Bonjour,

Encore un grand merci à ceux qui prennent toujours le temps de me laisser une review. Vraiment, c'est adorable. Cette histoire est une longue histoire, qui comporte beaucoup de chapitres, et je comprends que cela puisse faire "trainer" les choses. Alors merci à ceux qui suivent encore assidument tous les rebondissements et qui commentent : vous êtes géniaux.

Aujourd'hui Harry continue sa grossesse à Poudlard.

Disclaimer : les personnages et l'univers appartiennent à J. K. Rowling, seule l'histoire est de moi.

Bonne lecture !


Chapitre 42 : Altercation.

Cela faisait désormais quatre mois qu'Harry était enceint. Quatre mois et il n'en pouvait déjà plus. Il avait perdu du poids, ce que madame Pomfresh trouvait extrêmement bizarre, pourtant Harry continuait de manger correctement, et mieux encore, il faisait des efforts pour le bébé et tentait de manger relativement équilibré et en grande quantité. Mais son corps s'amincissait de jour en jour.

La bonne nouvelle, c'était que l'infirmière de l'école n'avait encore décelé aucun problème avec l'enfant, lors des examens médicaux. Son coeur était dans une forme olympique et, même si ni l'échographe ni la magie n'arrivaient à projeter une image du bébé, la vieille dame lui avait assuré qu'il n'avait aucun souci à se faire quant à son développement.

Harry ne s'inquiétait pas vraiment pour l'enfant, même s'il était toujours préoccupé. Non, en réalité, c'était sa propre santé qui le perturbait. La fatigue qu'il ressentait chaque jour n'était pas normale. C'était comme s'il n'avait plus d'énergie. Comme si chaque aliment qu'il ingérait ne possédait aucun nutriment. Il voulait dormir constamment, et cela commençait réellement à l'handicaper lors de ses cours. Mais il se sentait très fier, car il avait tenu parole et réussi à s'en tenir à la prise d'un seul et unique comprimé par jour. Et même si le reste de la journée il devait lutter plus intensément contre ses migraines et ses maux de tête, il se sentait heureux de savoir qu'il tenait le coup et ne risquait pas de mettre en danger la vie de son bébé.

Progressivement, Harry avait réussi à utiliser le déterminant possessif qui lui faisait si peur. Il parlait de l'enfant comme étant désormais « son » bébé. Cela s'était fait presque tout naturellement… À force d'entendre Ginny et Luna lui parler de l'enfant comme étant le sien, il avait finit par le dire aussi. Étrangement, ce terme était désormais acquis pour lui. C'était son bébé. Et c'était comme si, petit à petit, son rôle se précisait.

Et si ce bébé était désormais le sien dans son esprit, il restait également celui de Draco. Malheureusement, Draco était comme mort. Ron n'avait rien trouvé. Rien. Absolument rien. Aucune trace, aucun indice, aucun témoignage de sa présence au Royaume-Uni. Il avait disparu. Et Harry désespérait de le voir revenir un jour. Il savait que Draco reviendrait dès qu'il saurait qu'il portait son enfant, lui qui avait espéré ce miracle des mois durant. Mais Harry n'avait aucun moyen de le lui dire, de le contacter. Draco était introuvable. Doucement, une peur plus grande encore que celle d'affronter sa grossesse seul s'insinuait dans ses veines. Il avait peur que Draco meurt. Il avait peur qu'il l'abandonne, définitivement. Il tentait de se persuader que le blond était toujours en vie, quelque part, dans le monde, bien vivant. Il se disait qu'il l'aurait senti, quelque part dans ses entrailles, si Draco était mort. Mais, en réalité, il ne savait pas. Il ne ressentait plus le lien de dépendance physique qui le rattachait auparavant au Particulier. Il ne ressentait que la douleur de son absence. Et si Draco venait à mourir, il ne savait pas s'il survivrait ou non. Tout était incertain, désormais. Mais il refusait d'envisager le pire, et il espérait, chaque jour, que Ron trouve quelque chose, ou quelqu'un, qui saurait lui indiquer où était Draco et s'il était bien vivant.

Harry secoua la tête sur son pupitre, chassant de son esprit ses idées noires, et cligna des yeux pour se redonner contenance. Les lettres de son manuel devenaient floues devant ses yeux et il dû se tapoter les joues pour s'éveiller correctement.

