NDT : Coucou ! Désolée, ce chapitre est publié un peu tard, je l'ai corrigé dans l'avion et là je le poste vite fait d'une salle d'embarquement — merci le wifi gratuit ahaha—, et mardi prochain rebelote donc ça arrivera aussi dans la nuit de mardi à mercredi en France !
Chapter 8
L'ascenseur s'arrêta d'un coup sec.
Les lumières s'éteignirent complètement, les submergeant dans les ténèbres.
Pendant une fraction de seconde, Harry se figea de peur. Rapidement, les souvenirs d'une pièce obscure et totalement différente lui vinrent à l'esprit — son placard, sombre, sous l'escalier, où se trouvait un lit de fortune à même le sol.
Puis il se tourna rapidement, attrapant son téléphone dans sa poche arrière et allumant le flash.
« - Riddle ! » appela-t-il frénétiquement, agitant son téléphone avant de le fixer sur la silhouette de son patron. « L'ascenseur s'est arrêté... »
« - Non, vraiment ? » répondît Riddle plein de sarcasme, cependant il semblait qu'il y avait une pointe de tension sous-jacente dans sa voix, comme s'il grinçait des dents. Et maintenant que Harry le regardait, il trouva que le plus âgé était étrangement immobile et presque… pétrifié.
Pétrifié. Bordel, les muscles de Harry étaient presque totalement engourdis d'avoir fait de l'édition jusqu'à minuit. Il avait fantasmé de pouvoir s'allonger dans son lit durant toutes ces dernières heures, et maintenant quelque chose comme ça arrivait ?
Sa vie était une putain de blague ?
Harry regarda rapidement son écran de téléphone, une sensation de malaise dans l'estomac alors qu'il confirmait qu'il n'avait aucun signal dans ce pays étranger. Sans plus attendre, il éclaira les boutons de l'ascenseur et en pressa un.
Il ne s'éclaira pas. Il le pressa encore une fois, sur le bouton d'urgence ; rien ne se passa. Harry fixa la série de boutons, exténué et au bord de la mort.
Un soudain élan de frustration le frappa — une avalanche d'émotions qu'il retenait depuis longtemps se déversa en lui. Il était fatigué, affamé et courbaturé. Il avait essayé d'oublier l'incident du porno toute la journée et était émotionnellement crevé.
Harry se mit à frapper tous les boutons de colère.
Des larges mains attrapèrent fermement ses poignets, les amenant derrière son dos.
« - Ne sois pas stupide, » souffla Riddle dans la cou de Harry, se tenant derrière lui et causant un léger frisson qui parcourut Harry. « Est-ce que tu veux mourir ? »
« - Et bien, j'aurais préféré ne pas rester bloqué et suffoqu—aghb » Harry se coupa lui-même avec la douleur de ses bras pris au piège, des larmes lui montant aux yeux alors que des ongles s'enfonçaient dans sa peau.
« - Connard, » laissa sortir Harry, ses yeux se plissant en même temps qu'il écrasait son talon sur les orteils de Riddle. « Dégage de là putain —»
Riddle le poussa durement contre le mur de l'ascenseur, arrêtant la phrase de Harry alors que sa tête claquait contre le mur. Harry grogna d'agonie, sa tête lançant et sa vision plus floue que jamais. Il avait perdu ses lunettes, ce qui ne ne faisait que le rendre plus étourdi.
Tenant toujours les bras de Harry derrière son dos, Riddle se pencha encore plus proche et prononça ses mots lentement et clairement.
« - Nous sommes actuellement suspendus sept étages au-dessus du sol par des simples câbles. » Il y avait un sous entendu effrayant derrière sa voix basse, chargée d'irritation et de quelque chose… d'autre. « C'est un ancien bâtiment, donc je suspecte que les câbles pourraient se casser facilement. Essaye de t'abstenir de ton idiotie habituelle et écoute moi pour une fois. »
Les derniers mots de Riddle avaient laissé entendre un désespoir inhabituel, qui firent que finalement Harry arrêta de lutter, se calmant directement alors qu'il réalisa.
« - Tu as peur, » chuchota Harry.
Silence.
Aucun son ne se fit entendre, sauf des respirations rapides qui auraient pu appartenir aussi bien à l'un que l'autre.
