Bonjour,

Ça y est. On a dépassé les 300 reviews ! Oh. Mon. Dieu ! C'est tellement énorme ! Merci, merci, merci de tout mon cœur à tous d'être aussi assidus et de prendre le temps de toujours me laisser un petit mot. Je suis tellement contente que cette histoire vous plaise. J'espère que la suite continuera à vous plaire. Merci encore, continuez comme ça, vous êtes super.

Aujourd'hui, Harry réapprend (encore) à vivre sans Draco.

Disclaimer : les personnages et l'univers appartiennent à J. K. Rowling, seule l'histoire est de moi.

Bonne lecture !


Chapitre 37 : Gratin de pommes de terre.

Cela faisait un mois déjà que le bal de Noël était passé. Les cours avaient repris depuis quelques semaines et toute l'école revenait progressivement à un rythme normal. La Grande Salle avait retrouvé son apparence habituelle, et les élèves avaient délaissé leurs costumes colorés pour leurs uniformes scolaires.

Le temps passait vite, beaucoup trop vite, et pourtant, Harry ne le voyait pas défiler. Il avait du mal à croire que cela faisait déjà un mois qu'il avait revu Draco. Déjà un mois qu'il réapprenait doucement à vivre sans lui, une nouvelle fois. Déjà un mois qu'il lui manquait terriblement, atrocement.

Durant ce mois, il n'avait pas eu le courage de suivre les conseils de ses amies. Il avait continué à voir Cédric occasionnellement, mais il fut incapable d'approfondir la relation qu'il entretenait avec le Poufsouffle. Et il voyait bien que cela attristait le sorcier. Mais il n'y arrivait pas… Il n'arrivait pas à l'aimer comme il aimait Draco. Alors il restait près de lui, réconforté par sa présence et sa gentillesse, mais ce ne fut plus jamais comme avant. Il avait mis une certaine distance entre le châtain et lui, et il s'en voulut de rejeter ainsi un homme aussi gentil que lui. Il se trouvait idiot, bête, de se laisser enfermer par ses sentiments. Mais c'était plus fort que lui. Avant de repartir dans le néant, Draco avait ravivé ses sentiments d'une manière si puissante qu'il lui était impossible de l'ôter de son esprit. Alors il avançait, perdu, abandonné, n'arrivant pas à se projeter plus loin que le lendemain.

Il était épuisé. Fatigué, vidé. Ses nuits n'étaient plus que cauchemars. Il passait ses journées à somnoler, s'endormant parfois en plein cours. Il avait remarqué que cela lui était arrivé également, l'année dernière, à la même période. Lorsque les vacances de Noël passaient et que les élèves de l'école se replongeaient dans leurs leçons et exercices, la magie dans l'établissement redoublait d'intensité. Le sort de protection que lui avait lancé Draco était puissant et faisait toujours effet, auquel cas il serait déjà mort. Mais sa fatigue croissait à mesure que les jours passaient, et Harry savait que cela n'irait pas en s'arrangeant lorsqu'arriveraient les examens de fin d'année. Il devait être fort. Il devait tenir. C'était sa dernière année à l'école. Il devait décrocher son diplôme.

Il ne comprenait pas pourquoi, à vrai dire, il ne s'était pas posé la question, mais depuis quelques jours, il ne se sentait pas bien. Et aujourd'hui encore, il s'était réveillé la boule au ventre et l'estomac au bord des lèvres. Il avait refoulé des hauts-le-cœur durant une bonne demi-heure avant d'avoir enfin le courage de sortir de son lit. Il avait alors vomit toutes ses tripes, le visage blanc et les yeux larmoyants, le bruit de ses régurgitations résonnant dans la salle de bain. Il en était sûr : le sort de protection faiblissait, et cela l'inquiétait.

Ce n'était pas normal. Qu'arrivait-il à Draco pour que son sort faiblisse ainsi ? Avait-il décidé d'arrêter de le lui lancer ? C'était impossible… Il ne prendrait pas le risque de le laisser mourir, atteint par la magie des lieux, sinon il mourrait aussi… Ou peut-être que si ? Il avait coupé le lien de dépendance physique. Sa mort n'aurait aucun impact sur sa vie.

