Bonjour,
Merci à tous ceux m'ayant souhaité un joyeux anniversaire ! Vous êtes super gentils, hihi. Je viens de fêter mes 24 ans et en plus de ça j'ai commencé un nouveau travail de professeur de français dans un lycée, que de changements dans ma vie en ce moment. Mais heureusement que vous êtes là, mes lecteurs adorés : vous êtes mon point d'ancrage dans ce tourbillon d'émotions et de nouvelles responsabilités. Je sais que le mardi et je vendredi je vous poste un nouveau chapitre et que vous vous exprimez à ce sujet, et quel bonheur de vous lire, vous ne pouvez pas savoir. Continuez comme ça !
Merci encore pour toutes vos reviews, bientôt les 300, j'y crois pas ! C'est tellement fou !
En tout cas j'espère que la suite vous plaira ;).
Disclaimer : les personnages et l'univers appartiennent à J. K. Rowling, seule l'histoire est de moi.
Bonne lecture !
Chapitre 36 : La lettre.
Harry ouvrit difficilement les yeux et aperçut les rayons matinaux du soleil qui filtraient à travers les rideaux de sa chambre. Son corps était lourd, comme engourdi par la nuit qu'il venait de passer, et son esprit, brumeux, l'empêchait d'y voir clair. Il ne se rappelait plus exactement ce qu'il faisait dans sa chambre et se demanda un instant où étaient passés Ginny, Luna et Cédric, lorsqu'enfin, tout lui revint. Alors il se redressa vivement dans son lit et ses yeux fixèrent la place à son côté. Elle était vide.
Il sentit alors une angoisse monter le long de son dos et son cœur se serra de peur. Avait-il rêvé ? L'avait-il imaginé ? Il envisagea un instant la possibilité qu'il avait tout inventé, tout fantasmé, mais la nudité dans laquelle il se trouvait et les marques sur son corps lui confirmèrent qu'il avait bien passé la nuit avec lui. Qu'il avait bien passé la nuit avec Draco. Alors il paniqua et se retourna dans tous les sens. Pourquoi était-il seul, ce matin ? Où était Draco ? La place près de lui était froide, et, dans la pièce, il n'y avait plus aucune trace du passage du blond. Son costume avait disparu et même son odeur dont les draps étaient encore légèrement imprégnés, commençait à disparaître.
Il trembla et son visage se tordit de tristesse. Il aperçut alors, sur sa table de chevet, un bout de parchemin plié en deux et il devint livide. Il tendit fébrilement la main et saisit le papier de ses doigts tremblants. Lorsqu'il l'attrapa enfin, il n'osa pas l'ouvrir. Il garda le parchemin fermé entre ses mains et baissa la tête. Il savait pertinemment ce qu'il y trouverait. Et il se sentit incroyablement naïf d'y avoir cru, d'avoir espéré. Il se sentit bête, idiot. Mais pourtant, une lueur, au fond de lui, le poussa à déplier le papier. Et il espéra... Il espéra une dernière fois.
Mais ses espoirs furent vains.
« Harry,
Je te prie de me pardonner. J'ai cru pouvoir te résister, mais j'ai perdu mon sang-froid et j'en suis désolé. Ce qu'il s'est passé n'était qu'une terrible erreur. Oublie tout ce que j'ai pu te dire.
Oublie jusqu'à mon nom.
Pardonne-moi de t'avoir fait espérer. Pardonne-moi de ne te laisser que quelques mots sur du papier. Ce n'était qu'une erreur. J'en suis désolé.
- Draco. »
Le moldu cligna plusieurs fois des yeux et relut la lettre. Une fois. Deux fois. Au bout de la cinquième fois, il ne voyait plus. Ses yeux étaient remplis de lourdes larmes qui s'écrasèrent ça et là sur le papier que sa main ne voulait pas lâcher. Et il relisait, encore, sans comprendre le moindre mot. Son cœur était mort, et il se serrait à lui en faire mal. Nu dans cet immense lit, son corps encore marqué et bleuit par endroit, il serra le parchemin. Il ne comprenait pas… Il ne comprenait plus… Draco n'avait pourtant pas menti, hier, il l'avait vu dans ses yeux, l'avait sentit dans ses gestes, l'avait entendu dans sa voix… Il lui avait promis, lui avait répété, un million de fois, qu'il l'aimait. Et aujourd'hui… Aujourd'hui c'était une erreur ?
