Bonjour,
Un grand, immense, merci à tous pour vos reviews ! Je suis tellement contente que ma fanfiction vous plaise, vous fasse ressentir des choses et vous touche ! Merci de prendre le temps de me laisser un mot. Merci d'être là, tous les mardis et vendredis, pour m'encourager, vous n'avez pas idée à quel point ça me fait plaisir et ça m'aide. Continuez comme ça, vous êtes les meilleurs, merci ! :D.
Aujourd'hui, dans ce chapitre, les personnages continuent de se questionner !
Disclaimer : les personnages et l'univers appartiennent à J. K. Rowling, seule l'histoire est de moi.
Avertissement : ce chapitre contient une scène de violence.
Bonne lecture !
Chapitre 22 : Imperium.
- Draco ! cria Blaise en ouvrant la porte à la volée.
Le blond et la Gryffondor se levèrent, le cœur battant.
- Harry est rev'nu à lui, souffla le métis, paniqué.
- Quoi ?
- Il a mal, il a… aucune potion ne fait effet, et le sort… il a besoin d'toi !
Sans même prendre le temps d'enfiler sa robe de sorcier, Draco et les deux autres élèves se précipitèrent jusqu'à l'infirmerie.
- Tu m'avais dit qu'il allait mieux ! siffla Draco à la jeune femme.
- Tout allait bien quand je l'ai quitté, répondit-elle.
Le voyage jusqu'à l'infirmerie fut interminable, et lorsqu'enfin le blond aperçut la porte de bois brut, il l'ouvrit et écarquilla les yeux.
Sur un lit d'hôpital, entouré par madame Pomfresh, Ron, le professeur Dumbledore et le professeur Rogue, Harry hurlait. Draco se figea en entendant la voix brisée du Gryffondor qui se tordait sur son matelas, se débattant. Alors, quand il croisa les yeux pleins de larmes du moldu, son cœur se brisa.
- Draco ! cria Harry lorsqu'il vit enfin le blond.
Et il tendit le bras dans sa direction, le suppliant de ne pas l'abandonner.
Draco accourut à ses côtés, et quand la petite main d'Harry le toucha, il fondit sur lui et posa ses lèvres sur les siennes. Harry hoqueta, haleta. Mais, sentant le Serpentard passer sa langue tout contre sa bouche, il ouvrit les lèvres et l'accueillit dans un gémissement. Harry s'accrocha à lui, des larmes continuant de couler sur ses joues roses. Mais Draco sentit le moldu se détendre contre lui, et, brisant leur étreinte, il souffla tout contre son visage :
- Je suis là, Harry, je suis là.
Le moldu hocha difficilement la tête et l'embrassa de nouveau. Draco prit possession de ses lèvres avec une force qu'il peina à contrôler et Harry s'offrit à lui avec une détresse qui firent se détourner les yeux de Ron, Hermione et Blaise de pudeur et de gêne.
Tout à coup, madame Pomfresh fit un mouvement de baguette contre l'autre bras du moldu et celui-ci hurla de douleur. Draco se recula, alerté.
- Mais qu'est-ce que vous faites ?! grogna-t-il à l'infirmière.
Alors il aperçut le bras gauche du moldu, rouge de sang et noir d'encre, parsemé de dizaines d'éclats de verre profondément ancrés dans la chair et ses dents se serrèrent. Harry cria et recommença à se débattre. Ron et le professeur Rogue tentèrent de le maintenir en place, tenant ses jambes qui s'agitaient avec violence.
- Restez en place, Potter ! gronda le professeur de Potions.
Mais Harry ne cessa de se débattre et d'hurler à mesure qu'il sentait madame Pomfresh déloger les morceaux de verre de son bras. Il hurla encore, et encore, et encore, et ses cris résonnèrent dans l'infirmerie, perçant le cœur du Serpentard.
Hors de lui, Draco repoussa tous ceux qui s'étaient approchés du moldu et une vague de magie traversa tous les corps présents dans la pièce. Tous reculèrent, sauf Albus Dumbledore dont la baguette pointait constamment vers le moldu.
- Reculez ! grogna le Serpentard, protégeant Harry de son corps. Vous lui faites mal !
