Bonjour,

Wow ! Je n'ai jamais reçu autant de reviews que pour le précédent chapitre. Merci, merci, merci ! Je suis contente de voir qu'il vous a éclairé. Vous étiez nombreux à vous douter qu'il y avait une histoire d'âmes-soeurs entre nos héros, et vous aviez raison. Merci de tout coeur pour vos encouragements et vos impressions : ça me fait tellement de bien de vous lire, vous n'imaginez même pas.

Comme vous avez pu le voir, Draco est un Particulier, une espèce que j'ai créée en m'inspirant de la puissance des liens des âmes-soeurs. Mais être Particulier et avoir une âme-soeur ne signifie pas forcément vivre une petite vie tranquille... Et vous allez pouvoir vous en rendre compte dans ce chapitre :).

Disclaimer : les personnages et l'univers appartiennent à J. K. Rowling, seule l'histoire est de moi.

Avertissement : ce chapitre contient un lemon.

Bonne lecture !


Chapitre 14 : Un sorcier chez les Potter.

- Harry, mon chéri !

Une tornade rousse s'abattit sur le moldu alors qu'il descendait du train, la cage d'Hedwige dans une main, un sachet de bonbons dans l'autre.

- Maman, tu m'étouffes, suffoqua-t-il.

Lily Potter resserra son étreinte sur son fils.

- Allons, Lily, il devient tout bleu ! rit une voix grave.

La pression se relâcha aussitôt et Harry put reprendre son souffle, un large sourire aux lèvres. Derrière sa mère qui le regardait les yeux brillants, attendait son père qui le prit dans ses bras à son tour.

- Ça fait longtemps, papa !

- Bon retour à la maison, mon grand.

Harry posa sa chouette sur le chariot que sa mère avait apporté pour récupérer ses valises. Il fit un pas en avant et Draco descendit à sa suite.

Une nouvelle tornade rousse s'abattit cette fois sur le Serpentard, qui écarquilla les yeux et rendit son étreinte à la moldue.

- Quel bonheur d'enfin te rencontrer, Draco ! Tu sais qu'Harry nous a beaucoup parlé de toi.

Harry rougit et grommela un petit « Maman ! Tu me fais honte… ». Il se serait cru au collège, présentant son premier petit-ami à ses parents.

- Enchanté, madame Potter.

James s'avança vers le blond, le fixa un instant puis lui tendit une main amicale.

- Bonjour, Draco.

- Monsieur Potter, répondit le sorcier, lui rendant sa poignée de main.

- J'espère que tu te plairas parmi nous.

- Merci de m'accueillir chez vous.

- Oh mais c'est un plaisir, intervint Lily. Allons chercher vos affaires les garçons !

La femme attrapa le chariot et se fraya un chemin jusqu'à l'arrière du train ou un employé s'affairait à descendre chacune des valises à l'aide d'un sortilège de lévitation.

Harry avait trouvé le voyage en train incroyablement long tant il était pressé de revoir ses parents. Lorsqu'il leur avait demandé si Draco pouvait passer les vacances avec eux, ils avaient tout de suite accepté. Lily avait d'ailleurs écrit qu'elle serait « véritablement RA-VIE de rencontrer le fameux Draco Malfoy ! ». Harry était le plus heureux du monde. Revoir ses parents lui faisait un bien fou, et même s'il ne leur avait pas parlé en détail du lien qui l'unissait à Draco, il savait qu'ils étaient tout aussi heureux que lui à l'idée de passer les fêtes avec le sorcier.

Le blond était aussi particulièrement heureux de pouvoir passer un premier Noël avec Harry. La famille Potter lui semblait être tout à fait chaleureuse. Il n'avait pas hésité un seul instant lorsqu'Harry avait émis l'idée d'un Noël ensemble. Son père, Lucius, avait bien évidemment accepté sur le champ. En fait, lorsque Draco rentrait fêter Noël chez lui, d'ordinaire, il ne voyait pratiquement jamais son père, bien trop occupé au Ministère. Dans sa lettre où il le prévenait de son séjour chez les Potter, il lui avait également demandé ce qu'il savait des Particuliers, omettant volontairement de mentionner le fait qu'il en était, vraisemblablement, un. Mais son père lui avait répondu ne pas connaître les Particuliers et lui avait conseillé de demander une autorisation spéciale au professeur Rogue pour obtenir le droit d'accéder aux livres de la Réserve de la bibliothèque de l'école, sûrement plus aptes à répondre à ses interrogations. Hermione avait trouvé l'idée fabuleuse et avait tout de suite demandé ladite autorisation au professeur McGonagall pour avoir accès à tous les ouvrages qu'elle jugea intéressants et en lien avec les Particuliers. Ses grands-parents Black lui avaient également répondu que, dans leur famille, aussi loin qu'ils pouvaient remonter dans leur arbre généalogique, il n'était nullement fait mention de Particuliers. Ainsi, Draco se retrouvait, comme il l'avait deviné, au point de départ. Mais cela lui importait peu. En vérité, il s'en fichait totalement. C'était comme si rien n'avait plus d'importance que le moldu qui partageait désormais sa vie. Il ne voyait plus qu'Harry.

Le blond sourit en apercevant le visage rayonnant du Gryffondor qui marchait devant lui avec empressement. Chaque rire qui sortait de la gorge du brun faisait se gonfler son cœur d'amour. Draco aurait voulu l'attraper dans ses bras, là, tout de suite, mais il se contenta de suivre la petite famille qui marchait gaiement jusqu'au compartiment à bagages.

- Au revoir Hermione ! cria presque Harry tout à coup.

Accompagnée de ses deux parents qui était venus de France pour l'accueillir, Hermione fit de grands gestes au couple qui les lui rendit amicalement.

- Passez de bonnes fêtes les garçons ! sourit la jeune sorcière. À bientôt Ron, je t'écris dès que j'atterris, dit-elle affectueusement en plaquant un baiser sonore sur la bouche du rouquin près d'elle.

Ron lui rendit son baiser, fit un signe à ses beaux-parents, et retourna chercher ses bagages à l'arrière du train.

Une foule d'élèves s'étaient agglutinés autour de l'employé du train qui peinait à déposer chaque valise sur le bon chariot. Harry reconnut madame Weasley et Ginny qui empilaient plusieurs bagages et cages.

Lily se précipita pour prendre dans ses bras madame Weasley et elles échangèrent quelques mots, oubliant la besogne qu'elles devaient accomplir et le fait qu'elles gênaient tout le monde. Monsieur Potter leva les yeux au ciel et tendit le doigt vers une valise.

- Dis-moi Draco, laquelle est la tienne ?

- Celle-ci, monsieur, répondit le blond.

Le Serpentard esquissa un mouvement pour sortir sa baguette de sa poche mais James avait déjà tiré la valise sur le chariot de toutes ses forces. Haletant et suant, il désigna une autre valise.

- Celle-là est la tienne, Harry ?

- Ces deux rouges, oui.

James n'avait jamais eu autant de mal de sa vie à porter une valise.

- Mais qu'as-tu mis là-dedans ? grogna-t-il une fois que les valises furent sur le chariot.

- Vos cadeaux, quelle question ! pouffa le moldu.

Draco sourit de nouveau en voyant l'homme donner une accolade à Harry. Lorsque tous les bagages furent mis en place, Lily revint auprès d'eux, tout sourire.

- James, tu ne devineras jamais ! Molly a enfin retrouvé son livre de recettes sorcières, elle a promis de nous faire son fameux sorbet aux fines herbes !

- C'est fantastique, ma chérie, gémit James en poussant le chariot.

- Tu verras Draco, dit Lily, Molly Weasley est un vrai cordon bleu ! Harry adore ses gâteaux en carpaccio.

Le Serpentard lança un regard à la fois admirateur et moqueur au moldu qui gonfla ses joues, honteux.

- Oh, maman !

- Ne t'inquiètes pas mon chéri, elle en a fait une fournée rien que pour toi ! Ils sont à la maison.

Harry fit un signe d'au revoir à Ron et Ginny qui empilaient toujours leurs valises près de leur mère, tandis que Lily, elle, saluait Molly Weasley avec un grand « À tout à l'heure, Molly, je passe te voir dès que les garçons seront installés ! ». Et ils quittèrent la voie 9 3/4 en passant à travers un mur de pierre. Dans la gare de King Cross, le quai était agité. Draco vit des centaines de gens marcher, courir, slalomer. Certains portaient d'étranges chapeaux, un peu comme des cache-oreilles, mais sans fourrure. D'autres avaient le regard rivé vers un étrange objet projetant une lumière bleue sur leur visage, qu'ils tenaient fermement dans leurs mains. Tous les moldus semblaient vivre à cent à l'heure !

Harry glissa sa main dans celle du blond et lui fit un sourire rassurant. Il guida alors le Serpentard à travers la foule, suivant ses parents qui riaient, heureux du retour de leur enfant.

Après quelques minutes ils arrivèrent enfin à sortir de la gare et les yeux de Draco s'écarquillèrent malgré lui. Il n'avait jamais quitté le monde magique de sa vie, il n'avait pas l'habitude de voir autant d'agitation, autant de vitesse, autant… D'étrangeté. Devant lui, des centaines de voitures à l'esthétique linéaire s'alignaient parfaitement. Il n'était encore jamais monté dedans.

James sortit une clé de sa poche et appuya sur un bouton. Aussitôt la voiture blanche devant laquelle la famille s'était arrêtée se mit à clignoter et à couiner. Harry ouvrit l'arrière du véhicule tandis que Lily s'installait à l'avant, place passager.

- Aide-moi, Harry, dit James en portant à bout de bras une des valises.

Le moldu se précipita et aida son père tant bien que mal.

Draco sortit aussitôt sa baguette et prononça un sortilège en latin. La valise s'éleva alors seule dans les airs et se posa, telle une plume, dans le coffre de la voiture.

- Merci Draco, souffla James, hors d'haleine. Ça te dérange de… ?

- Je m'en occupe, sourit-il.

D'un coup de baguette, tous les bagages s'étaient correctement placés dans le coffre sans le moindre effort. La cage d'Hedwige avait trouvé place sur la plage arrière de la voiture. Le chariot, quant à lui, avait filé rejoindre ses compères à l'autre bout du parking.

- Qu'est-ce que je regrette d'être un moldu, rit James en s'asseyant devant le volant.

Harry ouvrit une porte pour que Draco puisse entrer dans la voiture, mais avant ça il posa doucement ses lèvres sur les siennes, se mettant sur la pointe des pieds pour les atteindre.

- Merci de ton aide, souffla-t-il. Mais tu sais, les moldus ne sont pas censés connaître la magie, il ne faudrait pas que quelqu'un d'autre te voit l'utiliser.

- J'avais oublié, sourit le blond. Je ne le ferai plus.

- Chez nous tu peux, mais il vaut mieux ne pas sortir ta baguette dans les lieux publics.

- Je m'en souviendrai.

Draco lui embrassa le front et laissa Harry s'installer sur la banquette arrière, puis s'y assit à son tour. L'espace dans la voiture était restreint, tout petit. Il avait à peine la place pour plier ses jambes et sa tête touchait presque le toit. Harry étouffa un rire.

