- Hello, c'est encore nous pour vous servir !

- Avec un beau drarry encore.

- Toujours. Alors Kay, raconte comment tu as été vilaine et que tu voulais finir réellement l'OS initial à la première partie.

- C'est vrai, mais on m'a dit que je me ferais lyncher. Alors on a fait une suite XD

- Bah c'est que je tiens à ma vie moi ! Donc une partie en entraine une autre, ce sera donc 3 parties qu'on va vous mettre ! Elle est pas belle la vie ?

- Parce que trois, c'est bien XD

-Oui, trois c'est bien, mieux qu'un OS tout simple. Et tu n'as pas voulu continuer. Oui je balance. XD

- Je trouve que cette fin se suffit à elle-même.

-Tout à fait. Car oui on a tout écrit, donc je pense que sa sera une parution par mois :D Mais quand là sera le mystère.

- Il faut bien garder un peu de surprise :P

- On remercie encore et toujours notre fidèle Beta Nathdawn qui corrige plus vite que son ombre :D

- ça c'est de la bêta en béton armé.

- Allez, on vous dit bonne lecture. Et pensez bien qu'un auteur, ou deux auteurs tués, ne peuvent fournir la suite.


Saint un jour, connard toujours

Partie 1 : Vapeur et Volupté

La salle de bain des préfets. Un luxe que Drago n'aurait pas pensé connaître à Poudlard. Tout était trop rustique, trop commun dans ce château. L'impression de grandeur était toujours gâchée par un détail agaçant : du bois abîmé, une pierre fendue ou un Gryffondor irritant. Le faste du manoir Malefoy lui manquait parfois, même s'il préférait être à Poudlard. Au moins à l'école, il était libre de tout. De ses faits et gestes, de ses actions et de son comportement. Même si son éducation parfaite le suivait jusqu'ici, il choisissait qui il raillait, comment, il faisait selon son bon plaisir. Enfin cela avait été le cas jusqu'à maintenant.

Cette année, Drago avait même été nommé préfet et avait le confort de cette immense salle de bain, presque toujours déserte. Cela faisait plus d'une heure qu'il était allongé dans l'eau, la mousse recouvrant son corps, somnolant même à certains moments, profitant de ce rare instant de paix, se vidant totalement l'esprit et oubliant le monde entier.

Cette année n'aurait rien de reposant pourtant. Il n'aurait pas dû s'accorder ce loisir inutile et futile. Il avait tellement de choses à faire. Plus importantes. Le seigneur des ténèbres l'avait investi d'une mission. Drago essayait, plus qu'il ne s'en était cru capable, de considérer cet homme comme son seigneur. Mais il n'arrivait pas à reconnaître un chef, il voulait être son propre maître. Mais ce fou avait sa famille entière sous son joug. Il n'était pas question que de sa vie, celles de ses parents étaient aussi en jeu. Alors il se donnait corps et âme pour tenter de mener à bien les missions qu'on lui avait confié. Rien de moins que de tuer Dumbledore. Ses premiers essais reflétaient son manque de conviction.

Ce vieil homme, même si Drago ne l'aimait pas particulièrement, ne méritait pas la mort. Du coup, ses tentatives manquaient de certitude et échouaient. Drago pouvait faire mieux que ça, il le savait. Il se torturait l'esprit pour innover. Il travaillait sur cette armoire pour faire entrer les mangemorts mais cela aussi était trop compliqué pour lui. Drago ne s'avouerait pas vaincu mais ce soir-là, il avait besoin d'une pause, loin de tout ça. Et cette salle de bain était idéale pour ça.


Harry était fatigué, son entraînement de Quidditch s'était mal passé. Les joueurs ne l'avaient pas écouté, la pluie l'avait trempé jusqu'à l'os et Ron ne l'avait même pas attendu. Il avait décidé de s'accorder un plaisir, une pause pour oublier tout ça. Il avait donc traîné sa carcasse couverte de boue et épuisée jusqu'au cinquième étage pour arriver à cette salle de bain. A peine le tableau passé et la délicieuse odeur du savon le saisit. Un sourire se dessina sur les lèvres de l'élu. Il allait enfin passer un bon moment, tranquille, sans personne, quelque chose de calme. Il jeta ses chaussures d'un coup de pied, avant de commencer à enlever sa veste d'attrapeur en sifflotant légèrement.

Il avait perdu de vu Malfoy aujourd'hui. Pourtant il était sûre qu'en rentrant dans sa chambre ce soir, il allait prendre la carte des maraudeurs et tenter de trouver quelque chose. Harry savait que Drago cachait quelque chose, il ne pouvait en être autrement. Mais pour l'instant, il allait enlever cette boue, et cette sueur qui le recouvraient. Il fallait juste qu'il ôte tous ses vêtements d'abord.

– Je te conseille de les garder, Potter, intervint une voix glacée de mépris. Et puis la boue te va bien au teint, elle rappelle d'où tu viens.

Harry réussit à masquer son sursaut alors qu'il enlevait sa chemise. Comment avait-il fait pour ne pas le remarquer ? Où même l'entendre ? Il arracha donc le vêtement qui lui bloquait la vue pour voir Malefoy. Il était là, dans cette mousse, trônant au milieu de la baignoire comme un prince dans son royaume. Plus qu'une baignoire, c'était un immense bassin carré où on pouvait même faire de petites longueurs si l'envie lui en prenait.

– Et toi, tu te sers de la mousse pour cacher ton odeur nauséabonde ? grogna Harry en s'avançant vers la baignoire.

Harry n'attendit pas un instant, c'était sa chance. Il voulait voir si Drago avait la marque, enfin il aurait la preuve que c'était un mangemort. Mais les bras de Drago reposaient tranquillement sous l'eau et le serpentard arbora un sourire plein de mépris.

– Tu parles de ton odeur ? En même temps, elle va de pair avec la boue.

– Il est sûr qu'on ne peut pas tous avoir l'air suffisant et avoir l'odeur de la trahison. Sors de là. Toi et moi, nous devons parler.

Harry n'allait pas passer à côté d'une opportunité pareille. Ils étaient seuls ici, personne ne savait qu'il était là. Et il allait pouvoir soutirer toutes les informations qu'il voulait et enfin ses amis arrêteraient de le prendre pour un fou. Drago ne pouvait être qu'un mangemort. Il ne pouvait en être autrement. C'était une certitude pour Harry.

– Potter, ricana Drago, si tu veux me voir nu, il va falloir trouver une meilleure tactique.

Cette fois, Harry fit un petit saut en arrière, choqué que Drago puisse penser à ça, avant de grogner.

– Et puis quoi encore !

– Alors demande pas des choses comme ça.

– Tu es vraiment un petit cul terreux, qui préfère se cacher dans l'eau que de se battre.

– Actuellement, c'est toi le cul terreux. Même si je parlerais plutôt de gadoue, ricana Drago avec suffisance. Et tu ne vaux vraiment pas la peine de se battre.

– Je te demande pardon ? Il est vrai que tu préfères te cacher derrière le mage noir. Tu lui baises les pieds aussi ?

– Tu vois un mage noir ici ? rétorqua Drago dont le visage se referma complètement, sa mâchoire se contractant, faisant ressortir une veine sur sa tempe. Je ne me cache derrière personne, moi, contrairement à toi. Il y aura bien un jour où Dumbledore ne pourra plus te protéger. Alors arrête de me chercher, Potter, et dis-moi ce que tu me veux.

– Me fais pas rire, tu te caches toujours derrière ton père. Et Je veux que tu dégages de cette baignoire !

– Pas moyen, j'y étais avant toi, ricana Drago en appuyant sa nuque contre le rebord, s'installant plus confortablement comme s'il allait dormir. Va donc squatter ailleurs, il y a plein de gens qui aimeraient recueillir le petit chiot couvert de gadoue que tu es.

Harry vit rouge et s'avança soudainement vers Drago, bien décidé à lui faire payer ses paroles. Il s'approcha du bassin, main tendue vers la tête de l'héritier. Celui-ci interrompit sa course avant qu'il ne le touche, enserrant le poignet de Potter de sa main droite puis, avisant l'immense baignoire, il le tira avec un sourire mauvais, le faisant plonger tête la première dans l'eau. Harry tenta de lutter, mais le sol était glissant. Il finit donc la tête la première dans l'eau. Pourtant il ne s'avoua pas vaincu et attrapa à son tour le poignet qui l'avait entraîné, pour le ramener à lui. Une fois la tête hors de l'eau, il ouvrit tant bien que mal les yeux. La vision trouble, les lunettes occultant encore un peu plus sa vue, il réussit tout de même à envoyer un coup de poing en plein visage.

Avec un grognement de rage, profitant que Potter n'était pas stable dans la baignoire, Drago posa les mains sur ses épaules et le coula quelques secondes avant de le remonter et de recommencer encore deux fois.

– On se calme, Potter, ou je recommence ? s'exaspéra-t-il.

Mais Harry n'était pas près de se laisser faire, il cracha de l'eau, avant de lui donner un coup dans l'estomac.

– Crève, Malfoy ! Je ne t'obéirai jamais !