Il sentit les doigts du Gryffondor se poser sur son dos et il posa une main protectrice sur son corps. Alors, la main du moldu glissa contre lui et retomba mollement sur le matelas. Draco se tourna et vit avec horreur le Gryffondor pâlir, les yeux révulsés.
- Ôtez-vous de là, monsieur Malfoy ! éructa madame Pomfresh en reprenant sa place près du bras ensanglanté du moldu.
Draco se sentit violemment tiré en arrière et il fallut une force incroyable au professeur Rogue pour arriver à le déloger. Le sorcier emmena Draco au fond de l'infirmerie, à quelques mètres du moldu inconscient.
Le blond ne l'avait pas lâché des yeux. Son cœur allait mourir, il le sentait.
Son petit corps ne réagissait plus, et il voyait le Gryffondor se ramollir comme une poupée de chiffon. Impuissant, il observait le professeur Dumbledore, la baguette toujours tendue, et madame Pomfresh, essuyant le sang qui coulait contre son tablier.
- Monsieur Malfoy ! dit précipitamment le professeur Rogue.
Mais Draco ne l'entendit pas.
- Monsieur Malfoy ! répéta-t-il encore.
Les yeux rivés sur le moldu, il sentait son corps lui faire mal.
- Draco ! cria le professeur.
Le Serpentard sembla enfin revenir à lui et il posa ses yeux sur l'homme qui lui faisait face, le regard dur.
- Nous avons besoin de vous ! Potter a besoin de vous !
- Il va mourir, murmura le blond, le visage fermé.
- Non ! Il ne mourra pas ! Pas aujourd'hui !
- C'est terminé.
Alors, le professeur Rogue lui asséna une gifle tellement fort que le bruit de son claquement résonna dans toute l'infirmerie, et Draco écarquilla les yeux devant la violence du geste et l'inhabituelle brutalité de son professeur.
- Ressaisissez-vous, bon sang ! éructa le directeur des Serpentard. Vous devez l'aider !
Draco posa une main sur sa joue et, enfin, comprit. Il ne pouvait pas le laisser mourir. Pas maintenant. Il ne pouvait pas l'abandonner.
Reprenant contenance, il hocha la tête.
- Que puis-je faire ? demanda le blond.
- Il faut que vous lui lanciez le sortilège de protection du professeur Dumbledore.
- Quoi ?
Et Draco fronça les sourcils.
Hors de question.
- Vous êtes complètement fou ! siffla-t-il. Harry ne supporte pas ma magie et vous voulez que… non.
- Vous devez le faire, monsieur Malfoy ! dit le professeur Rogue et désignant du doigt le moldu allongé sur son lit. Si vous ne le faites pas vous perdrez votre âme-sœur !
- Vous venez de dire à l'instant qu'il ne mourrait pas aujourd'hui !
- Si vous l'aidez, il ne mourra pas ! Vous devez le faire ! L'aimez-vous ?
- Ce n'est pas la question !
- L'aimez-vous ?! s'impatienta Rogue.
- Bien sûr ! répondit Draco, énervé. Mais ma magie est trop puissante, elle le tuerait.
- C'est justement parce qu'elle est puissante qu'il en a besoin.
- Comment ça ?
Rogue désigna alors Dumbledore qui, le bras tendu, continuait de se concentrer sur le corps inconscient du Gryffondor.
- Le sortilège Doloris était si puissant qu'il a réussi à endommager le sort de protection du professeur Dumbledore. La magie de l'école est en train de tuer Potter à petit feu. Le professeur Dumbledore essaie de maintenir en place son bouclier, mais cela ne suffit plus.
- Le Doloris était si puissant qu'il a brisé le sort du professeur Dumbledore... ?
- Oui. Vous êtes l'élève le plus puissant de cette école, monsieur Malfoy. Il faut que vous lanciez ce sort. Votre magie de Particulier est notre dernière chance.
Draco regarda alors ses mains, elles tremblaient.
- Je ne peux pas. Si ma magie entre en lui alors…
- Draco !
Et le blond leva les yeux vers Ron qui s'était approché de lui.
- Harry a besoin de toi ! Ne l'abandonne pas ! Pas alors que tu n'as pas su le protéger de ce sortilège !
Le regard du rouquin était froid et incroyablement colérique. Et Draco sentit la culpabilité l'étreindre.
