Bonjour,
Merci de tout mon cœur pour les reviews que vous me laissez toujours, inlassablement, à la sortie de chaque nouveau chapitre. L'histoire est encore loin d'être terminée ! Merci de votre soutien et de vos avis, c'est très gentil à vous. Continuez comme ça ;).
Dans ce chapitre, un nouveau sujet est mis sur la table. Un sujet qui risque d'amener nos héros à un certain désaccord.
Disclaimer : les personnages et l'univers appartiennent à J. K. Rowling, seule l'histoire est de moi.
Bonne lecture !
Chapitre 20 : Désaccord.
- Je vous en prie, asseyez-vous, messieurs.
Harry en avait plus qu'assez. Si cela continuait ainsi, il connaîtrait par cœur le bureau du professeur Dumbledore.
Draco et lui avaient été une fois de plus convoqués par le directeur de l'école, et, comme toujours, attendaient avec lui dans la pièce les professeurs McGonagall et Rogue.
Harry haussa les sourcils lorsqu'il prit place dans son habituel fauteuil, face au vieux sorcier. Près du professeur McGonagall, tenant fermement un livre contre sa poitrine, Hermione attendait, les lèvres pincées. Mais que faisait la jeune femme ici ? C'était bien la première fois qu'une autre personne assisterait à leur entretien avec le directeur.
- Un malice réglisse ? proposa le vieil homme en lui désignant un plat à bonbons en cristal.
- Non merci professeur, déclina poliment Harry.
Draco fit simplement « Non » de la tête et, posant une main rassurante sur l'épaule du moldu, prit place dans le fauteuil à ses côtés.
Le Serpentard était braqué et restait silencieux, le visage fermé. Harry sentit que, plus que lui, Draco était extrêmement agacé de devoir encore faire face aux professeurs de l'école.
Ce genre de réunion avait lieu ou pour les prévenir d'une infraction au règlement qu'ils avaient pu faire, ou pour parler du statut de Particulier de Draco. Et Harry savait bien que cela énervait particulièrement le blond. Draco avait, aujourd'hui, totalement saisi, compris et accepté sa condition de Particulier, mais il ne supportait pas qu'on mette son nez dans sa vie. Draco n'aspirait qu'à vivre tranquillement, apprenant à gérer lui-même ses nouvelles particularités. Harry comprenait cela plus que toute autre personne : lui aussi, en tant qu'âme-soeur d'un Particulier, sentait qu'il avait compris l'essentiel, et c'était suffisant : il avait besoin de Draco, et c'est tout ce qui comptait. Avec ou sans leur aide, ils auraient fini par le comprendre par leurs propres moyens.
Sur son fauteuil, Draco croisa les jambes et Harry fit inintentionnellement craquer ses phalanges.
- Merci à vous de bien avoir accepté de venir, messieurs, reprit Dumbledore, leur jetant un regard bienveillant par dessus ses lunettes en demi-lune. Et merci à vous aussi, mademoiselle Granger, d'être avec nous aujourd'hui. C'est grâce à vous que cette petite réunion a pu se faire.
Harry lança un regard surpris à Hermione qui eut un sourire consterné.
- Est-ce que tout va bien pour vous, les enfants ? demanda alors le vieil homme. Vos entrainements se passent bien, monsieur Malfoy ? Et toi, Harry, pas trop stressé pour tes examens de fin d'année ?
- Oh, non, tout va très bien prof… !
- Professeur, dites-nous pourquoi nous sommes là, je vous prie, coupa Draco d'un ton sec.
Dumbledore eut un sourire amusé.
- Toujours égal à vous-même, monsieur Malfoy, murmura-t-il.
Rogue, près du bureau du directeur, fit un pas en avant mais Dumbledore leva la main.
- Nous souhaitons vous parler d'un sujet important, messieurs.
- Je pense que nous savons déjà le plus important, sourit sarcastiquement Draco.
