Bonjour,
Comme toujours, merci à tous pour vos reviews. Plus l'histoire avance, plus je suis heureuse de voir que vous continuez de vous impliquer et de la suivre. Ça me touche beaucoup, alors merci :). Continuez à me spammer de reviews, j'essaie de répondre à tout le monde (sauf aux guests auxquels il n'est pas possible de répondre en message privé, malheureusement). Merci encore à tous !
Aujourd'hui Harry va chercher du réconfort et des solutions auprès de ses amis.
Disclaimer : les personnages et l'univers appartiennent à J. K. Rowling, seule l'histoire est de moi.
Bonne lecture !
Chapitre 39 : Le test.
- Attends, attends, répète un peu pour voir ? s'étrangla Ron, les yeux écarquillés.
- Je pense que je suis enceint, répéta Harry, le regard bas et la tête rentrée dans les épaules.
- De qui ? De Draco ?
- De qui d'autre ? s'énerva le moldu.
Ron eut un sourire idiot un peu gauche et désolé.
Harry était sur les nerfs. Tout le voyage dans le Poudlard Express avait était atrocement long, et maintenant qu'il était au Terrier, dans la chambre de son meilleur ami, il ne savait plus quoi penser. Hermione était revenue de France pour passer ces trois semaines de vacances ici, à sa demande, et le regardait avec de grands yeux ébahis. Ni elle ni Ron n'avaient l'air de le croire ou de le comprendre. En réalité, ils faisaient exactement la même tête qu'il avait fait lorsque madame Pomfresh lui avait parlé de ses analyses sanguines. Et il avait peur. Terriblement peur. Il était venu chercher des réponses, du soutien, et il pria de toutes ses forces qu'Hermione saurait l'aider dans cette affreuse situation.
La Française se racla la gorge et serra les mains sur ses genoux.
- Qu'est-ce qui te fait dire ça, Harry ? dit-elle calmement.
- J'ai des nausées depuis quelques semaines... et je suis très fatigué.
Hermione hocha la tête silencieusement.
- Et madame Pomfresh m'a fait des analyses de sang. Mon taux d'hormones est anormalement élevé. Elle… elle a dit qu'il était équivalent à celui d'une femme enceinte.
Durant de longues secondes, Hermione et Ron ne répondirent rien. Harry vit passer sur leur visage l'incompréhension et l'incrédulité. Eux-même semblaient y croire sans y croire. Harry se sentit rassuré : ses émotions n'étaient donc pas injustifiées.
- Mais, je ne comprends pas, dit finalement Hermione, fronçant les sourcils. Tu n'as pas revu Draco depuis plusieurs mois maintenant. Comment pourrais-tu être enceint de lui alors que…
- En fait, balbutia le moldu, nous nous sommes revus… au bal de Noël.
- Quoi ? répliqua Ron, se redressant sur sa chaise. Il est revenu ? Et tu ne nous l'a pas dit ?
- Je ne pensais pas que c'était important, se défendit le brun. De toute façon il est repartit le lendemain.
- Ce lâche, grinça le rouquin entre ses dents serrées.
Harry pinça les lèvres et sortit un parchemin froissé de sa poche :
- Il m'a laissé cette lettre.
Hermione saisit le papier, le déplia et le lut silencieusement, puis elle le passa à Ron qui le parcourut des yeux avant de le serrer dans sa main d'un geste rageur :
- Mais quel salaud ! éclata le sorcier. Il vient, il tire son coup et il repart ?!
- Ron ! s'énerva Hermione d'une voix sévère devant la vulgarité du sorcier.
- Il peut être fier de son éducation de Sang Pur ! éructa le rouquin.
- Ça suffit ! coupa la brune.
Voyant le sorcier serrer dans sa main le papier, Harry se précipita sur son poing et reprit la lettre qu'il serra contre son cœur comme le plus précieux des trésors qu'il lui restait.
- S'il a vraiment fait ça dans ton dos, Harry, je te jure que je vais le tuer ! cracha Ron en se levant, faisant les cent pas dans sa chambre.
