Bonjour,
Wow ! Merci pour vos reviews. Plus les chapitres passent, plus je suis heureuse de voir que cette histoire continue à vous plaire et fait naître chez vous des émotions (quelles qu'elles soient). Merci, merci, merci à tous ceux qui prennent le temps de me laisser un avis, un mot, ou juste un encouragement :D. Et merci aussi à ceux qui mettent cette fanfiction dans leurs favoris ou qui la suivent. Ça me fait beaucoup de bien, merci encore :).
Voici la suite ! J'espère qu'elle vous plaira ;).
Disclaimer : les personnages et l'univers appartiennent à J. K. Rowling, seule l'histoire est de moi.
Bonne lecture !
Chapitre 25 : Disparition.
Draco se réveilla le corps léger mais le cœur lourd. À côté de lui, la place était vide. Les draps n'avaient même pas été défaits. Harry n'était pas rentré de la nuit.
Il soupira et passa une main dans ses cheveux. Une douleur lancinante prenait progressivement possession de son corps et il sortit de son lit. Il se dirigea vers la salle de bain et tourna le robinet. Là, il laissa couler l'eau sur son corps.
Il s'en voulait. Merlin, il s'en voulait. Il savait qu'il n'aurait jamais dû faire cela. Jamais il n'aurait dû traiter Harry comme une personne inférieure à lui. Mais sa fierté et son désir avaient été si puissants qu'il n'avait pas réussi à se contrôler. Encore une fois.
Il posa son front contre son poignet et s'appuya sur le mur de pierre devant lui.
Le brun avait le don de le pousser dans ses retranchements. Il faisait naître en lui des émotions qu'il ne se serait jamais cru capable de ressentir un jour. Et cela le rendait fou. Depuis qu'il avait rencontré le moldu il n'était plus le même. Lui qui était si calme d'ordinaire, devenait bestial avec le Gryffondor. Lui qui avait un sang-froid imperturbable agissait désormais par pulsions lorsqu'il s'agissait d'Harry. Et il ne savait pas si c'était une bonne chose. Au-delà de l'amour, c'était une nouvelle manière de vivre à laquelle il était confronté. Il soupira de nouveau. Harry avait changé sa vie. Il l'avait changé, lui, dans sa totalité.
Le Serpentard serra les dents, sentant la douleur dans son estomac poindre avec plus de force. Il pesta contre le moldu, éteignit l'eau et se sécha rapidement. S'il y avait bien une chose qu'il détestait chez le Gryffondor, c'était la manière dont il le punissait. La douleur. Draco était persuadé qu'Harry l'utilisait pour le punir de ce qu'il pouvait lui faire. Et il ne pouvait pas lui en vouloir. Ce qu'il avait fait hier soir n'était pas digne de lui. Mais la douleur… Elle devenait insupportable. Son corps réclamait celui du moldu. Il secoua la tête. Être ainsi soumis à cette chose en lui… À cette particularité qui faisait de lui ce qu'il était… Cela le révoltait.
Le sorcier termina de s'habiller et quitta sa chambre prestement. Il avait mal. Vraiment mal. Et si lui souffrait déjà avec force, il ne pouvait pas imaginer ce qu'Harry devait ressentir, lui. Sa culpabilité le reprit. Il savait qu'il devait s'excuser auprès du moldu. Il fallait qu'il revienne. Il fallait qu'il lui pardonne. Encore.
Lorsque Draco arriva dans la Grande Salle, il jeta un rapide coup d'œil vers la table des Gryffondor, et ses sourcils se froncèrent. Le moldu n'était pas là. Seuls Ron, Hermione, Ginny, Neville, Dean et Seamus étaient présents. Ils déjeunaient tranquillement, riant ensemble. Le blond pinça les lèvres et rejoignit Blaise à la table des Serpentard.
- 'Lut Draco.
- Bonjour, Blaise.
Le blond se retourna, vérifiant une nouvelle fois la table des Gryffondor.
- Du café ? demanda le métis.
- Non merci.