- Maman, tu peux avancer un peu ton siège s'il te plait ?

- Oh pardon chéri ! dit Lily.

Aussitôt Draco sentit ses jambes remuer avec plus d'aisance.

- Merci, madame Potter.

- Mais de rien mon grand. Il faut dire qu'avec ses petites jambes Harry n'a jamais eu vraiment besoin de plus de place dans la voiture, rit la rouquine.

James démarra et la voiture ronronna. Harry boucla sa ceinture et, voyant que Draco peinait à comprendre le fonctionnement de la sienne, l'aida à la fixer correctement.

- On est partis ! lança gaiement James.

Tout au long du trajet, Draco n'eut de cesse de sursauter chaque fois que James allumait le clignotant. Il passa aussi son temps à chuchoter à l'oreille d'Harry toutes les questions qui lui traversaient l'esprit : « Qu'est-ce que c'est ? » « C'est une boîte de vitesse, ça sert à faire avancer plus vite la voiture » « Mais elle n'avance pas toute seule ? » « Non, c'est papa qui appuie sur des pédales, grâce à ses pieds, et qui décide de son allure » « Et ça ? » « C'est un port USB, on peut écouter de la musique lorsqu'on branche un MP3 dessus » « Un quoi ? » « Je te montrerai à la maison » « Et ça, ça sert à quoi ? » « C'est un allume cigare, ça chauffe et ça permet d'allumer des cigarettes. Mais nous ne fumons pas, alors maman s'en sert pour charger son téléphone » « Quelque chose qui sert à allumer des cigarettes et à charger des batteries ? » « C'est ça » « Et moi qui pensais que ce monde n'était pas sorcier… ».

Draco avait serré la main d'Harry dans la sienne sur toute la route. Après de longues minutes le blond remarqua que le père du brun empruntait un chemin de campagne. C'est vrai qu'Harry lui avait déjà dit vivre au milieu des champs, à l'abri des regards. Ils arrivèrent enfin devant une jolie maison blanche, de taille moyenne, entourée d'un jardin qu'il devinait fleurit et coloré les jours d'été. Avec la neige qui recouvrait le terrain, il ne distingua que les houx qui tranchaient avec la blancheur de l'hiver. C'était une maison simple, avec un étage et une terrasse devant la porte d'entrée. Draco n'en avait jamais vu de pareille. En fait, il n'avait connu que les maisons des quartiers aisés du monde magique. Des maisons de Sang Pur, s'étalant sur plusieurs centaines de mètres carrés, éclatantes de richesses, assorties de plusieurs étages et fioritures, comme des serres, des pergolas, des allées de pierres, et des jardins à thèmes. Ici la vie semblait simple. Ici les gens ne pouvaient pas ne pas se croiser.

Tout près de la maison des Potter, simplement séparée par une clôture et un petit portillon dans le jardin, se trouvait la maison des Weasley. Draco la reconnut tout de suite. Elle était ridiculement petite, même miteuse. La peinture était défraichie, et quelques planches de bois semblaient moisies. Mais, si la maison était terne à en pleurer, le jardin des Weasley, lui, était immense. Plus grand encore que le terrain des Potter. Draco devina, dans le fond, des poteaux et des traces de lutte sur le sol enneigé. Les Weasley devaient s'y entrainer au Quidditch. Plus loin il y avait un grand potager et une immense serre pleine de buée. Le jardin des Weasley contrebalançait l'allure dégradée de la maisonnette.

James se gara près de la maison et la famille descendit de la voiture. Les pieds dans la neige, Harry entendit un bruit qu'il reconnaîtrait entre mille : un vieux klaxon. Il leva les yeux au ciel et aperçut, au-dessus de sa tête, Arthur Weasley qui lui faisait de grands signes au volant de sa voiture volante.

- Eh Harry ! Tu as fait bon voyage mon p'tit ?

- C'était parfait, monsieur Weasley ! hurla Harry pour couvrir le moteur vrombissant de la vieille voiture bleue.

Ron et Ginny leur firent des signes de la main, assis à l'arrière de la voiture.

Draco siffla d'admiration.

- Et bien, je croyais que la magie était interdite.

- Oh mais monsieur Weasley est malin, sa voiture a un réacteur d'invisibilité, il ne la montre qu'ici.

Le Serpentard fit mine d'applaudir, conquis. Alors qu'il continuait à détailler chaque élément du jardin des Potter, Draco entendit Harry souffler un petit « Aïe ! » et il se tourna aussitôt vers lui. Alors il éclata de rire.

- Laisse, Harry, sourit-il. Je vais le faire.

Le moldu avait essayé de soulever une des valises et l'avait malencontreusement fait tomber sur son pied. Il sautait désormais à cloche-pied près du coffre, se mordant le poignet pour ne pas pleurer.

Le blond sortit une nouvelle fois sa baguette et les valises et la cage de la chouette allèrent directement se poser dans la maison.

- Merci, dit le brun, clopinant toujours.

Draco se retint de le prendre sur son dos et se contenta de l'accompagner jusqu'à la maison, lui servant d'appui, un sourire moqueur sur le visage.

L'intérieur de la maison des Potter était douillet, coquet. C'était Lily Potter qui s'était chargée de la décoration, c'était indéniable. Des tableaux de paysages, de personnages enfantins, et même de James et Harry décoraient chaque mur. Le salon et la cuisine ne formaient qu'une seule et même pièce et étaient simplement séparés d'un petit buffet plein de plantes grasses. Dans la cheminée crépitait joyeusement un feu de bois et, sur le sofa, des coussins de toutes les couleurs et de toutes les formes formaient un nid que Draco devinait confortable. De la pièce à vivre émanait une chaleur incroyable. Même la salle commune des Gryffondor ne lui avait pas paru aussi chaleureuse. Les demeures des Sang Pur n'avaient rien à voir avec celles des moldus comme Harry.

- Montez vos affaires, les garçons, dit Lily en retirant son écharpe. Harry, veille à ce que Draco soit bien installé, d'accord ?

- Oui, sourit le brun. Viens Draco, ma chambre est en haut.

Le moldu attrapa la main du Serpentard et le tira à sa suite à travers les escaliers qui menaient à l'étage. Les bagages les suivirent seuls, flottant derrière eux comme des ballons remplis d'hélium.

- Non mais vraiment, on n'a pas idée d'être des moldus, lança James en regardant les valises virevolter avec légèreté.

La chambre d'Harry était merveilleuse. Près de la fenêtre un grand lit double s'étalait, surplombé d'une couverture de couleur bleu et rouge. Draco crut reconnaître une souris jaune aux joues rouges sur l'un des coussins. Mince… Qu'est-ce que c'était déjà ? Un Pikamon ? Un Pokéchu ? Harry lui avait dit avoir souvent joué à un jeu vidéo ayant cette souris pour mascotte !

Contre le mur d'à côté trônait un petit bureau avec tout le nécessaire pour des études moldues. Une lampe, une calculatrice, des stylos, un ordinateur… Aucune plume, aucun encrier, aucun buvard. Cela fit sourire Draco. De l'autre côté de la pièce se trouvait une petite armoire dans laquelle Harry rangeait ses vêtements. Dans une commode semblaient s'entasser des tas d'objets électroniques. Et sur tous les murs, du sol au plafond, des dizaines d'images, illustrations et posters ! Des photos d'acteurs moldus, des personnages de dessins animés (qu'Harry lui précisera être des mangas) et même des posters magiques d'équipes de Quidditch et de joueurs mondiaux ! Les posters magiques bougeaient et faisaient signe aux jeunes hommes qui posèrent leurs valises au centre de la pièce.

Le moldu installa tout de suite la cage d'Hedwige dans un coin, près de son bureau.

Alors qu'il se penchait pour ouvrir l'une de ses valises, il fut tout à coup renversé sur le lit avec une telle sauvagerie qu'il poussa un cri de surprise.

Il sentit sur lui peser le poids de Draco et un petit rire s'échappa de sa gorge. Aussitôt, le blond plongea son visage dans son cou et huma son odeur qu'il trouvait, comme à son habitude, délicieusement appétissante.

- Des heures à te regarder dans le train sans pouvoir te toucher… souffla le Serpentard tout contre son oreille.

Draco attrapa les poignets du brun et les lui plaqua au-dessus de la tête d'une seule main. De l'autre, il releva le t-shirt du Gryffondor et commença doucement à lui caresser les tétons, délicatement, le faisant frissonner.

Harry s'arqua contre lui et son ventre rencontra la virilité tendue de Draco, prisonnière de son pantalon. Et malgré son rire, son souffle se coupa.

- Draco, nous ne pouvons pas… pas maintenant… soupira-t-il, électrisé par le poids du blond qui empêchait le moindre de ses mouvements.

- Pourquoi ?

La voix de Draco était rauque, suave, dominatrice. Ce « Pourquoi ? » étant en réalité un « Tais-toi ». Le visage du blond descendit jusqu'au téton rose du Gryffondor qui pointait vers lui. Il l'attrapa entre ses lèvres, ses dents. Sa langue y glissa et le gémissement qu'Harry poussa envoya un jet de sang dans son membre.

Sa langue remonta le long de la clavicule du brun et atteignit son oreille, laissant une trainée luisante sur son passage. Les poignets d'Harry était toujours prisonniers et celui-ci ondulait, gesticulait, grisé par cette sensation d'emprisonnement, de soumission. Mais ils ne pouvaient pas… Pas alors qu'ils n'avaient pas fermé la porte à clé… Pas alors que ses parents pouvaient les surprendre à tout moment…

De sa main libre, Draco ouvrit le pantalon du Gryffondor et plongea sa main dans le caleçon du brun. Il lui attrapa le sexe et le branla sur toute sa longueur. Ses yeux se plantèrent dans ceux du moldu. Harry avait les joues rouges et son front était humide. Il était si chaud que son souffle formait une vapeur éphémère qui se dissipait entre leurs corps. Draco le trouva beau. Tellement beau. Il s'empara de ses lèvres et le sexe d'Harry grossit dans sa main.

La bouche du brun s'ouvrit, avide de sentir la langue puissante de Draco le fouiller. Il tremblait. Il ne devait pas ! Il ne devait pas ! Mais Draco était si fort, si puissant, il anéantissait sa volonté. Le corps du Serpentard le clouait au matelas et son genoux, qui remontait entre ses jambes, envoyait des frissons de part et d'autre de ses cuisses. Il le voulait. Là. Maintenant. Sans verrou. Sur ce lit.

- Harry ! Tu peux descendre mon chéri, s'il te plait ?

La voix de Lily avait résonné à leurs oreilles, ils l'avaient très bien entendue. Mais Draco embrassa plus fougueusement encore les lèvres rouges du moldu, les mordillant, les torturant. Harry secoua la tête sans pour autant lâcher la bouche du blond. Il ne respirait plus, Draco l'étouffait, et qu'est-ce que c'était bon.

- Les garçons ? répéta Lily.

Enfin, Harry arriva à tourner la tête et les lèvres de Draco se perdirent dans son cou. Il ne l'avait pas lâché : ses poignets étaient toujours scellés dans sa grande main et son membre brûlait toujours entre les doigts du blond.

- D-Draco, ma mère nous appelle.

