Jamais deux sans trois - Chapitre 13 - Halloween partie 2

Voilà la deuxième partie que vous attendiez. Ici, au Québec, nous sommes encore le 31 octobre donc c'est encore l'Halloween donc je ne suis pas vraiment en retard. De toute façon, vous êtes nombreux en reviews ou en message privé à m'indiquer que vous préférez un chapitre un peu en retard à un chapitre publié trop rapidement. J'aime vraiment ce chapitre donc j'ai dû le relire un nombre de fois beaucoup trop élevé avant d'être satisfaite qu'il est complet.

Je suis d'accord aussi que le dernier chapitre manquait terriblement de Drago et il était un peu plus court qu'à l'habitude, donc j'espère que vous serez contents ici ;)

Sur ce, JOYEUSE HALLOWEEN et bonne lecture et on se voit en bas ;)

PS: Merci encore milles fois pour les reviews, c'est super motivant et ça m'aide à aligner mes personnages et mon intrigue.

Réponses aux reviews anonymes :

Guest : Merci de ta review et je suis vraiment contente que l'histoire te plaise! Je pense reconnaitre ton style de reviews, donc si tu commentes souvent tu peux demeurer en guest mais me signer tes reviews si tu le désires :) Bonne suite de lecture, j'espère que tu aimeras celui-ci aussi!


Drago apprécia l'air frais sur son visage dès le moment où il mit les pieds à l'extérieur. Il avait pensé prendre son balai, mais avait opté pour le jogging ce matin-là. Il contournait actuellement la cabane du garde-chasse. Il entendait les ronflements de celui-ci de l'extérieur.

« Voilà pourquoi ils le font dormir à l'extérieur », songea-t-il.

Ces ronflements réveilleraient sans doute un mort.

Il aimait la tranquillité du parc de Poudlard le matin. Il savait qu'il aurait pu demeurer au lit une bonne heure de plus, mais les habitudes ont la vie dure. Ce n'était pas une mauvaise habitude pour autant, mais il doutait qu'il soit couché tôt le soir venu. Il ferait une sieste en après-midi.

Le jogging dans le parc était aussi une bonne thérapie. Il se faisait un point d'honneur d'ouvrir les yeux à chaque course pour observer tranquillement la nature de Poudlard qui guérissait de ses blessures. Il avait l'impression de guérir avec elle. Tranquillement.

Son suivi avec son psychomage ne nuisait pas, mais il n'avait pas l'impression qu'ils focalisaient sur les bonnes choses avec le professionnel. Ils se concentraient surtout sur ses opinions liées à la guerre et au sang. Drago savait qu'il serait plus pertinent pour lui de guérir de toutes les années d'éducation froide et distante qu'il avait reçue. Ses pensées nuisibles arrêteraient peut-être de le tourmenter.

Un Malefoy ne se lève pas tard.

Un Malefoy se tient droit.

Un Malefoy ne sourit pas sans raison valable.

Un Malefoy ne fréquente pas ceux inférieurs à lui.

Un Malefoy…

Effectivement, cette liste était longue. Il n'était pas contre le fait de se tenir droit. Il trouvait particulièrement peu attirant quelqu'un qui se voûtait volontairement. Toutefois, plusieurs de ces phrases étaient complètement inutiles ou même nuisibles pour lui.

Ses parents avaient quitté l'Angleterre pour la France dès la fin de leurs trois procès. Son père, ayant donné toutes les informations possibles sur ses collègues mangemorts, avait évité la prison. Si Drago avait trouvé la décision d'éviter Azkaban à son père étrange, il avait été longtemps le bras droit de Voldemort après tout, alors, allez imaginer l'opinion publique.

Toutefois, s'il était honnête avec lui-même, il voulait devenir la meilleure version de lui. S'il désirait survivre en sortant d'ici, il devait le faire. Son année à Poudlard n'était qu'un répit, il le savait, un répit des jugements et de l'ostracisme général auquel il ferait face dans le vrai monde.

Il se considérait déjà chanceux de la clémence que les étudiants lui offraient à Poudlard. La soirée du bal commémoratif semblait avoir terminé de convaincre les jeunes de ses bonnes intentions.

Il devrait peut-être parler à Potter de l'intérêt de faire le projet avec Sorcière Hebdo finalement. Il aiderait peut-être sa réputation à l'extérieur de l'école ainsi.

« Quoi ? Deux, trois clichés sans chandail dans un magazine feraient une belle diversion », pensa-t-il.

Il s'accroupit justement sur un muret pour y effectuer quelques exercices de force. Malgré le froid extérieur, il commençait à sentir son linge se coller d'humidité contre son corps. L'exercice physique était un bon exutoire. Il avait fait un de ses rêves si désagréables la nuit dernière. Il se voyait encore insulter Granger comme à l'époque. Il regrettait amèrement maintenant les propos qu'il avait utilisés à son égard. En revanche, son subconscient semblait prendre un malin plaisir à lui rappeler qui il était et d'où il venait.

Après son procès, il trouvait cette idée de psychomage ridicule, mais après quatre mois de suivi, il devait admettre qu'il en avait besoin. Il pourrait peut-être en parler lors de son prochain suivi, de son désir de guérir autre chose que les idées sang-pures. Ce n'est pas comme si un Malefoy manquait d'argent pour les suivis après tout.

Une jeune fille passa à côté de lui en courant. Elle lui fit un superbe sourire tout en replaçant une mèche de ses cheveux derrière son oreille. Une longue natte noire dansait dans son dos. Elle était belle. Probablement un peu trop jeune pour lui vu qu'il ne savait pas qui elle était, mais il lui était tout de même possible d'apprécier sa beauté. Il admira la longueur de ses jambes alors qu'elle s'éloignait. Drago avait remarqué la semaine dernière que sa relation avec Marietta, bien qu'elle fût de courte durée, avait attisé l'attention des filles de Poudlard une fois de plus.

Il retourna vers le château, perdu dans ses pensées. Il croisa alors un jeune homme de Serdaigle, Michael ou quelque chose de similaire. Il ne le connaissait pas. Il savait simplement que les jeunes filles les comparaient parfois. Il était l'un des populaires auprès des filles. Drago réalisa que même s'il était probablement beau, il n'en avait que faire. Le contraste entre les deux inconnus le frappa, confirmant ce qu'il pensait déjà.

Il était attiré par les femmes.

« Par les femmes, et Potter », se corrigea-t-il.

Son orientation sexuelle faisait également partie des questionnements de Drago dernièrement. Il s'était toujours considéré comme hétérosexuel. Il se considérait, peut-être étrangement, encore ainsi. Mais, il y avait Potter. Devait-on se déclarer bisexuel si l'on était attiré que par une seule personne de son propre genre ?

Son cerveau continua de vagabonder ainsi alors qu'il rejoignait sa salle commune. Il avait besoin d'une bonne douche avant d'aller prendre son petit-déjeuner.

« Est-ce que Potter était attiré par d'autres gars à Poudlard ? », se demanda-t-il. Il fut inconfortable à cette idée. Pour lui, il y avait les femmes et Potter, mais il se doutait que le brun n'était pas exactement comme lui et il n'appréciait pas ce fait à cent pour cent. Bon, il était jaloux d'une idée maintenant. Il allait perdre la tête éventuellement, il en était certain.


