Bonjour,
Merci de tout mon cœur pour toutes vos reviews ! Dès que je me lève le matin je file voir mes mails pour voir si j'ai de nouvelles notifications :D. Merci de vos mots, vos avis et vos encouragements ! Continuez comme ça.
Aujourd'hui, dans ce chapitre, les choses se calment un peu et nous avons droit à quelques explications :). Nous en apprenons également un peu plus sur les ambitions futures de Draco.
Disclaimer : les personnages et l'univers appartiennent à J. K. Rowling, seule l'histoire est de moi.
Bonne lecture !
Chapitre 19 : Généalogie.
Harry dormait toujours lorsque Draco décida de le ramener à la salle commune des Gryffondor. Le soleil pratiquement couché, la pluie toujours battante, le Serpentard se releva, portant contre lui le moldu qui dormait enfin d'un sommeil doux et réparateur. Au-dessus de leurs têtes, le sort de protection de Draco faisait toujours effet et le blond traversa le parc de l'école sans être touché par la moindre petite goutte.
Il traversa les couloirs de l'école, tenant fermement le Gryffondor comme la chose la plus précieuse qu'il eut jamais possédé. Ne restaient que quelques élèves, pas encore fatigués, qui flânaient devant les fenêtres de l'école, admirant la pluie au travers des carreaux. Lorsqu'ils aperçurent le Serpentard se diriger vers la salle commune des Gryffondor, portant dans ses bras le moldu, leurs yeux s'écarquillèrent et leurs voix se firent chuchotantes :
- Le moldu est revenu ? chuchota un Poufsouffle.
- Ils sont de nouveau ensemble, ces deux-là ? dit un Sixième Année.
- Je ne comprends pas ce qu'il trouve à ce satané moldu ! éructa une Serpentard.
Et Draco continua sa route comme si de rien n'était. Le petit cœur qui battait contre le sien était si calme, si tranquille, qu'aucun mot, aucune parole, aussi virulente soit-elle, n'aurait pu le déconcentrer de sa tâche : ramener Harry chez les Gryffondor.
Lorsqu'il atteignit enfin la tour des Gryffondor, la nuit était complètement tombée et seules les torches fixées aux murs éclairaient le château. Les tableaux commençaient déjà à somnoler.
Alors que la Grosse Dame revêtait sa chemise de nuit, Draco se planta devant elle et lui sourit avec politesse :
- Fortuna major.
- Ah non mon garçon ! Ce n'est pas parce que tu connais le mot de passe que je dois te laisser entrer ! Tu es un Serpentard, et je me suis faite sacrément enguirlandée lorsque je t'ai laissé passer tout à l'heure !
- Je ramène un Gryffondor. Laissez-moi entrer, s'il vous plait. Fortuna major.
La Grosse Dame se mordilla les lèvres d'appréhension.
- C'est bien un Gryffondor que tu tiens-là ?
- Voyez vous-même. C'est Harry Potter.
- Le moldu ! Bon, bon, entrez.
Et le tableau pivota dans un grincement délicat.
Draco entra dans la salle commune des rouge et or. À peine eut-il posé un pied sur le seuil de la porte qu'un éclair roux lui barra la route.
- Oh mon Dieu, Harry ! s'écria Hermione en se précipitant vers le moldu dans les bras du blond.
- Il va bien, il s'est endormi.
Les traits de la sorcière se détendirent instantanément mais son regard demeura sévère et elle fusilla des yeux le Serpentard.
Le blond leva les yeux vers les escaliers en colimaçon au fond de la salle, ceux-là même qui menaient au dortoir des Septièmes Années. Et il avança. Aussitôt il fut repoussé en arrière par Ron qui sortit sa baguette et la pointa vers lui :
- Pose-le tout de suite ! Je t'interdis de faire un pas de plus !
Les sourcils du blond se froncèrent et sa prise se resserra sur le brun dans ses bras.
- Laisse-moi passer, Ron.
- Je t'ai dit de le poser !
- Je le ramène dans son dortoir.
- Si tu fais un pas de plus je vais… !
- Ça suffit ! intervint Hermione, se plantant entre les deux hommes.
Alors tous se rendirent compte que les flammes des lampes vacillaient et que les meubles dans la salle vibraient. Autour de lui, la cape du Serpentard volait, comme en lévitation, et les livres, plumes et encriers disséminés dans la pièce flottaient dans les airs.
Le visage de Draco se relâcha et il respira bruyamment. Aussitôt, tout redevint normal : sa cape retomba contre ses jambes et les objets retrouvèrent leur place initiale. Le blond haleta, pris d'un sentiment de panique : il détailla le Gryffondor dans ses bras. Harry avait le visage crispé, comme s'il était de nouveau pris d'une douleur inconfortable. Draco sentit une forte culpabilité l'envahir, et il hocha la tête :
- D'accord. Neville, prends-le.
Le jeune homme se précipita près du Serpentard et Draco posa délicatement le moldu dans ses bras.
Le sorcier rehaussa le moldu contre lui et monta doucement les escaliers, soufflant d'effort à chaque marche qu'il franchissait. Tous observèrent Draco qui regardait avec des yeux pleins d'appréhension le moldu disparaitre à l'étage. Le corps de Draco était-il si fort qu'il ne souffrait pas de porter le poids du moldu sur de longues distances ? Il n'avait pas été essoufflé une seule seconde, tandis que Neville, pourtant costaud, peinait à porter Harry, pourtant pas bien lourd.
Lorsqu'ils eurent complètement disparus de son champ de vision, Draco se détendit et ses yeux se portèrent de nouveau vers le rouquin qui le fixait toujours avec colère. Alors, Ron explosa :
- Mais tu es complètement fou !
- Je ne vois pas ce que tu as à me reprocher.
- Te rends-tu compte de la dangerosité de tes actes ?!
- Il va bien.
- Mais tu as transplané avec lui, putain !
Ron tremblait de rage. Ses poings étaient serrés si forts qu'on pouvait voir blanchir ses jointures. S'il ne semblait plus vouloir le menacer de sa baguette, il était prêt à lui sauter à la gorge.
- Je sais ce que j'ai fait.