Harry était constamment angoissé par ce qui était désormais son lot quotidien. Chaque jour, sa tête lui tournait. Il voyait flou et manquait de perdre l'équilibre dès qu'il se mettait sur ses pieds. Tout tanguait autour de lui et il était pris de vertiges et de maux de tête, exactement comme lorsqu'il essayait de se rendre sur le Chemin de Traverse, avant d'être soumis au sort de protection. Il avait doublé sa prise de médicaments, avalant plusieurs cachets par jour, espérant l'atténuation des désagréables symptômes. Mais, si cela semblait fonctionner quelques heures, le reste de la journée était un véritable calvaire. Il fallait que le sort tienne. Il le fallait.

Le brun se dirigea vers la Grande Salle, une sensation désagréable lui vrillant l'estomac. Ce matin, il n'avait rien pu avaler, trop anxieux, l'estomac noué, angoissé par le sort qui menaçait de l'exposer au monde magique. Il n'avait pas faim. En réalité, il n'arrivait plus à manger quoi que ce soit. Mais il se voyait perdre du poids, encore, petit à petit, chaque jour, et la honte commençait à lui peser.

Lorsqu'il y arriva enfin, il rejoignit Ginny qui avait déjà commencé à déjeuner, une part de quiche dans la main.

- Ah, te voilà enfin ! dit la jeune femme en souriant.

- Tu m'as attendu longtemps ?

- Non, mais Dumbledore a parlé du prochain match de Quidditch et Luna voulait savoir si tu pouvais l'aider à fabriquer un costume de tête de blaireau.

- Pour quoi faire ?

- Elle veut encourager Poufsouffle.

- À bas les Gryffondor ? rit le moldu.

- Le match opposera Poufsouffle et Serpentard, répondit Ginny en mâchonnant.

- Oh je comprends mieux.

Luna semblait préférer encourager Cédric plutôt que Tom. Un choix qu'il partageait lui aussi.

Harry aperçut les épinards qui dépassaient du morceau de quiche que la rouquine tenait dans sa main et plaqua brutalement sa main sur sa bouche, son corps se contractant violemment à la vue et à l'odeur de l'aliment verdâtre. Il se concentra quelques secondes, pris de nausées, et refoula l'envie de vomir qui atteignait son œsophage. Ginny lui lança un regard surpris mais ne dit rien.

Lorsque ses élans se calmèrent enfin, il poussa la quiche loin de lui et décida de ne plus lever les yeux vers l'assiette de la Gryffondor pour plus de sûreté. Alors, il se servit de quoi manger et, d'un appétit inhabituel, dévora son repas.

Ginny écarquilla les yeux et ouvrit grand la bouche, stupéfaite.

- Quoi ? marmonna-t-il, la bouche pleine.

- Tu es sûr que tout va bien ?

- Oui, pourquoi ?

- Pour rien, pour rien…

Le moldu haussa les épaules tandis que la rouquine ne le lâchait pas du regard.

Elle n'en croyait pas ses yeux. Elle connaissait Harry depuis six ans maintenant. Six longues années qu'elle l'avait vu grandir, qu'elle avait passé des vacances avec lui, qu'elle l'avait reçue chez elle et qu'ils avaient mangé ensemble, et jamais, au grand jamais, depuis sa malencontreuse rencontre avec un gnome de jardin, Harry n'avait touché à un tubercule. Et aujourd'hui… Le moldu avalait avec plaisir un gratin de pommes de terre. C'était impossible.

Harry mangea bien. Même très bien. Et lorsque son assiette fut vide, pour la première fois depuis des mois, il se resservit une seconde fois. Là encore, Ginny écarquilla les yeux, mais ne dit rien, pinçant les lèvres. Harry avait une aversion incroyable pour les pommes de terre et refusait même de manger des frites, lui qui adorait les fast-food. Alors un gratin, c'était impensable.

Alors que le moldu se demandait sérieusement s'il lui restait assez de place pour se servir une troisième fois, Luna arriva à la table des Gryffondor en sautillant, guillerette :

- Bonjour Harry, sourit-elle.

- Bonjour Luna.

- Tiens, tu manges des patates ? Je croyais que tu y étais allergique.

- Harry n'y a jamais été allergique, il en a juste peur, sourit ironiquement Ginny, toujours perturbée.

- J'avais oublié à quel point c'était bon… dit le brun d'un air repu.

- Tu veux un gâteau à la citrouille ? demanda la blonde.

Et le brun hocha vivement la tête, souriant :

- C'est toi qui les as fait ?

