Note: Chers lecteurs (si vous êtes toujours là),

J'espère que tout va bien pour vous. Ici, il fait froid et je suis maltraitée. Mais bon, je paye le prix de mes crimes.

Bons baisers de la Horny Jail,

sexyspectrum

(C'est de là que j'ai écrit ce chapitre. Hihi)

Trêve de plaisanteries, je vous présente mes excuses les plus plates (le rating est vraiment, vraiment justifié) (Je pense ce que j'écris, si vous n'êtes pas à l'aise avec les trucs explicites – attendez le prochain chapitre pour lire, je me suis lâchée) d'ailleurs, ça fait longtemps que j'ai pas hésité à ce point avant de publier un chapitre. J'ai honte. Mais bon. Je procrastine en écrivant ceci pour ne pas passer le cap. Finirai-je par être courageuse ? peut-être. l'avenir nous le dira.

(je suis toujours en train d'écrire la suite de Palingénésie mais (truc le moins surprenant du monde) ça me prend des PLOMBES hhahaha (imactuallycrying)

Je tiens évidemment à remercier les bonnes âmes qui ont commenté le chapitre précédent. Je vous aime. C'est grâce/à cause (ça dépend du point de vue) à/de vous que je continue à écrire ! MERCI !


35


Au point où Harry en était, finir sa nuit dans l'appartement de Tom Riddle n'était finalement pas si surprenant que ça. Après tout, il venait de commettre un crime. Un crime sérieux, grave, qui lui vaudrait probablement une sentence à Azkaban. Quelques années en prison, de quoi réfléchir à la façon dont il se comportait - à qui il fréquentait et à la façon douteuse dont il fixait ses choix.

Enfin, avant la prison, il fallait d'abord qu'ils se fassent arrêter ce qui, pour l'instant, n'était pas encore arrivé. Mais assis à la table miteuse de son collègue, il ne pouvait s'empêcher de se sentir - comment dire - angoissé. Chaque craquement du plafond, chaque murmure des voisins (qui était terriblement audibles) affolaient son cœur. Il n'y avait aucune raison de paniquer, essayait-il de se raisonner par moments. Personne ne saurait jamais que c'était eux. Personne ne serait en mesure de faire le lien entre ce vol et - et les deux vendeurs de Barjow & Beurk.

Et pendant ce temps, pendant qu'il se tourmentait - qu'il regrettait évidemment les choix qui, sur le moment, lui avaient paru évidents mais qui, maintenant, lui paraissaient stupides -

Tom Riddle était tranquillement en train de lire un livre. Il s'était fait un thé, en avait aimablement proposé un à Harry - qui avait refusé la gorge nouée - et s'était assis en face de lui.

Harry était évidemment supposé faire la même chose. Ils étaient une équipe après tout, des gens pour qui le mystérieux ver (qui, par ailleurs, ondulait toujours dans son verre) n'en serait bientôt plus un. Ils allaient retirer le voile impénétrable de ce secret.

Sauf qu'Harry n'arrivait tout simplement pas à se concentrer.

Il arracha son regard à la contemplation du visage de Voldemort. Il avait fait tout un cirque (il n'y avait pas d'autres mots pour qualifier son comportement) au moment de passer de la chambre des secrets aux marécages. Il avait boité – surtout geint – tout en s'accrochant à Harry. Ce qui n'aurait dû prendre que quinze minutes avait, en fait, duré pratiquement une heure. Mais (Harry ne le dirait jamais à haute voix) il y avait quelque chose d'amusant. Et imaginer Riddle qui faisait bien vingt centimètres de plus que lui essayer de se faire porter, ah, il ne risquait pas de l'oublier.

Il s'intima d'arrêter d'y penser et tourna une page. Il y avait bien sûr un livre devant lui mais il n'en avait pas encore lu la moindre ligne. Il redressa ses lunettes sur son nez. Les mots dansaient devant ses yeux mais il était si fatigué que son cerveau ne les enregistrait pas. Pour se donner de l'inspiration, il se tourna en direction du ver qui s'agitait dans son bocal. Alors qu'il allait recommencer son cycle (admi – non – observer Riddle essayer de lire, le ver) ses yeux croisèrent ceux de Voldemort qui, de toute évidence, l'observait.

-Je ne comprends pas pourquoi ça ne peut pas attendre demain, maugréa-t-il en tapotant la page jaunie de son index : je suis beaucoup trop fatigué – je capte que dalle.

Riddle fit une moue bizarre probablement à cause de son langage (capte ? répéta-t-il : dalle ?) mais il secoua la tête et répondit dans un sourire aimable :

-Libre à toi de rentrer.

Il ne baissa pas le visage pour autant. En fait, Harry avait l'impression d'avoir été glissé entre deux lamelles et qu'il était désormais sous un microscope. Ce n'était pas très agréable.

Il baissa la tête. Le pire, c'était que c'était vrai, Harry n'était pas obligé d'être là. Mais il savait pertinemment qu'il ne parviendrait pas à trouver le sommeil au chaudron baveur puisqu'il craignait que des Aurors débarquent dans sa chambre au beau milieu de la nuit.

-Ils n'arriveront jamais à découvrir que c'est nous, proposa Riddle : je suis d'accord que notre petite aventure était risquée, et potentiellement insuffisamment préparée -

- insuffisamment, répéta platement Harry : insuffisamment.

Riddle plaça une main sur son cœur :

-C'est toi le gryffondor, tu m'as influencé !

Harry décida de faire abstraction de son ton dramatique. C'était évidemment faux et ils le savaient tous les deux. C'était Voldemort qui influençait Harry, lui qui le traînait dans des plans illégaux et dangereux, lui qui, ensuite, rendait le tout encore plus illégal et Harry…le laissait faire pour ses beaux yeux.

Il regrettait cette pensée. Il le faisait parce que…

Il soupira et se pencha une nouvelle fois sur le livre. Une créature magique était illustrée sur l'une des pages. Elle était… effrayante. Apparemment, la créature prenait l'apparence d'un spectre de femme à qui on aurait omis d'inculquer le concept de vêtements. L'illustration était assez traumatisante parce que le fantôme semblait être mort par la noyade.

-Harry, si ton seul but c'est de regarder des femmes nues, je t'autorise à faire usage de ma salle de bain.

-Tu sais, si à chaque fois que j'essaye de me concentrer tu m'interromps en disant des conneries, honnêtement, c'est pas demain que je réussirai à lire la moindre page -

L'air railleur de Riddle lui fit dresser les poils de ses avant-bras. De colère. Il apparût à Harry que se concentrer lui était peut-être difficile. Pas étonnant, après tout, avec sa blessure. Qu'il soit encore debout tenait du miracle. Peut-être voulait-il lui prouver qu'il était un être supérieur qui n'avait pas besoin de sommeil.

-Tu ferais mieux d'aller au lit, reprit-il sans laisser le temps à Riddle de répliquer : franchement tu vas finir par t'écrouler si tu ne prends pas le temps de -

-Je suis invincible.