- Et s'il avait été désartibulé, hein ?!
- Mais il ne l'a pas été.
- Il supporte à peine le trajet en poudre de cheminette et toi tu le fais carrément transplaner ?! Mais qu'est-ce qui t'est passé par la tête ?!
- J'avais besoin de lui parler.
- Et tu ne pouvais pas lui parler ici ?
- Tu m'empêchais de le voir.
- Et j'ai eu raison !
La conversation n'aurait pas de fin. Ron camperait sur ses positions, et il sentait qu'il avait raison d'en vouloir au blond d'avoir mis ainsi en danger la vie du moldu, déjà affaibli par la distance qui s'était établie entre eux. Et Draco, bien que conscient du danger qu'il avait fait courir à Harry, arrivait à lutter contre le sentiment de culpabilité qui le prenait, car il savait que cela avait été pour lui la seule manière d'enfin pouvoir voir le brun.
Alors, Draco soupira et leur tourna le dos.
- Prenez bien soin de lui, ce soir. Demain il regagnera notre chambre.
- Tu ne peux pas parler pour lui !
- Nous avons mal, Ron, s'agaça le blond. Il reviendra.
Et Draco sortit. Hermione s'approcha du rouquin et posa une main rassurante sur son bras.
- Il va bien, Ron. Draco a transplané correctement. Harry n'a pas été désartibulé.
- Ça m'est égal. C'est beaucoup trop dangereux.
- Je sais.
Lorsque les amis remontèrent dans leurs dortoirs, Harry dormait toujours, emmitouflé sous sa couverture rouge. Ron soupira, ferma les rideaux du lit à baldaquin du moldu et partit se coucher. La pluie continua à tomber rageusement toute la nuit, frappant violemment les carreaux des dortoirs des Gryffondor, faisant hurler le vent dans les feuillages, et rendant la pierre des murs aussi froide qu'en plein hiver. Des éclairs venaient déchirer le ciel et le tonnerre faisait vibrer l'école entière. L'orage fut terrible.
…
Il pleuvait dehors, et l'homme observait la nuit par la petite fenêtre de sa chambre. Harry sentait que quelque chose n'allait pas. Il ne voyait pas son visage. Il ne le voyait plus. La pièce était froide, atrocement froide, et il sentait ses mains et ses pieds geler à mesure que les ténèbres engloutissaient son image, impassible devant ses yeux. Harry était si fatigué, et son corps le brûlait comme s'il avait touché une flamme. Le dos de l'homme semblait s'effacer devant lui. Son image devenait floue et, à mesure qu'Harry le fixait, il s'évanouissait dans le néant. Et soudain, l'homme disparu. Harry était seul. Alors il l'appela, les mains tendues vers l'ombre. Personne ne répondit. Mais où était-il ? Où était-il ? Il appela encore et le silence l'enveloppa, lui léchant les cordes vocales, l'empêchant de parler.
- Non ! cria-t-il de toutes ses forces.
Mais personne ne répondit. Il était seul.
Harry gémit, et se débattit aussi fort qu'il put, cherchant l'homme qui était parti, qui l'avait abandonné. Une angoisse lui saisit le cœur et il haleta. Il ne pouvait plus respirer. Où était-il ? Son corps se tordit et il hurla de douleur.
- Harry ! Réveille-toi Harry !
Harry se sentit doucement soulever et des lèvres rassurantes se posèrent sur ses tempes. Il reconnut aussitôt se poser contre sa tête la joue chaude du Serpentard.
- Ce n'était qu'un cauchemar.
Le corps du moldu était secoué de soubresauts et de spasmes incontrôlés. Il renifla contre le corps du blond et ouvrit les yeux. Il ne voyait rien, la pièce était totalement sombre. Pourtant, il entendait la pluie battre aux fenêtres du dortoir et les respirations calmes de ses camarades. Draco le tenait avec une force incroyable. Alors il enfouit son visage dans son torse et pleura.
- Draco… j'étais si seul, et j'avais si froid… j'appelais, j'appelais, mais personne ne répondait, et je cherchais…
- Que cherchais-tu, Harry ? dit doucement le Serpentard, berçant doucement le Gryffondor.
- J-Je… je ne sais plus… mais il avait disparu…
- Tout va bien.
Les lèvres chaudes se pressèrent de nouveau tout contre son front et Harry enfouit plus loin encore son visage dans la chemise du blond, cherchant désespérément son contact, sa chaleur, lui qui tremblait de froid et de peur.
- Draco ?
- Oui ?
- Crois-tu que… que ça arrivera ? Crois-tu qu'il disparaîtra réellement ?
- Ce n'était qu'un rêve.
- Mais crois-tu… ?
- Rendors-toi, Harry, souffla le blond, se glissant tout contre son corps sous les draps.
Le moldu se détendit lorsqu'il sentit le corps du Serpentard peser autour de lui. Tout contre Draco, il sentait monter en lui une chaleur qu'il avait longtemps attendue. Il se recroquevilla contre le blond, soupirant et essuyant ses larmes.
- Draco ?
- Mmh ?
- Que dirais-tu si je te demandais quelque chose… ? murmura le moldu.
- Tu le sais bien.
- Peux-tu… peux-tu nous ramener dans notre chambre ?
- Tu ne veux pas dormir ici ?
- Ce n'est pas ça… c'est que je… j'ai besoin de te retrouver. Tu veux bien m'y conduire ?
Les bras du Serpentard se refermèrent dans son dos et il se sentit écrasé contre le torse puissant du blond qui enfouit son nez dans ses cheveux.
- Je ne peux pas te ramener avec moi maintenant, Harry.
- Mais pourquoi ?
- Le transplanage est très dangereux, en particulier pour toi.
- Mais tu as bien réussi, tout à l'heure.
- Je ne veux pas reprendre ce risque. Demain, je viendrai te chercher et je te ramènerai chez nous.