- Oh vous seriez surpris, monsieur Malfoy, dit le professeur de Potions.
Et le regard du directeur des Serpentard se porta sur Hermione, qui n'avait encore pipé mot.
- Nous avons fait venir mademoiselle Granger aujourd'hui, continua le professeur McGonagall. Suite à votre demande, Potter, elle a mené quelques recherches sur le lien établi entre un Particulier et son âme-sœur.
- M-Ma demande, professeur ?
- Vous vous en souvenez ?
- Oui, mais je…
Et la phrase d'Harry mourut dans sa bouche. Il avait bien demandé à Hermione de l'aider à trouver une solution qui pourrait les aider, lui et Draco, à combattre la douleur qui les prenait lorsqu'ils s'éloignaient l'un de l'autre. Mais il s'était attendu à ce qu'Hermione vienne le voir directement pour lui exposer ses trouvailles.
Pourquoi diable avaient-ils été convoqués aujourd'hui ? Et qu'avait donc trouvé Hermione ?
- Il semblerait que mademoiselle Granger ait trouvé des informations bien plus importantes que nous le pensions, reprit le professeur McGonagall.
- Quel genre d'informations ? dit Draco d'une voix détachée.
Une appréhension saisit le corps d'Harry et ses mains se serrèrent sur sa robe de sorcier.
Et si… Et si Hermione avait trouvé le moyen de défaire leur lien ? Et si elle avait trouvé comment rompre l'amour entre un Particulier et son âme-sœur ? Ces pensées le glacèrent, et il dû se concentrer de toutes ses forces pour ne pas lever les yeux vers Draco et le supplier de le prendre dans ses bras.
- Mademoiselle Granger ? fit Rogue.
Alors, Hermione se leva, ouvrit le livre qu'elle tenait contre elle et le posa sur le bureau du professeur Dumbledore. Harry ne vit rien, si ce n'est des paragraphes et des paragraphes entiers d'écritures manuscrites.
- Comme tu me l'as demandé, Harry, j'ai fait quelques recherches sur les Particuliers et leurs âmes-soeurs, dit enfin Hermione, debout devant eux. Et j'ai trouvé que vous aviez un lien assez… et bien, particulier. Au fil de mes recherches, je me suis rendu compte que ce lien pouvait aller beaucoup plus loin et vous permettre de faire… des choses… particulières…
- Que veux-tu dire ? Quelles choses ? dit Draco, toujours aussi froidement.
- Des choses que vous ne pouvez normalement pas faire… dit la Gryffondor.
- Je ne comprends absolument pas, souffla le blond, agacé.
- Et bien j'ai découvert que vous…
- Ce que mademoiselle Granger essaie de vous dire, messieurs, c'est que vous pouvez avoir des enfants, intervint Rogue.
Hermione hocha doucement la tête et Harry haussa les sourcils. Avait-il bien entendu ?
Draco éclata alors d'un rire gras et moqueur, faisant sursauter le moldu.
- Non d'un dragon, Hermione, crois-tu donc que je n'étais pas au courant que je pouvais avoir des enfants ? Je suis un Particulier, mais je reste un homme.
Hermione pinça de nouveau les lèvres, mais le professeur Rogue intervint, une fois de plus :
- Vous ne saisissez pas, monsieur Malfoy.
- Ah ? Donc vous insinuez que je n'ai pas conscience d'avoir la capacité de féconder une femme ?
Et Harry, Hermione et le professeur McGonagall devinrent rouge de honte.
Harry aurait voulu pouvoir se cacher au fond de son fauteuil. Il voyait bien que Draco était agacé, mais tout de même, parler aussi crûment devant les professeurs… Il cacha son visage dans ses mains, gêné.
- Laissez-moi répéter, monsieur Malfoy, dit Severus en détachant chacun de ses mots. Vous pouvez avoir des enfants. Ensemble. Vous et Potter.
À mesure que le directeur des Serpentard prononçait sa phrase, le rire de Draco s'estompa et bientôt, les sourcils du blond se froncèrent.