Cela sonnait presque comme un défi. Malfoy le replongea sous l'eau, plus longtemps cette fois pour lui faire payer son coup précédent qui lui avait donné la respiration erratique puis il se redressa pour l'immobiliser, le contournant, saisissant ses bras de ses deux mains en se mettant dans son dos pour avoir une prise plus ferme.

– T'es complètement cinglé, Potter, je ne comprends pas que les gens te suivent, murmura-t-il avec haine.

– C'est parce que tu es de son côté, hurla Harry, furieux.

Pris d'une idée, il ferma les yeux et se laissa tomber sur Drago pour le couler à son tour, se débattant comme un diable. Il réussit à se libérer sous l'eau pour lui agripper les épaules à son tour et le menacer de son poing.

– Tu préfères le suivre lui et t'aplatir au sol ! Ose dire le contraire !

Harry le secouait comme un prunier. Imaginer Drago, lui si fier, si inflexible, s'écraser devant le mage noir était pour lui inconcevable. Cela créait juste une rage folle en lui. Pourtant Drago était incapable de plier devant lui. Il préférait Voldemort. Qu'est-ce qu'il avait de plus que lui ?

– Ferme-la, Potter, rugit Drago en repoussant ses cheveux blonds qui retombaient sur son visage. Tu ne sais rien de moi. Tu te crois tout puissant, parce que tu es le héros élu par le monde entier, mais tu ne sais pas tout !

– Alors quoi ?! Tu préfères un vieux serpent ! Avoue-le !

– Je ne plie devant personne, gronda Drago en le repoussant avec virulence.

– Bah voyons ! Tu crois que je vais croire ça !

– Mais je m'en fous de ce que tu crois, Potter, au cas où tu ne l'aies pas remarqué, ironisa Drago. Je n'ai pas à me justifier devant toi ! Tu n'es pas un saint. Tu n'es qu'un môme paumé dans une guerre trop grande pour lui.

Comme Drago. Mais il ne le dit pas à voix haute. C'était le cas pourtant. Ils n'étaient que des gosses de seize ans embarqués dans un conflit auquel ils ne pouvaient pas échapper, dans des camps qu'ils ne pouvaient pas fuir, ni l'un ni l'autre.

– Montre-moi alors !

Harry tenta de prendre le bras gauche pour le regarder. Trouver la marque.

– Va te faire foutre, cracha Drago en se dégageant, le repoussant avec violence. Je n'ai rien à te prouver. Tu ne veux qu'une preuve de tes doutes.

– Montre, bordel ! Puisque tu es si sûr de toi ! hurla Harry en le tirant à lui.

Drago ne se laissa pas faire et lorsqu'il le tira, il se dressa, le repoussant contre le bord de la baignoire et l'y bloquant d'un bras en travers du torse.

– Tu es complètement cinglé, Potter, et obstiné.

Puis il le poussa et se leva, faisant dégouliner l'eau autour de lui, se détournant pour sortir d'un air digne, fier et glacé.

– Tu fuis comme toujours, Malfoy ! s'écria Potter. Tu ne sais faire que ça ! Te cacher ! Comme le vil serpent que tu es !

– Toi, tu te caches derrière Dumbledore, ce n'est pas mieux. Pourtant tu es un gryffondor.

– Je ne me cache pas derrière ! Je suis seul, bordel !

Toujours seul face à Voldemort, seul quand il avait voulu sauver Cédric, seul encore pour essayer de trouver ce que cachait Drago. Si seul, que cela le rendait malade. Ron et Hermione ne pouvaient rien. C'était lui, l'Elu, le seul. Et il détestait ça.

– On s'habitue, Potter, lâcha Malfoy avec froideur.

Cela coupa Harry dans son prochain cri. Pourquoi disait-il ça ? Pourquoi maintenant ? Harry ne voulait qu'un moment tranquille et il voyait que sa colère et sa mission lui étaient encore renvoyées en pleine figure. Encore et toujours.

– Pourquoi tu dis ça ? grogna Harry, les yeux fixés dans ceux orage.

– Parce que c'est comme ça, soupira Drago en se rasseyant. Au bout d'un moment, on le souhaite ardemment même.

Il s'accouda de nouveau contre le bord du bassin, lui jetant un coup d'œil sarcastique pour lui faire comprendre qu'il parlait de la situation actuelle.

– Tu veux que je te plaigne ? C'est ça ? grogna Harry en s'avançant jusqu'à lui. Tu es sérieux ? Après m'avoir envoyé dans les dents pendant des années que j'étais orphelin et j'en passe. Alors ne joue pas au pleurnicheur avec moi !

– Mais tu es un pleurnicheur, Potter, rit Drago avec sarcasme. Je l'ai vu tout de suite. Tu ne fais que ça : te plaindre. Parce que tu ne supportes pas d'être seul. C'est pour ça que tu n'es toujours pas parti, je suppose. Mieux vaut un bon ennemi que la solitude.

Harry se précipita vers lui, agrippa les cheveux blonds proches de la nuque, l'air mauvais.

– Alors quoi ? Tu crois tout savoir de moi maintenant que tu as compris ce que cela faisait ?

Drago saisit rudement son poignet, le fixant avec froideur en l'éloignant.

– Je savais déjà tout de toi lors de la première année, tu es transparent. Un livre ouvert. Et tu t'énerves parce que moi, je ne le suis pas. Je supporte la solitude qui t'est insoutenable et tu ne devines rien de ma vie.

Et c'était vrai. Harry se sentait seul et Drago semblait si serein, si bien que cela le rendait fou. Mais Drago se trompait sur quelque chose.

– Je devine ta vie, Malfoy. Tu trembles de peur d'obéir à Voldemort, mais tu n'arrives pas à te sortir de cette situation. Ton père a échoué, alors pourquoi toi tu réussirais, n'est-ce pas ?

– Tu te prends pour un devin maintenant ? ironisa Drago.

Il préférait se cacher derrière le sarcasme plutôt que d'avouer ou de donner l'impression que Potter n'était pas très loin de la vérité.

– Je fais comme toi, assura Harry en se penchant vers lui pour le contempler froidement.

Mais soudainement il eut un doute. Un tout petit. Si petit mais qui le prit de court. Il ne réfléchit même pas en posant la question. Il resserra même sa prise sur les cheveux de Drago pour s'assurer que cette fois il ne fuirait pas.

– Tu ne veux pas être du côté de Voldemort ? demanda-t-il tout bas.

– Oh parce que soudainement, tu en doutes ? rétorqua Drago en resserrant sa prise sur le poignet, se défilant avec son sarcasme habituel.

– Réponds !

– Pourquoi ? Ça changerait quoi ? Tu deviendrais mon ami ? On oublierait des années de haine et d'insulte ? Oh peut-être que tu essaierais de m'aider..., ironisa Drago avec un sourire sarcastique. Potter, mon héros.

Cela ressemblait tellement à une insulte, mais Harry ne le voyait pas comme ça. Drago semblait tester la réponse.

– Je te sortirai de là, affirma-t-il l'air aussi mauvais. Tu ne m'en crois pas capable ?

– Même si tu l'étais, je ne vois même pas pourquoi tu essaierais, lâcha Drago sans plus sourire soudain, le visage fermé.

– Comment tu dis ? Car je suis Saint Potter, grogna Harry avant d'essayer de se calmer. On a besoin de n'importe qui contre Voldemort. Alors même si je dois t'aider toi, je le ferais.

Et il se rendait compte que c'était le cas. Harry en avait presque envie. Car cela voulait dire qu'il privait le lord noir de l'héritier d'une de ses plus fidèles familles. Mais ce n'était pas que ça. Drago avait cette lueur dans ses yeux, de bête traquée, incapable de se sortir de là. Et Harry ne pouvait pas le laisser comme ça. Peu importe leurs passés communs.

– Tu es Saint Potter et je suis Malfoy. On est ce que l'on est. Je ne suis pas la clé qui te permettra de vaincre le seigneur des ténèbres.

– Alors quoi ? tu crèves dans le caniveau ? C'est pas glorieux pour un Malfoy.

– Je m'en tire quoi qu'il arrive. Je ne suis qu'un vil serpent, tu l'as dit toi-même. Je finis toujours par trouver une solution.

– Malfoy. Ta gueule. Et laisse-moi faire si c'est ce que tu veux.

– Y'a pas moyen que je la ferme, Potter, ricana Drago. Il n'existe pas une seule solution sur cette terre pour que tu réussisses à ce que je me taise.

– Tu veux parier ?

– Je demande à voir.

– Me tente pas, Malfoy !

– Il n'y a pas moyen, ricana Drago en se redressant, l'éloignant avec force. Me faire taire ou me sauver du grand méchant, tu n'es capable ni de l'un ni de l'autre.

Mais Harry revint vers lui, agrippant ses bras fermement, à s'en faire mal aux doigts. Il avait l'impression que quelque chose d'important était en train de se passer à l'instant même et il ne voulait pas le rater.

– Arrête de fuir !

– Pourquoi faire ? Me battre ? rétorqua Malfoy avec une colère froide.

– Ce n'est peut-être pas notre seule option.

– Tu parles beaucoup, Potter, mais tu ne présentes aucune autre option.

– Je suis là, moi. Je ne pars pas. Et je peux t'aider.