C'était sa faute. Il avait laissé ce sort toucher Harry. Il ne pouvait pas l'abandonner. Pas alors qu'il l'aimait à en mourir.
Alors il hocha doucement la tête, et serra les poings.
- Quel est ce sort ? demanda-t-il enfin.
Hermione le lui enseigna à une vitesse folle et Draco finit par s'approcher du corps toujours inconscient du moldu. Il hésita un instant et posa finalement sa main sur son buste. Il se concentra, faisant tout pour que le sort n'agisse que comme un bouclier autour du moldu, et qu'il n'entre pas en contact avec son être lui-même.
Il devait y arriver. Harry ne devait pas mourir. Il devait y arriver.
Après quelques secondes, le bras du professeur Dumbledore retomba et il respira bruyamment, essoufflé.
- Tout va bien Albus ? demanda madame Pomfresh.
- Oui, oui. Monsieur Malfoy a réussi.
Aussitôt, le visage du moldu reprit des couleurs et son corps se souleva de nouveau d'une respiration calme et tranquille.
Draco passa une main moite dans ses cheveux et ne cessa de fixer le visage du Gryffondor qui se détendait progressivement. Alors, il soupira de soulagement lorsque les yeux verts émeraudes papillonnèrent et se posèrent sur lui. Un sourire fatigué étira la figure du moldu, et Draco posa sa large main dans les cheveux noirs.
- Draco… murmura le Gryffondor.
- Chut, repose-toi, Harry. Tu ne crains plus rien.
Draco sentit une main se poser sur son épaule, et le professeur Rogue parla derrière-lui.
- Merci, monsieur Malfoy. Il est hors de danger. Mais ce n'est pas terminé.
Le visage d'Harry se crispa lorsqu'il sentit madame Pomfresh, à l'aide de sa baguette, déloger un nouveau bout de verre de sa peau.
- Il faut que vous soyez forts, poursuivit Rogue. Tous les deux.
- Pourquoi ?
Et madame Pomfresh saisit le bras gauche du moldu qui hurla et recommença à se débattre.
- Dis-leur d'arrêter, Draco ! pleura le Gryffondor. J'ai mal, pitié, dis-leur d'arrêter !
Le corps de Draco se crispa et le professeur Rogue serra fermement son épaule.
- Il a l'épaule luxée. Nous devons la remettre en place.
- Sans sédatif ? souffla Draco, ravagé par le visage de nouveau noyé de larmes du moldu.
- Nous lui en avons donné, mais il semble que le sortilège Doloris ait laissé des séquelles qui empêchent les anesthésiques de fonctionner.
- Mais j'ai stoppé le Doloris.
- Il était extrêmement puissant. Vous l'avez arrêté dans le couloir, mais Potter est un moldu qui ne tolère pas la magie. Son corps a encore beaucoup trop mal, et les analgésiques ne font pas effet.
- Pourquoi ne pas attendre que la douleur passe avant de remettre en place son épaule ?
- Si nous tardons trop son bras pourrait avoir de graves lésions et des problèmes de mobilité. Il faut que nous le fassions. Maintenant.
- Mais il a si mal.
- Je sais. Il a besoin de vous. Restez près de lui, rassurez-le, et aidez-nous à le maintenir en place. S'il bouge trop il aura encore plus mal.
- D'accord, dit enfin Draco.
- Bien. Weasley, Granger, Zabini, venez ici !
Les trois élèves se précipitèrent sur Harry et le moldu se débattit de plus belle.
- Weasley, Granger, saisissez-lui chacun un jambe ! Zabini, aidez-moi à lui maintenir le bras droit en place ! Et vous, Malfoy… !
Mais Draco maintenait déjà le corps entier du brun. À l'aide de ses deux mains, il empêchait son corps de se tordre et le regardait avec les sourcils froncés, le visage coupable :
- Ça va faire un peu mal, Harry, murmura-t-il.
Et le Gryffondor pleura.
- Non ! Non, je ne veux pas ! Empêche-la, Draco, empêche-la !
Le Serpentard lui fit un sourire rassurant et posa ses lèvres sur son front. Le moldu se calma instantanément.
- Ça ne durera qu'une seconde. Tu vas y arriver, je sais que tu vas y arriver.
