Bonjour,

Merci. Juste : merci. Merci pour vos mots, merci pour vos avis, merci pour vos rires, merci pour vos pleurs. Merci pour tout ! Ça me touche énormément de voir que vous êtes vraiment émotionnellement impliqués dans cette histoire. Ça m'encourage beaucoup, et surtout, ça me fait mon shot de bonheur du mardi et du vendredi :D. Encore un grand merci, continuez ainsi, vous êtes super !

Demain (le 22/09) c'est mon anniversaire :D, j'aurai 24 ans ! Et pour la peine, une petite anecdote sur cette fanfiction. J'ai écrit une partie de cette histoire en même temps que je devais rédiger mon mémoire pour mon Master (en avril). Et vous savez-quoi ? J'ai rushé mon mémoire parce que je n'en pouvais plus de devoir écrire des pages et des pages d'un mémoire alors que j'avais les pensées focus sur nos héros ! Bon, ça va, j'ai tout de même eu 16/20 à mon mémoire, mais quel soulagement ça a été pour moi de pouvoir me consacrer pleinement à la rédaction de cette fanfiction ! Du coup je suis super heureuse de voir qu'elle vous plait, vos reviews me remboursent les 4 derniers points qu'il me manquait pour un mémoire parfait, haha.

Aujourd'hui, c'est le jour J ! Ça y est, c'est le bal ! Que la fête commence !

Disclaimer : les personnages et l'univers appartiennent à J. K. Rowling, seule l'histoire est de moi.

Avertissement : ce chapitre contient un lemon.

Bonne lecture !


Chapitre 35 : Au bal masqué.

C'était le grand soir ! Harry se mira une dernière fois dans la glace de sa salle de bain et ajusta quelques accessoires sur son costume. Qu'il était beau ! Il sourit à son reflet en prenant une position digne d'un boucanier. Il serait le plus beau pirate de la soirée !

Il portait un long pantalon ample brun foncé, un peu élimé, avec des bottes en cuir faussement usées, tannées par le soleil. Dans son pantalon était rentrée une chemise blanche retenue par une écharpe rouge en guise de ceinture. Par dessus, un long manteau brun, de la même couleur que son pantalon, tombait négligemment sur ses mollets. Sur le sommet de sa tête trônait un superbe tricorne typique des pirates de l'époque. Sa tenue était véritablement jolie ! Mais, pour parfaire son déguisement, il avait pu agrémenter celle-ci d'accessoires qui le rendait plus pirate que les pirates ! Grâce à Ginny et à monsieur et madame Weasley, il avait pu trouver toutes sortes de bijoux. À sa ceinture étaient accrochés diverses fausses armes : un pistolet, un long sabre et un couteau. Autour de son cou, il portait plusieurs longues chaines en symbole de richesse et, sur son œil gauche, sous sa paire de lunettes, était accroché un bandeau rouge qui passait sous son tricorne et le faisait ressembler à un borgne. Les parents Weasley lui avait envoyé également plusieurs bijoux à porter aux doigts : des bagues, des chevalières… Mais il avait refusé de les porter, estimant que sa main était déjà bien ornée de son unique anneau d'argent. Ne lui manquait plus qu'un perroquet sur l'épaule et il pourrait jouer dans un film !

Il se lança un dernier regard fier en mettant un peu d'ordre dans ses cheveux.

Il était excité, terriblement excité ! Et il avait hâte ! Il avait longtemps regretté de ne pas fêter ce Noël avec ses parents, eux qui lui manquaient tant, mais aujourd'hui, il était véritablement heureux d'avoir accepté de rester à Poudlard pour cet évènement exceptionnel ! Il sentait que c'était une soirée importante. Tout de même, le mille centième anniversaire de l'école ! Et il avait participé à la décoration de la Grande Salle, tous les moldus ne pouvaient pas en dire autant.

Il termina de réajuster sa ceinture, enfonça correctement ses pieds dans ses bottes un peu trop grandes pour lui, et fit en sorte que la cicatrice sur son front soit bien visible.

- En avant ! s'exclama-t-il en sortant de sa salle de bain en souriant.

Il devait aller récupérer Ginny à la salle commune des Gryffondor. Il s'en était rendu compte, Ginny l'avait sauvé de la proposition de Tom, et il l'avait remerciée des heures durant. Il ne se voyait pas aller au bal au bras de l'homme. Il y avait quelque chose en lui qui le dérangeait terriblement. Depuis la nuit où il lui avait proposé de dormir avec lui, il essayait de l'éviter autant qu'il le pouvait. Il lui faisait peur et sa présence le mettait mal à l'aise, inexplicablement. Alors, ce soir, il était heureux d'être délivré de lui.

Il ferma la porte de sa chambre derrière lui et se dirigea d'un pas assuré vers la Tour des Gryffondor. Tout le château était en effervescence. Dans les couloirs, des dizaines d'élèves courraient dans tous les sens, à moitié costumés, cherchant de quoi peaufiner leurs déguisements, décorant les dernières parcelles encore vide de l'école. Les personnages dans les tableaux avaient revêtus leurs plus beaux atours et même les fantômes avaient fait l'effort de changer de tenue. On entendait, dans tout le bâtiment, une musique qui semblait se diffuser dans chacune des pièces. Tout le monde souriait, chantait, chahutait. La fête s'annonçait fabuleuse !

Dehors la nuit était noire mais, éclairés par les lumières du château, des flocons de neige épais brillaient en s'écrasant sur les fenêtres closes. Il semblait faire rudement froid, dehors, et le parc de l'école était totalement blanchit, couvert d'un manteau de neige. Pourtant, même en frôlant les fenêtres, Harry ne sentit pas le froid. Le château était si bien chauffé que tous ses occupants n'avaient pas à se préoccuper de s'habiller chaudement et pouvaient porter toutes les sortes de déguisement qu'ils souhaitaient. Harry vit un Serdaigle déguisé en homme de la jungle et éclata de rire.

Lorsqu'il arriva à la salle commune des Gryffondor, il patienta quelques minutes, assis devant la cheminée, que Ginny descende enfin de son dortoir. Tous les Gryffondor courraient dans tous les sens. Harry reconnut les jumelles Padma et Parvati Patil, déguisées en panthères, tenter de nouer de longs rubans bleus dans leurs cheveux. Dans un coin, Colin Crivey, un Cinquième Année, avait tenté d'imiter la fameuse Rita Skeeter et Harry grimaça, tout de même amusé. Tout le monde avait tenté de faire dans l'originalité, selon la volonté du professeur Dumbledore, et sur chacun des visages s'étiraient des sourires heureux et pressés.

Enfin, après de longues minutes, Ginny descendit enfin les marches menant à la salle commune des rouge et or :

- Bonsoir Harry !

Le jeune homme se retourna et ouvrit de grands yeux.

