Bonjour,
Et voici un nouveau chapitre en ce début de semaine ! Merci pour vos reviews, elles me font énormément plaisir et me motivent beaucoup à continuer de publier chaque semaine. Vos avis, impressions et petits mots me font un bien fou. Merci de tout cœur !
Dans ce chapitre, la Gazette et le Ministère se mêlent un peu plus des affaires de Poudlard, au grand dam de nos héros.
Disclaimer : les personnages et l'univers appartiennent à J. K. Rowling, seule l'histoire est de moi.
Bonne lecture !
Chapitre 11 : La Gazette du Sorcier.
Ce matin-là les professeurs étaient agités. Une sorte de tension régnait dans les salles de classe et les élèves savaient que quelque chose ne tournait pas rond. Le matin-même, la Gazette du Sorcier, quotidien le plus lu dans la communauté sorcière, avait publié un article ayant pour titre « Un moldu à Poudlard ? ». Harry n'avait pas osé le lire, de peur d'y découvrir des jugements et des clichés contre sa personne. Hermione, après avoir lu le journal, l'avait tout simplement chiffonné et réduit en cendres à l'aide d'un sortilège. À la table des Gryffondor, les amis formaient désormais un petit groupe mis à l'écart des autres élèves. Seuls Ron, Hermione, Ginny, Neville, Dean et Seamus parlaient encore à Harry et faisaient fi des reproches des autres.
Neville mordit rageusement dans un morceau de pain et planta sa fourchette dans ses œufs brouillés.
- Quelles foutaises ! grogna-t-il, la bouche pleine. Qu'est-ce que ça peut bien leur faire qu'un moldu soit scolarisé à Poudlard ?
- Rien ! Tout simplement rien ! râla à son tour Seamus. C'est juste le Ministère qui devient paranoïaque.
- Comment ça ? demanda Harry en avalant une gorgée de jus de citrouille.
Seamus mâchonna rapidement une tranche de lard et tapa du poing sur la table.
- Ils pensent qu'en autorisant un moldu à s'inscrire à Poudlard, Dumbledore compte créer une sorte de… d'alliance avec les autorités moldues. Mais c'est des conneries !
- Une alliance ? répéta Ginny. Mais enfin, la venue d'Harry n'est connue que de sa famille, aucun autre moldu ne sait qu'il est ici.
- Fudge semble penser le contraire… ! reprit Seamus. Il accuse Dumbledore d'avoir signé des accords secrets avec les moldus pour avoir un moyen de pression sur lui.
Harry n'osa pas demander qui était Fudge.
- Quel genre de pression ? demanda Ginny.
- Mais c'est évident ! dit le sorcier. Fudge a peur que Dumbledore ne lui demande de lui céder sa place de Ministre de la Magie et que, s'il refuse, celui-ci use de son alliance moldue pour menacer de révéler notre monde !
- Mais enfin, Dumbledore ne ferait jamais ça, cria presque la rouquine.
- Mais Fudge voit le mal partout et traite tout le monde de complotistes !
Ah. Fudge était donc l'actuel Ministre de la Magie. Harry peina à terminer son verre de jus de citrouille, étranglé par les dires de Seamus.
- Pour l'instant ils n'ont sont pas là, intervint Hermione, voyant la détresse sur le visage du moldu. Fudge et Dumbledore sont en pourparler et une enquête est en cours. Ils arriveront bien à démontrer que Dumbledore n'a aucune mauvaise intention.
Harry hocha la tête. Oui. C'était sûr ! Dumbledore avait accepté son inscription à Poudlard uniquement parce qu'il avait insisté de nombreuses années et qu'il connaissait déjà le monde de la magie. Comment le Ministre de la Magie pouvait-il en douter ?
- Ma mère m'a envoyé un courrier, elle veut que je rentre chez nous, rajouta Seamus.
- Quoi ? Que tu arrêtes de suivre les cours ? fit Dean, choqué.
- Ouais. Elle dit que Dumbledore est devenu conspirationniste et que je ne suis plus en sécurité à Poudlard.
- Et tu vas partir ?
- Hors de question ! hurla Seamus. C'est pas parce qu'Harry est à Poudlard que c'est la fin du monde. Et mon père est un moldu, elle devrait le savoir, pourtant, qu'ils ne sont pas méchants !
Harry esquissa un petit sourire, quelque peu rassuré de voir ses amis défendre sa place au sein de l'école.
- Et vous croyez que je pourrais être expulsé ? osa demander le moldu.
Le groupe d'amis resta un instant silencieux. Si certains se posaient réellement la question, d'autres préféraient nier cette cruelle hypothèse. Harry baissa les yeux. Tout mais pas ça. Être loin de Poudlard, de la magie, de ses amis… de Draco… Ça lui ferait trop mal.
- T'inquiète pas, Harry, dit Ginny en posant une main rassurante sur son bras. Ça n'arrivera pas, Dumbledore ne laisserait jamais faire ça.
- C'est vrai, intervint Hermione. Temps que Dumbledore sera là tu ne risqueras rien. Temps que Dumbledore sera là ils ne pourront pas te toucher.
Le moldu hocha la tête et sourit à ses amis.
- Merci les amis.
Seamus bomba le torse tandis que Neville lui faisait un clin d'œil amical.
- N'empêche, c'est grâce à Harry qu'on a autant d'animation cette année, dit Dean avec amusement.
