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Aujourd'hui Harry est invité à l'anniversaire de mort du fantôme de la maison Gryffondor ! Ça promet d'être une fête mémorable, non ? :).
Disclaimer : les personnages et l'univers appartiennent à J. K. Rowling, seule l'histoire est de moi.
Bonne lecture !
Chapitre 32 : Le cinq centième anniversaire de mort de Nick Quasi-Sans-Tête.
- Que tu es belle, Luna ! dit Harry d'une voix impressionnée.
- Merci Harry, c'est très gentil, sourit la Serdaigle avec une petite révérence.
Harry tendit la main à la sorcière qui la posa dans la sienne et lui fit un grand sourire.
Devant la porte de la salle commune de Serdaigle, il n'avait pas réussi à répondre à l'énigme posée par le heurtoir en forme d'aigle et avait donc attendu que Luna la lui ouvre. Il était bientôt vingt et une heures, et ne restaient que quelques élèves dans la salle commune bleue. La blonde referma la porte derrière elle et leva le nez en l'air :
- Nous pouvons y aller, dit-elle d'une voix enjouée.
Alors, les deux amis se mirent doucement en route vers les cachots de l'école où devait se dérouler le fameux cinq centième anniversaire de la mort de Sir Nicholas de Mimsy-Porpington, dit Nick Quasi-Sans-Tête, fantôme de la maison Gryffondor.
Bien qu'Harry trouvât que les cachots n'étaient pas réellement un lieu approprié pour donner une réception, il était véritablement heureux de pouvoir assister à ce genre d'évènement. Être invité à une fête organisée par un fantôme, il ne vivait pas ça tous les jours, tout de même ! Il avait hâte de découvrir l'ambiance festive de la salle, les mets délicieux préparés pour l'occasion, et les divers invités qui, il en était sûr, devaient être tous plus prestigieux les uns que les autres !
Sur le chemin, Harry se rendit compte que la tenue de Luna, bien qu'étant très jolie, et adaptée aux goûts particuliers de la jeune femme, était étrangement chaude pour un début de soirée. Elle portait une épaisse robe rose poudrée à froufrous qui la mettait très en valeur. Et malgré l'excentricité des petites perles et de la dentelle qui ornait sa tenue, Luna était vraiment séduisante. Seulement, par dessus sa robe, elle portait un lourd manteau jaune. Elle ne portait pas de chaussures de soirées ordinaires, mais plutôt une paire de bottes chaudes d'où sortait de la fourrure blanche. Harry haussa les sourcils, étonné :
- Tu es habillée bien chaudement ce soir, dis-donc.
- Et moi je trouve ta tenue bien ordinaire, Harry.
C'est vrai que, lui, contrairement à elle, n'avait pas fait beaucoup d'efforts. Aucun, à vrai dire. Il portait simplement un pantalon noir surmonté du pull brodé d'un « H » d'or offert par madame Weasley lors du Noël précédent. Il regarda attentivement son haut et son pantalon :
- Moi je trouve que ça me va très bien, dit-il, peu sûr de lui tout d'un coup. Quoi ? Ça ne va pas ?
- Oh, si, si, tu es très bien, mais tu risques d'avoir sacrément froid lors de la fête.
- Comment ça ?
Luna eut un sourire malicieux.
- Tu ne le sais donc pas ?
- Savoir quoi ?
- Mais, que la salle des fêtes des fantômes est aussi glaciale qu'une tempête d'hiver, voyons.
- Hein ?
Luna eut un petit rire et tapota l'épaule du moldu :
- Tu verras, c'est pire qu'un… comment dites-vous ? Un frigélateur ?
- Un réfrigérateur. Ou un congélateur.
- Tu me diras lequel te semble le plus proche de la salle des fêtes des cachots, sourit la jeune femme d'un air amusé.
Harry la regarda d'un air perdu alors qu'elle sautillait toujours à son côté. Les cachots étaient-ils donc si froids que cela ? Non, il ne pouvait pas le croire. Il avait passé des heures dans la salle commune des Serpentard, et jamais il n'avait eu aussi froid que Luna le prétendait. La Serdaigle devait exagérer.
Lorsqu'ils arrivèrent enfin devant l'immense porte de bois sombre de la salle des fêtes, Harry entendit une musique classique percer à travers la matière. Ils toquèrent et un élève de Serdaigle leur ouvrit la porte :
- Mademoiselle, monsieur, bienvenue au cinq centième anniversaire de mort de Sir Nicholas de Mimsy-Porpington.
Il fit entrer les deux amis, et aussitôt qu'Harry eut mis les pieds dans la salle, il s'entoura de ses bras et se mit à trembler.
Non, elle n'exagérait pas.
Mais qu'est-ce que c'était que cette salle des fêtes ? Il y faisait un froid monstrueux, Harry se crut déjà en hiver ! Il devait faire trois ou quatre degrés, maximum ! Lorsqu'il respirait, une buée volage sortait de sa bouche et s'élevait dans les airs. Il sentait ses doigts se raidir autour de lui, et son nez devint rouge. Il était frigorifié.
- Verdict ? rit Luna.
- C'est une chambre froide ! trembla le moldu.