- Calme-toi, Ron. Nous ne sommes pas ici pour faire le procès de Draco, mais pour aider notre ami. Alors rassis-toi, et ne bouge plus ! tonna la sorcière.
Ron donna un violent coup de pied dans sa corbeille à papier et se rassit avec lourdeur. La jeune femme soupira sévèrement, mais ses traits se détendirent lorsque ses yeux se posèrent sur Harry qui tenait toujours fermement la lettre, le visage pâle.
- Harry, souffla-t-elle, est-ce que tu es sûr que tu es bien enceint ?
- J-Je… je ne sais pas, mais je crois. Ginny a dit que ça pouvait aussi être à cause de la magie que mes hormones sont déréglées. Cela va bientôt faire deux ans que je suis à Poudlard.
- Mmh, oui, ça se tient, acquiesça Hermione.
Alors, elle posa sa main sur le genoux du moldu assis face à elle et lui sourit tendrement.
- Accepterais-tu de faire un test de grossesse ? demanda-t-elle doucement.
Le visage d'Harry perdit toutes ses couleurs et il se leva vivement, enfonçant sa lettre dans la poche de son pantalon.
- Quoi ? Non ! Hors de question ! dit-il, colérique. Je ne suis pas une femme !
- C'est le seul moyen d'en être sûr, dit-elle calmement.
Le moldu arpenta la chambre comme Ron l'avait fait quelques minutes auparavant.
- Je ne vais tout de même pas faire pipi sur un bout de plastique, c'est… ! C'est ce que font les femmes et je…
- Tu n'es pas une femme, tu as raison, sourit la brune. Mais c'est soit ça, soit on t'emmène à la clinique moldue pour faire une prise de sang, et s'il s'avère que tu es réellement enceint, les médecins vont se poser des questions sur ta situation et tu devras justifier à une équipe médicale entière que tu es un homme qui porte un enfant.
Alors Harry se figea au milieu de la pièce et sentit sa gorge se nouer. Il ne pouvait pas faire un test de grossesse… C'était ce que les femmes faisaient, et il était un homme, Seigneur, il était un homme… Mais il ne pouvait pas risquer de dévoiler sa situation au monde moldu. C'était impossible. Impensable. Il ne savait plus quoi faire, et il baissa la tête, perdu.
- Tout ira bien, Harry, le rassura la Gryffondor. Comme tu l'as dit, ce n'est qu'un bout de plastique. Ce sera vite terminé, et au moins nous serons fixés.
Après quelques secondes d'hésitation, Harry hocha enfin la tête, doucement, le regard sombre et le corps tremblant.
- D'accord… murmura-t-il enfin.
- Très bien, dit Hermione en se levant. Je vais acheter un test, je reviens tout de suite.
Et aussitôt, la jeune femme disparut dans un bruit sec.
Harry se rassit sur sa chaise et Ron posa sa large main sur son épaule, un sourire désolé sur le visage :
- Ne te fais pas de bile. Tout ira bien.
Il hocha doucement la tête et passa sa langue sur ses lèvres, les humidifiant, elles qui s'asséchaient déjà d'appréhension.
- Ça me fait drôle.
- De quoi ? demanda Harry.
- Qu'on se revoit maintenant. Dans de telles circonstances. Ça faisait tellement longtemps.
- Vous me manquez beaucoup.
- Tu nous manques aussi, répondit Ron avec une tape affectueuse sur son épaule.
Il se passa moins de dix minutes avant qu'Hermione ne réapparaisse à l'endroit exact où elle avait disparu. Alors, elle tendit doucement au moldu une petite boîte rectangulaire bleue et rose et Harry grimaça en la prenant dans ses mains.
Le brun sortit de la chambre et se dirigea vers les toilettes au bout du couloir lorsqu'il revint aussitôt vers ses amis, le visage blanc :
- C-Comment ça marche ? demanda-t-il, tremblant. Est-ce qu'il y a une notice, ou une…
- Ça va aller, Harry, ne t'inquiète pas, dit doucement Hermione en lui souriant. Il suffit juste que tu retires ce capuchon et que tu fasses pipi sur la languette. Le résultat apparaîtra dans les cinq minutes qui suivront.