La respiration du brun se fit alors plus calme, tranquille. Les paroles de Draco semblaient l'avoir apaisé et, bercé par le souffle du Serpentard, il somnola. Pourtant, ses doigts restèrent crispés sur les vêtements du sorcier près de lui, comme si la peur de voir son cauchemar se réaliser hantait encore son esprit. Draco caressa ses mains, ses doigts. Il passa à de nombreuses reprises son pouce sur l'annulaire gauche du moldu qui portait toujours le précieux bijou. Enfin, après un temps incroyablement long, Harry finit par se rendormir, la tête sur le torse du blond et les mains accrochées à son corps.
…
Lorsqu'il ouvrit les yeux le lendemain matin, Harry découvrit un lit vide près de lui. Les rideaux rouges de son lit à baldaquin laissaient filtrer les chauds rayons du soleil qui avaient vaincu la pluie torrentielle de la veille. Il se rappela alors son cauchemar, et la présence de Draco près de lui, ici-même, dans le dortoir des Gryffondor. Il se rappela aussi lui avoir dit… Vouloir le retrouver, et il rougit. Son corps était apaisé, comme délesté de ce poids qui lui avait tant pesé ces sept derniers jours. Alors qu'il passait doucement ses doigts le long de l'anneau qui brillait à son doigt, ses rideaux s'ouvrirent à la volée pour laisser apparaître le visage inquiet de Ron.
- Ça va Harry ? Tu as bien dormi ?
- Bonjour Ron. Oui, je suis en pleine forme !
- Tant mieux. On t'a entendu parler cette nuit.
- Oui j'ai… j'ai fait un mauvais rêve.
- Ah, rien de grave alors ?
- Non, tout va bien.
- Bon. Ça fait du bien de te voir sourire un peu !
Le rouquin esquissa un mouvement pour partir mais Harry le retint.
- Ron !
- Oui ?
- Il faut que je te dise…
- Mmh ?
- Je vais… je vais retourner dans la chambre que je partage avec Draco.
Le sorcier soupira et s'assit sur le bord du lit du moldu.
- Je sais. Draco nous a prévenu, hier soir.
- Est-ce que tu m'en veux ?
Le rouquin pressa ses doigts contre l'arrête de son nez et soupira de nouveau. Puis, un petit sourire vaincu apparut sur son visage.
- Non Harry, je ne t'en veux pas. C'est juste que… je sais que vous vous aimez, et que tu as foi en lui. J'ai appris à lui faire confiance aussi, d'une certaine manière... Mais c'est un Serpentard, et les Serpentard sont imprévisibles… je n'en peux plus de te voir si triste lorsque vous vous éloignez.
- Je le sais, et je voulais d'ailleurs te remercier pour tout ce que tu as fait ces derniers jours.
- C'est normal, tu es mon meilleur ami. Mais s'il te plait, Harry, essaie d'y réfléchir un peu. Peut-être qu'il faudrait trouver une solution pour que vous ne viviez pas les choses aussi… intensément ?
Le moldu ne sut quoi répondre, car il était tiraillé. Partagé entre l'idée d'enfin pouvoir vivre une relation normale, sans douleur, avec juste le bonheur de se retrouver à la fin de la journée, et celle d'aimer cette situation… Aimer avoir cet amour exclusif, même si douloureux. Car, même s'il souffrait, l'allégresse qu'il ressentait lorsqu'il retrouvait le blond faisait exploser son cœur.
- Tu y réfléchiras ?
- C'est promis.
Après une tape amicale sur l'épaule, Ron partit se changer dans la salle de bain du dortoir, et Harry enfila simplement sa robe de sorcier et commença à boucler sa valise. Il fut extrêmement rapide, et même sans l'aide de la magie, il la termina en moins de deux. Dès qu'il fut prêt il attrapa la cage de sa chouette et entreprit de descendre les escaliers.
Lorsqu'il arriva dans la salle commune, le tableau de la Grosse Dame était déjà ouvert, et Draco attendait sur le seuil. Le visage du moldu s'illumina et un immense sourire s'étira sur ses lèvres roses. Le Serpentard sourit doucement et, les mains dans les poches, lui lança un regard doux :
- Bonjour Harry.
Le moldu se précipita dans ses bras et le serra contre lui de toutes ses forces. Draco lui rendit son étreinte et posa un léger baiser sur le sommet de son crâne. Puis, d'un simple geste de la main, sans prononcer un mot, il rétrécit les affaires du Gryffondor et les glissa dans sa poche. D'une main, il prit la cage d'Hedwige et posa l'autre sur l'épaule du brun.
- Nous y allons ?
Harry hocha vivement la tête et, avant de sortir, fit un geste d'au revoir à ses amis.
- À tout à l'heure Harry, on se voit au cours de Potions ! dit Hermione avec entrain.
- À plus tard ! répondit le moldu.
Et ils quittèrent la salle commune des rouge et or.
Durant tout le trajet, Draco ne lâcha pas sa main. Et tous les élèves sur leur chemin les dévisagèrent, chuchotèrent, et pointèrent leurs mains liées du doigt :
- Alors c'est vrai, ils se sont remis ensemble ? murmura une jeune fille.
- Je croyais que le moldu était parti ? Il n'était pas censé être malade ? demanda un garçon brun.
- Apparemment, d'après les Gryffondor, Malfoy aurait transplané dans l'enceinte de l'école ! dit une Serdaigle.
- Quoi ? Non ! Tu nous fais marcher !
- Je vous jure !
- Mais c'est impossible !
- Puisque je vous le dis !
Et ce fut ainsi jusqu'à ce qu'ils atteignent enfin la Tour d'Astronomie. Alors qu'ils arrivaient devant la porte de leur chambre, ils furent arrêtés par le professeur McGonagall qui accourut à eux d'un pas vif, colérique. Sa vieille voix éraillée les stoppa net :
- Un instant, monsieur Malfoy !
Ils virent la directrice des Gryffondor les dévisager avec fureur. Elle semblait sincèrement fâchée. Draco lui sourit poliment, ne lâchant pas la main du moldu dans la sienne.
- Oui professeur ? dit-il.
- Veuillez vous rendre immédiatement dans le bureau du professeur Dumbledore ! Le professeur Rogue vous y attend également.
- Puis-je savoir l'objet de ma convocation, professeur ?
- Oh ne faites pas l'innocent, jeune homme ! Transplaner dans l'enceinte de Poudlard est une infraction au règlement et vous le savez.