La blonde éclata de rire devant le visage contrarié du moldu qui soufflait désespérément dans ses mains pour se réchauffer. Mais lorsque le corps du brun se mit à trembler plus fort, la Serdaigle pinça les lèvres, inquiète :
- Nous devrions rentrer, Harry. Tu vas attraper la mort. Tu n'as même pas une écharpe ou une paire de gants.
- Non, non, la rassura le moldu en agitant ses membres pour se redonner de la vigueur. Sir Nicholas m'a très gentiment invité à sa fête, je tiens à lui faire honneur. C'est le fantôme de la maison Gryffondor tout de même.
Alors il attrapa de nouveau la main de Luna et ils avancèrent doucement dans l'immense salle aux murs de pierres. La Serdaigle sentit ses doigts trembler, mais le suivit avec docilité.
Harry n'avait jamais vu un cachot aussi grand ! Il était immense, gigantesque ! Sur les murs coulait une eau noirâtre qui faisait pousser de la mousse par endroits. Dans toute la salle volaient des bougies noires, translucides, presque fantomatiques, qui éclairaient la pièce d'une flamme bleue terne. Au plafond était accroché un énorme lustre brillant de ces mêmes petites chandelles, ajoutant un sentiment de grandeur et d'importance au lieu.
À sa droite, contre l'un des murs de pierre, Harry aperçut des dizaines de tables, dont la longueur interminable s'étirait sans fin. Un buffet y était mis à disposition, et le moldu grimaça de dégoût en se penchant sur l'un des plats. Il n'y avait là que de la nourriture pourrie ou brûlée. Des rôtis rongés de vers, des gratins pleins de moisissure, des pâtisseries dont l'odeur indiquait qu'elles avaient tournées… La seule chose qui sembla à peu près mangeable, par un vivant du moins, fut le gros gâteau en forme de pierre tombale avec le nom de l'hôte dont lequel c'était le jour de fête écrit en lettres baroques noires.
De l'autre côté de la salle, un orchestre composé d'une dizaine de musiciens s'adonnaient à rendre l'ambiance festive et joyeuse. Pourtant, Harry ne reconnut que des requiem et des musiques mortuaires. L'instrument phare semblait être la scie musicale et cela donna à la pièce une inspiration très fantasmagorique. Harry trouva que les musiques étaient parfaitement adaptées au reste du lieu.
Sur la piste de danse de plusieurs mètres de long et de large, dansaient des dizaines de convives et Harry ouvrit la bouche de stupeur. Des hommes, des femmes, et même des enfants morts tournoyaient dans les airs, valsant au rythme de la musique, riant, chantant, pleurant parfois. Tous semblaient s'amuser, et Harry sourit en reconnaissant Peeves, l'esprit farceur, renverser du vin rouge sur tous les enfants fantômes qui courraient pleurer dans les jupes de leurs mères.
- Ah ! Potter, quelle joie que vous ayez pu venir ! s'écria alors la voix de Nick Quasi-Sans-Tête.
Harry vit le fantôme de sa maison accourir à lui en virevoltant parmi ses convives et lui faire une extravagante révérence, s'inclinant devant lui en ôtant son chapeau à plumes.
- Joyeux anniversaire de mort, Sir Nicholas ! sourit alors le moldu.
- Merci, mon garçon ! Et je vois que vous avez amené la délicieuse mademoiselle Lovegood !
Luna souleva sa robe et s'inclina à son tour poliment.
- Bon anniversaire, monsieur Nick Quasi-Sans-Tête.
- Oh quelle est drôle, rit alors le fantôme. M'appeler par mon surnom alors que tous mes invités sont là pour célébrer Sir Nicholas de Mimsy-Porpington ! Vous avez bien fait de l'amener, Potter !
Harry eut un rire forcé, n'ayant pas compris en quoi Luna avait été drôle mais balaya ses considérations d'un geste de la main.
- Mettez-vous à l'aise, mes enfants, j'espère que la fête vous plaira ! dit-il d'un air grandiloquent avant de repartir vers l'entrée accueillir de nouveaux invités.
Les deux amis échangèrent un regard complice et se dirigèrent vers le buffet. Non, décidément, Harry aurait dû manger plus au dîner de ce soir, car rien ne semblait comestible dans cette pièce. Luna leva alors la main et interpela un fantôme qu'Harry reconnut tout de suite : c'était la Dame Grise, le fantôme de la maison Serdaigle.
- Bonsoir, Helena, sourit Luna.
- Oh, bonsoir Luna, je ne savais pas que tu étais également invitée à la fête de ce cher Sir Nicholas.
- C'est Harry qui m'a invitée, je l'y accompagne.
- Comme c'est aimable à lui, sourit le fantôme.
Harry salua poliment la jeune femme morte et recouvrit de nouveau son corps de ses bras. Le froid s'infiltrait dans son corps par tous ses pores et ses orteils se crispèrent dans ses chaussures. Ses joues étaient rouges, comme brûlées par le froid, et il n'avait de cesse de passer sa langue sur ses lèvres pour les réchauffer.
- Oh mais vous avez froid mon brave ? s'inquiéta la Dame Grise.
- N-Non, n-non, tout va bien, ne vous inquiétez pas.
Elle eut un regard triste mais hocha doucement la tête et continua de discuter doucement avec la Serdaigle.
Revint alors d'une rapidité déconcertante Nick Quasi-Sans-Tête qui tirait à sa suite le fantôme de Mimi Geignarde et Harry ouvrit de grands yeux.