- Et si je n'y arrive pas ? Si je…
- Tu vas y arriver. Prends ton temps, nous t'attendrons.
Il finit par hocher lentement la tête et s'enferma dans les toilettes à double tour.
Hermione retourna s'asseoir près de Ron dans la chambre et posa sa main dans la sienne. Il passa alors son pouce sur le dos de sa main et soupira.
- Tu crois qu'il est enceint ? souffla alors le rouquin, brisant le silence.
- J'en suis sûre.
- Mais alors, pourquoi… ?
- Il faut qu'il le voit lui-même.
Ron pinça les lèvres. Il comprenait.
Et ils attendirent. Les minutes défilèrent, et le temps leur parut incroyablement long. Les pieds du Gryffondor s'agitèrent sur le sol, impatients, et le genoux de la brune tressauta. Enfin, ils entendirent la porte des toilettes s'ouvrir et aperçurent Harry arriver dans la chambre, refermer la porte derrière lui et lancer violemment le bout de plastique sur le sol, à leurs pieds. Ron se pencha légèrement et blanchit lorsqu'il vit un « + » rose se distinguer sur la languette blanche.
- C'est positif… murmura le rouquin.
- C'EST POSITIF, PUTAIN ! hurla Harry en attrapant sa propre tête entre ses mains avec brutalité.
Alors il fondit en larmes, se secouant dans tous les sens, et il tomba au sol, étourdi, blessé, meurtri. Hermione se précipita sur le moldu à terre tandis que Ron se relevait et attrapait doucement le test de grossesse.
Harry était fou. Il hurlait, hurlait à s'en déchirer les cordes vocales. Et il tremblait de toutes parts, effrayé, apeuré, on aurait dit un animal blessé. Il avait peur, il était terrorisé. Et il sentait qu'il perdait le contrôle sur ce qui lui arrivait.
Il ne pouvait pas être enceint, c'était impossible… Il était un homme, bon sang, un homme ! Il ne pouvait pas porter un enfant ! C'était contre-nature, c'était… Mais comment allait-il faire ? Lui qui était si seul ? Et il était encore à l'école il ne… Il n'avait même pas encore décroché son diplôme ! Il n'était même pas encore majeur aux yeux du monde moldu. Il ne pouvait pas avoir un enfant ! Comment pouvait-il le porter ? Comment son corps pouvait-il le porter ? Il était un homme ! Et un homme, ça n'enfante pas !
Alors il cria, sa voix se cassant dans sa gorge, pris d'horreur et d'angoisse, ses larmes dévalant sur ses joues à une vitesse folle, sans jamais s'arrêter, lui donnant mal à la tête, lui crevant les yeux.
Hermione le saisit alors et le pressa contre son cœur. Là, le moldu s'accrocha à elle comme à une bouée de sauvetage. Il ne respirait plus. Il allait mourir, affolé.
- C'est positif, Hermione, gémit-il, s'étouffant. C'est impossible…
- Ça va aller, Harry, chuchota la brune en le tenant fermement, son cœur ouvert en deux de voir son ami aussi vulnérable.
Si lorsque Draco l'avait abandonné, cette nuit-là, elle avait cru que jamais elle ne reverrait Harry aussi triste, elle s'était lourdement trompée. Aujourd'hui, plus que jamais, le moldu semblait désemparé, et ça lui brisa le cœur d'entendre ses sanglots fracasser son petit corps.
- Comment est-ce possible… je ne peux pas le faire… je suis un homme… je ne peux pas… c'est positif… mon Dieu, comment vais-je faire…
- Chut, chut, murmura Hermione, le berçant.
Les sanglots ne cessèrent pas, mais le brun se laissa faire.
- Tout va bien se passer, continua la Française. Nous allons t'aider.
Alors, le moldu releva vivement le visage vers son amie et ses traits se durcirent brutalement. Il se dégagea de l'éteinte de la brune et se releva sur ses pieds, hors de lui.