Alors, le moldu hocha doucement la tête et ferma les yeux aussi fort qu'il put. Madame Pomfresh compta jusqu'à trois, et poussa d'un mouvement vif le bras du moldu vers l'avant. On entendit un craquement et le moldu hurla de douleur.
- C'est fini, c'est fini, le rassura Draco en posant la main sur son front.
Après quelques instants, les larmes de Gryffondor se tarirent et il leva doucement son bras endolori. Draco comprit tout de suite, et le prit dans ses bras.
Harry s'accrocha à lui de toutes ses forces et gémit en sentant son bras déchiré frotter contre les vêtements du Serpentard, mais il n'y prêta pas attention. Il respirait fort dans le cou de Draco, lui chuchotant qu'il l'aimait, qu'il avait cru mourir, qu'il avait eu peur que, par sa faute, il meurt avec lui.
Et Draco enfouit son visage contre la peau tendre du Gryffondor, et lui murmura qu'il l'aimait plus que tout au monde, qu'il était désolé, terriblement désolé, qu'il avait cru le perdre, et qu'il avait eu peur de voir la personne la plus importante de sa vie le quitter par sa faute.
Dans l'infirmerie redevenue silencieuse, ce fut comme s'ils étaient seuls au monde. Leurs doigts étaient blancs de se serrer aussi fort. Leur souffle était court de respirer aussi vite. Et leurs corps étaient tremblants d'enfin se sentir près l'un de l'autre. Draco s'assit au bord du lit du moldu et le berça contre lui, passant sa main dans ses cheveux, embrassant son front et le protégeant de ses bras. Et Harry, pressé contre son torse, se sentit apaisé et enfin en sécurité.
- Votre bras, monsieur Potter, il faut… commença madame Pomfresh.
- Laissez-leur un instant, Poppy, dit alors Dumbledore en saisissant l'infirmière par le bras.
Et tous sortirent de la pièce, laissant les deux hommes seuls.
Draco sentit les doigts du Gryffondor se mêler aux siens, et il ressassera son étreinte.
- Harry, il faut que je te dise. Hier soir…
- N'en parlons plus, Draco.
- Je m'excuse sincèrement d'avoir essayer de te faire cela. Je n'avais aucun droit de t'insuffler ma magie sans t'en avertir.
Harry se serra contre lui. La voix du Serpentard était coupable. Le corps du moldu se ramollit entre ses bras.
- … Tu… tu me promets de ne jamais recommencer ? murmura le Gryffondor.
- Ça n'arrivera plus. Plus jamais. Je t'en donne ma parole.
Harry embrassa alors sa pomme d'Adam, et posa la tête contre son torse.
- Alors n'en parlons plus.
Le blond posa sa joue dans les cheveux en bataille du brun et soupira, progressivement, un sentiment de soulagement envahit son corps.
- J'ai eu si peur, Draco… entendit-il alors, dans un souffle à peine audible.
- Moi aussi, Harry.
- J'ai cru que j'allais mourir… comme… comme l'autre fois, le jour de Noël… j'ai cru que j'allais mourir et…
- C'est fini, murmura le Serpentard, balançant doucement le corps du brun contre lui. Je suis tellement désolé...
- Et la seule chose qui me faisait supporter la douleur, c'était toi…
Le Serpentard ferma douloureusement les yeux.
- Pardonne-moi.
- Je ne voulais pas que tu meures aussi... continua le brun comme s'il ne l'entendait pas.
- Je ne te laisserai pas mourir, Harry.
- Mais ça faisait tellement mal… souffla le moldu. Et tu étais si loin de moi…
Alors, le Serpentard aperçut le bras toujours rouge de sang du moldu et son visage se crispa.
Ses doigts craquèrent.
- Je ne me rappelle plus très bien, continua le Gryffondor. Tout ce que je sais, c'est que je voulais mourir tellement j'avais mal…
Les yeux de Draco se posèrent sur le matelas blanc, tâché de rouge et de noir et déchiré par les éclats de verre.
Il trembla de colère et son visage changea.
- Draco ? dit alors Harry, relevant les yeux vers le blond qui ne lui répondait plus.
Le Serpentard avait les sourcils froncés et serrait les dents à s'en casser la mâchoire. Harry devint blanc.
- Non, Draco… murmura-t-il.