Le professeur McGonagall s'occupait des cours d'Histoire de la Magie, cette année, en co-enseignement avec le professeur Flitwick. Harry, qui n'avait pas eu cours avec elle l'année passée, avait donc pu constater que la directrice de sa maison était une véritable pédagogue mais aussi une enseignante très pointilleuse et exigeante. C'est pourquoi, lors de ses cours plus que les autres, il essayait de garder les yeux ouverts, luttant plus que de raison contre le sommeil. Passaient encore les remarques du professeur Rogue, passaient encore les blagues d'Hagrid, mais s'il y avait un professeur qu'Harry ne voulait pas décevoir, c'était bien McGonagall.

Les yeux du brun se fermèrent et sa tête retomba doucement en avant, et avant qu'elle n'heurte le bois de son pupitre, son corps lui envoya une décharge, le faisant sursauter et il fit comme si de rien n'était. Il écouta la vieille sorcière d'une oreille distraite et hocha la tête à plusieurs reprises, montrant qu'il comprenait de quoi elle parlait. Que de mensonges. Toute l'heure, il la passa à tenter de garder les yeux ouverts, et à compter sur les décharges de son corps pour ne pas s'écrouler sur place.

Enfin, libératrice, la cloche de l'école retentit et tous les élèves ramassèrent leurs affaires et se précipitèrent vers la sortie. Alors qu'Harry allait leur emboîter le pas, le professeur McGonagall se racla la gorge :

- Hum, Potter, un instant je vous prie !

Le moldu sursauta et se retourna vers la grande dame, surpris.

- Venez ici, s'il vous plait.

Harry se rapprocha du bureau de la sorcière sur lequel elle était appuyée. Avait-il fait quelque chose de mal ? Pourtant, cette fois, il avait réussi ! Il ne s'était pas endormi !

- Il y a un problème, professeur ? demanda-t-il.

- Monsieur Potter, cela ne peut plus continuer ainsi.

Le moldu haussa les sourcils.

- De quoi parlez-vous ?

- Vos micro-siestes intempestives. J'ai cru oublier la couleur de vos yeux tant votre tête brinquebalait.

Harry baissa la tête, contrit.

- Je suis désolé.

- Que se passe-t-il ? Depuis quelques mois vous ne tenez plus un cours sans vous assoupir. Vous ne dormez pas assez ?

- Si...

Le brun regretta aussitôt son honnêteté. Il aurait dû mentir, cela aurait été beaucoup plus facile, et l'excuse aurait été toute trouvée.

- Les autres professeurs m'ont dit que vous aviez le même problème lors de tous leurs cours. Je suppose donc que ce n'est pas uniquement l'Histoire de la Magie qui vous plonge dans cet état. Quelque chose ne va pas, dans votre vie personnelle ?

- Tout va bien professeur, je vous assure, affirma le moldu, les yeux cernés.

La vieille dame parut réfléchir et se redressa alors :

- Bien, alors il nous faut impérativement découvrir pourquoi vous êtes si fatigué. Venez, je vous accompagne à l'infirmerie. Si la magie de l'école parvenait à pénétrer le sort de protection, cela pourrait être véritablement dangereux.

- N-Non, professeur, je vous promets que je vais bien, paniqua-t-il.

- Allons, monsieur Potter, madame Pomfresh ne va pas vous manger. Il est important de découvrir la cause de cette fatigue. Nous ne pouvons pas laisser un élève, moldu, qui plus est, perdre autant d'énergie.

- Mais…

- S'il vous arrivait malheur, après la difficile année que vous venez de passer, je pense que nous ne nous en remettrions jamais. Venez.

- Ce n'est pas la magie de l'école, je vous le promets ! dit alors Harry.

La directrice des Gryffondor haussa les sourcils.

- Ah ! Donc vous savez déjà pourquoi vous êtes si fatigué ?

- Oui, enfin non… c'est assez compliqué.

- Et de quoi souffrez-vous donc ?

- Je… je ne suis pas malade, souffla le brun.

McGonagall soupira et passa sa vieille main ridée devant ses yeux.

