Bien le bonjour à tous ! Après une demi-année de page blanche et d'absence de motivation, me voici avec un nouveau Sterek !
C'était un défi de Flibulle sur le Sterek's Pack (rejoignez nous sur fb). Il fallait faire 1500 mots minimum, écrire autour de l'automne tout en bannissant Halloween.
Voilà ma participation. Merci à Neliia pour la correction :D
A bientôt les Wolfys !
Derek adorait l'automne. Il trouvait que c'était une saison particulièrement douce et rafraîchissante. Il adorait parcourir la réserve tant en loup qu'en humain. Les animaux commençaient doucement à préparer leurs réserves pour la froideur de l'hiver, les arbres se paraient de couleurs chatoyantes et les touristes repartaient enfin chez eux.
Derek travaillait dans l'immense réserve naturelle de Beacon Hills en tant que dirigeant et soigneur. S'occuper des animaux et des plantes était une réelle passion, ainsi qu'une source de bonheur incommensurable. Cela avait plusieurs avantages : il pouvait exprimer son côté animal en pleine nature tout en esquivant le plus possible les humains. Ce n'est pas qu'il n'appréciait pas la compagnie des hommes mais il n'en était pas particulièrement friand non plus. Il trouvait qu'il avait suffisamment d'interactions avec les différents membres de sa meute sans devoir en rajouter avec des inconnus. Derek se rappelait avec aigreur les nombreuses soirées où sa sœur Laura l'avait traîné afin de rencontrer de nouvelles personnes. Elle trouvait qu'il était trop solitaire et renfermé. Quelle idée stupide. Il était seulement incompris. C'est pourquoi le travail à la réserve était une aubaine.
Il pouvait parcourir son territoire des heures durant, appréciant la simple compagnie de la faune et de la flore. Les humains qualifiaient souvent la forêt de calme et de paisible. Toutefois, ils n'avaient pas l'ouïe surdéveloppée d'un loup-garou : il n'y avait pas un seul moment où le silence régnait. Derek pouvait écouter cette douce mélodie pendant des heures. Il aimait particulièrement jouer dans les tas de feuilles mortes, même s'il ne l'avouerait pour rien au monde. Le bruit des feuilles tombées craquant sous ses pattes était grisant. De plus, son épaisse fourrure le protégeait du froid, contrairement à l'été où il suffoquait dans cette chaleur ambiante. Les animaux de la réserve sortaient davantage de leur tanière, cherchant les derniers vivres pour l'hiver tout en profitant de la quiétude des lieux.
Afin de faire prospérer sa réserve, la famille Hale avait baptisé un sentier de marche ouvert aux touristes -moyennant rétribution- afin de leur faire découvrir les différentes variétés de plantes, de champignons et les animaux vivant dans la région. Avec les années, les animaux avaient pris l'habitude de ces visiteurs et ne s'en inquiétaient presque plus. Toutefois, Derek avait bien conscience que les habitants de la réserve préféraient leur quiétude. C'est pourquoi Derek appréciait particulièrement l'automne, sans son flot de touristes. A terme, le loup avait l'intention de fermer ce sentier afin que la nature y reprenne pleinement ses droits, cependant, sa meute et lui n'avaient pas encore les fonds nécessaires pour se passer de ces revenus.
Son compagnon savait à quel point cela lui importait, c'est pourquoi il avait mis au point un "plan parfait et grandiose" selon ses termes. Derek ne savait pas ce que Stiles avait prévu mais il avait entièrement confiance en lui pour lui laisser carte blanche et gérer cela. Stiles passait des heures devant son ordinateur devant des diagrammes, des analyses financières qui n'avaient que peu de sens pour le loup, avec un grand sourire sur le visage. Selon le jeune homme, le sentier pourrait être fermé dans l'année. Le soigneur avait vraiment de la chance de l'avoir.
