abasourdie

" J'ai dit : votre baguette… et j'attends. Ca marche aussi pour vous trois, " ajouta-t-il en lançant un regard à Mira, Liv et Alex.

Se résignant, les quatre Serpentard donnèrent leur baguette au professeur, qui afficha un sourire répugnant.

" On ne sait jamais, " murmura-t-il en empochant les baguettes.

" Vous pensez vraiment qu'on vous aurait attaqué ? " demanda Mira, sceptique.

" On est pas si bête, " murmura Alexandra.

Spewin ricana.

" On ne sait jamais, " répéta-t-il.

" Se pourrait-il que vous ayez peur de nous ? " demanda Sam, le plus innocemment qu'elle put, mais la lueur dans ses yeux n'échappa pas au professeur plus téméraire que courageux.

C'était une lueur démoniaque, pire que celle qui était d'habitude affichée. Je me demande parfois si Sam n'est pas vraiment un diablesse. J'ai prit l'habitude de les appeler toutes les quatre comme ça mais… elle me fait tellement peur parfois que… j'en perds mes mots, tiens. Et encore, elle n'a que dix-sept ans ! Qu'est-ce que ce sera lorsqu'elle sera plus… plus grande ? Je n'ose imaginer. Rien qu'à cette pensée, j'en ai l'estomac qui fait des saut dans tous les sens, mes poils qui se hérissent et… enfin bref. Revenons donc à l'histoire.

" Maintenant, suivez-moi, " ordonna Spewin.

Aucune des quatre ne contesta (ce que je trouve d'ailleurs très étrange), et elles suivirent docilement le professeur qui comptait bien les mener dans les appartements de Mrs Prewett, la directrice de la maison de Serpentard, professeur de Potions, femme stricte, pas très bavarde, d'une objectivité révoltante en ce qui concerne les élèves.

Spewin s'arrêta et Mira, sûrement occupée à penser à autre chose, lui fonça dedans. Le professeur se retourna d'un coup, regarda la jeune fille d'un air dégoûté tandis que cette dernière affichait un air faussement angélique. Méfiant, le professeur alla à la rencontre de Rusard, juste devant le bureau de Mrs Prewett. Il commencèrent à converser et la porte…

STOP ! ! Arrêtez l'histoire ! Ah, voilà, c'est mieux. Regardez bien… Portez vos yeux sur Mira et Livie. Surtout sur Mira. N'y a-t-il pas quelque chose qui vous dérange ? Oui, c'est ça. Ce sourire ! Elle a les yeux qui brillent ! Quelques personnes qui ne la connaîtraient pas bien pour le moment pourraient dire qu'elle est heureuse, mais moi, je sais bien que ce n'est pas là la véritable raison de cette lueur. Elle vient de commettre un méfait ! Oui, parfaitement, vous avez bien entendu. UN ME-FAIT. Personne n'a rien vu, c'est pour ça qu'elle sourit. Et à côté, regardez Liv, son visage est interrogateur. Elle ne comprend pas. Ah bon ? Ca vous aviez remarqué ? Bon… Mais je suis sûr que vous n'avez pas vu ce petit détail, là… Regardez la main droite à Mira. Qu'est-ce qu'elle a ? Rien, elle pend gentiment le long de son corps, comme elle devrait le faire. Et l'autre main ? Elle est dans sa poche ! Quoi de plus naturel, me diriez vous… Eh bien non ! Pas avec Mira ! C'est n'est PAS naturel ! Et pourquoi a-t-elle la main dans la poche ? Comment ça vous ne savez pas ? C'est pourtant simple ! On doit tout vous expliquer… C'est ça son méfait ! Elle a volé quelque chose ! Comment ? Ca aussi c'est très simple : regardez la scène qui précède, mais au ralenti. Là, Spewin s'arrête lorsqu'il a vu Rusard… Mira continue à marcher, avec ce sourire démoniaque, alors que les trois autres filles ont bien vu qu'il fallait s'arrêter. Elle percute le professeur… Oh là ! Regardez sa main ! Aussi rapide que l'éclair ! Un petit tour dans la poche du professeur, elle en sort la baguette qui atterrit dans sa poche. En deux trois mouvements, le vol est commis et personne n'a rien senti. Aaaah, Mira… C'est son gros défaut ça : le vol. Si vous saviez ce qu'elle va devenir… Non, mieux vaut que vous ne le sachiez pas. C'est aussi bien pour vous, que pour moi. Revenons donc au fil de l'histoire… Allez, pour le plaisir, je vais remettre la scène du vol… Mira…

Spewin s'arrêta et Mira, sûrement occupée à penser à autre chose (maintenant nous savons que non), lui fonça dedans. Le professeur se retourna d'un coup, regarda la jeune fille d'un air dégoûté tandis que cette dernière affichait un air faussement angélique. Méfiant, le professeur alla à la rencontre de Rusard, juste devant le bureau de Mrs Prewett. Il commencèrent à converser et la porte s'ouvrit. Mrs Prewett en sortit, en chemise de nuit. On voyait bien qu'elle n'était vraiment pas d'humeur à parler et qu'elle aurait bien préféré rester dormir dans son lit au chaud. On ne pouvait dire que la chaleur battait son plein dans les cachots.

Le visage déformé par la fureur, elle regarda tour à tour Sam, Livie, Mira et Alex.

" Alors ? " demanda-t-elle, respirant fortement. " Alors ? ? "

Personne ne répondit, mais les quatre Serpentard n'oublièrent pas d'afficher leur visage le plus fier possible.

" Vous avez vu l'heure ? "

" Non, " répondit Livie. " Quelle heure est-il ? "

" Deux heures et demi du matin ! "

" Deux heures du matin ? " répéta Livie, paraissant scandalisée. " Non mais vous avez entendu ? "

Elle regarda ses trois meilleures amies, les yeux gros comme des soucoupes.

