Autrice : Lilomanga

Pairing : HPDM

Chapitre : 1/6

Bonjour tout le monde !

Je reviens avec non pas une nouvelle fanfiction au sens strict du terme, mais avec une réécriture d'un one-shot que j'ai écrit 2015 que certains connaissent déjà sûrement, il s'agit de Draw me Potter !

Je me suis lancée, le challenge un peu fou de transformer un one-shot en fic à plusieurs chapitres. Cette version comprendra 6 chapitres encore qu'un court épilogue. Je publierai tous les mercredis.

Les personnages de base étant out of character, j'ai essayé de les rapprocher un peu plus de leur personnage d'origine tout en conservant ce qu'ils étaient dans le one-shot. J'ai également les points de vue. Initialement, il n'y a qu'un POV Harry, vous trouverez cette fois, ponctuellement, des POV de Draco et Luna pour étayer et éclairer certains points ou développement des personnages. Néanmoins, j'espère que cela vous plaira !

Croque moi Potter !

Chapitre 1 : décembre

Il faisait un froid de canard dehors. Le ciel était grisonnant, l'air glacial et le sol recouvert d'une fine couche de neige. Harry, qui regardait la cour de Poudlard depuis la fenêtre de sa salle de bain, réprima un frisson. Il contempla ensuite son reflet dans le miroir. Il faisait peur. Ses traits étaient tirés par la fatigue psychologique qu'il trainait derrière lui depuis près d'un an. Depuis qu'il était venu à bout de Lord Voldemort au prix de nombreux sacrifices, d'efforts et d'une part de son âme.

Il attrapa l'élastique usé qui trainait sur le rebord de son lavabo et attacha ses cheveux en un chignon rapide dont quelques mèches rebelles s'échappèrent. Le Gryffondor attrapa ensuite sa brosse à dent et son tube de dentifrice pour se laver les dents. Puis, il entreprit de s'habiller et enfila le plus gros pull qui lui tomba sous la main et le premier pantalon. Aujourd'hui était samedi et il avait le droit de ne pas enfiler l'affreux et encombrant uniforme de l'école. Il avait cru pouvoir en être débarrassé puisque les huitièmes années avaient un statut particulier mais la directrice de maison avait été claire dès le départ, le port de l'uniforme restait obligatoire tant qu'ils étaient élèves.

Quand il fut enfin prêt, il attrapa dans sa chambre tout le matériel dont il aurait besoin pour son petit rituel du samedi matin. De 09 heures et demie à 11 heures, les Serpentard s'entrainaient au Quidditch. Harry profitait de cet entrainement pour se glisser dans les gradins vides de monde et se trouver un endroit où il pouvait dessiner sans que personne ne le voie. Le brun attrapa sa pochette de croquis, y ajouta des feuilles vierges, puis récupéra sa trousse contenant différents crayons de bois dont la dureté des mines variait pour qu'il puisse choisir à tout moment celui dont il avait besoin en fonction de la technique qu'il expérimentait et de ce qu'il dessinait.

Sa passion était née pendant sa cavale pour fuir les sbires de Voldemort. Il avait toujours aimé griffonner sur les coins de sa feuille, mais cela avait atteint un tout autre niveau lorsqu'il dut passer parfois plusieurs heures enfermé dans des maisons abandonnées, dans la tente qu'Hermione installait dans des forêts perdues. Alors qu'il se trouvait parfois des soirées entières sans ne pouvoir presque rien faire, ce carnet et ce crayon, qu'il avait pu se procurer, devinrent sa seule échappatoire.

Il avait commencé par des choses simples. Les objets, les personnes, les lieux qui l'entouraient. Les personnes dont il se souvenait. Les rêves qu'il faisait. Cela lui permettait d'organiser ses pensées, de les répertorier et de les ranger. C'est d'ailleurs après un rêve de sa Némésis qu'il avait fait le premier portrait de Draco Malfoy. Ce dernier debout dans les couloirs de Poudlard l'observait en silence de ses yeux gris, le visage impassible. La famille du blond avait fui bien avant Harry. Le blond avait disparu après les vacances d'été de leur 6ème année pour ne réapparaitre qu'au début de la huitième. Cette absence avait perturbé Harry si fort pour une raison qu'il ne comprenait pas à l'époque qu'il avait commencé à rêver régulièrement du Serpentard.