- Je pensais que vous m'attraperiez plus tôt que ça, sourit le Serpentard, amusé.
- Et ne faites pas le malin ! râla la vieille sorcière. Suivez-moi !
- Puis-je venir aussi ? dit tout à coup Harry, refusant de lâcher la main du blond.
- Vous n'êtes pas concerné, Potter, dit la femme avec plus de douceur.
- Mais j'ai pourtant transplané avec lui, fit Harry, perdu.
- Pardon ?!
Et le professeur fusilla du regard le Serpentard qui haussa les épaules, l'air de rien.
- Il… ?! Vous avez… ?! Oh, très bien ! Venez, tous les deux !
La sorcière les laissa poser la valise du brun et la cage d'Hedwige dans leur chambre et les somma de la suivre le plus rapidement possible. Elle les conduisit jusqu'au bureau du directeur d'un pas rapide, lançant des « Écartez-vous ! Laissez passer ! » aux élèves qui se trouvaient sur son chemin. Lorsqu'enfin ils arrivèrent devant l'immense porte du bureau du directeur, Draco serra la main du moldu dans la sienne et lui fit un sourire doux :
- Ne t'inquiète pas, tout ira bien.
Harry hocha la tête, et tous les trois entrèrent dans la pièce. Assis à son bureau, le professeur Dumbledore attendait, le regard pétillant et le sourire espiègle. De l'autre côté de la pièce, les bras croisés et le regard noir, le professeur Rogue attendait.
- Ah ! Monsieur Malfoy ! dit le directeur en les voyant entrer. Tiens, tu es là aussi Harry ?
- Bonjour professeur, dit le moldu en s'asseyant dans l'un des fauteuils devant le bureau du vieil homme.
- Toi aussi, tu as enfreint le règlement de l'école ? rit le sorcier.
- Plus ou moins, répondit Harry, ne sachant s'il devait rire ou s'en faire pour sa future probable punition.
Lorsque Draco se fut installé dans le second fauteuil devant le bureau, le directeur croisa les mains sous son menton et lui lança un regard malicieux.
- Bien, monsieur Malfoy, je suppose que vous savez pourquoi vous êtes ici.
- J'ai ma petite idée, oui, sourit le blond.
- Ce n'est absolument pas drôle ! intervint le professeur McGonagall. Monsieur Malfoy, il a été établi que vous avez fait l'usage du transplanage à trois reprises hier alors que celui-ci est totalement prohibé dans l'enceinte de l'école !
- Trois reprises, vous dites ? demanda Draco.
- En effet. Une première fois en fin d'après-midi, à 16h37 plus précisément, puis deux fois dans la nuit entre hier et aujourd'hui : une à 23h02 et une autre à 5h49.
- Ah oui, c'est bien ça.
La directrice des Gryffondor ouvrit la bouche, choquée et fronça les sourcils, fâchée. Draco affichait un air suffisant qui, visiblement, faisait sourire le professeur Dumbledore qui semblait véritablement amusé de la situation. Harry ne comprenait pas très bien… Transplaner était interdit dans l'enceinte de l'école ? Mais, pourtant, en début d'année, il avait vu pratiquement tous les Septièmes Années s'y entrainer et obtenir leur permis de transplanage. Même Hermione et Ron savaient transplaner !
- Mais professeur, dit Harry, je ne comprends pas. Draco a obtenu son permis au début de l'année scolaire, et il est majeur, donc il a le droit de transplaner, non ?
- Pas tout à fait, Potter, intervint le professeur de Potions, resté muet jusqu'alors. En dehors de l'école, ayant son permis et étant majeur, monsieur Malfoy a tout à fait le droit de transplaner à sa guise. Mais l'école est soumise à un sort de protection empêchant quiconque se trouvant à l'extérieur, ou à l'intérieur de son enceinte, de transplaner.
- Un sort de protection ?
- Oui. Le transplanage, lorsqu'il est mal exécuté, est une pratique très dangereuse. Le sort de protection est levé chaque année, en début d'année, pour que les Septièmes Années s'y essaient et obtiennent leur permis. Une fois cette période passée, le sort est de nouveau actif.
Harry hocha la tête. Alors, Draco avait bel et bien enfreint le règlement, et lui avec ! Soudain, quelque chose fit tilt dans son esprit :
- Mais alors, professeur, dit Harry, si le sort est actif tout le reste de l'année, comment est-ce que… ?
- C'est la question que nous souhaitons vous poser aujourd'hui, monsieur Malfoy, répondit Rogue. Par quel moyen avez-vous réussi à transplaner malgré le sort de protection lancé par le professeur Dumbledore ?
- Mais enfin, professeur, sourit le blond, c'est vous qui m'avez appris à contourner les sorts de protection.
- Mais je ne vous ai jamais appris à… !
- Vous m'avez appris à renforcer ma défense, et à établir moi-même un sort de protection. Vous m'avez ensuite montré les failles qu'il pouvait avoir. J'en ai déduis que mon sort ne devait pas être le seul à contenir des défauts.
Les yeux du professeur Dumbledore pétillaient d'une excitation presque enfantine. Il souriait derrière sa barbe blanche, et Harry comprit qu'il était impressionné, véritablement impressionné par Draco.
- Quelle perspicacité, monsieur Malfoy, dit le directeur.
- Merci, professeur.
- Mais expliquez-nous, comment vous-y êtes-vous pris ?
- En vérité, j'ai, lors de chacun de mes transplanages, profité du statut de moldu d'Harry.
- C'est-à-dire ?
- C'est-à-dire qu'il était ou près de moi, ou la destination que je visais.
- Et donc ?
- Donc son aura de moldu rendait possible le transplanage, car un moldu n'est pas censé savoir transplaner. Le sort de protection ne détectait donc pas instantanément mes mouvements.
- Mais Potter n'a pas de pouvoirs magiques, dit la directrice des Gryffondor, perdue.
- Exactement. C'est son aura de moldu qui m'a permis de circuler librement en transplanant, pour peu qu'il soit à mes côtés, ou mon objectif.