- Heureux de servir à quelque chose, répondit le moldu.
Le groupe d'amis éclata d'un rire gai qui fit se tourner tous les regards vers eux. Ils continuèrent à prendre leur petit-déjeuner, toute trace d'inquiétude disparue de leurs visages. Ron se plaignit des cours de Potions qu'il ne comprendrait décidément jamais, et Ginny fit remarquer à tout le monde qu'elle avait de nouveau obtenu le poste d'attrapeuse dans l'équipe de Quidditch de Gryffondor et qu'elle reprenait, cette année encore, la fonction de capitaine de l'équipe !
Lorsque la cloche de l'école résonna, le groupe d'amis se divisa pour que chacun se rende à son cours respectif. Harry et Ginny retrouvèrent Luna devant la Grande Salle et firent le chemin jusqu'à leur cours d'Histoire de la Magie.
En classe, Harry sentit les regards des autres élèves se poser sur lui. C'était, bien évidemment, son lot quotidien, et il s'en accommodait désormais. Mais aujourd'hui… Aujourd'hui c'était différent. Tous chuchotaient, tous le dévisageaient. Quelque chose agitait les élèves et le professeur lui-même évitait de le regarder droit dans les yeux.
L'heure de cours passa atrocement lentement. Harry ne prit aucune note, trop dérangé par la sensation étrange qui le secouait. Quand la cloche annonça la fin de l'heure, tous les élèves rangèrent leurs affaires à une vitesse folle et se précipitèrent hors de la classe, laissant Harry, Ginny et Luna seuls avec le professeur. D'ailleurs, celui-ci aussi, d'un coup de baguette, rangea ses affaires et fila hors de la salle.
- Mais qu'est-ce qu'ils ont tous ? demanda Ginny.
- Aucune idée, répondit Luna. Peut-être qu'ils sont allergiques à l'Histoire de la Magie ?
Harry souffla et jeta son sac sur son dos. Cette journée s'annonçait difficile… Ils sortirent enfin de la salle et s'arrêtèrent net sur le seuil.
- Mais qu'est-ce qu'il se passe ici ? dit Ginny, les sourcils froncés.
Dans les couloirs les élèves courraient dans tous les sens. C'était habituel : tous étaient en retard et se rendaient à leurs prochains cours. Non, ce qui était étrange, c'était l'agitation des professeurs, des fantômes et des tableaux. Personne ne tenait en place : les animaux des tableaux hurlaient, les enfants couinaient et les adultes passaient de tableau en tableau en répétant « Poudlard est fichue ! Poudlard est fichue ! ». Les fantômes ne faisaient plus que passer à travers les élèves, au contraire, ils volaient jusqu'au plafond et passaient d'étage en étage en discutant de ce qu'ils allaient devenir si Poudlard venait à fermer. Devant eux passèrent en courant les professeurs Sinistra, Chourave et Bibine. Les femmes faisaient de grands gestes et ordonnaient aux élèves de rejoindre immédiatement leurs classes.
- Mais enfin, il y a le feu à l'école ? demanda Luna.
Harry et Ginny ne surent lui répondre, et aucun professeur ne prit la peine de ralentir le pas devant eux pour leur expliquer ce qu'il se passait.
- Hop hop hop ! En cours, messieurs dames ! lança madame Chourave.
- Mais professeur, expliquez-nous…
- Pas de ça, mademoiselle Weasley ! Allez en cours je vous prie !
La rouquine ouvrit la bouche pour répliquer mais les professeurs étaient déjà à l'autre bout du couloir, criant après tous les élèves qui croisaient leur chemin.
- Il se passe quelque chose, dit Luna.
- Madame Bibine peut toujours courir pour que je lui rende son souafle, grogna Ginny. Viens Luna, on a Sortilèges.
- Et Harry ?
- Ça va aller Luna, mon cours de Divination n'est pas très loin.
- Tu es sûr de ne pas vouloir qu'on t'accompagne ? dit la blonde.
- Certain. Allez-y, vous allez être en retard.
- D'accord, abdiqua-t-elle.
Les amis se quittèrent avec un geste d'au revoir un peu pressé. Harry se dirigea vers la tour du professeur Trelawney. Il n'avait plus besoin de se repérer grâce à la Carte du Maraudeur, même s'il la conservait toujours précieusement dans son sac. Il avait cru la perdre, la semaine dernière, lorsque Seamus, en plein cours de Potions, y avait mis le feu par inadvertance ! Son parchemin était désormais carbonisé par endroits, mais par miracle, c'était surtout la zone des sous-sols de l'école qui avait été touchée.
Sur son chemin, les élèves se contentaient de le regarder du coin de l'œil et de l'éviter. Il souffla de soulagement : enfin un peu de répit. Mais, une fois devant la porte, un groupe d'élèves s'était formé. Harry vit le professeur Trelawney, tremblotante sur le seuil de sa classe.
- Il n'y aura pas cours aujourd'hui les enfants.
- Mais enfin pourquoi, professeur ? demanda une élève.
- Je ne me sens pas très bien, je… je ne peux pas vous faire cours aujourd'hui… vous êtes libres pour le reste de la matinée.
Le professeur lança un regard effaré à Harry et referma aussitôt la porte de la classe. Les élèves attroupés se retournèrent vers le Gryffondor.