Blaise s'en servit une grande tasse. Draco sentit son ventre se tordre.
- Des toasts ?
- Non merci.
- Des œufs ?
- Est-ce que tu as vu Harry ce matin ?
- Harry ?
- Oui. L'as-tu aperçu ? Est-il venu déjeuner ?
- J'sais pas, j'suis là qu'depuis cinq minutes.
- Tu ne l'as pas vu sortir avant les autres ?
- Non.
Draco se concentra sur son assiette vide. Il n'avait pas faim. Quelque chose dans son esprit l'empêchait de réfléchir correctement.
Blaise servit du bacon et des pancakes à son ami et versa une grosse dose de sirop d'érable dessus :
- T'inquiète, l'est sûrement juste en r'tard.
- Je l'espère.
- Pourquoi, y s'est passé quoi ? demanda le métis en croquant dans une pomme.
- Rien d'important.
Blaise eut un sourire lent.
- Vous vous êtes encore disputés ?
- Il semblerait.
- Et j'suppose qu'il a découché ?
- C'est ce que j'avais cru comprendre.
- Il doit sûrement être dans l'dortoir des Gryffondor.
Le blond hocha la tête et se retourna de nouveau vers la table des rouge et or. Hermione avait le nez plongé dans un bouquin tandis que Ron essayait d'avaler des céréales au chocolat qu'il lançait en l'air.
- Il va v'nir.
Draco soupira alors et se reconcentra sur son assiette dont les pancakes ramollissaient sous l'énorme couche de sirop.
- Tu as sûrement raison, finit par céder le Serpentard.
Pourtant, durant tout le déjeuner, Draco ne toucha pas un morceau de son assiette et ses yeux ne purent lâcher la grande porte, attendant de voir le moldu la franchir. Lorsque la cloche annonça le début des cours pour certains, et le début des examens pour d'autres, Draco se leva précipitamment et se dirigea vers le groupe de Gryffondor qui se rendaient à leurs salles respectives.
- Hermione ! interpella-t-il.
- Tiens ! Bonjour Draco ! répondit la Gryffondor.
Ron le gratifia d'un signe poli de la tête et Draco le lui rendit.
- Harry a-t-il mangé ce matin ?
Les amis haussèrent les sourcils.
- Quoi ? demanda Ron.
- Est-il venu manger ce matin, à l'aube ?
- Comment veux-tu que nous le sachions ? demanda Ginny en haussant les épaules.
- Il n'était pas avec vous hier soir ?
- Non, répondit Hermione. Pourquoi ? Il aurait dû ?
- Qu'est-ce que t'as encore fait ? grogna Ron, les sourcils froncés.
- Ça ne te regarde pas, répondit sèchement le blond. Si vous le voyez, prévenez-moi.
Hermione hocha la tête tandis que Ron râlait de « ce fichu semeur de troubles de Serpentard ». Draco sentit son corps se tendre progressivement. Il n'était pas habituel pour Harry de ne pas prendre de petit-déjeuner. Même les fois où ils s'étaient violemment disputés il avait fait l'effort de venir déjeuner avec ses amis. Draco pinça les lèvres. Ce n'était pas normal.
Préoccupé, il se rendit avec Blaise à son examen de Métamorphose. Dans la salle de classe, il fut un des derniers à passer. Et il lui fut impossible de penser à autre chose qu'à l'absence du moldu au déjeuner. Lorsqu'il fut appelé pour réaliser l'enchantement de métamorphose imposé par le professeur McGonagall, il transforma toutes les boîtes d'allumettes des élèves restant en petits dragons. Le professeur McGonagall lui donna un « O » mais le fusilla du regard. Malgré sa note excellente, Draco dû aider le professeur à inverser le processus et changer les dragons en boîtes, pour que les autres élèves puissent à leur tour passer l'examen. Perturbée, la magie de Draco irradia dans ses doigts et il dû se concentrer de toutes ses forces pour ne pas quitter précipitamment la salle d'examen.
La matinée fut effroyablement douloureuse.
…
- Draco !
