Bonjour !
Pour ceux qui suivaient cette histoire... Je SAIS. Une absence de plusieurs... années. C'est n'importe quoi. Je ne vais pas perdre mon temps à donner des excuses, vous savez ce que c'est : la vie, tout simplement. On va aller directement à l'essentiel : je reprends mon histoire, je corrige des coquilles que j'ai constatées en me relisant (genre des persos qui changent de prénom d'un paragraphe à un autre, c'est la fête !), j'essaie de clarifier ce qui était trop fouilli, j'améliore autant que j'en suis capable, et je reforme un peu mieux mes personnages. Et éventuellement j'essaie d'avancer dans l'histoire. Et de la terminer. Y a du boulot !
Je termine en accueillant les nouveaux lecteurs : bienvenue à vous, ne vous laissez pas décourager par le prologue, l'histoire commence vraiment au prochain chapitre, avec son personnage principal qui prend la parole ! Et autant que vous sachiez de suite : les chapitres sont assez longs... Mon but est de combler les trous, en respectant autant que possible l'histoire et les personnages originaux. Bonne lecture !
Prologue
- Je parie que Fudge le fait exprès, grommelait Alcide Renflevent. Et que fabrique-t-il donc, nom d'un chien ?
Emporté par son irritation, le Premier ministre français de la magie grimpait d'un pas énergique les escaliers sinueux qui menaient à la loge officielle. Celle-ci, perchée tout en haut des immenses gradins entourant le terrain de Quidditch, semblait ne jamais vouloir se montrer. Mais Alcide ne semblait pas s'en rendre compte. Bien des sorciers plus jeunes, essoufflés et la main agrippée à la rambarde de bois le regardaient les dépasser l'air de ne pas remarquer qu'il avait déjà dû grimper des centaines de marches pour arriver jusque là. Le sorcier, pourtant assez âgé et légèrement ventripotent semblait filer, comme si la colère lui donnait des ailes. Il était suivi d'un pas non moins vif mais plus posé par un sorcier vêtu d'un costume moldu impeccable qui détonnait au milieu des déguisements chamarrés de la foule des spectateurs. Anthony Malmény, représentant français du Département des Jeux et Sports Magiques, était plus jeune qu'Alcide d'une dizaine d'années. Grand et élancé, il suivait aisément le rythme, réprimant un sourire amusé.
- J'ai mieux à faire que de lui courir après, ronchonnait encore Alcide. S'il croit que ça m'amuse... Nous n'avions aucun besoin d'assister à ça. C'est uniquement pour nous narguer, s'il nous a demandé de venir, tu peux me croire.
Techniquement, des deux sorciers, seul le Premier ministre français avait été convié. Mais les qualités de diplomate d'Anthony comme celles d'Albus Dumbledore ne seraient pas de trop pour apaiser d'une part Alcide, dont le tempérament bonhomme avait été mis à mal par la défaite de l'équipe nationale et, d'autre part, Cornélius Fudge, qui se montrait particulièrement contraignant dans ses exigences. Puisqu'il faisait partie du ministère et que son département était concerné par l'objet de la réunion, Anthony avait par ailleurs sa place dans l'assemblée, même si Ludo Verpey était le réel interlocuteur du Département des Jeux et Sports Magiques.
Alcide filait toujours à travers les étages. « Je tiens absolument à vous voir », avait dit Fudge. « Une question très importante à traiter », qu'il avait dit. Et où était-il lui-même, le fourbe ?
Les deux sorciers avaient atteint la loge, où une vingtaine de sièges pourpres et or s'alignaient en deux rangées. Seuls quelques-uns étaient déjà occupés. Un collègue qu'ils avaient déjà croisé dans les couloirs du Ministère britannique de la magie, Arthur Weasley, était entouré de plusieurs jeunes gens dont la plupart, à en juger par leur chevelure rousse si semblable à la sienne, devaient être ses enfants. Un sorcier fort sympathique par ailleurs, qu'Alcide serait volontiers allé saluer si son irritation ne l'avait rendu oublieux de tout le reste. Une fois constaté que Cornélius Fudge ne se trouvait pas non plus ici, il se laissa tomber sur le premier siège qu'il atteignit. L'allégresse générale dans les gradins ne faisait que renforcer sa mauvaise humeur et, tout occupé à ses récriminations, il ne se rendit même pas compte que son ami s'était momentanément éclipsé pour aller donner le bonjour aux spectateurs présents dans la loge.
- C'est les couleurs des Faucons blancs qu'on aurait dû voir flotter là, grommelait toujours Alcide lorsqu'Anthony revint s'asseoir tranquillement à côté de lui. Lifier n'est qu'un incapable. Qu'est-ce que tu en dis, je le vire ? Demanda-t-il, comme saisi d'une pensée soudaine.
- Lifier est un très bon entraîneur, tempéra Anthony. L'équipe est jeune. C'est déjà une très bonne chose qu'ils soient arrivés en 16e de finale. Laisse-leur un peu de temps. Profite du spectacle, Alcide. C'est un honneur d'avoir été conviés à la Coupe du Monde de Quidditch, dans la loge officielle, qui plus est. Et le match promet d'être exceptionnel, dit-il en ouvrant le programme.
- C'est avec notre équipe et les drapeaux français partout qu'il aurait été exceptionnel, rétorqua le ministre. Et où diable se cache encore Cornélius ?