Le corps d'Harry se figea et il releva la tête, choqué.
Le silence qui enveloppa alors la salle fut incroyablement tranchant. Tous restèrent figés, coincés entre la gêne et l'appréhension.
- Vous voulez parler de l'adoption, je suppose ? dit enfin Draco, méfiant.
- Nous vous parlons d'enfants biologiques, monsieur Malfoy, continua le professeur McGonagall. Des enfants qui seraient issus directement de vous et de Potter lui-même.
- C'est impossible, nia-t-il.
- Monsieur Malfoy…
- C'est impossible.
- Nous avons-vous déjà menti ? dit doucement Dumbledore.
Alors, le regard du blond se posa sur le vieil homme et il vit celui-ci sourire avec bienveillance.
Ils ne mentaient pas. Jamais.
Harry vit, du coin de l'œil, le corps de Draco trembler, et son propre souffle se coupa.
- Mais, comment ? murmura le Serpentard.
- Mademoiselle Granger ? dit le professeur de Potions.
Hermione lança un regard à Harry. Le moldu ne bougeait pas. Comme pétrifié sur son fauteuil. La jeune femme posa alors sa main sur le livre qu'elle avait ouvert.
- Durant mes recherches j'ai trouvé quelques témoignages, datant d'il y a plusieurs dizaines voire centaines d'années. Des légendes… des contes… des histoires aussi. Il semblerait que la magie des Particuliers soit assez puissante pour… permettre ce genre de chose, dit la Gryffondor.
- Permettre quoi ? la pressa Draco, les mains accrochés aux accoudoirs de son fauteuil.
- Permettre à l'âme-sœur du Particulier, si celle-ci est du même sexe, de tomber enceinte.
Draco se laissa retomber dans son fauteuil, les yeux écarquillés. Ses doigts tremblèrent.
- Comment… comment est-ce possible ? murmura-t-il.
- C'est à la fois simple et compliqué, continua Hermione. Dans votre situation, ça ne serait pas compliqué pour toi, Draco. Mais ça le serait un peu plus pour Harry.
- Explique-toi.
- Et bien, voilà. J'ai découvert que si un Particulier, lors d'un rapport sexuel, « insufflait » un peu de sa magie à son âme-sœur, cela accentuerait les chances pour que celle-ci tombe enceinte. Dans le cas d'un Particulier et d'une âme-sœur tous les deux de sexe masculin, la magie insufflée par le Particulier à l'âme-soeur, aussi infime soit-elle, pourrait permettre au corps de l'âme-soeur de se... disons... de se « modifier » en conséquence.
- Se modifier ?
- Oui. En fait l'âme-soeur resterait un homme, car c'est son essence-même, mais l'intérieur de son corps serait en capacité d'accueillir un enfant. Un placenta magique pourrait alors s'accrocher aux parois du ventre et du bassin de l'âme-soeur et celui-ci pourrait alors porter un bébé.
- Sans utérus ?
- C'est ça.
- Mais de quelle manière… ?
- Les… rougit Hermione. Les spermatozoïdes du Particulier seraient acheminés grâce à la magie insufflée, directement dans le placenta. Là, les cellules du corps de l'âme-soeur fabriquerait un réceptacle.
- Un réceptacle ?
- Oui, une sorte d'ovule, mais issu de cellules normales, et aidé par la magie du Particulier.
Draco vibrait.
- D'après les témoignages et légendes découverts par mademoiselle Granger, continua McGonagall, seul le corps de l'âme-soeur pourrait subir ce changement. La magie du Particulier ne peut pas influencer son propre corps. Le processus serait également sensiblement le même au sujet de couples de Particuliers et d'âmes-soeurs de sexe féminin. La Particulière pourrait permettre que son âme-sœur féminine soit fécondée par l'échange de cellules via la transmission de fluides corporels, mais pas elle-même. La magie des Particuliers semble n'avoir de réel impact uniquement sur leurs âmes-soeurs, ce qui est somme toute logique.