Harry se réveilla comme il s'était couché, le cœur léger. L'ambiance dans le château était festive au petit-déjeuner. La directrice avait décidé d'organiser une petite soirée dans la Grande Salle pour souligner l'Halloween. Il était clair que McGonagall n'appuyait pas autant les frivolités de Slughorn que Dumbledore ne l'avait fait. Tous les étudiants furent invités à celle-ci.

Si les plus vieux n'avaient pas considéré y aller, la nourriture et la fête seraient meilleures chez Slughorn, Hermione avait fait promettre aux préfets de faire une apparition. Le plan était donc de descendre tôt pour aller à la Grande Salle avant de transférer vers la seconde soirée. Harry aimait l'idée. Il fêterait ensemble avec les plus jeunes avant de passer à une soirée plus mature, plus tard.

En début d'après-midi, il jouait une partie d'échecs version sorcier avec Ron sur l'une des tables de la Grande Salle. Hermione lisait un livre à côté de lui. Il se sentait presque en première année, s'il faisait exception de son envie de déposer sa main sur la cuisse de son amie. Un geste si simple, mais qu'il ne pouvait pas faire. Ron, et son nouveau sens des relations interpersonnelles, ne dirait rien, mais les rumeurs partiraient comme une étincelle dans un baril de poudre à canon.

Plus loin, Seamus et Neville vantaient leur costume auprès d'autres étudiants qui assisteraient à la fête de Slughorn. Selon Harry, les deux gryffondors ne devraient pas créer d'attente avec leurs déguisements. Le fanclub de Neville croassait qu'elles avaient hâte de voir le résultat. Si une d'elles les félicitait pour leur réalisation ce soir, Harry en mourrait de rire.

Malefoy pénétra alors dans la Grande Salle en compagnie de Blaise Zabini et Pansy Parkinson.

Le métis semblait en grande explication et la jeune fille les ignorait totalement, bien qu'elle les suivît jusqu'à l'avant.

Le blond portait un simple pantalon noir avec une chemise cintrée. Harry tenta d'éviter de le fixer. Ce pantalon lui allait très bien, particulièrement à l'arrière. Le tissu semblait si fin qu'il était convaincu qu'il se déchirerait facilement à mains nues.

« Est-ce qu'il sait que ce pantalon est limite indécent ? », pensa Harry.

D'un regard de biais, il confirma subtilement que Hermione suivait ses pensées. Il eut un petit sourire. La brune ne semblait pas réaliser qu'elle fixait le serpentard sans la moindre gêne.

— Harry ! Reprends ta reine, entendit-il Ron pester. Tu fais n'importe quoi !

Il regarda alors le mouvement qu'il venait d'exécuter et, effectivement, il donnait ainsi la victoire à Ron.

— Hum, murmura-t-il, irrité de s'être fait prendre.

— Reprends ta reine, dit Ron.

Le rouquin replaça lui-même la reine de Harry à sa place précédente.

— Qu'est-ce que tu as vu bon sens ? s'exclama Ron, se tournant vivement.

Harry remarqua que Hermione était sortie de sa rêverie pour se moquer de lui. Elle se mordilla la lèvre inférieure pour contenir le ricanement qui menaçait d'exploser. Elle replongea dans sa lecture sans que Ron réalisât la scène.

— C'est elle ? La blonde ? fit Ron.

— La blonde ? Mais quelle blonde ? demanda Harry, incertain de comprendre.

— Tu sais, fit Ron.

Ron accompagna son commentaire d'une œillade étrange.

Harry observa son meilleur ami, toujours confus.

— La belle tête blonde, murmura Ron entre ses dents.

Comme si la manœuvre empêcherait Hermione d'entendre ses propos.

Harry fut pris de panique. Puis il réalisa que Ron pointait une jeune fille blonde au loin.

— Ron, laisse tomber, fit Harry, roulant des yeux, je me souviens plus du rêve.

Il joua alors un coup plus intelligent et Ron fut satisfaisait de poursuivre la partie.


17 h 00 — Tour de Gryffondor

Harry terminait d'enfiler son costume. Il était content du résultat. Il testa rapidement son bâton de bois et sourit à la vue des étincelles qui jaillirent de l'extrémité inférieure. Hermione serait contente de son travail. Il replaça son chapeau de fourrure et noua convenablement la ceinture de son habit. C'était très brun, mais très réussi.

Il fallait dire qu'il s'observait dans un tout petit miroir entre leurs deux lits baldaquins. Ron occupait leur salle de bain depuis une bonne heure déjà.

— Allez, Ron, on veut voir notre costume aussi, se plaignit Seamus.

Il n'obtient pas de réponse de son ami.

Harry ne put s'empêcher de juger ses amis. Ils étaient censés être un hippogriffe. Harry le savait puisqu'ils le lui avaient mentionné, et uniquement pour cette raison. Neville représentait l'arrière d'un cheval et Seamus le corps d'un aigle. Finalement, il avait plus l'air d'être deux animaux un demi-poulet et un demi-chat. C'était d'un hilarant. L'idée était là, mais l'exécution laissait à désirer.

— Nous allons gagner ce concours, s'exclama Neville, tapant la main de Seamus bien haut.

Harry s'esclaffa bien malgré lui. Il cacha ses rires dans sa lourde cape de fourrure. Harry était fort content que les sortilèges de légèreté et d'aération fonctionnent bien dans son costume, sinon il aurait fini la soirée en sueur de la tête aux pieds.

— Prêt ? Les questionna-t-il.

— Oui, répondirent-ils à l'unisson.

— Pour une fois que je ne ferai pas le service dans une fête de Slughorn, rit Neville avant d'ouvrir la porte du dortoir.

Harry vit Seamus glisser une bouteille à l'aspect douteux sous ce qui devait être son plumage.

Retournant à sa malle, il prit également une petite bouteille d'Ogden's Old Firewhisky. Il trouverait sans doute quelqu'un avec qui la partager. Il la camoufla dans l'une des nombreuses poches de son costume.

« Voilà qui est pratique ».

« Il est fort probable que Hermione n'en aille aucune », pensa-t-il.

Il avait aperçu des bouts de son costume et il avait hâte de le voir en entier. Il ne lui avait pas avoué, mais il s'agissait un peu d'un fantasme d'adolescent pour lui. En revanche, il se doutait que la brune n'aimerait pas vraiment qu'il lui explique l'origine de ce fantasme, il s'était donc abstenu.

— Allez, Ron, on descend rejoindre les autres, tu viens ? fit Harry.

— Je vous rejoins, fit le rouquin.

— Est-ce que tout va bien ? s'enquit Neville, revenant sur ses pas.

— Oui, oui, je dois juste finaliser des trucs, répondit Ron.

Ils ignoraient le déguisement de leur ami. Il avait refusé de leur dire, mais soutenait qu'il gagnerait le concours en solo sans problème.

Harry espérait que le suspense serait plus satisfaisant que l'idée de Seamus et Neville.

Ils descendirent alors rejoindre les autres gryffondors dans la salle commune. Dévalant l'escalier de pierre qui menait à leur dortoir, Harry s'amusait avec son bâton, laissant des marques de brûlures sur son passage.