La jeune sorcière décédée ne portait plus ses deux horribles couettes en guise de coiffure mais avait laissé ses cheveux lâchés, ce qui adoucissait considérablement ses traits. Le reste de son corps et de sa tenue n'avait pas changé. Mais son sourire radieux sur son visage témoignait de l'apaisement qu'elle pouvait désormais ressentir, et cela fit siffler Harry d'admiration.
- Mimi ? s'étonna-t-il.
- Voyez donc, mon garçon, ce qu'est devenu notre petite Myrtle Warren ! N'est-elle pas magnifique ? N'est-elle pas changée ?
- Bonsoir Harry, dit la sorcière vaporeuse en souriant.
- Ça alors, mais que t'est-il arrivé ? souffla Harry, surpris.
- C'est quand tu es… qu'il t'a… quand tu as été enfermé dans la Chambre des Secrets, et que Weasley m'a convaincu de t'aider…
Harry hocha la tête.
- J'ai compris qu'il fallait profiter de la vie tant que c'était encore possible.
- Mais tu es morte, Mimi, dit alors Luna, réfléchissant.
- Oui, c'est vrai, mais ce n'est pas une raison pour passer le reste de mes jours à me morfondre. Je veux moi aussi pouvoir m'amuser et me faire des amis ! Il est temps que j'arrête d'être seule.
Le cœur du moldu s'attendrit.
Il avait toujours compris Mimi, même si, à l'époque, elle était une vraie teigne. Il avait compris pourquoi elle avait mis fin à ses jours. Il avait compris pourquoi elle était si malheureuse et si mauvaise avec les gens. Et aujourd'hui, il comprenait pourquoi elle avait tant changé.
- Je suis tellement content pour toi, Mimi, sourit le moldu.
- C'est grâce à toi, Harry.
- Hourra pour Harry Potter ! lança alors à tue-tête Nick Quasi-Sans-Tête en levant haut son verre.
- Hourra ! Hourra ! hurlèrent tous les fantômes dans la salle.
Et, rougissant, Harry rentra sa tête dans ses épaules, gêné mais heureux.
Harry, Luna, Mimi et la Dame Grise continuèrent à discuter tranquillement. Mimi vivait toujours dans les toilettes, très attachée au lieu de sa mort, mais elle avait cessé de se déplacer grâce aux canalisations et prenait un peu plus soin de son apparence. Elle essayait également d'être la plus gentille possible avec les autres élèves. Harry fut heureux de constater que la sorcière morte avançait enfin.
Lorsque son estomac gargouilla, Harry se dirigea de nouveau vers le buffet et eut un regard de détresse. Il avait faim… Très faim... Horriblement faim... Mais hors de question de croquer dans un hors d'œuvre d'un autre siècle. Il baissa la tête, résigné. Alors, il sentit se poser sur son épaule une large main et se retourna en sursautant. Aussitôt, son visage s'illumina :
- Bonsoir Harry.
- Cédric !
Le grand Poufsouffle lui souriait de toutes ses dents. Il portait un costume de soirée brun surmonté d'un manteau de laine légère et était parfaitement coiffé. Cela tranchait avec l'allure qu'il avait habituellement lors des cours et cela fit rire Harry de le voir ainsi vêtu.
- Je ne savais pas que tu avais été invité aussi ! s'étonna le Gryffondor.
- C'est le Moine Gras qui m'a proposé de venir.
- Le Moine Gras ?
- Le fantôme de la maison Poufsouffle.
- Oh.
Le sorcier jeta un œil au buffet et grimaça à son tour :
- Tu n'en as pas mangé j'espère ?
- Bien sûr que non !
- Tu fais bien, je les ai vu découper de la chauve-souris faisandée tout à l'heure.
- D-De la… ?!
- Je plaisante, Harry, rit le Poufsouffle. Mais si j'étais toi je n'y toucherais pas tout de même.
- Mais je meurs de faim.
- Tu n'as pas mangé, à l'heure du dîner ?
- Si, mais j'avais gardé de la place pour le repas d'anniversaire.
- Beaucoup de place ?
- Trop de place, grimaça le brun en riant.
- Tu ne savais pas que les repas d'Halloween de Nick Quasi-Sans-Tête étaient toujours recyclés de ses précédentes réceptions ?
Harry écarquilla les yeux :
- Tu mens.
- Absolument pas, s'étouffa de rire le Poufsouffle alors qu'Harry s'éloignait à grands pas du buffet en décomposition.
Les deux hommes s'écartèrent du buffet et de la piste de danse. Alors, Cédric remarqua la posture du Gryffondor. Le moldu se frottait les bras avec force et son souffle se transformait en vapeur dans les airs. Il avait le corps tremblant et sa voix déraillait lorsqu'il parlait, secouée par les tressautements causés par le froid. Il fronça les sourcils.
- Mais, tu n'as pas de manteau ? demanda-t-il.
- N-Non, bredouilla Harry, soufflant dans ses mains. Personne n'a jugé bon de me prévenir que la salle des fêtes des cachots était aussi glaciale qu'une chambre froide.
- Qu'une quoi ?
- Une… là où les moldus stockent leur nourriture.
- Oh je vois.