Les mains du directeur s'agitèrent et, brisant le silence, il applaudit.
- Je vous félicite, monsieur Malfoy. C'est la première fois qu'une autre personne que moi arrive à transplaner dans l'enceinte de l'école sans que le sort de protection ne soit levé.
Draco hocha poliment la tête, le remerciant silencieusement.
Harry n'en revenait pas. Draco était donc tellement puissant qu'il arrivait à trouver des failles dans les sorts du plus grand sorcier du monde ? C'était impossible ! Et pourtant, Draco l'avait fait. Il sentit sur lui le regard attendrit du blond qui lui souriait doucement et son cœur s'emballa. Alors, il se rendit compte que si Draco arrivait à réaliser tous ces prodiges, c'était en partie parce qu'il était la source de sa motivation, et son estomac fourmilla de milliers de papillons.
- Soit, vous êtes un petit génie, monsieur Malfoy, continua le professeur de Potions, mais ça n'excuse pas votre comportement. Vous n'aviez en aucun cas le droit de transplaner dans l'enceinte de Poudlard.
- Je sais, et je m'en excuse.
- Vous aurez une retenue, que je vous effectuerez avec moi-même et le professeur McGonagall.
- Comment ça ?
- Demain soir, lors de votre entrainement, nous vous apprendrons à renforcer vos propres sorts de protection.
Et un sourire fier s'étira sur les lèvres pincée du directeur des Serpentard. Malgré l'infraction, malgré l'irrespect du règlement, le professeur Rogue ne pouvait empêcher la vague de fierté qui envahit son cœur. Draco dépassait toutes leurs espérances.
- Par contre, et je dis ça sérieusement, intervint McGonagall, je vous interdis formellement de recommencer ! C'est une pratique beaucoup trop dangereuse, et encore plus pour monsieur Potter ici présent.
Draco hocha la tête, conscient de l'immense danger qu'il lui avait fait courir.
- Comment ? C'est donc pour ça que tu disais avoir plus ou moins enfreint le règlement, Harry ? demanda le directeur, surpris.
- Oui j'ai… enfin nous… Draco m'a fait transplaner jusqu'au Lac Noir.
- Vous êtes allés jusqu'à l'extrémité Sud du domaine ? Et le voyage était supportable ?
- J'ai eu mal au cœur, et ce n'était vraiment pas agréable, mais ça a été.
- Mmh, intéressant…
Après un petit temps de réflexion, le directeur posa les mains sur son bureau.
- Évitez de refaire transplaner Harry à l'avenir, monsieur Malfoy. Il vaut mieux être prudents.
- Bien entendu.
- Et bien sûr, il vous est également interdit de pratiquer de nouveau le transplanage dans l'enceinte de l'école.
- Cela va de soit.
- Alors c'est tout professeur ? Nous ne serons pas punis pour cet évènement ? demanda Harry.
- Monsieur Malfoy a déjà une retenue à effectuer, demain, en compagnie de ses deux professeurs. Et quant à toi, mon petit, je dois dire que tu as été la malheureuse victime collatérale de ses nouvelles performances magiques, sourit le vieil homme.
Harry vit que le professeur McGonagall était déçue que la punition de Draco n'ait pas été plus sévère, néanmoins, il aperçut, au coin de sa bouche, un sourire tout aussi fier que celui du professeur Rogue. Cela lui réchauffa le cœur.
- Pouvons-nous y aller, professeur ? demanda Draco.
- Mais bien sûr les enfants, filez à vos cours, je ne vous retiens pas plus longtemps.
Les deux jeunes hommes sortirent du bureau, soulagés. Harry était sincèrement impressionné. Il avait toujours cru que personne au monde ne pouvait égaler la magie de Dumbledore. D'ailleurs, il lui confiait littéralement sa vie en lui faisant confiance quant au sortilège de protection qu'il lui avait lancé, en début d'année. Pourtant, Draco avait réussit à dépasser les restrictions qui l'entravaient. Draco et son incroyable magie avait outrepassé l'un des sortilèges du grand Albus Dumbledore. Draco était bien plus fort qu'il ne l'aurait cru. Beaucoup plus malin aussi. Il n'en revenait pas non plus que le blond s'en soit tiré à si bon compte, dans le bureau du directeur. Ils avaient été tellement époustouflés par son ingéniosité et sa témérité qu'ils ne l'avaient pas réellement puni. Harry sourit : ne pas respecter le règlement de l'école, c'était typique de la maison Gryffondor. Peut-être avait-il une mauvaise influence sur le blond ? Et il éclata de rire à cette pensée.
Harry se demanda une fraction de seconde s'il se rendrait bien à son premier cours de la matinée, mais la main de Draco sur la sienne lui fit comprendre qu'il ne valait mieux pas y compter. Avec un sourire carnassier, le blond courut dans les couloirs, le tirant à sa suite. Et, s'esclaffant comme des enfants, ils rejoignirent aussi vite qu'ils le purent leur chambre.
Ils y entrèrent à la volée et Draco ferma la porte à double tour.
Alors, dès qu'il se retourna, le Gryffondor se jeta à son cou et écrasa ses lèvres sur les siennes. Harry faufila sa langue dans la bouche du Serpentard qui l'enveloppa de ses bras, cherchant déjà le contact velouté de sa peau. C'était un baiser plein d'envie, de désir, d'impatience. Et ils s'embrassèrent, comme deux hommes assoiffés, perdus dans un désert. Ils s'embrassèrent comme si la seule manière pour eux d'étancher cette soif maladive était de sentir contre eux la chaleur de l'autre, la présence de l'autre.
Sur la pointe des pieds, pour ne pas que Draco soit trop plié en deux, Harry s'appuyait sur le torse du blond pour ne pas perdre l'équilibre, la tête complètement renversée, les lèvres dévorant de milliers de baisers le visage du Serpentard qui avait plongé la tête dans son cou. Lorsque ses yeux croisèrent les siens, son souffle se coupa : Draco le regardait avec une envie animale, presque bestiale. C'était un de ces regards qu'il aimait tant… Un de ces regards qui lui promettait une matinée pleine de plaisir.