- Qu'est-ce que tu as encore fait, Potter ?
Harry recula.
- Mais enfin, je n'ai rien fait du tout.
- Si le Ministère décide de fermer Poudlard, ça sera ta faute ! cracha un élève de Septième Année.
- Mais pourquoi fermeraient-ils l'école ?
- T'es vraiment idiot, ou tu le fais exprès ? Si Dumbledore refuse que tu sois renvoyé, c'est l'école toute entière qui sera fermée !
Harry devint livide et recula encore. Tous ces yeux, toutes ces personnes qui le fixaient sans arrêt. Ce poids sur son dos, son coeur, ses épaules, il n'en pouvait plus.
- Mais je n'ai jamais voulu que… tenta-t-il de dire.
- Tu ferais vraiment mieux de partir, Potter. Tu ne sers à rien ici.
Le moldu sentit sa bouche se tordre en une moue triste et partit aussitôt pour ne pas permettre aux autres élèves de l'apercevoir trembler. Il serra les manches de sa robe de sorcier dans ses doigts pour empêcher ses yeux de lui brûler. Hors de question qu'il ne pleure. Il avait bien trop pleuré. Mais une profonde tristesse envahissait son corps et, tout à coup, la douleur calme et constante qu'il ressentait lorsqu'il était loin de Draco se réveilla. Ses mains devinrent moites. Où était Draco ? Vite, la Carte du Maraudeur, il devait le trouver.
Alors qu'Harry sortait le vieux parchemin de son sac il aperçut allant et venant au milieu du couloir le professeur McGonagall. Il se précipita vers elle, le cœur battant.
- Professeur McGonagall !
La vieille dame le regarda de ses grands yeux et frappa le sol du pied, impatiente.
- Qu'y a-t-il, Potter ? Je n'ai pas vraiment le temps de…
- Professeur, dites-moi ce qu'il se passe.
La sorcière soupira et réajusta son chapeau sur son haut chignon. Le visage d'Harry était emprunt de détresse. La vieille dame lui fit un sourire rassurant.
- Ne vous inquiétez pas, ce n'est rien de bien méchant.
Harry sonda le regard de la femme. Elle mentait. Son coeur se serra.
- Professeur, je vous en prie… je sais que c'est à cause de moi.
Le professeur McGonagall sourit doucement et hocha la tête. Ses épaules se décrispèrent et son pied arrêta de frapper le sol.
- Vous êtes perspicace, Potter.
- Que se passe-t-il ?
- Et bien… le Ministère de la Magie a dépêché une équipe d'Aurores sur l'école pour mener à bien une enquête sur votre présence. Nous avons reçue l'information ce matin, nous n'étions pas prêts à recevoir cette équipe. Elle vient tout juste d'arriver. Elle commencera à arpenter les couloirs dans la matinée.
- Des Aurores ?
- Ce sont des enquêteurs sorciers. Ils sont ici pour vérifier les sujets qui circulent au sujet de l'école.
- Ils sont là pour vérifier qu'un moldu est bien inscrit à Poudlard, c'est ça ?
- Entre autre, finit par dire la vieille sorcière.
Harry soupira et baissa les yeux.
- Je comprends mieux pourquoi le professeur Trelawney a refusé d'assurer son cours, ce matin. Je devais y être présent.
Le professeur lui jeta un regard sévère.
- Ne dites pas n'importe quoi ! dit-elle avec une voix colérique mais convaincante. Si le professeur Trelawney a refusé d'assurer son cours c'est parce que l'équipe journalistique de la Gazette du sorcier a également décidé de venir mener son enquête aujourd'hui. Elle ne souhaitait pas vous mettre dans une mauvaise posture en vous cloîtrant dans une pièce avec des élèves qui n'auraient pas hésité une seconde à donner ouvertement, et devant vous, leur avis sur votre présence dans l'établissement aux journalistes.
Harry écarquilla les yeux. Les professeurs essayaient donc toujours de le protéger. Son cœur se réchauffa et le professeur posa une main réconfortante sur son épaule.
- Ne vous inquiétez pas, Potter. Le professeur Dumbledore ne laissera personne vous empêcher de mener à bien votre scolarité à Poudlard.
Harry sourit tristement à sa directrice de maison.
- Merci, professeur.
- Ne me remerciez pas, vous êtes un élève comme un autre, ici. Votre place à Poudlard est tout aussi légitime que celle de vos camarades.
Le corps d'Harry commença alors à se détendre et la détresse à quitter son visage. La femme lui fit un grand sourire.
- Eh bien Potter, allez donc dans votre dortoir. Les journalistes ont interdiction d'y entrer, là-bas vous ne serez pas importuné.
- Et les Aubes ?
- Les Aurores ?
- Oui, pardon, les Aurores.
- Eux ont l'autorisation de pénétrer dans les dortoirs, mais le professeur Dumbledore ne les laissera pas y entrer sans lui. Vous ne serez pas seul si vous deviez malencontreusement en rencontrer un.
Harry hocha la tête et remercia une nouvelle fois le professeur qui, après lui avoir dit de prendre garde le long du chemin, tourna les talons et se dirigea vers le bureau du directeur.