- Une petite minute, grogna le Serpentard, suçotant la chair tendre sous sa langue.

Le blond ne faiblissait pas, Harry sentait que le membre du blond vibrait, tremblait à son contact au travers de leurs vêtements.

- Tout va bien les enfants ? retentit la voix de James.

Cette fois, Draco se résigna. Il soupira lourdement tout contre la nuque du moldu et relâcha sa prise, libérant les poignets d'Harry, rougis par la pression. Il lâcha le sexe du Gryffondor qui gémit de frustration.

Harry se redressa alors :

- Oui papa, j'arrive tout de suite !

Il s'assit sur le bord du lit et passa une main sur son visage en soupirant. Son cœur battait si fort, son niveau de frustration était maximal.

Draco se leva et souffla un grand coup en s'appuyant contre le bureau. Il se concentra.

- Si tu savais comme c'est dur, Harry.

Harry éclata de rire.

- Quoi ? rit-il. Ton… ?

- Oui, ça aussi, sourit le sorcier.

Puis, redevenant sérieux :

- C'est extrêmement dur pour moi de te résister.

- Quoi ? Mais j'ai rien fait, sourit le moldu en se levant et posant sa joue tout contre le dos du blond.

- Justement. Tu ne fais rien, et je te désire de tout mon être. Ce n'est pas normal.

- En effet c'est très… particulier.

- Très drôle, rit le blond.

Il se tourna et prit le moldu dans ses bras. Draco posa sa joue dans ses cheveux tandis qu'Harry nichait son nez contre son buste.

- Je t'aime, chuchota le Gryffondor.

- Je t'aime aussi.

Après quelques instants, Hedwige hulula et ils se séparèrent. Ils remirent un peu d'ordre à leurs vêtements et se rendirent au salon.

- Ah, enfin !

- Excuse-nous maman, on était…

- Je ne veux pas le savoir, dit précipitamment Lily en levant les mains devant elle. J'ai juste besoin que vous alliez chercher du beurre, chez Molly.

- C'est tout ? rit le moldu.

- Oui. Et du sucre. Et du romarin. Et du miel.

- Qu'est-ce qu'on va manger ce soir ? grimaça le brun.

- Du canard laqué. Allez, vite, j'ai mis le four à préchauffer !

Harry leva les yeux au ciel et enfila son écharpe et son bonnet. Draco en fit de même et ils sortirent dans le jardin. Ils passèrent le portillon qui les séparait du jardin des Weasley. Sur le pallier, un paillasson magique affichait les messages « Bienvenue au Terrier ! » et « Sonnez avant d'entrer ! Enfin, si vous retrouvez la sonnette ».

Harry toqua à peine que la porte s'ouvrit à la volée. Ginny lui fit un grand sourire.

- Maman est à la cuisine, lança-t-elle en souriant. Dis Harry, j'ai pas oublié ma plume dans ton livre de Potions ?

- Merci, Ginny, sourit le moldu en entrant. Je ne sais pas, elle n'était pas avec Dean ?

- Ah mince, j'lui ai pas demandé. Percy en avait sûrement une en rab, je vais aller voir.

Et elle s'élança dans les escaliers.

Draco écarquilla les yeux. Si, vue de l'extérieur, la maison des Weasley semblait petite, miteuse et bancale, l'intérieur était complètement différent. Elle n'était pas très riche, et même plutôt simplette. Mais sa taille était exponentielle ! Au moins sept étages s'élevaient au-dessus de leur tête : ils étaient tous liés par un entremêlement d'escaliers en bois, aussi tordus et agencés que les escaliers qui n'en faisaient qu'à leur tête. Au rez-de-chaussée un petit salon et une cuisine étaient mitoyens et Draco aperçut une immense horloge qui affichait, grâce à des photos magiques, l'emplacement de chaque Weasley. Il devina ainsi que Ginny était montée au troisième étage, que Ron était dans le garage avec son père et que Molly Weasley était dans la cuisine. Les tapis étaient usés et les coussins effilés et déchirés. Les murs portaient des bouquets de fleurs séchées et des objets de décoration d'une autre époque. Pourtant, une chaleur familiale régnait dans la maison. Draco avait deviné que la petitesse de la maisonnette ne pouvait pas contenir une famille complète sans l'aide de la magie. Mais il n'aurait jamais cru que les Weasley vivaient sur sept étages complets, sans compter le grenier.

- Ah ! Harry chéri ! Et qui est ce beau jeune homme ? fit Molly, sortant de la cuisine.

Elle essuya ses mains sur son tablier et en tendit une à Draco qui la saisit avec un sourire.

- Je suis Draco Malfoy, enchanté, madame.

- Oh ! Le fils de Lucius ! Dis-donc, qu'est-ce que tu peux ressembler à ton père, mon grand. Arthur !

Arthur Weasley arriva précipitamment, les mains pleines de cambouis, suivi par Ron, tâché de graisse et de poussière. L'horloge afficha aussitôt ce changement et les visages de Ron et son père apparurent sous l'étiquette « Salon ».

- Qu'y-a-t-il ma chérie ?

- Ah ! La Ford Anglia fait encore des siennes ?

- Elle refuse d'éteindre ses phares ! lança Ron. Alors on essaye de débrancher son moteur, mais elle nous crache dessus.

- La sale bête ! grogna Arthur avec un sourire.

Il s'essuya grâce à un torchon que lui tendit sa femme et Ron en fit de même. Le rouquin lança un regard complice à Harry. Celui-ci sentait le souffle chaud de Draco au-dessus de sa tête.

- Regarde qui est passé nous voir, Arthur ! continua Molly avec un geste de son torchon vers les garçons.

- Ça par exemple, le fils Malfoy !

- Enchanté, monsieur, dit Draco en tendant une main polie à l'homme.

Arthur la saisit avec beaucoup d'entrain et de vigueur. Il la serra fort et Harry vit un éclair de fierté passer sur son visage.

- C'est un honneur de travailler en collaboration avec ton père, mon grand !

- Je n'en doute pas, répondit le blond.

Molly claqua des doigts et les torchons tâchés filèrent se poser dans le panier à linge sale.

- Ron nous a dit que tu étais le batteur de Serpentard, dit Arthur.

- C'est exact.

- Nous avons un grand terrain, au fond du jardin, pour que les enfants s'entrainent au Quidditch. Si jamais tu en as envie de…

- Je serais ravi de faire une partie.

- Formidable ! Tu as vu ça, Molly chérie ! Aussi compétitif que son père !

- Oh, mais laisse-lui un peu de répit, Arthur ! Ils viennent à peine d'arriver. On aura qu'à organiser ça dans les prochains jours.

Harry fit un sourire reconnaissant à la femme. Pas qu'il n'aimait pas observer les parties de Quidditch des Weasley, juste que sa mère allait le tuer s'il ne ramenait pas les ingrédients qu'elle l'avait mandé d'aller chercher.

- Madame Weasley, maman demande s'il vous reste un peu de beurre, du sucre, du romarin et…

- Du miel, compléta Draco.

- Mais bien sûr mon chéri ! J'adore son canard laqué, quels petits veinards vous êtes !

La femme sortit sa baguette et, sans un mot, elle fit léviter tous les ingrédients dont Harry avait besoin. Le moldu les accueillit contre lui, dans ses bras.

- Merci madame, sourit-il.

- Mais de rien mon petit. Allez, ou son four va prendre feu !

- On se revoit bientôt ! lança le moldu.

- Ce fut un plaisir, dit le Serpentard.

- Pour nous aussi, mon grand, répondit Arthur.

Les garçons hochèrent la tête et Draco posa une main dans le dos d'Harry alors qu'ils se dirigeaient vers la porte. Avant de sortir, Harry se tourna vers Ron.

- Je t'appelle tout à l'heure, Ron ! On se fera une partie de Mario Kart.

- Ok, je vais charger ma Switch alors.

Draco ne comprit absolument rien, mais suivit le moldu dehors sans rien dire. Ils en passèrent le seuil et le blond eut le temps d'entendre un « Quel gentil garçon ! Très poli, et bien élevé ! Lucius peut en être fier ! » avant que la porte ne se referme derrière son dos.

Ils retournèrent chez les Potter, Harry serrant contre lui les ingrédients, et Draco le guidant de sa main dans son dos.

Lily les remercia et les congédia aussitôt.

- Allez ranger vos affaires les garçons, et montre à Draco où est la salle de bain, Harry, qu'il y pose sa brosse à dents.

Le moldu hocha la tête et retourna directement dans sa chambre, suivit par le blond. Ils entrèrent et fermèrent la porte. Et cette fois, ce fut Harry qui sauta sur Draco.

Il attira son visage contre le sien, le faisant se courber, et plaqua ses lèvres contre les siennes. Le Serpentard le pressa contre lui, avide. Après un temps qui, aux yeux du blond, sembla trop court, Harry recula son visage et lui sourit fièrement.

- Alors comme ça on est un gentil garçon, très poli et bien élevé ?

- Avoue que tu es jaloux, fit le bond, amusé.

Harry lui tira la langue, plaqua un baiser sonore sur sa joue et se détacha de son corps.

- Les Weasley t'aiment bien en tout cas, dit Harry en ouvrant la cage d'Hedwige.

- Ils m'ont l'air bien sympathiques.

- Ils le sont !

- C'est la première fois que je vois des Sang Pur vivre aussi simplement.

Harry ouvrit de grands yeux. Machinalement, il fit monter sa chouette sur son bras et caressa son plumage immaculé.

- Ron est un Sang Pur ?

- Quoi ? Tu ne le savais pas ?

- Non ! fit-il, choqué. Il ne m'en a jamais parlé !

- Ça ne m'étonne pas.

- Comment ça ?

Draco caressa la chouette qui hulula de plaisir.

- Les Weasley n'ont jamais revendiqué leur sang. Ils n'ont jamais cherché à garder la pureté de leur lignée.

- C'est-à-dire ?

- C'est-à-dire qu'ils n'ont jamais été contre le mariage entre sorciers et moldus.

La bouche d'Harry s'ouvrit en un « o » parfait. Hedwige lui mordilla le doigt.

- Mais, ils sont tout de même des Sang Pur ?

- Oui. Par un heureux hasard, les Weasley sont toujours tombés amoureux d'autres sorciers de Sang Pur. Mais on dirait qu'aujourd'hui, cela va changer.

- À cause d'Hermione ?

- Oui. Elle est une sorcière très talentueuse, mais née de parents moldus. Les enfants qu'elle pourra avoir avec Ron ne seront donc plus des Sang Pur.

- Je comprends. Et toi, qu'est-ce que tu en penses ?

- De quoi ?

- Du fait que Ron ait choisi une sorcière née-moldue.

- Rien du tout.

- Mais ton éducation... ?

Le blond sourit avec douceur et embrassa le front du brun, lui coupant la parole. Il caressa doucement ses cheveux d'une main rassurante.

- Je te l'ai déjà dit. Mon père ne m'a jamais interdit de fréquenter les moldus.

Le moldu posa sa tête tout contre son buste.

- Si tu savais comme ça m'importe peu. Je suis tombé amoureux d'un moldu. La pureté du sang n'a jamais été aussi loin de mes préoccupations qu'aujourd'hui.

