Titre : Un problème de chemise
Autrice : Leyya09
Bêta : Les Récits de Crystal
+ toujours ma Emyliane, ma motivatrice personnelle.
Pairing : Sterek
Genre : Romance & Humour | One-shot
Notes :
Ce texte a été écrit dans le cadre d'un défi du groupe facebook "Sterek's pack" pour le mois des fiertés.
Les règles étaient simples : écrire une fanfiction Teen Wolf qui parle de coming out (trans, gay, gender fluid...), avec 300 mots minimum, du Sterek obligatoirement mentionné, mais pas forcément en couple principal et pas de couple héteronormé en premier plan.
Je suis partie sur quelque chose de léger et humoristique car cela me semblait difficile d'écrire sérieusement sur un sujet aussi sensible et que je maîtrise très peu !
Enfin, je vous conseille de lire "Fixation" de coqcigrue (sur fanfiction . net), une fanfic Harry Potter que j'adore et qui m'a inspiré pour le titre & les chemises !
Bonne lecture !
PS : Je m'excuse d'avance pour la mise en page, fanfiction vire les sauts de paragraphe :'(
UN PROBLÈME DE CHEMISE
La vie de Stiles était plutôt simple en apparence, jeep - lycée - dodo, le tout assaisonné d'une obsession dévorante pour Lydia Martin, de soirées jeux-vidéo avec Scott et d'un père souvent absent, retenu par son métier prenant de Shérif. Enfin, cela avait été le cas pendant la plus grande partie de sa vie. Et puis, il y avait eu les loups.
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Tout avait commencé à déraper assez tôt en fait, Scott s'était fait mordre par un loup-garou alpha, avait commencé à hurler à la pleine lune et d'un coup, il y avait des chasseurs, des kanimas et beaucoup, beaucoup, beaucoup moins d'heures de dodo. Ses yeux avaient désormais l'habitude d'être entourés d'un halo verdâtre et son père lui lançait son regard méfiant numéro 6 à peu près dix fois par jour. Il tentait péniblement de garder ses notes au même niveau que d'habitude et s'efforçait d'oublier que son meilleur ami vivait le grand amour avec Allison tandis que lui était toujours seul.
En fait, s'il y avait bien une chose que Stiles savait faire, c'était s'adapter. Peut-être que c'était dû à son TDAH, peut-être que c'était dû à son sarcasme ou son enthousiasme pour les choses étranges, peut-être à un peu des trois. En tout cas, il s'adaptait toujours. Scott était devenu une bête poilue ? Pas de soucis, il lirait tous les livres occultes possibles et deviendrait un spécialiste. Lydia trouvait des cadavres avant tout le monde ? Pas de problème, il enregistrait son numéro en favori dans son téléphone et devenait très fort pour mentir à son père et trouver les pires excuses sur ses balades morbides dans les bois. Jackson n'était plus si connard que ça et formait même un couple mignon avec l'amour de sa vie ? Il prenait sur lui et essayait de ne plus trop l'insulter. Peter revenait à la vie ? Derek agrandissait sa meute ? Il était là, toujours là et il s'adaptait. C'était sa plus grande force. Ou sa plus grande faiblesse ?
Il avait l'impression que sa vie défilait à cent à l'heure et qu'il ne la vivait pas. Enfin… pas pour lui. Il ne pensait jamais à lui. Il s'en était rendu compte à l'anniversaire de Lydia. Un an. Cela faisait un an que les histoires lupines avaient commencé et il avait l'impression de ne pas avoir avancé. Bien sûr, un monde entier s'était ouvert à lui, mais au final… il était toujours la même personne. Il était toujours le même Stiles, qu'on appelait pour les recherches, qu'on considérait comme le bon pote, celui qui écoutait les problèmes des autres mais à qui on ne demandait jamais s'il allait bien. Parce qu'il allait toujours bien. Il était adaptable.
Cette réalisation lui avait fait mal. Il en avait marre de faire du sur-place, de se laisser porter par les événements, lui aussi avait envie de vivre ! Alors, il avait décidé de tenter des trucs. Du sport extrême : énorme déception, aucune adrénaline comparée à celle d'être poursuivie par un loup-garou ; des expériences culinaires : tout ce qu'il avait gagné c'était une indigestion atroce ; traîner dans des bars glauques : il avait flashé sur une femme d'âge mur qui s'était avérée être une prostituée.
Bref, il n'y avait rien, absolument rien qui le faisait vibrer. Et maintenant que les problèmes avec les alphas étaient réglés, même les aventures loups-garoutesques lui semblaient loin et c'était le calme plat. Une vie paisible. L'horreur ! Son cerveau se remettait à marcher à cent à l'heure, perturbant le moindre de ses moments de concentration, autant dire beaucoup de journées foutues. Même regarder Lydia ne lui faisait plus le même effet qu'avant… Peut-être qu'il était devenu insensible ? Qu'à force de voir des choses extraordinaires, plus rien d'autre n'était palpitant ?