- Logique ? osa demander Harry d'une voix tremblante.
- Oui, intervint le professeur Rogue. Les Particuliers sont une espèce particulièrement rare, Potter. La transmission des gènes est donc censée pouvoir se faire même en cas de similitude des genres, d'après les éléments que nous avons pu trouver. C'est pourquoi les Particuliers possèdent cette... et bien, disons... cette "faculté" d'influence. Les âmes-soeurs doivent permettre aux Particuliers de faire prospérer leurs gènes. C'est pourquoi leur corps s'adapte grâce à l'insufflation de magie de leur Particulier.
Il marqua une pause et regarda du coin de l'œil le blond dans son fauteuil.
- Comme vous le savez, seuls quatre cas de Particuliers ont été enregistrés à Poudlard depuis la création de l'école, et deux à Beauxbâtons. Avec monsieur Malfoy ici présent ce nombre s'élève désormais à cinq. Malgré la faculté de fécondation des Particuliers, les gènes de ceux-ci ne sont pas automatiquement transmis aux enfants, ou ne sont pas forcément éveillés une fois ceux-ci ayant rencontré leurs âme-soeurs.
- Oui, oui, d'accord, s'agaça Draco en balayant les explications de son professeur d'un geste de la main. L'âme-soeur, qu'importe son sexe, peut porter les enfants du Particulier, très bien, nous avons compris. Mais qu'en est-il du bébé ?
- Le bébé ? demanda Rogue.
- Oui. Il y a fécondation via l'insufflation de la magie lors d'un rapport sexuel, et ensuite ?
- Ensuite ?
- Comment se déroulerait la grossesse ? demanda le blond, le regard déterminé.
Le professeur Rogue tourna les yeux vers Hermione qui se racla la gorge.
- Et bien, le bébé grandirait normalement dans le corps de l'âme-soeur, comme une grossesse féminine normale.
- Il n'y aurait aucun risque ?
- Normalement non, puisque le placenta magique adhère aux parois du ventre et du bassin pour maintenir en place la poche qui servirait à l'enfant pour grandir tranquillement. Enfin, d'après ce que j'ai pu lire en tout cas.
- Et l'accouchement ?.
- L'accouchement ?
- Oui.
- Et bien…
- Il n'y aurait pas d'autre choix que de passer par une césarienne, dit le professeur McGonagall. Si l'âme-soeur est un homme, elle ne peut donc pas posséder de voies naturelles pour mettre au monde un enfant. La césarienne serait obligatoire.
- Je vois, murmura le blond.
Le Serpentard passa une main fébrile dans ses cheveux. Quelque chose s'éveilla en lui et il sentit une douce chaleur se répandre dans ses veines. Indéniablement, elle le consumait progressivement.
Était-ce donc réellement possible ?
- Et… et le bébé ? dit-il enfin.
- Le bébé serait parfaitement normal, continua le professeur de Métamorphose.
- Vous en êtes sûrs ?
- Certains. Nous avons lu le vieux témoignage d'un homme Particulier et de son âme-sœur, tous deux de sexe masculin : leur enfant était un garçon tout ce qu'il y a de plus normal.
- Et ses pouvoirs ?
- L'enfant était un sorcier, il a été scolarisé à Beauxbâtons, si le témoignage s'avère exact. C'était il y a quelques deux cent ans.
Le cœur battant, et les mains moites, Draco réfléchissait à vive allure.
C'était vital. Il le sentait. Il se remémora la photo d'Harry, lorsqu'il n'était qu'un bébé, avec ses yeux verts et son grand sourire.
Il le voulait. Lui. Il le voulait. Il voulait cet enfant aux cheveux noirs et aux yeux verts. Il voulait qu'il porte son nom et que son sang coule dans ses veines.
Son cœur battit d'une impulsion nouvelle et ce fut comme si plus rien d'autre n'existait que l'image de cet enfant.