Ginny était magnifique ! Elle portait sa merveilleuse tenue de ballerine dénichée dans la boutique Gaichiffon de madame Button de Pré-au-lard, pourtant, celle-ci avait quelque chose de changé. Harry remarqua alors qu'elle n'était plus rose comme dans son souvenir, mais d'un blanc éclatant. Ginny portait donc une superbe robe de danseuse blanche sur laquelle étaient cousues une multitude de plumes tout aussi blanches. Sur son bustier s'alignaient des centaines de perles nacrées qui reluisaient dans l'éclat des flammes de la cheminée. Sur le haut du corset étaient également fixées de jolies plumes duveteuses qui rappelaient le plumage d'un cygne blanc. La jeune femme portait des collants blancs satinés et ses pieds étaient couverts de chaussons de danses typiques des ballerines. Ses cheveux étaient remontés en un chignon parfait encadré par un diadème à l'effigie de l'animal qu'elle semblait incarner.

Harry ouvrit la bouche, éberlué.

- Alors ? demanda la sorcière en effectuant un petit pas de danse improvisé devant le moldu aux yeux écarquillés. Qu'en penses-tu ?

- Ça alors, tu… tu es…

Mais Harry ne sut quoi répondre, trop impressionné par la beauté du costume de la jeune femme.

- Merci, répondit alors Ginny en glissant son bras autour de celui du brun.

Elle le tira vers la sortie et ils prirent la direction de la Grande Salle. Harry ne put détacher son regard de la tenue de la rouquine, et Ginny sourit tout le long du chemin, savourant avec délice les regards qui se retournaient dans sa direction lorsqu'elle avançait avec légèreté.

- Tu es magnifique, souffla enfin le Gryffondor devant les énormes portes closes.

- Tu n'es pas mal non plus, sourit la jeune femme.

- Je ne m'attendais pas du tout à ce que tu sois…

- Aussi jolie ?

- Oui.

- Comme tu vois, je suis une fan de Quidditch mais je peux aussi être très féminine quand je veux.

Harry lui rendit son sourire et posa sa main sur la sienne qui serrait son bras.

- Tu vas en faire chavirer des cœurs, ce soir, rit-il.

- À l'abordage ! s'écria-t-elle en ouvrant les immenses portes de la Grande Salle.

Lorsque les portes s'ouvrirent, le visage du moldu s'illumina de bonheur ! La salle était merveilleusement décorée, et même s'il avait déjeuné ici le matin même et déjà vu toutes les décorations auxquelles il avait lui-même apporté sa touche, il fut époustouflé par la magnificence du lieu. Des paillettes, semblables à des goutes d'argent, faisaient briller chaque fleur, chaque guirlande, chaque bougie, et rendait scintillante l'aura de la pièce. Dans tous les coins, des sapins décorés trônaient fièrement et répandaient dans l'air des odeurs boisées typiques de l'hiver. Tous les murs étaient recouverts de longs draps aux couleurs des quatre maisons de l'école et devant chaque fenêtre, où venait s'écraser des flocons de neige, s'envolaient des rideaux semblables à des voilages. Toutes les tables avaient été plaquées contre les murs et étaient remplies de centaines de plats d'où s'échappaient des fumets merveilleusement appétissants. Au milieu de la salle, prenant tout l'espace disponible, une gigantesque piste de danse avait été établie. Certains élèves s'élançaient déjà dessus, valsant, dansant au rythme de la musique qui jouait toute seule. Harry vit, près d'un des sapins, des violons, tambours, clarinettes et autres instruments s'animer seuls dans les airs. C'était merveilleux. Au fond de la pièce, s'alignaient les tables des professeurs. Des chaises avaient été rajoutées, et Harry devina sans mal qu'elles devaient être destinées aux personnalités qui avaient répondu présentes pour fêter l'anniversaire de l'école.

Harry n'en croyait pas ses yeux. La salle était embaumée, emportée par l'esprit festif de Noël et de cet évènement si particulier. Le plafond magique, qui d'ordinaire affichait un ciel étoilé, faisait tomber de la neige fictive sur la tête des danseurs et des milliers de bougies flottaient dans les airs, ne se consumant jamais.

Le moldu se laissa entrainer dans la foule par son amie, incapable de reprendre contenance. À l'entrée le fantôme du Moine Gras s'occupait de vérifier la liste des invités à chaque nouvelle entrée, et il laissa passer les deux élèves en cochant leurs noms sur son parchemin vaporeux.

Ginny et Harry parcoururent des yeux la foule et firent de grands gestes à Luna lorsqu'enfin ils l'aperçurent. Alors, le moldu eut un sourire plein de tendresse.

La blonde portait une charmante robe rouge qui s'arrêtait à ses genoux et était bordée de fausse fourrure blanche. Sa ceinture était épaisse et noire et fermée par une boucle dorée. Sur sa tête, un joli bonnet rouge surmonté d'un pompon blanc trônait et elle avait, attaché en bandoulière, un petit sac en toile brun duquel elle sortait d'énormes cadeaux qu'elle distribuait à qui passait sur son chemin avec un « Joyeux Noël ! » tout heureux. Elle ne portait pas de masque, mais, de toute façon, tout le monde l'aurait reconnue. Elle sautillait, se rendant de sapin en sapin pour y déposer des cadeaux tous plus originaux les uns que les autres. Harry la vit même offrir une dragée surprise de Bertie Crochue à un élève de Gryffondor.

- Joyeux Noël ! s'écria-t-elle en lançant des confettis en l'air lorsqu'elle arriva près d'eux.

- Joyeux Noël, Luna ! répondirent en chœur les amis.

- Que vous êtes beaux ! Surtout toi, Harry.

Ginny eut une mine offusquée et Harry rougit.

- Alors comme ça je ne suis pas la plus belle sorcière de cette fête ? demanda la rouquine.

- Tu es déguisée en poussin ?

- Non, là, c'est trop, lança Ginny, levant les mains au ciel en signe d'abandon.

- Voyons Luna, Ginny est un cygne, sourit doucement le brun.

- Un cygne ?

- Oui, inspiré du Lac des Cygnes, de Tchaïkovski.

- C'est un super-héros celui-là aussi ?

Harry éclata de rire et secoua la tête d'amusement.

- Non, c'est un compositeur.

- Un sorcier ?

- Pas que je sache.

- Je me disais aussi… Il n'y a que les moldus pour déguiser des jeunes filles en cygne.

La rouquine fit mine d'être agacée mais sourit devant l'air sérieusement consternée de la Serdaigle.

- Mais tu es quand même très jolie, Ginny !

- J'espère bien !

Harry trouvait ses amies toutes les deux très bien costumées. Et il fut impressionné de constater que la totalité des convives avait respecté les consignes du professeur Dumbledore. Dans toute la salle, des dizaines de personnages différents évoluaient. C'était incroyable. Il aperçut un Arlequin, vêtu d'un uniforme fait de patchworks colorés. Un vampire, avec ses longues dents pointues et du faux sang coulant le long de son menton. Une sirène, qui, bien sûr, marchait sur ses deux pieds, mais qui possédait aux jambes de jolies écailles vertes et bleues ! Et même un Merlin l'Enchanteur, avec une longue, très longue, barbe blanche et une tenue bleu nuit. Dans un coin, il écarquilla les yeux lorsqu'il reconnut un… Lucky Luke ? Un élève de Serdaigle, sûrement un né-moldu, portait un chapeau blanc, une chemise jaune et un bandana rouge autour du coup. De sa bouche sortait un brin d'herbe et à sa ceinture était accroché un pistolet. C'était définitivement une superbe imitation du fameux cowboy !