« Tu as… peur… » répéta Harry sans y croire, toujours sous le choc d'avoir été pris témoin que Riddle n'était pas infaillible. « Peur de mourir —»
« - La plupart des personnes saines d'esprit le sont, oui, » fit sèchement Riddle, relâchant les bras de Harry. Harry sentit l'homme reculer de quelques pas. Il vit un reflet lumineux sur les murs argentés de l'ascenseur alors que Riddle sortait son téléphone.
« - Je ne capte pas non plus, » soupira Riddle, faisant une pause avant de continuer. « Étant donné qu'il n'y a que des bureaux ici et que demain nous sommes lundi, il est probable que l'ascenseur soit réparé demain matin au plus tard. »
Harry se tourna pour faire face à Riddle.
« - Donc tu suggères que l'on passe la nuit ici ? »
« - Ce n'est pas une suggestion, » répondît Riddle, cinglant, ses yeux brillant amèrement. « Nous n'avons pas d'autre choix. »
Ils restèrent debout dans un silence pesant durant un certain moment, regardant leur téléphone inutile. Harry mit le sien en veille quand il atteignit les dix pour-cent, ne l'utilisant que pour la lampe torche.
Après ce qui lui semblait être des heures mais qui devaient simplement être quelques minutes, il s'assit sur le sol de l'ascenseur, s'adossant contre le mur et repliant ses genoux contre lui.
Il ne se passa pas beaucoup de temps avant que Riddle n'en fasse de même, contre le mur opposé.
Et puis il continua de fixer Harry avec une espèce de concentration intense et inconfortable que Harry ne pouvait plus continuer d'ignorer.
« - Quoi ? » lança Harry, frottant ses bras glacés.
Riddle plissa des yeux, le reste de son visage étrangement relaxé.
« - Pour plusieurs raisons, je pensais que tu aurais été plus.. claustrophobe. »
Harry le fixa.
« - Je… Je ne sais pas pourquoi vous pensiez ça… » répondît- il, des flashs du sombre placard et de la porte fermée à clé s'immisçant dans son esprit avant que Harry n'ait pu les chasser. Il se frotta la nuque, détournant son visage de Riddle.
« - Je l'étais. Plus maintenant, » finit-il, se demandant brièvement pourquoi Riddle s'en était douté.
Harry se serait bien assoupit un peu, mais il était incapable de rester endormi dans cette ambiance tendue, froide et métallique de l'ascenseur. Et puis, après s'être réveillé pour la seconde fois, il recommença à paniquer. Il n'avait pas remarqué à quelle point cet incident était gênant avant qu'il ne commence à penser à quel point ça allait affecter leur travail.
« - Tu n'as pas pu annuler notre réservation pour l'Hilton, » fit Harry, essayant de ne pas avoir l'air accusateur.
« - Pas de signal, » répondit rapidement Riddle, retournant de plus en plus dans son mode de sauvage illettré au fur et à mesure que la nuit passait.
« - Pas faux, » acquiesça Harry pour lui-même. Aussitôt que nous serons dehors, j'appellerai E. L. Thames pour reprogrammer notre rendez-vous avec elle. »
Riddle renifla.
Harry se figea de surprise.
« - Quoi ? » demanda-t-il, essayant de comprendre pourquoi Riddle, l'homme guindé et propre sur soi qu'il était, avait fait un son si peu digne.
« - Cette autrice… E. L. Thames, » commença Riddle, « c'est une blague. Notre rendez-vous avec elle était une blague, mon père est un connard. » Il jeta un regard vers Harry, sa voix basse devenant calme et cinglante. « Il s'est moqué de moi. »
Harry cligna des yeux, absolument pas préparé à cet inattendu moment d'honnêteté de la part de son patron.
« - Je ne suis pas sûr —»
« - N'est-ce pas amusant, » continua Riddle, sa voix devenant encore plus posée, son ton dénué de tout humour, « comme des livres comme Fifty Shades deviennent des best-sellers alors que des milliers de meilleurs restent inconnus ? »
Harry pencha lentement sa tête, regardant directement Riddle.