- C'est sa faute ! hurla-t-il. C'est lui ! C'est lui qui m'a mis ça dans le ventre !
Le brun montra le test d'un geste rageur et Ron le posa aussitôt sur son bureau. Hermione se releva, les sourcils froncés.
- Harry… tenta-t-elle pour le calmer.
- Non ! C'est Draco ! ragea-t-il, les poings serrés et le visage blanc, toujours noyé de larmes. C'est lui ! Il m'avait pourtant promis !
- Calme-toi, murmura Hermione.
- IL ME L'AVAIT PROMIS !
Ron et Hermione n'avait jamais vu Harry aussi furieux. Lui qui était si doux et calme d'ordinaire était aujourd'hui au bord de l'explosion. Ron savait que le mieux à faire était de laisser sa colère passer, pourtant, il tenta une approche :
- Qu'est-ce qu'il t'avait promis ? osa-t-il demander.
- Il m'avait promis de ne plus m'insuffler sa magie ! cracha le brun, hors de lui. C'est sa faute ! C'est lui !
Harry fulminait, hurlant, s'arrachant les cheveux. Et lorsqu'il maudit Draco de lui avoir mis cet enfant dans le ventre, Ron et Hermione écarquillèrent les yeux de le voir parler ainsi :
- Qu'il aille se faire voir ! éructa-t-il. Je ne porterai pas son enfant ! Jamais !
- Ça suffit, Harry ! s'écria Hermione d'un ton sévère.
- Quoi ? siffla le moldu, se sentant trahit. Tu le défends ?! Tu es de son côté ?!
- Je suis du côté du bébé, coupa la brune.
Le bébé… ? Pourquoi parlait-elle ainsi ? Il n'aurait pas de bébé ! C'était hors de question ! Il n'était pas question d'avoir « un bébé » alors qu'il était un homme ! Il lui en voulut de tout son cœur d'avoir prononcé ces mots et lui jeta un regard noir.
- Il est hors de question que je porte l'enfant d'un homme qui m'a insufflé sa magie sans m'en avertir ! éructa-t-il.
À bout de force, il s'écroula sur sa chaise, fatigué et son visage perdit toutes les couleurs que la colère lui avait fait reprendre. Des larmes silencieuses coulèrent le long de ses joues et Ron posa sa main sur son épaule, ne sachant que faire de voir son meilleur ami si fragile.
- Il m'avait promis… murmura alors brun, trahit. Comment a-t-il pu faire ça… et il est parti…
Hermione s'accroupit face à lui et saisit son menton entre ses doigts. Alors, elle redressa son visage face au sien et eut un sourire maternel.
- Je pense que tu as tort, dit simplement la brune.
Alors Harry écarquilla les yeux et sentit un sanglot lui nouer la gorge.
- Qu'est-ce que tu veux dire ? balbutia-t-il, le corps tremblant.
- Je ne pense pas que Draco t'ai insufflé sa magie.
- Quoi ?
- Sa magie est une modification extérieure. Tu l'aurais forcément sentie.
Et le souffle du brun se coupa. Alors il réfléchit, cherchant à se remémorer la fois où Draco avait tenté de lui insuffler un peu de sa magie, alors qu'il l'avait rejoint au milieu de la nuit. Cette nuit-là, il avait reconnu les effets de la magie sur son corps. Il avait senti cette modification extérieure dont parlait Hermione. Il avait senti sa tête lui tourner et son corps lui faire mal. Mais le soir de Noël, il n'y avait rien eu de tout ça. Harry ne comprenait pas. À vrai dire, il ne comprenait plus rien.
- Mais alors, comment… ? souffla-t-il.
- Je ne sais pas. Pas encore. Mais je vais trouver, le rassura la sorcière.
C'était lui. C'était forcément Draco. Ça ne pouvait être que lui. C'était sa magie qui devait permettre cela. C'était forcément lui. Pourtant il n'avait rien senti. Pas de douleur, pas de fatigue, rien. Il était perdu. Mais alors qu'il réfléchissait, il sentit une nausée l'envahir et sa colère revint aussitôt :
- Et qu'est-ce que je fais, maintenant ? cracha-t-il, retirant son menton des doigts de son amie.