Pendant longtemps, il avait pensé ne pas mériter ce qui lui arrivait. Après la perte et le meurtre tragique de sa famille, il avait tout quitté : son domaine, la réserve, le goût à la vie et son humanité. Il avait parcouru des kilomètres loin de tout, tantôt en humain, tantôt en loup, afin de s'éloigner le plus possible de ce qui l'avait fait le plus souffrir. Jusqu'au jour où le Nemeton l'avait rappelé. Il ne saurait pas l'expliquer, aujourd'hui encore, mais cette souche millénaire avait guidé ses pas vers la réserve. Il avait vécu ces jours de marche dans un état de transe jusqu'au moment où il avait franchi les frontières de la réserve. Sa torpeur avait disparu d'un coup et ses sens avaient tout de suite été agressés par l'odeur d'un étranger sur ses terres. Il s'était alors transformé en une majestueuse bête au pelage sombre et s'était précipité à la rencontre de l'intrus. Il ne saurait l'expliquer mais il sentait qu'il devait être présent à cet instant, à cet endroit. Le Nemeton l'exigeait. Arrivé à une dizaine de mètres, il avait ralenti et profitait du clair obscur et des arbres pour se dissimuler des intrus.
Au centre de la clairière où se trouvait le Nemeton, un jeune homme à la peau diaphane psalmodiait des mots qui n'avaient de sens que pour lui. Il était seul, assis en tailleur à même le sol et torse nu alors que l'hiver était déjà bien avancé. Le loup s'avança précautionneusement et l'humain ne sembla pas l'entendre. En s'approchant, Derek remarqua que le jeune homme avait les yeux fermés et respirait de manière très lente. Le loup s'assit en face de lui, le Nemeton entre eux. Il ne comprenait pas un traître mot de ce que l'humain racontait mais il était comme hypnotisé. Au bout de longues minutes, le loup sentit une force magique émaner de la souche avant de se diriger vers l'humain. Puis, il n'y eut plus rien. Il allait presque repartir quand le jeune homme ouvrit les yeux. A cet instant, son loup sut. C'est comme si toutes les fibres de son corps le criaient. Il avait besoin de cet homme à ses côtés. Dans sa vie. Le faire sien. Son compagnon.
Néanmoins, c'en fut trop pour Derek qui prit le dessus sur son loup et partit en courant. D'instinct, ses pas le ramenèrent dans le manoir Hale qui était abandonné depuis plusieurs années maintenant. Il se réfugia là où était son ancienne chambre avant l'incendie. Tout du moins, ce qu'il en restait. Sa respiration était erratique et ses pensées tournaient à mille à l'heure. Pourquoi le Nemeton avait-il mené ses pas sur ses terres ? Face à cet homme. Son compagnon. Il refoula son loup au plus loin de son être. Il ne méritait pas ça. Sa famille avait été tuée par sa faute. Elle avait été brûlée, massacrée. Par sa faute. Sa stupidité et son ignorance avaient eu raison de sa famille, qu'il chérissait plus que tout au monde. Il n'avait pas le droit au bonheur. Jamais il ne devrait refaire sa vie ni fonder une famille. Il était responsable de son malheur, à lui d'en subir les conséquences.
Il ne savait pas combien d'heures il avait passé recroquevillé dans les décombres de son manoir mais il serait bien resté plusieurs heures de plus. Toutefois, deux inconnus s'approchaient de sa demeure, dont un loup-garou. Il fut de suite sur le qui-vive. Il fit le tour des décombres pour les prendre à revers. Lorsqu'il fut sur le point de les attaquer, il s'arrêta net : ce n'était que deux jeunes hommes à peine sortis de l'adolescence. Et l'un d'eux était l'homme du Nemeton. Son loup le reconnaissait et le désirait plus que tout. Mais il n'en avait pas le droit. Il n'en avait pas le droit. Alors il prit un air menaçant, croisa ses bras musclés sur son torse et fronça ses sourcils. Lorsque l'autre loup-garou le vit, ses yeux virèrent au rouge instantanément tandis que ses attributs lupins transformaient son visage. Derek grogna, répondant à la menace à peine voilée de son adversaire. Alors qu'ils allaient en venir aux crocs, l'homme du Nemeton s'interposa :
"- Tu as dû avoir une vie compliquée.