Luna lui tendit un petit cupcake orange surmonté d'un glaçage violet.

- Oui, avec les dernières citrouilles de la saison, chez Hagrid.

Le moldu croqua un morceau de la pâtisserie avec plaisir, mais à peine le dessert avait-il touché sa langue qu'il stoppa tout mouvement. Le goût horriblement puissant de la citrouille se répandit sur ses papilles et il sentit remonter dans sa gorge tout le gratin qu'il avait ingéré. Alors, il lâcha le reste du gâteau et sortit de table d'un mouvement brusque et précipité. Les deux jeunes femmes le regardèrent d'un air surpris quitter la Grande Salle en courant, les mains devant la bouche et le visage livide.

- Mais qu'est-ce qu'il lui prend ? demanda Luna, peinée. Mon gâteau est raté ?

Ginny en croqua un morceau.

- Il est succulent, dit-elle d'un ton rassurant. Harry est un peu malade depuis quelques temps.

- Il a attrapé froid ?

- Il pense que c'est le sort de protection qui s'affaiblit.

Luna ouvrit de grands yeux.

- Mais la magie de Draco est plus puissante que celle de Dumbledore, répliqua-t-elle.

- Oui, ça m'étonnerait que sont sort ne fasse plus effet.

- Alors quoi ?

- Je ne sais pas. Il prend beaucoup de comprimés.

La blonde pinça les lèvres.

- Il m'avait dit qu'ils étaient dangereux pour sa santé.

- Madame Pomfresh l'a limité à trois cachets par jour, soupira la rouquine. Mais on dirait qu'il n'en tient pas compte. Il va se bousiller le foie.

- Tu crois qu'on devrait le mettre en garde ? demanda la Serdaigle.

- Je pense qu'il sait déjà qu'il prend des risques. Il doit avoir rudement mal, ou rudement peur pour en prendre autant.

Les sorcières soupirèrent ensemble et Ginny termina de déjeuner tranquillement tandis que Luna grignota son dessert comme une petite souris, déçue que le moldu ne l'ai pas apprécié à sa juste valeur.

Après de longues minutes, Harry revint enfin, le visage humide et moite et le corps tremblant. Il se rassit lourdement près de ses amies et repoussa toute nourriture hors de sa vue.

- Ça va mieux ? demanda la blonde.

- Je dois couver un virus, ou quelque chose dans le genre, bredouilla-t-il. La dernière fois que j'ai eu une gastro je n'ai rien pu avaler pendant trois jours.

- Ça dure depuis combien de temps ?

- Je ne sais pas, quelques jours.

- Et qu'as-tu mangé avant de tomber malade ?

- J'avais mangé un pain de viande chez Hagrid, samedi dernier. Mais il avait un goût bizarre.

- Oui, je me souviens, répliqua Luna. Moi je l'ai trouvé très bon, son pain de viande, pourtant.

Harry grimaça et son nez se fronça :

- Il avait un goût un peu faisandé je trouve…

Les deux jeunes femmes échangèrent un regard et la blonde haussa les épaules.

- Tu penses que ça pourrait être une intoxication alimentaire ?

- Je ne sais pas… ou bien ça, ou bien…

- Ou bien le sort s'affaiblit ?

Le moldu hocha lourdement la tête, préoccupé.

- Draco ne laisserait pas le sort décliner, dit subitement Ginny. Il sait que ta vie en dépend, il n'est pas fou tout de même.

Le moldu pinça les lèvres.

- Je ne sais plus si je dois attendre quoi que ce soit de lui désormais.

La rouquine lui donna une petite tape sur la tête et Harry gémit en la fusillant du regard :

- Aïe, ça fait mal !

- Si tu ne disais pas autant de bêtises tu n'aurais pas mal, râla-t-elle. Draco est peut-être parti, mais il n'est pas un assassin ! Je ne vois pas ce qu'il gagnerait à te tuer !

- Sa liberté ? murmura Harry.

Et Ginny le frappa de nouveau à l'arrière de la tête et le moldu se saisit le crâne, geignant.

- Ce que tu peux déblatérer comme idioties, je te jure ! s'indigna la rouquine. Arrête de penser à son sortilège, il ne te laissera pas sans protection.

Le brun finit par hocha la tête de peur de recevoir un nouveau coup, mais il se garda bien de dire ce qu'il pensait réellement, pas convaincu par les arguments de la Gryffondor.