La lettre tomba enfin de sa main crispée et il plongea son visage dans ses mains. Alors, il pleura. Ses épaules tressautèrent et son corps fut secoué de douleur. Il avait mal. Plus mal encore que cette affreuse nuit. Une fois de plus, Draco l'avait abandonné, et il hurla sa souffrance. Il y avait cru... Il y avait terriblement cru… Il avait osé le croire, hier, il avait osé… Il avait tant espéré le voir revenir, tant espérer le voir l'enlever de cette vie monotone qui n'avait aucun sens sans lui. L'enlever de ce cauchemar. Mais ce n'était qu'une erreur.
Il l'avait aimé si fort, cette nuit. Il avait cru pouvoir le retenir. Il avait cru qu'il l'avait aimé en retour. Mais ce n'était qu'une erreur. Pourtant, il l'avait vu. Draco était bien des choses, mais menteur n'en faisait pas parti. Il avait sentit dans sa voix, dans son souffle, dans ses râles qu'il l'aimait toujours. Il l'avait vu dans son regard, dans ses yeux, dans ses caresses. Draco l'aimait. Autant que lui l'aimait. Alors pourquoi ? Pourquoi s'excusait-il aujourd'hui ? Pourquoi l'avait-il abandonné, de nouveau, en pleine nuit ? Pourquoi qualifiait-il leur amour d'erreur ? Pourquoi lui demandait-il d'oublier ? Pourquoi lui ordonnait-il d'oublier son nom, son existence ? Et Harry pleura de ne pouvoir répondre à aucune de ces questions. Il pleura de se sentir si seul, happé par l'immensité de la chambre qui le faisait se sentir comme un enfant perdu dans une forêt. Il pleura de voir les traces du blond sur son corps et d'avoir perdu, une fois de plus, sa chaleur.
Il ne voulait pas… Pas encore… Il ne pouvait pas revivre l'absence, la douleur, la détresse. Il ne pouvait pas… Draco l'aimait, il le savait. Il en était sûr, certain, convaincu, persuadé. Mais dans son coeur était née une profonde déception. Une déception si grande que pour la première fois, il ressentit de la colère. Abandonné une fois de plus, ses espoirs réduits à néant, il n'avait plus le droit d'y croire. Plus jamais. Et pourtant il l'appela, esseulé au milieu des draps blancs, incapable de se redresser de rage, il l'appela de chagrin. Sa voix se brisa, se muant en sanglot dans sa gorge, et il le supplia de revenir, de ne pas lui faire subir cela une nouvelle fois. Il n'y survivrait pas. Pas cette fois.
…
On frappa à la porte. Mais Harry, recroquevillé dans son fauteuil, n'entendit pas les coups.
Il avait pris la peine de revêtir un vieux pyjama pioché au hasard dans sa malle et n'avait plus bougé de sa place durant toute la journée. Ses yeux se perdaient dans les flammes orangées de son âtre et et ses bras, fermement refermés autour de ses genoux, formaient une barrière protectrice.
Les coups redoublèrent et une voix féminine perça l'épaisse porte de bois, mais Harry fut incapable de bouger ou de répondre.
Alors la porte s'ouvrit tout à coup et Ginny et Luna se précipitèrent dans la pièce sombre, inquiètes.
- Merlin, Harry, te voilà enfin ! Mais où étais-tu passé ?
Il ne répondit rien, les yeux rivés sur les flammes.
Les jeux femmes échangèrent un regard consterné et sentirent leur cœur se serrer de tristesse lorsqu'elles aperçurent le visage du Gryffondor. Harry était pâle, presque maladif, et sa figure était fermée. Mais la commissure de ses lèvres tremblait parfois. Alors, elles y décelèrent de la colère, de la tristesse et surtout une profonde déception.
Elles s'assirent près de lui autour du feu et pincèrent les lèvres. Là, elles virent, dépassant du col de son haut de pyjama, des traces violettes qu'elles reconnurent aussitôt.
- Que s'est-il passé ?
Mais sa bouche resta hermétiquement close.
- Avec qui étais-tu, Harry ?
Il ne répondit pas, et elles soupirèrent.
- Avec Jedusor ? demanda Ginny.
Elles virent alors un frisson le parcourir et il tourna lentement les yeux vers elles. Son regard était glacial.
- Non, souffla-t-il.
- Tu n'étais certainement pas avec Cédric, il t'a cherché toute la soirée. Et nous aussi ! s'indigna la rouquine.
À la mention du nom du Poufsouffle, elle le virent se recroqueviller plus encore sur lui-même. Ses yeux se braquèrent de nouveau vers le feu dans l'âtre. Et, de nouveau, ce fut le silence.