- Tu attends.
- Attendre quoi ? se fâcha le moldu.
- Que je trouve la raison de cette grossesse.
- Ne dis pas ce mot, siffla le brun.
- Harry, tu as un bébé dans le ventre, trancha Hermione.
- Ne prononce pas ce mot ! cria-t-il en repoussant ses amis qui reculèrent légèrement.
- C'est la vérité. Tu ne peux pas le nier. Il est là. Il est bien là.
- Mais je n'en veux pas !
Hermione pinça les lèvres alors que Ron affichait un air consterné.
- Laisse-toi le temps d'y réfléchir.
- Je n'en veux pas ! s'agita le moldu.
- Pourquoi tu n'en veux pas ? s'énerva la brune à son tour.
- Je n'en veux pas, c'est tout !
- Alors dis-moi pourquoi !
- C'est mon corps ! J'en fais ce que j'en veux ! J'ai le droit de ne pas le vouloir !
- Réponds à ma question.
- Parce que je suis un homme, voilà ! pleura le moldu.
Les traits de la brune s'adoucirent et elle posa une main tendre dans les cheveux du brun.
- Je ne peux pas porter un enfant, Hermione… gémit-il. Ce n'est pas normal, ce n'est…
- Je sais, Harry. Laisse-toi juste un peu de temps.
- Du temps pour quoi ?
- Pour réfléchir.
Elle passa ses mains sur les joues du brun, essuyant ses larmes avec tendresse.
- Pour réfléchir à ce que tu voudras faire.
Le corps du moldu se figea. Il ne le voulait pas... Il voulait qu'il ne soit pas là... Il voulait qu'il ne soit pas dans son ventre...
- Il ne faut pas prendre de décision précipitée. Une vie est en jeu. Laisse-toi le temps.
Avec douceur, la brune caressa ses joues et son visage et Harry sentit une douce chaleur se répandre dans son corps. Sa présence, ses paroles… Elle avait réussi à apaiser le feu de colère qui lui vrillait les entrailles.
- Je vais chercher des réponses. En attendant, réfléchis.
Harry finit par hocher la tête, le visage mort, vidé de toute émotion et de toute force. Réfléchir ? Réfléchir à quoi ? Il ne voulait pas de cet enfant. C'était tout réfléchit. Il passa la nuit avec ses amis dans la chambre de Ron et ne rentra chez lui qu'au petit matin, les yeux rougis et le corps cassé. Il était enceint. C'était terminé.
…
Cela faisait bientôt deux semaines qu'Harry était de retour chez lui et qu'il oscillait entre sa maison et celle des Weasley. Hermione avait emprunté tous les livres possibles qu'elle avait trouvé sur les Particuliers et leurs âmes-soeurs, c'est à dire très peu, et passait ses journées à potasser les bouquins dans l'espoir de trouver une explication à la situation du moldu. Elle les avait déjà tous lu des dizaines de fois, l'année passée, mais elle était persuadée d'être passée à côté de quelque chose. Quelque chose de crucial. Alors elle lisait et relisait chaque jour les livres empruntés. Et si Harry restait avec ses amis, il ne décolérait pas. Bien au contraire.
Désormais, lorsqu'il prononçait le nom de Draco, ce n'était plus que pour en parler avec hargne et colère. Il lui en voulait. Seigneur, il lui en voulait terriblement. Dans ses veines bouillonnait la haine de se sentir trahit par l'homme qu'il aimait le plus au monde, par l'amour de sa vie. Bien qu'Hermione lui répète inlassablement que ce ne semblait pas être la faute du blond, sa raison l'empêchait de la croire pleinement et sans preuve. Il devait en vouloir à quelqu'un. Sa colère était telle qu'il était incapable de ne pas le détester. Il lui fallait un fautif, et ce ne pouvait être que Draco. Alors il le maudit, hurlant à la mort à ses amis que c'était sa faute, qu'il ne devait plus jamais reparaitre devant ses yeux. Il était dans une colère noire et ni ses amis, ni monsieur et madame Weasley, ni ses parents eux-même n'arrivèrent à le calmer.