Si sa disparition avait été perturbante, son retour l'avait été encore plus. Le blond avait grandi de 10 bons centimètres, ses cheveux semblaient encore plus clairs qu'avant si possible et son attitude d'enfant gâté imbu de lui-même avait laissé place à un jeune homme toujours arrogant mais qui avait pris le parti de l'ignorer au lieu de le chercher comme cela était le cas auparavant.

Cela avait également correspondu à sa dispute avec la quasi-totalité des Gryffondor et ses meilleurs amis. En effet, son goût tout nouveau pour la gente masculine avait été perçu comme contre nature. S'il s'attendait à une réaction négative de certains camarades malgré le fait qu'il ait sauvé le monde sorcier, Harry n'avait pas prévu le rejet de ses meilleurs amis qui l'avaient purement et simplement traité des pires noms. L'homosexualité n'était pas encore très acceptée chez les sorciers et visiblement son statut d'élu et de survivant n'avait malheureusement pas joué en sa faveur.

Harry mit tout son matériel dans son sac à bandoulière qu'il mit ensuite sur son épaule après avoir enfilé une veste molletonnée bien chaude et épaisse. Le brun se dirigea ensuite vers les gradins de Quidditch et s'installa confortablement dans un coin discrètement pour s'adonner à une de ses activités favorites non sans avoir jeté un sortilège de réchauffement. Pendant tout l'entrainement, il dessina Draco Malfoy dans différentes postures. Ce dernier était son modèle favori comme en témoignaient les très nombreux portraits et croquis qui parsemaient ses pages de dessins et ses carnets de croquis.

Son corps longiligne et gracile, les traits de son visage à la fois doux et froid étaient un plaisir à retranscrire sur papier. Il était si habitué à le dessiner que ses yeux le repéraient sans mal au milieu des autres joueurs malgré la rapidité de ses mouvements. Sa main se mit en mouvement presque mécaniquement alors qu'il scrutait encore le ciel. Un sourire désabusé se forma sur ses lèvres tant il lui fut aisé de réaliser un croquis de Draco. Après que l'entrainement fut fini, il resta une bonne heure assis à sa place à peaufiner son dessin avant d'enfin se décider à rentrer.

Harry rangea délicatement ses feuilles de dessins dans sa pochette puis prit la direction de la grande salle. Si quelqu'un voyait cette pochette, le brun serait bien embêté. La raison pour laquelle le visage du prince des Serpentard était représenté de si nombreuses fois serait évidente. Il vidait sa pochette à la fin de chaque semaine, elle était encore remplie de tous ses dessins de la semaine. La seule à qui il les montrait était Luna qui était, du reste, la seule au courant de son penchant pour le jeune blond.

Le brun ne savait pas ce qui lui plaisait chez Draco Malfoy au point d'en être tombé amoureux. Outre son apparence physique, le blond n'était ni très gentil , ni loyal. Il était même un sale con pour être franc. Le blond était également arrogant et imbu de sa personne. Son éducation d'aristocrate n'en avait pas fait une personne facilement aimable. Mais il avait une aura, une façon de parler et de bouger qui l'avait charmé sans même qu'il ne s'en rende compte.

En arrivant dans la grande salle, Harry se dirigea vers la table des Serdaigle sans même un regard vers la table de sa maison. Il posa son sac sur le banc et s'installa près de Luna qui lui lança un regard absent avant de lui faire un joli sourire.

-Coucou Harry ! dit la Serdaigle d'une voix chantante en déposant un baiser aérien sur sa joue.

-Salut Luna, répondit-il en attrapant un morceau de pain qu'il commença à mâcher lentement sous le regard attentif de la petite blonde.

Luna était une des seules à lui parler normalement malgré les évènements de l'année et Harry lui en était reconnaissant. En fait, elle avait même été une bouffée d'oxygène quand sa maison lui tourna le dos et que les insultes à peines camouflées lui plurent dessus à longueur de journée. Merlin merci, la plupart d'entre eux avait fini par se lasser et se contentait à présent de lui lancer des regards de travers.

Harry avait beau être habitué à l'étroitesse d'esprit du monde sorcier et à la fâcheuse tendance qu'avait ce dernier à lui tourner le dos du jour au lendemain. Recevoir le mépris de personne avec qui il avait dormi, manger, ri dans leur salle commune avait mis son moral au plus bas.