Il y avait de tout ! Beaucoup de costumes faisaient directement référence au monde moldu et cela lui réchauffa le cœur de voir que son monde n'était pas totalement inconnu à la communauté magique.

Au fond de la salle, à la table des professeurs, Harry reconnut le directeur Dumbledore qui, lui aussi avait fait l'effort de se déguiser. Il portait l'exacte tenue que revêtait le personnage de Mickey Mouse dans l'Apprenti Sorcier : une longue tunique rouge et un haut bonnet pointu bleu aux étoiles d'argent. Il se demanda comment le sorcier avait pu avoir vent d'une telle tenue. McGonagall, elle, portait une tenue typique des Amérindiens et ressemblait à une véritable squaw. Elle avait poussé le détail jusqu'à imiter certaines peintures faciales typiques des tribus d'Amérique du Nord. Tous les professeurs étaient méconnaissables, et tous souriaient et riaient de voir les costumes des uns et des autres. Harry pouffa de rire en apercevant Severus Rogue, portant une longue toge blanche et une couronne de laurier sur la tête. Il était un Jules César presque identique à celui qu'on pouvait apercevoir sur certaines pièces de monnaie moldues.

Harry et Ginny se mirent à rire en apercevant Hagrid, déguisé en Père Noël, et Luna eut une mine renfrognée, déçue :

- Oh, je croyais être la seule à avoir eu l'idée…

Alors que les deux amis tentaient de réconforter la Serdaigle, le directeur Dumbledore se plaça en haut de l'estrade réservée aux professeurs et parla d'une voix claire et si forte qu'elle couvrit la musique des instruments qui cessèrent aussitôt de jouer.

- Bonsoir ! Et bienvenue à tous ! Quel plaisir d'avoir l'honneur de présider ce soir le mille centième anniversaire de notre très chère école bien-aimée, j'ai nommé : Poudlard !

Un tonnerre d'applaudissements suivit la prise de parole du sorcier et des sifflements montèrent dans les airs.

- Quel évènement exceptionnel ! Il y a mille cent ans, jour pour jour, quatre des plus puissants sorciers de l'époque se réunirent pour créer un lieu de paix et d'apprentissage pour tout sorcier en quête d'asile. Un lieu où la magie serait le centre de l'attention. Un lieu où il ferait bon vivre. Et aujourd'hui, j'ai le plaisir d'être le directeur de cet établissement.

Harry applaudit aussi fort qu'il put tandis que Ginny sifflait de toutes ses forces.

- Je voulais tous vous remercier d'avoir joué le jeu et rendu vivante cette école plus qu'elle ne l'était déjà. Ce bal costumé, c'est grâce à vous et à tous vos efforts et votre implication qu'il a pu avoir lieu. Je remercie également l'équipe pédagogique qui a soutenu les élèves et les a guidé durant l'organisation de cette fête sans précédent.

Le professeur McGonagall rougit et de nouveau la salle résonna d'acclamations.

- Pour cette occasion très spéciale, j'ai le plaisir de vous annoncer que de très grandes personnalités ont répondu présent ! Veuillez donc accueillir comme il se doit nos très chers invités.

Le vieux sorcier applaudit en accueillant près de lui une dizaine de sorciers et sorcières qui firent de grands gestes à la foule.

Le directeur les présenta individuellement à l'assemblée, et Harry reconnut des visages qu'il connaissait par cœur ! Lui et Ron faisaient la collection des cartes des chocogrenouilles, et tous les invités avaient une carte à leur effigie ! Parmi eux il y avait Norbert Dragonneau, et Luna sautilla sur place à l'évocation de son nom. Il y avait aussi la fameuse Jocunda Sykes ainsi que Gwenog Jones, dont Ginny voulait absolument l'autographe ! Il y avait même le célèbre Bertie Crochue, inventeur de ses sucreries préférées ! Tous les invités étaient costumés, et chacun fit un petit discours en l'honneur de l'école. Discours qui se résuma en un bredouillement de quelques mots pour Dragonneau. Enfin, tous prirent place à l'immense table des professeurs et le directeur ouvrit grand les bras sur l'estrade :

- Merci encore pour votre présence ici ce soir ! Joyeux Noël à tous, et que la fête commence !

Tous les élèves hurlèrent de joie alors que les instruments se remettaient à jouer d'eux-même. Sur la piste, des dizaines de couples s'élancèrent et on vit valser des robes, des jupes, et des pantalons. Les binômes étaient improbables et Harry sourit en voyant un soldat de la Première Guerre Mondiale faire tournoyer une charmante Élisabeth II.

Ginny lui tendit la main et le regarda d'un air amusé :

- Vous dansez, capitaine ?

Harry attrapa ses doigts vernis et lui fit une révérence digne d'un flibustier :

- Avec plaisir, mademoiselle.

Et ils se jetèrent au milieu de la piste.

Harry ne savait absolument pas danser, mais Ginny riait si fort de le voir se prendre les pieds dans son manteau et dans les robes des autres jeunes femmes qu'il continua de gesticuler au milieu des convives. La rouquine tournoya, semblable à une danseuse étoile, tandis qu'il essayait d'aligner deux pas sans tomber. Ce fut Ginny qui mena la danse, et Harry la suivit en riant, écoutant ses précieux conseils lorsqu'elle lui chuchotait « Là ! », « Ton pied, ici ! », et « Un, deux, trois ! Un, deux, trois ! En cadence, Harry, en cadence ! ». Enfin, à bout de souffle, les deux amis quittèrent la piste et rejoignirent Luna qui continuait de distribuer des cadeaux à ses camarades.

- Vous étiez extraordinaires, s'exclama la Serdaigle alors qu'Harry reprenait péniblement son souffle près d'elle.

- N'exagère pas, haleta-t-il en riant.

Alors, il aperçut à l'entrée de la salle, Tom entrer vêtu d'une longue cape noire et il se cacha aussitôt derrière Ginny et Luna qui formèrent une barrière de plumes de pompons.

Il ne fallait pas que le Serpentard le voit, ou il insisterait pour danser avec lui toute la soirée ! Harry l'entrapercevait par un espace entre les bras des jeunes femmes. Le sorcier portait une très longue cape, semblable à un manteau, fidèle à l'idée qu'on pouvait se faire d'une tenue de faucheur. Il avait appliqué de la poudre blanche sur son visage, le rendant encore plus pâle qu'il ne l'était déjà, presque maladif. Il tenait dans sa main une énorme faux qui semblait plus vraie que nature. Harry ne le vit pas tout de suite mais eut un frisson d'angoisse lorsqu'il remarqua qu'il portait des lentilles rouges sur ses yeux noirs, le faisant ressembler à un véritable serpent. Il était parfaitement déguisé pour Halloween, mais dans cette pièce emplie de vie, il tranchait avec le reste des convives. Il était l'allégorie de la mort.