– Tu ne pars pas ? répéta Drago en le fixant, haussant un sourcil.

– Non. Je reste là.

– Quoi qu'il arrive ? s'enquit Drago sans paraître plus confiant, comme s'il le testait.

– Malfoy, tu es le premier à savoir que plus c'est dangereux, plus je fonce, rit malgré lui l'élu.

Drago haussa un sourcil puis un sourire provocateur étira le coin de ses lèvres alors qu'il fixait toujours Harry. Dans un même geste, il glissa sa main sur sa nuque pour le maintenir en place et approcha son visage du sien. Il s'empara de ses lèvres sans autre forme de procès, comme s'il était en terrain conquis, le mettant au défi de reculer avec un mouvement de langue audacieux qui caressa la lèvre inférieure, réclamant l'accès. La première réaction d'Harry fut de le repousser durement, choqué que Drago puisse utiliser une telle bassesse. Mais devrait-il vraiment être surpris ? Son regard vert émeraude se braqua dans ceux orage et la lueur de défi le fit se redresser. Cette guerre, ce combat d'hippogriffes, ça il avait l'habitude. Alors sans plus réfléchir que cela, il tira de nouveau Malfoy à lui, créant un remous dans l'eau. Et ce fut lui, cette fois, qui s'empara de la bouche de Drago. Fermement, une main derrière sa nuque aussi. Comme s'il s'agissait d'un nouvel assaut, une nouvelle lutte.

Drago aurait pu en sourire mais ses lèvres étaient trop occupées à reprendre le contrôle, à lutter pour conquérir tandis que son corps se redressait, pour se rapprocher de Potter.

Harry grogna, avant de s'avancer pour coincer Drago entre le tour de la baignoire et lui. Un bras sur le rebord, l'autre sur celui du blond qui ne pouvait pas s'échapper. Donc même s'il n'était pas habitué à ça, s'il n'avait jamais embrassé comme ça, il tentait le tout pour le tout. Parce que c'était Malfoy, qu'il ne pouvait pas perdre. Qu'il avait soudainement l'impression que cela allait plus loin que juste des baisers. Pourtant il finit par reculer son visage sans le lâcher.

– Satisfait ? demanda Harry goguenard.

– Oh non, Potter, grogna Drago avec un sourire de prédateur. Il va me falloir bien plus que ça.

Ce fut lui qui se redressa et poussa Potter, entourant la taille d'un bras possessif alors qu'il le tirait à lui en reprenant ses lèvres avec autorité. Collant son bassin au sien, Harry put parfaitement sentir le désir de Drago, surtout qu'il était nu dans le bain, contrairement au gryffondor. Cette fois, Harry se décomposa un peu, ne sachant pas vraiment quoi faire. Il se maudit même en se sentant rougir. Il n'avait jamais fait ça. Pourtant cela boosta son égo de sentir que c'était lui qui provoquait ça. Lui qui l'excitait. Sa propre érection devint même douloureuse. Drago eut un sourire encore plus prédateur en voyant sa réaction, son regard argent s'assombrissant à la manière des nuages un soir d'orage et il se recula juste un peu, pour fixer Potter alors qu'il l'attirait encore un peu plus près, le collant étroitement à lui.

– Cela devient très dangereux, souffla-t-il en reprenant les mots qu'Harry avait prononcé un peu avant. Tu vas vraiment foncer ? s'enquit Drago d'un souffle rauque alors que sa bouche allait explorer le cou d'Harry, comme s'il s'emparait d'un territoire nouvellement découvert, le marquant de ses lèvres, de sa langue.

– À quoi tu joues, Malfoy ? murmura Harry avant de fermer obstinément les lèvres pour ne pas gémir.

Il se sentait soudainement essoufflé et grogna.

– Je ne vais pas fuir ! ajouta-t-il tout de même.

– Courageux petit Potter, susurra Drago alors que sa main se faufilait sous l'eau pour aller caresser le ventre et descendre lentement. Mais encore une fois, je demande à voir, ajouta-t-il en passant la barrière du pantalon pour s'immiscer à l'intérieur, y trouvant avec un plaisir malsain une érection.

Les yeux d'Harry s'écarquillèrent et il rougit un peu plus en se mordant la lèvre.

– Par Merlin !

Harry tira Drago à lui pour l'embrasser encore une fois, lui mordiller la lèvre, mais sa main se fit moins audacieuse et ne vint que serrer une fesse ronde et chaude dans l'eau.

– Tu as peut-être plus de courage que je croyais, Potter, souffla Drago en continuant à déposer ses baisers brûlants alors que sa main commençait un mouvement lent de va-et-vient.

Harry aurait aimé dire qu'il n'était pas peureux, qu'il savait ce qu'il faisait, qu'il savait parfaitement jouer à ça mais tout était faux. Il appréhendait autant qu'il aimait tout cela. Et avant même qu'il ne comprenne, il se frottait contre Drago, cherchant déjà sa libération.

– Qu'est-ce que tu fous ? demanda-t-il tout de même. C'est un autre moyen de me blesser ?

– Peut-être, murmura Drago en le libérant de son pantalon, toujours sous l'eau. Tu ne peux pas en avoir la certitude. Tu n'as aucun moyen de le savoir. Même si je te le disais, tu ne pourrais pas en être sûr non plus.

Drago n'avait pas la moindre intention de le rassurer. Au contraire. Il le testait. Réellement. Potter voulait lui prouver qu'il ne partirait pas. Alors Drago allait le pousser dans ses retranchements. Il savait que le gryffondor n'avait pas d'expérience. Il était bien trop occupé à se jeter dans la bataille pour ça. Il ne s'était sans doute pas intéressé au sexe contrairement à Drago qui, malgré son âge, avait vite découvert et exploré toutes les possibilités.

L'élu voulait le sauver. Il lui demandait de lui dire que Drago ne voulait pas suivre le seigneur des ténèbres. Il lui demandait un don total, une confiance aveugle. Alors Drago voulait voir si Harry, le Saint Potter, était capable lui d'une telle chose. De s'abandonner avec son pire ennemi et de se confier à lui, de tout le laisser faire. C'était sans doute le seul moyen qui pourrait amener Drago à un début de confiance.

Et bordel, toucher Potter, caresser Potter, baiser Potter, c'était un fantasme carrément bandant qui lui avait toujours semblé impossible.

– Connard, jura Harry, les yeux fermés.

Pourtant il finit par grogner encore une fois, sa main revint agripper les cheveux blonds, alors qu'il revenait à sa bouche. Il aimait beaucoup trop ça. Cette langue taquine, ce souffle à avaler. Il se pressa un peu plus contre Drago, cherchant tout ce qu'il pouvait prendre.

– Je peux jouer à ça aussi, affirma-t-il alors que la main sur la fesse n'avait fait que se serrer un peu sans aller plus loin.

- Joue, Potter, et accroche-toi bien, vint-il souffler au creux de son oreille. Parce que le seul moyen de m'arrêter, c'est de fuir. Tant que tu restes là, je considère que je peux tout prendre de toi.

Et Drago allait tout prendre de Potter. N'allait rien laisser. Si Harry voulait tout de lui, ses plus noirs secrets et ses plus sombres pensées, alors il devrait rester pendant que Malfoy lui prendrait tout. Alors que sa bouche continuait son chemin sensuel, la seconde main du blond se glissa entre les fesses d'Harry. Cette fois, l'élu l'arrêta prenant sa main et le fixa d'un air sauvage.

- Pas question !

- Tu t'enfuis déjà ? ricana Drago en faisant un mouvement plus vigoureux sur son érection qui ne perdait rien de sa superbe.

- Je ne vais pas me laisser dévorer. Toi, tu n'as qu'à…

Merde, il n'arrivait même pas à le formuler. C'était trop gênant. Il préféra reprendre les lèvres douces et ainsi l'empêcher de dire quelque chose d'horrible. La main sur la fesse remonta doucement sur la taille et Harry se mit à l'effleurer délicatement, sans se presser, découvrant.

- Je vais le faire, Potter, murmura-t-il d'une voix très basse entre deux baisers.

Le dévorer. Le pousser à fuir. L'acculer dans ses retranchements. Il allait le faire. Il se prenait presque à espérer que Potter ne fuirait pas. Donc il continuait ses caresses, variant le rythme, la pression, le mouvement, pour entendre ce souffle court. Le sentir abandonner. Parce qu'au fond, c'était de ça que Drago avait besoin. Que Potter s'abandonne, se confie à lui, totalement, aveuglement. Alors seulement Drago pourrait envisager d'essayer d'en faire autant.

Harry allait répliquer, mais il se sentit partir sans réussir à se retenir. Les mains se resserrèrent sur Drago, alors que sa bouche glissait dans son cou. Il essaya d'étouffer le gémissement d'extase pendant qu'il se libérait dans la main du Serpentard.

– Merde, grogna-t-il en frissonnant.

– C'est un bon début, Potter, s'amusa Drago qui caressait sa nuque, sa main longeant son dos dans des allées et venues tranquilles mais sensuelles. Mais plutôt que Merlin ou merde, tu peux dire mon nom.

– Tu aimerais beaucoup trop ça, soupira Harry essayant de rester debout, alors qu'il n'arrivait même pas à rouvrir les yeux.