Le blond accourut à Ginny et Luna.
- Qu'y a-t-il ? Vous l'avez vu ? demanda-t-il, le cœur battant.
- Harry n'est pas venu.
- Quoi ?
- On avait un examen d'Histoire de la Magie aujourd'hui, mais il n'était pas là, dit Ginny d'un air inquiet.
- Il a révisé pendant des semaines pour cet examen. Ce n'est pas normal qu'il n'y ait pas assisté, ajouta Luna.
- Quand l'avez-vous vu pour la dernière fois ?
La voix de Draco tremblait plus qu'il ne l'aurait cru.
- Hier, au stade, dit la blonde.
- Ensuite il est resté avec nous dans la salle commune, dit Ginny. Mais il est rentré dans votre chambre sur le coup des dix-sept heures je crois.
- Vous ne l'avez pas vu dans la nuit ?
- Non. Que s'est-il passé, Draco ?
- J'ai besoin que vous m'aidiez, dit-il précipitamment.
Les deux sorcières écarquillèrent les yeux. Le corps du sorcier tremblait, et ses bras étaient tendus à l'extrême. Pour la première fois, les deux jeunes femmes virent le blond fébrile.
- J'ai besoin que vous m'aidiez à le retrouver, souffla-t-il.
- Mais enfin…
- J'ai fait une bêtise. Hier soir. Il faut que je le retrouve.
Luna posa une main rassurante sur le bras du blond et hocha la tête avec un sourire doux :
- Bien sûr que nous allons t'aider, Draco.
Elle posa ses yeux clairs sur Ginny et la rouquine finit par abdiquer.
- D'accord, dit-elle. Je vais aller voir dans le dortoir des Septièmes Années.
- Merci, Ginny.
La Gryffondor hocha la tête et courut en direction de sa salle commune.
- Je vais passer chez Hagrid, dit à son tour Luna. Il s'y trouvera peut-être.
Le blond la remercia et la Serdaigle s'élança d'un pas léger vers le parc de l'école.
Draco sentit un frisson d'angoisse lui parcourir la colonne vertébrale et il se rendit à sa prochaine salle d'examen. Lorsqu'il y fut enfin, il appela Blaise qui allait y entrer d'un pas lent.
- T'l'as trouvé ? demanda le métis.
- Non. J'ai besoin que tu m'aides, Blaise.
- Dis-moi c'que j'dois faire.
Le blond posa une main reconnaissante sur l'épaule de son ami et ils coururent à toute vitesse vers la salle de Divination où Hermione, Ron et Neville devaient passer leur examen.
- Hermione ! Ron ! dit Draco en arrivant près d'eux.
- Alors tu l'as retrouvé ? demanda Ron.
- On ne l'a pas vu de la matinée, lança Neville.
- Ginny et Luna ne l'ont pas vu lors de leur examen d'Histoire de la Magie, dit le blond.
- Quoi ? Mais ça fait au moins trois semaines qu'il révise les dates de la sorcellerie pour cet examen ! fit Hermione, sincèrement choquée. Il ne le manquerait pour rien au monde !
- Harry n'est pas du genre à louper les cours sans raison, ajouta Ron. Et encore moins les examens.
- J'ai besoin de votre aide, avoua enfin Draco. Hier soir je lui ai dit des choses… qui l'ont blessé.
Ron fronça les sourcils et avança d'un pas menaçant.
- J'en ai marre que tu maltraites mon meilleur ami comme ça, Draco !
- Ce ne sont pas tes affaires, répondit sèchement le blond, le corps tendu, près d'exploser de colère et de douleur.
- Ah ce ne sont pas mes affaires ? ironisa le rouquin. Et après tu viens nous réclamer de l'aide pour le retrouver ?
- Alors reste ici. Je le retrouverai sans ton aide.
- Parce que tu crois sincèrement que je suis du genre à abandonner Harry ? Ça, c'est plutôt ta spécialité !
- Ron… siffla le blond d'un ton menaçant.