Harry le vit lever la tête et balayer la salle du regard et il se cacha plus encore derrière ses amies qui firent mine de discuter tranquillement. Enfin, après de longues secondes, il le vit ressortir de la salle d'un pas pressé et il poussa un soupir de soulagement en sortant de sa cachette.

- Il est toujours aussi intrusif ? demanda Luna.

- Je suis sûr qu'il n'est pas méchant, répondit Harry doucement. Mais je n'aime pas lorsqu'il me pousse dans mes retranchements.

- Tu devrais te méfier de lui, Harry, dit Ginny. Jedusor est vraiment sournois. Même dans les matchs de Quidditch il peut être imprévisible.

- Oui, je sais.

Les deux sorcières finirent par hausser les épaules alors qu'Harry restait sur le qui-vive. Lorsqu'enfin il se détendit, ils purent continuer à discuter à propos des différents costumes des invités de la soirée.

Alors, arrivant de nulle part, il entendit une voix forte tonner dans son dos :

- Avengers, rassemblement !

Se retournant, il aperçut Cédric, et il éclata de rire.

- Alors, pas mal, hein ? sourit le Poufsouffle en arrivant à son côté.

Harry riait si fort que plusieurs visages se tournèrent dans sa direction. Il était véritablement impressionné ! Il applaudit des deux mains le sorcier qui lui fit une révérence pleine de fierté.

- Si je m'étais attendu à ça !

- J'ai fait fort, je sais, sourit Cédric.

Le grand Poufsouffle portait un fabuleux costume de Captain America. Il ressemblait trait pour trait à celui que portait le héros dans les films qu'Harry affectionnait tant. Il portait un pantalon bleu foncé, avec de grosses bottes brunes et une ceinture de cuir. Son haut était tout aussi bleu que son pantalon, mais sur son ventre étaient alignés des rais blancs et rouges. Sur son torse une étoile d'argent brillait de mille feux. Le châtain portait également un masque, semblable à un casque de l'armée, orné d'un « A » sur le devant. Cédric tenait dans sa main droite un grand bouclier rond dont l'étoile était le motif central. Son costume était incroyable de précision et de ressemblance avec le véritable Captain America. Harry eut un sourire impressionné.

- C'est incroyable ! souffla-t-il. On dirait le vrai !

- Il est joli, hein ?

Le brun le regardait avec des étoiles plein les yeux et il rougit de jalousie.

- Mais comment as-tu fait pour avoir ce costume-là ? râla-t-il, envieux. Je croyais que les costumes de super-héros étaient trop compliqués à faire pour madame Button.

- Je l'ai fait faire par la couturière du Chemin de Traverse, sourit le sorcier.

Et Harry ouvrit grand la bouche.

- Quand tu m'as parlé de tes héros de films, j'ai tout de suite demandé à mon cousin sang-mêlé de me montrer une photo et madame Guipure a accepté de me le réaliser. J'ai d'abord voulu faire faire l'homme de métal, mais l'armure était trop complexe, elle n'aurait pas eu le temps de la terminer pour ce soir. Alors j'ai pris ton deuxième préféré, le Général Américain.

- Captain America, corrigea le moldu en riant.

- Oui, voilà.

Harry passa ses doigts sur le tissu sur le torse de l'homme et sur le bouclier de métal. Il le sentit frémir sous sa peau.

- Je suis jaloux, dit-il enfin, boudant.

- De nous deux c'est toi le véritable capitaine, dit Cédric en lui faisant un clin d'œil.

- Et bien vous paierez votre insolence d'avoir voulu m'égaler, matelot.

- J'implore votre clémence, mon capitaine.

Et Harry fit mine de l'embrocher avec son sabre avant d'éclater de rire.

L'ambiance était agréable. Jamais Poudlard n'avait connu fête plus réussie. Tout le monde mangeait au buffet, dansait sur la piste, riait près des tableaux, s'émerveillait des lumières. Tout était parfait. Alors, Luna attrapa la main du moldu dans la sienne et lui fit un sourire lent :

- Tu me fais danser, Harry ?

Le moldu hocha vivement la tête.

- Mais tu sais que je ne suis pas doué, lui répondit-il.

- Alors nous serons deux !

Et elle le tira vers le centre de la salle sous les regards bienveillants de Ginny et Cédric qui se mirent à discuter du prochain match de Quidditch de la saison.

Luna fut incroyablement douée dans son genre. Elle semblait avoir inventé une nouvelle sorte de danse : elle tournait sur elle-même en faisant des mouvements de moulinet avec ses poignets au-dessus de sa tête. C'était très original, et cela correspondait tout à fait à sa personnalité loufoque. Harry l'imita bien vite, n'ayant aucune peur du ridicule et s'amusant de ses compliments sur son apprentissage rapide.

La fête battait son plein lorsqu'enfin, à bout de souffle, les deux amis rejoignirent la Gryffondor et le Poufsouffle qui débattaient sur le meilleur attrapeur des Canons de Chudley.

- Je meurs de soif, dit alors Luna.

- Reste ici, je vais te chercher un verre. Vous en voulez un aussi ? demanda le moldu au petit groupe.

- Comme tu es galant, fit remarquer Ginny.

- C'est que j'aimerais que la Mère Noël voit que j'ai été bien sage cette année, rit le brun.

Luna lui fit un clin d'œil complice. Après que Ginny et Cédric ont refusé le verre proposé par le Gryffondor, celui-ci esquissa un mouvement vers le buffet mais fut retenu par la voix hésitante du Poufsouffle :

- Peut-être que nous pourrions tenter la prochaine ?

- La prochaine ?

- La prochaine danse, dit-il en rougissant.

Harry eut un sourire doux et hocha la tête avec douceur.

- Ce sera avec plaisir.

Et le visage de Cédric s'illumina alors que le moldu repartait en courant vers l'opposé de la salle où s'alignaient les tables du buffet garni.

Il slaloma entre les élèves, s'excusant lorsqu'il bousculait par inadvertance ses camarades. La Grande Salle était bondée. Il passa même au travers de plusieurs fantômes qui faisaient la fête près d'un groupe d'élèves de Serdaigle. Il aperçut enfin le buffet et s'y dirigea en courant.

Tout à coup, il heurta une énorme masse rouge qui le fit vaciller en arrière. Alors qu'il allait tomber au sol sous la violence du coup, il sentit qu'on lui attrapait le bras pour l'aider à se remettre sur ses pieds et il bredouilla des excuses d'un air désolé :

- Excusez-moi, je ne vous avais pas vu, je…

Mais sa voix mourut dans sa gorge lorsqu'il leva les yeux vers l'homme devant lui. Son cœur cessa de battre et son visage devint excessivement pâle. Sous le masque noir, il reconnut instantanément les yeux gris qu'il était incapable d'oublier.

Ses yeux s'écarquillèrent et son corps se mit à trembler. Plus aucun son ne put sortir de sa bouche alors qu'il dévisageait le grand homme qui ne l'avait pas lâché, sa large main toujours attachée à son bras.

C'était lui. Sans aucun doute, c'était lui. Ce ne pouvait être que lui. Il l'aurait reconnu entre mille.