- Donc ce serait… notre enfant biologique à tous les deux ?
- Exactement.
- C'est incroyable, murmura le blond.
- Nous savons que ce n'est pas facile à assimiler, dit doucement Dumbledore.
- Oh j'ai parfaitement saisi, professeur, répondit Draco.
- Il faut que vous sachiez que vous n'êtes absolument pas obligés de le faire, continua le vieillard avec un regard vers le moldu, toujours figé dans son fauteuil.
Un large sourire s'imprima sur le visage du Serpentard, et il fut impossible pour lui de lui faire quitter ses lèvres. Il ne l'écoutait plus. Il en avait trop dit. Il ne servait à rien d'en rajouter. Il savait désormais la seule chose qu'il avait réellement besoin de savoir.
- Tant que vous n'utilisez pas votre magie, monsieur Malfoy, vos rapports sexuels avec Harry resteront sans danger.
- Et est-ce qu'il y aurait, intervint subitement Harry, faisant se tourner tous les regards vers lui, une sorte de… de pilule, ou quelque chose, qui empêcherait que cela n'arrive ? Comme pour les femmes moldues.
- Malheureusement je ne crois pas que cela soit possible, Potter, car il ne s'agit pas d'une question d'hormones, mais de magie, dit le professeur Rogue.
Et le moldu baissa la tête.
Draco ne le regarda même pas, pas perturbé de cette intervention, le cœur battant.
- Maintenant que nous vous avons informés de ces nouvelles découvertes, messieurs, il est de mon devoir de vous conseiller.
Draco leva les yeux vers le directeur de l'école, souriant toujours.
- Vous êtes encore tous les deux très jeunes, c'est un paramètre qu'il est impératif pour vous de prendre en compte.
Draco ne releva pas. L'âge n'était qu'un chiffre.
- Et il est évidemment préférable que les deux parties soient d'accord avant de concevoir un enfant, continua le vieil homme.
Mais le Serpentard ne l'écoutait pas.
- Évidemment, répondit-il simplement.
- Véritablement d'accord, appuya le vieux sorcier.
Draco soupira et pressa l'arrête de son nez entre ses deux doigts.
- Que voulez-vous insinuer, professeur ?
- Dans ce genre de situation, le Particulier est toujours en position de force, car c'est lui qui insuffle sa magie et permet à l'âme-soeur de porter l'enfant.
- Et alors ?
- Alors, il serait très mal venu qu'un Particulier ne prévienne pas son âme-sœur qu'il lui a insufflé de la magie. C'est pour cela que j'insiste sur l'importance de l'accord des deux parties.
- Mmh, murmura Draco.
La tête du blond bourdonnait. Il était prêt.
Et puisqu'ils le pouvaient, pourquoi attendre ? C'était viscéral. Il en avait besoin.
- Et le bébé, reprit Draco, est-ce qu'il nous ressemblerait à tous les deux ?
- Vous seriez ses parents, dit le professeur McGonagall. Il aurait vos gènes à tous les deux, oui.
- Et est-ce qu'il serait…
- Monsieur Malfoy, le coupa la vieille sorcière, ce serait un enfant parfaitement normal, comme vous l'étiez à votre naissance et comme nous l'avons tous été un jour. Seul le mode de fécondation serait différent, autrement tout serait apparenté à une grossesse normale.
- C'est incroyable, répéta Draco pour lui-même.
Les yeux du directeur se posèrent sur le Gryffondor et, croisant les yeux d'Hermione, il soupira doucement.
- Les intentions premières de mademoiselle Granger étaient de faire des recherches sur la douleur provoquée par votre lien. Je suis navré que nous n'ayons pas pu vous éclairer davantage sur ce sujet-là, messieurs.
Draco fixait le livre ouvert, le cœur battant et les mains moites.
- Y a-t-il d'autres informations au sujet des enfants nés de parents Particuliers et d'âmes-soeurs masculines ?