Son patron n'avait pas tord, ils avaient passé beaucoup de temps à rire de l'écriture de l'autrice et de ses choix pour ses personnages durant le vol pour Londres. Mais pourquoi Riddle le prenait si personnellement ?
« - Et bien, toi plus que tout le monde devrait le savoir, étant donné que tu as un master en business… » commença précautionneusement Harry. Alors que Riddle leva un sourcil et fit un geste l'invitant à poursuivre, il respira profondément et continua.
« - La majeure raison est le marketing. Ça dépend aussi du genres. Certains ont très bien marché en fonction de l'environnement actuel. » Harry tapota ses doigts contre ses genoux, se rappelant vaguement des recherches qu'il avait fait quelques années plus tôt alors qu'il pensait naïvement pouvoir écrire son propre best-seller.
« - Par exemple, les séries fantaisies — surtout celles avec un monde inconnu comme James Evans et Peter Jackson ont marché au début des années 2000. Des séries dystopiques comme Divergeant ou Red Queen c'était plutôt dans le milieu des années 2010… »
Riddle bougea une main, coupant Harry avant de lui dire avec un regard perçant, presque audacieux.
« - Et Fifty Shades ? »
Harry l'ignora, frottant l'arrière de son cou alors qu'il réfléchissait à comment amener le sujet. C'était une discussion légèrement inappropriée à avoir avec son patron, maintenant qu'il y pensait…
Tant pis.
« - Le sexe fait vendre. » fit-il rapidement. « Les gens ont toujours été fascinés par le sexe. Et Fifty Shades of Purple n'a pas juste du sexe — il tourne autour de ce sujet. L'intrigue même est le sexe. C'est ce qui fait la différence —»
Et la lumière de son téléphone s'éteignit soudainement, l'ascenseur devenant totalement noir.
Et juste comme ça, comme si la mort de son téléphone avait été un signal, Harry s'arrêta de parler. Parce que parler de sexe dans un espace totalement noir et fermé avec Tom Riddle.. c'en était soudainement beaucoup trop.
Merde, il avait dit le mot 'sexe' beaucoup trop de fois dans les cinq dernières secondes.
Le visage de Harry était rouge et il remercia le ciel que l'ascenseur soit maintenant plongé dans les ténèbres.
« - Bon, » Harry regarda vaguement dans la direction de Riddle, incapable de voir le visage de l'homme. Il tenta de changer de sujet. « Mon téléphone viens juste de mourir… »
Il eu un clic reconnaissable alors que Riddle allumait la lampe de son iPhone 12 Pro Max… affichant un écran brillant qui montrait '78% de batterie restant'.
La bouche de Harry se tordit. Quel con. Il avait sacrifié la faible batterie de son téléphone afin d'avoir de la lumière alors que celui de Riddle était presque totalement chargé !
Et puis les yeux de Harry voyagèrent plus haut, et sa bouche s'assécha totalement.
Parce que maintenant que le flash était dans les mains de Riddle, le visage de l'homme était illuminé, et la façon dont Riddle le regardait…
Des yeux sombres le détaillaient derrière des longs cils, lourdement, avec une immanquable intention de provocation. Des boucles noirs jouaient sur son front, dans un bordel artistique…Contrairement au léger sourire que formait sa bouche.
« - Et qu'en est-il de toi, Harry ? » souffla moqueusement Riddle, ses paupières se fermant à moitié. « Es-tu fasciné par le sexe ? »
La main droite de Harry se serra sur ses genoux. Une alarme commença à retentir dans son esprit, mais il n'avait pas besoin de ça pour savoir que ça pouvait rapidement devenir un cas d'harcèlement sexuel.
« - Parlons d'autre chose, » fit Harry à voix basse.
« - Oh, il y a beaucoup d'autres choses dont nous pouvons parler. » Le regard de Riddle devint encore plus lourd, et c'était exactement le genre de regard que Harry avait essayé d'éviter toute la journée.
« - Comme le fait qu'apparemment tu regardes du porno gay durant ton temps libre. »
Harry flancha au rappel de la nuit précédente, une profonde, abrutissante sensation d'horreur se fit sentir dans son ventre alors que son coeur commençait à monter dans les tours.