Il portait un costume aristocratique du XVIIIe siècle de brocart rouge. On aurait dit un prince de France, munit de sa longue veste et de sa chemise blanche. À sa ceinture était accrochée une rapière et dans la poche de sa veste on devinait la présence d'une montre à gousset dorée. Mais Harry ne remarqua aucun des artifices de son costume, ne pouvant détacher son regard effaré du visage du blond.

Alors, le moldu sentit le sang quitter ses jambes et ses genoux se dérobèrent sous lui sous la puissance du choc qu'il venait de vivre. Il défaillit et, sans comprendre ce qu'il lui arrivait, sentit qu'il était tiré vers le haut et se retrouva plaqué contre le corps puissant du Serpentard qui passa ses bras dans son dos pour l'empêcher de tomber.

Harry avait le nez plongé dans son torse et pouvait sentir son odeur. Elle lui était devenue si lointaine, pourtant, il en reconnut tout de suite toutes les nuances masculines. Il n'eut pas le temps de reprendre contenance qu'il sentit qu'il était emporté, malgré lui, par l'homme.

Lorsqu'enfin il le relâcha, il regarda autour de lui et comprit qu'il les avait isolés dans un coin de la salle, près d'une fenêtre cachée par des rideaux opaques. Alors, il sentit son estomac se tordre d'incompréhension.

Tout se mélangeait dans sa tête et dans son corps. Que faisait-il là ? Lui qui avait disparu sans donner le moindre signe de vie depuis tant de temps. D'où venait-il ? Que lui était-il arrivé depuis ces longs mois ? Pourquoi ce soir ? Pourquoi maintenant ? Mais Harry fut incapable de prononcer le moindre mot.

Alors, son cœur se gonfla d'un amour si puissant qu'il dû s'appuyer contre la vitre froide pour ne pas vaciller de nouveau. Il n'avait pas changé. Il était toujours aussi grand, aussi beau, et même plus encore que dans son souvenir. Et il lui avait tellement manqué... Tellement manqué… Ses yeux ne pouvaient quitter son visage et lorsqu'il ôta son loup noir, son souffle se coupa. Il l'aimait... Il l'aimait tellement. Il l'avait toujours aimé. Il n'avait jamais cessé de l'aimer. Il avait cru pouvoir vivre sans lui. Il avait cru pouvoir aimer quelqu'un d'autre… Pouvoir aimer Cédric... Mais alors qu'il le voyait là, le corps massif et le souffle chaud, il se rendait compte à quel point il lui était impossible de l'oublier. Et il voulut le lui dire, il voulut le tenir et ne plus jamais le lâcher, mais son corps refusa de bouger, sidéré par sa présence inattendue, inespérée.

- Tu… murmura-t-il enfin. Tu es…

- Bonsoir Harry.

Et Harry crut mourir d'entendre sa voix si grave. Cette voix qu'il avait finit par ne plus savoir reconstituer dans son esprit. Cette voix qui faisait vibrer chacun de ses membres. Cette voix qui avait prononcé son nom alors même que lui n'osait toujours pas prononcer le sien.

- Mais comment… que…

Mais il n'eut pas le temps de terminer sa phrase qu'il se sentit violemment plaqué contre la vitre de la fenêtre et une bouche carnassière se posa sur ses lèvres avec passion.

Et ce fut terminé.

Le cerveau du moldu cessa de fonctionner. Il gémit en sentant le corps du blond se presser contre le sien et l'écraser contre la fenêtre qui craqua sous la pression. Aussitôt, mû par un besoin vital, viscéral, il glissa ses bras autour de la nuque du Serpentard, l'attirant contre lui, le faisant se baisser vers lui alors qu'il se mettait sur la pointe des pieds pour l'atteindre plus facilement. Les mains du blond glissèrent le long de son dos, caressant, griffant la chute de ses reins à travers ses vêtements, et s'accrochèrent férocement à sa taille. Il sentit que le sorcier le pressait contre son bas-ventre et il eut un hoquet de surprise. La bouche du Serpentard était vorace, et il quémanda l'accès à sa langue à peine quelques secondes avant que le brun ne le lui accorde. Alors, il enfonça sa langue en lui, cherchant le contact de sa jumelle, l'embrassant comme si c'était la première fois. Et Harry gémit en le sentant danser avec sa langue, en l'entendant grogner d'envie. Le moldu avait les yeux mi-clos. Ils étaient voilés par un plaisir nouveau, ancien. Et il sentait le corps du Serpentard trembler contre le sien.

Alors il sentit l'homme plonger le visage dans son cou et il poussa un petit cri de plaisir lorsqu'il sentit ses dents croquer dans la peau de sa gorge. Aussitôt le sorcier le bâillonna d'une main, l'empêchant d'alerter les potentiels convives qui passeraient à proximité. Harry s'accrocha à ses larges épaules, se sentant fondre dans les bras puissants qui le maintenaient fermement contre la vitre froide. Il frémissait, tremblait, haletait. Il ne comprenait plus rien. Les sensations étaient nouvelles, pourtant il les connaissait déjà. Et il mourait d'amour et de désir pour cet homme qui lui faisait perdre la tête d'un seul effleurement de la peau.

Harry n'avait plus conscience du lieu où il se trouvait. Il n'avait plus conscience de l'évènement qui se déroulait. Il oublia ses amis qui l'attendaient. Il oublia la danse qu'il avait promise à Cédric. Tout ce qui comptait, c'était cette bouche merveilleusement agressive qui s'acharnait sur sa peau et ces mains dominatrices qui descendaient dangereusement le long de son corps.

Mille questions se bousculaient dans sa tête. Il était partagé entre le désir qui faisait monter le rouge à ses joues et l'incompréhension de le revoir ce soir, ici, au dernier endroit au monde où il s'était attendu à le retrouver. Mais il était là, et c'était incroyable. Il voulait comprendre, il voulait qu'il lui explique, qu'il lui réponde. Mais plus que tout, il voulait qu'il prenne possession de son corps.

Comme un besoin ardent, primitif, il voulait lui appartenir de nouveau. Sans mots. Sans explications. Il lui appartenait. Il lui appartiendrait toujours.

Lorsqu'Harry poussa un nouveau cri plus fort que les autres et que celui-ci traversa la barrière des doigts du Serpentard, ils entendirent des expressions alertées, consternées :

- Il y a quelqu'un ? dit une voix.

- Qui se cache derrière ce rideau ?

- Montrez-vous !

Alors, Harry sentit que le Serpentard l'attrapait et le serrait contre son corps et ce fut le flou. Il se sentit compressé, étiré, comme si son corps devenait aussi flasque que du caoutchouc, et sa tête lui tourna quelques secondes jusqu'à-ce qu'enfin le décor autour de lui ne se stabilise. Il papillonna des yeux et reconnut aussitôt sa chambre, dans la Tour d'Astronomie. Il était allongé sur son immense lit à baldaquin et n'eut le temps de rien dire qu'une nouvelle fois le poids du blond s'appesantissait sur son corps fébrile.