Cédric retira son manteau de laine légère et le posa sur le dos du moldu qui tremblait, les ongles bleuissant.
- Tiens, mets-ça.
- Quoi ? Non, ne t'inquiète pas, ça va aller, je vais bien.
- Arrête, Harry, regarde-toi, tu es mort de froid.
Le moldu baissa la tête et se laissa faire lorsque le Poufsouffle l'aida à enfiler le manteau correctement.
- Mais, et toi ? dit-il alors.
- C'est pas moi qui suis tout bleu, rit le châtain.
Harry lui rendit son sourire, sentant que le manteau le réchauffait légèrement.
- Merci.
- Il n'y a pas de quoi.
Le manteau était fin, léger, et Harry sentait toujours le froid lui mordre la peau avec violence. Néanmoins, il sentit son cœur faire un bond.
Cédric lui ébouriffa doucement les cheveux.
Son corps tremblait toujours. Le contact des doigts du châtain dans ses cheveux envoya un frisson dans son échine et il se recroquevilla légèrement de plaisir. Il sentait sa poitrine se réchauffer de bonheur et de tendresse de sentir les doigts de l'homme contre lui. Sa présence lui faisait plus plaisir qu'il n'aurait cru, et cela le fit sourire.
Le Poufsouffle se lança alors dans le récit de sa fabuleuse rencontre avec le Moine Gras, avec lequel il s'était fortement lié d'amitié, et qui l'invitait à chacune des fêtes des fantômes de l'école. Il expliqua à Harry que le Moine Gras était un fervent croyant chrétien, ce qu'il n'arrivait pas réellement à comprendre, et Harry éclata de rire.
Écoutant le sorcier parler avec intérêt, Harry aperçut, au fond de la salle, une silhouette qu'il reconnut aussitôt et ses lèvres se pincèrent légèrement. Cédric, voyant les contractions de sa figure, tourna les yeux et aperçut un grand sorcier vêtu d'un costume vert forêt se diriger vers eux. Il portait un épais manteau de fourrure aussi noire que ses cheveux et avançait d'un pas décidé.
- Bonsoir Harry, quel plaisir de te croiser ici ce soir, dit alors Tom Jedusor en arrivant à leur hauteur.
- Bonsoir, répondit gentiment le moldu.
- Bonsoir, dit également le Poufsouffle, bien que le Serpentard ne l'ai pas regardé une seule fois.
- Je ne savais pas que Sir Nicholas t'avait invité. Je croyais que tu étais trop occupé à réviser pour faire la fête ?
Et Harry fronça les sourcils, ses bras se resserrant autour de son corps.
- Comme tu le vois, je sais aussi m'amuser, souffla-t-il, piqué.
- C'est bon à savoir, sourit le Serpentard.
Alors, il aperçut le visage pâle du moldu et vit ses lèvres frémir, bleuies par le froid, lorsque son corps trembla.
- Merlin, tu dois être gelé ! souffla Tom, les sourcils froncés.
Il retira à Harry sa maigre protection et jeta sans ménagement le manteau de laine dans les mains de Cédric.
Rapidement, il ôta son énorme manteau de fourrure noire et le posa sur les épaules du Gryffondor en les lui frictionnant vigoureusement.
Harry enfonça sa tête dans ses épaules, se recroquevillant dans la fourrure épaisse et soupira en sentant son corps se réchauffer instantanément.
- Merci, Tom.
L'homme posa sa main sur sa joue et releva sa figure vers lui :
- Ça va mieux ?
Harry hocha la tête et retira doucement son visage de la main du Serpentard qui lui souriait.
- Un miracle que j'ai été là.
- Tom, tu connais déjà Cédric je crois, il est l'attrapeur des Poufsouffle, dit alors Harry pour détourner la conversation, et surtout le regard du sorcier qui commençait à être oppressant.
Tom tourna les yeux vers le châtain qui lui fit un sourire poli et le salua d'un mouvement de tête :
- Oui, bonne chance pour le match de demain.
- Merci beaucoup.
- Il n'est pas un peu risqué de participer à une soirée lorsque l'on a un match important prévu pour le lendemain ? dit sarcastiquement le Serpentard.
Cédric pinça les lèvres.
- C'est vraiment très gentil à toi de t'inquiéter pour moi, Jedusor, mais…
- Oh mais je ne m'inquiète pas. Tu es assez grand pour savoir ce que tu dois faire ou non. N'est-ce pas Harry ?
- O-Oui, je suppose, répondit le moldu, pris au dépourvu.
- Comptes-tu te rendre au stade de Quidditch demain ? demanda alors le Serpentard au Gryffondor.
- Oui, c'est un match important et…
- J'espère que lorsque ce sera à mon tour de jouer je verrai moi aussi mon supporter préféré, lui sourit-il.
Harry se sentit gêné. Incroyablement gêné. S'il comptait assister au match de demain, c'était pour soutenir Ginny, son amie et la capitaine des Gryffondor qui plus est. Ce n'était que par un heureux hasard que Cédric serait également présent sur le terrain. Il se sentit pris au piège. Il ne voulait pas que Tom agisse si familièrement avec lui, et encore moins devant Cédric qui les observait, les poings fermés.
Un nouvel air de musique retentit dans la pièce et le Serpentard posa une main sur son épaule, le faisant sursauter :
- M'accorderais-tu cette danse, Harry ?