La tristesse et le désarroi qu'il ressentait depuis la fin de la guerre avait grandi au point de l'en étouffer. Il avait dans un premier temps essayer de leur expliquer qu'il était le même. Surtout à Ron et Hermione. Ils étaient ses amis, sa famille. Ils avaient grandi et traversé l'enfer ensemble. Une simple histoire d'attirance ne pouvait pas ruiner 8 ans d'amitié solide. Du moins, l'avait-il cru les premiers temps. Avant de comprendre que non, jamais ils ne reviendraient vers lui. Ron lui avait lancé de telle vacherie, qu'il n'en avait même plus envie. Et Hermione avait observé passivement avec une pointe de dégout et de déception du coin de l'œil son ami sombrer dans le désespoir sans bouger le petit doigt quand toute leur maison s'était mise à l'insulter dans les couloirs, la salle commune. En fait, les Gryffondor étaient les seuls à continuer de lui faire vivre l'enfer dès qu'ils le pouvaient. Après une surprise générale, le reste des maisons avait pris parti de ne pas prêter attention à lui.

Et puis, il y avait Luna. Luna qui avec son visage d'ange, ses long cheveux blonds et son regard lunaire lui avait parlé comme elle l'avait toujours fait. Luna qui sous ses airs lunatiques était sans doute la personne la plus loyale et perspicace qu'il connaissait. Luna qui l'air de ne pas y toucher, lui avait pris la main et l'avait trainé presque de force jusqu'à sa place fétiche à la table des bleus et bronzes. Qui l'avait forcé à se nourrir après des semaines à ne presque plus rien manger tant il s'échinait à éviter la grande salle.

Alors qu'il avait commencé à se griffer les bras jusqu'au sang de nervosité, à sauter plusieurs fois dans la semaine voire dans la journée les repas.

-Tu as fait de nouveaux dessins ? demanda-t-elle ensuite.

-Oui, tu veux les voir ? Je vais les ranger tout à l'heure.

Harry sortit sa pochette de son sac et lui tendit comme il en avait l'habitude. Elle commença alors à regarder chaque dessin avec attention. Outre les nombreux portraits du Serpentard, il y avait des dessins de l'école, des animaux qu'il rencontrait dans la forêt interdite et même un d'elle avec le visage rêveur. Le brun progressait à une vitesse phénoménale. Cela ne faisait qu'un peu plus d'un an qu'il dessinait mais son coup de crayon s'affirmait de jour en jour. C'est d'ailleurs elle qui l'avait poussé à postuler dans des écoles d'art. Il avait été sceptique au début et avait décidé de le faire. Au pire, les réponses seraient négatives.

-Pour ne pas changer, ils sont magnifiques. En particulier celui-là dit-elle en lui présentant un dessin qui avait attiré son attention.

On y voyait le prince des Serpentard endormi sur une table de ce qui lui semblait être la bibliothèque d'après les étagères remplies de livres derrière lui. C'était rare qu'il mette ses dessins en couleur, préférant travailler les ombres et les nuances uniquement avec son crayon-mine. Pourtant il avait utilisé quelque couleur pour faire ressortir la pâleur de la peau, l'éclat de ses cheveux et les ombres que formait la bougie allumée sur la table. C'était rare de voir le blond dans une telle posture, avec la garde baissée.

-Comment tu as fait pour l'avoir comme ça ? l'interrogea-t-elle doucement.

-...Cape d'invisibilité, marmonna-t-il.

-Tu es vraiment amoureux de lui, n'est-ce pas ? demanda-t-elle après quelques secondes.

La question le prit tellement au dépourvu que le brun arrêta de mâcher son assiette de légumes verts pour la regarder avant de rougir furieusement.

-Qu...quoi ?!

-Oui, je trouve que la douceur avec laquelle tu dessines les traits de son visage trahit tes sentiments pour lui. Regarde, ton portrait de moi est très joli, mais rien avoir avec celui-ci.

-Bon, je dois y aller, il me reste des devoirs à terminer, affirma-t-il sans répondre en récupérant ses dessins.

-Calme-toi, je te disais juste que...

-Ah, mais je suis très calme !

-Je ne crois pas que les joncheruines qui s'agitent au-dessus de ta tête seraient d'accord avec cette affirmation. Attends, tu as à peine mangé. Une demi-douzaine d'haricots verts et un morceau de pain ne font pas un bon repas et ...Harry ?

Luna essaya de la retenir mais il était déjà prêt à partir et lui fit un rapide signe de la main avant de partir en ignorant son regard concerné et inquiet.