Harry embrassa le torse du blond et Hedwige agita ses ailes.

- J'en ai de la chance, dit le moldu, le rouge aux joues.

- C'est bien que tu en aies pris conscience, ironisa Draco.

Le Gryffondor lui donna une tape offusquée sur le bras et se retourna vers son animal.

- Alors ma belle, dit-il avec douceur. Tu es contente d'être de retour à la maison ?

La chouette claqua de son bec et Harry la reposa sur un perchoir dans le coin de sa chambre. Il se tourna ensuite vers le blond dont le sourire ironique n'avait pas quitté son visage.

- Arrête de rire, geignit-t-il. Et aide-moi à défaire nos valises.

- Bien, monsieur Potter.

Un frisson parcourut le dos du brun. Lorsqu'il l'appelait « Monsieur Potter », Harry sentait que c'était comme si la langue de Draco remontait du bas de son dos jusqu'à sa nuque.

Les deux jeunes hommes s'affairèrent à ranger leurs affaires. Ce fut rapide. Draco avait automatiquement sortit sa baguette et les vêtements, livres et autres objets s'étaient directement dirigés vers leurs emplacements de rangement. Sur le bureau s'empilèrent tous les cadeaux qu'Harry avait achetés pour ses parents. Dans l'armoire, les vêtements du blond et du brun se confondirent. Quoi que ceux de Draco se détachaient de par leur taille inhabituellement grande par rapport aux autres. Sur les étagères se posèrent des livres, des parchemins et des plumes, au milieu d'étranges objets moldus.

Une fois que les valises se furent rangées seules sous le lit, Harry montra à Draco où se situait la salle de bain et Draco posa, comme l'avait demandé Lily, sa brosse à dents près du lavabo.

L'après-midi passa tranquillement. Harry et Draco se retrouvèrent assis sur le tapis du salon, devant la cheminée. Le blond était adossé contre un fauteuil et Harry, assis entre ses jambes, son dos reposant contre son buste, jouait à un jeu vidéo. Draco ne cessa de l'observer manipuler cet étrange objet lumineux. Une « Nintendo Switch », d'après ce qu'il avait compris. Harry avait mis ce qu'il avait appelé des « écouteurs » dans l'une de ses oreilles. Il avait posé l'autre dans l'oreille du sorcier et Draco avait sursauté. Il entendait Ron dans cette fameuse oreillette. Le moldu et le rouquin semblaient jouer ensemble, au même jeu, mais à distance. Draco avait embrassé le cou du brun en soufflant un petit « Ton monde est plus magique qu'il ne veut bien le croire ».

Le blond n'avait pas lâché des yeux les petites voitures qui faisaient la course sur cet écran lumineux. Harry lui proposa d'y jouer, mais il refusa poliment, adorant sa position actuelle. Il aimait sentir Harry tout contre lui, abandonné, confiant. Il aimait le voir sourire et rire lorsqu'il dépassait le rouquin sur la ligne d'arrivée. Il adorait le voir râler lorsqu'il n'arrivait pas premier. Il adorait l'entendre hurler « Bien fait ! » dans son micro. Harry s'était blottit contre lui, se pelotonnant contre son torse, et Draco l'avait enveloppé de ses bras, lançant de petits « Bien joué » lorsqu'Harry arrivait à piéger son voisin.

Le cœur du blond était apaisé d'un amour sans limite. Le moldu qui s'agitait contre son corps était la chose la plus précieuse de sa vie. Et c'était là qu'il sentait qu'il devait être. Il devait le protéger. Il devait le tenir contre lui. C'était sa place. Indéniablement. Il avait eu beau avoir lutté contre l'idée qu'il était différent des autres, ses sentiments pour Harry étaient plus forts que tout. Inéluctables.

- Vous venez les garçons ? dit joyeusement Lily, par dessus le buffet. Le dîner est prêt !

- On arrive, maman ! lança le moldu. Bon, Ron, je dois y aller, ma mère m'appelle.

Draco entendit le rouquin répondre un fort « OUAIS, M'MAN ! JE DESCENDS TOUT DE SUITE ! Ok Harry, la prochaine fois c'est moi qui choisis le circuit ! ». Et ils raccrochèrent. Le moldu éteignit sa console et ils allèrent se mettre à table.

La petite table ronde était joliment dressée. La nappe blanche aux motifs fleuris était légère et un énorme plat trônait au milieu de la table. Le canard laqué de Lily Potter exhalait un fumet particulièrement appétissant.

- Bon appétit ! lança Lily une fois que tout le monde se fut attablé.

Tous se servirent et James remercia sa femme pour son fabuleux repas.

- N'oublie pas qu'il y a du gâteau en carpaccio de Molly pour le dessert, Harry.

Le moldu fit un geste victorieux sous la table, faisant sourire le Serpentard. Les couverts tintèrent gaiement à table et les rires ne tardèrent pas à résonner dans la maison des Potter.

- Si tu avais vu sa tête, Draco, rit Lily. Harry était tétanisé la première fois qu'il a vu un gnome de jardin chez les Weasley ! Il a hurlé « Maman ! Maman ! Les patates veulent me manger ! ».

- Je suppose que le gratin n'est pas son plat favoris, répondit le blond.

- Non, il l'a en horreur, éclata James avec un rire franc.

Draco souriait. Sincèrement, il n'avait jamais assisté à un repas pareil.

- Maman ! s'offusqua Harry.

- Oh mon chéri, Draco saura bien tôt ou tard que tu ne peux pas voir une patate douce en peinture.

Le moldu fit mine de bouder mais éclata de rire à son tour.

- Oh purée, dit Draco.

James et Lily faillirent s'étouffer et durent avaler un grand verre d'eau tant ils riaient.

Sous la table, Draco sentit les doigts d'Harry se poser doucement sur son genou, et il serra sa main dans la sienne.

Pour la première fois de sa vie, Draco voyait une vraie famille. Dans son manoir jamais il n'avait partagé un repas avec son père avec autant de familiarité et de chaleur. Il aurait voulu grandir ainsi. Il aurait voulu rire durant les repas, et parler des souvenirs d'enfance de chacun.

Il se rendit compte que c'était sûrement ça qu'il aimait, chez Harry. Harry n'était pas un Sang Pur. Il était un moldu. Un moldu qui avait vécu entouré d'amour. Un moldu qui faisait de chaque instant passé à ses côtés un moment de bonheur et de joie. Cette joie que Draco aimant tant dans le regard du Gryffondor, c'est de là qu'elle venait. C'était parce qu'il était un moldu et que le monde entier l'émerveillait.

C'est ce qu'il avait toujours voulu connaître.

Le repas se termina lorsqu'Harry eut avalé le dernier morceau de gâteau en carpaccio dans un « Miam ! » de gourmandise, et les jeunes hommes s'attelèrent à débarrasser le table pendant que James s'occupait de faire la vaisselle. Après quoi, Lily s'installa dans le salon pour lire et James attrapa un paquet de copies qu'il commença à corriger sur la table basse. Harry bailla et s'étira.

- On va aller se coucher, maman, dit-il.

- Bonne nuit les garçons, fit la femme en souriant.

Ils montèrent et Draco prit quelques vêtements avant d'aller se doucher. Il mit un temps fou avant de comprendre comment allumer la lumière. Finalement, il illumina la pièce à l'aide d'un « Lumos ». Il demanderait à Harry comment l'électricité fonctionnait plus tard. Lorsqu'il retourna dans la chambre du brun, il le retrouva assis à son bureau, devant son ordinateur.

- Que fais-tu ? demanda-t-il.

- J'envoie un message à Hermione.

- Par internet ?

- Oui, sur Messenger. Elle a atterri en France ce matin, là elle est chez sa grand-mère, elle va passer Noël là-bas avec ses parents.

Draco hocha la tête mais ne répondit rien. Au fond de lui il avait une certaine admiration pour les moldus. Bien que sans pouvoirs magiques, ils arrivaient toujours à être des êtres très évolués. Quand il pensait que, lui, pour joindre ses amis, devait leur envoyer des lettres qui mettaient des jours à arriver…

Harry referma son ordinateur, prit des vêtements et alla à son tour prendre une douche. Lorsqu'il revint, il vit Draco, torse nu, ne portant que le bas de son pyjama aux couleurs de Serpentard.

Il déglutit et referma la porte derrière lui. Il actionna le verrou.

Le blond regardait sa collection de figurines Avengers sur l'une de ses étagères.

Draco se tourna vers lui et eut un sourire doux. Il ne put s'empêcher de rire. Harry portait un vieux bas de pyjama rayé blanc et bleu et un t-shirt, deux fois trop large pour lui, à l'effigie d'un homme en armure rouge et or.

- Qui est-ce ? demanda Draco avec un signe vers le t-shirt du moldu.

- Lui ? C'est Tony Stark, mon super-héros préféré ! On le connait sous le nom d'Ironman.

- Et il a des super-pouvoirs ?

- Non, rit Harry. Il est simplement extrêmement intelligent et très riche.

- Un peu comme moi, sourit Draco.

Harry lui donna une tape sur le bras et lui embrassa la joue. Il éteignit la lumière se glissa dans son lit. Draco le rejoignit aussitôt. Ils restèrent un instant allongés l'un près de l'autre, face à face, se regardant. Harry posa alors sa main sur le torse du blond qui l'attira contre lui, le pressant contre son corps.

- Parle-moi de tes super-héros, dit doucement Draco.

- Pourquoi ?

- Parce que ça m'intéresse.

Ce n'était qu'à moitié vrai. En réalité, c'était entendre la voix d'Harry, si passionnée et fière, qui l'intéressait. Le moldu adorait lui montrer son monde, comme Draco lui avait montré le sien. Il le sentait. Et il adorait ça. Il adorait lorsqu'Harry faisait de grands gestes pour soutenir que, « Non, Captain America ne pouvait décemment pas battre Ironman ! ». Il aimait lorsqu'il lui racontait comment, petit, il s'était déguisé en Spiderman et était tombé d'une échelle, croyant pouvoir se rattraper grâce à ses « spidersens ». Il souriait lorsqu'il entendait Harry rire devant son air méfiant : « Mais, si, je te jure ! Hulk est sûrement plus fort que Dumbledore ! ».

Alors Harry lui parla. Il lui parla de ce qu'il aimait, il lui raconta que Tony Stark était son héros, et qu'il avait même acheté le gant de Thanos, tant il était fan des Avengers. Son entrain le porta loin. Draco ne comprenait pas la moitié de ce qu'il lui racontait, mais peu importait. Pourvu simplement qu'il entende sa voix et qu'il sente son cœur battre contre lui. Harry frissonnait parfois, alors il le serrait plus fort dans ses bras, remontant les draps.

Harry lui raconta qu'il avait réussi à faire afficher, dans la chambre de Ron, un poster d'Ironman ! Il lui expliqua comment ses parents avaient convaincu, sans effort aucun, Arthur d'installer la fibre internet chez les Weasley. Grâce à cela, Ron et Hermione pouvaient communiquer chaque fois qu'ils étaient séparés. Il lui conta comment il avait, à force de persuasion, fait acheter une console à Ron pour qu'ils puissent jouer en ligne, même avec Hermione.