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Il avait tenté d'en parler à Scott mais sans réelles avancées. Son meilleur ami avait argué que puisqu'ils étaient désormais membres de la même meute avec Lydia, c'était logique qu'il ne ressente plus rien pour elle au bout d'un moment. Cependant, son explication sur la solitude que ressentait Stiles était assez bancale… Au bout d'un moment, l'hyperactif se fit une raison et essaya d'agir au mieux comme à son habitude. C'était difficile et il ressentait toujours un tiraillement intérieur persistant quand il voyait les deux autres couples évoluer autour de lui. Ce n'était pas de la jalousie, mais plus de la tristesse. De plus, Derek & Cora étaient partis au Mexique et Isaac se rapprochait indéniablement de Danny. On était samedi soir, Lydia faisait une fête et il n'avait absolument aucune envie d'y aller. Après tout, à quoi bon ?
Il avait décidé de rester chez lui, s'était installé devant sa télé avec la série Firefly, des curly fries et des chocolats et resterait ici toute la soirée. En fait, dès que l'heure de la fête arriva, Lydia commença à le harceler. Au bout du trentième sms, Stiles s'avoua vaincu et glissa un « j'arrive » à son attention. Soupirant et maugréant contre cette rousse tyrannique, il se dirigea vers sa jeep et prit le chemin de la maison Martin.
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Arrivé sur place, il salua l'hôtesse de maison qui lui passa un savon et partit se planquer près du buffet. Décidé à rester là toute la soirée, il s'installa confortablement, tentant de se cacher dans un coin peu éclairé. Manque de pot, il cogna dans quelqu'un qui avait aussi décidé de disparaître de la fête. S'excusant, il commença à partir avant d'entendre un grognement familier.
« Derek ?! » s'exclama-t-il en se retournant vivement vers le loup.
Derek Hale lui envoya un regard sarcastique en réponse, mais Stiles était à mille lieux de s'en offusquer, il était bouche bée. Derek portait une chemise. Une chemise blanche légèrement transparente qui tombait magnifiquement sur ses épaules musclées, serrant ses biceps bronzés. Le loup avait laissé deux boutons ouverts dévoilant une gorge finement dessinée et un début de clavicule. Stiles savait qu'il devait arrêter de fixer cette clavicule mais c'était plus fort que lui, il ne pouvait détacher son regard du haut du torse du brun. Son cerveau tournait à cent à l'heure, ce n'est pas comme s'il n'avait jamais vu le loup torse nu, alors pourquoi était-il figé maintenant ?
Essayant de reculer et de prendre une vue d'ensemble, il se rendit compte que Derek avait l'air… normal. Il ne ressemblait pas à un meurtrier récidiviste qui enterrait des gens dans son jardin, ni à un repris de justice qu'on n'accepterait jamais pour gendre ou encore moins à un loup-garou exhibitionniste de 23 ans. Non, il avait l'air d'un jeune homme normal qui se rendait à une soirée pour profiter d'un temps avec ses amis. Ça le rendait étrangement vulnérable. Il n'avait pas l'air à sa place dans la maison proprette et riche de Lydia, dans cette cuisine trop éclairée, avec cette musique beaucoup trop forte.
Et c'est ça qui figea Stiles. Derek était étrangement beau et l'hyperactif se rappela d'un coup que le loup aussi était jeune, seul, et qu'il ne devrait pas y avoir que ses problèmes lupins dans sa vie.
Un claquement de doigt le fit revenir dans le présent, Derek agitait sa main devant ses yeux, légèrement inquiet.
« Il t'arrive quoi ? T'as fait une attaque ? grogna-t-il mécontent.
- Hein ? Non ! T'es revenu du Mexique ? demanda-t-il
- Ouais, hier.
- Cora aussi ?
- Non. »
Stiles n'eut pas besoin de plus pour déchiffrer le visage grincheux de Derek. Cela avait l'air douloureux, il n'insista pas et reprit son air enjoué habituel.
« Alors on se cache dans des recoins sombres, prêt à attraper sa prochaine proie ?
- C'était le plan, mais un ado maigrichon est venu remplir l'espace, lâcha-t-il moitié ronchon-moitié amusé
- Hé oh ! Je suis plus si maigrichon que ça, regarde ! » lança-t-il en carrant les épaules et en brandissant ses bras.
Derek fit à peine l'effort d'y jeter un coup d'œil et répondit :
« Mouais.
- Oh allez ! Avoue que pour un humain c'est pas trop mal ?
- Grmf. »
Stiles leva les yeux au ciel.
« Bon en vrai, pourquoi tu te caches ?
- Je ne me cache pas », grogna Derek.
Le plus jeune lui lança un regard perçant et Derek finit par souffler, vaincu.
« La cousine de Lydia me fait peur. »
Stiles recracha le soda qu'il avait commencé à boire avant d'exploser de rire.
« Est-ce que monsieur Sourwolf vient d'avouer qu'une pauvre humaine lui fait peur ? »
Pour toute réponse, Derek grogna.
« Allez Derek, on est que tous les deux, je t'écoute. »
Au plus grand étonnement de Stiles, Derek lui répondit rapidement.
« Elle a commencé à me faire du rentre dedans… Je… J'aime pas ça », déclara-t-il.