« - D'ailleurs, à propos de ça, » fit faiblement Harry, « Seulement, genre, trois personnes en incluant ma famille, » les Dursley ne comptaient pas, « savent que je suis gay, » ou du moins dans la vie réelle, « donc j'apprécierai vraiment si vous pouviez garder ça pour vous —»
Riddle sourit.
« - Pourquoi devrais-je ? »
Harry resta silencieux. Son ventre commença à se tordre, et il ravala la bile qui lui montait à la gorge. Les Dursley avait déjà ruiné son enfance parce qu'il n'était rien d'autre qu'un monstre, et il ne pouvait pas… ne pouvait pas se permettre de dire qu'il n'était pas hétéro.
« - N'en parlez juste pas, s'il vous plaît, » répéta Harry, plus faiblement que jamais.
Mais la seule chose qui n'était pas calme chez lui était sa respiration… parce qu'elle commençait à devenir plus rapide, et puis encore plus, et soudainement il haletait et il n'eut plus aucun souffle du tout — une main chaude et ferme venait de se fermer sur son épaule, le ramenant à la réalité.
« - Ne t'inquiètes pas, » fit Riddle avec désinvolture, « Je ne suis pas si intéressé par ruiner ta vie. »
Cool, pensa sarcastiquement Harry. Qu'est-ce que c'est rassurant. Et pourtant, sa respiration commençait à ralentir. La façon dont Riddle formulait les choses — c'était comme s'il s'attendait un 'merci' pour avoir été un être humain décent.
« - Mais pour l'analyse, » dit paresseusement Riddle, « Je suis d'accord. »
Harry cligna des yeux.
« - À propos de quoi ? »
Riddle pencha sa tête, ses yeux traînant toujours sur Harry.
« - Le sexe fait vendre. Indémodablement. C'est pourquoi les gens regardent du porno, lisent des romans comme Fifty Shades… » Ses yeux luaient comme des couteaux affûtés. « C'est pourquoi ils lisent des fanfictions. »
Les yeux de Harry s'ouvrirent en grand, son souffle s'accélérant encore. Merde, merde, merde.
« Là où il y a de la demande, il y a des personnes capables de fournir le contenu, » continua calmement Riddle, regardant l'écran de son téléphone, totalement relaxé alors qu'il venait de lâcher une bombe.
Puis Riddle reposa ses yeux sur Harry une fois de plus, le transperçant avec un regard évident et lâchant une autre bombe.
« - Et ceci… » Riddle fixa Harry presque triomphalement, « est la raison de pourquoi les gens écrivent des fanfictions. »
Harry trembla, le derrière de son crâne heurta le mur de l'ascenseur. Des milliers de pensées et d'alarmes résonnaient dans sa tête, dans chaque partie de son corps, mais il ne pouvait pas en comprendre une seule. Il était dans un état inimaginable — totalement paniqué et encore plus malheureux, il ne pouvait même pas évacuer urgemment l'ascenseur.
« - Euh… » commença Harry bégayant , s'enfonçant dans le coin de l'élévateur autant qu'il en était physiquement possible. « Très… intéressante… analyse… »
Riddle le regarda juste avec un amusement malsain, un sourcil levé alors qu'il profitait de la torture de Harry. Parce que tout ce à quoi pouvait penser Harry était, putain, putain il sait, putain putain putain —
« - Bon, » fit finalement Riddle, son ton vicieusement arrogant, « De toute façon… »
La façon dont sa voix baissa, suggestivement, sinistrement, fut le coup de grâce pour Harry.
Pour plusieurs raisons, le fait que Riddle connaissait définitivement l'addiction de Harry pour les fanfictions mais qu'il refusait d'en dire un mot — de juste lui en parler — était plus que stressant. C'était douloureux.
Harry en était malade. Malade de lui.
« - Arrêtez de jouer à vos putain de jeux. » cracha Harry.
Le sourire amusé de Riddle disparut pour laisser apparaitre une froideur de pierre qui l'aurait fait flancher s'il n'avait pas été aussi énervé par l'homme.
« - Je travail dur, » fit Harry à voix basse. « Je fini tout le travail demandé et je suis plus qu'un assistant personnel décent. Vous pouvez clamer le contraire, mais il y a une raison pour laquelle vous m'avez gardé si longtemps. »
Il inspira perfidement, se crispa alors qu'il attendait qu'on l'interrompe. Quand rien n'arriva, il continua.