Il sentit son immense corps le surplomber et l'envelopper de toute sa force. Les mains du Serpentard se firent pressantes, baladeuses, et bientôt il sentit les doigts épais du blond se faufiler entre ses vêtements. Il avait perdu son tricorne quelque part dans la Grande Salle et ne s'en était même pas rendu compte. D'un geste sûr, déterminé, le sorcier lui retira son costume, vêtement par vêtement. Bientôt, il se retrouva nu, complètement nu, et il sentit le souffle chaud de l'homme lui caresser la peau. Alors, pris d'un éclair de lucidité, il se remémora son corps qui avait perdu du poids durant ces longs mois d'absence, et il se recouvrit de ses bras, tentant de se cacher à la vue du blond. Il aperçut alors les lèvres du Serpentard se poser sur ses bras avec douceur et parsemer son corps de milliers de baisers légers. Le blond lui saisit les poignets et, progressivement, retira ses bras de devant son corps et l'exposa à son regard. Harry vit alors ses yeux briller de désir et il rougit. Cela faisait si longtemps qu'il ne s'était pas montré ainsi devant un homme. Si longtemps qu'il ne s'était pas montré ainsi devant lui.

Le Serpentard sembla devenir fou et se jeta sur ses tétons désormais exposés et Harry poussa un cri de surprise et de plaisir, rejetant la tête en arrière, arquant son dos contre le matelas. La langue du blond lécha chaque parcelle de sa peau, et ses dents mordillèrent ses boutons de chair à lui en faire mal. Mais, jamais, il ne ressentit la moindre douleur. Ses mains allèrent se perdre dans les cheveux blonds de l'homme et il l'entendit pousser un son rauque. Ses mains étaient partout. Il les sentait sur son visage, sur sa gorge, sur ses épaules, sur ses côtes, sur ses hanches, sur ses cuisses… Et il ne savait plus où donner de la tête. Ses doigts passèrent des cheveux blonds aux larges épaules et il se rendit compte que le sorcier portait toujours son costume d'aristocrate. Il se mit donc en tête de le lui retirer et l'aida à ôter son apparat. Bientôt, l'homme fut aussi nu que lui, et il put enfin sentir la chaleur de sa peau contre la sienne. Il était lourd, incroyablement fort et son corps irradiait une chaleur qui empêchait le froid de la pièce de le faire frissonner.

Soudain, alors qu'il sentait sa langue descendre le long de son ventre, il fut pris d'un sursaut et s'agita sur le matelas :

- A-Attends, je t'en prie, attends…

L'homme remonta alors jusqu'à son visage et planta ses yeux gris dans les siens. Harry imprima ce regard dans son esprit. Son souffle était rauque, saccadé, et ses lèvres luisaient de lui avoir léché le corps. Il trembla de le voir ainsi au-dessus de lui et il détourna les yeux, un sanglot montant dans sa gorge :

- Pourquoi fais-tu ça… ? gémit-il, fébrile.

Il lutta contre le désir qui secouait son corps et le besoin d'obtenir des réponses à ses questions.

- Pourquoi es-tu revenu après tout ce t… ?

- Je t'aime.

Les yeux du moldu s'écarquillèrent et il leva un regard interdit vers le Serpentard. Alors il vit sur son visage que c'était vrai. Il ne mentait pas. Son regard était perçant, incroyablement sérieux et il semblait vouloir fouiller, sonder son âme.

Le Serpentard posa son front contre le sien et ferma douloureusement les yeux. Et il répéta :

- Je t'aime tellement…

Toutes les défenses du moldu tombèrent. Harry attrapa son visage et plaqua rageusement ses lèvres contre les siennes. Alors il pleura de l'aimer si fort. Il pleura de le sentir aussi près de lui qu'il ne l'avait jamais été depuis tant de temps. Il pleura d'entendre sa voix lui répéter, inlassablement, qu'il l'aimait toujours.

Il perdit l'esprit lorsque le Serpentard approfondit leur baiser. Il sentit qu'il lui mordillait les lèvres, aspirait sa langue, l'empêchant de reprendre son souffle. Aussitôt, le visage du sorcier redescendit le long de son corps et, sentant ses dents et ses doigts marquer sa peau, il ne put refouler le cri qui passa la barrière de ses lèvres. Son sexe était dressé, impatient, et lorsque le blond l'effleura en caressant sa base, son dos pris une position impossible tant il se courba de plaisir.

La bouche du Serpentard passa sur son aine, ses hanches, ses cuisses et il sentit qu'on lui écartait les fesses. Il voulut saisir le corps du blond, il voulut lui aussi lécher sa peau, mais d'une main, l'homme le maintenait sur le lit, et il était incapable de lutter contre sa force. Il vit alors se présenter devant son visage trois doigts et il comprit instantanément. Il ouvrit la bouche et, un à un, les suça avec précaution. Le blond grogna, le visage entre ses cuisses. Il mordilla les doigts, salivant, bavant, crachant pour les mouiller, pour les rendre glissants. Ils étaient épais et longs, mais jamais il ne les retira de sa bouche. Sa langue passa sur eux encore, et encore, et encore.

Il eut alors une étrange sensation entre les jambes et poussa un hurlement de plaisir. Il l'avait reconnue tout de suite. C'était la langue du Serpentard. Il lui avait écarté les fesses d'une main et, le visage enfoncé entre ses cuisses, léchait son anus avec force. Harry crut perdre la tête. La langue du blond était divine, incroyablement habile. Il le léchait avec dextérité, comme il savait si bien le faire. Il sentit cette langue incroyable ouvrir son antre, forcer son entrée et s'enfoncer profondément en lui, le fouillant déjà de l'intérieur. Le contact était chaud, humide, et les sensations étaient électrisantes. Ses jambes furent secouées de spasmes et le sorcier dû les maintenir en place pour ne ses cuisses ne se referment pas automatiquement autour de sa tête. De ses mains libres, Harry agrippa les cheveux blonds de l'homme et lui enfonça la tête plus profondément encore entre ses cuisses. Il lui ordonna d'une voix haletante de continuer, de ne jamais s'arrêter et il accéda à ses suppliques. La langue s'enfonçait, encore et encore, puis ressortait, mimant la pénétration qu'il attendait et désirait de tous ses membres. Il sentait contre son trou le souffle chaud du blond qui grognait à mesure qu'il gémissait et se tortillait de plaisir dans les draps moites. Les grognements envoyaient des vibrations dans son anus et Harry sentit son sexe se tendre plus encore, au bord de l'explosion. Il secoua la tête dans tous les sens. C'était trop bon, il allait mourir, il allait venir, il allait…

Et la langue quitta son trou. Il gémit de frustration et vit les doigts qu'il avait lui-même mouillés descendre le long de son corps et se positionner contre son entrée. Ses yeux croisèrent le regard animal du blond, et il hocha doucement la tête. Alors, il sentit s'enfoncer en lui les trois doigts. Il ne les enfonçait pas un à un, mais bien en même temps. Lentement, doucement, il les faisait entrer, phalange par phalange, et Harry écarta les cuisses plus encore, hurlant de sentir cette nouvelle présence en lui. Son trou goba les doigts avec une facilité déconcertante et il passa sa langue contre ses lèvres qui commençaient à s'assécher à cause de son souffle saccadé. Il ferma les yeux, se concentrant sur le plaisir de sentir son corps se faire remplir. Les doigts bougèrent, d'avant en arrière, et touchèrent, immanquablement, sa prostate. Alors ses yeux se révulsèrent et il poussa un cri qui déchira ses cordes vocales.