Les doigts d'Harry se crispèrent malgré lui. Il avait terriblement envie de lui dire ce à quoi ressemblait son invincibilité. Un corps mort dans la cour de Poudlard. Mais ce n'était pas le moment de foutre en l'air tous ses plans parce qu'il était agacé. Et d'ailleurs pourquoi était-il agacé ? C'était peut-être le plus ridicule. Riddle - il était bien libre de faire ce qu'il voulait. S'il avait l'intention de s'effondrer le lendemain alors qu'il essayait d'aller au travail, c'était bien son droit.

-Bien sûr, répondit simplement Harry.

Trouver le courage pour aller au chaudron baveur. C'était son nouveau but. Il inspira, essaya d'avoir foi en les déclarations assurées de son collègue. Mais si, par hasard, les aurors débarquaient d'abord chez Riddle, nul doute qu'il n'hésiterait pas à le pousser sous le bus métaphorique pour sauver sa peau.

Harry ne se faisait absolument, absolument aucune illusion quant à sa loyauté.

-Tu avais l'air vraiment invincible, hier, quand je t'ai trouvé.

Il n'avait pas réussi à s'empêcher de répondre. C'était plus fort que lui – l'autre lui tapait définitivement sur les nerfs. Riddle lui offrit un sourire charmant :

-Ah, mais c'était un test, Harry, pour voir si je pouvais avoir confiance en toi-

Harry se leva. Il avait décidément de plus en plus envie de l'étrangler et franchement, ça ne lui amènerait rien. Surtout que Riddle était plus grand que lui. Harry était vraisemblablement plus musclé (quoique ça faisait quand même un certain temps qu'il n'avait plus fait de sport mais - mais si leur duel était purement physique il supposait qu'il avait une chance de réussir à l'assassiner. Ce qui, comme il était parvenu à cette conclusion plusieurs fois, ne servirait à rien. Pas tant qu'il n'avait pas mis la main sur les quelques horcruxes que Voldemort avait déjà fabriqués.)

Il ferait vraiment mieux de rentrer, dans l'état dans lequel il était, rester dans une pièce, comme ça, ça n'avait strictement aucun sens. Et pourtant, il n'arrivait pas à s'y résoudre.

Il craignait l'irruption des aurors mais… mais une part de lui tenait absolument à l'être là lorsque Riddle finirait par trouver ce qu'il cherchait.

Il observa distraitement l'appartement, minuscule, qu'il avait pourtant déjà eu l'occasion de considérer.

Il s'approcha de l'armoire dans laquelle il savait que reposait la peluche :

-Tu as l'intention d'en faire quoi, en fait ? Enfin, c'est quoi le but d'avoir ramené ce truc chez toi ?

-Absolument, répondit Riddle d'une voix convaincue.

Très bien, il ne l'écoutait plus du tout. C'était pénible. Un instant c'était lui qui le provoquait en lui – lui proposant d'aller se branler dans sa salle de bain tout ça parce qu'il regardait l'illustration d'un putain de spectre, l'instant d'après Harry aurait très bien pu ne pas être là.

Il s'approcha du ver et se pencha devant le bocal. La chose, à l'intérieur, se colla immédiatement contre la paroi la plus proche de son visage. Comment était-elle capable de savoir qu'il était là ? Par magie ? Parce qu'il sentait ou voyait quelque chose ?

-Jamais rien vu d'aussi sexy, déclara Harry pour confirmer que Riddle ne l'écoutait effectivement pas. Suite à quoi il avait bien l'intention de lui faire comprendre d'une façon très explicite et particulièrement énervée que ce qu'il disait était intéressant et digne d'attention.

Aucune réaction. Harry se retourna, impatient. Riddle était penché sur son livre, la joue appuyée contre une de ses mains. Il avait l'air de s'ennuyer royalement si ce n'était que ses yeux bougeaient visiblement le long des pages.

C'était peut-être une attitude qui venait de Poudlard : vouloir faire semblant que l'on ne s'intéresse vraiment pas aux cours, quel ennui ! Si seulement on pouvait plutôt jouer au Quidditch - tout ça pour, en fait, être absolument captivé intérieurement. C'était une manière de se faire une réputation comme une autre.

Bon dieu. Sa beauté était irritante. Même à trois heures du matin, même en étant blessé, fourbu et vraisemblablement crevé. Il irradiait l'assurance. Harry avait envie de l'étrangler.

-Je rêverais de pouvoir coucher avec.

Sa réplique ne lui valut aucune réponse. Il fallait vraiment qu'il rentre. Il était bientôt trois heures du matin, il était supposé se lever à sept heures au plus tard. Franchement, c'était complètement stupide et idiot de rester. Surtout qu'il ne faisait rien d'intéressant. Et que Voldemort ne lui accordait même pas la moindre attention.

Merde, qu'est-ce qu'il était en train de faire.

Son regard glissa vers le coin de l'appartement où il s'était senti si bien. Il pouvait toujours… glisser discrètement dans ce coin de pièce et s'y asseoir. Peut-être que ça le débarrasserait de son anxiété pendant quelques instants ? Peut-être même que s'il essayait d'y lire… il serait – mieux ? Plus prompt à la concentration ?

L'idée était trop bonne pour qu'il la rejette. Il fit le pas qui le séparait de la table. Riddle ne leva pas les yeux. Honnêtement, si ce n'était pour son activité oculaire (et le léger mouvement d'une de ses jambes) Harry aurait réellement pu penser qu'il s'était endormi. Mais bon. Sur analyser son comportement ne lui apportait rien. D'un geste brusque (il espérait au fond de lui capter l'attention de l'autre) il reprit le livre qu'il avait abandonné et se dirigea vers cet endroit étrange qui lui faisait un tel effet.

Il s'arrêta net. Était-il réellement ce genre de crétin ? Parce qu'il ne savait pas ce que c'était. Il ne pouvait tout simplement pas faire confiance à un truc bizarre qui prenait place dans l'appartement de Tom Riddle alias Lord Voldemort. Si ça se trouvait, c'était un enchantement maléfique qui vidait les gens de leur bien-être. Tant que Riddle ne lui expliquait pas ce qu'il avait foutu à cet endroit-là… la chose sensée à faire c'était de ne surtout pas s'en approcher.

Pourquoi ne rentrait-il pas ? Plus le temps passait, plus il s'escrimait à rester, plus la situation dans son ensemble lui paraissait totalement folle. Il n'avait pas sa place ici, rien ne garantissait que Riddle découvrirait ce que ce ver était - en d'autres termes, il se trouvait des excuses pour rester. Mais à quoi bon ?