- Nous nous attelons, grâce à l'aide précieuse de mademoiselle Granger, à dénicher de plus amples informations, mais c'est tout ce que nous avons trouvé pour le moment.
Le blond respirait fort, l'émotion qu'il ressentait était incroyablement forte.
- Si vous avez d'autres questions, nous ferons de notre mieux pour vous répondre.
- Je pense que vous avez tout dit, professeur, sourit Draco.
- Bien alors si vous pensez que vous en savez assez… vous pouvez retourner dans votre chambre, messieurs.
Draco se leva et, attrapant la main du moldu dans la sienne, le guida vers la porte du bureau.
Le Serpentard fit simplement un signe poli de la tête en direction des personnes dans la pièce et sortit, accompagné du Gryffondor le suivant mollement, telle une poupée de chiffon.
Dans le bureau, Hermione baissa les yeux et le professeur Rogue pinça les lèvres.
- Ils ne seront pas d'accord, murmura le professeur McGonagall.
- Non, ils ne le seront pas, répondit Dumbledore.
…
Sur le chemin menant à leur chambre, Harry ne dit pas un mot. La tête basse, le regard vide, il suivait le Serpentard qui, le tenant toujours par la main, et marchant devant lui, imposait sa cadence à leurs pas.
Draco serrait ses doigts à lui en faire mal, mais il ne dit rien. Harry pouvait voir sur le visage du blond qu'il venait d'apprendre une nouvelle extraordinairement merveilleuse et son cœur se serra de ne pas pouvoir en dire autant. Aussi pâle que la neige, Harry marcha derrière le blond et entra dans leur chambre après que Draco eut prononcé le mot de passe. La porte se referma derrière eux.
Là, le Serpentard poussa un gros soupire de soulagement et passa sa main dans ses cheveux, écarquillant les yeux, le souffle court :
- Je n'en reviens pas… murmura-t-il.
Harry, statique à l'entrée de la chambre, demeura muet. Son corps, rigide, était comme tétanisé. Son visage affichait un air choqué et profondément perturbé, mais Draco ne le vit pas, n'y prêta aucune attention, se concentrant sur ses propres émotions, explosives de joie et d'espoir.
Alors que le blond avançait dans la pièce, un immense sourire plaqué sur le visage, il entendit la petite voix fragile du Gryffondor souffler derrière lui :
- Non.
Et il s'arrêta instantanément. Tournant son corps massif, il aperçut, toujours planté à l'entrée, le moldu serrer les poings.
- Quoi ?
- J'ai dit non, Draco.
Le Serpentard fronça les sourcils. Harry le fixait, le regard déterminé.
- Non quoi ?
- Non je ne veux pas avoir d'enfant.
- Pardon ?
Alors, la détresse envahit le corps du moldu et il se mit à trembler de tous ses membres. Son visage fut défiguré par la peur et la colère.
Draco écarquilla les yeux, et même si son cœur se serra de voir Harry si triste, une force en lui lui disait que, cette fois, il devait gagner. C'était vital. Il le devait.
- Il y a un mois encore tu disais vouloir fonder une famille, grinça Draco, la colère s'emparant de son visage. Et aujourd'hui tu ne veux plus d'enfants ?
- J-Je… je veux dire… si, bien sûr que je veux des enfants, bredouilla Harry, les couleurs quittant son visage. Je veux des enfants avec toi, Draco. Mais je ne veux pas porter d'enfants !
Alors Draco eut un regard sombre et sa bouche se tordit en un rictus mauvais.
- Te rends-tu compte de ce que tu dis ?
- Je ne veux pas, Draco.
- Vraiment tu m'auras fait passer par toutes les émotions…
Le cœur d'Harry se pinça d'une force incroyable et la colère sur son visage laissa place à la tristesse.
Pas encore… Il ne voulait pas se disputer encore… Pas alors que ça lui faisait si mal…
Alors le blond retira sa robe de sorcier et la jeta négligemment sur une chaise. Il passa une main rageuse dans ses cheveux et s'appuya contre le dossier du sofa.