« - Et pourtant, la façon dont vous m'insultez et vous moquez de mois constamment — c'est fatiguant, Riddle. »
Harry regarda Riddle déterminé — pratiquement qu'une silhouette dans les ténèbres.
« - Ne tournons pas autour du pot : vous savez probablement que je lis des fanfictions James Evans gay et graveleuse, et vous deviez suspecter que j'en écrivais aussi. » Harry plissa des yeux et croisa ses bras. « Donc maintenant que tout ça est sorti, pouvez-vous s'il vous plait arrêter de l'utiliser contre moi ? Je n'ai aucune envie que ma vie personnelle et professionnelle ne soient encore plus en conflit qu'elles ne le sont déjà. J'espère que vous pouvez respecter ça. »
Harry fixa vaguement la forme de Riddle dans le noir, de l'autre côté de l'ascenseur : sa mâchoire restait obstinément fermée.
Riddle s'éclaircit la gorge après un long silence et commença à parler. Rien n'aurait pu préparer Harry à ce qui allait arriver.
« Les yeux de Marvolo, » soupira dramatiquement Riddle, sa voix devenait aiguë, « noircirent et se remplirent de désir, courant sur mon corps avant de —»
Putain. Harry se figea d'horreur.
Riddle était en train de réciter des lignes du futur chapitre de la fanfiction de Harry… les mêmes lignes que Harry avait coller sur le document en train d'être éditer la nuit dernière. Et pourquoi putain il se rappelait de tout ça ?
« - —se fixer sur la partie que mes doigts —»
Harry pressa ses mains contre ses oreilles, fermant les yeux et ne pu s'empêcher de crier des choses incohérentes. « FERMEZ LAA ! JE VOUS EN SUPPLIE ! »
Il ne pouvait pas supporter la honte, il ne pouvait pas supporter cette situation —
Riddle continua sans aucune merci.
« - —étaient en train de pénétrer —»
« - STOOOOOOOOOOOO— ! »
Harry respire avant de continuer à protester bruyamment, essayant de couvrir les prochains mots de Riddle.
« - STOOOOOOO —»
Une main se posa violemment sur sa bouche, et les yeux de Harry s'ouvrirent. Riddle était bien trop près de lui, agenouillé devant le corps accroupit de Harry.
Et l'homme était en train de rire, souriant vraiment. Harry aurait été plus choqué s'il n'avait pas été si embarrassé.
« - Bien — maintenant que "tout ça est sorti" » fit Riddle alors qu'il mimait des guillemets dans les airs, riant à moitié. « Si j'avait su que tu réagirais comme ça, j'en aurait parlé beaucoup plus tôt que ce que tu as fais. »
« Je vous déteste, » gémit Harry, respirant difficilement et gardant ses mains sur ses oreilles malgré le fait qu'il pouvait tout entendre. Merlin, il était intolérablement embarrassé. Il ferma ses yeux, comme si devenir aveugle allait l'aider à échapper à son patron. « Vous êtes si horrible avec moi — vous l'avez été tout ce temps, même quand je suis arrivé —»
« - Harry, » dit fermement Riddle. « Écoute —»
« - Toujours en train de me menacer de me virer parce que ma cravate n'est pas de la bonne couleur —»
« - Harry —»
« - Ou parce que je n'ai pas complété un rapport que mes études ne me permettent même pas de finir. Je veux dire, allez, je déteste des maths putain —»
« - Potter —»
« - Et je ne peux juste pas gérer ça, vous — me regardant parfois comme si j'étais le béton sous vos chaussures, et les autres fois… » Harry se coupa, sa voix devenant basse et incertaine. « Les autres fois me regardant comme… »
« - Comme ? » demanda Riddle, son ton sérieux.
Harry se raidit, serrant sa mâchoire pour s'empêcher de dire quelque chose d'inapproprié. Comme si vous me vouliez. Mais d'une façon dégage-de-mon-espace, haineuse.
Harry pensa à la façon dont Riddle l'avait traité au bureau, se rappelant des regards brûlants que Riddle lui avait jeté tout en réprimandant Harry pour ne pas porter de cravate ou avoir raté un rapport.