Arthur et Molly Weasley ne connaissaient pas les tenants et les aboutissants de ce que vivait Harry. Ils savaient juste qu'il était, de nouveau, en conflit avec Draco et que, cette fois, le blond avait fait quelque chose de grave. De très grave. Lily et James Potter, eux, ne comprenaient absolument rien à la situation. Harry avait tout simplement refusé de leur dire quoi que ce soit, animé par une rage folle. Il leur avait demandé de le laisser tranquille, et c'est ce qu'ils faisaient depuis qu'il était revenu passer les vacances chez eux. Harry ne parlait plus, ne mangeait plus. C'était pire encore que la fois où Draco était parti. Lorsqu'il l'avait quitté, Harry avait été triste, anéanti. Mais aujourd'hui… Aujourd'hui il était furieux.
Le peu de fois où Ron et Hermione tentèrent de reparler de l'enfant dans son ventre, Harry devint incontrôlable. Ron ne douta pas que, s'il avait été sorcier, Harry leur aurait lancé des sortilèges impardonnables sous la colère. Fort heureusement, Harry était un moldu, et la seule menace qu'il constituait était sa verve qui s'envenimait à mesure que le temps passait. Il n'était plus qu'une boule de nerfs qui perdait l'esprit. Certains mots étaient désormais interdits, comme il en avait pu être du nom du Serpentard. Les termes d' « enfant » et de « bébé » étaient désormais tus dans les deux maisons. Si par malheur il venait à en percevoir les sons, il s'en prenait violemment à quiconque osait prononcer ces mots devant lui. Ses parents n'avaient rien compris lorsqu'il avait quitté la table précipitamment, un air colérique affiché sur le visage, alors qu'ils venaient de parler des congés maternités pris par la collègue de James dans son collège.
Mais, Hermione avait bien compris pourquoi son meilleur ami agissait ainsi. Harry était terrorisé. Il avait peur. Monstrueusement peur. Et il ne s'en cachait pas. Simplement, jamais il ne prononça ce mot. Jamais il ne le dit clairement, préférant exprimer ses émotions par sa hargne que par l'aveu de ces angoisses. Et il niait. Constamment, il niait. Il niait l'existence de cet être dans son ventre. Il niait sa présence, constante, inéluctable, indélébile. Il faisait comme s'il n'existait pas. Et pourtant, chaque jour, il venait la voir et lui demandait si elle avait trouvé quelque chose. Et chaque jour elle lui demandait de patienter encore un peu, qu'elle ne tarderait pas à trouver. Ses recherches n'avançaient pas. Mais elle savait qu'il était primordial qu'elle trouve l'explication tant attendue par le moldu. Il en allait de la survie de l'enfant.
Les vacances toucheraient à leur fin dans un peu plus d'une semaine. Il ne restait au moldu que quelques jours avant de devoir reprendre le chemin de Poudlard. Mais il n'était pas prêt, non, il n'était pas prêt. Et il s'impatientait de ne toujours pas comprendre ce qui lui était arrivé.
C'est avec sa mauvaise humeur habituelle qu'il descendit de la chambre de son meilleur ami pour aller voir s'il ne restait pas quelque chose du dîner à grignoter. Ron était déjà dans la cuisine, il jouait à sa Nintendo Switch, à Pokémon, semblait-il. Harry ne lui lança pas un seul regard et se dirigea vers l'armoire à provision qu'il ouvrit en grand. Alors, il grimaça. Il ne restait absolument rien, si ce n'est un morceau de fromage à pâte molle. Il s'en saisit et s'apprêta à le manger lorsque Ron se racla la gorge, attirant son regard sur lui :
- Tu ne devrais pas en manger, dit simplement le rouquin sans lever les yeux de sa console.