Harry décida avec sagesse d'arrêter de se torturer les méninges pour la seule et bonne raison que toutes les réponses auxquelles il parvenait étaient loin - très loin - de l'enchanter. Défait, il se laissa dramatiquement tomber contre le lit de Voldemort. Il ne se mit pas complètement dessus, évidemment. Ses pieds étaient posés par terre, ses genoux carrément en dehors du lit - il était en travers – seul son dos et le début de ses reins étaient en contact avec le matelas. Et sa tête, bien sûr, qui regardait ce triste plafond. Des moisissures étaient à peine masquées par une couche de peinture trop fine.

-Tu pourrais utiliser de la magie pour rendre le tout plus agréable, suggéra-t-il.

Aucune réponse, bien sûr. Si Voldemort n'avait pas réagi au fait qu'il qualifiait le ver de sexy et qu'il exprimait une envie de coucher avec, il ne réagirait probablement pas pour ses conseils de décoration d'intérieur.

Il y eut soudain le bruit d'une chaise. Harry qui avait fermé les yeux (juste quelques instants pour se reposer les paupières - il n'était pas du tout sur le point de s'endormir) les rouvrit difficilement. Juste à temps pour voir Riddle se laisser tout aussi dramatiquement tomber à côté de lui. Il se poussa un peu pour lui faire de la place. C'était son lit après-tout, Harry ne faisait que l'emprunter pour une durée très limitée.

Riddle était presque dans la même position que lui - si ce n'était qu'il avait les mains derrière la tête alors qu'Harry les avait sagement posées sur son torse.

-Je n'avais pas réalisé que ce serait si facile de faire en sorte que tu te couches dans mon lit

Harry souffla du nez, légèrement amusé. Ses paupières étaient à nouveau impossiblement lourdes :

-Je dirais pas que c'était facile, tu as quand même du dévaliser le lieu le plus sécurisé d'Angleterre pour que je daigne m'y allonger.

Le matelas bougea distinctement. Harry devina que Riddle s'était retourné et qu'il était en train de le regarder. Du coin de l'œil, Harry surveilla son expression. Et il faillit se redresser en voyant l'air positivement malveillant de Tom Riddle. Expression qui, si Harry devait faire une déclaration publique, il décrirait comme passablement flippante et n'augurant rien de bon.

Il fut tenté de se décaler légèrement. Peu importe son état de fatigue, il allait s'asseoir dans l'endroit plaisant ou - mieux - rentrer chez lui comme une personne saine d'esprit l'aurait fait depuis environ deux heure.

-Quoi ? aboya-t-il. Un sentiment d'anticipation se posa sur le haut de son estomac.

-Je me demande juste si tous ces efforts valaient la peine.

-Bien sûr, je suis après tout extrêmement canon et digne de –

Il ne put pas finir sa phrase. Riddle avait attrapé sa mâchoire. Toute pensée structurée se transforma instantanément dans le cerveau d'Harry en différents messages d'alertes tous plus affolés (et affolants) les uns que les autres. Le geste n'était pas violent mais - il se redressa et se décala brusquement vers la droite.

Sa main gauche appuyée contre l'oreiller de Voldemort. Sa main droite collée contre le bas de son visage, là où une autre main venait de le saisir. Riddle se redressa aussi, l'air (si c'était possible) encore plus malveillant. Son sourire sembla légèrement se crisper mais, ironiquement, cela ne fit que l'élargir.

Harry ouvrit la bouche une première fois ; rien n'en sorti. Il fit une deuxième tentative tout aussi infructueuse ; puis réussit finalement à articuler :

- Riddle – Tom - est-ce que -est-ce que tu es en train de… de flirter ?

Riddle leva les yeux au ciel (sans pour autant se départir de son air inquiétant) :

-Harry. Ça fait littéralement depuis qu'on s'est rencontré que je flirte avec toi.

Les différentes façons dont Riddle s'obstinait à le toucher depuis qu'ils s'étaient rencontrés lui traversèrent l'esprit. Une main dans son dos, sur ses épaules ; ses habits remis en place, ses cheveux recoiffés ; maintenant qu'il y repensait, c'était vrai que ça faisait - ça faisait quand même pas mal d'occurrences qu'Harry n'avait tout simplement jamais vues.

Enfin si, il avait constaté que Tom Riddle était tactile, mais il s'était dit que c'était sa façon d'être - pas que l'autre homme avait une idée derrière la tête. À quel point était-il complètement stupide ?

(suis-je réellement à ce point aveugle ? se demanda-t-il précipitamment : est-ce que je n'ai vraiment rien vu- qu'est-ce que je fais là – je devrais être parti pourquoi je suis resté je-)

-Je-, commença Harry qui, instinctivement, se plaqua contre le mur qui se dressait contre le lit de Riddle.

Comme dans sa propre chambre au chaudron baveur, le lit était placé dans l'angle d'un mur. La salle de bain du petit appartement se trouvait justement derrière la tête d'Harry.

Riddle s'était penché en sa direction :

-Ne fais pas comme si tu n'y avais jamais pensé, Harry.

Harry n'y avait effectivement jamais pensé. Il n'avait jamais regardé Voldemort et s'était dit : "Bon dieu, je rêverais que quelque chose se passe entre nous". Alors certes, il était le premier à remarquer et à admettre que c'était un très bel homme, mais il pouvait très bien reconnaître cela sans qu'il n'y ait pour autant le moindre sous-entendu.

Le plus flippant était sans doute que Riddle semblait absolument convaincu de ce qu'il avançait. Lentement, il leva un bras et posa sa main sur le genou gauche d'Harry. Avant de remonter sa main jusqu'au milieu de sa cuisse. Ok, normal, Harry était en pleine crise de panique et il allait - quoi. S'enfuir en courant ? le traiter de tous les noms ?

-Je n'y jamais pensé ! répondit-il d'une voix passablement aiguë qui lui rappela celle d'Hermione : Qu'est-ce que tu es en train de faire - Riddle -

Sa main venait de glisser légèrement plus haut. Il se penchait de plus en plus dans sa direction. Il n'y avait strictement rien de romantique dans la situation mais la tension l'étouffait - Harry déglutit. Il fallait qu'il se casse - qu'est-ce qu'il lui avait pris de se foutre sur le lit de Voldemort - est-ce qu'il était complètement con ?

La réponse était manifestement oui.

-Je suis sûr que tu en as envie.

Un chuchotement qui masquait une invitation.

-Non, gargouilla-t-il, les yeux rivés sur la main de Riddle.

Il serra brièvement sa cuisse, traça de son pouce la couture du pantalon qui se trouvait dans le creux de sa cuisse et -

Et il éclata soudainement, inexplicablement de rire. Malheureusement pour Harry, son premier réflexe fut de sentir une pointe de déception. Déception ? Lui hurla son cerveau qui secouait métaphoriquement la partie de lui qui était clairement en manque et qui, clairement, manifestement, n'était pas tout à fait ravie de voir une telle occasion lui filer sous le nez.

Et il devait maintenant subir Tom Riddle plié en deux, hilare sur son propre lit, sa main toujours sur sa cuisse. Harry aurait aimé rire aussi - mais il était horrifié par lui-même, horrifié que l'autre se soit moqué de lui d'une façon aussi flagrante et - il n'allait pas se mentir, pas maintenant, mais Harry aurait probablement fini par capituler (à quoi ? aucune idée) telle une jeune vierge effarouchée se faisant séduire par un criminel.