- Avec qui étais-tu ? insista la Gryffondor.
Mais Harry semblait s'être muré dans un silence duquel il ne voulait pas sortir. Alors elle se leva et soupira fort d'agacement :
- Mais enfin qu'est-ce qu'il s'est passé ? Tu es pire que quand il est parti !
Et lorsqu'elle le vit fermer douloureusement les yeux et ses lèvres trembler, elle tomba des nues.
- Quoi ? Ne me dis pas que...
- Il est revenu... souffla-t-il simplement.
Les sorcières blanchirent. Le moldu n'avait pas bougé.
- Qui est revenu... ? osa Luna.
Elles connaissaient très bien la réponse. Elles voulaient juste en être sûres... En être certaines...
- Draco.
Et leur souffle se coupa.
Ce nom... Harry avait cessé de le prononcer le jour où il était parti. Et aujourd'hui, dans la bouche du moldu, il sonnait presque comme une insulte. Ginny déglutit et Luna eut un regard triste.
- Qu'était-il venu faire ici ?
- Je ne sais pas.
- Comment est-il entré dans le château ?
- Je ne sais pas.
- Que t'a-t-il dit ?
- Qu'il m'aimait.
Harry répondait d'une voix neutre, monocorde, comme un automate. Pourtant, les vibrations dans sa gorge trahissaient sa souffrance.
- Quoi ? Mais pourquoi ? Que... ?
- Je ne sais pas.
Luna attrapa la main de Ginny et la fit asseoir près d'elle. Alors, elle posa une main rassurante sur le moldu prostré :
- Explique-nous, Harry. Comment vous êtes-vous retrouvés ensemble ?
Harry poussa un profond soupir et sa tête rentra imperceptiblement dans ses épaules, comme un enfant pris en faute.
- Je n'ai pas pu résister... j'ai perdu l'esprit, je n'arrivais plus à réfléchir... c'était trop fort... je n'y arrivais pas...
La Serdaigle hocha la tête en signe de compréhension et d'empathie. Le moldu sembla alors soulagé de ne pas lire de jugement dans les yeux de son amie, et cela lui donna la force de parler plus fort :
- Il était au bal... dans la salle. Je l'ai croisé en me rendant au buffet...
Elles l'écoutèrent. Il leur raconta comment il avait perdu pieds lorsqu'il l'avait embrassé... Il leur raconta à quel point son cœur s'était gonflé d'amour et de joie lorsqu'il avait vu son visage... Il leur raconta à quel point il l'avait aimé, hier soir, dans ce lit... Et comment il avait succombé à ses paroles... À ses mots semblant si sincères... À ses mensonges... Il leur raconta tout. Jamais elles ne l'interrompirent, et les heures défilèrent doucement, au gré de la voix à la fois froide et tressautante du moldu. Et lorsqu'il eût terminé, il sortit le morceau de papier plié en deux de sa poche et le posa sur la table basse devant lui.
- Qu'est-ce que c'est ?
- Sa conscience.
Luna attrapa le parchemin, le déplia et le lut silencieusement avec Ginny. Alors, ses sourcils se froncèrent et elle pinça les lèvres.
- Il ment, déclara-t-elle.
- Je sais. Il m'a dit qu'il m'aimait et j'ai cru... j'ai cru qu'il était revenu me chercher... j'ai cru... qu'est-ce que j'ai pu être bête...
- Non, corrigea-t-elle. Il ment lorsqu'il t'écrit d'oublier tout ce qu'il t'a dit. Il ne veut pas que tu oublies.
- Qu'est-ce que tu racontes ? s'agaça Harry en resserrant ses bras autour de lui.
- Ça se voit, Harry. Il n'aurait pas signé de son propre nom alors qu'il te disait de l'oublier quelques lignes plus tôt. Il t'aime toujours. Il est incapable de vouloir que tu l'oublies.
- Qu'est-ce que tu en sais ? siffla-t-il, fâché et tremblant. Tu n'es pas dans sa tête !
- Non. Mais toi tu es son âme-soeur.
- Et alors ?
- Alors mieux que quiconque tu sais ce qu'il ressent.
Harry tremblait de plus en plus fort, car à mesure que Luna parlait, elle faisait renaître en lui l'espoir qu'il s'était évertué à étouffer en relisant la lettre jusqu'à la connaître sur le bout des doigts.
- Mais il est parti ! Encore ! Il m'a laissé ! Ce n'est qu'un... qu'un...