Cela faisait trop longtemps… Beaucoup trop longtemps… Trop longtemps qu'il n'avait plus ressenti cela… Trop longtemps qu'il ne lui avait plus fait ressentir cela… Les doigts ne cessèrent jamais de bouger et Harry ne voyait plus rien. Le regard flou, complètement perdu dans les limbes du plaisir, il gémissait, hurlait, se tordait sur le matelas. Ses cris résonnaient dans la chambre et le blond peina à le maintenir en place tant il était secoué par le plaisir. Son corps accueillait ses doigts comme jamais il ne les avait accueillit, et c'était bon... Tellement bon…

Enfin, après un temps qui lui parut infiniment trop court, Harry sentit les doigts sortir de lui et soupira de les voir s'éloigner ainsi. Il se redressa péniblement. Alors qu'il reposait sur ses coudes, il aperçut le Serpentard entre ses cuisses, à genoux sur le matelas, la verge dressée, tendue et gorgée de sang. Ses yeux s'écarquillèrent et sa langue sortit d'elle-même pourlécher ses lèvres dans l'espoir de sentir son goût. Il ne réfléchit pas. Il ne pouvait pas réfléchir. Il se jeta alors sur la queue épaisse et l'avala d'une traite. Il entendit le blond pousser un grognement guttural et cela le fit sourire. Alors, il le suça. Il aspira son sexe, creusant les joues au maximum et il soupira d'aise en sentant quelques gouttes de liquide pré-séminal se déposer avec délicatesse sur sa langue. La verge était trop grosse, trop longue. Il croyait s'en souvenir, mais il fut impressionné de s'en rendre compte de nouveau. Il n'arrivait pas à en avaler la moitié. Des deux mains, il branlait la base de la queue et, de sa bouche, il suçotait le gland et à peine quelques centimètres de chair qu'il pouvait atteindre. Une grande main se posa alors sur sa tête et lui imprima un mouvement de va-et-vient qui l'étouffa littéralement. La main l'appuya fort sur le membre, et il fut obligé de l'enfoncer jusqu'au fond de sa gorge, lui provoquant un délicieux haut-le-cœur. Il sentait sur sa langue chaque veine, chaque pulsation, et il gémit, adorant la sensation d'avoir la bouche déformée, retrouvant avec plaisir l'odeur qu'il n'avait jamais réussi à oublier. Il apprécia la texture, la forme, le poids. Fermant les yeux, il se concentra, se laissant guider par la main qui lui indiqua la vitesse et l'angle à adopter. Sentir cette verge dans sa bouche lui avait terriblement manqué. C'était indescriptible. Il aurait pu rester ainsi des heures durant, écoutant les cris masculins qui sortaient du corps de l'homme, voyant son bas-ventre venir de lui-même à la rencontre de sa bouche. Il aurait pu. Il aurait voulu. Mais la main sur sa tête finit par l'empêcher d'aspirer le sexe plus encore et l'homme retira son membre de sa bouche.

Harry leva les yeux et aperçut, les joues rosies et le souffle court, le blond qui le dévisagea avec envie. Il se redressa et noua ses bras autour de la nuque du sorcier. Là, il l'embrassa, posant délicatement ses lèvres contre les siennes et le Serpentard le pressa contre lui de ses bras forts. Harry sentit son cœur battre à tout rompre. Son contact lui avait tant manqué. Plus jamais il ne voulait le quitter.

Il vit le sorcier s'asseoir sur le matelas et sentit qu'il était soulevé au-dessus de lui. Il se positionna alors juste au-dessus du sexe large du blond d'où coulait toujours un peu de liquide translucide. Alors, le Serpentard saisit son visage d'une main et le maintint au-dessus de lui de l'autre, tenant fermement ses hanches, et ancra ses yeux dans les siens. Harry sentit son regard gris plonger dans ses yeux et il rougit. L'homme le regardait comme si c'était la première fois qu'il le voyait. Il le regardait comme s'il était une petite chose fragile qu'il ne fallait pas briser. Doucement, sans qu'il n'ait à faire le moindre effort, il sentit que le Serpentard le laissait glisser contre son sexe et il ferma les yeux de bonheur. Lorsqu'il sentit l'énorme gland butter contre son entrée, il se mordilla la lèvre inférieure. Ce n'était pas lui qui décidait de s'empaler sur ce membre. C'était le blond. C'était le blond qui décidait. Il le fit glisser, délicatement, et le gland entra enfin en lui. Là, Harry rejeta la tête en arrière, offrant sa gorge dans un cri muet. Depuis combien de temps avait-il attendu ? Depuis combien de temps n'avait-il plus ressenti cela ?

Les bras toujours noués autour du cou du Serpentard, Harry descendait progressivement sur cette queue qui l'ouvrait comme elle ne l'avait jamais fait. Doucement, centimètre par centimètre, Harry sentit les veines entrer en lui et gonfler à mesure qu'il avalait l'immense sexe. Bientôt, il arriva au bout et se retrouva complètement assis, face au sorcier, le corps tremblant de le sentir en lui et le souffle haletant de se sentir enfin complet. Il entendit le blond grogner contre son oreille et il le sentit frémir contre son corps. Ils restèrent ainsi quelques secondes, profitant de la présence de l'autre, tout simplement. Ils s'étaient retrouvés. C'était incroyable. Et c'était tellement bon... Tellement bon. Ici, là, maintenant, Harry sentit que c'était sa place. Il n'y avait que dans ses bras qu'il se sentait bien. Qu'avec son souffle contre sa peau qu'il se sentait protégé. Qu'avec son membre dans son corps qu'il se sentait complet. Et plus jamais il ne voulait le voir partir. Plus jamais.

Soudain, il vit les bras du Serpentard s'enrouler autour de lui et il s'arqua de toutes ses forces lorsqu'il le sentit enfin se mouvoir en lui. Le blond le prit alors, fixant son visage de ses yeux gris. Harry sentit ses ongles, ses dents, et entendit ses grognements à mesure qu'il se tordait, cherchant à lui échapper. Et les coups furent atrocement délicieux. Le Serpentard le prit fort. Très fort. S'enfonçant dans son corps, dilatant son trou. Les yeux du moldu se révulsèrent de plaisir. Il plongea alors son visage dans le cou du blond, gémissant contre son oreille, lui criant de le prendre encore, sans faiblir, sans s'arrêter, jamais.

Et les mains sur ses hanches se firent plus fermes, plus puissantes. Elles le marquèrent, le soulevèrent pour le repousser contre le sexe qui le besognait, encore et encore. Il s'enfonçait, frappant violemment sa prostate, lui arrachant des cris de désespoir et de plaisir, et il dût mordre l'épaule du sorcier pour ne pas pleurer de bonheur.