Il savait ce que Draco avait à y gagner. S'il avait réussi à couper le lien de dépendance physique, il pourrait survivre sans lui, même s'il venait à mourir. Il serait alors libre. Totalement libre. Et cela lui faisait peur. Sa vie dépendait désormais du bon vouloir du blond, et cela le terrifiait.

- C'est vrai qu'il avait un goût bizarre ce pain de viande, dit finalement Luna.

Le reste de la journée passa lentement. Très lentement. Et les occupations d'Harry ne furent rythmées que par son envie de vomir et son angoisse grandissante. Entre chaque cours il faisait une halte aux toilettes pour recracher les maigres aliments qu'il réussissait à ingurgiter. Et plus le temps passait, plus cela commençait à l'épuiser.

Durant son cours d'Histoire de la Magie, Ginny lui avait donné des biscuits à grignoter discrètement, malheureusement, comme toute nourriture qui atterrissait dans son estomac, Harry ressenti l'envie fulgurante de s'en débarrasser. Alors, en plein milieu du cours, il s'excusa auprès du professeur Binns et se rua dans les toilettes les plus proches.

Il se trouvait ridicule, ainsi penché au-dessus d'une cuvette, crachant une pâte maronnée et visqueuse. Il n'en pouvait plus... Pourquoi n'était-il pas un sorcier ? Pourquoi était-il si sensible aux énergies magiques ? Pourquoi risquait-il de mourir de rester ainsi à Poudlard ? Et surtout... Pourquoi Draco jouait-il ainsi avec sa vie ? C'était profondément injuste.

Il sentit son cœur s'ouvrir en deux et lui faire mal, atrocement mal... Il se sentit rejeté... Il se sentit abandonné, oublié... Draco ne voulait plus de lui... Et sa mort n'était que la suite logique pour sa liberté... Il sentit de lourdes larmes brûlantes tenter de s'échapper de ses paupières et il ferma fort les yeux. Il devait se tromper... Ce ne devait pas être Draco... Auquel cas la douleur de se savoir si indésirable serait si grande, si insupportable, qu'il n'y survivrait pas.

Il entendit alors la porte d'entrée des toilettes s'ouvrir et une voix perça le bois de sa cabine :

- Harry ?

Son visage blanchit tandis que son corps refoulait un énième haut-le-coeur, toujours penché vers l'émail blanc des toilettes.

- Est-ce que tout va bien ?

- N'entre pas, Tom, protesta-t-il.

Mais la porte de sa cabine s'ouvrit doucement et il tira aussitôt la chasse d'eau pour cacher l'horrible réalité de ses nausées.

- Tu es malade ?

- C'est rien, tout va bien, je t'assure.

Il se releva péniblement et se précipita vers les lavabos de l'autre côté de la salle. Là, il se rinça la bouche et passa de l'eau fraiche sur son visage. Lorsqu'il remit ses lunettes sur son nez, il sursauta en apercevant le visage du Serpentard si près du sien et il recula.

- T-Tu n'as pas cours ? demanda-t-il.

- Je t'ai vu entrer dans les toilettes en courant. J'en ai déduis que tu devais avoir un problème.

- Pourquoi ?

- Parce que ce sont les toilettes des filles. Les toilettes des filles du deuxième étage.

Le Gryffondor hoqueta et observa les alentours. Il n'y avait pas fait attention, lorsqu'il y était entré, mais maintenant il s'en rendait compte. Et il fut pris d'un violent tremblement lorsqu'il aperçut, au milieu des toilettes, un cercle de lavabos dont l'un possédait, sur l'un de ses robinets, un serpent à même sculpté dans le métal. Son cœur s'emballa et ses mains s'agitèrent tellement qu'il dû s'appuyer contre l'un des lavabos près de lui pour ne pas s'effondrer. De violents souvenirs refaisaient tout à coup surface dans sa mémoire, et il résista furieusement à l'idée de placer une main autour de sa gorge pour s'assurer que personne n'était en train de l'étrangler.

Il ferma fort les yeux et se recroquevilla sur lui-même, pris d'une terreur telle qu'il sembla se paralyser sur place.

Il sentit alors des mains se poser sur ses épaules, le faisait sursauter.

- Harry, ça va ?

- Oui... tout va bien, c'est rien, je...

- Tu trembles.