C'était peut-être la pensée la plus traumatisante de toute. Il y avait probablement un univers alternatif dans lequel il serait en train de - des images assez explicites lui traversèrent la tête. L'éclosion de désir et d'excitation qu'il avait pu ressentir fit place à de la peur.

Il n'avait jamais couché avec un homme. Il n'avait ni eu l'occasion de le faire ni particulièrement envie - mais il n'était pas sûr d'être capable - non. Le problème était ailleurs - il ne ferait jamais suffisamment confiance à Riddle pour envisager la moindre pénétration. C'était - il n'était pas sûr qu'il serait un amant particulièrement patient et altruiste, et du peu qu'Harry savait sur le sujet, il savait que ça faisait mal.

Et qu'il puisse imaginer l'idée ? Il devrait avoir le ventre tordu de dégout pas d'une fébrile appréhension-

Riddle se redressa finalement. Il avait des larmes au coin des yeux qu'il essuya d'un doigt de sa main libre, celle qui ne tenait pas Harry en place.

-Tu es tellement, hoqueta-t-il : je ne sais pas ce que tu es en train d'imaginer mais c'est la première fois que je te vois avoir peur comme ça -

Il recommença à rire :

-Même à Poudlard, même face à des inferis, même face à moi – pas le moindre air effrayé et là ?

Il fit une pause. Recommença à rire légèrement avant de reprendre :

-Est-ce que tu es vierge, Harry ?

-Quoi ? s'exclama Harry qui ne trouvait définitivement pas la situation drôle et encore moins en réalisant ce qu'était en train d'imaginer Riddle : non, évidemment que non, tu me prends pour qui ?

Harry était quand même resté avec Ginny pendant environ six ans. Six ans, c'était long et ça donnait l'occasion d'être assez téméraire d'un point de vue sexuel. Après…, il avait eu quelques aventures. Qui n'avaient jamais durées plus d'un mois. Il était loin d'être un Don Juan amassant les conquêtes mais il était loin d'être prude non plus, bien au contraire.

C'était juste - c'était la première fois qu'il se trouvait dans cette position où ce n'était pas lui qui était... aux commandes. Ce n'était pas lui qui faisait les avances explicites, ce n'était pas lui qui était en train d'essayer de convaincre une sorcière quelconque de "rentrer chez lui". Non, il était tout simplement - la proie, s'il pouvait parler comme ça.

Et c'était d'ailleurs assez comme cela qu'il se sentait. En danger. Sur le point de commettre une erreur assez monumentale.

Riddle était à nouveau sérieux :

-Je ne voulais pas te mettre mal à l'aise. sa voix était descendue d'un octave, Harry imaginait parfaitement qu'il essayait de se rendre encore plus séduisant qu'il ne l'était déjà. C'était tellement flagrant que ça perdait un peu de son intérêt : je me dis juste qu'on pourrait tous les deux bénéficier d'un arrangement, tu ne penses pas ?

-Un arrangement ? répéta-t-il, dubitatif.

Il avait la très nette sensation que cela ne pourrait pas bien se terminer.

Riddle recula légèrement :

-Je sais pertinemment que tu n'as pas l'argent d'aller dans un bordel, (il ne laissa pas le temps à Harry de protester qu'il ne l'aurait de toute façon jamais fait) : et je suppose que tu n'as pas le temps de conter fleurette à je ne sais quelle sorcière ou moldue. En plus… Enfin voyons les faits, tu es de toute évidence extrêmement attiré par moi

À nouveau cet air railleurs - Harry était sur le point de lui dire exactement ce qu'il pensait de son physique, à ce crétin, il n'était quand même pas si beau -

Mais une fois encore Riddle ne lui en laissa pas le temps :

-et je suis attiré par toi. Je te propose juste de nous donner mutuellement un coup de main.

Son air ravi montrait qu'il était particulièrement content de son sous-entendu. Un coup de main. Un coup de main. Harry voyait très bien ce que cela sous-entendait. Un arrangement plan cul où le cul en question ne serait que superficiel (c'est à dire qu'il n'aurait strictement aucun lien avec son cul à lui (le véritable pas le métaphorique).

-C'est une mauvaise idée, on est collègues.

-Au contraire, c'est une excellente idée, on est collègues, reprit Riddle.

Harry réalisa trop tard qu'il n'avait pas dit non. Qu'en avançant l'argument de "collègue" il lui disait, en réalité, oui. S'il avait hurlé au scandale, menacé d'appeler la police ou quoique ce soit d'autre, son message serait sans doute passé. Mais là, en essayant de trouver des prétextes, parce que c'en était réellement -

L'instant d'après, Riddle avait à nouveau sa mâchoire entre ses doigts. C'était un geste - ah, disons que ce n'était pas un geste surprenant venant de Tom Riddle. Il s'approcha, Harry essaya désespérément de faire appel à sa raison, celle qui se noyait dans son esprit en hurlant : "c'est une très mauvaise idée" sauf qu'elle était présentement à la merci de toutes les autres parties de son cerveau. Qui, elles, n'étaient plus dirigées que par une seule idée et une seule envie. Il avait mal au niveau de son bas-ventre, une pression familière s'était installée au niveau de son pantalon. Il était en érection, simplement parce que TOM RIDDLE s'était à moitié allongé sur lui et lui proposait de le branler. Tout allait parfaitement bien dans le meilleur des mondes.

Riddle s'approcha de son visage. Harry était à deux doigts de lui signifier qu'il n'avait aucune intention de l'embrasser - ce n'était pas dans le contrat et jamais jamais il ne laisserait Lord Voldemort s'approcher de sa bouche-

Il était d'accord, il était même consentant pour - pour se soulager mutuellement, mais pour commencer à se rouler des pelles dans un lit - c'était clairement quelque chose qu'il ne voudrait et ne ferait jamais - mais Riddle le força à tourner la tête - exposant son cou au passage et -

Et il lui lécha la jugulaire.

Honnêtement, Harry aurait préféré avoir envie d'en rire. C'était cliché, et nul et franchement, se faire lécher le cou de but en blanc - mais la réalité, la triste et tragique réalité c'était que ce simple acte lui fit un effet fou.

Un bruit sortit de sa gorge malgré lui. Ce n'était pas forcément un gémissement, plus un étranglement, en fait. La surprise quant à sa propre réaction et quant au geste de Riddle rassemblée dans cette exclamation désordonnée. Riddle rit dans son cou. Une moquerie, sans doute, vis-à-vis de sa réaction exagérée. Son souffle contre la peau humide d'Harry ne fit qu'accentuer son frisson. Par réflexe, il s'accrocha à l'épaule de Riddle.