Le moldu soupira longuement, replongea la main dans son sac et y serra la Carte du Maraudeur. Il était partagé entre l'idée de trouver Draco pour calmer sa douleur et son besoin et celle de courir se réfugier dans le dortoir des Gryffondor pour ne plus avoir à faire à personne. La raison ne l'emporta pas. Draco était celui dont il avait le plus besoin en cet instant. Alors qu'il allait sortir la carte de son sac, une femme blonde, à peine plus petite que lui, se planta devant lui, accompagnée d'un grand homme maigre.
- Ah ! C'est toi le moldu, n'est-ce pas ? dit la femme.
- Q-Quoi ?
- C'est ton camarade, là-bas, qui nous a dit que tu étais le moldu, continua-t-elle en montrant du doigt un élève de Serpentard qui riait à l'angle d'un couloir. C'est bien toi, non ?
Harry connaissait cet élève. C'était Vincent Crabbe. Ce gros balourd n'avait eu de cesse de le harceler depuis son arrivée dans l'école. Il était issu d'une famille de Sang Pur. Harry fronça les sourcils et renfonça la carte au fond de son sac. Il rajusta sa robe de sorcier et commença à tourner les talons.
- Eh bien mon garçon, où vas-tu comme ça ?
- Je n'ai rien à vous dire.
- Ne sois pas si froid, nous voulons juste te poser quelques questions. Tu es l'actualité qui secoue le monde sorcier depuis quelques mois !
La femme pressa Harry contre un mur de pierre et le regarda avec des yeux carnassier et gourmands. De l'autre côté se trouvait l'homme qui l'accompagnait : il avait sorti un énorme appareil photo d'époque.
- Quel joli moldu, soit dit en passant, dit la femme.
Un flash violent aveugla Harry, toujours acculé.
- Mais qui êtes-vous ? grogna Harry, las d'être pris au piège par cette étrange femme et ce grand dadais.
- Je suis Rita Skeeter, reporter à la Gazette du sorcier. Et voici John, mon photographe. Et toi, tu es bien Harry Potter, n'est-ce pas ?
- Ça ne vous regarde pas.
- Oh, qu'il est vilain. Note, chérie !
À la mention du mot « chérie » une étrange plume sortit de la poche de la tenue verte fluo assorties de fanfreluches violettes criardes de la sorcière. La plume, d'un beau rouge flamboyant, vola jusqu'à un petit calepin qui lévitait entre la journaliste et le Gryffondor. Aussitôt, la plume nota rapidement les mots que lui dictait sa maîtresse :
- « Si un moldu étudiant à Poudlard refuse de décliner son identité, doit-on le prendre comme une menace ou plutôt comme le témoignage de sa peur face au monde sorcier ? ».
Harry écarquilla les yeux : tout aussi impressionné par la plume qui écrivait seule et sans encrier que par les dires de la journaliste.
- Je ne vous menace absolument pas ! répliqua le moldu, fâché.
- Alors que fais-tu ici, jeune moldu ? N'étais-tu pas heureux, dans ton monde sans magie ? As-tu signé un accord secret avec le professeur Dumbledore pour l'aider à prendre possession du Ministère de la Magie ? Comment as-tu découvert notre univers ?
- Mais enfin, puisque je vous ai dit que je n'avais rien à vous dire ! dit Harry, la voix ferme. Fichez-moi la paix.
Le Gryffondor esquissa un mouvement pour s'échapper mais la femme le retint sur place et lui sourit de toutes ses dents.
- Oh ! Non d'un petit gnome ! Mais tu portes l'écusson des Gryffondor !
Harry tenta aussitôt de cacher l'écusson sur sa robe, en vain : sa cravate était de la couleur de sa maison.
- Tu as même eu le droit de rejoindre une maison ! Fais-moi un gros plan, John. Avec l'écusson bien visible.
Un nouveau flash aveugla Harry qui perdit presque l'équilibre, sonné.
- « Te voici, Harry Potter, jeune moldu âgé d'à peine quatorze ans, dans le monde immense et dangereux de… ».
- J'ai seize ans.
- Oh ! Mais tu es tout petit. Très bien, raie cette phrase, dit la femme en s'adressant à la plume.
La plume s'exécuta et la journaliste regarda Harry dans les yeux.
- « Est-ce la soif de pouvoir qui t'as poussé à prendre contact avec le professeur Dumbledore pour le convaincre de mener à bien votre projet malhonnête ? »
- Mais de quoi parlez-vous ?
- « Et à propos de tes parents : où sont-ils à l'heure qu'il est ? Sont-ils de mèche avec toi ou leur as-tu caché tes plans de renverser le Ministère ? »
Harry secoua la tête et leva les mains devant lui.
- Assez. Laissez-moi partir.
- Tout le monde aime les rebelles, Harry. Je pense que dire que tu as décidé de monter ce plan avec Dumbledore pour fuir ta vie monotone de moldu fera plaisir au lectorat et…
- Il vous a dit de le laisser partir.
Harry leva les yeux et son ventre se tordit de soulagement. Enfin. Enfin il était sauvé.
- Ah, tiens ! Le jeune Malfoy, dit Rita en souriant au Serpentard qui alla directement se placer devant Harry.
- Bonjour, madame Skeeter, répondit sèchement Draco.
- Je ne savais pas que tu connaissais le moldu.
- Je croyais que vous étiez au courant de tout ?
La sorcière eut un rire sardonique. Piquée au vif, elle attrapa son calepin et sa plume à papote et se mit à écrire elle-même.