Et alors qu'il levait une main apaisante vers le blond, il sentit que Draco le reposait vivement sur le lit, et il le vit courir à toute allure vers la sortie. Harry hurla :
- Draco, NON ! Arrêtez-le ! Il va le tuer !
Draco sortit comme un démon et bouscula le groupe de personnes devant l'infirmerie. Sans s'arrêter, il se dirigea vers les cachots. Vers la salle commune des Serpentard.
Lorsque Blaise et le professeur Rogue aperçurent son regard, ils blanchirent et se lancèrent à sa poursuite.
- MALFOY ! hurla le professeur Rogue. Arrêtez-vous !
- Draco ! cria Blaise, le cœur battant, courant à toutes jambes derrière le blond sans jamais pouvoir le rattraper. N'fais pas ça, Draco !
Mais Draco, le visage plein de haine, continua sa course. Il courait vite, très vite, et commença à distancer les hommes qui le suivaient à en perdre haleine.
Le professeur Rogue sortit sa baguette :
- Impedimenta !
Un sort bleu jaillit de la baguette tendue et fila droit sur le Serpentard. Mais lorsqu'il l'atteint, il ricocha sur le dos du sorcier et s'écrasa contre un mur de pierre. Rogue étouffa un juron.
- Arrêtez-vous ! hurla-t-il encore.
Draco n'entendait rien. Sourd et aveugle de colère.
Il arriva dans la salle commune de Serpentard et percuta un élève qui en sortait pour y entrer.
Là, il le vit, au milieu de la pièce, discutant, comme si de rien n'était. Une rage folle envahit son corps et il se rua sur Gregory Goyle.
- Je vais te tuer ! cracha-t-il.
Il frappa violemment le Serpentard au visage, le faisant s'écrouler au sol. Alors, il se jeta sur lui.
- Merlin, Draco, arrête ! cria Pansy Parkinson. Au secours ! Au secours ! À l'aide ! Arrête, Draco ! Arrête !
Le visage de Gregory Goyle était méconnaissable. Hurlant de rage, le regard fou, Draco le frappait, et le frappait encore. Et il hurlait, criait. Aucun élève dans la salle commune n'osa faire le moindre geste, ni dire le moindre mot, terrorisés par le blond. Les poings du sorcier frappèrent avec violence le visage du Serpentard et bientôt, du sang gicla de sa figure.
Alors, arrivèrent en courant Blaise et le professeur Rogue qui ouvrirent de grands yeux. Blaise se précipita sur Draco et lui saisit le corps, passant ses bras sous ses épaules et le tirant en arrière de toutes ses forces.
- Ça suffit, Draco ! lui cria-t-il.
- JE VAIS LE TUER ! hurla le blond, tentant de se dégager.
Blaise haleta, sentant la force exponentielle du Serpentard. Il ne tiendrait pas longtemps.
Le professeur Rogue se plaça alors entre l'élève à terre et Draco, toujours difficilement retenu par Blaise, à bout de souffle. Il pointa sa baguette vers le front du blond et lui lança un regard noir :
- Sortez d'ici, Malfoy !
- Écartez-vous de mon chemin !
- Je vous ai dit de sortir !
Avec un regard plein de haine et de défiance, Draco colla son front à la pointe de la baguette de son professeur.
- Il a lancé un sortilège impardonnable à Harry, et vous osez le protéger !
- Vous ne pouvez pas le tuer ! dit Rogue avec colère.
- Et pourquoi pas ?
- Car si vous le faites, nous ne saurons jamais qui est le véritable coupable !
Et les yeux de Draco s'écarquillèrent.
- Nous devons l'interroger, il y a forcément une explication !
- L'explication c'est qu'il déteste les moldus ! éructa Draco.
- Vous ne le toucherez pas, monsieur Malfoy ! dit Rogue d'un ton cinglant. Il sera interrogé avec du veritaserum, et nous obtiendrons toutes les réponses à nos questions !
Draco fronça les yeux, le corps respirant bruyamment. Il sentit que Blaise relâchait légèrement son étreinte, alors il se rua de nouveau sur l'élève à terre, et cette fois, ce fut le professeur Rogue qui l'arrêta.
Il fut repoussé violemment et tituba. Blaise lui saisit de nouveau le corps et le tira en arrière en trébuchant.