— McGonagall va te tuer si elle trouve des marques partout dans le château demain.

— Elles disparaissent facilement, dit Harry, frottant une marque du bout de ses bottes de cuir.

Effectivement, la marque disparut automatiquement à la friction.

La première personne que Harry vit en arrivant au palier principal fut Hermione. Elle était sublime. Le bleu lui allait à ravir. Il n'y aurait eu qu'elle dans la pièce que l'effet aurait été le même pour lui. Il lui fallut un moment avant de voir les autres.

Le petit chapeau bleu de biais lui donnait un air mutin. Elle représentait à la perfection ce petit fantasme. Il était convaincu qu'il n'était pas le seul mâle de Poudlard qui avait ce fantasme en revanche.

Lorsqu'elle le vit, elle activa la magie de son costume. Et, oui, il fallait compter sur Hermione pour créer des costumes magiques. Une volée de papillons jaillit de l'arrière de ses épaules dans un nuage de petites étoiles dorées.

Elle avait lissé sa crinière si typique pour les attacher innocemment en queue de cheval basse au niveau de la nuque.

Il vit Romilda jeter des éclairs du regard dans la direction de Hermione. La plus jeune semblait réaliser que Harry n'avait d'yeux que pour Hermione en cet instant. Elle n'avait pas l'air d'apprécier ce fait. Peut-être qu'elle comprendrait.

Puis son regard tomba sur Dean et Ginny. La rivalité était là. Ils étaient effrayants en goules.

— Vous êtes sublimes, rigola-t-il en direction de ses deux amis.

— Très appétissant, ajouta-t-il.

Le couple dégoulinait sous le faux sang.

— Vous comptez aller au bal des plus jeunes ainsi ? fit Seamus.

— Ils ont déjà vu du faux sang avant, répondit Ginny d'un ton neutre, haussant les épaules.

— Génial ton costume, Harry, dit-elle.

Il en profita pour faire quelques étincelles, changeant son bâton de mains de manière rythmique.

Hermione qui venait de le rejoindre déclencha à nouveau les papillons.

— Un vrai beau petit couple ici, s'exclama Seamus. Tu es ravissante Hermione, dit-il, lui baisant la main.

— Je t'assure qu'il a un bon nombre d'étudiants qui retourneront dans leurs bons souvenirs…, poursuivit Seamus.

Harry, comprenant où son ami s'en allait avec son commentaire, l'interrompit.

— C'est vrai que tu es très belle.

— Tu es pas mal toi aussi, fit la lionne.

— Je le porte mieux que lui ? demanda-t-il, d'un air taquin.

— Bien sûr, fit Hermione, riant.

Elle fit un visage étrange avant d'éclater de rire.

Harry, qui venait de réaliser la même chose, ne savait pas s'il devait en rire ou aller se changer.

Finalement, il rit de bon cœur.

Ils n'avaient pas réalisé que Harry se déguisait, au final, en son ex-copain.

— Oh, mon dieu, fit Hermione, avant d'éclater de rire à nouveau.

Seamus et Harry se demandèrent bien ce qui la prenait.

Elle pointa alors l'escalier des dortoirs en continuant de rire, s'appuyant sur le fauteuil rouge pour se soutenir.

Là, dans l'escalier, se tenait la personne avec le meilleur costume pour l'instant, Ron.

Une hilarité générale s'installa dans la salle commune. Les plus jeunes demeurèrent toutefois perplexes. Harry réalisa qu'il fallait effectivement être à Poudlard depuis plus de six ans pour trouver ce costume aussi drôle qu'il le méritait.

Ron portait une robe de sorcier trois-pièces de couleur lavande, une perruque blonde surdimensionnée dont les cheveux ne bougeaient absolument pas de leur parfaite coiffure et ce qui ressemblait à de fausses dents d'un blanc très éclatant.

Il sourit de toutes ses fausses dents en se regardant dans un miroir de poche avant de leur faire un clin d'œil théâtral. Il prit alors la fameuse pose avec les mains sur les hanches, poussant sa cape vers l'arrière. Il faisait Gilderoy Lockhart à la perfection.

Après avoir apprécié l'attention de ses amis pendant un instant, il descendit rejoindre sa copine qui avait toujours la bouche grande ouverte.

Il était vrai que Pavarti était de celles qui fondaient devant le professeur à l'époque.

— Tiens, Ron et moi, on avait un thème finalement ; tes amours de jeunesse, fit à Harry en direction de Hermione.

Elle lui flanqua une bourrade amicale sur l'épaule. Ginny, elle, trouva sa blague hilarante.

— Très réussi, dit Dean à l'attention de son beau-frère.

Beau-frère qu'il n'aurait jamais osé appeler ainsi en fait.

— Tu veux un autographe, j'imagine ? fit le rouquin.

Il sortit alors une pile de photos de lui-même costumé ainsi qu'un livre qu'il avait dans la poche interne de sa cape. Il utilisa le bouquin pour faire sa dédicace.

D'un marqueur foncé, il inscrit « À Dean, mon admirateur numéro un, amicalement Ron ».

Il lui remit la photographie dédicacée.

— Je vais la garder pour toujours, dit Dean, sarcastiquement.

— Tu dois vraiment, mais vraiment en envoyer une à maman, rigola sa sœur.

Ron acquiesça. Sa mère, elle, l'encadrerait sans doute. Elle avait encore la déchéance de l'auteur sur le cœur.

— Qu'est-ce que tu lis ? demanda Hermione, lui volant son livre.

— Sérieusement Hermione ? demanda Seamus, avant de rire à son tour.

La brune explosa de rire à nouveau après avoir lu le faux titre du livre.

— Sortilèges d'amnésie et autres outils pour sorciers frauduleux, lit-elle.

— Ron, voyons ! s'exclama-t-elle.

— Quoi ? Il a voulu m'enfermer pour toujours dans la chambre des secrets. J'ai tout à fait le droit de rire de lui, Hermione !

Quelques personnes portèrent leur attention dans leur direction une fois de plus. Il était rare que le trio abordât les différentes aventures qu'ils avaient vécues dans leur scolarité.

Plusieurs histoires étaient connues, mais ils n'en parlaient jamais vraiment.

— C'est très réussi, fit Harry, j'ai même un peu la nausée à te regarder.

Il imita un haut-le-cœur tel que Ron et lui faisaient toujours dans le dos de Lockhart lorsqu'ils le croisaient.

— En fait Harry, voici ta pile pour m'aider à les distribuer ce soir.

Ron lui tendit quelques photos.

— Haha sans façon, j'ai déjà donné. Tu te souviens.

— Nous descendons ? demanda Ginny.


18 h 30 — Grande Salle de Poudlard

La soirée dans la Grande Salle fut sympathique. Hermione était un peu déçue des préfets puisqu'il n'y avait que les gryffondors qui avaient suivi la consigne d'aller aux deux soirées. Et Luna.

Elle appréciait beaucoup la jeune fille, un vent de fraicheur. À une époque, elle s'en était moquée, mais finalement le monde avait besoin de plus de Luna.