OoOoO

La chambre privée d'Harry se situait loin des autres maisons près de la salle de bain des préfets ce qui s'avérait bien pratique lorsqu'il voulait prendre un bain relaxant. Il avait dû ramer auprès de la directrice pour avoir sa chambre. En fait, après deux mois à presque harceler la directrice Macgonagall, Harry avait utilisé une carte qu'il se répugnait à utiliser, sa carte de survivant. Après lui avoir fait remarquer avec de gros yeux qu'il n'était pas dans ses habitudes d'utiliser sa notoriété pour arriver ses fins, la professeure de sortilèges soupira et lui accorda une des chambres privées généralement à disposition des préfets en chef. Après tout, elle n'était pas aveugle au point de ne pas avoir remarqué l'attitude déplorable de sa maison envers leur camarade. Elle avait espéré que la situation s'améliorerait, mais visiblement, le brun ne se sentait plus en sécurité et n'arrivait même plus à dormir correctement. Cela, plus le fait qu'il maigrissait à vue d'œil, la convainquit de céder à la demande.

Harry longea les salles de classe et remonta jusqu'au 3ème étage perdu dans ses pensées pour rejoindre sa chambre mais fut bousculé par quelqu'un et finit les fesses au sol avant de vraiment comprendre ce qu'il se passait. Il lança un regard furieux au coupable par pure habitude et resta la bouche ouverte en avisant l'élève en face de lui.

-Potter tu pourrais regarder ou tu marches, tu n'es pas seul dans ce couloir...

-Oh pardon d'avoir entravé le passage de sa grandeur Malfoy, marmonna Harry en roulant des yeux avant de se relever.

-Je te pardonne.

Harry se retint de lever encore une fois les yeux au ciel puis se pencha pour récupérer son sac et les quelques feuilles qui s'étaient échappées de celui-ci. Il fut étonné lorsque le blond se pencha également pour ramasser des feuilles avant de paniquer en réalisant ce qu'il pourrait potentiellement y voir et de le récupérer brutalement.

-Ne touche pas à mes affaires ! s'exclama-t-il en grognant presque.

-Hey, je ne faisais que t'aider, après tout je suis aussi en tort, je ne regardais pas où j'allais.

-Comment ? Le grand Draco Malfoy reconnait ses torts ?

-Je nierai tout si tu le dis à qui que ce soit.

-Pour ça, il faudrait encore que j'aie quelqu'un à qui le dire... Bon, je dois y aller, excuse-moi.

Après avoir attrapé une dernière feuille, il recula et fuit la scène surréaliste. Il avait eu une conversation avec Draco ce qui était presque un exploit. Et il aurait probablement un bleu aux fesses vu la douleur sourde qui y irradiait. Le blond ne put que le regarder s'en aller avec hâte et disparaître au détour du couloir alors qu'un détail attira son œil derrière la statue du buste de Salazar. Il se pencha et récupéra la feuille et un sourire curieux étira ses lèvres. Mais qu'est-ce que c'était que ce bordel...

OoOoO

Harry arriva dans sa chambre, essoufflé, comme s'il avait retenu sa respiration tout au long du trajet. Il se dirigea vers le lit à baldaquin de la pièce et s'y laissa tomber en soupirant longuement. Après 5 minutes à se morfondre sur sa pitoyable personne, il se releva et entreprit de ranger ses dessins de la semaine avant de perdre toute motivation à le faire.

Il récupéra son sac qu'il avait balancé dans un coin à l'entrée et en sortit sa pochette. Il classa ses dessins par catégorie : paysage, portrait et nature morte puis les rangea dans les porte-vue prévus à cet effet. Ceux-ci étaient ensorcelés de manière à rajouter un nombre de pages infini sans jamais prendre davantage de place une fois fermés. Il vérifia rapidement qu'aucune n'était cornée du à sa rencontre avec le sol puis entreprit de les ranger dans les pochettes transparentes et soupira de soulagement en constatant que ce n'était pas le cas. Soulagement qui fut de courte durée en avisant qu'il lui manquait un dessin. LE dessin. Celui de la bibliothèque. Celui que Draco ne devait ABSOLUMENT pas voir.

Le Gryffondor farfouilla un instant dans son sac en espérant que la feuille coupable s'était échappée de la pochette puis enfila rapidement sa cape et sortit de sa chambre à vitesse grand V. Il retourna à l'endroit de sa rencontre avec le blond et scanna des yeux l'endroits. Il regarda le long des murs, derrière la statue de Salazar Serpentard et ouvrit même les salles de classe des fois qu'elle aurait volé sous l'une des lourdes portes en bois, sans succès.