Comme si j'étais un morceau de viande, et que vous vouliez jouer avec moi un peu avant de me jeter.
Harry ne répondît pas. Parce que le fait qu'ils se haïssaient l'un l'autre —mais voulaient clairement l'autre— était un autre sujet tabou qu'il voulait vraiment éviter.
« - Harry, » soupira Riddle après un moment. « Je ne te déteste pas. »
Harry ria jaune, sans y croire.
« - Alors pourquoi me traitez-vous comme ça ? »
« - Ouvre tes yeux, et je te le dirais. »
Harry les ouvrit avec réticence.
Riddle était agenouillé devant lui, dans une position qui rendrait probablement ses genoux douloureux le lendemain matin. Ses bras étaient appuyés contre les murs de chaque côté du coin où Harry était assis, d'un façon qui aurait du le faire suffoquer mais qui semblait étrangement confortante à la place.
L'autre homme avait enlevé son manteau à un moment donné, et les deux boutons du haut de sa chemise étaient défaits. Ses cheveux étaient ébouriffés et un tourbillon de boucles tombaient sur un côté de son front. Sa lèvre inférieure était légèrement gonflée, comme s'il l'avait mordu. Le début d'une barbe de cinq heures tachetait sa mâchoire, qu'il avait serré et tendu pour une quelconque raison.
Harry n'avait jamais vu l'homme aussi négligé de toute sa vie. Riddle était magnifique bordel.
« - Ugh. » Harry cogna sa tête contre le coin de l'ascenseur, regardant plus haut pour éviter de le regarder plus longtemps. Comme d'habitude, tu n'as aucun sens de l'espace personnel quoihein —»
Une main attrapa la mâchoire de Harry et la tira vers le bas pour que Harry regarde Riddle.
De yeux sombres le regardaient avec un étrange mélange d'exaspération, d'amusement et de sérieux.
« - Patience, » murmura Riddle quelque peu condescend, faisant s'hérisser les poils de Harry et le rendant prêt à le repousser loin de lui. « Regarde toi, toujours pressé. » Il traça la mâchoire de Harry avec son pouce. « Jamais capable d'écouter ou de… comprendre… »
Riddle se pencha en avant, son front touchant presque celui de Harry, puis ferma ses yeux. Harry se figea, trop choqué pour le pousser.
Puis Riddle chuchota, sifflant presque,
« - Est-ce que tu sais à quel point tu me frustres ? »
Le souffle de Harry se coupa — devant ces mots, la proximité de Riddle, et devant la sensation de la respiration de Riddle sur sa peau.
« - Qu'est-ce que… » la voix de Harry était rauque. « Qu'est-ce que vous voulez dire ? Vous êtes celui qui me frustre — toujours à me demander ça et ça —»
Riddle ouvrit ses yeux et se recula légèrement.
« - Ce n'est absolument pas aussi frustrant que toi. » s'esclaffa Riddle, sa bouche se courbant en un léger sourire.
« - De quelle façon ? » demanda défensivement Harry.
« - De toutes les façons, » murmura Riddle, ses yeux ne quittant pas ceux de Harry… comme s'il défiait Harry de briser le contact visuel.
Harry déglutit sèchement sous le regard vigilant de l'homme.
« - Tes yeux sont frustrants, » continua Riddle. « Tellement expressifs et émotionnels. Je trouvai ça désagréable— la façon dont ils affichaient tout si librement. Mais maintenant, je les trouve juste magnétiques."
Riddle s'arrêta après ça, continuant à regarder Harry comme s'il cherchait une indication de ses sentiments.
Quand Harry, laissé sans mot, ne fit aucun signe, Riddle continua.
« - Et ta bouche, » souffla Riddle, un petit rire sous jacent. « Tellement énervante — toujours en train de bouger, parler ou de sucer ces sucettes sans arrêt. » Ses yeux devinrent encore plus brûlant. « Je n'ai pas d'autre choix que de continuer… à la regarder. »
Riddle fit courir son pouce sur la lèvre inférieur de Harry, et ce dernier perdit la moitié ses capacités cognitives.