- Et dire que j'y ai cru…
- Cru quoi ? demanda Harry, ses sourcils se fronçant.
- Que tu pouvais réellement m'aimer.
Ce fut comme si Draco lui avait planté un couteau en plein cœur. Son souffle se coupa et il tituba, devenant plus blanc qu'il ne l'avait jamais été.
Comment pouvait-il dire cela ? Comment ne pouvait-il ne serait-ce que le penser ? Alors, Harry leva les yeux sur lui et fut pris d'une colère incroyable.
C'était injuste ! Profondément injuste !
- Hors de question que tu me fasses du chantage, Draco ! Je ne veux pas porter d'enfants !
- Quand j'ai compris que c'était toi, Harry, toi et personne d'autre, j'ai aussi compris que je ne pourrais pas avoir d'enfants, et je l'ai accepté. Merlin, je l'ai accepté… mais aurais-je dû ?
Le moldu serra les poings. Le visage de Draco était méconnaissable de hargne.
- Tu ne m'en as jamais parlé, dit le Gryffondor.
- Et pourquoi faire ?! Qu'est-ce que ça aurait changé ?! éructa le blond.
Harry vit les mains de Draco serrer le dossier du sofa et ses jointures devinrent blanches. Le meuble craqua, et Harry trembla de peur.
- Je l'ai accepté. J'ai fait une croix sur le rêve le plus précieux que j'avais. Parce que je t'aime. Et aujourd'hui, alors même que je croyais pouvoir le réaliser, en te gardant à mes côtés… avoir un mélange de toi et moi… ensemble… alors même que je croyais cela possible, que fais-tu, toi ?
- Tu n'as pas le droit de me demander ça… murmura le Gryffondor.
- Tu refuses, sans même prendre le temps d'y réfléchir.
Le corps du blond, courbé et appuyé sur le dossier du sofa, transpirait. Ses mots étaient brutaux, violents et Harry recula d'horreur lorsque ses yeux croisèrent ceux presque haineux du Serpentard.
- Draco, tenta-t-il de dire calmement, les sourcils froncés malgré tout. Je suis un homme. Et un homme, ça n'enfante pas.
- Tu n'es pas simplement un homme. Tu es l'âme-soeur d'un Particulier. Tu peux avoir des enfants. Et tu en auras. Nous en aurons, siffla le blond, lâchant enfin le dossier du meuble où Harry vit, imprimé dans le bois, la trace des doigts qui avaient fissurés la matière.
Le cœur d'Harry battit fort et il suffoqua avant d'enfin avoir le courage de parler. Et son courage se confondit avec de la témérité tant le sorcier, face à lui, sembla menaçant lorsqu'il entendit ses mots.
- J'ai dit non, Draco. Hors de question que je porte un enfant à l'intérieur de mon corps. Je suis un homme ! Je n'ai même pas d'utérus et de… de… mais enfin, comment va-t-il sortir ?!
- N'as-tu donc pas écouté le professeur McGonagall ?
- Je ne veux pas qu'on me coupe le ventre pour faire sortir un être humain de mon corps ! Jamais, Draco ! Jamais je ne porterai d'enfants ! Mais je suis un homme, non de Dieu !
Alors Draco saisit le dossier du sofa et l'envoya valser à travers la pièce. Le meuble se brisa contre un mur et retomba au sol, complètement démantelé. Harry sursauta de peur, tremblant et, dans un mouvement de vaine protection, couvrit son corps de ses bras en reculant.
Draco haletait, le regard fou.
- Tu ne sais pas ce que tu dis… siffla-t-il, le souffle court.
Et Harry recula encore.
- Tu me refuses cela, alors même que c'est la seule chose que je t'ai jamais demandée… !