Alors un grand corps se colla contre lui et il sentit le torse de Tom s'appesantir sur son dos. Les bras du sorcier l'enveloppèrent et une joue se posa sur sa tête. Un puissant frisson le pris, le faisant trembler plus fort encore. Il se sentit soudain oppressé, opprimé, et il eut du mal à respirer. Ce fut comme si son corps pressentait un danger... Lorsqu'il releva les yeux vers le miroir face à lui, il aperçut les yeux noirs du Serpentard qui le fixait, un sourire satisfait sur les lèvres. Et quand il vit sa figure glisser doucement de sur sa tête et se perdre dans son cou, et qu'il sentit sa bouche se poser contre sa peau, il s'extirpa des bras qui l'enlaçaient et recula de plusieurs pas, le cœur près de s'arrêter.

Le sorcier le regarda s'éloigner de lui, les sourcils froncés.

- Ne t'inquiète pas, Tom, je vais bien, se justifia-t-il rapidement. C'est juste que je n'aime pas trop... cet endroit.

- À cause de la Chambre des Secrets ?

Harry ouvrit de grands yeux.

- Comment... ?

- Je croyais que tu le savais.

- Savoir quoi ?

- Que je suis l'héritier de Salazar Serpentard. J'ai librement accès à la Chambre des Secrets.

Le moldu sentit ses jambes trembler plus fort et une puissante angoisse le pris aux tripes, le faisant blanchir plus encore qu'il ne l'était déjà.

Tout à coup, il se rendait compte que, s'il le voulait, Tom n'avait qu'un mouvement à faire de la baguette pour le ramener dans cet endroit dont il avait si peur, et cela le tétanisa sur place. Ses yeux allèrent de la porte d'entrée à la baguette accrochée à la ceinture du sorcier. Il ne pouvait pas rester ici.

- L'héritier de... ?

- Ma mère était la dernière descendante de la lignée des Serpentard, fit le sorcier en haussant les épaules. Elle était une Sang Pur.

- Et toi, tu ne l'es pas ?

Le visage du Serpentard se ferma et sa bouche se tordit en un rictus mauvais.

- Non. Elle est tombée amoureuse d'un moldu.

Ce dernier mot avait presque été craché par l'homme et Harry recula doucement.

- Quel honte d'être le dernier héritier de Serpentard et d'être un sang-mêlé.

- Mais pourquoi ? demanda Harry.

Tom avançait, réduisant l'espace entre eux, et Harry sentit un puissant besoin de s'enfuir. Alors, ne lâchant pas des yeux les mains et la baguette du sorcier, il reculait, encore et encore.

- Salazar était un fervent partisan des Sang Pur, reprit le grand homme. Il détestait les moldus. Et il ne faisait pas confiance aux sang-de-bourbe. Il pensait que les enfants nés de parents moldus n'avaient pas leur place à Poudlard. Les autres fondateurs n'étaient pas de son avis. C'est pourquoi, avant de quitter l'école, il a caché un monstre dans une pièce secrète. Un monstre que seuls ses héritiers pourraient contrôler. Je suis la dernière personne sur terre à pouvoir le faire.

- U-Un monstre ?

- Un basilic.

Harry le regardait avec de grands yeux terrifiés et Tom eut un rire sarcastique.

- Je suis bête. Tu es un moldu. Tu ne sais pas ce qu'est un basilic.

Et à mesure que Tom avançait, Harry reculait. Il avait peur. Terriblement peur.

- Le basilic est un serpent géant qui peut tuer ses victimes d'un simple regard. Salazar s'était donné pour mission de débarrasser Poudlard des nés-moldus, le basilic l'y a beaucoup aidé, à l'époque.

- Et est-ce qu'il...

- Est-ce qu'il vit toujours dans la Chambre des Secrets ? le coupa Tom.

Harry hocha doucement la tête.

- Peut-être. Veux-tu que nous allions vérifier ?

Il secoua la tête, son sang se glaçant dans ses veines dans l'éventualité de redescendre dans les sous-sols de l'école. Et le corps de Tom, s'avançant toujours plus près de lui, formait un barrage entre lui et la sortie.

- Que dirait Salazar en voyant que son héritier est un sang-mêlé ? demanda le sorcier en soupirant. Il serait probablement déçu. Peut-être même que le basilic me tuerait pour avoir du sang moldu dans les veines. Peut-être qu'il me tuerait parce que je ne suis pas un Sang Pur.