- Il fait bien de te fuir ! Tu ne fais que lui gâcher la vie ! éructa le Gryffondor.
Draco se rua sur lui, la rage déformant son visage, et Ron leva son poing en l'air pour frapper le Serpentard.
Aussitôt, Blaise saisit le blond pour l'empêcher de commettre un acte qu'il regretterait et Neville attrapa le corps de Ron. Hermione se précipita entre eux et les repoussa de toutes ses forces.
- Stop ! Ça suffit ! hurla-t-elle.
Les deux sorciers se débattirent et Blaise sentit que le corps de Draco était trop puissant pour lui. Alors qu'il allait le lâcher, Hermione tendit le doigt vers le blond et le fusilla du regard :
- Ce que tu as fait ne regarde que toi, Draco ! Je me fiche de ce que tu lui as dit ! Mais maintenant, à cause de toi, nous devons le retrouver ! Alors s'il te plait, garde ton calme ! Nous perdons un temps précieux !
Ces mots semblèrent glacer le blond sur place.
- Et toi, Ron ! dit-elle en braquant ses yeux vers le rouquin. La relation d'Harry et Draco ne te regarde pas ! Tu n'as pas à décider à leur place de comment ils doivent agir l'un envers l'autre ! Tu n'es pas le père d'Harry ! Maintenant arrête de te conduire comme un enfant et aide nous à le retrouver !
Et le Gryffondor se calma aussitôt.
La brune remit de l'ordre dans ses cheveux et souffla fort pour se calmer. Enfin, elle parla d'une voix stricte :
- Je ne veux pas savoir ce qu'il s'est passé entre vous, Draco. Dis-nous juste ce que tu sais.
Le Serpentard soupira et pinça les lèvres.
- Nous nous sommes disputés, hier soir, et il a quitté la chambre. Quand je me suis réveillé ce matin, il n'était pas là.
- Tu veux dire qu'il s'est levé avant toi ? demanda Neville.
- Non. Il n'est pas rentré de la nuit.
Ron serra les poings.
- Et il n'est pas non plus allé déjeuner, ajouta Blaise.
- Mmh, fit Hermione. Et tu m'as dit qu'il avait également été absent à son examen d'Histoire de la Magie…
Draco hocha la tête.
- Ça ne lui ressemble définitivement pas, finit-elle par murmurer.
- Il a peut-être simplement besoin de rester un peu seul ? dit Neville en posant une main sous son menton.
- Non. Harry n'a jamais été quelqu'un de solitaire, intervint Ron. Ça fait des années que je le connais. Dès qu'il a un souci il vient nous en parler.
- Et après sa première nuit mouvementée avec le Baron Sanglant lors de la rentrée, je ne crois pas que trainer longtemps dans les couloirs en pleine nuit soit sa tasse de thé, ajouta Hermione.
- Qu'est-ce que ça veut dire, alors ? demanda Neville.
Alors que le groupe d'amis se regardait d'un air consterné, refusant d'admettre l'horrible probabilité, Ginny et Luna arrivèrent en courant.
- J'ai fouillé le dortoir des Septièmes Années et la salle commune, il n'y est pas, haleta Ginny, essoufflée.
- Hagrid ne l'a pas vu. Ni hier, ni aujourd'hui. J'ai même demandé au fantôme de la Dame Grise, elle ne l'a pas vu non plus.
La frayeur qui traversa alors le corps du Serpentard fut telle que des perles de sueur commencèrent à naître sur son front.
Où était Harry ?
Le douleur dans son ventre ne le quittait pas et s'éparpillait désormais dans tous les membres de son corps.
- Que fait-on alors ? demanda Neville d'un air inquiet.
- On le cherche, répondit Draco d'une voix résolue.
Tous hochèrent la tête d'un seul geste. Et après avoir convenu de se retrouver devant la salle commune des Gryffondor dès qu'ils auraient du nouveau, ils se dispersèrent dans l'établissement. Ils oublièrent tous les examens qu'ils avaient à passer aujourd'hui. Rien d'autre ne compta plus désormais que de retrouver le moldu.