Mais il ne se résolut pas à dire du mal du sorcier et son cœur se déchira de douleur. Des larmes perlèrent aux coins de ses yeux, et il plongea son visage dans ses bras.
- Harry...
- Pourquoi as-tu fait ça, Luna ? gémit-il. Pourquoi es-tu de son côté ?
- Je ne suis pas de son côté. Je pense qu'il a eu tort de partir une nouvelle fois.
- Alors pourquoi ?
- Parce qu'il ne serait pas juste que tu penses que ton âme-soeur ne t'aime pas, Harry. Tu ne le supporterais pas.
Le moldu hoqueta plus fort, et son petit corps se tendit de honte.
- Il m'a utilisé... il a couché avec moi, et il est parti...
- Tu ne pourras jamais t'en convaincre, parce que tu sais que ce n'est pas vrai.
- Il ne m'aime plus... il a brisé le lien de dépendance physique...
- Vous ne cesserez jamais de dépendre l'un de l'autre.
- Il m'a menti... il m'a dit qu'il m'aimait et il est... il est...
- Draco t'a-t-il déjà menti, Harry ?
Alors son visage pâle se redressa doucement et ses yeux verts s'écarquillèrent.
- Q-Quoi ?
- Draco t'a-t-il déjà menti ?
Il fut incapable de répondre, car la réponse n'allait plus dans son sens.
- Mais la lettre ! Il veut que j'oublie tout... ! Il veut que je l'oublie, lui.
- Oui. Et il la signe de son nom, pour qu'en la lisant tu te souviennes de lui.
- Mais, je...
Il ne savait plus. Il avait si mal... Et il se sentait si seul... Draco avait menti, hier soir, dans ce lit... Il avait forcément menti... Il ne l'aimait pas... Il ne l'aimait plus... Il ne pouvait pas l'aimer et l'abandonner une fois de plus... Il ne pouvait pas l'aimer et lui dire de faire comme si rien ne s'était passé... Non, il ne pouvait pas... Et pourtant... Pourtant il revoyait son regard brillant d'amour et de passion. Il sentait sur sa peau son souffle amoureux et impatient. Il entendait dans sa tête sa voix sincère et pleine de culpabilité. Oui, il ne l'avait pas rêvé. Draco ne mentait pas... Et il se mordit violemment la lèvre, ses yeux inondant de larmes ses joues.
- Il faut qu'il mente... il ne peut pas partir et m'aimer... il doit choisir...
- Il ne peut pas, Harry, intervint Ginny. Tout comme tu ne peux pas choisir Cédric plutôt que lui.
- Mais il ne peut pas m'aimer et me faire ça... il doit mentir...
- Pourquoi ? demanda Luna.
- Parce que ça fait trop mal... je l'aime trop...
La Serdaigle posa une main rassurante dans ses cheveux.
- Il t'aime aussi, Harry.
- Je sais... ça m'énerve tellement...
- Pourquoi pleures-tu ?
- Parce que je n'arrive pas à le détester... je l'aime alors qu'il me fait du mal... mais qu'est-ce qui ne tourne pas rond, chez moi ?
- C'est plutôt chez lui que quelque chose ne tourne pas rond, grimaça Ginny.
Et Luna lui donna un petit coup de coude dans le bras.
- Tu ne pourras jamais le détester, Harry. Tu es son âme-soeur, et il est ton Particulier.
- Je sais... mais ce n'est pas juste... pourquoi moi ? Pourquoi dois-je subir ça ? Je n'ai jamais rien demandé ! Je n'ai jamais voulu avoir si mal ! Je n'ai jamais... !
- Lui non plus.
- Mais c'est lui qui nous fait ça. C'est lui qui part.
Elles ne répondirent rien.
- J'étais tellement heureux de le revoir que je n'ai pas vu... je ne me suis pas douté... il n'était pas revenu pour me chercher... mais j'espérais tellement, je le voulais tellement...
Il plongea son visage dans ses bras.
- Je me sens si seul…
Ginny eut un sourire doux.
- Pourtant tu ne l'es pas.
- Tu sais ce que je veux dire.
- Et tu sais de quoi je parle.
Harry releva alors la tête vers elle et une lueur coupable passa dans son regard.
- Mais je ne peux pas...
- Cédric était vraiment très inquiet de ne pas te voir réapparaître de la soirée.
Son cœur rata un battement.
- C'est vrai, ajouta Luna. Il t'a cherché dans toute la salle.
Alors le brun sentit un sanglot monter dans sa gorge et enfonça son visage dans ses mains, honteux.
- Je suis un monstre.