Une partie de lui, rationnelle et sensée, le supplia d'utiliser cet appui pour repousser l'autre homme, lui faire remarquer que c'était une idée réellement totalement et indubitablement stupide, que de l'histoire de l'humanité personne – personne n'avait jamais rien fait d'aussi débile mais – sentir ce bras chaud – encore recouvert par une chemise et un pull de mauvaise qualité –

Harry se fit la réflexion qu'il n'était pas en état de dire non à qui que ce soit. Riddle s'écarta légèrement et le regarda d'une façon très satisfaite.

-Tu veux faire comment ?

-Comment ça ? s'étrangla Harry.

C'était un peu trop clinique – Harry n'avait aucune envie de donner à son cerveau la possibilité de sur-analyser la situation. Il risquait de tomber en apoplexie ou de tenter une fuite.

-Je pense reprit, Voldemort : que tu ferais bien de commencer par moi.

-Comment ça ? répéta Harry dont la voix venait de monter d'une octave.

Riddle soupira comme s'il était face à un être singulièrement stupide :

-Je me dis que si c'est toi qui commence, je n'aurai pas de problème à te rendre la pareille une fois que j'aurai joui. J'ai l'impression que si je continue et que tu as ton orgasme, tu vas faire une crise. Et j'aimerais éviter de me retrouver comme le dernier des imbéciles dans mon lit.

Harry se redressa pour lui dire qu'il avait tort mais – mais il ne pouvait pas nier qu'il était actuellement très excité et que cette capacité à faire fi de sa morale, de ses convictions et de l'orientation sexuelle qu'il pensait avoir jusqu'à maintenant ne tenait justement qu'au fait qu'il était douloureusement en érection.

Imaginer toucher Riddle maintenant, ça le faisait un peu flipper, c'était vrai mais ça ne le dégoûtait pas. Il ne pouvait pas prétendre qu'il aurait la même philosophie une fois satisfait. Bon sang, il avait déjà profondément regretté avoir couché avec des sorcières tout ce qu'il y avait de plus inoffensive. Quelle serait sa réaction lorsqu'il réaliserait – les brumes qui entouraient son cerveau bien dissipées – qu'il avait eu un rapport sexuel avec Voldemort.

Probablement qu'il entrerait effectivement dans une crise et ce…pour l'éternité.

-D'accord, geignit-il : ok, mais –

Riddle se laissa tomber à côté de lui, les bras derrière la tête, comme si la situation était parfaitement normale. Harry laissa ses yeux glisser le long de son corps. Ok, il ne se sentait définitivement pas de le déshabiller, il n'en était pas à ce stade (après tout ils n'étaient que deux collègues qui – qui profitaient de leur… proximité et … apparemment attirance mutuelle pour… pour se rendre un service.)

-Je n'ai jamais fait ça je suis un peu – commença-t-il, la main hésitante.

Riddle leva les yeux au ciel. Ses lèvres bougèrent sans pour autant qu'Harry n'arrive à déchiffrer ce qu'il disait (probablement quelque chose du style de : qu'ai-je fait pour écoper d'un crétin pareil).

Impatient, il déboutonna son pantalon et le fit glisser le long de ses hanches. Et voilà, Harry était assis à côté de Voldemort – qui était presque nu – dans son lit, alors que son pire ennemi, le futur assassin de ses parents et d'un certain nombre de ses proches, arborait une érection qu'il aurait probablement dû jalouser mais qui, en fait, ne fit que lui serrer vicieusement les reins.

Harry supposait qu'il aurait dû s'étrangler d'horreur. Mais – en fait, il n'avait jamais rien vu d'aussi excitant. (peut-être était-ce son instinct de préservation qui imaginait ça et qu'il regretterait cette pensée).

Il était figé sur place, la main en suspens. Evidemment, il savait ce qu'il était supposé faire (comment en était-il arrivé là, est-ce qu'il était réellement si facilement manipulable ? en avait-il réellement envie au moins ? – la décharge de désir dans sa colonne vertébrale lui indiqua que oui - ) mais franchir les derniers centimètres pour toucher – réellement toucher -le corps de l'autre, ça lui paraissait aussi difficile que d'essayer de boire la fameuse boisson qu'il avait forcé Dumbledore à boire dans la grotte.

Ne pense pas à Dumbledore, s'intima-t-il avec désespoir.

Trop tard – que penserait son mentor s'il le voyait comme ça ? Le trouverait-il faible ? Parce que c'était ce qu'était Harry, il abandonnait tous ses principes, ses promesses, tout, juste parce qu'il était en manque de sexe et qu'un homme objectivement attirant lui proposait un « arrangement ». Harry était tombé bien bas, il pouvait avoir honte de lui-même –

Riddle lui attrapa la main. Il la serra brièvement et Harry vit clairement, pendant un court instant, la preuve que Tom n'avait pas l'intention de le forcer à faire quoique ce soit. Il était, en fait, en train de faire attention à ses réactions et à ses envies. C'était rassurant.

Mais il devait aussi remarquer et sentir qu'Harry avait du mal à franchir cette barrière, il tira la main d'Harry et la posa sur lui. Harry se fit la réflexion qu'il était décidemment quelqu'un de dramatique. Parce que maintenant que le geste était fait, qu'il avait les doigts entre le caleçon et la main de Voldemort – et qu'il sentait la chaleur du membre gorgé de sang sous sa paume – ce n'était, tout compte fait, pas si bizarre.

En fait, c'était exactement la même sensation que lorsqu'il se touchait lui-même, la seule différence étant que, d'habitude, il avait aussi la sensation d'être touché. Mais bon, ce n'était clairement pas aussi traumatisant qu'il ne l'avait craint.

Hésitant, il serra un peu sa main. Riddle le lâcha et plaça ses deux bras derrière sa nuque. Il avait vraiment la position et l'allure d'une personne qui est sur le point d'apprécier un moment particulièrement intime auquel il n'a pas l'intention de pleinement participer. Harry secoua de la tête, un peu amusé quand même. C'était tout lui, il supposait. Et ça faisait partie du « marché ». Il aurait droit, lui aussi, à se coucher avec délectation pendant que Voldemort s'occupait de soulager son corps.

C'était encore plus bizarre, tourné comme ça.

Hésitant, Harry commença à bouger sa main. Pour être honnête, même s'il en avait envie, même s'il l'avait voulu, il s'était attendu à – à faire ça d'une façon mécanique. En fait, il pensait sincèrement qu'il devrait penser à autre chose, imaginer être avec une femme –

Mais, mais apparemment, voir Tom Riddle fermer les yeux, pencher la tête en arrière et lâcher un soupire satisfait, c'était assez pour le stimuler d'une façon totalement inattendue en plus d'être démesurée. Au final, il devait bien admettre que ce qu'il faisait l'excitait aussi – et avoir ce – ce pouvoir (pour manque d'un meilleur terme) sur l'autre homme, c'était terriblement aphrodisiaque.