…
Draco frappa rageusement le mur, juste à côté du tableau de la Grosse Dame qui s'évanouit de terreur.
- J'suis d'solé, Draco, il n'est pas à la volière, dit Blaise en s'appuyant contre un mur, fatigué d'avoir trop couru.
Hermione arriva d'un pas précipité, une moue triste sur le visage :
- Rien dans la Salle sur Demande.
Le blond se prit la tête entre les mains.
- Il n'est pas non plus dans les serres de botanique, cria Neville en arrivant à toutes jambes.
- Pas sur le terrain de Quidditch, ni dans les vestiaires, fit Ron en se laissant glisser au sol contre un mur.
- J'ai fouillé l'aile Ouest du château, et j'ai été jusqu'au sommet de la Tour d'Astronomie. Il n'y est pas, dit Luna d'une petite voix triste.
- Hagrid et moi avons parcouru le parc, on a poussé jusqu'au Lac Noir, dit Ginny en arrivant. Aucune trace d'Harry.
- Mais enfin, il doit bien être quelque part ! explosa Draco en faisant les cent pas entre les amis essoufflés.
Le soleil commençait déjà à se coucher, et ils avaient fouillés tous les recoins du château. Harry était introuvable. Cette fois, c'était la panique qui agitait le corps de Draco, et tous commençaient à envisager le pire. Cela faisait bientôt vingt-quatre heures qu'Harry avait disparu.
- Peut-être qu'il a quitté le domaine ? demanda Ron.
- Impossible. Je l'aurais senti, coupa Draco. Il est toujours à Poudlard.
- Mais on a cherché partout ! souffla Ginny.
- Il faut chercher encore ! siffla le blond.
- Il ne peut pas avoir disparu de son plein gré, lança soudainement Hermione, les sourcils froncés.
Draco sentit son cœur se serrer. Lui qui avait rejeté cette idée toute la journée se retrouva à devoir y faire face sans préambule. Il secoua la tête.
- Qu'est-ce que tu veux dire, Hermione ? demanda Neville, un frisson d'angoisse le traversant.
- Je veux dire qu'il a dû faire une rencontre. Une mauvaise rencontre.
Draco frappa le mur de toutes ses forces. La pierre se fissura.
- Le Ministère… grinça-t-il.
- Mais ce n'est pas logique ! intervint Ron. Comment quelqu'un d'extérieur à Poudlard aurait-il fait pour entrer dans l'école sans être vu ? Et comment aurait-il réussi à garder Harry à l'intérieur même de l'école ?
- C'est peut-être quelqu'un qui vit à Poudlard, dit alors Hermione.
- L'Imperium ? fit Blaise.
- Ils l'ont déjà utilisé une fois. Pourquoi pas deux ? siffla la brune.
Tous les yeux s'écarquillèrent et les lèvres du Serpentard blanchirent tant il les pinça fort.
- Harry est en danger, souffla Ron d'une voix presque inaudible.
- Ginny, trouve le professeur McGonagall, ordonna Hermione.
- Bien, dit la rouquine qui repartit aussitôt dans les couloirs.
- Neville, Luna, essayez de trouver le professeur Rogue et madame Pomfresh.
- Le professeur Rogue ? demanda le Gryffondor avec une voix terrorisée.
- Oui. Si on retrouve Harry et qu'il est blessé il aura besoin de son aide !
La Serdaigle hocha vivement la tête, attrapa la main du brun et le tira à sa suite d'un pas rapide.
- Continuez à chercher, les garçons, dit enfin la brune d'une voix ferme. Il faut que je prévienne Dumbledore.
Et elle s'élança dans les escaliers qui n'en faisaient qu'à leur tête.
Draco, Ron et Blaise restèrent un moment interdits. Enfin, Draco poussa un hurlement de frustration, une souffrance aiguë prenant possession de ses poumons. Il devenait fou.
- Je retourne voir sur le terrain de Quidditch, explosa-t-il enfin.
- Il n'y est pas.