Harry voyait son visage s'assombrir. Il ne comprenait pas où il voulait en venir. Tout ce qu'il savait, c'est qu'il n'était pas en sécurité ici. Sa voix trembla :

- Tom, je...

- Je t'ai fait peur ?

Il fut incapable de répondre, reculant toujours devant l'homme qui l'oppressait.

- Ne t'en fais pas, le rassura le sorcier. Il ne t'arrivera rien. Tu es beaucoup trop précieux pour moi pour que je continue la « noble tâche » que s'était donné mon ancêtre.

- Trop précieux ?

- Je te veux, Harry.

Il hoqueta et sentit son dos buter contre le mur derrière lui. Tom n'était plus qu'à quelques pas de lui. Il avait dû mal entendre.

- Q-Quoi ?

- Sors avec moi.

Harry écarquilla les yeux.

Il se sentait acculé. Les mains du sorcier se posèrent de part et d'autre de son corps, sur le mur, l'emprisonnant. Il vit le Serpentard se pencher vers lui, pour se mettre à sa hauteur, et son souffle lui brûla les lèvres.

- Sors avec moi, Harry.

Aucun son ne put sortir de sa bouche tant sa gorge était nouée de sidération. Il sentait ses jambes faiblir, son cœur battre trop vite et la peur envahir l'extrémité de ses doigts. Le Serpentard était trop près. Il était trop dangereux. Il était imprévisible.

Les yeux noirs du sorcier le fixaient, attendant une réponse. Mais la crainte de se retrouver de nouveau acculé et soumis à la merci d'un homme qui le terrifiait l'empêcha de parler et son souffle se coupa.

Tom fronça les sourcils, et Harry sentit une peur panique l'envahir. Il ne pouvait pas se battre contre lui. S'il recevait le moindre sort, il risquait sa vie... Il ne devait pas contrarier le sorcier. Mais il était incapable de lui répondre, mortifié par sa proposition.

- J-Je ne... bredouilla-t-il faiblement.

Alors, il vit avec horreur les lèvres de Tom se rapprocher des siennes et il ferma puissamment les yeux, se recroquevillant contre le mur, tentant de s'écarter de son visage. Ses mains se posèrent sur le torse du sorcier et tentèrent de le repousser, mais celui-ci se pressa tant et si bien vers lui que ce fut comme s'il n'avait rien fait.

Il sentit, effleurant ses lèvres, le souffle rauque de l'homme. Et il crut mourir de frayeur, son corps repris de violentes nausées d'angoisse.

- Sors avec moi.

Il allait défaillir.

- Eh Harry, tout va bien ? Le cours est bientôt termin... s'écria alors une voix avant de se couper brutalement.

Ginny venait d'entrer dans les toilettes.

Harry sentit son cœur se gonfler de soulagement et il retint un puissant soupir de passer la barrière de ses lèvres. Soudain, il sembla reprendre le contrôle de son corps et ses yeux s'ouvrirent en grand. Il se baissa pour passer sous le bras tendu du sorcier qui l'emprisonnait contre le mur.

- Ça va, Ginny, attends-moi j'arrive.

Il se précipita vers la Gryffondor qui observait, les sourcils froncés, le Serpentard qui avait tourné la tête dans sa direction.

Harry alla vite jusqu'à elle, mais ses pieds vacillèrent et il dût s'agripper aux lavabos près de lui à plusieurs reprises pour réussir à marcher droit. Enfin, lorsqu'il arriva près d'elle, elle lui attrapa la main et le guida hors des toilettes d'un pas rapide :

- Viens, dit-elle d'un ton sans appel, ne quittant pas des yeux le sorcier près du mur du fond.

Ils quittèrent la salle sans un mot.

Harry ne remarqua pas le regard colérique que leur lança le Serpentard. Ni les poings serrés de l'homme qui avaient frappé le mur avec une violente frustration.


Et voilà. Alors ? Qu'en avez-vous pensé ?

Les intentions de Tom sont claires, désormais. Et plus Harry le fuit, plus la situation semble devenir dangereuse...

N'hésitez pas à me laisser une review pour me donner votre avis et vous exprimer :D. C'est toujours un plaisir pour moi de vous lire.

Merci d'avoir lu ce chapitre, j'espère qu'il vous aura plu et qu'il vous aura donné envie de connaître la suite.

À vendredi, gros bisous à tous !