- Sortez-le d'ici, Zabini ! Et qu'il n'entre plus, ou je ne réponds plus de rien ! cracha Rogue.
Avec toute la peine du monde, Blaise arriva enfin à tirer Draco hors de la salle commune et la porte se referma sur eux. Lorsqu'il lâcha enfin le blond, Draco se jeta sur la porte mais celle-ci refusa de s'ouvrir, scellée.
Il poussa un hurlement de rage et de frustration et se prit la tête dans les mains.
- T'vas trop loin, Draco, murmura le Serpentard.
- Tais-toi, Blaise.
- T'as faillit le tuer.
- C'était le but.
- Mais on n'tue pas les gens comme ça ! T'veux finir tes jours à Azkaban ?!
- Tu as vu ce qu'il a fait à Harry.
- Il s'ra arrêté, le professeur Dumbledore a d'ores et déjà prévenu les forces de l'ordre qu'un sortilège impardonnable a été lancé à Poudlard. Mais ils doivent d'abord l'interroger.
- À quoi bon ?! grogna Draco. Ce n'était qu'un anti-moldu ! Il ne mérite pas de vivre !
- C'est plus compliqué qu'ça.
- Quoi ? Qu'est-ce que ça peut être d'autre ? dit-il ironiquement, sa respiration se calmant progressivement.
- Dumbledore et Rogue avaient pensé… à l'Imperium.
Et le corps de Draco se figea.
- Quoi ?
- Ils n'en sont pas sûrs, c'est pour ça qu'ils doivent l'interroger.
- Pourquoi ne l'ont-ils pas fait tout de suite ? gronda le blond.
- Ils devaient d'abord s'occuper d'Harry.
Et quelque chose se pinça dans le cœur du Serpentard.
- Il a failli le tuer.
- J'sais. Mais il est toujours vivant, et il t'attend.
Alors, Draco se rendit compte qu'il avait abandonné Harry sans un mot, tellement la rage l'avait aveuglé et il passa une main dans ses cheveux.
- Heureusement que tu es là, Blaise, murmura-t-il enfin.
- J'te laisserai jamais tomber, Draco. Va l'rejoindre. Il a besoin d'toi.
Le blond hocha la tête et transplana instantanément.
…
Il fut impossible de séparer Harry et Draco. Ils refusèrent tout simplement de se quitter des yeux. Madame Pomfresh réussit enfin à bander le bras blessé du moldu, et ce fut la dernière fois que quelqu'un d'autre que Draco toucha Harry de la journée.
La nuit était presque tombée, et il était évident que Draco ne rentrerait pas dans sa chambre pour dormir ce soir. Il passerait la nuit avec Harry, à l'infirmerie.
Le blond était assis dans un fauteuil, entre deux lits blancs, et tenait Harry sur ses genoux. Le moldu s'était endormi, et était blottit tout contre son torse. Les mains du Serpentard ne lâchèrent jamais son corps.
Draco discutait avec Benny, l'aide-soignant fantomatique de madame Pomfresh, lorsque la porte s'ouvrit soudainement sur Ron et Hermione qui arrivèrent, les mains remplies de petits pains et de muffins. Ils venaient de terminer de prendre leur dîner à la Grande Salle.
- On t'a ramené ça, sourit la sorcière en posant la nourriture sur un plateau argenté près du blond.
- Merci, Hermione, répondit le blond en croquant dans un gâteau. La nourriture n'est pas fameuse ici.
- Chut ! intervint Benny. Ou il vous en cuira !
Hermione roula des yeux et s'assit près du moldu, toujours endormi.
Ron s'allongea sur un lit vide et étira ses longues jambes avec un soupire de soulagement, se détendant enfin les muscles.
- Quelle journée, souffla-t-il en croisant les bras sous sa tête.
- Oui, en effet, dit Draco.
Hermione caressa doucement les cheveux du moldu qui renifla dans son sommeil.
- Peut-être qu'il avait raison, au fond… murmura-t-elle comme pour elle-même.
- De quoi ? demanda Ron.
- De vouloir quitter Poudlard.
- Quoi ? fit Draco, haussant les sourcils. Il voulait partir ?
- Oui. Il disait que c'était trop dur pour lui de continuer à affronter… tout ça. Mais je l'ai convaincu de rester.