Ces mots faisaient tellement écho avec les pensées de Derek et ils étaient si impromptus que celui-ci ne put s'empêcher de rester bouche bée, baissant sa garde. Ce n'était même pas une question. L'humain en profita pour s'approcher du loup, une main tendue comme on approche d'un animal blessé. Derek ne savait pas quoi faire. Il était tendu et en même temps terriblement confiant. Son loup savait qu'il pouvait faire confiance sans aucune mesure à cet humain. Ce dernier effleura son visage avant que Derek ne s'enfuit. Encore une fois. Il eut tout juste le temps d'entendre ces paroles avant de partir :
"- Je reviendrais. Je serais là pour toi.
C'est ainsi que débuta une certaine routine entre Derek et l'humain du Nemeton. Au début, ce dernier venait accompagné de l'alpha. Puis, réalisant que cela rendait Derek méfiant, il était rapidement venu seul. L'humain savait toujours le trouver, peu importe où le loup était dans la réserve. Il s'asseyait à ses côtés et parlait pendant des heures de sujets plus hétéroclites les uns que les autres. C'est comme ça que Derek apprit qu'il s'appelait Stiles, qu'il était le fils du shérif et qu'il était devenu druide d'une meute composée de créatures surnaturelles en tout genre. D'où la cérémonie avec le Nemeton le jour de leur rencontre.
Derek appréciait ces monologues avec le druide, même s'il ne parlait que très peu. Il apprenait à le connaître petit à petit, mot après mot, jour après jour, mois après mois. Stiles avait été arrachée à son humanité le jour où son meilleur ami, Scott, avait été transformé par erreur en loup-garou. Ils avaient dû survivre pendant plusieurs années dans un monde où les chasseurs traquaient toutes les créatures quelles qu'elles soient. Leur meute avait dû faire face à de nombreuses autres menaces : les harpies, les sirènes, les golems… Stiles avait participé à tous les combats en tant qu'humain, malgré la peur de sa meute. Il s'était alors tourné vers des arts mystiques avant de suivre une formation de druide parallèlement à ses études.
Il avait alors pu se rendre plus utile à sa meute, même si Derek était sûr qu'il l'avait été sans ses pouvoirs. Lorsqu'il avait achevé sa formation de druide par une connexion au Nemeton, il avait tout de suite ressenti un lien puissant se former. A ces mots, le loup se tendit.
"- J'ai su qui tu étais à l'instant où j'ai ouvert les yeux. Tu es mon compagnon.
Derek ne put s'empêcher de fermer les yeux à ses mots. En tant que loup-garou, il attendait ses mots depuis sa plus tendre enfance tandis que sa part humaine ne pouvait s'empêcher de se culpabiliser.
"- Je ne sais pas ce que tu as vécu Sourwolf mais dorénavant, ça ne se fera pas sans moi.
Lorsque Derek rouvrit les yeux, il put voir Stiles face à lui, à quelques millimètres à peine de ses lèvres, comme une invitation silencieuse. Le druide lui laissait le choix. Il avait la possibilité de choisir son bonheur, non de le fuir. Derek inspira à pleins poumons. Stiles avait une odeur de forêt, de curly fries, de magie… mais surtout, il avait une odeur de foyer.
C'est pour cette raison que Derek adorait l'automne. Il pouvait sentir l'odeur de Stiles partout dans l'air, autour de lui, sur lui. Les températures baissant drastiquement, Stiles en profitait pour lui subtiliser plus ou moins subtilement ses pulls afin de les porter. Derek les reprenait alors dans le panier à linge avant de les porter à son tour.
Oui, Derek aimait l'automne car il sentait son foyer. Son compagnon.
Ne me demandez pas quel est le super méga plan de Stiles, je n'en ai aucune idée ! A bientôt :)