La jeune blonde était une druidesse celte ce soir. Elle avait tenté de leur expliquer les origines de l'Halloween, et pourquoi son costume était le seul à être plausible pour l'occasion. En revanche, Luna et plausible, c'était à revoir.


20 h 00 - Cachots de Poudlard

Ils arrivèrent donc tous ensemble à la salle de classe spécialement modifiée pour l'occasion. La fête battait déjà son plein puisqu'ils étaient nombreux à s'être rendus ici directement. D'épais voilages orange et noirs décoraient le plafond et les murs. Les fantômes étaient tous de la partie et volaient à travers la foule. Après tout, ils fêtaient l'anniversaire de mort de Nick Quasi-sans-tête comme chaque année.

Des plateaux de boissons et de nourriture étaient distribués par les elfes de maison à l'assistance. Même les elfes s'étaient costumés pour l'occasion.

Elle vit Harry prendre une petite rasade d'une bouteille dissimulée.

Étant démasqué, il lui fit un petit sourire penaud. Elle lui emprunta la bouteille rapidement pour en boire une gorgée. Elle rangea alors celle-ci à sa place dans la cape de son cavalier, laissant trainer sa main un peu trop longtemps dans les pans de celle-ci. Personne ne remarqua le geste, sauf Harry qui lui fit une œillade entendue.

« La soirée serait agréable », se dit Hermione.

Elle regarda autour. Les étudiants avaient vraiment fourni un effort sur leur costume. Elle vit un groupe de serdaigles déguisés en Quidditch. Ils étaient littéralement un souafle, un cognard, un vif d'or et ce qui devait être un poteau de but ?

Ils discutaient avec la bande à Romilda. Elles avaient toutes choisi le thème « n'importe quoi, mais sexy ». Il y avait la médicomage sexy, le chaton sexy, le lapin sexy, le pirate sexy, la bibliothécaire sexy, le bébé sexy. Et un dragon sexy ?

— Qu'est-ce que tu es censé être au juste ? Entendit-elle Seamus demandé derrière elle.

— Un chat, voyons.

Elle se tourna juste à temps pour voir Pansy Parkinson pointer les toutes petites oreilles de chat de son diadème sur sa tête.

Pansy portait la plus belle robe que Hermione n'avait jamais vue. Ce morceau devait très certainement être d'un designer connu et être très dispendieux. La robe, les talons, le diadème, les bijoux, Hermione ne voulait même pas savoir le prix de ce « costume ».

— Tu es ? fit la serpentarde en direction de Seamus.

« C'est une bonne question », pensa Hermione.

— Un aigle, voyons, répondit l'irlandais. Nous sommes un hippogriffe, Neville et moi, ajouta-t-il, visiblement fier.

Hermione se frotta les yeux, elle savait ce qui allait se passer.

— Neville ! dit Seamus.

L'autre gryffondor s'approcha alors pour démontrer leur costume.

Elle se demanda sérieusement s'ils ne réalisaient pas que cette posture était, hum, suggestive. Généralement dans un tel costume de couple, c'était la personne à l'arrière qui se penchait, pas celle d'en avant.

Le visage de Pansy afficha alors ce qui ressembla à de la douleur ? Comme si elle venait de se faire brûler les rétines.

Harry rit à ses côtés.

— Ne t'inquiète pas, nous avons tous eu cette réaction, dit-il, pour rassurer la serpentarde.

— Quoi ? dirent Neville et Seamus en même temps.

— Laissez faire, dit Harry, encore hilare.

Winky vint leur porter des petites bouchées, changeant la discussion. Hermione ne comprenait pas le costume de Winky, en fait de tous les elfes. Ils étaient censés être des sorciers ?

— C'est toute une perruque, murmura Hermione, quand la petite elfe s'éloigna.

Ron venait de la rejoindre avec un plateau entier de bouchées.

— L'elfe à qui j'ai volé ce plat avait quasiment la chevelure de Malefoy, dit le rouquin. Ils sont tombés sur une liquidation de perruque, je crois, avança-t-il.

— Je trouve qu'ils les ont bien choisies, affirma Luna, on devine bien qui ils sont.

Toutes les têtes aux alentours se tournèrent vers la serdaigle.

Visiblement, Hermione n'était pas la seule qui trouvait les costumes des elfes étranges.

— Vous ne les reconnaissez pas ? demanda Luna.

Elle avait encore cet air illuminé sur le visage.

— Là, le petit avec le chapeau chauve et les moustaches, c'est positivement Peter Pettigrew, Bellatrix Lestrange vient de partir, là-bas je crois que c'est Fenrir Greyback et, Ron, je pense que tu as effectivement volé le plateau à Malefoy senior.

Ils observèrent les nombreux elfes. Ma foi, ils étaient tous des mangemorts.

— Regardez, ils ont même de mignonnes petites capes noires avec capuchon pointu.

« Mignonnes ? », pensa Hermione. « Qui perdait le plus la tête ici, les elfes ou Luna ? »

— Priez tous pour que Drago ne comprenne pas que cet elfe est son père, dit Pansy, la voix un peu menaçante avant de se retourner pour partir dans l'autre direction.

Ils demeurèrent tous silencieux avant d'exploser de rire à nouveau. Il y avait longtemps qu'elle n'avait pas autant ri dans une même soirée.

— Lockhart ! Je suis impressionné, Weasley, dit une voix masculine qui fit vibrer quelque chose en elle.

Quel âge avait-elle déjà pour être aussi facile à troubler ?

— Un compliment de Malefoy, fit Ron, je dois arrêter de boire.

— Tu n'as pas bu Ron, dit Parvati à ses côtés.

Sa sœur et elle s'étaient inscrites dans la catégorie « couple », mais il était difficile de voir le lien sans qu'elles l'expliquent. Elles étaient l'épouvantard de l'autre…

Parvati était un serpent et sa sœur, une momie ensanglantée.

— Ta copine commence à se développer de meilleurs goûts, fait attention Weasley, dit Malefoy, observant le costume de serpent de Parvati.

Hermione vit les oreilles de Ron devenir plus rouges. Il valait mieux qu'elle intervienne avant que la situation s'envenime. Littéralement.

— Tu es ? dit-elle à Drago, faisant quelques papillons pour capter son attention.

Il monta son pistolet vers sa joue droite avec un regard aguicheur. Le complet noir, le nœud papillon, les boutons de manchette chromés…

— Bond ? demanda Hermione, prête à se faire demander de qui elle parlait.

— Bond, James Bond, lui répondit Drago, copiant parfaitement l'attitude de l'espion.

Elle ne savait pas si elle devait être séduite ou rire encore.

— Hein ? fit Ron qui ne suivait pas.

Il se tourna vers Parvati qui haussa les épaules à son tour.

— Un personnage de film d'action moldu, Malefoy ? Tu ne penses pas que tu y vas un peu fort ce soir ? questionna alors Harry.

— Quoi ? Il a la classe, coupa le blond. Et j'ai la classe, donc c'est parfait.

Hermione dut s'avouer qu'il faisait effectivement un excellent James Bond.

Drago venait d'arriver à la soirée avec Blaise ainsi que Daphnée et Théo qui était respectivement un diable et un ange. Ils étaient très mignons ainsi. Un costume de couple très prévisible, mais ils étaient mignons.