Et, contre toute attente, alors qu'il avait juré qu'il ne ferait ça en aucun cas à peine quelques minutes plus tôt, il baissa lui-même le sous-vêtement (horrible par ailleurs) de Riddle. Qui leva légèrement les hanches pour lui faciliter l'accès. Et voilà, Harry Potter était littéralement en train de branler Voldemort. Probablement la pire décision de sa vie mais – mais plus les minutes passaient et plus le plaisir du brun évoluait, prenant une ampleur de plus en plus grande – plus il était évident qu'Harry ne regrettait absolument pas son choix. C'était – c'était vraiment choquant, en fait, comme il se laissait attirer et submerger par ce désir qu'il avait pourtant

Apparemment

totalement refoulé jusque-là. Mais Harry était très doué pour refouler les choses – il avait réussi à se convaincre qu'il était heureux dans sa vie. Jusqu'à ce qu'il passe à travers l'arche. Pas qu'il soit particulièrement plus heureux maintenant mais il avait quand même… Des objectifs – il n'errait plus dans la vie comme une âme en peine, et c'étaient des pensées vraiment très bizarre alors que son pire ennemi était limite en train de le bénir.

Et entendre Tom Riddle lui dire des trucs salaces parce qu'il était très visiblement bien parti pour avoir un orgasme mémorable, c'était trop pour Harry. Il se pencha plus sur le lit. De nouvelles envies naissaient dans son esprit. Eclosions d'idées, de désir – dans un esprit vide, gouverné par son corps.

Riddle caressait distraitement le bras d'Harry, celui qu'Harry tenait contre lui (il se touchait discrètement mais Voldemort avait écarté son bras deux fois déjà – d'un air qui indiquait clairement qu'il avait bien l'intention de tenir parole et qu'Harry n'était censé s'occuper que de lui). Il imitait plus ou moins les mouvements répétitifs d'Harry sur son avant-bras.

Sa main remonta lentement, jusqu'à son épaule – puis saisit sa nuque. Harry fronça des sourcils, pas tout à fait content de la tournure que prenaient les choses - et effectivement, Voldemort poussa sur sa nuque. Un ordre muet pour qu'il se penche. Oh, Harry savait parfaitement quelle était la signification de ce geste. C'était la façon internationale de dire « suce-moi ».

Harry aurait tout de même préféré qu'il y mette les formes et d'ailleurs il aurait quand même refusé. D'un mouvement d'épaule, il se dégagea :

-Non.

Tom se redressa complètement et pencha son corps contre celui d'Harry :

-Si tu le fais, je le ferai pour toi aussi.

-C'est hors de question.

Dramatiquement comme s'il n'était pas déjà en pleine acte sexuel, Riddle se laissa retomber contre son lit. Son air déçu et détruit laissa bien vite place à une tout autre expression alors qu'Harry augmentait légèrement la cadence de ses mouvements.

C'était vraiment étrange d'avoir l'impression d'avoir un tel empire sur Voldemort. Parce que c'était vraiment la sensation qu'il avait. Chaque geste de sa main, chaque changement rythme – Riddle le subissait et réagissait en conséquence et – c'était grisant. Excitant. Incroyable.

Harry n'aurait sincèrement jamais pensé que son excitation pouvait être provoquée (et encore moins à ce point) par un autre homme. Et encore, encore moins par Voldemort. Mais les faits étaient là. Il ne s'en remettrait probablement jamais.

Une chose était sûre, le lendemain promettait d'être difficile. D'une part parce qu'il serait mort de fatigue et d'autre part parce qu'il avait choisi d'écouter la partie reptilienne de son cerveau (comme c'était approprié et ironique) plutôt que la partie rationnelle.

Riddle avait une main tordue dans son duvet. Ses hanches ne touchaient bientôt plus son lit. Ses jambes se pliaient de plus en plus. C'était évident qu'il était sur le point de jouir. Et c'était – c'était sincèrement la chose la plus explicite et la plus follement excitante qu'Harry ait vu de sa vie. Lui qui était toujours si composé, maître de lui-même et assuré, le voir se désagréger petit à petit pour devenir cet être organique aux portes de l'extase –

L'autre main de Riddle remonta le long de son bras – Harry était prêt à lui exprimer le fond de sa pensée s'il réessayait de le pencher en avant en direction de son sexe mais – il attrapa une nouvelle fois sa mâchoire. Harry leva la tête. Riddle le regardait.

Et c'était soudainement beaucoup plus intime. C'était enjamber une limite qu'Harry n'était pas sûr de vouloir franchir – Ils étaient supposés se rendre service, pas – pas faire ça ensemble comme s'ils étaient réellement en train d'avoir envie de faire ça de pair.

La main de Riddle glissa jusqu'à ce que son pouce lui caresse littéralement les lèvres. Et son regard était si chaud, si enfiévré – Harry recommença à se masturber avidement. Il avait dû mal à respirer, plaisir et désir mélangés lui obstruaient la gorge. Et il savait ce que l'autre voulait avec ce doigt –c'était bien l'avantage d'être entre hommes, ils arrivaient à comprendre ce qu'ils attendaient l'un de l'autre.

Et oui, il ne pouvait pas vraiment lui en vouloir, objectivement il y avait peu de choses plus excitantes – surtout si proche de l'orgasme -

Il supposait qu'il pouvait accepter de faire ça. Ce n'était, après tout, que le mimétisme de ce qu'il refusait absolument et définitivement de faire.

Harry ouvrit la bouche et laissa Voldemort glisser son doigt entre ses lèvres. Sa réaction fut instantanée.

Haletant, Riddle lâcha un :

-Putain-

Qui se termina dans un profond gémissement et… et c'était terminé.

Il posa un de ses bras en travers de son visage. Allongé comme ça, il était juste – des envies toutes plus contradictoires et surtout inconnues d'Harry jusqu'à présent – se bousculèrent dans sa tête. Et il n'en pouvait plus, sincèrement il n'en pouvait plus et –

Riddle baissa son bras et se redressa. Son sourire malveillant (qui au final, ne l'était peut-être pas, peut-être que c'était le sourire qu'il faisait lorsqu'il se voulait séducteur – et qu'il avait sincèrement envie de l'être) avait réapparu sur son visage.

Sans un mot, il poussa Harry sur le matelas alors qu'il se plaçait au-dessus de ses jambes. Harry se prépara à lever les hanches lui aussi, pour faciliter l'accès à son corps. Mais, contrairement à ce à quoi il s'attendait, Riddle tira sa chemise pour la faire sortir de son pantalon. Harry se redressa, curieux.

Les longues mains de Voldemort glissèrent sous le tissu. Harry n'était pas étranger à ces mains. Que ce soit alors qu'il était toujours dans l'époque où il était né ou plus récemment, Voldemort n'avait jamais hésité avant de le toucher. Dans le cimetière déjà, il lui avait pris le visage – dans un geste, d'ailleurs, qui était un peu réimmiscent de celui que Riddle avait fait quelques minutes plus tôt.