- Et pourquoi ça ? répondit Harry, piqué.
- Parce que ce n'est pas bon pour le bé…
Le rouquin pinça aussitôt les lèvres, se rappelant du mot interdit et mit son jeu sur « Pause ». Lorsqu'il leva les yeux, il vit le regard noir du moldu qui le dévisageait avec colère.
- Qu'est-ce que tu dis ?
Ron soupira, las des sautes d'humeur de son ami et se leva doucement, posant ses mains à plat sur la table.
- C'est dangereux pour ton bébé, Harry.
- Tais-toi ! cingla le brun.
Ron écarquilla les yeux et ses sourcils se froncèrent.
- Non, je ne vais pas me taire ! explosa-t-il alors. C'est qu'un tout petit être de rien du tout, et toi tu en fais toute une montagne !
Alors Harry devint blanc et son souffle se coupa. Il serra les dents, indigné.
- Comment oses-tu dire ça ?
- Il ne t'a rien fait de mal, souffla Ron. Il a même pas demandé à être dans ton ventre !
- Parce que tu crois que c'est facile de gérer ça ? cracha le brun.
- C'est qu'un bébé, Harry ! Des bébés naissent tous les jours !
- Ce ne sont pas des hommes qui les mettent au monde !
- Mais et alors ? se fâcha le rouquin. Qu'est-ce que ça peut bien faire, puisque c'est possible ?
- J'aimerais bien t'y voir ! hurla alors le moldu.
Et Ron perdit toutes ses couleurs. Des larmes de colère roulèrent sur les joues pâles du brun.
- Est-ce que tu pourrais, toi, porter un enfant, Ron, hein ?! siffla-t-il.
Le rouquin pinça les lèvres.
- Est-ce que tu pourrais laisser quelqu'un te couper le ventre pour faire sortir un être humain de ton corps ?!
Harry voyait trouble.
- Est-ce que tu pourrais t'en occuper, tout seul, alors que tu n'as pas finit tes études et que son père a disparu ?!
Les lèvres du sorcier restèrent hermétiquement closes.
- Réponds-moi ! tonna Harry.
- Je ne sais pas ! s'énerva enfin Ron.
Et le rouquin frappa la table de ses poings.
- Non ! Je ne pourrais pas ! répliqua-t-il enfin. Mais toi, tu peux !
- Parce que je suis l'âme-soeur d'un Particulier ?!
- Parce que tu es la personne la plus courageuse que je connaisse !
Ron était rouge de colère et Harry écarquilla les yeux.
- Tu as tanné Dumbledore pour pouvoir étudier à Poudlard ! Tu as survécu au harcèlement des élèves, à un empoisonnement, à un Doloris, à la pression du Ministère, à Lucius Malfoy, à l'abandon de Draco, et un bébé te terrorise ?!
- Mais ce n'est pas normal ! cria le moldu.
- Rien dans le monde magique n'est normal, aux yeux d'un moldu !
- Un homme, ça ne porte pas d'enfants !
- Arrête d'être aussi borné, ce gosse ne t'a rien fait !
- Mais Draco, si !
- Alors ne punit pas ton bébé pour l'irresponsabilité de ce connard ! éructa Ron, hors de lui.
Harry trembla de colère et, d'un mouvement rageur de provocation, avala le morceau de fromage à pâte molle d'une seule traite. Ron serra les poings mais n'eut le temps de rien dire, Harry partait déjà en courant vers sa maison, les yeux embués par les larmes.
Le moldu se précipita dans sa chambre, bousculant son père dans les escaliers sans un mot d'excuse et s'enferma dans la petite pièce sombre. Alors, il hurla de colère et de tristesse. Il sentait monter en lui une impuissance et une détresse incommensurables. Il se sentait perdu, démunit, coupable et il ne savait plus quoi faire.