Le moldu pâlit en esquissant un mouvement de recul.
- Moi ? Non, Tom, je… je ne sais pas danser.
Le Serpentard passa son bras autour de sa taille et l'attira doucement à lui. Harry écarquilla les yeux.
- Je te guiderai, répondit simplement le grand sorcier.
- Non, vraiment, je suis désolé, mais…
- Accepte. Pour te faire pardonner d'avoir refusé mon invitation précédente.
Et le corps d'Harry sembla se résigner, piégé par l'argument du Serpentard. Alors Cédric saisit brutalement le bras du sorcier et l'écarta du moldu.
- Il me semble qu'il t'a dit non, Jedusor.
Tom pinça les lèvres et retira son bras de la poigne du Poufsouffle.
- Ne te mêle pas de ça, Diggory.
- Il ne veut pas danser avec toi.
- Il était sur le point d'accepter, n'est-ce pas Harry ?
Harry reculait doucement, stupéfait de la tournure que prenaient les évènements. Il voyait Cédric regarder avec colère le Serpentard, et Tom lui lancer un regard pressant et il se recroquevilla sur lui-même.
- Bonsoir vous deux ! intervint subitement la voix fluette de Luna.
Et le moldu poussa un soupir de soulagement inaudible. La jeune femme se posta près de lui, passa son bras autour du sien et fit un grand sourire aux deux hommes qui se regardaient en chien de faïence.
- Tu me présentes, Harry ?
- Oui, dit le brun d'un mouvement vif. Luna, voici Cédric Diggory et Tom Jedusor. Cédric, Tom, je vous présente Luna Lovegood.
- Heureux de te rencontrer, Luna, sourit le châtain, ne quittant pas des yeux le Serpentard qui serrait désormais les dents.
- Bonsoir, siffla le vert et argent.
- Enchantée de vous connaître. Vous êtes des amis d'Harry ?
- Oh, euh, oui, rougit Cédric.
- Oui, dit brutalement le Serpentard.
- Ça vous embête si je vous l'emprunte un instant ? sourit-elle.
Et sans attendre de réponse, elle tira Harry plusieurs mètres plus loin, traversant la foule de fantômes qui marbraient la piste de danse. Lorsqu'ils furent assez loin pour ne plus être facilement visibles par les deux hommes, elle lui lâcha enfin le bras et il lui fit un regard reconnaissant.
- Merci, Luna, je ne savais plus quoi faire, bredouilla-t-il.
- On aurait dit deux coqs dans une basse-cour, s'indigna la blonde.
- Qu'est-ce qui leur a pris, tout à coup ?
La sorcière haussa les sourcils.
- Tu n'as pas compris ?
- Compris quoi ?
La Serdaigle caressa doucement la joue du Gryffondor d'un air maternel et elle soupira :
- Harry Potter, tu es beaucoup trop naïf.
Il fronça les sourcils.
- Comment ça ?
- Ils se disputaient pour toi.
Le moldu écarquilla les yeux, son souffle se coupant dans sa gorge.
- Quoi ? Mais absolument pas !
- Ça se voyait comme le nez au milieu de la figure.
- N'importe quoi !
La blonde leva les mains en l'air, résignée :
- Très bien, si tu ne veux pas me croire alors…
- Mais Cédric est… et enfin, Tom, je…
Harry cherchait ses mots. Il avait bien vu que Tom était particulièrement entreprenant avec lui, et ce depuis le début de l'année. Mais Cédric ?
Son cœur manqua un battement et une douce rougeur s'étira sur ses pommettes.
Ainsi Cédric s'intéressait à lui ? Il ne sut pas pourquoi, mais cette idée lui réchauffa le cœur.
- Tu en es sûre ? demanda-t-il.
- Certaine.
Mais le moldu baissa les yeux.
- Mais je ne sais pas si je suis prêt, murmura-t-il comme pour lui-même. Je ne sais pas si j'en ai envie, Luna.
La sorcière posa une main rassurante sur son épaule et lui fit un sourire doux.
- Personne ne t'oblige à avoir quelqu'un d'autre dans ta vie, Harry. Cela fait à peine quelques mois, laisse-toi le temps.
Le moldu hocha doucement la tête.
- Quand tu seras prêt, tu le sauras.
Harry la serra alors dans ses bras et lui murmura un petit « Merci » tandis qu'elle lui caressait le dos avec bienveillance.
Durant les heures qui suivirent, Harry ne quitta pas Luna d'une semelle, de peur d'être de nouveau confronté à l'un des deux sorciers qui l'avaient mis si mal à l'aise tout à l'heure. Il discuta donc tranquillement avec la blonde et la Dame Grise, Mimi Geignarde, et même avec le Moine Gras dont lui avait parlé Cédric.
Mais les heures passant, et la nuit avançant, l'estomac du moldu se mit à crier famine d'avoir si peu mangé lors du dîner. Il commençait sérieusement à envisager de croquer une bouchée de ce gâteau en forme de pierre tombale lorsqu'il vit une blatte en sortir. Il abandonna totalement l'idée d'y goûter, dégoûté.
- Il n'y a vraiment rien pour les vivants, ici ? demanda-t-il, à bout de patience.