- Tu as peut-être mal cherché.
- Puisque je te dis qu'il n'y est pas ! siffla Ron, sautant sur ses pieds.
- Et qu'est-ce que tu suggères, alors ?! tonna le Serpentard. Que je reste ici les bras croisés ?!
- Stop, les gars, faut qu'on reste calmes, intervint Blaise en se redressant à son tour. On va l'trouver, Draco.
Le blond passa une main moite dans ses cheveux. La douleur était mordante et ses boyaux se tordaient violemment. Il tremblait. Mais bien plus que la souffrance, c'était la peur et l'inquiétude de ne pas savoir où était le moldu qui le pétrifiait. S'il lui arrivait le moindre mal… Il ne se le pardonnerait jamais… S'il mourrait… Il n'y survivrait pas...
Un tremblement de terreur secoua le corps du Serpentard.
Soudain, le visage du Gryffondor blanchit.
- Putain mais quels cons ! s'indigna Ron.
- Quoi ? demanda Blaise.
Le Gryffondor attrapa le bras de Draco qui commençait à s'agiter, fou d'inquiétude :
- La Carte du Maraudeur !
Draco se figea.
- La carte ! répéta-t-il. S'il est toujours à Poudlard son nom doit y figurer quelque part !
Le Serpentard courut alors si vite que Blaise et Ron peinèrent à le suivre jusqu'à sa chambre. Le cœur battant à tout rompre dans sa tête et l'angoisse glaçant le bout de ses doigts, il se précipita dans la chambre qu'il partageait avec Harry et, une fois la porte franchie, se rua sur le pupitre du moldu. Il jeta les livres au sol, fouilla dans les parchemins, renversa les tiroirs lorsque, enfin, il la trouva.
Ron et Blaise arrivèrent dans son dos et se penchèrent sur son épaule pour scruter le bout de papier magique.
Draco déplia la carte sur le bureau et chercha vivement le nom du Gryffondor. Les secondes s'écoulèrent à une vitesse effroyablement lente. Les yeux écarquillés, les sourcils froncés, concentré, et le front plein de sueur, Draco cherchait et cherchait. Le souffle de Ron et Blaise le déconcentrait, mais il ne quittait pas le parchemin des yeux. Minutieusement, il scruta chaque nom, observant chaque centimètre du bout de papier.
- Il n'est pas là, dit Ron avec fatalité.
- Il est là.
- Il n'est pas là.
- Il est forcément là ! s'énerva le blond.
Les secondes devinrent des minutes. Rien. Dans aucune salle de classe, aucun dortoir, aucun bureau, aucune serre, aucun placard. Il n'y avait rien. Mais jamais les yeux du Serpentard ne quittèrent le parchemin.
- Il n'est pas à Poudlard, Draco, dit le rouquin d'une voix ferme.
- Il est toujours là. Je le sens. S'il n'était plus sur le domaine la douleur serait beaucoup plus puissante. Il est toujours là.
- Alors c'est que cette douleur te trompe !
- Elle ne me trompe jamais !
- Alors on va continuer à se fier à ce pseudo-sixième sens et rester fixés sur cette carte au lieu de chercher en dehors du domaine ?!
- C'est toi qui avais suggéré la Carte du Maraudeur !
- Mais puisqu'il n'y est pas !
- Il est là ! dit tout à coup Blaise, pointant d'un doigt tremblant un morceau du papier.
Les yeux de Draco aperçurent alors, dans un coin carbonisé de la carte, une petite étiquette à peine visible et à moitié dévorée par la cendre du papier où figuraient les lettres « Harry PO ». Draco et Ron écarquillèrent les yeux. Le cœur du Serpentard rata un battement et un sentiment de soulagement envahit son corps. L'étiquette du moldu était pratiquement statique. Presque immobile. À peine vacillante. Alors, le corps du blond se glaça lorsqu'il aperçut, tout près du nom du Gryffondor, une autre étiquette, dont seul le coin était visible, mais dont la totalité des lettres étaient rongées par la noirceur de la suie de la carte. Il fixa cette étiquette longtemps, dans le but qu'elle bouge, se décale et qu'il puisse enfin apercevoir la personne qui était avec Harry. L'autre personne était tout aussi statique que le moldu, et Draco serra la carte dans ses doigts, contenant tant bien que mal sa rage.