Hermione interrogea son amie du regard. Le diable rougit. Elle savait que son amie espérait bien que sa relation avec Théo progresse vers quelque chose de plus stable.

Zabini s'était éloigné rapidement de leur groupe dans son déguisement un peu trop osé selon elle.

— Le punch est non alcoolisé, commenta Malefoy.

— À quoi t'attendais-tu ? dit Daphnée, c'est une fête scolaire.

Il roula des yeux. Hermione vit alors Harry lui faire un clin d'œil subtil et pointé vers sa cape. D'un air entendu, le blond sourit.

— Tiens Malefoy, juste pour toi, dit Ron.

Il lui refila l'une de ses photos.

À sa grande surprise, Drago s'esclaffa à son tour.

— Crois-moi Weasley, je vais la faire encadrer pour ma table de chevet, dit-il sarcastiquement.

« Pour Dray, toutes mes amitiés, Ron. »

Hermione dévisagea son meilleur ami. « Dray » était bien le surnom que certaines filles de Poudlard avaient pour Drago. Elles l'utilisaient surtout quand elle se donnait en spectacle auprès des autres pour avoir mis la main sur lui au début de l'année.

Cette soirée était spéciale et surprenante, comme quoi le fait de rire pouvait rapprocher les gens. Sauf pour les elfes, les elfes étaient justes étranges.

— L'amie de Romilda est blonde, mentionna Ron, dans la direction de Harry.

— Et puis ? dit Parvati, dévisagea son copain.

Harry se pinça l'arête du nez. Il n'allait pas lâcher le morceau, bon sang.

— Harry rêve de belles têtes blondes, dit Dean, la bouche pleine de biscuits.

Comme s'il s'agissait d'un fait banal d'intérêt public.

— Dean ! s'exclama Ginny. On ne veut pas savoir ce qu'il se passe dans votre dortoir la nuit.

— Un peu quand même, dit Daphnée, intriguée.

— Avec des fesses parfaites. C'est tout ce que l'on sait pour l'instant. Donnez-nous quelques nuits, nous en saurons peut-être plus, fit Seamus, moqueur, donnant un coup de coude à Neville au passage.

— Bon, ça, c'est mon signal pour aller prendre l'air, déclara Harry, s'éloignant du groupe hétéroclite de gryffondors et serpentards.

— Évite le buffet Harry, Romilda est là, dit Seamus dans son dos.

Il ne se retourna pas, mais lui envoya un doigt d'honneur bien mérité. Il entendit ses amis rire derrière lui.


Potter venait de lui donner une occasion en or. Il se demanda si le brun avait fait exprès de faire une sortie ainsi.

Il fallait simplement qu'il trouve où il était parti prendre l'air.

Drago sortit de la salle de la fête doucement et observa le corridor. À droite, il n'y avait rien. À gauche, il y avait deux, trois autres corridors. Sans doute, cette direction.

Il eut raison. Potter se trouvait adossé au mur du corridor, un peu dans la pénombre d'une alcôve.

— Il me semblait bien que tu ne puisses pas demeurer en dedans bien longtemps, lui dit Harry, avec un sourire complice.

— Tu t'es déguisé en son ex ? demanda Drago, pour le piquer.

— Ouais, je n'avais honnêtement pas réalisé quand nous avons décidé notre thème.

— Haha, je ne sais pas pour toi, mais l'uniforme de Beauxbâtons réveille certaines idées, dit Drago, plongeant la main dans la cape de Harry pour voler la bouteille.

— Je savais que je pouvais compter sur toi, dit le blond, débouchant la bouteille.

— Malheureusement, nous ne sommes pas les seuls à avoir ce fantasme.

— Tu n'y avais pas pensé non plus ? s'enquit Drago.

— Nop, fit Harry, récupérant la bouteille.

— Mais c'est Hermione, elle ne les voit pas la regarder.

— Tu as sans doute raison, conclut Drago. Elle ne regarde que toi.

— Moi ? Son regard sur tes pantalons d'hier dirait le contraire.

— Parce que tu regardais ailleurs, toi ? demanda le serpentard, d'un ton confiant.

Il rit avant de reprendre la bouteille.

— Ça te va bien le style de Durmstrang, glissa Drago.

C'était vrai.

— Un autre de tes fantasmes ? s'enquit Harry, arquant un sourcil bien haut.

— Non, dit Drago, secouant la tête. Les hommes, très peu pour moi.

Le regard de Harry devint interrogateur. Du genre, tu veux vraiment me dire cela à moi ?

— À une exception près, expliqua Drago.

— Tu as mis du véritaserum dans cette bouteille, demanda le blond, surpris de son honnêteté.

— Haha, non. Sérieusement ?

Drago lui fit un regard de biais signifiant qu'ils n'étaient pas obligés de s'étaler sur le sujet bien longtemps.

— Combien de temps penses-tu que tes amis vont prendre avant de réaliser que j'ai une belle tête blonde et des fesses parfaites ? demanda Drago afin de changer légèrement de sujet.

Toutefois, Harry vit clair dans son jeu et préféra ne pas lui donner raison.

— Tu es en train de me dire que je suis le seul homme qui peut…

Il ne termina pas sa phrase, levant une main vers le visage du blond. Il replaça une mèche rebelle derrière l'oreille de celui-ci.

— Pour l'instant, fit Drago d'un sourire machiavélique.

Il n'allait pas laisser le gryffondor monter sur ses grands chevaux avec son aveu.

— Ça me va, dit Harry.

Il appuya alors tout son corps sur le sien contre le mur.

Drago ouvrit rapidement le manteau de fourrure du brun. Il voulait sentir sa chaleur contre lui.

Dire qu'il n'avait eu envie que d'un petit remontant.

— Ce n'est pas sécuritaire ici, murmura Potter.

— Et puis ? fit Drago.

— Tu ne le penses pas, répondit l'autre.

Drago empoigna la nuque de Harry, faisant glisser ses doigts dans les fins cheveux bruns. Cheveux courts. Son autre main trouva le dos du jeune homme. Musclé. Son parfum lui parvint aux narines. Boisé. Drago dut se rendre l'évidence que c'était bien les qualités masculines de Potter qui l'attiraient, et non un côté plus féminin chez un homme.

Il l'embrassa. Potter ne goûtait pas la cerise ou le bonbon comme certaines filles et il n'embrassait pas doucement comme elles.

Il sentit une jambe s'immiscer entre les siennes. Bon, cela il n'avait pas besoin de se poser la question, c'était une sensation totalement masculine. Cela l'excitait également, cette dureté exaltante contre sa cuisse, juste pour lui.

Le gryffondor se recula alors pour le regarder avec un sourire satisfait.

— Mais qu'est-ce que…, entendirent-ils une voix prononcée au bout du couloir.

Drago n'eut pas le temps de réfléchir à une porte de sortie, qu'une baguette lui rentra sous l'angle du menton.

« Qu'est-ce qu'il fait ? », paniqua le blond.

D'une voix peu assurée, il entendit Potter dire assez fort une phrase qui le jeta par terre.

« Que je ne te prenne pas à l'appeler ainsi à nouveau ».