- Je ne pouvais tout de même pas me douter qu'un Sang Pur serait ami avec un moldu.
Draco sourit et attrapa l'une des mains d'Harry dans la sienne. Ses grands doigts enveloppèrent la petite main du moldu qui la sentit se réchauffer au contact de la paume du blond.
- Un ami, vous croyez ?
Alors que la sorcière écarquillait les yeux, un rire à la fois joyeux et sérieux résonna derrière le petit groupe.
- Et bien, Rita, cela faisait une éternité, dit une voix lente et charismatique.
Tous se retournèrent et aperçurent un homme grand, presque aussi grand que Draco, enveloppé d'un épais manteau de fourrure noire. Il portait des gants en cuir de dragon et tenait dans sa main gauche une canne mince et fuselée en ébène. Ce qui tranchait sur sa tenue était l'exceptionnelle cascade de cheveux blonds et lisses, parfaitement tirés en arrière, qui retombaient en millier de fils argentés. Deux yeux bleus pâles et un sourire charmeur s'affichaient sur un visage délicat, mais marqué par l'âge. Harry n'eut aucun doute possible : c'était le père de Draco.
- Tiens, Lucius ! dit la journaliste, toujours aussi éberluée par la main du moldu dans celle de Draco et surprise par la venue du père de celui-ci. Que fais-tu ici ?
- Je suis le coordinateur de l'équipe d'Aurores qui a été dépêchée à Poudlard aujourd'hui pour l'enquête menée par notre Sous-secrétaire d'État, Dolores Ombrage.
- Non d'un lutin ! rit la journaliste. Qui aurait cru que je tomberais en pleine réunion de famille ?
- Je ne l'aurai pas cru moi-même, sourit le père de Draco.
Harry le fixait avec de grands yeux. La ressemblance avec Draco était frappante. Il était grand, fort, bien développé, mais plus petit et moins musclé que son fils. Draco, qu'il avait connu avec les cheveux longs sur le Chemin de Traverse, avait opté pour une coupe courte qui le rajeunissait et lui donnait de l'allure. Son père, lui, semblait cultiver une certaine hauteur dans sa démarche, sa tenue et sa façon de parler. Comme s'il faisait partie d'une autre catégorie de personne. Ce devait être ça, le monde des Sang Pur. Harry, toujours derrière Draco, leva les yeux vers lui et remarqua qu'il avait toujours les sourcils froncés.
- Bonjour, mon fils, comment vas-tu ? dit Lucius en tendant une main ferme au Serpentard.
Draco la saisit, esquissant un petit sourire respectueux.
- Bonjour, père.
Harry faillit s'étrangler. L'avait-il réellement appelé « père » ? N'était-ce pas un peu trop formel pour une famille ?
Lucius ignora le Gryffondor qu'il devinait dans l'ombre de son fils et se tourna vers la journaliste.
- Pourquoi viens-tu importuner mon fils, Rita ? dit-il en riant.
- Je suis moi aussi ici pour enquêter, Lucius, et figure-toi que j'ai déniché un scoop qui fera trembler mon lectorat.
- Je meurs d'envie de savoir, sourit le père de Draco. Dis-moi tout.
- Je ne sais pas si tu étais au courant, Lucius, mais ton fils - un Sang Pur, et tu es le mieux placé pour le savoir - a décidé de nouer une relation amoureuse avec le moldu ! Celui-là-même qui secoue le Ministère !
Rita avait lâché cela comme une bombe. Elle resta un instant muette, un sourire vainqueur sur le visage, attendant de voir celui de Lucius se décomposer. Il n'en fut rien. Bien au contraire, le père de Draco éclata d'un rire moqueur et franc.
- Tu ne m'apprends rien, Rita. Je croyais que tu avais trouvé le détenteur de la cape d'invisibilité, ou la vérité à propos des faits et gestes de Barjow et Beurk. Je suis déçu.
- Comment ? Tu étais au courant ? demanda la journaliste, effarée.
- Bien sûr ! Quelle question. D'ailleurs, comment vas-tu, Harry ? dit Lucius en tendant une nouvelle main au moldu qui sortit tout de suite de derrière Draco pour la saisir.
- B-Bien, bonjour monsieur Malfoy, répondit Harry, à la fois aussi rouge de honte et blanc de gêne qu'il était possible.
Draco n'avait pas lâché son autre main et se posta juste derrière lui. Harry sentait le torse de Draco contre ses cheveux.
La journaliste écrivit une longue phrase sur son calepin et releva les yeux, aussi blanche que la page sur laquelle elle venait d'écrire.
- Mais comment ? Vous êtes une famille de Sang Pur, pourtant ! Un Malfoy ! Fréquenter un moldu !
- Allons, Rita, ne sois pas aussi vieux jeu. Draco a dix-sept ans, il est majeur et a le droit de fréquenter qui il souhaite. Il a ma bénédiction.
- Je n'en reviens toujours pas, souffla la sorcière.
Soudain, un large sourire illumina son visage et sa plume se remit à écrire seule sur le calepin.
- « Harry Potter, moldu semeur de troubles, a, dès le début de son année scolaire à Poudlard, jeté son dévolu sur Draco Malfoy, héritier de l'une - si ce n'est LA - plus grandes fortunes du monde magique ! Pour parvenir à ses fins, lorsqu'on est un moldu, rien de mieux que suçoter le bonbon Pur Sang, Draco Malfoy ! ».