Les yeux du blond se fixèrent sur le visage détendu du Gryffondor. Une bouffée d'amour l'envahit et il resserra sa prise sur lui.
- Tu as bien fait, Hermione.
- Que veux-tu dire ?
- Poudlard c'était son rêve. Il a le droit de le réaliser.
- Mais regarde ce qu'il lui est encore arrivé.
- Nous trouverons le coupable et l'empêcherons de nuire.
La jeune femme soupira et sourit à Draco. Elle finit par hocher la tête. Un silence seulement coupé par la respiration du moldu s'établit dans l'infirmerie, et lorsque Ron commença à somnoler sur son lit d'hôpital, la porte s'ouvrit et les professeurs Dumbledore, Rogue et McGonagall entrèrent.
Le professeur Rogue soutenait Gregory Goyle qui titubait, le visage plein de sang coagulé. Draco lui jeta un regard noir et serra le moldu contre lui. Le directeur des Serpentard aida l'élève à s'allonger sur un des lits et madame Pomfresh accourut à lui :
- Par la barbe de Merlin, mais regardez-vous, monsieur Goyle !
Elle referma aussitôt le rideau et s'occupa du patient. Lorsqu'elle ressortit enfin, Dumbledore, Rogue et McGonagall étaient en train de discuter avec les élèves.
- Oh ça non, Albus ! s'affola madame Pomfresh. Hors de question que vous fassiez vos réunions dans mon infirmerie !
- Soyez indulgente, Poppy, dit le directeur d'une voix mielleuse et triste. Harry doit rester sous votre surveillance et monsieur Malfoy ne peut pas le quitter pour le moment. Il a pourtant besoin d'être tenu au courant des informations que nous avons obtenues, nous sommes donc obligés de…
- La paix, avec vos excuses ! Faites vite, j'ai besoin de repos, moi, monsieur ! Monsieur Weasley, descendez de ce lit immédiatement, vous n'êtes pas blessé que je sache !
Et l'infirmière laissa le petit groupe seul.
Tous s'assirent en cercle près de Draco qui tenait toujours fermement Harry contre lui. Le moldu ne semblait pas pouvoir se réveiller avant le lendemain midi. Ron se redressa et s'assit en tailleur sur son lit en grommelant.
Le regard du directeur changea alors et s'assombrit.
- Du nouveau, professeur ? demanda Hermione.
- Nous pensons qu'il s'agissait effectivement du sortilège de l'Imperium.
Le regard des trois élèves se croisèrent et ils froncèrent les sourcils.
- Vous ne pouvez pas en être sûrs ? demanda Ron.
- Non, monsieur Weasley, dit le professeur McGonagall. L'Imperium est un sortilège indétectable, nous ne pouvons pas donc savoir s'il a véritablement été lancé à Gregory Goyle ou non, et surtout, il nous est impossible d'identifier son auteur.
- Mais pourquoi pensez-vous qu'il s'agit bien de l'Imperium alors ?
- Car monsieur Goyle ne se souvient d'absolument rien, répondit Rogue.
- De rien ? souffla Draco.
- Rien du tout. Son dernier souvenir remonte au moment où il s'est rendu à la volière pour relever son courrier.
- Il pourrait mentir, se méfia Draco.
- Impossible. Le veritaserum nous confirme qu'il s'agit bel et bien de son dernier souvenir. Il ne sait rien de ce qu'il s'est passé avec Potter. Lorsqu'il a repris conscience, il était dans la salle commune des Serpentard.
Hermione fronça les sourcils.
- Alors ce serait un autre élève, ou un professeur qui l'aurait ensorcelé ?
- Nous l'avons envisagé, mais il semblerait que ce ne soit pas le cas, répondit Dumbledore.
- Qu'est-ce qui vous fait dire cela ?
Dumbledore sortit sa baguette et fit alors apparaître devant eux, sur un plateau, une lettre chiffonnée et quelques pièces de monnaie sorcière. Hermione se pencha pour se saisir des objets mais le directeur l'arrêta :
- N'y touchez pas, mademoiselle Granger. Ce sont ces objets qui ont permis à l'Imperium de fonctionner.
Les élèves écarquillèrent les yeux et, d'un coup de baguette, Dumbledore fit se déplier la lettre.