« - Qu'est-ce que tu essayes de me dire ? » balbutia Harry, attrapant la main baladeuse de Riddle avec la sienne en la tenant fermement. Bordel, Harry était en train de délirer ? Est-ce que que c'était réellement en train de se passer?
« - J'essaye de te dire, » fit Riddle, regardant Harry avec une expression incroyablement douce, « que tu es formidable de toutes les façons et que tu ne devrais pas prendre tout ça si personnellement, juste parce que tu es amoureux de moi. »
Harry cligna des yeux. Riddle sourit.
Et puis, une rage naissant encore une fois au creux de son estomac, Harry poussa l'homme et poussa un cri incohérent qui attendait de sortir depuis un certain temps.
« - JE SUIS UN JEU POUR TOI ? » s'écria Harry, regardant Riddle qui s'exclamait étrangement d'un rire que Harry ne lui connaissait pas.
« - Je passe juste le temps, sweetheart. Quoi d'autre ? » sortit Riddle entre deux de ces rires inhabituels. Ils sonnaient brouillons, rauques, irréguliers — imparfaits et pourtant étrangement adorables.
C'était stupide de voir comment l'homme pouvait rester adorable même dans un moment pareil. Parce que pendant qu'une partie de lui voulait silencieusement admirer l'homme, le reste de son être voulait lui claquer la tête contre les portes de l'ascenseur. Il voulait crier.
Les yeux de Riddle brillaient d'hilarité alors qu'il se mettait debout, ajustant ses manches et passant une main dans ses cheveux.
« - Bon, maintenant, avant que tu ne t'énerves encore, » sa tête se tourna vers les portes de l'ascenseur. « Il y a des gens —»
« - A-attend — quoi ? » Harry sauta également sur ses pieds. « Je pensais que tu n'avais pas réussi à avoir du signal… »
« - — Donc tu devrais aussi bien te dépoussiérer et essayer d'avoir l'air à moitié décent. » Au même moment, les portes de l'ascenseur s'ouvrirent et le visage de Riddle redevint impassible.
« - Tout va bien ? » fit une voix à quelques mètres d'eux.
Riddle tendit une main.
« - Absolument, merci d'avoir résolu le problème — J'avais peur que personne ne vienne si tard. » Puis, sans un regard en arrière « Tu viens, Potter ? »
Les pas de Harry étaient plus bruyant que d'habitude, mais personne ne sembla le remarquer.
Alors que Harry passait devant son patron, refusant de le regarder dans les yeux, le murmure joyeux et suggestif de Riddle, " Rentrons à l'hôtel, sweetheart ", lui fit presque perdre tout ce qui lui restait de contrôle pour ne pas étrangler son patron sur le champs.
oOoOoOo
Heureusement, ils réussirent à aller dans la magnifique chambre que Riddle avait réservé à Hilton. Ils n'avaient été coincés dans l'ascenseur qu'une heure et demie, ce que Harry — malgré le délire — avait été très surpris d'apprendre.
Maintenant, alors qu'il se lavait après sa longue journée, fumant autant que l'eau sous laquelle il se trouvait, Harry arrivait à quelques conclusions sur son patron.
Primo — Riddle était un très bon menteur et on ne pouvait pas lui faire confiance.
Celle là avait été évidante d'après la façon dont Riddle avait honteusement joué avec lui dans l'ascenseur — non seulement en torturant les sentiments de Harry, mais aussi en mentant sur le manque de connexion alors qu'il avait clairement pu contacter l'un des technicien.
Et même, les signes avaient toujours été là. La façon dont il avait embobiné Hepzibah Smith et beaucoup d'autres de leurs clientes en disait long. Riddle pouvait être charmant quand il le voulait, et c'est ce qui le rendait si dangereux.
Non, Harry ne pouvait définitivement pas lui faire confiance.
Secundo — Riddle savait que Harry écrivait des fanfictions.
… Ce qui rendait la conclusion Numéro Une problématique. Parce que si le fait que Harry écrivait de la romance gay durant son temps temps libre venait à se savoir, il n'avait plus qu'à partir et trouver un nouveau travail.
Il se demandait déjà pourquoi il n'était pas parti aussi tôt que Riddle l'avait su.
Tertio —
Riddle avait été sur le point de les faire virer tous les deux.