Un nouveau flash éclata, immortalisant Harry et Draco main dans la main. Le sang du Serpentard ne fit qu'un tour et il avança d'un pas mençant vers le photographe qui recula aussitôt en poussant un petit cri face à la carrure du blond. Lucius retint tout de suite son fils en barrant sa route de sa canne d'un mouvement brusque et sec.
- Ce n'est pas très gentil de traiter mon beau-fils de « semeur de troubles », Rita.
- Ça c'est au Ministère d'en décider, Lucius.
L'homme lui rendit son sourire et lui lança un regard contrit.
- Justement, il est temps pour moi de mener à bien mon enquête.
- Mais je croyais que tu étais au courant de la présence de ce moldu à Poudlard ?
- Cela va de soit. J'ai juste quelques questions à lui poser, ordre du Ministère, tu comprends ? Veux-tu bien nous excuser ?
Lucius avança d'un pas et les journalistes reculèrent aussitôt. Draco tira alors Harry par la main et ils suivirent l'homme aux longs cheveux à travers différents couloirs jusqu'à ce qu'ils soient sûrs de ne plus être dérangés par un quelconque journaliste. Rita et son photographe restèrent prostrés, les bras ballants et le regard sévère.
À l'abri des regards, Lucius s'arrêta près d'une immense fenêtre et se tourna vers les deux jeunes hommes qui le suivaient.
- Je suis profondément désolé que notre première rencontre se soit déroulée ainsi, monsieur Potter. Je suis enchanté de faire enfin votre connaissance, dit Lucius en tendant encore une fois une main à Harry.
Le moldu la saisit une nouvelle fois, impressionné au possible par cet homme hors du commun.
- M-Moi de même, monsieur Malfoy.
L'homme lui sourit doucement et rajusta son manteau.
- Draco m'a très peu parlé de vous, il doit vouloir vous garder pour lui seul.
- A-Ah oui ? J'espère que vous avez tout de même une bonne opinion de moi.
- Mais certainement. Dites-moi, monsieur Potter, que font vos parents ?
- Mes parents ?
- Oui. Quel est leur métier ?
- Oh, ma mère est illustratrice de livres pour enfants et mon père est professeur dans un collège.
- Qu'enseigne-t-il ?
- Les mathématiques.
- Bien. C'est un homme sensé.
- Père… dit le Serpentard.
- Et bien ! C'est la vérité, n'est-ce pas, Draco ?
Le Serpentard hocha la tête. Il n'avait toujours pas lâché la main du moldu. Lucius aperçut la poigne ferme que Draco avait sur le brun et il eut un sourire doux.
- J'espère que mon fils vous traite bien, monsieur Potter. J'ai essayé de lui inculquer toutes les bonnes valeurs des Sang Pur.
- Oh bien sûr, souffla Harry, pris au dépourvu. Il me traite parfaitement bien… il ne m'a même jamais fait le moindre mal.
- Fort bien. Et j'ose espérer que vous aussi, monsieur Potter, vous prendrez soin des sentiments de mon fils.
- Père, dit Draco plus fermement. Nul besoin de remontrances, Harry est tout à fait correct.
- Je n'en doute pas, sourit l'homme.
Puis, mettant une main amicale sur l'épaule de son fils, il ajouta :
- Mais dis-moi, Draco, qui me dit qu'un jour il ne te quittera pas ? Qui me dit qu'il ne te brisera pas le cœur comme toutes les personnes qui s'approchent de notre famille par simple intérêt ?
Harry devint livide et son cœur rata un battement. Pourtant, comme sortant du plus profond de ses entrailles, un cri violent et puissant traversa sa bouche :
- Jamais ! hurla presqu'Harry en retirant sa main de celle de Draco et en la lui attrapant lui-même. Jamais je ne pourrais lui faire ça, je… ! Je suis désolé que vous puissiez penser ça, monsieur Malfoy, mais…
- Comprenez tout de même, monsieur Potter, qu'il est dans mon habitude de surveiller les personnes qui s'intéressent à mon fils. L'avidité est une grande tare de l'humanité.
- J-Je comprends parfaitement, bégaya le moldu, secoué par la colère des propos, pourtant fondés et logiques, du père de Draco et l'angoisse de l'idée que Draco pourrait prendre peur et l'abandonner, lui qui l'aimait plus qu'il n'aurait jamais aimé quiconque. Mais, s'il vous plait, monsieur Malfoy, ne me jugez pas trop vite. Laissez-moi vous montrer que… que j'aime vraiment Draco.
- Mais comment vous faire confiance, monsieur Potter…
- Père, intervint Draco. Ça suffit.
Le Serpentard avait le visage sévère, fermé et serrait les petits doigts tremblants dans sa main.
- Je m'inquiète juste pour toi, mon fils.
- Alors je vous rassure : Harry ne me fera jamais de mal.
- Comment peux-tu en être aussi sûr ?
- Parce qu'il m'aime.
Lucius sourit doucement à son fils, d'un sourire chaud, apaisant.
- Et toi, Draco, l'aimes-tu ?
- Du plus profond de mon âme.
- Comment peux-tu savoir que ce n'est pas qu'un simple amour d'adolescence ? demanda Lucius.