" Il est tard ! Nous sommes désolées de vous avoir dérangée, Madame, nous allons nous recoucher sur-le-champ. "

" La ferme Miss Tomen ! " s'exclama Prewett. " Miss Briseski, pourquoi vos cheveux sont-ils mouillés ? "

" L'a plu, " répondit Alexandra, impassible.

Sam ricana sans bruit.

" Vous vous croyez malines ? " demanda le professeur Spewin.

" Ne vous mêlez plus de ceci, Archaus, je m'en occupe. "

" Très bien, " répondit 'Archaus', en lançant aux quatre filles un regard dégoûté, comme à l'habitude, avant de partir.

" Euh… " commença Livie.

Mais Spewin sembla comprendre aussitôt. Il se retourna et rendit leurs baguettes aux jeunes filles. Puis il repartit, suivi par Rusard, qui sifflait des obscénités entre ses dents.

" Maintenant, je veux savoir pourquoi vous étiez dehors à cette heure-ci. "

" On n'arrivait pas à dormir, " répondit Livie, " et on avait chaud. Alors on s'est dit que ce serait bien si on sortait un peu. "

" Vous n'avez pas à sortir ! " s'écria Prewett.

" On sait " répondit Sam, d'un ton nonchalant.

" Alors pourquoi Dieu sortez-vous alors que vous savez parfaitement que vous n'avez pas le droit ! Hier Mrs McGonagall a attrapé Potter et compagnie, il manque plus que les Serdaigle aussi se mettent à sortir ! Pourquoi Dieu vous quittez les dortoirs ? "

Mira sembla sur le point de répondre mais Prewett la coupa.

" Non, je ne veux pas savoir. Vous faites perdre 50 points à votre maison, je vous attends demain soir dans mon bureau. Disons 20 heures. "

Dégoûtées, les quatre filles hochèrent la tête.

" Maintenant vous allez dans la salle commune. Et vous ne la quittez plus ! "

Sans un mot, Samantha, Livie, Alexandra et Mira laissèrent le professeur et firent demi-tour vers le mur vide qui masquait l'entrée de la salle commune des Serpentard.

" Leeee mooot deeee paaaasssse… " murmura une voix venant de nul part.

" A mort les Maraudeurs, " répondit Alexandra.

" Leee mooot deeeee paasssse… "

" Tu me gueules dans l'oreille là, " dit Sam.

Un visage apparut alors sur le mur nu.

" Tu le donnes ouais le mot de passe ? " demanda le visage.

" Je vais bien, oui, merci. Et toi ? " répondit Mira.

" Allez les filles, c'est pas marrant… " supplia le visage.

Les quatre diablesses se mirent à rire.

" Refais-le pour voir ? " demanda Mira.

" Si je le fais, vous me laissez tranquille, d'accord ? "

" D'accord. "

Le visage disparut alors et la voix lente revint :

" Leee moooot deee paaaassse… "

Les quatre filles éclatèrent de rire.

" Mortel ennui ! " dirent-elles en cœur.

Une grosse porte de bois apparut, Samantha l'ouvrit et se baissa pour entrer. La salle commune des Serpentard, faite de vert et argent, était vide. Un feu brûlait doucement, le doux bruit des flammes pouvait se faire entendre, le seul dans le silence qui envahissait la salle. Sans bruit, les quatre filles montèrent les escaliers jusqu'à leur dortoir.

Tandis qu'elles se déshabillaient, Mira poussa un cri.

" Quoi, qu'est-ce qu'il y a ? " demanda Sam, étonnée.

" J'avais oublié, " répondit Mira.

" Oublié quoi ? "

Pour toute réponse, Mira ramassa sa cape qu'elle avait balancée sur le sol et mit sa main dans la poche. Elle en sortit une fine baguette. Samantha soupira.

" T'étais obligée de la voler ? "

" Non, mais je pensais la mettre dans les affaires des Maraudeurs, pour leur attirer des ennuis. "

Samantha, trouvant sûrement l'idée à son goût, se mit à rire. Elle partit dans un fou rire, et ne s'arrêta plus. Les trois autres la regardaient, se demandant s'il fallait avertir un professeur, ou Evan Rosier qui saurait la calmer. Mais Sam se calma toute seule.

" T'es géniale Mira ! " dit-elle.

" Je sais… " répondit la géniale en ramenant ses cheveux en arrière, de la même manière que le faisait Liv.

" Juste un problème, " intervint Livie, " comment on s'y prend pour la mettre dans leurs affaires ? "

" Severus pourra nous aider ! " proposa Alex.

" Mais comment ? "

" On lui demande de provoquer ces Maraudeurs, et pendant ce temps, au petit déjeuner, on en profite pour mettre la baguette de Spewin dans un des sacs, " répondit Sam.

" Dans le sac à Black… " ajouta Mira, d'un sadisme terrorisant.

" Ca marche… manque plus qu'à convaincre Severus. "

" Ca, je peux m'en charger, répondit Livie, en souriant méchamment.

Les autres se mirent à rire.

Voici un exemple du génie démoniaque dont peuvent faire preuve ces quatre demoiselles. Il suffit d'une bêtise pour qu'un méfait germe dans leur esprit, et chaque méfait est fit dans le même but : renvoyer les Maraudeurs. Et moi, pauvre narrateur, j'ai dû les regarder faire des millions de fois. Je vais vous dire un secret, mais ne le répétez pas, sinon elles me tueraient : je suis persuadé que si on enlevait cette méchanceté chez les diablesses, elles s'entendraient bien avec les Maraudeurs, mais autant demander à un ogre de ne pas manger un enfant. Ce n'est que pure utopie…

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