– Une bonne raison pour que tu ne le fasses jamais, approuva Drago en prenant sa taille pour le guider vers l'un des bancs carrelés se trouvant dans la baignoire pour l'y asseoir.

Mais même une fois assis, il ne le lâcha pas, se glissa entre ses jambes, s'y imposant alors que ses lèvres reprenaient un chemin plus tranquille mais toujours aussi dominateur sur la courbe du cou d'Harry.

Le Gryffondor soupira encore une fois, ayant du mal à revenir, pour jeter ses lunettes qui l'empêchaient de voir correctement sur le rebord de la baignoire. Il se redressa et prit le visage anguleux du blond, pour l'embrasser encore et encore. Il se sentait d'attaque maintenant, il ne pouvait pas faire pire que de se laisser aller tout de suite, trop tôt. Alors ses mains descendirent sur le torse fin, pour arriver sur le bassin. Il voulait bien jouer, mais il hésitait encore à le toucher là.

Drago ne l'aidait pas. Ce n'était pas le but. Si Potter voulait vraiment le sauver comme il l'avait dit, il devrait faire bien pire que tout ça. Cela n'empêcha pas Drago de mêler sa langue à leur baiser alors que, d'une main sur les reins de Potter, il le rapprocha de lui pour lui faire sentir son érection toujours présente.

Harry retint un instant sa respiration, avant de laisser sa main sur la cuisse, remontant doucement, mais il se sentait incapable de le toucher sans y avoir été invité. Même si implicitement ce qu'ils faisaient voulait dire qu'il avait le droit. Mais c'était trop d'un coup. Il ne s'y attendait tellement pas. Il avait juste voulu prendre une douche tranquille et aller dormir.

Cela fit simplement sourire Drago qui lui n'hésita pas et vint caresser le sexe d'Harry qui se ramollissait suite à son orgasme, pour lui redonner toute sa vigueur. Harry ne comprenait pas tellement et il dût prendre une grande respiration avant de glisser enfin les doigts sur le sexe érigé, prenant exemple sur le mouvement de Drago. Ses joues rougies montraient son embarras.

– Content ? murmura-t-il.

– Tu le sauras quand ce sera le cas, ricana Drago avant de reprendre ses lèvres avec autorité.

Harry les mordit avant de le lécher. Sa main remonta sur l'érection, d'abord doucement, comme s'il évaluait, puis plus vigoureusement, reprenant les gestes qu'il aimait faire sur lui. Mais pas une seconde ses doigts n'avaient quitté les cheveux blonds qu'il trouvait si doux, débarrassés de tout ce qu'il mettait dessus. Il avait envie de glisser son nez dedans.

Harry commençait à se laisser aller. Drago le voyait se contenir encore, mais il osait enfin, et sentir sa main sur son sexe le fit grogner et il donna un coup de rein pour s'enfoncer dans la paume avec plus de vigueur alors qu'il enroulait ses doigts autour de la demi-érection d'Harry pour la rendre plus dure à l'aide du même mouvement que celui qui l'avait fait jouir.

La bouche d'Harry se glissa dans le cou, pour l'embrasser chastement, puis le lécher, et finalement le mordre là aussi.

– Tu vas me parler maintenant ? grogna-t-il.

– Je suis très loin d'être convaincu, Potter, laissa tomber Drago en rapprochant leurs bassins pour mettre leurs érections en contact.

Cela fit rater un battement à Harry qui gémit avant de soupirer. Harry se cambra contre lui, le désir revenant dans ses veines avec tellement de vitesse qu'il en fut le premier choqué.

– Qu'est-ce qu'il te faut ?

– Tout, lâcha Drago, impitoyable.

– Comment ça, tout ? s'étrangla-t-il.

– Tout, répéta Drago d'un ton sans appel avant de reprendre ses lèvres.

Sa main s'ouvrit, chassa celle d'Harry et engloba leurs deux sexes avant de donner un coup de rein, provoquant un délicieux frottement. Harry gémit et s'accrocha au bassin de Drago, accompagnant le mouvement. Il prit une seconde pour repousser le plaisir et tenter de rester concentré.

– C'est ce qu'on fait, murmura-t-il cacher dans son cou.

– Non, Potter, murmura Drago en venant caresser sa nuque et ses cheveux dans un geste d'une possessivité extrême. On ne fait pas tout.

– Tu… Tu…

Harry était ridicule, il le savait. Drago devait le savoir aussi. Mais il n'arrivait pas à faire autrement. Il n'avait jamais fait ça, lui, et c'est en pensant à cela qu'Harry se rendit compte d'une chose.

– Ce n'est pas la première fois pour toi.

– Non, ce n'est pas la première fois, au contraire de toi.

– La ferme ! Avec qui tu…

– On s'en fout, le coupa Drago en donnant un autre coup de rein, frottant leurs érections à nouveau.

- Pourquoi ? gémit Harry alors que ses mains se resserraient contre lui.

- Parce que ce n'est pas important, murmura Drago en recommençant.

Harry ne savait pas comment faire, mais il pouvait au moins se décider à agir, parce que c'était bon. Parce qu'il se rendait compte que peut-être il pourrait prendre le dessus aussi. Alors il s'empara des lèvres, les mordillant avant de donner à son tour un mouvement de hanche un peu brusque. Cela ravit Drago qui accompagna le geste en y mettant la même ardeur que Potter. Sa main, toujours sur les reins de Potter, le ramenant sur le bord du banc carrelé. Il n'y tenait que parce que l'eau lui permettait de flotter, en dehors, il serait tombé au sol. Mais cela permit à Drago de glisser sa main libre sous Potter pour retourner caresser les fesses.

– Arrête avec ça, grogna Harry en récupérant la main baladeuse.

Pour se venger, il glissa la sienne sur les fesses de Drago prenant le même chemin.

– Pourquoi ? Ça va te faire fuir ? s'enquit Drago en recommençant, indifférent au geste d'Harry.

– ça suffit. Pourquoi je te donnerai aussi ça ?

– Parce que tu vas aimer. Alors la ferme, Potter, et laisse-moi faire, souffla Drago, reprenant les mots qu'Harry avait prononcé lorsqu'il avait parlé de le sauver de Voldemort.

– Non.

– Alors fuis, défia Drago en donnant un nouveau coup de rein.

Harry pesa le pour et le contre, étudiant un instant ses possibilités avant de grogner.

– T'es vraiment un connard, Malfoy, dit-il avant de l'embrasser.

– Et toi, un putain de Saint Potter, rétorqua Drago contre ses lèvres alors que ses doigts s'immisçaient plus loin.

Harry grogna, se tortilla, mal à l'aise mais refusa de s'avouer vaincu. D'un coup, il se releva, portant Drago grâce à l'eau, pour l'asseoir sur le banc à sa place et reprit ses caresses sur son torse, puis sa langue l'accompagna un peu. Si Drago décidait de ce qu'il allait faire, il pouvait au moins décider de comment cela allait se passer, foi de Potter.

Voilà, Potter se lâchait un peu. Il s'y croyait même un peu trop, pensa Drago avec un sourire narquois mais au moins, il devenait actif et prenait des initiatives. L'idée qu'il n'allait pas fuir enflammait Drago qui donna de nouveaux coups de reins, tenant toujours leurs érections dans la paume d'une de ses mains. Harry grogna un peu, avant de laisser son bassin se frotter contre celui de Drago encore et encore. C'était enivrant, si excitant. Ses doigts glissèrent sur une fesse pour la serrer alors que l'autre s'égarait dans le cou, puis sur le haut du torse. Sa bouche prit le relais, découvrant la peau douce d'une clavicule, puis d'un téton.

Cela lui faisait presque tourner la tête. Il devrait profiter de l'instant pour vérifier le bras de Drago, car tout cela était pour ça à la base. Savoir ce que Drago était. C'était la raison de tous ses mois d'angoisse, à fixer la carte des maraudeurs pour le trouver, l'analyser. Mais maintenant Drago était là, sous lui, sous la langue, et ce fut comme si tout était effacé. Comme si son esprit était vide. Qu'il n'avait plus que ses mains sur lui, cette bouche qui disait des choses si horribles mais qui lui donnait autant de plaisir.

La cuisse de Drago écarta finalement davantage les siennes et après les caresses destinées à le détendre, Drago glissa le premier doigt en Harry tout en accentuant les coups de rein pour qu'il se concentre sur le plaisir. Mais ce ne fut pas suffisant, Harry se crispa brusquement, pas du tout rassuré et encore moins à l'aise. Drago fit claquer sa langue, enleva sa main et glissa du banc pour faire face à Potter. Puis, sans grande délicatesse, il le fit tourner et le souleva pour l'asseoir sur le bord de la grande baignoire. Il le rejoignit d'un bond leste, se glissa entre ses cuisses et se baissa pour le prendre en bouche, ses doigts retrouvant leur chemin entre ses fesses.