Mais il y avait un monde entre les touches froides et menaçantes de Voldemort – et celles intimes de Riddle. Ses mains glissèrent le long de son ventre. Et il y avait à nouveau de la faim dans son regard – une envie dont Harry était sûr qu'il n'avait pas fait preuve lorsque les rôles avaient été échangés.

Il en aurait presque honte. Les longs doit redescendirent, effleurant ses côtes. C'était à la limite du désagréable. D'un chatouillement malvenu, en fait. Mais – Mais justement, la limite n'était définitivement pas franchie. Riddle se pencha – et, lécha la partie exposée de son ventre.

Ses pensées s'arrêtèrent abruptement. C'était trop, trop pour son état de fatigue, trop pour son état d'excitation – et il savait que Riddle n'allait jamais le sucer, pas maintenant que lui avait refusé de le faire. Et il avait raison dans le fond mais (cette pensée l'horrifia, bien sûr, surtout qu'elle était la première à naître après le choc de la révélation qu'un geste aussi banal puisse être excitant à ce point) : il était prêt à le supplier, pire à le payer pour avoir droit à ce à quoi il s'était opposé.

Riddle se redressa – quelque chose le fit sourire d'un air assez peu charitable. Harry supposait que c'était sa propre tête. Il devait avoir l'air désespéré.

D'un geste assuré, Riddle déboutonna son pantalon. Harry leva immédiatement les hanches et, magnanime, Riddle le lui retira. En sous-vêtement face à Riddle. Pouvait-il être plus ridicule ?

Contrairement à lui, Tom ne sembla pas être particulièrement perturbé par sa vue, en érection et en sous-vêtement. Il se pencha. Harry se redressa. Peut-être qu'il déciderait d'être magnanime, de faire un pas en direction d'Harry pour l'obliger à réciproquer lorsque le moment serait venu ? Ah, de qui se moquait-il, cela ne risquait pas d'arriver. Riddle se contenta d'embrasser le haut de sa cuisse.

C'était bien sûr une provocation, l'esprit d'Harry ne pouvait faire qu'une seule chose : tirer un parallèle avec l'endroit dont il avait très envie que cette bouche embrasse à la place.

Il geignit malgré lui. Riddle lui adressa un sourire mauvais :

-Tu aurais mieux fait d'obtempérer Harry, et il posa la main sur son caleçon, là où le tissu était tendu à l'extrême.

Harry inspira brusquement, lâchant un gémissement par mégarde :

-Je me serais montré généreux.

-S'il te plaît, hoqueta-t-il.

Sa dignité s'était envolée. Il serait obligé de partir, de faire ses bagages et de déménager laissant Voldemort faire ce qu'il voulait de sa vie, condamnant de nombreuses personnes à la mort. Tout ça parce qu'il était un crétin qui ne savait pas dire non aux gens qu'il trouvait séduisant. C'était un trait de personnalité qu'il ne se connaissait pas encore.

Riddle rigola. Un rire un peu trop aigu qui ne ressemblait en rien au rire chaud qu'il avait eu plus tôt. Il lui fit penser à Voldemort. Cette pensée lui glaça le sang - Harry décida qu'il allait se soustraire à cette situation – qu'est-ce qu'il lui avait pris ?

Il se redressa, bien décidé à foutre le camp -c'était un peu contre-productif mais cette situation était juste en train de dégénérer

Mais sa nouvelle position l'amena directement face à Riddle. Qui ne l'avait pas lâché. Il n'y avait plus que quelques centimètres entre leurs deux visages. Harry inspira – c'était soudainement beaucoup beaucoup plus intime, trop intime – le rire de l'autre était mort dans sa bouche. De sa main libre il attrapa la nuque d'Harry – ce qui le fit frissonner. Lui qui avait senti son excitation baisser, elle remontait en flèche – Riddle colla son front contre le sien. Ils étaient les deux humides –gouttes de sueur dans les cheveux de Voldemort. Une goutte passa d'une mèche de ses cheveux bruns à la joue d'Harry.

Mélanger sa sueur, est-ce qu'il y avait plus intime que ça ? Et, inlassablement, en faisant de long geste qui le faisaient hoqueter, Riddle continuait à le masturber. Il avait son odeur dans les narines, une odeur puissante masculine, chaude – du bois

Voldemort colla sa joue à celle d'Harry. ll avait les lèvres contre son oreille. Harry pouvait sentir ses muscles se tendre, ses doigts -crispés – étaient accrochés à la chemise de Riddle.

-Jouis pour moi, Harry, lui murmura-t-il dans le creux de son oreille

Harry se colla désespérément contre l'autre homme. Il tordit ses mains contre lui – eu soudain terriblement envie de l'embrasser le plaisir se déversa en lui, un fleuve en crue lorsque son barrage a rompu. Il s'entendit gémir – se sentit serrer les bras de l'autre homme mais il était loin, perdu dans les sensations, dans cet horrible orgasme – le meilleur de sa vie qui le laissa haletant.

Ses pensées se réorganisèrent petit à petit. Une de ses cuisses était sur une des cuisses de Riddle. Leurs deux torses n'étaient séparés que par quelques centimètres. Il se laissa retomber contre le matelas. Ses mains lui faisaient mal à force d'avoir été crispées.

Putain, pensa-t-il, l'esprit libéré de toute envie, de tout désir. Il était satisfait, certes, mais à quel prix ? Qu'est-ce qu'il venait de faire ? Du coin de l'œil, il vit Riddle sortir sa baguette et, toutes les preuves physiques de ce qu'il venait de se passer, disparurent. C'était déjà ça. Il n'avait pas à sortir de mouchoir pour essayer de s'essuyer ou de nettoyer ses habits.

Sa fatigue ressurgit, plus accablante encore qu'auparavant. Il savait qu'il devait se relever et transplaner. C'était impossible qu'il reste. Riddle ne parlait pas. Il ne lui dit rien, n'essaya pas de le faire sortir du lit. Il se contenta de le pousser et de s'allonger à côté de lui.

Lève-toi, Harry, lui intima son cerveau. Mais il avait déjà les yeux fermés. Riddle se cala contre lui. Ce n'était pas intime du tout. Il sentait vaguement un de ses bras le long de son dos. Apparemment, contrairement à lui qui dormait sur le côté, il dormait sur le dos. Il essaya une nouvelle fois de se convaincre de se lever mais s'endormit avant même que la pensée ne se dessine entièrement.


Il se réveilla. Il faisait sombre mais les premiers rayons du jour éclairaient la pièce. Incapable d'estimer l'heure (quatre heure et demie ? déjà cinq heures ?) il se redressa. Il était exténué. Il avait trop chaud – sa peau était recouverte d'une fine couche de transpiration. Il s'était endormi avec ses vêtements. Riddle dormait à côté de lui. Il s'était tourné dans sa direction pendant son sommeil. Il était réellement beau, quand il se la fermait. C'était regrettable que ça n'arrive pas plus souvent.