Il chercha alors le nom de la pièce dans laquelle se trouvait le moldu. Il semblait être dans une pièce à l'écart de l'école, et aucun nom ne figurait sur cette partie du parchemin. Il fixa l'enchevêtrement de couloirs et parvint, après quelques minutes, à identifier un passage menant cette pièce sans nom aux toilettes des filles du deuxième étage.
- Mimi Geignarde, murmura-t-il.
Aussitôt, Draco lâcha la carte et courut en direction des toilettes, suivi de près par Ron et Blaise. Ils coururent aussi vite qu'ils purent, et pourtant, le chemin leur sembla incroyablement long. Le soleil était désormais totalement couché et les élèves commençaient à regagner la Grande Salle pour le dîner.
Enfin, ils arrivèrent dans les toilettes et ouvrirent la porte à la volée.
- Mais enfin, quelles sont ces manières ?! s'insurgea Mimi Geignarde en voyant le petit groupe d'élèves qui déboula dans ses toilettes. Vos parents ne vous ont jamais appris à… Malfoy ?!
Draco se précipita vers le fantôme qui le regarda avec un air colérique et dégoûté.
- Mimi ! hurla-t-il. Où est Harry ?
- Comment oses-tu t'imposer ainsi dans mes toilettes, après toutes les cochonneries que tu es venu y faire la dernière fois avec le moldu ?!
- Je t'en prie, répond à ma question : où est Harry ? souffla Draco, tentant de garder son calme.
- Oh parce que je suis censée t'aider ? Après tout ce que ta saleté de père m'a fait subir ?! À moi ! Ce n'est pas parce que j'étais une née-moldue qu'il avait le droit de me traiter de sang-de-bourbe !
- Où est-il ? dit le blond en détachant chacun de ses mots.
- Va au diable, Draco Malfoy ! hurla le fantôme. Ça apprendra à ta famille à me traiter comme une moins que rien !
- RÉPONDS-MOI !
La voix de Draco avait été si menaçante que Blaise se jeta sur lui pour lui saisir les bras et le tirer en arrière, de peur qu'il ne tente de faire du mal au fantôme. Mimi fit un bon en arrière et hurla de terreur.
Draco était tellement dévoré par la rage que Blaise dû presque le faire sortir des toilettes pour que ses rugissements cessent de résonner dans la pièce. Alors, Ron s'approcha du fantôme, les sourcils froncés :
- Mimi, il faut que tu nous le dise : où est Harry ?
- Et pourquoi est-ce que je vous aiderais ?! éructa le fantôme. Ce Malfoy n'a été qu'un horrible personnage avec moi ! Il ne mérite pas que je l'aide !
- Mais Harry, si !
Et les yeux de la sorcière s'écarquillèrent.
- Il ne t'a jamais fait le moindre mal !
- Il a repoussé mes avances !
- Il est vivant, Mimi ! Il ne peut pas simplement cesser de vivre pour rester avec toi ! Il a le droit de vivre !
Le fantôme se laissa retomber doucement au sol, sa fumée grisâtre s'évaporant doucement au contact du carrelage.
- Toi tu as choisi de mourir, continua Ron, le cœur battant. Lui non. Il faut que tu l'aides, Mimi. Dis-nous où il est.
- Mais ce n'est qu'un moldu ! siffla la sorcière morte.
- Ça aurait pu être toi. Toi aussi tu es née de parents moldus. Toi aussi tu sais ce que c'est que d'être rejeté par les autres. Il a besoin de ton aide. Ne le laisse pas mourir, Mimi, je t'en prie.
La jeune femme baissa alors les yeux et Ron crut percevoir couler, sur sa joue vaporeuse, une larme de fumée.