- Parce que s'il venait à mourir, je n'y survivrai pas.
Les yeux de l'homme s'écarquillèrent. Draco et Harry affichaient la même expression : un air déterminé et profondément amoureux. Lucius avait face à lui quelque chose qui le dépassait visiblement.
- Je le sens. C'est comme ça, continua Draco.
- C'est tout ce que j'avais besoin de savoir, répondit Lucius.
Aussitôt le visage de Draco se radoucit et il sourit à son père.
- Veuillez excuser mon impolitesse, monsieur Potter, mais j'avais besoin d'être sûr que Draco serait heureux avec vous. Et je pense qu'il le sera.
Les traits d'Harry se détendirent à leurs tours et il tendit une main amicale vers l'homme.
- Merci de m'accorder votre confiance, monsieur Malfoy.
Lucius lui serra la main et afficha un visage satisfait.
- Fort bien, je peux donc décemment rejoindre mon équipe.
- Mais vous… vous n'aviez pas des questions à me poser ? Par ordre du Ministère ?
- Aucune, monsieur Potter. Vous avez répondu à toutes mes interrogations.
Lucius tendit la main à son fils qui la serra, soulagé.
- Au revoir, père.
- Au revoir, mon fils. Nous nous reverrons bientôt, je l'espère.
- Je l'espère aussi.
- Et vous, monsieur Potter, dit Lucius. Prenez bien soin de mon fils, je vous fais confiance.
- Bien sûr, à bientôt monsieur Malfoy.
Et dans un tourbillon de fourrure, le père de Draco disparut.
Harry souffla un grand coup, la pression de son corps se relâchant. Mon Dieu, il avait cru mourir. D'abord l'entretien avec ces journalistes qui l'avaient traité de malhonnête, et ensuite, la rencontre avec le père de Draco à laquelle il ne s'était absolument pas attendu ! Son cœur, fragilisé par l'environnement magique et les émotions, allait forcément lâcher !
- Tout va bien ? demanda Draco, posant sa grande main sur sa tête, le regard inquiet mais avec un sourire moqueur.
- Oui. Dis donc, ton père…
- Il est spécial, n'est-ce pas ?
- C'est le moins qu'on puisse dire !
- Tu t'y feras, ne t'inquiète pas.
Harry balaya cette hypothèse dans sa tête. Il redoutait déjà sa deuxième rencontre avec Lucius Malfoy ! Mais, dans son cœur, il se rendait compte qu'il avait eu à faire à un homme sensé. Lucius avait tenté de les déstabiliser, Draco et lui, pour être certain que le combat qu'ils étaient en train de mener contre le monde magique tout entier n'était pas vain. Harry comprenait cela. C'était son devoir de père. Il devait être sûr que son fils serait heureux. N'empêche, Harry avait bien cru perdre Draco avec ces histoires de cœur brisé et d'avidité…
- Viens, assieds-toi, dit Draco en sentant que le Gryffondor était toujours perturbé par leur conversation.
Ils s'assirent sur des marches tout près d'eux et Draco étendit ses longues jambes pour les étirer.
- Mais, c'est incroyable, dit tout à coup Harry. Comment arrives-tu toujours à me retrouver quand j'ai besoin d'aide ?
- C'est mon sixième sens, sourit le blond. Non, honnêtement, je ne sais pas. Ce n'est pas tant que je sens que tu as besoin d'aide, c'est plutôt moi qui ai besoin de toi. C'est souvent un coup de chance, ou de hasard.
- Ah…
- Quoi ? Tu as l'air déçu.
- Oui…
- Pourquoi ?
- J'aurai aimé être télépathe et pouvoir te dire où je suis quand j'en ai envie.
Draco éclata de rire et prit le brun dans ses bras, tout contre lui. Harry enfouit son visage dans la robe de sorcier de Draco, inspirant son odeur masculine et rassurante au plus profond de ses poumons.
- Jamais satisfait, n'est-ce pas monsieur Potter ? sourit le blond.
- J'aimerais bien t'y voir, être entouré de sorciers et être sans pouvoirs magiques, grogna gentiment Harry, lui rendant son sourire.
Ils restèrent quelques instants là, l'un contre l'autre, écoutant au loin résonner les pas des élèves qui chahutaient et se rendaient à leur prochain cours. Alors, Harry brisa le silence :
- Tu lui ressembles beaucoup.
- À qui ?
- À ton père.
- Je sais.
Le moldu leva le visage vers le blond. Il hésita un instant, puis demanda :
- Et ta mère ?
- Est-ce que je lui ressemble ?
Le Gryffondor hocha la tête. Draco soupira et resserra sa prise sur le brun.
- Je ne sais pas. Je crois. Je ne l'ai jamais connue. Elle est morte en me mettant au monde.
Harry resta interdit. Il serra le Serpentard contre lui, désolé.
- Draco je… je ne voulais pas…
- Ne t'inquiète pas, tu n'as rien fait de mal.
Draco lui embrassa le bout du nez et étira son dos.
- Mais il y a un portrait d'elle chez moi, dans notre manoir familial.
Harry ne releva pas le fait que Draco vivait dans un manoir. Jamais il n'aurait cru cela possible avant de connaître l'existence même de Poudlard et des familles de Sang Pur.
- Et elle est jolie, sur ce portrait ?