A vrai dire, ce qu'il s'était passé à peine quelques heures plus tôt prenait petit à petit les contours d'un rêve. Harry n'arrivait pas à croire qu'il ait pu se laisser persuader. Enfin, c'était fait – sa libido était momentanément comblée, et on ne l'y reprendrait plus jamais. C'était décidé. Putain, branler puis se faire branler par Tom Riddle, c'était n'importe quoi.

La qualité de l'orgasme ne pouvait être imputée qu'à une seule chose : le manque. Et surtout pas à une véritable envie.

Il ne voyait pas très bien. Pourtant, il s'était endormi avec ses lunettes. Il passa un bras par-dessus la forme endormie. Peut-être que Riddle les lui avait enlevées. C'était étrange d'imaginer Voldemort être prévenant mais bon – il n'avait peut-être pas envie de se réveiller avec des éclats de verre dans son lit.

Il passa ensuite sa jambe par-dessus Riddle. Il s'arrêta un instant, il était totalement au-dessus de lui. Plus qu'une jambe à passer puis son dernier bras et il pourrait transplaner tranquillement et finir sa nuit dans sa chambre au chaudron baveur.

Il était sur le point de déplacer son poids sur sa jambe gauche lorsque Riddle lui attrapa la cuisse. Oh non, pensa Harry. Parce qu'une terrible décharge venait de traverser son corps. Il y avait…définitivement quelque chose qui lui plaisait chez l'autre homme. Assez pour que ce simple geste – possessif et assez explicite – le mette dans tous ces états – alors même qu'il venait de se persuader qu'on ne l'y reprendrait plus.

Riddle se redressa en s'appuyant sur le coude de sa main libre. Pour la deuxième fois en moins de vingt-quatre heures, il enfouit son visage dans le cou d'Harry. Harry essaya de le rentrer dans ses épaules – se protéger comme une tortue le ferait avec sa carapace. Mais trop tard. Les lèvres de l'autre garçon embrassaient déjà sa peau. Il frissonna. Il voua une dernière pensée à la possibilité de quitter cette situation au plus vite mais - Riddle s'était encore plus redressé. Harry était pratiquement à genoux sur ses jambes.

Peut-être était-ce parce qu'il faisait nuit ou parce qu'aucun mot n'avait été échangé mais, très naturellement, comme si c'était ce qu'ils faisaient depuis toujours, Riddle remonta lentement le long de son cou. Effleurant de sa bouche chaque parcelle de sa peau. Puis il lui embrassa la joue – et, enfin, l'embrassa tout court.

Harry pouvait prétendre que ce qu'il s'était passé plus tôt était un échange de bon procédé. Quelque chose de froid, mécanique – il ne le pourrait plus. Pas maintenant qu'il venait de fondre contre l'autre homme, se coulant dans son baiser alors que Riddle une main dans son dos, le pressait contre lui.

Harry s'était retenu de le toucher, avant. Et c'était bien ça, retenu. C'était particulièrement visible dans la façon dont il agrippa l'autre homme. Une main dans ses cheveux – qui avaient exactement la texture à laquelle il s'était attendu – l'autre le long de son cou. Il sentait son cœur battre – chaque expulsion de sang faisait vibrer la paume moite de sa main.

Il bougea des hanches. Leurs deux érections étaient pratiquement pressées l'une contre l'autre. Il ne pensait pas pouvoir ressentir une telle envie, particulièrement pas après avoir déjà joui quelques heures plus tôt. Et pourtant. A gestes pressés, maladroits, Riddle baissa leurs deux pantalons successivement. Ils étaient toujours en train de s'embrasser. C'était trop – des semaines de frustration semblaient s'être accumulées dans leurs deux corps.

Toujours avec les mêmes gestes saccadés, Riddle saisit Harry avant de le coller à lui-même. Il avait les mains si grandes qu'il parvenait à les tenir les deux. L'intensité de ce contact – son cerveau un feu d'artifice. Il se décolla légèrement de l'autre, désunit leurs bouches alors que Riddle bougeait lentement de la main. Ils haletaient tous les deux, des injures sortaient de sa bouche (ou de celle de Tom) de toute façon son esprit avait déraillé – ses pensées des marchandises répandues, inutiles, obscènes. Il posa son front contre l'épaule du plus grand. Huma son odeur.

Elle était réconfortante, organique, elle évoquait le confort, la force.

-merde, marmonna-t-il.

Riddle gémit dans son oreille. La violence de son plaisir le prit de court. Il jouit pour la deuxième fois. Lui qui avait pratiquement fait vœux abstinence depuis qu'il avait traversé le voile (à part, évidemment, quelques sessions de masturbation rapides et mécaniques le soir avant de dormir) c'était surprenant de constater qu'il n'était, en réalité, encore capable d'avoir envie de quelqu'un.

Il repensa à la jeune femme qu'il avait croisé dans la rue. Il était tellement con de ne pas avoir tiré les conclusions qui s'imposaient.

Ils restèrent immobiles quelques instants. Leurs deux torses soulevés profondément par leurs inspirations. Le cœur d'Harry tapait dans ses oreilles.

Riddle le poussa sans ménagement pour qu'il retombe à sa place initiale, à côté de lui.

Harry craignait presque de faire une deuxième tentative de fuite, vu ce qu'il venait de se passer.

-Il faudra qu'on en parle demain, suggéra-t-il d'une voix rauque.

Riddle se retourna et lui tapota affectueusement la tête :

-Bien sûr. Faisons comme ça.

Et il laissa son bras retomber. Harry fixait le plafond. Enfin, il devinait qu'il y avait effectivement un plafond parce qu'il aurait été bien incapable de le voir réellement. La fatigue le cueillait à nouveau. Il sentait ses longs doigts se refermer sur lui. Il ferma les yeux.

Il avait mal au ventre. Sa conscience, elle, se réveillait petit à petit. Elle était, évidemment, horrifiée. Merde, pensa Harry, ce serait un problème pour le Harry du lendemain. Enfin, le Harry de dans quelques heures.

Il se laissa aller dans les bras accueillants du sommeil qui, étrangement, avaient la même forme que ceux de Tom Riddle.


RAR:

Guest : Hello ! Merci beaucoup pour le commentaire, ça me fait trop plaisir ! Hahah voilà le chapitre en question... damn j'espère que tu n'es pas trop déçu.e ! J'ai fait un petit détour par celle-ci plutôt que de ne me focaliser que sur l'autre fanfiction parce que... Je suis un peu en PLS haha. Encore merci d'avoir pris le temps de me laisser ton avis!


Fun fact, toutes ces scènes étaient supposées arriver au chapitre 20 environ. Parce que la vérité...c'est que Tom est t.h.i.r.s.t.y depuis le chapitre 4 hahahah! j'avais décidé de les repousser parce que ça me paraissait pas ouf. Mais - bon voilà le début de la deuxième partie de cette fanfiction

Je serais très curieuse d'avoir votre feedback; je vous en supplie à genou ! hihihi