Et il parla toute la nuit, Draco lui souriant dans le noir, réagissant lorsqu'Harry s'offusquait ou riait. Après un temps que le Serpentard trouva infiniment trop court, la voix du Gryffondor faiblit, et Harry s'endormit contre lui, dans ses bras.

Il le tint encore un long moment sans pouvoir s'endormir. Harry ne l'avait sûrement pas réalisé. Mais c'était la première fois qu'ils dormaient ensemble.

Et il s'endormit à son tour.

Lorsqu'Harry ouvrit les yeux, le lendemain, il croisa le visage endormi du Serpentard. Son cœur fit un bond dans sa poitrine. Draco ne l'avait pas lâché, il était toujours pressé contre son torse. Il s'étira doucement, faisant craquer ses vertèbres et tirant au maximum ses orteils sous la couette. Le blond bailla et ouvrit les yeux.

- Bonjour, chuchota Harry en embrasant doucement le bout du nez du sorcier.

- Bonjour.

- Bien dormi ?

- Tu n'imagines même pas.

Le moldu rougit et posa ses lèvres sur celles du Serpentard. C'était un baiser chaste, doux et matinal. Mais Draco le transforma rapidement en un baiser fougueux, langoureux, qui, Harry le sentit tout de suite, voulait dire « Je te veux ».

Les mains du blond pressèrent son dos et Harry se sentit compressé contre ce torse nu et puissant. Alors le moldu prit le visage du Serpentard dans ses mains et le laissa approfondir ce baiser. Draco passa sa langue tout contre les lèvres du Gryffondor, et lorsqu'il les sentit s'ouvrir, il s'y faufila. Le moldu gémit, sentant son corps se réveiller au contact chaud du souffle du sorcier. Le blond l'embrassa avec tellement d'empressement qu'Harry du reprendre son souffle à plusieurs reprises, avant que Draco ne capture de nouveau ses lèvres. Le froid hivernal extérieur contrastait avec la chaleur que leurs corps commençaient à exalter, formant une buée opaque contre la vitre de la fenêtre près du lit.

Alors, dans une brutalité qu'Harry commençait à lui reconnaître, Draco le plaqua contre le matelas et s'appuya de tout son poids sur son corps frémissant. C'est là qu'Harry le sentit. Le membre de Draco. Encore plus dur et gros que dans les toilettes des filles. Prisonnier uniquement d'un bas de pyjama lâche, il se tendait sans aucune gêne et Harry étouffa un gémissement d'envie contre l'épaule du blond. Il suait déjà, sentant les dents du Serpentard lui mordre, presque avec férocité, l'oreille. Sentir Draco sur lui, pesant et masculin, le faisait devenir dur. Son corps était parcouru de ce frisson pressé qui le poussa à s'arquer tout contre le Serpentard, allant à sa rencontre, plaquant lui-même son corps contre le sien. Et Draco grogna.

Le blond respirait fort, ses mains parcourant les côtes, le buste, les hanches du moldu sous son t-shirt. Il se concentrait pour ne pas purement et simplement retourner le moldu et le prendre sans préparation aucune. La peau d'Harry était si douce, si chaude. Son odeur le rendait fou.

Harry lécha la clavicule du Serpentard et celui-ci lui griffa la hanche, l'agrippant trop fort. Le moldu gémit, non pas de douleur, mais de plaisir. Que Draco lui fasse mal importait peu, il ne ressentait rien. Rien sinon du plaisir. Aucune douleur. Jamais.

Le sexe de Draco, contre sa cuisse, lui promettait un moment d'extase pure. Mais il ne tenait plus. Le blond léchait son cou, remontait le long de sa mâchoire, grognait contre son oreille et redescendait le long de son buste, sur son t-shirt qu'il mordit, à la recherche d'un bouton de chaire à torturer. Harry s'arqua de nouveau, sentant les doigts du blond caresser ses tétons, remontant encore et toujours son vêtement. D'une main il agrippa la nuque de Draco. Tout à coup, il enfonça l'autre dans le pyjama du blond et attrapa son sexe lourd. Alors il gémit, sentant chaque centimètre de la verge large et épaisse sous ses doigts.

Draco hoqueta et s'arrêta net. Il planta ses yeux gris dans ceux du Gryffondor qui peinait à se concentrer. Harry fermait les yeux à demi, appréciant la texture veineuse et tremblante du sexe qu'il commença à branler doucement. Le membre du blond était si long qu'il n'arrivait pas, de là où il était, à remonter jusqu'à sa base. Il sentit néanmoins les poils du Serpentard qui vinrent lui caresser les doigts. Draco regarda longuement le visage rouge du moldu et ses lèvres luisantes. La langue du Gryffondor sortait d'elle-même pour lécher les lèvres en manque d'attention. Draco dû se retenir de gémir trop fort et enfonça son poing dans le matelas, près de la tête du moldu. Il grogna en serrant les dents et ordonna, près de l'oreille d'Harry :

- Ne t'arrête pas.

Alors Harry le branla plus fort, plus vite.

Draco en eut assez de voir cette langue rose lécher ces lèvres ouvertes. Il la captura dans sa bouche et y mêla la sienne. Harry étouffa un gémissement alors qu'il lui maintenait les hanches en place, l'empêchant de bouger.

Le brun ne comprit rien. Tout à coup, son bas de pyjama avait volé à travers la pièce et son sexe s'était retrouvé à l'air libre, aussi tendu que celui du blond. Là, le Serpentard prit sa main sur son membre et colla leurs deux verges. Le contact fut électrisant. Harry cria en sentant leurs glands se frôler. Draco replaça la main du moldu sur leurs sexes unis et Harry les branla ensemble.

Toujours au-dessus du Gryffondor, le blond commença alors des mouvements de va-et-vient dans la petite main, contre le sexe du moldu. Il poussa un râle guttural en entendant la voix du brun se casser contre son cou.

- Oh mon Dieu, peina à souffler Harry, masturbant leurs sexes avec toute la force dont il était capable.

La main du blond se faufila entre leurs corps serrés et Harry sentit bientôt de larges doigts s'affairer sur ses testicules. Il rejeta la tête en arrière, enfonçant son crâne dans les oreillers. Mon Dieu… Son cœur battait trop fort, le corps de Draco était trop lourd, ses doigts étaient trop bons… Il ne pourrait pas tenir, il allait hurler, il le savait.

Les doigts descendirent lentement et trouvèrent enfin l'anus du moldu. Les dents de Draco se serrèrent alors que ses yeux fixaient la main du Gryffondor sur leurs glands. Leurs membres tremblaient, suintaient, et celui d'Harry vibrait d'une jouissance qui se rapprochait. Draco sentit monter en lui une puissance qu'il ne reconnut pas. Une brutalité. Un instinct. C'était plus fort que lui. Il devait le soumettre. Il devait le prendre. Il devait le faire jouir.

Il attrapa tout à coup la main du moldu, lui arrachant un cri de surprise, et la lui plaqua au-dessus de la tête, l'enfonçant dans le matelas. De sa main valide, il tira le bassin du Gryffondor tout contre lui et releva ses jambes qu'il jeta par dessus ses épaules. Là, il le vit. Ce petit trou, encore fermé, mais palpitant déjà. Harry était rouge et ondulait dans tous les sens. Il essayait de s'échapper. La prise de Draco était trop forte. Mais s'il tentait de bouger, c'était bien pour sentir se raffermir sur ses membres les mains du blond. Plus il bougeait, plus il était cloué sur place. Et ça le faisait jouir. Il était soumis, complètement soumis au Serpentard, et il adorait ça. Son sexe grossissait quand Draco râlait de le voir gesticuler. Son anus se dilatait quand il entendait la voix de Draco lâcher un sévère « Ne bouge pas ». Il ne savait pas pourquoi, mais chaque parcelle de son corps appelait le Serpentard. Aujourd'hui plus qu'un autre jour, les jambes écartées, le trou offert, il le voulait. Il voulait sentir chaque millimètre de ce sexe large s'enfoncer en lui. Chaque veine lui ouvrir plus encore l'anus. C'était ça, le but de son existence. Être à Draco. Être simplement à la merci du Serpentard. Et Dieu que c'était bon.

Draco cracha sur le trou du moldu et un filet de bave glissa lentement le long de son menton. Le blond l'essuya sur l'une des jambes du Gryffondor. La salive glissa sur l'anus offert et Draco dû la rattraper avant qu'elle ne souille les draps. Là, caressant l'entrée du brun, il enfonça doucement un doigt. La chaleur qui enveloppa ses phalanges le fit grogner d'envie. Il regardait ce trou avaler son doigt avec une vitesse folle. Harry le voulait. Il le sentait. Le bassin du Gryffondor alla à sa rencontre, s'empalant de lui-même sur ce simple doigt. Harry hurla. Il attrapa un coussin qu'il plaqua sur sa bouche pour y mordre et y crier aussi fort qu'il le pouvait.

La vision de ce corps, venant de lui-même quémander du plaisir, fit vriller Draco. Sans le prévenir, il enfonça deux nouveaux doigts d'un coup et le corps d'Harry sembla se briser de bonheur. Le moldu s'arqua si fort que Draco vit un jet de sperme sortir du membre du Gryffondor et s'étaler sur son ventre. Draco sourit.

- C'est ce que tu veux, n'est-ce pas ? râla le blond, dont les doigts allaient et venaient dans le trou désormais ouvert.

La tête d'Harry, toujours couverte par le coussin, se secouait dans tous les sens. Il disait « Oui » et « Non » d'un même mouvement. Il ne savait plus. Oui, il voulait le sentir. Oui, il voulait qu'il le prenne. Mais non, il ne voulait pas jouir maintenant. Non, il voulait que cela dure. Mais ce n'était pas lui qui décidait. C'était Draco. Draco dominait. Draco allait le faire jouir.

Alors, le Serpentard retira ses doigts et plaça son sexe devant l'entrée du Gryffondor, lui levant les jambes, le tirant contre lui. Il arracha le coussin du visage du brun et planta son regard dans ses yeux. Et il ne bougea plus.

- D-Draco… gémit le moldu.

- Tais-toi.

Les yeux du blond le parcoururent. Il en avait besoin. C'était dans ce genre de moment que Draco prenait pleinement conscience de sa place. Il voyait le corps luisant de sueur et moite du Gryffondor se soulever au rythme effréné de sa respiration. Il entendait sa voix se casser dans sa gorge lorsqu'il frôlait son sexe. Il sentait, contre son gland, s'ouvrir l'anus qui tentait de l'aspirer. Et c'est là qu'il savait. Harry était à lui. Totalement à lui. Il le possédait. Il en faisait ce qu'il voulait. Il eut un sourire satisfait. Le moldu commença à gigoter.

- Draco, que…

- Je t'ai dis de te taire.

Le Serpentard attrapa d'une main la gorge du moldu et celui-ci se mordit les lèvres. Un nouveau jet de sang fit gonfler son sexe et Draco crut que le moldu jouirait là, sans même qu'il n'ait eu à le prendre. Harry sembla faire un effort infini pour ne pas éjaculer maintenant, rien qu'en entendant la voix de Draco lui ordonner de se soumettre et en sentant sa main étouffer ses gémissements.