- Magnifique, sourit Draco. La plus belle femme du monde.
Harry lui rendit son sourire. Tous les petits garçons pensaient ça de leur maman. Mais il sentait que pour Draco, c'était plus que ça. Ça avait une réelle importance.
- Elle a de longs cheveux blonds et des yeux bleus comme le ciel. Elle est aussi très grande et a une taille fine. Elle sourit toujours, sur son portrait.
Harry prit alors conscience d'une chose.
- Son portrait bouge ?
- Oui. Mais il ne parle pas. Elle me sourit toujours quand je rentre à la maison.
Harry vit les yeux du Serpentard briller. Son cœur fondit d'amour.
- Elle te manque ?
Draco enfouit son visage dans les cheveux du moldu.
- Plus que tu ne crois.
- Raconte-moi.
Le blond attira le Gryffondor sur ses genoux et l'y assit sans que cela ne lui demande aucun effort. Harry ne dit rien et se pelotonna contre lui.
- C'est lorsqu'il est entré à Poudlard que mon père l'a rencontrée, dit enfin Draco. Elle était aussi issue d'une famille de Sang Pur et ils se sont tout de suite bien entendus. Il me racontait qu'ils se voyaient souvent, en cachette, dans une salle cachée dans Poudlard.
- Laquelle ?
- La Chambre des Secrets. C'était une salle créée par Salazar Serpentard, mais personne n'a jamais su où elle était située.
- Et lui le savait ? demanda Harry, haussant les sourcils.
- Oui. Mais il n'a jamais voulu me dire où elle se trouvait.
Harry écoutait d'une oreille attentive, triturant sa propre robe de sorcier, concentré.
- Dès qu'ils ont eu dix-sept ans ils se sont mariés et ont emménagé ensemble. Le reste de ma famille m'a toujours dit qu'ils formaient un couple exemplaire, parfait. Ils n'ont vécu que cinq ans ensemble, dans notre manoir. Parce que je suis venu au monde.
Harry embrassa la gorge du blond qui resserra ses bras sur lui.
- Ils étaient vraiment heureux de pouvoir accueillir un enfant. Ma mère, surtout, voulait un enfant. Mais il y a eu des complications. Je n'en connais pas les détails, personne n'a jamais voulu m'en parler. Tout ce que je sais, c'est que dès que j'ai poussé mon premier cri, elle nous a quitté. Je ne l'ai même donc jamais sentie contre ma peau.
Harry caressa le buste du Serpentard et hocha la tête, comme pour lui montrer sa compassion.
- On m'a appelé « Draco », car il est de coutume dans la famille de ma mère de donner aux enfants un nom de constellation ou d'étoile. Lors de mes trois premières années de vie, j'ai vécu avec mes grand-parents, du côté de ma mère, les Black.
- Pourquoi ?
- Mon père n'arrivait pas à m'élever. Quand ma mère est morte, il a été anéanti. Il ne mangeait plus, ne dormait plus. Il a commencé à boire, il devenait violent. Il risquait de me faire du mal. Alors on lui a retiré ma garde.
- Mon Dieu…
Draco lui caressa le dos.
- Mais je ne lui en veux pas. Personne ne lui en veut. Maintenant, je m'en rends compte. Moi aussi, je deviendrai fou si je te perdais.
Harry releva la tête et croisa le regard gris de Draco qui le sondait. Alors il embrassa doucement le blond, s'appuyant contre son corps pour lui communiquer sa chaleur.
- Que s'est-il passé ensuite ? demanda le Gryffondor.
- Quand j'ai eu trois ans il est venu me chercher. Il avait complètement changé. Il avait développé une certaine addiction à un alcool doux qu'il avait commencé à fabriquer dans notre manoir. Je crois que c'est ça qui l'a fait changer. J'étais trop jeune, je ne m'en rendais pas compte. Ce sont mes grand-parents qui me l'ont dit. Il était redevenu Lucius Malfoy, le Sang Pur que tout le monde connaissait. Là, il m'a élevé du mieux qu'il a pu.
- Comment ça ?
- Tu as dû le remarquer. Mon père n'est pas quelqu'un de très chaleureux ou tactile. Il aime rire et sourire, mais lorsqu'il s'agit de réconfort et d'amour, il n'a jamais été très doué. Il a même été plutôt froid. Je ne me rappelle plus la dernière fois où il m'a pris dans ses bras.
- Il te manque ?
Draco eut un petit rire.
- On peut dire ça, oui.
Le Serpentard soupira et regarda Harry avec douceur.
- J'aurais vraiment aimé rencontrer ma mère, dit le bond.
- Ce devait être une femme merveilleuse.
- J'en suis certain.
Et voilà ! La rencontre avec Lucius Malfoy s'est plutôt bien passée. Et celle avec la Gazette, et bien... Disons qu'Harry et Draco auraient pu s'en passer, haha ! Le Ministère de la Magie est de plus en plus intrusif et directif quant à la présence du moldu à Poudlard.
Merci, d'avoir lu ce chapitre, j'espère qu'il vous aura plu et donné envie de connaître la suite :D.
Je vous remercie encore tous pour vos reviews qui sont, toujours, un vrai bonheur à lire pour moi ! C'est une vraie source d'encouragement. Merci encore !
Le prochain chapitre sera nettement plus... citronné ;).
À vendredi ! Je vous fais des bisous !