Les yeux gris se plantèrent dans ceux émeraudes du Gryffondor et, apercevant cet éclair suppliant, Draco réagit instinctivement. Il souleva le Gryffondor qui noua ses jambes autour de sa taille. Il avança, enfonçant son visage dans le cou rosé du moldu qui, à présent, s'était attaché à lui prouver son désir par le biais de sa langue mutine. Harry lécha son cou et remonta jusqu'à son oreille. Draco gémit et tituba. Le lit était trop loin. Il ne tiendrait pas jusque là. Harry mordilla son lobe. Non, il ne tiendrait pas. D'un geste brusque il bifurqua et allongea le brun sur le sofa, devant la cheminée. Là, il l'écrasa de tout son poids et Harry, le corps déjà arqué, prononça son nom.
…
Hermione donna un coup de coude au moldu qui s'était endormi près d'elle.
- Psst, Harry, chuchota-t-elle.
- Mmh… marmonna le brun.
- Psst !
Un nouveau coup dans les côtes vint perturber le sommeil du Gryffondor qui papillonna enfin des yeux.
À son bureau, Severus Rogue les observait avec un regard sévère. Harry lui fit un petit sourire contrit et ouvrit son manuel de Potions.
- Je ne veux pas savoir pourquoi tu es fatigué, murmura Hermione en lui tendant une fiole remplie d'une poudre verte. Mais la réalisation de cette potion est notée, et je ne veux pas la rater !
Le moldu bailla et commença à préparer les différents ingrédients devant lui. Il écrasa une myrtille et réduit en cendre un bout d'écorce de noisetier.
De l'autre côté de la salle, Ron et Ginny se disputaient allègrement, lui trouvant que le bleu turquoise de leur potion était parfait et elle disant qu'elle était d'un bleu ciel anormal ! Harry sourit et regarda celle qu'il partageait avec Hermione : elle était rose, exactement comme elle était censé l'être à cette étape de la recette.
Soudain, Harry grimaça et gémit doucement. Il souffla. À peine quelques heures qu'il n'avait pas vu Draco, et il commençait déjà à avoir mal dans le corps. Hermione lui lança un petit regard discret et soupira.
- Tu veux que je la termine seule ?
- Non, j'ai presque fini de préparer les ingrédients.
La sorcière hocha la tête et continua de remuer la mixture qui virait doucement au jaune.
- Hermione ? dit enfin Harry, tous les ingrédients découpés et alignés sur son pupitre.
- Oui ?
- Est-ce que tu crois que… j'arrêterai d'avoir mal, un jour ?
La jeune femme haussa les sourcils.
- Je ne sais pas du tout, Harry.
- Ron m'a dit une chose, tout à l'heure…
- Que t'a-t-il dit ?
- Il a dit qu'on devrait essayer de trouver une solution pour vivre « moins intensément les choses ».
La sorcière pinça les lèvres. La potion était désormais d'un beau doré.
- Mais est-ce que tu le souhaites, toi ?
- Comment ça ?
- Est-ce que tu veux ne plus avoir mal ?
Harry baissa les yeux.
- Je ne sais pas.
- Et Draco ?
- Nous n'en avons jamais parlé.
- Je vois, sourit la sorcière.
Harry porta son pouce à sa bouche et commença à se ronger l'ongle. Qu'en était-il de Draco ? Souhaitait-il trouver un moyen d'atténuer la douleur qu'ils ressentaient à chaque instant, lorsqu'ils étaient séparés ? Ou, comme lui, était-il tiraillé entre avoir une relation normale et le bonheur décuplé de leurs retrouvailles ? Il était complètement perdu.
- Ne t'inquiète pas, je vais t'aider, Harry.
Le moldu posa les yeux sur son amie qui lança un sortilège à la potion qui bouillonnait.
- Je vais voir si je trouve quelque chose qui parle de la relation entre un Particulier et son âme-sœur plus en détails. Les livres et témoignages sur les Particuliers sont vraiment rares. Je n'ai pu isoler que deux articles, pour le moment. Mais je continue mes recherches. Et si je trouve une solution à votre douleur, vous serez libres de l'utiliser ou non. Rien ne vous y obligera, sourit la jeune femme.
- Tu veux bien faire ça pour nous ?
- Je connais la bibliothèque comme ma poche, rit la sorcière. Et j'ai accès à la Réserve, désormais. Je finirai bien par trouver quelque chose.
Harry lui fit son plus beau sourire et, sous le regard noir du professeur de Potions, chuchota un petit « Merci » à la Gryffondor. Hermione posa un bisou sonore sur sa joue et ajouta les ailes de papillon séchées à la potion.
- C'est prêt !
Hermione et Harry obtinrent un superbe « O » tandis que Ron et Ginny s'en tirèrent avec un petit « P ». Le rouquin se demanda encore pourquoi il suivait, en vain, les cours de Potions.
…
- Et donc, c'est par mon arrière-arrière-arrière grand père, Phineas Nigellus Black, que je suis le cousin éloigné de Draco Malfoy ! sourit Neville de toutes ses dents.
La classe entière resta éberluée, les yeux ronds.
Le professeur Sinistra applaudit le Gryffondor qui fit une petite révérence au tableau avant d'effacer l'énorme arbre généalogique qu'il venait d'écrire à la craie.
- Bravo, Londubat ! C'était exceptionnel ! Et quel travail de recherche généalogique ! 30 points pour Gryffondor !
Le grand garçon rougit et regagna sa place au premier rang.
- Êtes-vous d'accord avec l'exposé de votre camarade, monsieur Malfoy ? dit la sorcière avec un grand sourire vers le blond.
- Tout à fait professeur. Je rajouterai même que ce sont les frères Cygnus Black II et Arcturus Black II qui ont tous deux donné naissance à nos deux branches éloignées.
- Je vois que vous avez également parfaitement travaillé votre généalogie, monsieur Malfoy ! 20 points pour Serpentard !
Un murmure s'éleva dans la classe, les élèves n'en revenant toujours pas : Draco et Neville étaient liés par un ancêtre lointain ! C'était bien la dernière chose à laquelle ils auraient pu s'attendre !