Luna aperçut alors, au fond de la salle, le garçon de Serdaigle qui les avait accueilli, croquer dans une patacitrouille et s'élança vers lui :
- Reste-là, Harry, je reviens vite !
Et elle abandonna le moldu qui la vit s'éloigner en courant.
Il ne s'écoula pas une seconde avant qu'une main ne lui saisisse le bras et qu'il sente de longs doigts se refermer sur lui. Il croisa alors les yeux noirs de Tom Jedusor qui lui souriait avec empressement :
- Tu as la particularité de disparaître au beau milieu des conversations.
- Désolé, Tom, mais Luna avait besoin de me parler, dit-il doucement en tentant de se dégager de la prise du sorcier.
- Je comprends parfaitement. Elle est une vieille amie, après tout.
Harry hocha la tête. Le Serpentard ne le lâchait pas. Une sensation étrangement inquiétante commença à s'emparer de lui.
- J'ai moi aussi un vieil ami à qui j'aimerais te présenter.
Et il commença à tirer le Gryffondor à sa suite.
- Ah oui ? Qui est-ce ?
- C'est quelqu'un de très important dans ma maison.
- Ta… ta maison ?
Le visage du moldu devint livide et son corps fut pris de tremblements convulsifs.
- Oui. Chez vous il y a Sir Nicholas, chez les Serdaigle la Dame Grise, les Poufsouffle ont le Moine Gras, et nous, nous avons…
- Non ! l'interrompit le moldu en stoppant tout mouvement, la peur au ventre.
Le Serpentard haussa les sourcils de surprise.
- Non ?
- Je ne veux pas voir le Baron Sanglant, Tom, dit fermement le moldu.
Un petit sourire amusé étira les lèvres fines du sorcier.
- Il te fait peur ?
- Je ne veux pas le voir, c'est tout, tint bon le brun.
- Tu es beaucoup trop timoré. Tu es le mieux placé pour savoir qu'il ne faut pas juger un livre à sa couverture.
Et il le tira plus fort, comprimant son bras. Harry se débattit, une profonde angoisse faisant s'accélérer son pouls et l'empêchant de respirer
- Viens donc, tu verras qu'une fois qu'on a fait abstraction du sang sur son plastron, il peut être véritablement remarquable.
- Non ! Non ! s'écria presque le moldu, tirant sur son bras de toutes ses forces pour le faire lâcher prise. Tom, je ne veux pas le voir !
Mais le Serpentard resta sourd à ses suppliques et avança en direction du fond de la salle, le trainant derrière lui comme on traine un enfant agité.
Harry aperçut alors le fantôme dans les ténèbres de la pièce et il se secoua, tentant de reculer. Son visage avait perdu toutes ses couleurs et un effroi monstrueux prenait possession de son corps, s'infiltrant dans ses veines, lui étranglant la gorge de terreur.
- Bonsoir, Baron !
C'était trop tard.
Tom tira Harry jusqu'au fantôme et le planta devant l'immense homme mort qui le regarda d'un air dédaigneux et dégoûté. Alors, il sentit son cœur s'emballer et il trembla de tous ses membres.
- Encore ce satané moldu ! cracha presque le fantôme ensanglanté. Je croyais pourtant t'avoir dit de déguerpir !
Lorsqu'il entendit la voix tonitruante du spectre, Harry fut pris d'un sentiment de panique tel qu'il poussa un cri de terreur, se dégagea violemment de la prise du Serpentard et s'enfuit de la salle aussi vite qu'il le put, sous le regard médusé des fantômes.
Il ne voyait plus où il allait. Tout ce qu'il savait, c'était qu'il devait fuir cet endroit. Cet homme. Ce monstre. Ce monstre qui l'avait chassé de Poudlard le soir-même où il y était entré pour la première fois.
Et il se remémora la peur des ténèbres, cette nuit-là, dans les cachots. L'angoisse du sang sur ses vêtements. Le froid de la nuit sur sa peau. Alors il courut. Il traversa la salle, passant dans les corps vaporeux, provoquant des « Oh ! » indignés et se dirigea droit vers la sortie. Là, il bouscula le Serdaigle qui lui avait ouvert la porte et sortit en trombe de la salle des fêtes.
Ses yeux étaient baignés de larmes de terreur, et son visage, plus pâle que la mort, trahissait son angoisse profonde.
Il courut sans s'arrêter. Il voyait flou. Il ne savait pas où il allait. Qu'importe, il ne pouvait pas rester ici une seconde de plus. Pas alors qu'il se sentait de nouveau en proie à la détresse du premier soir. Pas alors qu'il se revoyait, happé par les ténèbres, dans ces mêmes couloirs.
Enfin, à bout de souffle, il s'appuya contre un mur de pierre froide et plaqua une main sur sa bouche pour étouffer un gémissement d'horreur. Il regarda autour de lui. Il n'y avait rien. Aucune lumière, aucun son, aucune trace. Il faisait noir. Et Harry se recroquevilla au sol, plongeant son visage dans ses mains, son corps secoués par ses sanglots bruyants qui résonnaient en écho dans ce couloir sans vie.
Il était seul. Complètement seul. Et il eut du mal à respirer.
Pas encore… Il ne voulait pas revivre cela… Tout sauf ça… Les larmes lui déchirant les cordes vocales, il appela.