Harry glapit, incertain, avant de le regarder entre ses cuisses. Mais qu'est-ce qu'il était en train de faire au juste ? Qu'est-ce qu'il lui prenait ? Est-ce qu'il allait vraiment faire ça ? Avec Malfoy ? Pourtant son esprit partit bien loin de là, lorsque cette bouche si chaude se posa sur lui. Il dut se retenir pour ne pas éjaculer encore une fois. Merde... À quoi jouait Drago ? C'était pour l'humilier plus vite ?

Sa main se posa dans les cheveux blonds pour le repousser mais dès qu'il les caressa, il ne fit que les effleurer, les trouvant si doux, si tendres. C'était ça, Drago était tout en contrastes. Si dur, si cruel, dans ses paroles, son comportement, mais si petit, nerveux, et doux dans son physique. Alors Harry lâcha l'affaire. C'était trop pour lui, il glissa donc simplement sa main sur la nuque de Drago comme pour l'enjoindre à continuer alors que sa propre tête partait en arrière et qu'il poussait un gémissement de plaisir.

– Doucement, murmura-t-il.

Il n'allait pas avouer à Drago qu'il était encore sur le point d'en finir, mais cette langue, elle faisait tellement de choses inédites sur lui. Drago ne l'écouta qu'à peine, changea de mouvement, ajouta sa main, faisant monter le plaisir alors que son doigt retrouvait l'entrée de Potter. Il relâcha le sexe, y fit courir sa langue puis sa main prit le relais alors qu'il allait lécher plus bas. Il passa même dans l'aine, juste parce qu'il savait que c'était sensible, ne s'y attardant pas, fixé sur son objectif. Il prit le temps de venir sucer son propre doigt, d'humidifier la zone de sa salive puis il glissa doucement dans la première barrière de chair avec l'envie impatiente de s'y plonger.

- Bordel, Malfoy, tu me revaudras ça, assura Harry en se cambrant un peu plus.

Tout cela était nouveau, mais comme il lâchait prise, avouant avoir perdu cette manche, il n'avait plus qu'à profiter du plaisir que lui procurait le blond. Il se demanda tout de même un instant avec qui il avait appris tout ça. Pour être si doué qu'un mouvement le faisait frissonner. Drago eut un rictus mais ne rétorqua pas, laissant Harry croire ce qu'il souhaitait tant que Drago avait ce qu'il voulait.

Sa langue remonta lentement le long du sexe alors que son doigt allait chercher plus loin. Il le reprit en bouche lorsqu'il fut au bout et lécha le gland. Il fit un aller-retour lent, en même temps que son doigt se retirait pour mieux revenir, Drago l'orienta pour venir toucher le point de plaisir qu'Harry ne devait même pas connaître.

Harry se cambra violemment, sa tête tapa lourdement sur le carrelage au sol. Il n'entendit même pas sa supplique qui se répercuta sur la faïence de la pièce. Sa main se crispa encore dans les cheveux, mais il se moquait bien de faire mal à Drago, puisque visiblement il n'avait aucune pitié pour lui. Sa respiration se bloquait, comme remplacé par le plaisir dans son corps, l'inondant, le noyant.

- Je… Je vais…

Il n'arrivait même pas à penser à se retenir, à faire quoique ce soit. Il voulait juste que Drago continue. Encore et encore.

- Non, Potter, gronda Drago en redressant la tête pour le fixer.

Mais si sa bouche et la main sur son sexe s'arrêta, ce ne fut pas le cas des doigts en lui qui s'agitaient tranquillement, allant et venant, touchant le point une fois sur deux. Cela ne fit que faire grogner Harry, qui se tortilla au sol. Il tenta de faire revenir la tête de Drago sur lui, mais sans réussir.

– Continue, ordonna-t-il finalement en lui lançant le même regard furieux.

– Je continue, fit remarquer Drago avec un sourire moqueur mais le regard sombre de désir.

D'ailleurs, rongé par l'envie, il ralentit et introduisit lentement un second doigt avant d'aller taper de nouveau le point sensible en Harry pour détendre le sorcier qui s'était crispé à l'intrusion.

– Tu es le pire des connards, assura Harry en se cambrant de nouveau.

Il était complètement ravagé par le plaisir, incapable de faire autre chose que de gémir, grogner, se mordant les lèvres.

– Je sais, Potter, souffla Drago en venant embrasser le ventre. Et toi le Saint des Saints.

– Alors fais quelque chose ! N'importe quoi, s'écria Harry alors que son autre main venait dans ses propres cheveux pour les tirer.

– Je compte bien le faire, assura Drago dont la bouche remontait le long du ventre puis du torse, lentement, continuant de préparer le sorcier.

Mais Harry ne le laissa pas aller à son rythme et avec la main dans les cheveux, il ramena durement Drago à lui pour reprendre ses lèvres, avec brutalité. Son autre main agrippa le bassin du blond, pour l'attirer contre lui, il avait besoin de le toucher, de le sentir contre lui. De ne plus être seul.

Drago retira donc lentement ses doigts, ramenant encore davantage son bassin, le sexe douloureux tellement l'envie était présente. Sa bouche dériva dans le cou de Potter, reprenant ses baisers sensuels qui avaient lancé les choses et alors qu'il arrivait sous l'oreille de Potter, il murmura à voix basse, grave.

- Tu aurais dû fuir, Potter.

Sa main guidait déjà son sexe en Potter, l'entrée à peine facilitée par la préparation sommaire mais il s'imposa, centimètre après centimètres comme si rien au monde n'aurait pu l'arrêter. Harry s'agrippa douloureusement à un bras, serrant les dents, mais ne le repoussa pas. Il se laissait envahir par son ennemi d'une manière qu'il n'aurait jamais pensée. Il ne put s'empêcher de grogner de douleur cette fois, essayant de se concentrer sur la chaleur du corps au-dessus de lui. Il tenta de récupérer la bouche du blond, mais il n'y arrivait pas, il retomba au sol, pantelant. Il ne pouvait plus bouger, concentré sur la douleur en lui.

Drago s'enfonça jusqu'à la garde avant de s'immobiliser et de relever la tête pour fixer Potter, le regard et l'expression sombres.

- Un véritable Saint, souffla-t-il avant de s'emparer des lèvres de Potter avec une ardeur enflammée.

Harry répondit avec la même passion, le même désespoir, mais n'osant pas bouger davantage.

- Arrête de dire ça, supplia-t-il presque avant de se cacher dans son cou.

- Je te l'ai dit, tu n'es pas capable de me faire taire, rétorqua Malfoy.

Il glissa une main sous la nuque d'Harry pour le garder contre son cou et son bassin se mit enfin en action. Il recula, lentement avant de revenir avec plus de vigueur pour toucher le point qui répandrait le plaisir en Harry et lui ferait oublier la douleur. Harry grommela avant de simplement mordre un peu violemment le cou dans lequel il était, alors que son corps se tendait. Cela faisait autant de mal que de bien. Il n'arrivait pas à se décider s'il aimait ou pas. Tout ce qu'il savait c'est qu'il ne voulait pas que Drago s'arrête. Il passa ses jambes autour de sa taille, ses bras se refermèrent aussi sur lui, alors qu'il grognait bassement à chaque mouvement.

Il ne fallut pas plus d'encouragement à Drago qui accentua ses mouvements, y mettant plus de force. La main crispée sur la nuque de Potter dans un geste de possessivité extrême, il allait et venait en Potter avec un plaisir si grand qu'il craignait de jouir à chaque seconde. Mais il voulait que ça dure un peu. Le savourer. S'en rassasier. Parce qu'il était en Potter. Harry s'était laissé faire. Il était en train de tout lui donner. Il s'abandonnait complètement. Il se laissait posséder. Et il avait l'air d'aimer ce que Drago lui faisait. C'était tellement impensable, inconcevable, que Drago donna un coup de rein plus vigoureux, s'enfonçant encore plus en lui.

– Bordel, Malfoy, s'écria Harry en se redressant, cherchant comme un affamé sa bouche. Continue, je t'en prie.

L'élu oubliait tout, Il voulait juste que Drago continue de le ravager. Le plaisir montait, effaçant la douleur pour l'instant. Tout ce qui comptait c'était cet ardeur qui partait de son ventre, augmentant encore et encore. Harry en souhaitait tellement plus, il voulait pouvoir se libérer tout en essayant de voir si le désir pouvait être plus grand en continuant. Une main agrippa une fesse pour encourager Draco à aller plus vite, plus fort, alors que sa langue parcourrait chaque morceau de peau à portée.

Mais Drago n'avait pas besoin d'encouragement. Il accéléra. Serrant sa nuque, il commença à aller et venir avec puissance, le souffle rauque. Il lui prit tout. Il vola chacun de ses souffles, de ses suppliques, de ses gestes et il ne lui laissa que le plaisir. Il allait venir rapidement à ce rythme, il le sentait, mais rien au monde ne l'aurait arrêté. Au contraire, il y allait plus fort, plus vite, le ravageant.

Harry se cambra toujours un peu plus, son bassin prenant vie sans qu'il ne réussisse à se calmer. L'idée ne lui vint même pas. Mais il dut rendre les armes à un moment, incapable de s'adoucir, de réfléchir, il jouit dans un puissant grognement, la bouche contre le cou de Drago, la respiration coupée. L'orgasme obscurcit sa vue déjà un peu floue, avant de reprendre un souffle haché, plus laborieux qu'après le plus infect des entraînements de Quidditch.