Le professeur Sinistra remercia ses élèves pour le fabuleux travail de généalogie qu'ils avaient réalisé pour leur examen de prestation orale. Tous avaient fait l'effort de mener des recherches sur leur passé, et le passé de leur famille.
En sortant de la salle, tous les amis décidèrent de se rendre dans la chambre d'Harry et Draco. C'était vendredi soir, et les cours étaient terminés.
- Enfin le week-end, soupira Ron en s'étirant.
- C'est pas comme si tu avais travaillé toute la semaine, râla Hermione avec un sourire doux. Comment peux-tu sécher les cours alors que les ASPIC arrivent dans moins d'un mois ?
- Je t'apprendrai si tu veux, répondit fièrement le rouquin.
La sorcière lui donna un coup dans le ventre pour le punir de sa mauvaise blague, et l'embrassa tout de suite après.
Dans la chambre des deux jeunes hommes, assis dans les fauteuils devant la cheminée, Harry, Draco, Ron, Hermione, Ginny, Neville, Blaise et Luna discutaient en mangeant des bonbons explosifs. Harry devint tout rouge lorsque de la fumée commença à lui sortir par les oreilles et qu'il imita le tchou-tchou typique des trains à la perfection. Et Ron, après avoir mâchonné un bonbon rouge, poussa un rugissement digne du plus grand roi de la savane ! Les murs en tremblèrent !
- À toi, Blaise ! dit Ginny en lançant un bonbon bleu au métis.
Le Serpentard l'avala et aussitôt, il se mit à barrir aussi fort qu'un éléphant ! Le petit groupe éclata de rire.
Harry se rendit compte que tout était parfait. Tous ses amis étaient là, près de lui, et dans son dos, il sentait la présence de Draco qui l'observait. Pendant un instant il n'y eut plus d'ASPIC, plus d'examens, plus d'entrainements et plus de Ministère. Il était juste un adolescent qui profitait de ses amis dans le plus merveilleux château du monde.
- J'arrive pas à croire que vous soyez de la même famille, dit tout à coup Ron en s'adressant à Neville et Draco. Vous le saviez ?
- Oui, sourit Draco.
- Moi je l'ai appris en faisant le devoir du professeur Sinistra ! répondit Neville. Comme quoi, le monde est tout petit !
- Et toi, Ron ? demanda Luna avec des yeux fatigués. Tu as fait ton arbre généalogique ?
- Pouah, grimaça le Gryffondor. Ma mère m'a envoyé une boîte à chaussures remplie de photos de notre famille, mais j'ai pas osé remettre tout ça dans l'ordre…
- Ron ! C'est un devoir important ! s'offusqua Hermione.
- La barbe avec les devoirs, je le ferai ce week-end, dit le rouquin en balayant la remarque de la jeune femme.
- Tu as les photos avec toi ? demanda prestement Ginny.
- Ouais, dans mon sac. Regardez.
Et Ron vida l'intégralité de la boîte à chaussures sur la table basse devant la cheminée. Bientôt, des dizaines de photos s'éparpillèrent devant leurs yeux.
- J'crois qu'il y en a même de toi quand t'étais petit, Harry, sourit Ron en attrapant une photo au hasard.
- Ah bon ? Mais je ne fais pas partie de votre famille.
- C'est ta mère qui voulait te les envoyer pour le devoir mais elle avait oublié de les joindre à sa dernière lettre. Alors ma mère les a mis dans la boîte.
- Oh super ! sourit Harry en cherchant activement ses photos d'enfance.
Bientôt, Neville mit la main sur un cliché où dansaient un charmant jeune couple près d'un gramophone.
- Me dis pas que ce sont tes parents, Ron !
- Oh Merlin, c'était le jour de leur mariage !
- Classe le costume ! rit Harry.
Arthur Weasley portait une longue robe de sorcier bordeaux assortit d'un nœud à papillon blanc cassé tandis que Molly arborait une robe blanche fleurie avec un voile tombant dans son dos.
- Regarde, Ron, on dirait que maman était enceinte de Bill !
- C'est donc pour ça qu'ils se sont mariés si vite, grommela le rouquin.
Blaise attrapa une photo et éclata d'un rire lent.
- Je crois que j'ai trouvé Ginny toute nue ! dit-il en montrant la photo à tout le monde.
La Gryffondor devint rouge de honte et Ron cacha violemment ses yeux en hurlant :
- AH ! Non ! Je ne veux pas voir ça, c'est ma sœur !
- Donne-moi ça tout de suite, Blaise ! cria Ginny en attrapant la photo au vol avant que tout le monde n'ait eu le temps de la voir.
Puis, elle la détailla, toujours aussi rouge. Alors, elle éclata de rire :
- Euh, non, ça c'est Ron.
- Fais-voir ! dit Hermione en saisissant le cliché.
Sur la photo, un petit enfant tout nu semblait jouer avec un tuyau dans le jardin : il essayait de remplir un énorme seau et d'y plonger la tête la première.
- Bah ça alors Ron, éclata de rire Hermione, qu'est-ce que tu pouvais être… petit.
Ron lui arracha la photo des mains alors qu'Harry n'arrivait plus à respirer tant il riait.
- Ouais, on a tous bien grandi depuis, râla le rouquin en cachant la photo dans sa poche.
Tout le monde continua d'observer les photos. On vit Fred et George le jour de leur diplôme, la grand tante Tessie de Ron et Ginny se dandiner lors d'une partie de golf, et même Charlie Weasley aidant Harry à garder sur son bras une version miniature d'un boutefeu chinois.
Draco prit une photo dans ses mains et s'adossa confortablement dans son fauteuil. Les jambes croisées, la photo devant les yeux, son visage était emprunt d'une douceur extrême et son sourire trahissait son amour pour le sujet de l'image.
Luna se pencha vers lui.
- Oh, regardez comme Harry était adorable, sourit-elle.
Et tout le monde se pencha pour observer le cliché.
Habillé d'une grenouillère bleue, assis au sol et mâchouillant un petit jouet en caoutchouc multicolore, Harry Potter souriait et tendait les mains vers l'objectif. La photo ne bougeait pas, elle devait avoir été prise par un moldu. Le bébé avait de fins cheveux noirs sur la tête et ses yeux verts brillaient déjà d'un air malicieux. Draco fut incapable de détacher ses yeux du petit être qui lui souriait, et il fut impossible de lui prendre la photo des mains, tant il la serrait entre ses doigts.