— Tu n'aurais pas pu penser à autre chose, fit Drago, entre ses dents.

Il se tourna vers la voix qui les avaient dérangés et il aperçut Hermione filer au loin. Ce n'était pas elle qui les avait interrogés, mais elle avait entendu la phrase de Potter, c'était certain.

— J'ai paniqué, dit Harry.

Le brun se recula pour partir après Hermione.

— Non, tu restes ici et tu règles la connerie que tu viens de faire, je vais la trouver, dit Drago d'un ton autoritaire.

Il partit rapidement vers le petit groupe au bout du couloir.

— Ce n'est vraiment pas ce que vous pensez, entendit-il Harry expliqué, peu convaincant.

« Heureusement qu'il est meilleur en magie qu'en mensonge, la guerre aurait été perdue ! », pensa Drago, filant dans la direction où il entendait des talons rapides s'éloigner.


— Qu'est-ce qui vient de passer réellement ? demanda Seamus à Neville.

Harry venait d'essayer de leur expliquer que Malefoy avait insulté la directrice. Son histoire ne faisait ni queue ni tête. Hermione avait pris la poudre d'escampette. Malefoy était parti à sa suite.

Harry lui avait refilé une gorgée de whisky avant de rejoindre la soirée.

Ils l'avaient suivi à l'extérieur justement parce qu'ils se doutaient qu'il était parti boire un peu, mais le tout semblait étrange finalement.

— Vous savez, Potter et Drago se chercheront sans doute toujours des poux, constata une voix féminine assez directe.

— Tu as sans doute raison, souligna Seamus, toujours intrigué.

Pansy prit un faux air surpris.

— Tu réalises que tu viens d'être en accord avec moi, Finnigan ?

Seamus haussa les épaules vers le plafond.

— Allez, Neville, on doit aller parader dans la salle si nous voulons plus de votes !

— Haha, bonne chance avec ça, fit Pansy à nouveau.

L'irlandais se tourna tranquillement vers elle.

— Tu as quelque chose contre notre costume, Parkinson ?

— Non, fit-elle avec un sourire moqueur.

Elle termina son verre et leur tourna les talons.

— Si je ne la connaissais pas, je dirais qu'elle te fait de l'attitude. Je veux dire, juste à toi. Tu comprends ?

— Quoi ? réagit Seamus.

— Maintenant que j'y pense, c'est comme le soir du bal en fait, dit Neville.

— Nev, tu ne fais pas de sens.

— Je te le dis, je pense que tu as une chance avec Pansy Parkinson, mon vieux.

— Oui, c'est ça, allez, nous retournons à la soirée, rit Seamus.

— C'est vrai ! Que faisait-elle dans le corridor ?

Il empoigna son ami par le cou l'entrainant à sa suite.

— Elle cherchait Malefoy, voilà tout.


Il avait de la difficulté à croire qu'elle pensait réellement qu'il l'avait insulté ainsi. Peut-être que c'était leur proximité à Potter et lui qui l'avait dérangé.

Une porte de classe s'ouvrit et se referma. Il s'approcha doucement, tournant la poignée avec le plus de lenteur qu'il pouvait, il ne voulait pas l'effrayer en plus.

Il la vit, dans son costume de Beauxbâtons, assise à une table. Il ne pouvait pas dire qu'elle pleurait, mais elle était affalée sur le pupitre.

— Hermione, commença-t-il.

Elle se leva subitement, s'éloignant de lui vers le mur opposé.

— Laisse tomber Malefoy, dit-elle froidement.

Non, elle ne pleurait pas, elle était en colère.

— Hermione…

Un lourd silence pesa sur la salle de cours.

— Tu es fâchée parce que tu penses que j'ai dit quelque chose d'abject à ton sujet ou parce que tu nous as vus dans une position, disons, fâcheuse.

Elle le dévisagea.

— On a partagé un lit tous les trois il n'y a pas moins de deux semaines, qu'est-ce que tu penses ? cracha-t-elle.

— Donc, tu penses que je t'ai traité de sang-de-bourbe ?

Il l'observa.

— Pourquoi ce sourire satisfait, Malefoy ? Tu voulais vraiment m'humilier pour de bon, c'est ça ?

Il rit bien malgré lui.

— Non, dit-il.

Il inspira profondément avant de poursuivre.

— Je me dis que si tu as cru les balivernes de Potter, tu ne seras peut-être pas la seule. Ce qui est très mauvais pour ma réputation de repenti, mais plutôt une bonne nouvelle pour ma réputation d'hétérosexuel.

— Prions pour que Potter corrige un peu les choses là-bas, ajouta-t-il.

Il s'approcha d'elle doucement.

— On va jouer à un jeu Hermione.

— Je n'ai pas l'esprit à jouer, Malefoy.

— Lâche-moi les « Malefoy », veux-tu ? Et depuis quand n'as-tu pas l'esprit à jouer ? Je pensais commencer à te connaitre.

— Harry t'appelle encore Malefoy…

— C'est différent, tu le sais, fit-il d'un ton sans réplique.

« Je sais ? », se questionna Hermione, « Mais qu'est-ce que j'en sais ? »

— Je disais donc que nous allons jouer à un petit jeu, toi et moi.

Elle le vit s'approcher encore plus jusqu'à arriver à sa hauteur.

Sa curiosité tentait de prendre le dessus sur la colère. Il n'avait pas ses airs des années passées, elle voulait tellement lui laisser le bénéfice du doute. Elle demeura sur ses gardes.

— Tu vas être moi et je vais être Potter.

— Malefoy…

— Hermione ! Tu n'es pas dans la peau de ton personnage. Tu es Drago Malefoy maintenant.

Il lui fit son fameux sourire en coin.

— Donc, je, Potter, te fais un peu d'attitude pour un aveu stupide que tu as fait.

— Ce n'est pas important pour l'histoire, répondit-il à son haussement de sourcil interrogatif.

— Puis, je m'approche assez pour que tu puisses sentir la chaleur de mon corps à travers ton linge.

— Tu passes ta main dans mon cou, et je te signale que ce n'est pas un bon endroit pour se laisser aller ici.

— Hermione, tu dois mettre ta main dans mon cou, le réprimanda-t-il, prenant sa main et la déposant derrière sa nuque.

— Tu me réponds que ça t'importe peu et tu m'embrasses.

Il la fixa, patient.

— Bon, on peut passer cette étape pour l'instant, conclut Drago.

— Je me rapproche alors et te fais sentir à quel point tu m'excites en ce moment. Là non plus, je ne pense pas que ce soit encore le bon moment, dit-il, gardant une certaine distance.

Il n'allait quand même pas coller son érection alors qu'elle semblait encore en colère contre lui.

— Maintenant, la question est : est-ce que tu penses vraiment que j'ai pu te traiter de sang-de-bourbe dans cette situation ? Ou tu penses que quelqu'un a surpris quelque chose qu'il n'aurait pas dû et que Potter est un idiot ?

Il lui laissa le temps de réfléchir à sa question. Il devait mettre sa fierté de côté puisqu'il était plutôt déçu qu'elle puisse encore croire qu'il utiliserait de tels mots pour la décrire. Le dernier mois n'avait donc pas de valeur à ses yeux ?