Sans s'en rendre compte, il l'appela. Lui. Il appela la seule personne à laquelle son esprit pouvait penser. Il appela la seule personne que son cœur désirait. Mais jamais il ne lui répondit. Cette fois, il n'était pas là. Et sa voix se cassa de prononcer son nom si fort, de l'appeler si fort. Il avait besoin de lui. Mais il était seul. Terriblement seul.
…
- Harry !
Luna commença à se ronger les ongles. Cela faisait bien une heure qu'elle arpentait les couloirs des cachots, à la recherche du moldu. Elle commençait à sérieusement s'inquiéter : son absence lui rappelait le jour où il avait disparu, enlevé par Lucius Malfoy et elle pressa son allure.
- Harry ! Réponds-moi ! Où es-tu ?
Elle l'avait d'abord cherché dans toute la salle des fêtes, sans succès. Elle en avait donc conclu qu'il devait être sorti, mais cela ne lui ressemblait pas. Le Gryffondor n'était pas du genre à abandonner ses amis de la sorte. Il ne l'aurait jamais laissée seule sans la prévenir : il avait promis de la raccompagner jusqu'à sa salle commune lorsqu'ils rentreraient de la fête. Ce n'était pas normal.
Luna avançait, la baguette tendue, une boule de lumière blanche éclairant sa route. Les couloirs étaient atrocement sombres et humides, et la jeune femme réprima un frisson lorsqu'elle vit un rat passer tout près d'elle. Plus elle avançait, plus elle s'enfonçait dans les ténèbres des sous-sols de l'école.
Alors qu'elle était sur le point de faire demi-tour, elle entendit un gémissement craintif et son cœur rata un battement. Elle se précipita et, à l'intersection du prochain couloir, elle l'aperçut enfin.
Harry était recroquevillé au sol, les mains sur le visage, le corps tremblant dans cette immense fourrure noire qui le faisait paraître aussi petit qu'un enfant. Il pleurait et hoquetait dans le noir, perdu. Luna poussa un soupir de soulagement en le voyant, et alors qu'elle allait poser une main sur son épaule, elle l'entendit distinctement :
- Draco…
Et elle se figea sur place, la main suspendue dans les airs.
Pour la première fois depuis des mois, elle l'entendit prononcer son nom. Ce nom interdit. Ce nom de souffrance et de douleur. Harry l'appelait. Tremblant de froid et de terreur, il l'appelait. Et son nom sortait de sa bouche comme une supplique, comme une prière. Le moldu ne prononçait plus que ce mot.
- Draco… Draco…
Le cœur de Luna se pinça si fort qu'elle du s'appuyer sur le mur pour reprendre contenance. Harry se balançait doucement au sol, se berçant lui-même, cherchant un réconfort, le cherchant lui. Il était prostré, terrifié dans la noirceur de la nuit. Vulnérable dans sa douleur, fragile dans sa tristesse. Et Luna sentit son cœur se briser de le voir si seul. Il l'appelait en vain. Elle savait que plus jamais il ne viendrait.
Alors, le plus doucement du monde, elle posa sa main sur la tête du moldu et s'accroupit à sa hauteur :
- Harry… murmura-t-elle d'une voix douce.
Le brun sursauta et la regarda avec de grands yeux verts noyés de larmes. Il tremblait de plus en plus fort.
- C'est moi, Harry, c'est Luna.
Sa main caressa doucement la chevelure désordonnée du Gryffondor. Pourtant, il la regardait comme s'il ne la connaissait pas. Elle sentit alors une peur la saisir.
- Viens, Harry, il ne faut pas rester ici, lui dit-elle d'une voix rassurante.
Elle posa sa main sur la sienne et tenta de le remettre sur ses pieds, mais Harry sanglota plus fort, le nez obstrué et le souffle saccadé :
- Non… ! Non… ! Draco… ! Où es-tu, Draco…
Il ne pouvait pas bouger. Paralysé d'horreur, Harry était incapable de faire le moindre mouvement. Son esprit ne voyait que lui. Luna était invisible, inexistante, et elle tira de nouveau le moldu vers le haut, plus fermement cette fois.
- Lève-toi, ordonna-t-elle doucement.
Le moldu vacilla, mais ses jambes refusèrent de le porter. Il repoussa alors la sorcière et protégea son corps de ses mains :
- Draco, viens me chercher, je t'en prie, reviens…
Luna trembla et fronça les sourcils. Alors, elle inspira fort et ferma les yeux.
- Je suis désolée.
Et elle donna une gifle puissante au Gryffondor qui poussa un gémissement de douleur, tenant sa joue qui rougissait déjà. Il devait reprendre ses esprits.
- Il ne viendra pas, Harry, dit-elle d'une voix calme mais plus sévère. Lève-toi, il faut que tu acceptes, il ne…
- Non !
Et le moldu la poussa si fort qu'elle tomba assise au sol.
Elle écarquilla les yeux. Harry n'avait jamais été quelqu'un de violent. Mais cette fois, opprimé par la douleur, pris au piège dans les ténèbres, Harry était sourd à toute parole. Il n'était plus lui même.
- Draco… gémit-il plus fort, ses larmes redoublant d'intensité.
Luna sentit monter à ses yeux des larmes d'impuissance et son cœur se serra de voir le moldu si ravagé par la solitude. Elle n'y arriverait pas toute seule. Personne n'y arriverait. Il n'y avait que lui. Mais il n'était pas là. Il fallait faire quelque chose.