- Lors de son interrogatoire, nous avons fouillé monsieur Goyle et avons trouvé dans ses poches cette lettre et ces dix gallions d'or.
- Que dit-elle ? demanda Hermione.
Ils se penchèrent alors, et aperçurent des mots qui semblaient avoir été tapés par une vieille machine à écrire :
« Nous vous remercions pour votre service. Puisse cet argent vous récompenser à votre juste valeur. »
La lettre n'était pas signée.
- Observez le cachet.
Les yeux de Ron, Hermione et Draco se portèrent alors sur la cire coupée en deux qui cachetait l'enveloppe et ils pâlirent. Une goutte de sueur froide passa le long du dos du rouquin.
- Le Ministère, murmura-t-il.
- Il semblerait… siffla le professeur Rogue.
- Mais, comment… ?
- Les gallions étaient ensorcelés.
- Quoi ?
- Quiconque touchait ces pièces d'or était soumis au sortilège de l'Imperium, à distance.
- C'est possible, ça ?
Et Hermione hocha la tête.
- Ça n'a pu être observé que dans de très rares cas, mais c'est faisable. La magie du sorcier qui a ensorcelé ces pièces devait être véritablement puissante.
- Nous ne comptons plus le nombre de puissants sorciers qui soutiennent le Ministère, soupira le professeur McGonagall. Et Dolores Ombrage en fait partie.
- Mais comment être sûrs qu'il s'agit bien d'elle ? demanda Draco.
- C'est impossible. Il nous faut plus de preuves, répondit Dumbledore.
Draco pinça les lèvres.
- Mais ce n'est pas logique.
- Que voulez-vous dire, monsieur Malfoy ? dit McGonagall.
- C'était un sortilège Doloris. Pourquoi tenter de tuer Harry en l'empoisonnant le jour de Noël, mais simplement le torturer aujourd'hui ? Des trois impardonnables, l'Avada Kedavra aurait été le plus approprié.
Ils se regardèrent tous d'un air consterné et ne surent quoi répondre.
- L'Avada Kedavra requiert une immense puissance magique et une force de volonté incroyable. Il faut réellement vouloir la mort de la personne qui en sera victime pour l'utiliser. Peut-être était-ce au-dessus des capacités magiques de l'auteur de la lettre ? Ou peut-être que la magie de Goyle n'était pas assez puissante ? suggéra Hermione.
- C'est possible, murmura le directeur.
- N'y a-t-il aucun moyen de savoir de qui provenait la lettre, professeur ? demanda Ron.
- Monsieur Goyle a affirmé que seule la lettre l'attendait dans son casier, à la volière. Aucun hibou inconnu n'y figurait.
- Pour l'instant il nous est donc impossible de trouver l'auteur de la lettre. La seule information fiable que nous ayons est qu'elle provient du Ministère de la Magie, récapitula le professeur McGonagall.
- Nous ne pouvons décemment pas laisser ce genre d'incident se reproduire, Albus, souffla Rogue.
- Chaque colis ou lettre qui arrivera dans cette école sera désormais fouillé, répondit le vieillard. Il est hors de question que le Ministère s'en prenne ainsi à l'un de nos élèves.
Alors, les yeux verts d'Harry papillonnèrent sous de longs cils noirs et il bailla.
- Oh, tiens. Tu as bien dormi, Harry ? demanda Hermione avec un sourire doux.
- On ne peut mieux, murmura-t-il.
Et il se rendormit aussitôt.
Et voilà !
Tout le monde continue à se questionner et à chercher des réponses. Espérons qu'ils arriveront vite à arrêter ces attaques !
N'hésitez pas à me laisser une review pour me dire ce que vous avez pensé de ce chapitre, et vous exprimer quant au déroulement des prochains chapitres. Merci pour votre soutien, vous encouragements et vos gentils mots, ils me font toujours hyper plaisir, vous n'avez pas idée. J'attends vos retours avec impatience :D.
Dans le prochain chapitre il y aura de nouvelles informations au sujet de ces agressions et Harry prendra une décision :) (avec un lemon en prime :P).
Merci d'avoir lu ce chapitre, j'espère qu'il vous aura plu et qu'il vous aura donné envie de lire la suite ;).
À mardi prochain, gros bisous à tous !