« - Il n'y a pas besoin de reprogrammer un meeting avec E. L. Thames, » rappela Riddle alors que Harry séchait ses cheveux.
« - Okay, » acquiesça Harry. « Donc nous laissons partir un contrat à cinquante millions de dollars ? Juste comme ça ? »
Riddle hocha la tête, continuant d'emballer ses affaires. Il commença à fourrer tous les shampooings gratuits dans son sac —
Attendez une seconde.
« - Pourquoi fais-tu ton sac maintenant ? » demanda Harry, faisant une pause dans son séchage de cheveux.
« - Nous partons, » fit simplement Riddle, regardant brièvement la montre sur son poignet. « Dans une demi-heure. »
Harry cligna des yeux, n'ayant plus l'énergie pour paniquer.
« - Mais pourquoi ? »
Mais pourquoi, était la question qui était toujours sans réponse deux heures plus tard, avec Harry et Tom dans une voiture et leurs bagages dans le coffre.
C'était une nuit nuageuse. Peu de voitures étaient sur les routes passé minuit. Ils avaient roulé sur une autoroute vide durant une heure, et Harry était à la fois physiquement et mentalement épuisé.
Une heure plus tard, Harry ne pouvait plus rester éveillé sur le siège passager. Il fit une sieste, se réveillant après ce qui lui avait sembler un instant mais qui devait probablement être quelques heures… à en juger par le fait que le ciel commençait à être légèrement illuminé.
Et maintenant, il avait peur que Riddle s'endorme au volant. L'homme semblait parfois inhumain, mais il y avait une limite à ce qu'une personne pouvait endurer.
Harry tourna ses yeux vers Riddle. L'homme apparaissait alerte, étrangement plein de vie et de vigueur pour quelqu'un qui avait conduit toute la nuit. Il devait avoir eu quelque chose en tête depuis qu'il avait déclaré qu'ils quittaient l'hôtel, et Harry ne savait pas à quoi le plus âgé pouvait penser.
« - Tu n'es pas fatigué ? » demanda Harry à voix basse, baillant et sentant ses yeux se fermer une fois de plus. Riddle regarda rapidement en sa direction.
« - Dormir est pour les faibles. »
Harry se stoppa dans son bâillement, regardant son patron sans y croire.
« - Dormir est pour les humains, monsieur. Ce que vous êtes, malgré vos effort pour ne pas agir tel quel. » Il secoua la tête. « Et pourquoi devions nous quitter cette parfaitement charmante chambre d'hôtel ? »
Qu'est-ce qu'il y a dans votre tête, bordel ?
Riddle mordit sa lèvre inférieur, ses mains se serrant sur le volant. Même à moitié endormi, Harry devait avouer que l'homme était plaisant à regarder en conduisant.
« - J'ai quelque chose dont je dois m'occuper. » Sa mâchoire se serra. « La vrai raison pour laquelle mon père m'a envoyé ici. »
« - Et qu'est-ce que c'est ? »
Riddle sourit légèrement.
« - Une affaire non-finie. »
Harry se détourna de Riddle, intrigué par sa réponse. C'était amusant de voir qu'un homme comme lui était devenu éditeur, d'après l'honnête opinion de Harry, Riddle aurait été un horrible écrivain, étant donné à quel point il était mauvais pour communiquer.
Il regarda par la fenêtre dans l'espoir de se divertir, frottant ses yeux sous ses lunettes. Maintenant qu'il faisait plus jour, Harry pouvait enfin voir les alentours un peu plus clairement.
La ville paraissait plutôt ancienne. Les pelouses s'étendaient à perte de vue à partir des routes pavées sur lesquelles ils roulaient. Des petites enseignes peuplaient le côtés de la route et la verdures semblaient sortir des endroits les plus étranges — dans les fissures des murs, le long des bords de la route.
Alors qu'ils continuèrent à avancer, ils prirent un tournant sur une large route, Harry lu un panneau planté dans la chaussée. Il était gris et âgé, mais pourtant étrangement charmant.
' Bienvenu à Little Hangleton'
NDT : Petite info moins cool, c'était le chapitre 8 et pour l'instant seul 10 sont sortis en anglais, donc plus que deux semaines de chapitre ^^ Après ça dépendra de l'autrice !