Au bout d'un temps qu'Harry trouva incroyablement long, il le sentit enfin. Le membre de Draco s'enfonça en lui d'une traite dans un bruit humide et poisseux. Harry ne put pas s'en empêcher. C'était impossible. Comment ne pas hurler alors qu'un sexe aussi gros lui dilatait le trou ? Alors il hurla. Draco n'en eut rien à faire. Il le laissa hurler tout son saoul.

Et il le pilonna, aussi fort qu'il le put. Harry plaqua lui-même ses mains sur sa bouche pour restreindre sa voix et sa respiration. Il allait perdre la tête.

À genoux devant son anus, Draco le prenait avec brutalité. Et c'était la meilleure sensation du monde. Le gland du blond avait tout de suite trouvé sa prostate, et Harry se retint de jouir à chaque coup de bassin. Le lit du moldu craquait, les draps semblaient se déchirer. Les coussins étaient pleins de la sueur du brun, et son t-shirt était trempé. Les veines du sexe de Draco lui procuraient un plaisir infini. Frottant sur ses parois, ouvrant son trou plus encore qu'il ne l'avait cru possible, l'énorme verge se gonflait toujours plus. Harry inspira fort, sentant l'odeur masculine de Draco dans toute la pièce. Cette queue en lui, ce membre qui le prenait si fort, qui le clouait au lit, c'était ce qu'il voulait. Ce qu'il avait toujours voulu. Et c'était Draco qui le lui donnait. Draco le lui donnait toujours.

Le trou du moldu était chaud et serré. Draco sentait son membre être aspiré, littéralement avalé par cet étroit étau. Son corps tremblait de plaisir de voir le Gryffondor si soumis. Harry n'était plus qu'un trou qui se faisait remplir par lui. Un trou qui le suppliait d'accélérer la cadence. Un trou qui accueillait son sexe, les yeux révulsés. Draco lui mordit l'épaule et s'enfonça plus loin encore. La bouche d'Harry s'ouvrit en un cri silencieux, tiraillé de l'intérieur.

Le moldu se sentit décoller du lit. Cela se passa en une fraction de seconde. Son dos buta contre une surface dure. Draco était debout, enfoncé en lui jusqu'à la garde, et le soulevait sur son sexe avec une facilité déconcertante. Harry adorait lorsqu'il le prenait comme ça. Il sentait que le Serpentard était fort. Très fort. Il sentait qu'il le contrôlait. Il sentait qu'il pouvait faire tout ce qu'il voulait de lui. Draco le plaqua plus encore contre la porte de la chambre, faisant trembler le verrou et vibrer les gonds. La tête d'Harry se cogna contre celle-ci. Ses joues étaient rougies par le plaisir et son souffle laissait des perles de condensation contre le torse du Serpentard. Un nouveau coup de rein le fit hurler.

Soudain, contre cette porte, Harry eut un éclair de lucidité :

- Mais D-Dra-a-co, mes parents vont nous… nous entendre…

- Et bien qu'ils entendent.

Et il recommença. Son sexe toucha la prostate du moldu. Encore. Et encore. Et encore. Le brun tenta de retenir ses cris. Il se mordit les lèvres à s'en faire mal, il plaqua son poing contre ses dents, mais ce fut peine perdu. La verge de Draco était trop bonne. Il allait jouir, il le sentait.

Il hurla et Draco plaqua son front contre le sien. Le gland ressortit de son trou et réentra à moitié. Une longue torture commença. Draco ne fit plus entrer que le bout de sa queue, frustrant le moldu au possible, ralentissant son éjaculation. Alors Harry le supplia. Le Serpentard sourit, satisfait.

- D-Draco, pourquoi est-ce que tu…

- Dis-le.

L'énorme gland franchissait le petit trou, mais le blond n'en enfonçait pas plus. Il jubilait.

- Je… je…

- Dis-le, répéta le Serpentard.

- Je la veux, Draco. Mets-la en moi, je… je t'en supplie, baise-moi...

Et Draco s'enfonça de plus belle. Son membre alla taper directement dans la prostate déjà malmenée et un nouveau cri s'échappa des lèvres du moldu. Alors, le blond le baisa. Tendant l'oreille, Draco entendit la porte craquer. Harry le supplia et Draco répondit à ses suppliques. Harry lui demanda d'y aller plus fort et Draco y alla plus fort. L'une des mains du blond retrouva sa place sur la gorge du moldu et Harry crut mourir de plaisir. Il n'arrivait plus à respirer, sa tête se cognait encore et toujours plus fort contre le bois de la porte. Et cette queue qui n'en finissait pas de le prendre.

Le souffle de Draco dans son cou, le contact avec ses yeux brûlants de désir et de plaisir mêlés… Harry n'en pouvait plus. La langue du blond se colla à l'un de ses tétons à travers son t-shirt et Harry griffa le dos du Serpentard. De sa main valide, Draco lui serrait le bassin, la cuisse, la hanche. Harry ne comprenait pas comment, d'une main, il arrivait à le soulever et à l'empaler sur son sexe érigé. Mais il y arrivait, et c'est tout ce qui comptait.

Le sorcier grogna fort en sentant palpiter autour de sa verge les parois humides du trou béant. Il regarda le visage du Gryffondor. Il allait jouir.

- D-Draco-o ça v-vient !

- Alors viens.

Draco l'avait autorisé à jouir. Il n'en fallut pas plus. Le gland du blond buta une ultime fois contre sa prostate et Harry eut la voix brisée par la main du Serpentard sur sa gorge. Le membre du moldu se gonfla fort et gicla entre leurs deux corps. Les jets de sperme qui en sortirent furent si forts qu'Harry en reçu dans les cheveux et Draco sur le torse. Alors, le corps du Gryffondor trembla et se contracta de dizaines de spasmes de plaisir trop longtemps contenu.

Draco le prit encore et, sentant le trou se refermer autour de son sexe épais, se vida en lui dans un râle puissant. Il sentit son sperme s'écouler dans le corps du moldu et sa verge se gonfla à mesure qu'il éjaculait. Le corps de Draco trembla tout contre celui du Gryffondor, mais il ne lâcha rien. Il restèrent un moment ainsi. Harry contre la porte verrouillée, Draco le membre toujours profondément enfoncé dans le Gryffondor. La chaleur du brun était délicieusement agréable. Il fallut plusieurs instants à Draco avant d'enfin sentir son sexe s'amollir. Alors, il se retira dans un bruit de succion mouillée.

Haletant toujours, Harry noua ses bras autour de la nuque du Serpentard qui le porta contre lui et le posa sur le lit. Harry s'y allongea. Draco s'allongea près de lui. Les doigts du Gryffondor trouvèrent ceux du Serpentard et s'y entremêlèrent. Harry soupira, l'esprit toujours embrumé. Draco tendit la main vers le bureau :

- Accio.

Et sa baguette atterrit miraculeusement dans sa main. Il prononça un autre mot latin et Harry sentit son corps devenir propre. Là, toujours à moitié nu, il se recroquevilla contre le blond qui lui embrassa le front. Une sensation de complétude et de satisfaction lui engourdissait les membres. Il se sentait à la fois lourd et léger. Mais c'était l'amour et le bonheur qui primaient. Il sourit au blond qui n'avait de cesse de le dévisager, tout aussi engourdi que lui.

Ils ne dirent rien, profitant simplement de la présence de l'autre. Le cœur d'Harry ne se calmait pas, son corps frissonnait toujours de la sensation fantôme de Draco en lui et des éclairs d'envie continuaient de passer dans ses cuisses. Le blond posa alors une main apaisante sur ses hanches. Puis, tout à coup, il se redressa vivement, faisant trembler le matelas.

- Qu'est-ce qu'il y a ? demanda Harry, étonné.

Draco se leva et passa une main rageuse dans ses cheveux. Il remit correctement son pyjama, attrapa un de ses t-shirts dans l'armoire et le revêtit.

- Il faut que ça cesse.

Harry se redressa à son tour.

- De quoi ?

Draco s'appuya contre le bureau du moldu et soupira. Il croisa les bras sur son torse, ses poings se serrant.

- Il faut que nous arrêtions de faire l'amour.

Le Gryffondor écarquilla les yeux et se leva à son tour. Ses jambes vacillèrent, mais il resta debout. Il frissonna : il ne portait que son t-shirt et il sentit le froid de l'hiver lui mordre les cuisses. Pourtant, il resta droit comme un i.

- Mais enfin, qu'est-ce que tu racontes ?

Le Serpentard eut un sourire mauvais.

- Regarde-toi dans une glace, Harry.

Méfiant, le moldu ouvrit enfin son armoire et se mira dans la glace fixée dans l'intérieur de la porte. Alors il les vit.

Il y avait une énorme trace rouge le long de sa gorge, là où Draco l'avait empoigné. Ses bras étaient exempts de marques, à l'exception de ses poignets qui commençaient à bleuir. Il vit sur ses mollets et ses cuisses des traces de doigts et de griffures. Harry remonta légèrement son t-shirt, dévoilant ses hanches et il hoqueta. D'énormes bleus s'étiraient sur son bassin et remontaient presque sur ses côtes.

- Mon Dieu, souffla-t-il.

Draco pinça les lèvres :

- Je suis désolé.

Harry effleura les traces sur ses hanches, il frissonna. Puis il appuya plus fort. Rien. Il ne ressentait rien. Alors il se donna un léger coup et Draco se précipita sur lui et lui attrapa le bras.

- Mais enfin qu'est-ce que tu fais ? tonna-t-il.

- Mais je ne sens rien, Draco !

Les sourcils du Serpentard se haussèrent.

- Quoi ?

- Regarde, ça ne me fait rien.

Et Harry appuya de nouveau sur les marques et les griffures. Il ne gémit pas, ne grimaça pas. Sa peau semblait aussi normale qu'à son habitude.

- Mmh, fit le blond, réfléchissant.

Les doigts de Draco passèrent sur la peau tendre, Harry frissonna de nouveau mais pas de douleur. Le contact du blond contre lui était toujours électrisant. Draco osa appuyer légèrement sur les blessures et, ne voyant pas le brun réagir, pressa plus fort. Toujours aucune réaction.

- Mais comment est-ce possible ?

- Aucune idée, répondit le Gryffondor. Peut-être que c'est ta magie de Particulier ?

- Que veux-tu dire ?

- Peut-être que tu ne peux pas me faire de mal ?

Le blond caressa les marques et posa sa joue sur le sommet du crâne du moldu.

- Mais je ne veux pas t'abîmer.

- Je sais, sourit Harry. Alors tu promets d'être plus gentil, la prochaine fois ?

- Je vais essayer, rit le blond. Mais je ne te promets rien.

Il embrassa le cou du moldu et huma son odeur une dernière fois. Cette journée commençait merveilleusement bien.

Les garçons s'habillèrent et Harry prit soin de porter un pull à col roulé et aux longues manches aux couleurs de Gryffondor, pour ne pas effrayer ses parents. Ils descendirent enfin prendre leur petit-déjeuner et trouvèrent Lily, assise sur le canapé du salon, un carnet sur les genoux et un fusain dans la main. James, lui, était dans son bureau et on pouvait l'entendre marmonner de petits « Mais enfin, Bob ! Tu le sais, en plus, que x équivaut à √3 ! » : il devait sûrement corriger d'autres copies.