Il entendit alors tout contre son oreille le souffle chaud du blond qui lui murmura :

- Je t'aime tellement, Harry…

Et son sexe tira un jet de sperme incontrôlé qui alla s'écraser contre le ventre du Serpentard. Mais aucun d'eux n'y prêta attention. La voix du blond était si rauque, si puissante, qu'Harry trembla dans ses bras et s'accrocha à ses cheveux de toutes ses forces, gémissant de sentir sa queue l'ouvrir en deux. Il sentit son cœur exploser d'amour et, pour la première fois depuis des mois, il osa prononcer son nom :

- D-Draco…

Et ce simple mot… La simple évocation de son nom… Sembla donner une impulsion folle au Serpentard qui renversa aussitôt le Gryffondor contre le matelas et s'enfonça en lui plus profondément encore. Harry poussa un cri suraigu et s'accrocha aux épaules pleines de sueur du blond qui lui écarta les jambes et le cloua au lit de son sexe. Il vit qu'il avait dans le regard une lueur folle, animale, dominatrice et amoureuse et il hurla lorsqu'il toucha, encore et encore, sans relâchement aucun, sa prostate qu'il malmena sans jamais s'arrêter. Alors il souffla encore contre lui, les yeux pleins de larmes de plaisir :

- Je t'aime, Draco, je t'aime…

À mesure qu'il continuait de prononcer ces mots, ce nom, le blond le pilonnait. Sa voix semblait avoir sur lui une emprise extraordinaire et ce fut comme si le moldu lui ordonnait de le faire jouir. Harry sentait l'énorme sexe heurter sans ménagement cet organe si spécial dans son corps et il se retint d'éjaculer tout de suite. Le souffle du blond sur sa peau était brûlant, atrocement chaud, pourtant, il adorait ça. Il adorait tout en lui. Mais ce qu'il adorait par dessus tout, c'est lorsqu'il était en lui, comme en cet instant précis. Il ne pouvait pas vivre sans lui. Pas sans son corps contre le sien. Pas sans son membre dans son corps. C'était impossible.

Et il l'aima, il l'aima si fort qu'il s'accrocha à sa nuque et l'embrassa de toutes ses forces. Le blond lui rendit son baiser, dominant sa bouche, ses lèvres, sa langue avec brutalité. Harry se laissa faire, son cœur se gonflant de bonheur. Ils s'aimaient. Ils s'aimaient tellement. Et ils se le répétèrent, encore et encore, à mesure que les coups de reins se faisaient plus forts, plus puissants. Ils se le répétèrent. Inlassablement. Harry sentit des picotements se répandre dans ses hanches et le long de ses doigts. C'était incroyablement bon.

Il sentait les bourses pleines du Serpentard heurter le bas de ses fesses et il crut mourir de plaisir. Il sentait le sexe sortir presque entièrement de son corps et le rouvrir avec une puissance incontrôlée, et il crut mourir de plaisir. Il sentait la jouissance arriver par vagues ravageuses. Alors il suffoqua, le souffle court, le visage rougit, et il haleta :

- D-Draco, j-je vais…

- Viens, murmura le Serpentard contre son oreille, le visage enfoncé dans son cou. Viens pour moi.

Harry hurla de toutes ses forces lorsqu'il sentit l'énorme queue frapper de nouveau sa prostate avec rage. Le blond saisit son sexe et le masturba au même rythme que ses va-et-vient. Et s'en fut trop. Harry se tordit dans tous les sens et dû être maintenu en place par le blond pour ne pas salir l'intégralité des draps. Il jouit si fort que ses jets de sperme atteignirent presque son visage et se répandirent sur son petit corps tremblant et moite. Le pouce du Serpentard passa sur son gland, étalant le liquide poisseux. Il cria, la bouche ouverte, et ce fut comme s'il découvrait l'orgasme pour la première fois de sa vie tant son corps fut secoué. Ses jambes, son buste et ses bras s'agitèrent, déchirant les draps, froissant les coussins, faisant grincer le lit et l'intégralité de son corps se contracta.

Alors, il sentit se gonfler en lui le sexe du Serpentard une ultime fois et une chaleur puissante remonta à l'intérieur de ses entrailles, le réchauffant de l'intérieur. Il l'entendit pousser un râle de plaisir et sentit ses dents se planter dans la peau de sa gorge et il gémit de bonheur. Le sexe dans son trou pulsait, il pouvait le sentir. Et il pouvait aussi sentir son propre anus palpiter alors qu'il accueillait la semence encore chaude du Serpentard qui ne sortait pas de son corps, attendant patiemment que la moindre petite goutte soit déchargée.

Après quelques secondes, le membre grossit une dernière fois en lui et il le sentit se retirer lentement, précautionneusement.

Le blond s'écroula alors près de lui et il n'eut le temps de rien dire que celui-ci l'attirait déjà contre lui, passant un bras possessif sous son épaule et posant sa joue dans ses cheveux.

Harry se recroquevilla contre le grand corps près de lui et posa sa tête sur le torse de l'homme qui le serra. Il vit le Serpentard esquisser un mouvement de sa main valide et aussitôt toute trace de souillure disparut de leurs deux corps. La couverture se posa sur eux et Harry soupira.

Il entendait contre son oreille le cœur du blond battre aussi vite que le sien. Il sentait sous ses doigts la peau blanche frémir à mesure qu'il le touchait. Il voyait dans la pénombre de la pièce le torse se soulever au rythme de la respiration rapide. Harry sentit monter en lui un élan d'amour incommensurable. Alors, il leva les yeux vers le sorcier qui le tenait comme si sa vie en dépendait et croisa son regard rempli d'amour. Il étira son cou et posa ses lèvres sur celles du de l'homme qui lui rendit son baiser, posant sa grande main sur sa joue rose. Il caressa ses cheveux, sa joue, sa gorge, son visage. Et il l'embrassa tant et si bien qu'Harry crut que son cœur allait exploser de bonheur. Lorsqu'enfin ils se séparèrent, le moldu reposa sa tête tout contre son épaule et ferma doucement les yeux, épuisé. Il finit par s'endormir, emporté par la joie de le sentir près de lui.

Jamais ses mains ne lâchèrent le corps contre lui. Jamais plus il ne voulait le quitter. Lui qui lui avait tant manqué. Il était là. Enfin, il était là. Et plus jamais il ne le laisserait partir. Jamais.


Et voilà. Alors, qu'en avez-vous pensé ?

Le voici, le tant attendu retour de Draco. Vous en étiez-vous douté ? Ou tombez-vous des nues ? Qu'avez-vous pensé de ce fameux bal de Noël ?

N'hésitez pas à me laisser une review pour vous exprimer, ça me fait toujours super plaisir de vous lire (et plus encore sur ce chapitre en particulier, puisque Draco est enfin réapparu !) :D.

Merci d'avoir lu ce chapitre, j'espère qu'il vous aura plu et qu'il vous aura donné envie de connaître la suite.

À vendredi pour le prochain chapitre, je vous fais de gros bisous !