Le corps d'Harry se resserra autour de Drago et il comprit, en plus du grognement et de la respiration courte, que le gryffondor venait de jouir. Et le sentir plus étroit encore autour de lui, avalant son sexe comme s'il en avait besoin, amena Drago à sa propre jouissance. Il jouit en Harry, serrant sa nuque, et finit par ralentir, s'arrêter. Il resta là, immobile, au-dessus de lui, le souffle court, les prunelles fixant le visage de Potter, le dominant sans l'écraser.

Harry finit par rouvrir les yeux, les paupières lourdes et la respiration encore courte. Il étudia Drago, sans vraiment savoir la marche à suivre. Mais il fut gêné par ce regard si profond, comme si le serpentard allait lui voler jusqu'à son âme. C'est avec horreur qu'il se sentit rougir un peu plus. Il détourna donc pudiquement les yeux, ce qui était assez stupide, car Drago était toujours en lui, sur lui, avec lui. Et il n'arrivait même pas à lui dire de dégager, car il se rendait compte avec effarement qu'il n'en avait pas vraiment envie.

– Autre chose ? murmura-t-il tout bas, en revenant enfin vers lui, conscient que ses mains étaient toujours dans les cheveux blonds et dans le dos.

- Si tu savais, Potter, souffla Drago à voix basse.

Il le fixait toujours. Il avait tellement de mal à le croire. Potter venait vraiment de s'abandonner à lui, complètement, son ennemi du premier jour. Il faisait ce que lui était incapable de faire. Et il rougissait d'une façon qui aurait presque pu attendrir Drago s'il s'était écouté. Il ne se dégageait même pas. Drago attendait le moment où Potter allait réaliser, comprendre, et le repousser avec force, avec dégoût, avant de s'enfuir avec honte. Cela ne pouvait finir que comme ça, n'est-ce pas ? C'était déjà tellement impensable qu'ils en soient arrivés jusque-là.

– Je croyais qu'on faisait ça pour que tu parles justement ? rétorqua-t-il presque malgré lui.

La main d'Harry remonta le long de la colonne vertébrale, pour arriver à la nuque. C'est à deux mains qu'Harry leva la tête vers lui, les yeux émeraudes dans ceux orages, pour le fixer avec intensité, retrouvant sa conscience en même temps que son calme.

– Tu ne fuiras pas non plus, Malfoy, déclara-il, étrangement sûr de lui. Tu dois tout me dire maintenant. Comme tu me l'as si bien rappelé, je ne peux pas te faire taire. Alors parle maintenant.

– Tu ne perds pas de temps, souffla Drago sans bouger, les yeux fixés dans les siens. Tu es têtu et obstiné.

– Je suis un Gryffondor, pouffa Harry avant de se couper aussitôt dans un gémissement.

En riant, il s'était resserré et Drago était toujours en lui, bien plus glissant avec sa semence. Harry attira Drago à lui sans même y penser pour faire mourir son geignement sur ses lèvres en déposant un baiser chaste mais profond. Il finit par rouvrir les yeux, une légère appréhension dans le regard.

– Dis-moi que tu n'es pas un Mangemort, demanda-t-il dans un chuchotis qui ressemblait beaucoup trop à une supplique à son goût.

– Qu'est-ce que cela ferait si je l'étais ?

– Réponds. Juste, réponds.

– J'en suis un, lâcha finalement Drago en le fixant avec intensité.

Potter allait essayer de fuir. Il le savait. Mais il ne le laisserait pas partir avec cette information. Il était presque surpris lui-même de l'avoir lâchée. Mais parce que Potter venait de s'abandonner, il voulait essayer, juste pour voir sa réaction. Harry fronça les sourcils, blessé sans comprendre pourquoi, avant de se tourner pour regarder le bras.

– Un sort pour le dissimuler, répondit Drago qui savait son bras vide de toute marque.

– Pourquoi ? s'écria soudainement Harry. Tu as dit que tu ne t'abaisserais devant personne.

– On n'a pas toujours le choix, soupira Drago.

– Alors quoi ? Sous prétexte que tu n'as pas le choix, tu embrasses les pieds de ce tueur ? Toi ? Et ta satanée fierté ?

– Ma fierté ne vaut pas la vie de mes parents, lâcha Drago en soupirant, reculant finalement pour aller s'asseoir à même le carrelage, entre les cuisses de Potter, continuant de le fixer.

Potter n'avait pas fui, pas encore. En plus de s'abandonner complètement. C'était sans doute pour ça qu'il répondait vraiment. Ou peut-être parce que la pression de ces derniers mois le dépassait. Il n'en pouvait plus. Il avait une mission quasi impossible. Même Voldemort ne l'en croyait pas capable et il avait voulu lui prouver le contraire. Mais pour cela, il fallait tuer un homme et pas n'importe qui. Même pour lui, cela commençait à faire beaucoup. Il ne dormait plus depuis des mois, depuis la rentrée.

Harry se releva à son tour doucement, grimaçant de douleur, en fronçant les sourcils.

– Ton père est coupable, dit-il simplement.

– D'avoir suivi un homme qui avait ses valeurs. Il est dépassé. Tu lui as échappé, au ministère, reprit Drago en relevant une jambe, appuyant son bras sur son genou plié. Il fallait qu'il soit puni. Cela m'est retombé dessus. C'était moi ou ma mère. Je n'ai pas embrassé ses pieds, Potter, j'ai sauvé ma mère de ces tortures.

– Ta mère, elle a déjà trempé avec Voldemort ? demanda Harry.

Il s'assit en face de lui, les jambes un peu pliées. Il vint tenir ses chevilles, étrangement calme. Presque relaxé. Même s'il parlait du destin du monde.

– Non, elle évite les choses comme elle peut, étant donné notre proximité.

Harry hocha la tête, avant de s'accorder quelques minutes pour réfléchir. Est-ce qu'il pouvait prendre une telle décision seule ? Est-ce qu'il pouvait vraiment faire ça ? Mais sans même réfléchir, sa bouche s'ouvrit pour parler.

– Si tu viens avec nous, de notre côté, on doit pouvoir protéger ta mère, affirma-t-il en relevant la tête.

– Potter, s'amusa Drago avec un sourire ironique en coin. Même toi tu ne peux pas promettre ça. Personne n'en a le pouvoir.

– Dumbledore pourrait. Si tu acceptais. Ou même… Quelqu'un d'autre. Quelqu'un en qui tu pourrais avoir confiance, réfléchit Harry pensant à Rogue. Mais il faut que toi, tu le veuilles.

– Il n'est pas question que de moi, Potter. Je ne suis pas tout seul. Si je l'étais, tout serait plus simple.

– Ta mère, on doit pouvoir aussi la protéger. Mais pas ton père. Il est coupable.

– Ma mère ne quittera pas mon père.

– Ton père est un criminel. Il était là quand Voldemort est revenu. Il a tenté de me tuer. Il est coupable, il ira en prison comme les autres. Mais si ta mère n'a rien fait, on peut essayer de l'aider. Ce n'est pas ce que tu veux ? Qu'elle soit en sécurité ?

– Tu vis dans un autre monde, soupira Drago en se relevant pour aller vers ses vêtements pliés sur un banc.

Mais Harry lui attrapa le poignet, cherchant ses yeux.

– Tu fuis, Malfoy. On avait un marché.

– J'ai répondu à tes questions.

– Tu ne vas pas me dire qu'être à ses ordres te plaît. Je peux t'aider à changer.

– Tu veux m'aider ? Gagne cette foutue guerre.

– Tu pourrais participer.

– Je signerais l'arrêt de mort de mes parents.

– On peut protéger ta mère, je te dis. Ne fais pas l'idiot, s'agaça Harry en se mettant sur les genoux.

– Ma mère ne laissera pas mon père, répéta Drago en claquant de la langue. Tu ne peux pas m'aider.

– Tu ne veux pas que je t'aide, c'est différent.

– Potter, ouvre les yeux cinq minutes, tu veux ? ironisa Drago. T'es en train de me demander de changer de camp en entraînant ma mère avec moi pour lutter avec toi contre le sorcier le plus puissant du monde, sans avoir aucune certitude que tes amis gagneront cette guerre. Outre le fait que mon père se ferait tuer en guise de punition pour notre départ, que crois-tu qu'ils nous feront s'ils nous retrouvent ? Si vous ne parvenez pas à nous protéger ? Si tu perds ?

– Parce que si tu restes avec lui, qu'est-ce qu'il se passera de mieux Malfoy ? Qu'est-ce qui te dit que cela sera mieux de l'autre côté ?

– Mon père restera en vie un peu plus longtemps et par extension, ma mère aussi. Je vais faire en sorte de survivre en le contentant et nous épargner, à tous les trois, beaucoup de souffrance.

– Tu n'y arriveras pas. J'ignore ce qu'il t'a demandé mais si c'est une punition, tu n'y arriveras sûrement pas. Il veut que tu échoues. Pour te tuer. Et comme vous êtes une des plus fidèles familles, vous servirez d'exemple. Laisse-moi t'aider.

– Tu ne peux pas. Ta solution condamnerait mon père que tu te plais à voir en coupable idéal. Je n'ai pas le choix, je n'ai pas le droit d'échouer.