Sa main se porta instinctivement à ses bras qu'il commença à se gratter nerveusement écorchant rapidement la peau fragile, laissant des marques rouges sur celle-ci. Il se rendit à l'évidence, soit son dessin avait disparu, soit quelqu'un l'avait trouvé et emporté avec lui. Pire peut être que Malfoy l'avait trouvé. Et si c'était le cas qu'allait il en penser, allait-il le charrier. Après tout, le blond avait étonnement fait parti des rares qui ne l'avaient pas emmerdé avec son homosexualité. Mais peut être cela changerait-il après avoir vu ce portrait fait à son insu alors qu'il dormait du sommeil du juste. Luna lui avait dit que ses sentiments exsudaient de ce portrait après tout...

En réalisant l'état de ses bras, Harry prit une grande inspiration et éloigna ses mains. Il ne servait à rien de paniquer. Mieux valait ne pas se monter le bourrichon pour peut-être rien. Le vent avait probablement fait s'envoler la feuille. C'était possible après tout. Et dans ce cas le dessin serait juste perdu.

Il avait besoin de se vider la tête.

Il retourna dans sa chambre récupérer un flacon d'essence de dictame et son balai miniaturisé. Ensuite, il se rendit sur le terrain de Quidditch, il n'y avait personne à cette heure-là. Après avoir soigné les petites plaies de ses bras, il agrandit son balai d'un informulé et grimpa sur son balai.

Harry avait beau avoir quitté son poste d'attrapeur et de capitaine, le balai restait l'un de ses premiers amours. Il n'y avait qu'à dix mètres du sol que ses soucis semblaient capables de s'envoler et de disparaître. Alors qu'il sentit ses pieds décoller du sol, les cheveux s'échappant de sa queue de cheval commencèrent à fouetter son visage, l'air frais à remplir ses poumons et ses tracas à s'évaporer. Alors qu'il quittait la terre ferme, il n'y avait plus de dessin disparu, d'amour à sens unique, d'amitié brisée. Il n'y avait que lui.

Ses sens semblaient s'être décuplés. Il acceptait avec joie l'engourdissement du froid, les picotements au bout de ses doigts. Après quelques tours de terrain, il se dirigea vers le lac en volant à basse altitude et se posa en arrivant au bord de l'eau. La surface avait beau être gelée, le spectacle et la vue étaient magnifiques.

Après avoir jeté un sort de réchauffement, il s'assit à même le sol. La lune se reflétait sur la couche de glace givrée et les étoiles scintillaient comme des lumières. La nature était la plus belle des magies. S'il avait son carnet de croquis il aurait dessiné le paysage qui s'étendait devant lui.

Le Gryffondor avait hâte d'enfin quitter cette école. Celle qui avait été source de réconfort pendant des années et lui paraissait à présent bien anxiogène. A la minute où il aurait son diplôme en main, il se casserait de cet endroit et repartirait de zéro. Il se trouverait un travail, s'achèterait une maison grâce à l'héritage de ses parents et de son parrain. Cet argent qu'il répugnait à toucher parce qu'il lui rappelait tout ce qu'il avait perdu. Il se trouverait un amoureux et vivrait son amour tranquillement, tendrement.

Harry se mit sur le côté et glissa ses doigts dans la neige poudreuse et souffla par la bouche pour créer un nuage de buée.

Il pourrait même peut-être ouvrir une galerie d'art. Il en aurait les moyens. Il espérait que la vie après Poudlard lui offrirait autre chose que de la solitude et des regrets à n'en plus finir.

Survivant, mon cul, pensa-t-il. Il ne savait même pas s'il resterait dans le monde sorcier. Ce monde qui lui avait semblé magique car si différent de sa vie chez les moldus. Il lui avait offert tant de possibilités, et tant de malheurs aussi. Il avait été accueilli en messie, en sauveur et devenait le bouc émissaire au moindre faux pas réel ou pas. Harry n'aspirait ni, à des excuses ni à de la gratitude. Il voulait juste la paix.

Juste la paix...

A suivre ...

Voilà, le premier chapitre se termine sur ces mots, j'espère qu'il vous a plus et n'hésitez pas à me dire ce que vous en avez pensé, à la semaine prochaine !