Stiles ne dit rien. Il se rendit compte de l'importance de cette déclaration et fut étrangement touché que le loup ne lui mente pas. Peut-être que son rôle d'oreille attentive n'était pas si nul que ça finalement. Il ne fallait pas être un génie pour comprendre ce qui gênait Derek et Stiles fit mine de changer de sujet pour ne pas mettre l'autre mal à l'aise. Finalement, ils discutèrent assez longtemps, enfin Stiles parla et Derek acquiesça en grognant. Quand les danseurs commencèrent à se faire rare, le loup indiqua qu'il rentrait et l'humain se fit la réflexion qu'il avait finalement passé une bonne soirée.
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Une nouvelle forme d'habitude s'installa et il se rendait chez Derek près de deux soirs par semaine. Ce dernier grognait toujours qu'il venait l'emmerder sur son territoire mais, après deux-trois répliques grincheuses, il finissait toujours par laisser l'humain entrer dans le loft. Au bout d'un moment, Stiles finit même par connaître les goûts du loup : les films d'horreur étaient particulièrement exclus - surtout ceux traitant des loups-garous - mais les films de science-fiction autorisés. Jouer à la bataille corse avec un être surnaturel qui pouvait vous aplatir la main était une mauvaise idée, mais étonnement les sens de Derek n'avaient pas l'air de fonctionner au poker. Une très bonne chose pour Stiles.
Au bout de quelques semaines, il se rendit compte qu'il prenait plus de plaisir à se rendre chez Derek qu'à passer une soirée avec Scott. Quand il en fit la réflexion à son meilleur ami avec son tact habituel, ce dernier fronça les sourcils dans une pâle imitation du grincheux et ne réfléchit que quelques minutes avant de répondre avec un sourire :
« Tu sais, au début, moi aussi je préférais passer du temps avec Allison qu'avec toi. »
Stiles lui lança un regard perdu avant de répondre
« Quel rapport ?
- Oh… aucun », rétorqua-t-il avec un sourire énigmatique.
L'hyperactif secoua la tête d'incompréhension, encore une hypothèse farfelue de Scott, il valait mieux laisser tomber.
Il avait beau s'être décidé sur la marche à suivre, son cerveau n'était apparemment pas d'accord puisqu'il le réveilla la nuit avec des images assez crues de lui et Derek. Perturbé au plus haut point, il essaya de faire comme si de rien n'était mais les images réapparaissaient dans sa tête au plus mauvais moment. Notamment quand il regardait un passage romantique d'un film chez Derek. Ce dernier devait soupçonner quelque chose car il commençait à jeter des regards en coin interloqués à l'humain. Cependant il ne fit pas l'affront d'interroger Stiles.
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La vie reprenait son cours et l'hyperactif avait décidé d'effacer ses pensées lubriques de son esprit pour toujours et tout aurait pu bien se passer s'il n'avait pas décidé d'aller au cinéma avec le loup. Le multiplex de Beacon Hills passait le dernier film de Christopher Nolan et Stiles ne pouvait manquer ça sous aucun prétexte. Il avait acheté des pop-corn, lu trois magazines qui traînaient dans le hall du cinéma et le loup n'était toujours pas apparu. La séance démarrait dans dix minutes et Stiles commençait à s'inquiéter.
Enfin, Derek apparut, marchant d'un pas rapide vers l'humain qui l'attendait.
« Désolé, je me suis pas réveillé. »
Stiles se figea totalement. Il n'en avait absolument rien à faire que Derek ne se soit pas réveillé, car il portait de nouveau une chemise. Une putain de chemise. C'était comme de la kryptonite. Le torse hâlé du loup ressortait sous le tissu blanc et les deux premiers boutons négligemment défaits laissaient apparaître son cou parfait. Il avait une veste posée sur son avant-bras, imposant une tension à son biceps qui faisait ressortir les muscles de ses épaules savamment tendus par la texture de la chemise.
« Je crois que je suis gay » dit-il au torse de Derek avant de sursauter en se rendant compte qu'il avait parlé à voix haute et qu'en plus ce n'était pas du tout le niveau des yeux du brun. Il croisa le regard de ce dernier et s'aperçut que de délicieuses rougeurs étaient apparues sur ses joues. Derek se racla la gorge et dit d'une voix rauque :
« Moi aussi.
- Le film repasse demain » s'écria-t-il un peu trop vivement.
Et là, d'un coup, Derek sourit. Pas comme les petits sourires en coin qu'il faisait quand il se moquait de Stiles, ni les sourires carnassiers qu'il avait quand il était en colère. Non, un vrai sourire. Autant pour lui, sa kryptonite, c'était Derek tout court. L'adrénaline qui parcourut son corps était plus forte que n'importe quel ressenti qu'il avait expérimenté. Finalement, il n'avait pas eu à chercher bien loin sa sensation de vie. Il suffisait de se rendre compte de son problème de chemise. Enfin, de chemise sur Derek. Adieu l'adaptation, il allait lui ordonner de ne porter plus que ça à tout jamais !
FIN
J'espère que ça vous a fait sourire ;)
Une petite review ?