- Ce n'est pas toi qui devras le porter ! dit rageusement Harry. J'ai toujours su que j'aimais les hommes, j'ai grandi avec l'idée que je devrais adopter un enfant un jour, le moment venu, mais pas que je deviendrais sa mère !
- Tu ne serais pas une mère, mais un père à part entière. Seul un placenta magique modifierait ton corps. Aucun autre de tes organes ne serait touché.
- Mais tu ne comprends pas que je ne veux pas mettre au monde un enfant, Draco ?! C'est contre-nature !
Le sourire qui s'afficha alors sur le visage du Serpentard fut si froid qu'Harry sentit s'infiltrer en lui une peur incommensurable et nouvelle.
Là. Maintenant. Il le sentait.
À partir de cet instant, il sentait que Draco pourrait le quitter. Et que, cette fois, il ne reviendrait pas.
- Alors… éructa-t-il, les poings serrés. Un enfant quelconque serait normal mais notre véritable enfant serait contre-nature ?
- Ce n'est pas ce que j'ai dit, tenta de le calmer le brun.
- J'ai très bien compris ce que tu as dit.
Et Draco ouvrit la main. Les morceaux du sofa à terre se recollèrent instantanément et le meuble retrouva sa place initiale, comme neuf.
- De toute façon, continua le blond, tu n'auras pas le choix.
- P-Pardon ? suffoqua Harry.
- Hermione a bien précisé que c'était ma magie qui permettrait une fécondation ou non. C'est moi qui décide.
Le sang du Gryffondor se glaça dans ses veines alors que le Serpentard affichait un sourire sombre.
- Tu n'oserais pas ? souffla le moldu.
- Je veux un enfant, Harry.
- Mais pourquoi ?! hurla alors le Gryffondor. Pourquoi est-ce si important pour toi ?! Quel mal y a-t-il à vouloir adopter alors que je suis un homme ?!
- Et quel mal y a-t-il à vouloir un enfant, maintenant que je sais que nous en avons la capacité ?
- Cette histoire d'enfant te rend complètement fou !
- Non. C'est toi qui me rend fou. Pourquoi suis-je ainsi obligé de t'aimer et de souffrir alors même que tu ne prends pas en considération la seule chose que j'ai jamais pu te demander ?!
- Draco… je ne porterai jamais d'enfant… c'est au-dessus de mes forces…
- Je veux un enfant.
- Alors… balbutia le Gryffondor, des larmes traçant désormais de longs sillons sur ses joues pâles. Alors je t'interdis de me toucher jusqu'à nouvel ordre.
- Nous verrons bien si tu m'interdiras longtemps ton lit, Harry.
Et Draco transplana.
Resté seul dans l'immense chambre, Harry s'écroula au sol et pleura comme un enfant que l'on vient d'abandonner. Son petit corps trembla et, sans qu'il ne s'en rende compte, ses lèvres supplièrent Draco de revenir.
Voilà.
Un sujet auquel nos héros ne s'attendaient pas à devoir faire face. Un sujet qui a semé une certaine discorde au sein du couple.
Qu'en pensez-vous ? Quel est votre avis ? Soutenez-vous Draco dans son rêve viscéral d'avoir un enfant ? Ou êtes-vous plutôt du côté d'Harry qui refuse de porter un enfant car il est un homme ?
(Pour ceux qui ne comprendraient pas d'où vient cette soudaine envie d'avoir des enfants chez Draco, il a été fait mention dans les chapitres 2, 8 et 14, des réactions particulièrement attendries de Draco face aux jeunes enfants, vous pouviez déjà y voir les indices d'une envie prématurée de devenir parent :D mais d'autres explications arriveront plus tard dans l'histoire).
N'hésitez pas à me laisser une review, vraiment, c'est toujours très encourageant pour moi de vous lire, et surtout, ça me fait toujours très plaisir.
Merci d'avoir lu ce chapitre, j'espère qu'il vous aura plu et qu'il vous aura donné envie de connaître la suite !
Je vous fais de gros bisous, à mardi prochain !