- Il a des obligations. Mais il ne devrait pas tarder, c'est bientôt l'heure de l'ouverture du match. Un peu de patience.
Malgré sa cinquantaine bien avancée et son front dégarni, le Premier Ministre français ressemblait sur le moment à un petit garçon boudeur.
- Et d'ailleurs, où sont tes enfants ? S'étonna soudain Alcide.
- Toujours avec leur ami dans les vestiaires. Ils ne tarderont plus non plus à nous rejoindre je pense.
- Leur ami, se renfrogna immédiatement le sorcier. Si tu veux mon avis, Laurène et Vincent manquent singulièrement de patriotisme. Comment arrivent-ils à s'amuser autant après l'humiliation qu'a subi leur équipe ?
- Ils encouragent seulement l'équipe de leur ami, Alcide. C'est sensé être une fête, évidemment qu'ils s'amusent.
Le ministre se tut un instant, observant les gradins, les sourcils toujours froncés.
- Excuse-moi, soupira-t-il au bout d'un instant. Je suis ridicule.
- Ce n'est rien. Tant que tu arrives à laisser les enfants profiter de leur match.
- C'est ce satané Tournoi qui me tape sur les nerfs. Je ne comprends pas pourquoi Fudge tient tellement à ce qu'il reprenne. Stupide. Stupide et dangereux. Et je croyais Dumbledore beaucoup plus intelligent que ça. Un peu fou, mais pas assez irresponsable pour mettre les élèves en danger inutilement. D'ailleurs, tu sais quoi ? Fudge parle comme si c'était son idée, mais j'ai idée que Dumbledore n'est pas étranger à ça. Il a une façon de faire... Il aurait réussi à tourner la tête à Fudge pour lui faire croire que ça venait de lui que ça ne m'étonnerait qu'à moitié. Mais que je sois changé en goule si je comprends pourquoi. Évidemment, Oblonsky a été assez bête pour accepter, et Karkaroff ne demandait pas mieux que d'essayer de prouver la supériorité de son Ecole. J'aurais espéré qu'Olympe se montrerait raisonnable, au moins, mais elle est la pire de tous. Je n'ai jamais vu ça. Pour une stupide compétition entre élèves.
- Il s'agit de plus que ça, tu le sais bien. Le but est de se faire rencontrer les Ecoles et de nouer des liens. Ce que tu dis de l'implication de Dumbledore n'est peut-être pas faux, et peut-être qu'il n'en dit pas autant qu'il le pourrait... mais je suis d'accord avec lui : ces rapprochements sont plus qu'indispensables par les temps qui courent. Et puis, les enfants seront ravis, c'est un tournoi très prisé.
- Prisé par ceux qui n'en ont pas la responsabilité, grogna l'autre sorcier. Je me demande Dumbledore et compagnie sont bien conscients de ce qui va nous tomber dessus si quoi que ce soit va de travers. Ce n'est pas pour rien que le Tournoi n'a plus lieu depuis des siècles. Pourquoi ne se sont-ils pas contentés d'organiser un pique-nique, nom d'une gargouille ? Ou un tournoi d'échecs sorciers, s'ils tenaient tant que ça à se mesurer les uns aux autres. Les suggestions d'épreuves de Karkaroff sont tout bonnement sadiques, moi je te le dis.
- C'est pour ça que nous nous réunissons. Afin de faire en sorte que les élèves soient confrontés au moins de danger possible.
- Des trolls des neiges ? Siffla Alcide. Des dragons ? Des fosses enflammées ?
- Ce ne sera probablement pas retenu, l'apaisa Anthony.
- Je ferai ce qu'il faut pour que ça ne le soit pas, en effet ! A-t-il perdu l'esprit ?
- Cependant, le principe du Tournoi est de permettre aux élèves de se dépasser face à la difficulté, de le mettre en situation de danger.
- C'est bien ce que je lui reproche !
- A nous de nous assurer que cela se fasse dans les meilleures conditions possibles. Que les élèves qui y seront confrontés seront les mieux armés, les plus prudents, les plus intelligents.
- S'ils étaient un minimum intelligents ils ne se lanceraient pas dedans au départ, grogna le Premier ministre. Et je te prie de ne pas encourager ta fille à participer à cette folie.
- Je ne l'y encouragerai pas, mais si elle tient à concourir je ne m'y opposerai pas.
- Anthony ! S'indigna Alcide.
- Penses-tu que Laurène ne serait pas à la hauteur ?
- Ce n'est pas ce que... bafouilla le ministre.
Il connaissait les enfants d'Anthony depuis leur naissance, et il les considérait comme ses neveu et nièce. Il savait qu'ils étaient de brillants jeunes sorciers.
Mais il y avait une différence entre être incompétent et être à la merci de mille accidents possibles lors de ces fichues épreuves.
- Bien sûr, rien ne dit qu'elle sera intéressée, dit Anthony avec un sourire. Mais c'est une magnifique opportunité, n'importe quel sorcier participerait s'il le pouvait, toi le premier à leur âge, reconnais-le. Cesse donc de te faire du souci. Après tout, ça ne peut que nous motiver à sécuriser le Tournoi autant que faire se peut.
- Il n'y a plus qu'à espérer qu'elle aura un peu plus de bon sens que vous tous... soupira Alcide. Vous avez tous perdu la tête, ma parole. Heureusement, Vincent n'est plus à Beauxbâtons cette année. Un souci en moins.