- Bonjour maman, dit Harry en descendant vivement les escaliers.

- Bonjour les garçons, répondit Lily. Vous avez bien dormi ?

- Très bien !

- Ton père a fait des pancakes, ce matin. Et il reste du bacon dans le micro-onde.

- Le micro-onde ? murmura Draco tout contre l'oreille du brun.

Harry laissa échapper un petit rire et sortit lesdites tranches de bacon.

- Merci, maman.

Les deux jeunes hommes se servirent à manger et déjeunèrent en se lançant des regards complices. Lily dessinait ce qui semblait être un portrait d'eux, se tenant côte à côte, et écoutait d'une oreille distraite la télévision où passaient des dessins animés.

Soudain, Draco avala de travers.

- Ce n'est pas Tony Stark ? lança le blond en pointant du doigt le dessin animé.

- Si, rit Harry.

- Mais tu m'avais dit qu'il n'avait pas de super-pouvoirs.

- Oui, regarde, c'est son armure qui lui permet de voler.

- Donc c'est une armure magique.

- Mais non, sourit le moldu. Il l'a construite lui-même, il y a simplement intégré des armes et des réacteurs pour pouvoir se défendre et voler.

- Vous ne me ferez pas croire, monsieur Potter, que votre monde n'est pas magique, dit Draco en souriant. Des hommes qui volent, des jeux à distance, et même une communication jusqu'à la France…

Harry éclata de rire, Draco était si beau quand il le regardait ainsi.

Ils finirent de manger tranquillement puis ils débarrassèrent et Harry fit la vaisselle tandis que Draco l'observait.

- Un sort et c'est fini.

- Non, laisse, sourit Harry. Ça ne me dérange pas.

Une fois la vaisselle rangée, Harry colla ses lèvres contre la joue de Draco et lui prit la main.

- Ça te dirait d'aller faire une balade en ville ? On irait au centre commercial, et je te montrerais ma salle d'arcade préférée !

Le blond haussa les épaules et sourit.

- Alors allons-y, dit-il.

Harry sauta presque sur place et esquissa un mouvement pour aller chercher sa veste à l'étage. Draco sortit aussitôt sa baguette et à l'aide d'un nouvel « Accio », leurs vestes, bonnets et écharpes se retrouvèrent dans leurs mains. Ils s'habillèrent chaudement et Harry ouvrit la porte :

- On y va, maman.

- Vous voulez que je vous dépose les enfants ? répondit la femme, dessinant toujours.

- Non, ça va aller, on va prendre le bus. On ne rentrera pas trop tard.

- D'accord, amusez-vous bien.

Alors qu'Harry allait refermer la porte derrière lui, il entendit la voix de Lily l'interrompre :

- Oh, et, les garçons, prenez-moi des bouchons d'oreilles, s'il vous plait.

Et elle éclata de rire. Harry devint aussi rouge que son écharpe rayée et Draco eut un sourire fier. Il attrapa la main du moldu dans la sienne, et ils marchèrent ensemble dans la neige jusqu'à un arrêt de bus, à quelques centaines de mètres. Harry était toujours aussi rouge de honte et de gêne et Draco n'avait cessé de sourire, amusé, lorsqu'un bus s'arrêta près d'eux et les embarqua.

Les deux jeunes hommes atterrirent en plein centre-ville.

C'était l'effervescence dans les rues : des centaines de personnes couraient, se baladaient, s'agitaient. Dans toutes les vitrines des magasins s'allumaient des milliers de guirlandes aux couleurs de Noël. D'énormes sapins décorés trônaient au milieu des boutiques et des enfants courraient dans tous les sens, souriant lorsque leurs parents acceptaient de leur acheter un jouet, pleurant lorsqu'ils n'avaient pas ce qu'ils désiraient. Draco trouva cela incroyable et sourit tendrement devant les bambins. Rien n'était magique dans ce monde et pourtant, tout semblait l'être. Des femmes sonnaient des cloches au milieu de la rue en criant de forts « Joyeux Noël ! » aux passants. Des hommes déguisés en Père Noël ou en lutins chantaient de joyeux « Ho ! Ho ! Ho ! » aux enfants qui les regardaient, les yeux brillants. Les moldus aussi avaient l'art de savoir célébrer Noël.

Harry guida Draco à travers la ville et après quelques minutes ils arrivèrent enfin dans le fameux centre-commercial. La structure du bâtiment était gigantesque. S'étalant sur des centaines de mètres et cumulant plusieurs étages, Draco fut véritablement impressionné. Mais comment les moldus avait-ils pu construire tout cela sans l'aide de la magie ?

Ils passèrent la journée dans les boutiques. Comme promis, Harry fit découvrir à Draco ce qu'était une salle d'arcade : le blond fut étonné de voir à quel point les moldus aimaient jouer aux jeux vidéos. Ils firent plusieurs parties, où Harry sortit toujours vainqueur, bien évidemment. Mais le blond fut réellement heureux de partager le quotidien du Gryffondor. Il découvrait son monde, ses passions, ses habitudes. Il réussit néanmoins à remporter un petit porte-clé en forme de Pokémon à l'une des machines de l'arcade. Et, voyant le regard jaloux du brun, le lui offrit aussitôt. Son cœur chavira lorsque le Gryffondor saisit le porte-clé. Harry était décidément la personne la plus belle qu'il n'ait jamais vu. Avec un « Génial ! Je n'avais pas encore eu Bulbizarre ! Merci Draco ! » le moldu avait attaché le porte-clé à son sac à dos et ne lui avait plus lâché la main de toute la journée.

Harry lui montra de nombreuses boutiques : surtout des boutiques d'électronique et de jeux vidéos. Là, Draco fut persuadé que les moldus étaient vraiment une espèce à part. Il découvrit que beaucoup de moldus se déplaçaient grâce à des « trottinettes électriques », des engins un peu comme des balais, mais qui roulaient sur la terre ferme grâce à un moteur. Harry insista aussi pour qu'il essaye la VR(1). Le Serpentard dû donc accepter de porter un étrange casque lui faisant voir un monde virtuel et immatériel. Dans cette réalité virtuelle, il fut guidé par la voix enjouée d'Harry qui lui dictait quoi faire.

- Là ! Là ! Tire, Draco ! Allez, tire !

Il avait bien sûr perdu la partie, au grand dam du brun, mais il avait réussi à calmer celui-ci d'un simple baiser sur le bout du nez.

Draco posa énormément de questions au moldu qui se fit un plaisir de lui répondre. Harry dû donc lui expliquer comment fonctionnait un aspirateur, des haut-parleurs, un Google Home et une liseuse. Le Serpentard était réellement curieux de toutes les particularités de ce monde, mais c'était aussi la voix d'Harry qui motivait son intérêt.

Lorsque midi sonna le Gryffondor conduisit le blond dans un fast food. Pour la première fois de sa vie Draco goûta un cheeseburger.

- C'est une spécialité américaine, lui avait expliqué le moldu.

À peine avaient-ils commandé qu'ils avaient été servis. Le terme « restauration rapide » n'avait jamais été aussi approprié. Et le Serpentard avait tellement apprécié son repas qu'Harry avait dû en commander deux autres.

Ils passèrent le reste de l'après-midi à flâner dans les boutiques. Harry avait déjà ramené plusieurs cadeaux de Noël de Pré-Au-Lard à ses parents, mais il lui restaient les cadeaux de la famille Weasley à trouver. Draco aussi se prêta au jeu et décida d'offrir un cadeau moldu à son père et un autre à Blaise. Lorsque les paquets commencèrent à devenir trop encombrants, Draco les rétrécit discrètement à l'aide de sa baguette et Harry les glissa dans la poche de son pantalon.

Le centre-commercial ne désemplissait pas. Au milieu de celui-ci, un vieil homme habillé de rouge accueillait des enfants sur ses genoux et leur demandait s'ils avaient été sages durant l'année. Les commerçants proposaient aux clients des dégustations gratuites de toutes sortes de mets de Noël et, partout dans le bâtiment, une musique où carillonnaient des grelots passait en boucle. Draco fut particulièrement impressionné lorsqu'il dû prendre un escalator pour se rendre à un étage supérieur.

Ce n'est que lorsque l'horloge du centre indiqua seize heures passé qu'ils décidèrent de rentrer chez les Potter. Sur le chemin du retour, le moldu guida Draco jusqu'à l'entrée du métro. Ce ne fut pas le métro en lui-même qui surprit le sorcier, ce fut surtout le fait qu'il se trouvait sous terre. Néanmoins, il trouva cela beaucoup plus rapide que le bus.

Les deux garçons firent le reste du chemin à pieds. Les rues commençaient à se vider tranquillement. Il y avait toujours beaucoup de voitures, mais les poteaux électriques s'étaient allumés dans les rues. Ils passèrent devant un parc où des enfants jouaient sur des balançoires, sous les yeux attentifs de leurs parents, et Draco sourit avec tendresse. Un peu plus loin, ils virent ce qu'Harry nomma un « skatepark » où une bande d'adolescents s'amusaient. Draco vit des garçons s'envoler sur leurs vélos, faire des figures acrobatiques dans les airs, et retomber lestement au sol. D'autres avançaient sur des planches à roulettes et tourbillonnaient sur eux-même avant d'entamer les mêmes figures que ceux à bicyclette. Si le Quidditch était un sport acrobatique, celui-ci semblait l'être tout autant !

Ils avancèrent tranquillement lorsque, tout à coup, une voix résonna derrière eux :

- Eh ! Harry !

Ils se retournèrent et Harry ouvrit de grands yeux. Un sourire passa sur ses lèvres roses.

- Salut Joshua ! dit le moldu.

Un grand jeune homme métis avait couru à eux. Il avait les épaules larges et carrées enveloppées d'une veste kaki. Ses cheveux bruns en dreadlocks étaient attachés en un chignon lâche sur le haut de sa tête et ses yeux marrons pétillèrent à la vue du moldu.

- Ça fait un bail, qu'est-ce que tu deviens ? dit le dénommé Joshua.

- Moi ça va, fit Harry en souriant. Je n'ai pas eu l'occasion de te le dire, mais j'ai changé d'école.

- C'est c'que j'avais cru comprendre, rit-il.

- Oh, Joshua, voici Draco, il est dans la même école que moi.

- Salut Draco, lança le jeune homme en tendant une main amicale au Serpentard.

- Et, Draco, voici Joshua, il est…

- Je suis son ex, termina l'homme.

Les sourcils de Draco se froncèrent alors qu'il serrait la main du grand moldu face à lui. Ses yeux se posèrent sur Harry qui souriait toujours.

Quelque chose s'éveilla en lui.

Joshua posa son bras autour des épaules du Gryffondor et le guida vers l'un des modules du skatepark.

- Alors, et tes parents, ils vont bien ?

- Oui, très bien.

- Ah j'suis sûr que j'dois leur manquer, rit le jeune homme.

Draco leur emboîta le pas, les sourcils toujours froncés.