La Serdaigle repartit alors précipitamment vers la salle des fêtes des fantômes, le souffle court et le cœur battant. Lorsqu'elle y arriva enfin, elle balaya rapidement la salle des yeux :
- Cédric ! hurla-t-elle en courant jusqu'au Poufsouffle près du buffet.
- Oh, Luna, répondit l'homme, étonné de son air affolé. Un problème ?
- C'est Harry, je n'arrive pas à le raisonner, il ne va pas bien, il… viens !
Et elle attrapa la main du châtain pour le tirer à sa suite dans le dédale des couloirs des cachots. En quelques minutes à peine ils arrivèrent jusqu'au moldu qui n'avait pas bougé, toujours prostré au sol au milieu d'un couloir, plongé dans le noir, et Cédric écarquilla les yeux.
Le cœur du Poufsouffle se serra fort face au visage apeuré du Gryffondor.
- Harry ! souffla-t-il en se penchant aussitôt sur le corps tressautant.
Lorsque le brun aperçut les mains du Poufsouffle s'approcher de lui, il eut un mouvement de recul et Cédric eut un regard triste.
- Je ne te ferai pas de mal, Harry, il ne t'arrivera rien, je te le promets.
Alors, il posa sa main sur l'épaule du moldu qui sursauta doucement, mais ne le repoussa pas. Il lui caressa doucement le dos, le rassurant de sa voix.
Bientôt, les tremblements qui bousculaient le corps du brun se firent moins brutaux, et ses sanglots se calmèrent peu à peu.
Cédric passa ses doigts sur les joues mouillées du moldu, essuyant le reste de ses larmes.
- Tu peux te lever ?
Mais le Gryffondor secoua la tête, ses bras formant une barrière impénétrable devant son corps. Ses jambes étaient paralysées. Et il était si fatigué.
- Il faut que tu te lèves, Harry, murmura alors Luna. Tu ne peux pas rester ici.
Elle lui saisit la main et tenta de le faire se lever mais il secoua de nouveau la tête, se refermant sur lui-même et Cédric lui sourit avec douceur.
- D'accord, d'accord, nous allons trouver une solution, ne t'inquiète pas.
Délicatement, le Poufsouffle passa un bras sous les jambes du moldu et l'autre dans son dos et, sentant que celui-ci se laissait faire, se releva, le soulevant contre lui.
Ce fut comme si Harry ne pesait rien dans ses bras. Et, sentant sa respiration s'apaiser doucement, il le serra contre lui, le réchauffant de son corps, le protégeant de sa carrure. Harry ne bougea pas, blottit contre le Poufsouffle.
Cédric fit un signe de tête à la Serdaigle et ils se remirent en route dans les couloirs. Luna les éclairait de sa baguette.
Ils ne retournèrent pas à la salle des fêtes. Ils s'excuseraient d'être partis si précipitamment demain. Pour l'heure, c'était Harry qui comptait.
Luna guida Cédric à travers l'école, et ils se dirigèrent doucement vers la chambre du moldu, dans la Tour d'Astronomie. Durant tout le trajet, ils n'échangèrent pas un mot, leurs yeux se perdant sur le visage fatigué du Gryffondor qui avait finit par s'endormir dans les bras du sorcier.
Luna le voyait. Elle voyait bien comment Cédric le tenait. Comment il le regardait. Mais elle savait aussi qu'Harry n'avait pas tourné la page. Qu'il ne la tournerait probablement jamais. Cédric était quelqu'un de bien, elle en était convaincue. Harry serait probablement heureux avec lui. Mais il était son âme-sœur. À lui. Et cela pesait trop lourd dans la balance. Pourtant, Harry aussi méritait d'être heureux.
Lorsqu'ils arrivèrent enfin devant la chambre du moldu, Luna prononça le mot de passe et la porte s'ouvrit aussitôt. Ils entrèrent dans la pièce et, les yeux rivés sur le brun contre lui, Cédric le posa doucement dans son immense lit, beaucoup trop grand pour lui. Il l'allongea délicatement, de peur de le réveiller, et le couvrit de l'épaisse couverture au pied du lit. Le moldu ne se réveilla pas, plongé dans les abîmes du sommeil. Cédric n'avait jamais ressenti autant de peine de sa vie.
Avec un dernier regard préoccupé pour le brun, il se retourna et sourit à la Serdaigle.
- Je te raccompagne à ta salle commune, Luna ?
La jeune femme hocha la tête, reconnaissante :
- Merci, Cédric.
Et voilà !
Alors ? Verdict ? Qu'en avez-vous pensé ? Qu'avez-vous ressenti ? Je veux TOUT savoir ! N'hésitez pas à me laisser une review pour vous exprimer :).
Une sorte de rivalité semble s'être installée entre les deux sorciers. Malheureusement, est-ce que l'un d'eux à au moins de chance face à l'ombre de Draco ? Et, d'ailleurs, où est Draco ? Pour le savoir, il faudra patienter encore un peu et lire la suite :D.
Merci d'avoir lu ce chapitre, j'espère qu'il vous aura plu et qu'il vous aura donné envie de connaître la suite de l'histoire.
Je vous embrasse bien fort, à mardi ;).