En guise de réponse, Hermione l'attira vers elle pour qu'il la plaque contre le mur. Exactement comme il avait été avec Potter quelques instants plus tôt.

Elle utilisa la main derrière sa nuque pour approcher son visage d'elle. Si elle l'embrassait, ça devait être signe qu'elle avait compris son point, non ?

En revanche, la brune colla simplement son front contre le sien.

— Je suis désolée, Drago. Visiblement, il est plus difficile que je le pensais d'oublier tous nos antécédents.

Drago eut un pincement au cœur. Ce n'était pas tout à fait la manière qu'il avait vu la suite des choses.

— Mais, commença-t-elle, je t'accorde que tu m'as montré plusieurs fois que tu changeais. Tu ne méritais pas que j'en doute autant, finit-elle.

Elle souligna son « plusieurs fois » d'un regard un peu lubrique.

Il allait répondre à cet aveu quand il remarqua qu'elle fixait ses lèvres. Il réfléchit rapidement et il ne trouva pas ce qu'il pourrait dire que ses lèvres ne diraient pas mieux.

Il l'embrassa, doucement. Le baiser sembla quasiment étrange. Il s'agissait d'un baiser chargé d'émotions. Drago ne pouvait pas dire qu'il avait souvent été embrassé ainsi. Un baiser doux, mais passionnel, le genre qui semblait nous parcourir le cœur.

Quelque chose en lui paniqua. Il fallait qu'il laisse son cœur en dehors de tout cela, c'était déjà assez complexe ainsi.

Brisant le contact, leurs regards se croisèrent. Hermione comprit que le blond était aussi troublé qu'elle. Elle préféra donc retourner en territoire connu.

Agrippant le fessier de ce dernier, elle colla fermement leur bassin ensemble.

— Qu'est-ce que tu penses que Harry aurait fait si nous n'avions pas cherché à le trouver ? demanda la gryffondor.

Elle lui présenta un air qui se voulait innocent.

— Ah, maintenant tu veux jouer ? questionna-t-il à son tour.

Elle haussa les épaules, continuant de le fixer.

— Tu veux dire ; qu'est-ce qu'il aurait fait après avoir écrasé son érection contre ma cuisse ? clarifia-t-il.

Elle hocha la tête. Elle sentit alors l'excitation du blond remontait doucement contre son corps.

— Tu ne trouves pas ça délicieux comme sensation ? demanda-t-il à son oreille.

— Je pense qu'il aurait cherché à passer sous ma chemise, murmura-t-il.

Drago attrapa le bas de sa robe et remonta ses doigts le long de ses cuisses.

— Ces bas remontent-ils jusqu'en haut ? demanda Drago.

Elle secoua la tête à la négative.

Il ne put retenir un sourire satisfait. Il était convaincu qu'aucune femme ne portait ce type de lingerie sans l'intention de les montrer.

Il n'était pas certain que s'était prévu pour lui, mais au diable cette réflexion.

— Tu veux savoir ce que Potter aurait fait dans un corridor où l'on risque se faire surprendre ou dans un endroit où personne ne peut nous déranger ?

— Entre les deux ? murmura-t-elle.

— Comme une salle de classe vide à proximité d'une soirée, tu veux dire ?

Elle hocha la tête, affirmativement.

Drago lui sourit. Il était certainement capable de jouer à ce jeu-là.

— Je pense qu'il m'aurait embrassé dans le cou. Juste ici, dit-il, suçotant la fine peau sous l'oreille de Hermione.

— Il sait que j'en raffole.

C'était probablement faux, mais ça sonnait bien, pensa le blond.

— Il n'aurait pu se retenir de faire ceci, parce que j'ai des fesses incroyables.

Il ponctua sa phrase d'une caresse ferme de son derrière.

— Pas aussi belles que les tiennes, à mon avis, ajouta-t-il.

— Ensuite, fit-elle, légèrement pantelante.

Elle buvait ses paroles.

— Il aurait sans doute détaché ma chemise.

Drago s'attaqua aux quelques boutons de sa robe de Beauxbâtons. Juste assez pour donner la possibilité à ses lèvres de faire leur chemin vers la clavicule de Hermione. Il laissa trainer sa langue, créant avec satisfaction des frissons chez sa comparse.

— Il aurait passé sa main sous ma chemise pour sentir ma peau, continua-t-il.

Il était impossible pour lui de passer sous la robe sans la lui retirer. Et Drago préférait qu'elle la garde. Tant qu'à être un fantasme sur deux pattes, il en profiterait. Il devait bien cela à tous les jaloux qui ne pourraient pas le faire ce soir.

C'était incroyable comme il se sentait vivant en sa présence. Il avait l'impression d'être lui-même, arrogant, séducteur, joueur, mais en mieux, une version améliorée.

Au lieu de passer sous la robe, il monta sa main pour saisir avec conviction un de ses seins. Il apprécia la petite lourdeur dans sa paume. Sa bouche continuait de lui dévorer le cou jusqu'à retourner vers ses lèvres. Il l'embrassa, un baiser possessif.

Il la surprit en la retournant rapidement vers le mur de la classe.

Elle émit un petit hoquet. Il la stabilisa contre lui.

— Il m'aurait sans doute retourné pour que je sente son érection contre mon derrière, dit Drago.

Hermione put sentir à quel point il était dans le même état qu'elle.

— Il m'aurait retiré ma ceinture.

Drago en profita pour glisser ses mains jusqu'aux hanches de la jeune fille sous la robe. Il caressa du bout des doigts la fine dentelle qu'elle portait.

Un sourire machiavélique apparut sur son visage.

Il sortit sa baguette subtilement.

— Diffindo, dit-il.

— Drago ! l'entendit-elle protester.

— Quoi ? Tu n'auras plus besoin de cela pour ce soir, déclara-t-il, avant de ranger le sous-vêtement découpé dans la poche de son complet.

La situation allait bien avec son déguisement, mettre une lingerie féminine dans sa poche était très James Bond après tout.

Il s'appuya à nouveau contre ses fesses maintenant nues.

— Tu ne m'appelles déjà plus Malefoy ? demanda-t-il.

— Drago, s'il te plait, entendit-il la belle créature devant lui murmurer, suppliante.

Il oublia alors leur petit jeu.

D'un mouvement, il ouvrit son pantalon et sortit son sexe maintenant très rigide. Il en frotta le bout tout contre elle.

Elle arqua le dos davantage, lui laissant une vue imprenable sur ce qui n'attendait que lui.

Il ne se fit pas prier davantage. Lentement, il la pénétra, savourant chaque centimètre.

Si quelqu'un venait à entrer, ils ne pourraient pas trouver d'excuse bidon cette fois.

— Ah, soupira-t-il d'aise.

Elle gémit avec lui.


Drago observait Hermione discutée avec Daphnée et Théo au loin. Il ressentait une satisfaction totalement puérile d'avoir sa dentelle dans sa poche.

Potter semblait avoir fait un bon travail finalement puisque personne n'agissait différemment avec lui depuis leur « altercation ».