– Ton père a voulu me tuer. Plusieurs fois. Qu'est-ce que tu veux que je pense d'autre ? Il n'est pas un saint, même si c'est ton père.

– Il n'a pas le choix. C'est toi ou nous, Potter. C'est bien pour ça que tu ne peux rien pour nous, répondit Drago en se levant enfin pour s'habiller.

– Alors tu abandonnes ? Comme ça ? Sans même essayer ? Tu me déçois, Malfoy.

– Comme toujours. Je suis lucide, reprit le blond en commençant à se vêtir, passant son pantalon en premier.

Mais Harry ne bougea pas, fixant ses mains sur ses genoux, là, nu, sans défense. Lui aussi en avait assez de cette guerre, lui aussi n'en pouvait plus d'avoir peur, de devoir affronter des choses que même les adultes fuyaient. Malfoy venait de lui porter un coup bien plus fatal que ne l'avait fait Voldemort jusqu'ici. Et bien plus douloureux. Ne pouvait-il donc rien faire sans Dumbledore ?

– Potter, soupira Drago en revenant vers lui.

Il s'agenouilla face à lui, la chemise passée mais encore ouverte sur son torse et il posa la main dans les cheveux en bataille.

– Tu ne peux pas être le héros de tout le monde. Tout comme je ne peux pas être celui que tu espères.

– Tu pourrais, affirma le Gryffondor sans bouger. Tu pourrais tellement être mieux qu'un simple tueur. Tu étais destiné à mieux. Est-ce que je me serais trompé à ce point-là sur toi ?

Il avait cru que Drago, tout en restant Malfoy, pourrait vraiment l'aider. Et peut-être qu'ensemble, ils auraient pu faire quelque chose de grandiose. Comme renverser Voldemort. Et il n'aurait plus été seul.

– Je ne suis pas un héros, je vais continuer à te décevoir, souffla Drago en le fixant intensément. J'essaie juste de survivre. Comme tout le monde. On ne s'y prend pas tous de la bonne manière sans doute, mais on essaie.

– Tu es stupide, soupira Harry. Je ne suis pas un héros non plus. Et je fais tout de même ce qui doit être fait. C'est moi qui n'ai pas le choix. Toi, tu l'as toujours.

– Potter, avoir le choix entre accepter la mort de son père et sûrement celle de sa mère pour rejoindre ton camp, ou obéir au seigneur des ténèbres dans l'espoir de les sauver sans aucune certitude, ce n'est pas vraiment un choix, lâcha Drago avec sarcasme. Je ne suis pas stupide, je suis coincé. Alors ne m'insulte pas !

– Alors tout ça n'aura servi à rien ? répliqua aussitôt Harry en le poussant durement. Tu n'es qu'un connard fini, bordel !

– Toujours avec toi, soupira Drago en se redressant prenant le temps de reboutonner sa chemise. Je t'ai dit que tu ne pouvais pas m'aider. Personne ne le peut.

Il avait l'air loin du petit aristocrate froid et plein de mépris. À cet instant il baissa les yeux sur ses mains qui accrochaient ses boutons et son visage n'imprimait qu'une profonde lassitude, quelques traits tordus de colère et de tristesse étrangement mêlées. Harry se leva enfin, non sans une grimace, avant de prendre les mains de Drago dans les siennes pour les fixer.

– Écoute, je ne sais pas trop ce qu'on vient de faire, ni pourquoi. Mais tu l'as dit, je suis un héros. Alors je dois pouvoirs te sauver. Et sauver ta mère aussi. On peut te mettre sous la protection de l'ordre. Ou alors tu peux rester là-bas et devenir espion. Nous donner des informations pour que tu puisses rester près de tes parents. On doit pouvoir faire quelque chose. Mais si tu le veux pas, Malfoy, cela ne marchera jamais.

– Moi, Potter, tout ce que je veux, c'est rester libre.

– Si tu nous aides, si tu veux partir, tu ne pourras être accusé de rien. Car tu n'as rien fait encore, n'est-ce pas ?

– Je porte la marque. Je ne serai jamais libre.

– Sauf si tu as l'appui de l'élu, sourit fièrement Harry, presque fanfaronnant. Et si tu ne fais rien d'irrécupérable.

– Potter, tu es un gamin pris au milieu de cette guerre. Élu ou pas, tu n'as pas le pouvoir de ce genre de décision. Sois lucide. Tu es vraiment prêt à me promettre l'amnistie totale ? Tu penses réellement me l'obtenir ?

– Je peux le faire si toi tu restes tranquille et ne fait rien d'irréparable. Je peux te faire rencontrer les bonnes personnes. Mais que si tu le veux vraiment aussi. Venir de l'autre côté. Avec moi.

– Pourquoi cela semble te tenir autant à cœur d'un coup ?

– Ce n'est pas soudain et tu le sais. Je sais que tu m'as eu pendant que je t'espionnais.

– Pourquoi tu cherches à me sauver ? Tu me traites de connard toutes les cinq minutes alors dis-moi pourquoi.

– Pourquoi tu as voulu coucher avec moi ?

– Tu as toujours été inaccessible, s'amusa Drago avec un sourire en coin. Tu as dit que tu ne partirais pas. J'avais envie, j'ai tenté.

– Et c'est tout ? grogna Harry.

– N'espère pas une déclaration énamourée, je suis toujours le même.

– C'est pas ce que je te demande non plus, Malfoy. Je ne saurais même pas quoi en faire.

– Toi, Potter, pourquoi tu as cédé ? Alors que tu étais encore vierge ? demanda Malfoy en le fixant soudain avec plus d'intensité.

– Je pensais que c'était important, mais je crois que je me suis trompé. Je ne sais même pas ce que j'espérais, s'agaça soudain Harry en se détournant, cherchant ses vêtements.

Il devait quitter cette pièce. Il avait été stupide, avait cru qu'il aurait pu faire quelque chose. Que finalement les choses pouvaient changer. Que cela avait été important, que cela représentait quelque chose. Il avait juste oublié que c'était Malfoy, qu'ils étaient ennemis, et que Drago était le pire des connards. Il ne lui restait plus qu'à reprendre le peu de fierté qu'il lui avait encore et partir pour se jeter dans son lit à défaut de se jeter du haut de la tour d'astronomie. Mais Drago lui attrapa le bras, le plaqua contre le mur, une main à côté de son visage, l'autre venant se loger contre son cou.

– Je crois que tu espérais une déclaration, Potter. Tu espérais me faire changer de camp. Tu espérais que j'épanche mes pensées auprès de toi. Tu m'espionnes, tu me suis parce que tu veux connaître mes pensées, mes secrets et je pense que tu espères te tromper sur moi. Tu espères que je ne sois pas le connard que tu crois, que tu vois en moi, que tu retrouves à chacune de mes paroles. C'est pour ça que tu as cédé dans cette baignoire. Tu pensais qu'ainsi, je me montrerais sous mon vrai jour et que tu verrais que je peux être sauvé, que tu peux m'aider. Tu ne peux pas, Potter. Parce que je suis déjà condamné à mort. Je porte la marque, peu importe mon camp, cela va me tuer. J'aurais voulu que tu sois de mon côté, te dire oui ce soir. Te laisser être mon héros. J'aurais aimé être un de ceux que tu sauves. Mais la vérité, c'est que je ne peux pas être sauvé. À la seconde où je te rejoins, mes parents meurent. Si je reste, j'échoue et je meurs aussi. Je suis déjà condamné. Tu pourras argumenter tout ce que tu voudras, je sais, et toi aussi, que j'ai raison.

Drago le fixait avec une intensité étrange qu'Harry n'avait jamais vue dans son regard ou sur son visage. Le blond prit même le temps de caresser sa joue, d'un geste étrangement tendre.

– J'aurais aimé que ce soit important entre nous, aujourd'hui. Découvrir tout ce qu'il est possible d'établir. Mais on n'embrasse pas un mort, Harry. Peut-être que si un miracle arrive, alors on pourra essayer quelque chose. Seulement, tu n'es pas ce miracle. J'aurais aimé que tu sois capable de me sauver, mais ce n'est pas le cas alors il vaut mieux que ce soir n'ait jamais existé.

– Mais ça a existé, Malfoy ! Alors arrête de te la jouer à la diva. On peut faire quelque chose, grogna Harry en prenant à son tour sa nuque. S'il te plaît, ajouta-t-il dans un murmure.

- Tu ne m'écoutes pas, Potter, souffla Drago en venant reprendre ses lèvres.

- Toi qui n'écoutes pas, Serpentard bouché, gémit Harry en répondant à son baiser avec délicatesse.

Il mordillait les lèvres pâles, les léchait lentement, peut-être que Malfoy pourrait encore craquer avec ça.

– Gryffondor trop têtu, soupira Malfoy. Tu n'es pas réaliste.

– C'est tout ce qui me reste, avoua à mi-voix le fameux Gryffondor en allant caresser les cheveux blonds qu'il aimait tant. J'ai déjà perdu tellement…

Il avait déjà perdu ses parents, son enfance, Digory, Sirius. S'il n'avait plus l'espoir, qu'est-ce qu'il lui restait ?