- Là. Derrière ce lavabo, souffla-t-elle pointant du doigt le centre de la pièce. J'ai vu quelqu'un l'y emmener. Mais je n'ai pas pu voir qui c'était.
- Merci, sourit alors Ron.
Blaise lâcha enfin le blond et tous se précipitèrent vers le lavabo indiqué par le fantôme. Ils le scrutèrent, l'observèrent sous tous les angles. Draco le poussa de toutes ses forces, et le tira vers lui, mais l'émail de bougea pas. Il frappa alors rageusement le miroir qui se brisa en milliers de morceaux et tous sursautèrent.
- Calme-toi, Draco, souffla Blaise, la peur au ventre.
- Me calmer ?! cracha le Serpentard. Harry est là, quelque part derrière ce putain de lavabo avec un inconnu qui le séquestre depuis bientôt vingt-quatre heures et toi tu oses me demander de me calmer ?!
Le métis fronça les sourcils :
- Y'a forcément une solution, tempéra-t-il. Mimi, comment sont-ils entrés ?
Le fantôme baissa les yeux et eut un regard triste.
- Je ne sais pas, j'ai simplement vu le passage se refermer sur eux.
- Là ! Regardez ! dit Ron.
Sur le robinet du lavabo était sculpté, à même le métal, un petit serpent.
- Reculez, dit alors Draco.
Lorsque Ron et Blaise furent derrière lui, il tendit la main et se concentra. Dans un bruit sourd, le lavabo se disloqua alors et apparurent devant leurs yeux ébahis des escaliers qui semblaient mener vers les sous-sols du château, près des canalisations.
- Comment as-tu fait ? demanda le Gryffondor.
- Il y avait un sort de protection. Le professeur Rogue m'a appris à les percer.
Aussitôt, les trois amis se précipitèrent dans les sombres escaliers, éclairés par le Lumos de Draco qui brillait au-dessus de leurs têtes comme un soleil.
Le blond tenta de se remémorer la Carte du Maraudeur, et les nombreux couloirs qui constituaient cet endroit inconnu. Ron et Blaise avaient sorti leur baguette, prêts à se défendre en cas de danger, et prêts à secourir Harry dès qu'ils l'auraient retrouvé.
Les sous-sols étaient caverneux, et incroyablement sales. Les tunnels des canalisations faisaient remonter des odeurs nauséabondes dans leurs narines et Ron se retint à plusieurs reprises de vomir. Trébuchant dans la poussière, se cognant contre des cailloux et des rochers plus hauts qu'eux, les amis avancèrent sans jamais s'arrêter. Ils suivaient Draco qui, d'un pas pressé, se remémorait chaque détail de la carte, et reconstituait le chemin dans son esprit.
Après un temps incroyablement long, ils arrivèrent devant une porte de métal ornée de serpents gravés.
Draco leva de nouveau la main et après quelques secondes, le bruit caractéristique d'un verrou qui s'ouvre se fit entendre. Il poussa la porte. Alors, ils virent une immense salle s'étendre devant leurs yeux.
Un long chemin de pierre atteignait une immense statue au fond de la pièce. De part et d'autre du chemin, d'énormes serpents étaient sculptés dans la roche et affichaient un air menaçant. La salle était humide, et faiblement éclairée par une lumière verdâtre. Devant la statue, une grande place de pierre était visible. Là, deux silhouettes attendaient.
Alors, ils écarquillèrent les yeux.
Et voilà !
Alors ? Qu'en pensez-vous ?
N'hésitez pas à me laisser une review pour me faire part de vos impressions, de vos hypothèses ou de votre ressenti :D. Ça me fait toujours beaucoup de bien de me lever le matin et de voir vos reviews, ça m'encourage énormément. Ne sous-estimez pas la puissance de vos petits mots, ils sont très importants.
Dans le prochain chapitre, nos amis retrouvent enfin Harry !
Merci à tous d'avoir lu ce chapitre. J'espère qu'il vous aura plu et qu'il vous aura donné envie de lire la suite.
À vendredi, des bisous !