Les deux sorcières eurent un hoquet de surprise.
- Pourquoi dis-tu ça ?
- Je ne peux pas être avec lui, je ne peux pas, murmura-t-il.
- Mais enfin, pourquoi ? demanda Ginny.
- Parce que j'aime toujours Draco. Vous le savez, vous venez tout juste de me dire que nous nous aimons, et que nous nous aimerons toujours ! Je ne veux pas faire de mal à Cédric, il mérite d'être avec quelqu'un qui l'aimera en retour, mais c'est au-dessus de mes forces… c'est Draco... je ne veux pas... non, je ne peux pas… je ne peux pas...
- Mais puisqu'il te rend heureux...
- Non, non, stoppa-t-il. J'ai cru qu'il pourrait me le faire oublier... je me sentais si bien avec lui… mais je n'y arrive pas... Draco n'a qu'à dire un mot et je lui appartiens...
- Cédric ne mérite-t-il pas une chance... ? souffla la rouquine.
- Ce n'est pas la question. Il mérite quelqu'un de meilleur que moi... je ne peux pas… continua-t-il. Je me sens bien, près de lui, mais je n'arrive pas à oublier Draco… je ne pense qu'à lui, toujours… tout le temps… et Cédric, il… il est si gentil avec moi... je ne peux pas lui faire ça…
Les jeunes femmes soupirèrent.
- Je pense qu'il t'aime vraiment, Harry, dit Ginny. Et lui, au moins, il est là.
Et Harry secoua de nouveau la tête, anéanti par la culpabilité.
- Je n'ai pas le droit de lui faire ça…
- Mais tu as le droit d'être heureux.
Le moldu releva alors les yeux vers ses amies et elles lui sourirent avec douceur.
- Prends le temps d'y réfléchir, murmura Luna.
- Je suis l'âme-soeur de Draco…
- Et c'est peut-être parce que tu n'es pas l'âme-soeur de Cédric que tu seras heureux.
- Qu'est-ce que tu veux dire ?
- Draco a coupé votre lien. Cédric, lui, essaie d'en tisser un nouveau.
Et ces mots résonnèrent dans sa tête.
Pourtant, il sentait au fond de lui que malgré toute la douleur, toute la souffrance, jamais il ne pourrait aimer quelqu'un d'autre aussi fort qu'il aimait Draco. Et cela le tuait à petit feu.
Les jeunes femmes restèrent avec lui quelques heures de plus, et la journée passa au ralenti. Ils ne parlèrent plus ni de Cédric, ni de Draco. Elles tentèrent de le distraire, lui racontant ce qu'il s'était passé durant son absence au bal : Dumbledore avait invité le professeur McGonagall à danser et tous les invités spéciaux s'étaient mêlés à la foule pour danser et discuter avec les élèves. Nick Quasi-Sans-Tête avait même fait un discours à minuit pour rendre hommage à l'école qui l'accueillait depuis tant d'années déjà.
Lorsque la nuit commença à tomber, les deux sorcières rejoignirent leurs salles communes avec un dernier regard préoccupé pour le brun qui n'avait toujours pas quitté sa place. Et lorsqu'elles refermèrent enfin la porte derrière elles, Harry poussa un gémissement plaintif qui trahissait sa détresse.
Il serra la lettre dans sa main, puis son visage se tordit.
Dans un élan de colère, il voulut la jeter au feu, mais à peine avait-il esquissé le geste qu'il se ravisa aussitôt et serra le papier contre son cœur. Il lui en voulait. Il lui en voulait terriblement. Quoi qu'en disent Luna et Ginny. Quoi que veuille signifier ce bout de papier signé de son nom. Il lui en voulait. Mais il était incapable de cesser de l'aimer. Il n'y arriverait jamais. Il était l'amour de sa vie, et ce bout de parchemin était la dernière chose de lui qu'il lui restait. Alors il le replia soigneusement et le glissa dans sa poche.
Il l'aimait terriblement, et il se détesta d'être aussi faible.
Et voilà. Un chapitre transitoire, plus court que d'ordinaire.
Qu'en avez-vous pensé ? Vous attendiez-vous à ce nouveau départ de Draco ? Comment pensez-vous que le reste de l'histoire va se dérouler ? N'hésitez pas à me laisser une review pour me donner votre avis et vous exprimer, ça me fait toujours très plaisir de vous lire :).
Merci d'avoir lu ce chapitre, j'espère qu'il vous aura plu et donné envie de connaître la suite.
À mardi, je vous fais des bisous !