– Tu ne peux pas me perdre Potter, tu ne m'as jamais eu, fit remarquer Drago presque avec tristesse.

– Dis pas de conneries, tu es mon ennemi juré, Malfoy, rit Harry en posant son front contre le sien. Le premier que j'ai rencontré dans cette boutique pour nos vestes d'école. Évidemment que tu m'appartiens.

– Ton espoir serait presque mignon, rétorqua Drago sans parvenir à retenir un sourire d'étirer le coin de ses lèvres. Je n'appartiens à personne.

– Tu aimerais bien, n'est-ce pas ? railla Harry avant de l'embrasser encore une fois, serrant un peu plus les cheveux dans sa main. Je ne suis pas mignon Malfoy. Tu étais entre mes cuisses tout à l'heure, c'est que je l'ai voulu. Alors oui, tu m'appartiens.

– Ne retourne pas les choses, répondit Malfoy sans parvenir à retenir un petit rire. Tu étais rouge de gêne, hésitant. J'étais entre tes cuisses parce que je l'ai voulu et que tu m'as finalement laissé faire.

Et malgré lui, Harry rougit encore un peu.

– J'aurais tout de même pu te noyer et t'envoyer promener. Alors la question ne se pose même pas.

– Avec ta force de moucheron ? J'aurais eu le dessus sur toi. C'est bien pour ça que j'étais entre tes cuisses. Mais tu es plutôt mignon, ajouta Drago avec un sourire presque plus doux, quand tu rougis.

Mais Harry le prit mal et tira férocement sur les cheveux blonds en arrière en grognant.

– Je te mets au sol quand je veux, gronda-t-il en se redressant, prêt à en découdre encore une fois. Tu t'es juste servi de mon inexpérience pour m'avoir.

- On se battra un autre jour, Potter, soupira Drago en se dégageant, reculant d'un pas.

– Parce que monsieur l'a décidé, c'est ça ?

Ce n'était qu'un grognement. Harry finit par le pousser un peu, toujours aussi nu, au milieu de cette salle de bain trop grande, incapable de croire qu'il avait encore perdu. Qu'il avait échoué. Et que des gens allaient encore mourir.

– Tu sais quoi, Malfoy ? J'en ai marre de faire comme toi tu en as envie. Alors maintenant on va faire ma méthode. Tu vas venir avec moi, même si je dois te traîner par la peau des fesses !

– Venir avec toi ?

– Voir Dumbledore et sûrement… Quelqu'un d'autre. Mais on ne fera ça qu'après qu'on se soit assuré de la fiabilité. Rhabille-toi ! trancha-t-il en allant récupérer son haut de quidditch pour le renfiler, même maculé de boue.

– Vraiment obstiné, Potter, soupira Drago en glissant ses mains dans ses poches.

– Je suis un Gryffondor, rit Harry en se penchant en face de l'immense baignoire, pour récupérer son pantalon qui flottait toujours.

– Je ne peux pas, reprit Drago d'une voix redevenue lointaine, l'observant d'un air distrait.

– La peau des fesses, Malfoy, rappela Harry en essorant son vêtement avec de le renfiler. Je sais qu'elles sont douces en plus maintenant, ne put-il s'empêcher de dire avant de relever la tête.

Pourtant il se stoppa en voyant la baguette dans la main de Drago.

– Qu'est-ce que tu fais ?

– Je pense que j'aurais adoré. Toi et moi, souffla Drago en le fixant toujours, faisant juste pivoter sa baguette en soufflant le mot qu'il fallait. Oubliettes.

Il observa le regard de Potter se vider, son sourire s'éteindre alors qu'il y avait entrevu tellement de choses. Oui, lui et Potter, ça aurait pu être mémorable. Ça aurait pu exister. Il aurait aimé, parce qu'il pouvait être celui qu'il voulait avec lui. Se faire traiter de connard et en rire. Il avait aimé ses lèvres, sa peau, son regard, ses joues rouges. Mais c'était sa vie et sa famille. Celle de Potter aussi. C'était trop dangereux. Voldemort saurait. C'était un legilimens et même si Drago savait se protéger, avec sa mission, Voldemort n'épargnait aucune torture pour savoir ce qui se passait à Poudlard. Il saurait immédiatement. Et les Malfoy mourraient. Ou serviraient à un chantage odieux pour Potter s'ils étaient proches. Drago ne le permettrait pas. Il devait rester en vie, Potter devait rester en vie. Et pour ça, tout ce qu'il venait d'entrevoir ne pouvait pas être. Comme il l'avait dit, il valait mieux que ce soir n'ait jamais eu lieu.

Reprendre son air froid et indifférent fut difficile, mais il y parvint et baissa sa baguette lorsque Potter cligna des yeux, reprenant ses esprits. Voilà. Drago était le connard que Potter avait toujours vu en lui. Il ne saurait jamais et c'était ce qui lui sauverait la vie.

– Malefoy ? demanda hasardeux Harry, avant de papillonner des yeux pour essayer de reprendre ses esprits. Qu'est-ce que tu fous ici ?!

Il ne comprenait pas pourquoi il était trempé, pourquoi Drago était là…

– L'heure du couvre-feu est dépassée, Potter, tu devrais être dans ton dortoir, répondit Drago de sa voix méprisante. De plus, cette salle de bain est réservée aux préfets, ce que tu n'es pas.

– Qu'est-ce que cela peut te faire ? grogna Harry en essayant de comprendre pourquoi son pantalon était si mouillé et pourquoi il avait si mal aux hanches.

– Moi je suis préfet, Potter, rappela durement Drago. Alors dégage de là avant que je t'enlève des points.

– Va te faire foutre, Malfoy ! Je ne suis pas tes ordres ! Si j'ai envie d'être ici, je reste ici.

– Petit Potter joue les rebelles, ricana Drago en se détournant pourtant, ne se prêtant pas au jeu des vannes avec la même vigueur qu'à son habitude. T'as raison, lâcha-t-il pour donner bonne figure. T'as plus besoin d'une douche que moi, crasseux Potter. Frotte bien partout.

-Toi, c'est la bouche que tu devrais te laver, Malfoy ! T'es qu'un connard pourri jusqu'à la moelle !

L'insulte tira un sourire ironique à Drago qui se contenta de quitter la pièce en glissant les mains dans ses poches, s'éloignant sans un regard en arrière. Harry fronça les sourcils, Drago était bien plus combatif habituellement, non ? Il devait s'être passé quelque chose. Mais Harry était trop fatigué ce soir pour lui courir après, il le regarderait sur la carte une fois au lit. Cela suffirait largement.

Harry se tourna donc vers la baignoire et la voyant pleine décida de prendre un bain en se disant que cela allait sûrement enlever les douleurs de son corps. Bizarrement, il se sentait triste, presque nostalgique, mais il ne comprenait pas pourquoi. Enfin cela partirait certainement avec un bon bain, décida-t-il en se déshabillant.


L'armoire était toujours à la même place et il tira le drap poussiéreux qui la recouvrait. Il avait presque trouvé. Il y était presque. Quelques réglages et il pourrait accomplir sa mission. Il allait faire entrer les mangemorts à Poudlard. Grâce à cela, l'honneur de sa famille serait rétabli. Ils ne seraient plus autant en danger. Drago allait les sauver.

Pourtant, la main sur la porte, il ferma les yeux un bref instant. L'espace d'un moment, un souvenir flou émergea de son esprit. Celui d'un regard émeraude pétillant d'espoir, d'un sourire amusé, de joues rougies, d'une rencontre autour d'un bain. Mais il disparut aussi vite qu'il était venu. Drago n'avait pas pu l'effacer complètement de sa propre mémoire pourtant il avait dû sacrifier en grande parti ce souvenir. En étant incapable de l'effacer complètement, il se mettait en danger, il le savait. Mais il avait eu besoin de quelque chose à quoi s'accrocher. De ce minime espoir, de cette idée que quelque chose de bon aurait pu exister, pour lui. Mais cela disparut alors qu'il refermait la porte sur l'oiseau blanc qui pépiait gaiement.

Il ne pouvait pas. Céder. Cela n'arriverait jamais. Il resterait toujours un Malfoy, il ne pouvait pas trahir sa famille, sa mère qui comptait sur lui, son père qui lui avait donné toutes les armes pour s'en sortir.

Il rouvrit, l'oiseau avait disparu, sans trace.

Il referma la porte avec une pointe de regret. Il y avait tellement de possibilités qu'il ne pourrait jamais explorer. Il n'avait jamais imaginé que Potter pouvait en être une. Mais il avait vu, effleuré cette idée, un court instant. Cela aurait été … bien, songea-t-il en entendant un bruit.

Il rouvrit la porte et un oiseau s'envola dans la grande salle.

Mais il n'y aurait rien. Les mangemorts allaient entrer. Il allait accomplir sa mission. Son destin était scellé. Potter verrait qu'il n'était qu'un connard, comme il l'avait toujours dit. Drago n'aurait plus alors que ce souvenir, quoi qu'il advienne d'eux par la suite.


Alors, j'ai bien fait de tanner Kay pour qu'on ne s'arrête pas là ou pas ? : D

Shade&Kay