Il prenait actuellement part dans une discussion interminable avec un fantôme, Professeur Slughorn et Potter. Il n'avait voulu parler qu'à ce dernier, mais, comme à son habitude, le gryffondor était populaire.

La fête de la Grande Salle devait être terminée puisque la majorité des professeurs étaient maintenant présents. Il aurait dû être étrange de festoyer avec le corps professoral, mais la soirée se déroulait tout naturellement.

Naturellement, si l'on ignorait ce qui venait de se passer dans une classe non loin.

Il vit Dean Thomas et la Weasley revenir dans la salle, les deux goules semblaient encore plus échevelées. D'accord, dans une soirée de jeunes adultes, il fallait être innocent pour penser qu'ils seraient les seuls finalement.

Naturellement, si l'on ignorait également le visage de la directrice quand elle avait croisé Blaise. Le jugement était la seule émotion que son visage s'était autorisé. Il fallait mentionner que son meilleur ami avait tenu à se déguiser en Adam, oui, comme dans Adam et Ève. Il ne portait qu'une espèce de jupe en feuilles de vigne. Il avait la carrure pour le faire, mais Drago n'aurait pas porté cela à l'école.

« Ailleurs, peut-être », pensa-t-il.

Il n'avait pas passé beaucoup de temps ce soir avec son ami. Ce dernier avait fait le fanfaron devant la bibliothécaire sexy et la pirate sexy une bonne partie de la soirée. Blaise avait déclaré plus tôt que l'Halloween était sa fête préférée.

— Messieurs, je dois vous laisser, fit Slughorn. On reprendra cette belle discussion plus tard, ajouta-t-il, souriant.

Drago fournit un effort surhumain pour ne pas rouler des yeux devant le professeur. Il ignorait même quel était le sujet de cette discussion.

— Je dois aller annoncer les gagnants, j'espère que vous avez voté pour vos déguisements préférés !

Le vieux professeur s'éloigna et passa devant le nouveau professeur de métamorphose, ce Cooper. Celui-ci semblait si mal à l'aise de discuter avec ses étudiantes. Il fallait dire que les deux jeunes filles n'avaient pas l'air si innocentes dans leurs costumes. Drago appréciait comme tous les hommes présents, les jupes courtes et les chandails révélateurs. Toutefois, avoir une tétine à la bouche devant un professeur devrait effectivement être interdit.

« Pauvre homme », pensa Drago.

Le fantôme prit congé de Potter également sans le moindre regard pour lui.

— Et puis, tu as eu le temps de lui parler ? demanda Harry, du tact au tact.

Harry espérait qu'elle ne souffrait pas de son excuse imbécile plus tôt.

— Ne t'inquiète pas, tout est rentré dans l'ordre, dit Drago, fixant son attention vers le professeur qui montait sur une estrade improvisée .

Il ne put retenir un léger sourire et Harry eut le pressentiment que quelque chose lui échappait.

— Qu'est-ce que… débuta Harry, mais Ron venait de le rejoindre pour l'annonce.

— Tu penses que j'ai des chances ? demanda Ron.

— Des chances ? Si tu ne gagnes, je mets un protêt sur le résultat.

Il tapa dans le dos de son meilleur ami tout en observant Malefoy à la dérobée.

« Il est trop heureux, celui-là », pensa-t-il.

— Okay, okay ! commença Slughorn. Le moment que vous attendiez tous, déclara le vieil homme.

— Dans la catégorie costume féminin solo ; la gagnante est Hannah Abbott.

Des applaudissements surgirent. Il était vrai que son costume de la Fée Morgane était très beau.

Elle alla chercher son prix. Un trophée qui serait exposé dans la salle des trophées par la suite. Slughorn la félicita pour son déguisement.

— Dans la catégorie costume masculin solo ; le gagnant est Ronald Weasley.

— Wooohooo, lâcha Harry, poussant son ami vers l'estrade.

Celui-ci demeura pleinement dans son personnage pour aller chercher son prix. Il proposa même des autographes supplémentaires pour ses admirateurs.

Slughorn ne sembla pas comprendre le costume de Ron, mais Harry remarqua le sourire en coin de la directrice. Il était vrai qu'elle ne l'aimait pas plus qu'eux à l'époque.

Les gagnants du costume de couple furent Ginny et Dean. Harry ne s'en vexa pas. Ils le méritaient amplement. Surtout Dean qui, Harry en était convaincu, avait dû subir le perfectionnisme de sa copine.

Le clan masculin de Serdaigle déguisé en « Quidditch » gagna le costume de groupe.

La soirée tirait maintenant à sa fin et les jeunes rentraient doucement vers leurs dortoirs. Ils ne restaient que quelques âmes plus tenaces.

— Tu montes, bel homme ? demanda Parvati à Ron.

Elle aperçut alors Harry qui discutait avec son copain et rougit beaucoup malgré son teint hâlé. La réaction de sa copine fit rougir Ron à son tour.

— Haha, filez avant d'alerter la salle au complet de vos intentions, blagua Harry pour détendre l'atmosphère.

Le couple s'éclipsa dans la seconde qui suivit.

Voyant Malefoy adossé près d'une colonne plus loin, il alla le rejoindre.

— Tu as des plans pour la fin de soirée ? demanda-t-il, direct.

— J'ai effectivement des plans pour la fin de soirée, dit Malefoy.

Harry le fixa d'un regard interrogateur.

— La vraie question est : est-ce que tu veux t'y joindre ?

Il vit le blond prendre quelque chose dans sa poche et le glisser subtilement à l'intérieur de sa propre cape où la bouteille de whisky se trouvait encore.

Malefoy le laissa seul pour rejoindre les autres préfets plus loin dont Hermione.

« Hein ? »

Il sortit le mystérieux objet et le rangea immédiatement.

Une lingerie en dentelle.

« Ah, tout est rentré dans l'ordre », comprit Harry.

Une fois de plus, les émotions arrivèrent dans un ordre décousu. La jalousie, l'envie, l'excitation, la curiosité, la jalousie à nouveau.

Bien sûr qu'il allait se joindre. Il allait leur faire payer cette insolence. Ils allaient devoir lui faire une joyeuse Halloween, ça, c'était certain.


Notes de bas

Voilà! J'ai vraiment eu du fun à écrire l'Halloween haha! Le prochain chapitre devrait être vers la fin novembre et j'ai deux/trois chapitres pour décembre je crois (j'essaye de publier Noël et jour de l'an comme je viens de publier Halloween, donc le 25 et 31 décembre et j'ai deux chapitres avant d'être rendue là ;)). Un chapitre de mon autre fic Un brin de maturité devrait être publier juste avant (Charmione si ça vous intéresse) ainsi qu'un chapitre traduction de cette fiction-ci. (question que vous soyez pas surpris des notifications pour ceux qui les recoivent!)

1) Non, je n'ai pas oublié l'intrigue de l'alerte, ça va revenir, juste pas aujourd'hui finalement.

2) Avouez que vous aussi vous voulez des petits elfes mangemorts ?

3) Quels costumes auriez-vous aimer voir ici ? Personnellement, je suis une fille simple, donc je dirais Blaise même si c'est pas mal tape à l'oeil haha Mais j'aurais voté Ron sans hésiter aussi !

Bisouxx

Genny