Il sentait une étrange violence monter dans ses veines, doucement, sûrement. Ce n'était pas le genre de violence dont il pouvait faire preuve à Poudlard, lorsque d'autres élèves s'en prenaient à Harry. Ce n'était pas non plus le genre de violence dont il faisait preuve lorsqu'il possédait le moldu. Non. Cette violence-là, il la sentit plus forte. Plus destructrice. Presque maladive.

Ils arrivèrent près d'un énorme trou dans le sol où d'autres garçons s'amusaient à rouler avec leurs engins. Il vit d'autres jeunes hommes saluer le Gryffondor et le bras de Joshua se resserra sur les épaules du moldu.

Draco ne s'en rendit même pas compte, mais ses poings se serrèrent. Ses jointures blanchirent.

- Eh Harry ! Mais où t'avais disparu ? demanda un garçon.

- J'avoue ! Tu réponds pas au téléphone en plus, rit un autre.

Harry les salua tous et s'excusa pour son absence. Il n'en dit pas plus, ne parla pas de Poudlard, ni de sa nouvelle vie, pas plus qu'il ne parla de Draco, toujours derrière lui.

Un nouvel élan de violence traversa le corps du blond dont la mâchoire se contracta de colère.

- Ça t'dit de tenter un trick(2) ? lança Joshua en relevant sa planche de skate à l'aide de son pied.

Harry leva les mains devant lui et recula, gêné.

- Non, non, Joshua, bégaya-t-il. Ça fait au moins deux ans que je n'ai pas mis les pieds sur une planche.

- Roh allez, le skate c'comme la bicyclette, ça s'oublie pas.

Le grand moldu posa sa planche juste devant Harry et lui prit la main.

Draco trembla.

Il tira le Gryffondor sur la planche, ne lui laissant pas le choix. Les roues s'ébranlèrent sous le poids du brun et Harry faillit perdre l'équilibre, mais Joshua lui attrapa les hanches pour ne pas qu'il tombe.

Le sang du blond battit à tout rompre dans ses oreilles. Son cerveau ne fonctionnait plus correctement.

Harry tenta alors de réaliser un ollie(3). Ce fut un échec. Il appuya de son pied sur l'arrière de la planche pour se donner une impulsion mais les roues glissèrent et il tomba à la renverse dans un bruit sourd.

- Outch ! rirent les autres garçons dans le module.

Harry poussa un cri de douleur, le bitume froid ayant frappé de plein fouet son coccyx.

- Bah alors, t'nous as fait quoi là, Harry ? dit Joshua en riant.

Le cœur du blond cessa de battre un instant lorsqu'il aperçut le Gryffondor s'effondrer. Il se précipita sur lui pour l'aider à se relever, mais il fut devancé par l'homme.

Joshua attrapa le moldu par la taille et le tira contre lui. C'en fut trop.

Harry, que Joshua relevait, fut de nouveau projeté au sol par une force herculéenne. Le choc lui causa une nouvelle douleur au dos et il gémit. Il cligna des yeux et aperçut, au milieu du module, Joshua retomber avec lourdeur. Devant lui, le dos de Draco bougeait à un rythme effréné. Le Serpentard tendait une main devant son corps. Il ne voyait pas son visage, mais il entendait la respiration du blond. Elle était agressive, animale, incontrôlée. Harry ne comprenait pas. Il entendit alors Joshua se redresser en râlant, et vit qu'il avait des égratignures sanglantes aux coudes et aux genoux.

- C'est pas vrai, Joshua ! fit-il, horrifié.

Tous les adolescents accoururent auprès du métis et l'aidèrent à se relever, puis dévisagèrent le blond, toujours planté devant Harry.

Le visage de Draco n'était plus que haine et colère.

- Mais qu'est-ce que tu fous, mec ? lança Joshua avec un regard mauvais au Serpentard.

Draco attrapa violemment le bras du Gryffondor toujours à terre et le força à se mettre sur ses pieds.

- Viens.

Harry ne sut pas pourquoi, mais cette fois, la prise de Draco lui fit mal et il poussa un nouveau cri de douleur.

- Lâche-moi, Draco, tu me fais mal, gémit-il.

Le moldu essaya de se dégager mais le blond l'entraina à sa suite. Il ne parvint pas à faire bouger la moindre de ses phalanges et il écarquilla les yeux, choqué devant la pression de ses doigts. Il se tourna vers Joshua et eut un regard triste :

- Je suis terriblement désolé, Joshua, excuse-le, il ne voulait pas…

Mais il n'eut pas le temps de terminer sa phrase, Draco le força à se retourner et à continuer sa route. Avant d'être assez loin du skatepark, Harry entendit les garçons lancer un faible « Mais c'est qui c'gars-là, putain ? ».

Le bras du brun était comprimé par la large main du Serpentard qui ne décolérait pas. Harry n'avait jamais vu son visage se déformer ainsi et une sensation de peur s'empara de son corps.

- Draco, lâche-moi, répéta-t-il.

Le blond ne répondit rien, il le tirait toujours. Il marchait vite, Harry peinait à suivre et son bras semblait se déchirer.

- Draco, je t'en prie, tu me fais mal, gémit le moldu, essayant de se dégager tant bien que mal.

- Arrête de mentir ! lança sèchement le Serpentard.

Alors le cœur du Gryffondor lui fit atrocement mal et la peur qui commençait à s'emparer de son corps se propagea dans ses veines, il devint livide. Draco allait lui faire du mal.

- Je t'en prie… murmura-t-il encore.

Et il pleura. Il pleura de peur de subir une violence dont Draco n'avait encore jamais fait preuve. Et il pleura de douleur, sentant les ongles du Serpentard lui transpercer la peau.

Alors qu'Harry essayait de dénouer chacun de ses doigts, Draco sentit sa main s'humidifier et baissa les yeux vers le Gryffondor. Ses yeux s'écarquillèrent alors et son coeur cessa de battre.

Le visage du brun était ravagé par les larmes et sa bouche tremblait. Son corps entier tremblait. Harry avait peur. Il avait peur... de lui. Il lâcha son bras comme si celui-ci lui avait brûlé la main et le vit chanceler sous la violence de son geste.

Draco resta ainsi, la respiration saccadée, le coeur battant fort dans sa tête. Ses bras tremblaient. Une force et une colère lui vrillaient encore l'estomac et lui disaient de frapper quelque chose. Ou quelqu'un. Il croisa les yeux du moldu, et tout son corps s'arrêta de vivre un instant.

Les yeux brouillés de larmes et se frottant le bras, recroquevillé sur lui-même, Harry le regardait, terrorisé. Il s'attendait à recevoir un coup.

Alors Draco recula, choqué.

- Je suis désolé, murmura le blond. Je suis désolé.

- Tu m'as fait mal, Draco, gémit Harry, serrant contre lui son bras endoloris.

- Je suis désolé, répéta-t-il.

Et il le répéta encore, comme une litanie, comme une prière sans fin.

Il ne se reconnaissait plus. Il n'était plus lui-même. Il aimait Harry plus que tout au monde et aujourd'hui… Aujourd'hui il l'avait brutalisé. La colère en lui s'évanouit aussitôt et son coeur lui dit de prendre le moldu dans ses bras, mais il n'en fit rien.

Non. Il ne devait plus le toucher. Plus jamais. Ou il le briserait. Et Harry ne méritait pas d'être brisé. Harry était l'amour de sa vie.

Le corps d'Harry ne cessait de trembler, et soudain, son regard changea. La peur qu'il ressentait de se faire violenter par Draco se mua en une peur beaucoup plus forte, car il comprit ce que pensait le blond, et il s'élança vers le Serpentard.

- Draco, non ! hurla-t-il.

Mais c'était trop tard. Draco transplana dans un craquement sec.

Harry sentit son souffle se couper brutalement et se plia en deux de douleur. Il resta là, seul au milieu de la campagne, le bras virant au bleu et le coeur se glaçant par le froid hivernal. Il hoqueta, pris d'une souffrance bien plus forte que ce qu'il avait ressenti lorsque Draco l'avait empoigné.

Ça recommençait. Cette douleur incontrôlable et invisible le fit serrer les dents à se les briser tant il eut mal. Il ne pouvait pas arrêter ses larmes et il renifla comme un enfant.

- Reviens, murmura-t-il alors que le soir était presque tombé.

Il ne sut pas combien de temps il était resté là, à pleurer. Un sentiment d'abandon s'empara de son corps et il crut qu'il allait sombrer.

Puis son téléphone vibra dans sa poche et il lui fallut une force surhumaine pour oser le sortir et lire le message envoyé par sa mère : « Où êtes-vous, mon coeur ? Besoin qu'on vienne vous chercher ? ». Et il remit son téléphone dans sa poche sans répondre.

La douleur de l'éloignement ne le lâchait plus et semblait grandissante à mesure que s'écoulaient les secondes. Il renifla encore, totalement perdu. Un second message fit vibrer sa poche et il décida de se mettre en route. Il devait rentrer, il ne fallait pas que ses parents s'inquiètent.

Et il marcha, dans le noir, simplement éclairé par les quelques lampadaires qui daignaient rester allumés.

Après un temps infini, il arriva enfin dans son jardin. La lumière sur la terrasse était allumée. Il entra d'un pas rapide, se tenant toujours le bras.

- Harry ! cria sa mère en se précipitant sur lui. Mais où étais-tu ?

- Nulle part, répondit-il doucement, retirant son bonnet et son écharpe.

- Et où est Draco ?

- Il est parti.

- Comment ça ?

Le moldu ne répondit rien, garda la tête basse et courut dans sa chambre à l'étage. Il verrouilla la porte et s'adossa contre celle-ci. Lily toqua et sa voix inquiète passa la barrière du bois :

- Est-ce que ça va, mon chéri ? Tu veux en parler ?

- Laisse-le, Lily, dit doucement la voix de James. Il a besoin d'être un peu seul.

Alors Harry se laissa glisser le long de la porte et se recroquevilla au sol. Il plongea son visage dans ses genoux et poussa un hurlement silencieux qui lui fendit le coeur.

Il comprit alors les enjeux auxquels Draco avait fait allusion, dans la salle commune des Serpentard. Ça lui faisait trop mal. Il dépendait de la vie de Draco, mais bien plus encore, il dépendait de lui, tout simplement. Pas de bonheur sans lui. Pas d'amour sans lui. Et il se retrouva démuni, dans cette chambre soudain hostile. La solitude lui étreignit la gorge et il comprit que c'était ça, la réalité d'être l'âme-soeur d'un Particulier. Il comprit soudain ce que cela impliquait. Et cela lui fit mal. Atrocement mal.

Sa douleur ne le quitta pas, pas même lorsqu'il s'endormit, à même le sol, dans ses vêtements mouillés par la neige.


(1) : Virtual Reality (Réalité virtuelle).

(2) : Figure acrobatique de skateboard.

(3) : Saut effectué avec une planche de skateboard.

Et voilà ! Qu'en avais-vous pensé ? Ce chapitre contient beaucoup d'éléments, il est un des plus longs de cette histoire. Nos héros font encore face à beaucoup d'incompréhensions et de douleurs.

N'hésitez pas à me donner votre avis et votre ressenti, c'est très important pour moi :).

Merci d'avoir lu ce chapitre. J'espère qu'il vous aura plu et qu'il vous aura donné envie de lire la suite.

Je vous embrasse très fort, à mardi prochain !