- Et bien alors, Draco, sourit Hermione. On dirait que la version miniature d'Harry te fait craquer.
Et Draco sourit avec douceur.
- Tu as tout à fait raison. Qui ne craquerait pas ?
Harry rougit et tenta de se cacher derrière une photo de Percy Weasley.
- C'est vrai que je le croquerais volontiers, ce bout de chou ! rit Ginny.
- J'ai hâte, reprit Draco, la photo toujours devant les yeux.
- Hâte de quoi ? demanda Neville.
- D'avoir des enfants.
Harry haussa les sourcils et Ron éclata de rire :
- Toi, Draco, tu veux des enfants ?
- Au moins deux, dit Draco, le plus sérieusement du monde.
- Ah oui ? continua de rire le Gryffondor, n'en revenant pas. Pourquoi deux ?
- Je suis fils unique, et Merlin sait que je m'ennuyais sans personne pour s'amuser avec moi.
- Je suis totalement d'accord, approuva Neville.
- Et toi, Ron ? demanda Luna. Tu ne veux pas d'enfant ?
- Oh si, si, bien sûr ! dit nonchalamment le rouquin. Mais pas pour tout de suite quoi. Quoi, t'en voudrais un tout de suite, toi, Luna ?
- Oh ça ne me gênerait pas.
- Quoi ?! fit le Gryffondor. Mais tu n'as que seize ans !
- Et alors ? dit la Serdaigle, rêveuse.
- Et alors c'est sacrément jeune pour avoir un enfant !
- Oh tu sais, je sais très bien m'occuper de mon boursouflet, alors un bébé, c'est du pareil au même.
La blonde fit un grand sourire à Neville qui le lui rendit avec douceur.
- Mouais, continua Ron, moi j'préfère attendre.
- Et toi Harry ? dit tout à coup Blaise.
Le moldu hoqueta et se racla la gorge :
- Si je veux des enfants ?
- Oui.
- Et bien… oui, j'aimerais en avoir, oui. Un jour.
- Un peu comme Ron, t'es pas pressé ? sourit le métis.
- Bah…
- Dis-nous, le poussa le rouquin.
- Dans le monde moldu, avoir des enfants en étant jeune c'est pas forcément bien vu.
- C'est vrai, Hermione ? demanda Ginny.
Et la Française hocha la tête.
- De nos jours, les parents moldus poussent leurs enfants à construire d'abord un minimum leur vie avant d'avoir des enfants, continua le moldu. Alors je me suis toujours dis qu'un jour, quand j'aurai trente ans, ou que sais-je…
- Trente ans ?! s'esclaffa Ron.
- Ou peut-être moins, je ne sais pas… quoi qu'il en soit, quand j'aurai au moins réussi mes études à Poudlard, et acheté ma propre maison, je pourrai envisager de, pourquoi pas, avoir un enfant…
- Faudra que tu patientes, Draco, s'amusa le rouquin.
Le blond souriait doucement à mesure qu'Harry parlait de ses projets de vie. La photo dans sa main lui avait, assurément, fait quelque chose au cœur.
- Et toi Hermione ? dit Luna.
- Oh, elle a déjà choisi les prénoms de nos enfants ! s'esclaffa Ron.
Hermione lui donna un coup sur la tête et fronça les sourcils.
- Je suis prévoyante, moi, mon cher !
Le Gryffondor fit mine d'avoir été blessé et quémanda un baiser, et aussitôt la petit dispute fut oubliée.
- Et vous voudriez avoir quoi ? dit Ginny au couple qui se réconciliait.
- J'aimerais avoir une petite fille d'abord, dit Hermione, la main de Ron dans la sienne. Puis un petit garçon ensuite. Oui, ça serait chouette.
- Et toi, Ginny ? dit Neville.
- Oh, moi je veux un fils !
- Ah oui ? s'étonna Harry. Mais tu es déjà entourée de garçons chez toi !
- Raison de plus ! Je ne sais absolument pas comment réagissent les filles… par contre, les garçons, ça je sais y faire avec eux !
- Blaise ? dit alors Hermione.
- Peu importe, les deux, j'm'en fiche, pourvu qu'il ou elle soit gentille.
- Ça ne m'étonne pas, rit Harry.
- Et toi, Neville ? questionna Ron.
- Moi j'aimerais deux fils. Ouais, deux garçons qui pourront jouer ensemble. Et je jouerai avec eux, bien sûr !
Luna posa sa main dans celle du Gryffondor et il la serra.
- Je suppose que tu voudras des garçons aussi, Draco ? demanda Ron.
- Détrompe-toi.
- Comment ça ?
- J'aimerais vraiment avoir au moins une fille.
Le rouquin écarquilla les yeux.
- Une fille ? J'aurais pas cru… pourquoi une fille ?
Draco rangea la photo du petit garçon dans la poche de sa robe et sourit avec nostalgie.
- Parce que j'ai déjà choisi son prénom.
- Ah ? Et ce serait quoi ?
- Narcissa.
- Le prénom de ta mère ? demanda Hermione.
- Oui.
- C'est… c'est parce qu'elle morte le jour de ta naissance ? hésita Ginny.
- Oui, sourit Draco, la rassurant. J'aurais aimé connaître ma mère. Et je ne conçois pas le monde sans une Narcissa Malfoy.
Et voilà ! Alors ? Qu'en dites-vous ? Ce chapitre était plutôt calme, tranquille. J'espère que vous en avez appris un peu plus sur Draco, ses ambitions et ses particularités :D.
Mais, dans le prochain chapitre, les choses vont nettement plus se corser. Soyez au rendez-vous ;).
N'hésitez pas à me laisser un petit mot ! J'adore connaître vos avis, ça m'encourage beaucoup.
Merci d'avoir lu ce chapitre, j'espère qu'il vous aura plus et qu'il vous aura donné envie de lire la suite.
Des bisous à tous, à vendredi !