De quel droit lui avait-il imposé un enfant alors qu'il n'en voulait pas ?! De quel droit brisait-il ainsi sa vie et sa condition d'homme pour ses propres intérêts ?! Comment Draco avait-il pu lui mentir de la sorte, se jouer de lui, se jouer de son corps ?! Il n'était qu'une mère-porteuse ! Il n'avait pas son mot à dire, et cela le rendait fou ! Il n'arrivait pas à réfléchir, il ne voyait plus clair, aveuglé par la rage que le blond semblait avoir injecté dans ses veines en même temps qu'il avait planté ce bébé dans son ventre.
Alors Harry regarda son abdomen et une violence monta dans ses mains. Il fulmina.
- Si tu n'étais pas là ! hurla-t-il à l'embryon dans son corps. Pourquoi es-tu là ?! Pourquoi ?! Pourquoi t'es-tu agrippé à moi ?!
Et il pleura, les poings serrés de rage.
- Je ne peux pas te porter !
Il devenait fou.
- Je suis un homme ! Je ne suis pas ta mère ! Pourquoi m'infliges-tu ça ?! Je ne t'ai rien fait ! Tu n'aurais jamais dû être là !
Ses bras tremblèrent.
- Je ne te veux pas ! Lui te veux ! Lui n'a pas hésité à me trahir pour t'avoir ! Mais tu n'as pas le droit de me demander de faire ça !
Ses jointures blanchirent.
- Va-t'en ! Sors de mon corps, VA-T'EN !
Alors, il élança son poing vers son ventre d'un geste rageur de toutes ses forces. Et alors qu'il s'apprêtait à encaisser le coup violent, il arrêta net sa main qui frôla le tissu de son t-shirt.
Détruit, il s'effondra au sol et sanglota fort, puissamment, et il passa une main tremblante sur son ventre, suffoquant.
Il pleura, se recroquevillant, se renfermant sur lui-même.
Il ne pouvait pas… Il n'avait pas le droit... Il ne pouvait pas... Il n'y arrivait pas...
Dans toute cette histoire, cette chose était bien le plus innocent qui soit… Il ne pouvait pas lui faire de mal… Il ne pouvait pas le tuer… Il ne pouvait pas tuer un enfant… Il n'y arrivait pas… Cette chose dans son ventre, elle non plus, n'avait rien demandé. Et il le savait. Il savait que plus encore que lui, cet être était démuni. Il n'avait pas le droit… Ce n'était pas sa faute… Il n'avait rien fait… Et les paroles de Ron résonnèrent dans sa tête.
... « Il ne t'a rien fait de mal ! Il n'a même pas demandé à être dans ton ventre ! » …
... « Ce gosse ne t'a rien fait ! » …
... « Ne punit pas ton bébé pour l'irresponsabilité de ce connard ! »…
- Je ne peux pas… gémit-il. Je n'ai pas le droit…
Il n'avait pas le droit… Pas le droit de le punir pour la colère que Draco lui faisait ressentir... Et sa main se posa comme une barrière sur sa peau. Il n'avait rien fait…
Mais il n'acceptait pas… Il n'y arrivait pas… C'était trop dur… Cette chose était là, et c'était la chose la plus difficile qu'il avait eu à vivre. Plus que jamais, aussi paradoxal que cela puisse paraître, il se sentait seul.
Alors il se pencha en avant et enfonça deux doigts dans sa gorge. Aussitôt, il fut pris de violentes convulsions et régurgita le fromage à pâte molle qui s'était déjà presque dissout dans son estomac. Et il s'excusa à demi-mot d'avoir tenté de lui faire du mal.
Et voilà. Alors, qu'en avez-vous pensé ?
Harry a beaucoup de mal à accepter la cruelle réalité... et il est surtout très en colère que Draco lui ait menti et trahi ! Il doit faire face à une situation horriblement difficile.
N'hésitez pas à me laisser une review pour me donner votre avis ! J'adore vous lire, et surtout, ça m'encourage beaucoup :D.
Dans le prochain chapitre : Hermione apportera enfin des réponses au pourquoi du comment de cette grossesse.
Merci d'avoir lu ce chapitre, j'espère qu'il vous aura plu et qu'il vous aura donné envie de connaître la suite.
Je vous fais de gros bisous, à vendredi !