- Je ne compte pas vous laisser vous en tirer ainsi. Vous êtes un Gryffondor, et vous êtes sous ma responsabilité. Suivez-moi, madame Pomfresh nous attend.

- Mais je vous promets que…

- Mes collègues sont en train de faire remonter l'information au professeur Dumbledore et…

- Je suis enceint !

La vieille dame se figea sur place et écarquilla les yeux, profondément choquée.

- Pardon ?

Harry baissa les yeux.

- Depuis quatre mois…

- Quatre mois ? s'écria la sorcière.

Elle pinça les lèvres.

- Monsieur Malfoy est-il au courant ? demanda-t-elle de but en blanc.

Harry parut surpris et cligna plusieurs fois des yeux avant de secouer la tête.

- Non, il a disparu. Nous n'arrivons pas à le retrouver.

- Mais pourquoi ne pas me l'avoir dit ? demanda-t-elle, ses traits s'attendrissant. Félicitations pour cette magnifique nouvelle, monsieur Potter. Tout s'explique désormais.

Harry rougit, et remercia son professeur. Soudain, la vieille dame prit conscience d'une chose et fronça les sourcils :

- Quatre mois ! Vous cachez très bien votre jeu, mon garçon ! Mais vous êtes tellement épuisé, vous devriez avoir une dérogation vous autorisant à rater certains cours pour pouvoir vous reposer. Attendez un instant, je vais vous en rédiger une !

- Non ! s'y opposa le moldu. Non, professeur, je vais bien, je vous assure. C'est juste que mon corps n'est pas habitué à porter un bébé, alors ça me fatigue un peu, mais je veux continuer à suivre les cours !

- Mais vous êtes au bord de l'évanouissement !

- Ne vous en faites pas pour moi, madame Pomfresh m'a autorisé à continuer à suivre les cours à condition que je continue de bien manger et de beaucoup me reposer, vous voyez ?

- Madame Pomfresh est au courant ? s'écria-t-elle, comme trahit.

- Oui, souffla le brun en baissant les yeux.

- Mais c'est un sujet très grave ! Vous êtes enceint et avez besoin de soins particuliers et elle ne m'en a pas informé ? dit-elle avec colère.

- Ce n'est pas sa faute, intervint le moldu. Je lui ai fait promettre de ne rien dire.

- Pourquoi ça ?

- Je ne voulais pas vous alarmer, et encore moins avoir droit à des traitements de faveurs, comme vous vous apprêtiez à m'en faire, sourit doucement Harry.

McGonagall pinça les lèvres.

- Mais il est normal que vous ayez droit à des traitements de faveurs, monsieur Potter. Vous portez un enfant.

- Je sais, mais je m'estime déjà très privilégié dans cette école. Tout va bien, professeur, ne vous inquiétez pas pour moi.

McGonagall comprit tout de suite où le Gryffondor voulait en venir et hocha la tête. Elle perçut dans son regard qu'il avait peur. Il avait peur que ses camarades, remarquant ses traitements particuliers, le rejettent plus encore qu'il ne l'était déjà.

- Soit. Mais vous savez que vous pouvez me faire confiance, dit-elle doucement, d'un air blessé.

Et Harry lui fit un petit sourire désolé.

- Je le sais, professeur, souffla-t-il. C'est juste que…

Sans qu'il ne le veuille, sa voix sembla se briser.

- J'ai eu… j'ai eu beaucoup de mal à l'accepter moi-même… alors le dire à d'autres…

- Je comprends, sourit la vieille dame.

Elle comprenait réellement. D'ailleurs, elle se demanda même un instant si cet enfant était voulu, ou s'il était un simple accident. Elle se doutait bien que le moldu ne l'avait pas désiré. Et pourtant, aujourd'hui, il était là. Elle sourit, son regard s'attendrissant.

- Est-ce qu'il va bien ? demanda-t-elle doucement, chuchotant presque.

- Il va très bien, sourit-il.

Elle hocha la tête. Ce sourire avait répondu à tous ses questionnements.

- N'hésitez pas à venir me voir si vous avez besoin de quoi que ce soit, finit-elle par dire, posant une main rassurante sur l'épaule de son élève.

- Merci, professeur.

- Vous pouvez aussi compter sur vos autres professeurs. Ils sauront vous aider, tout comme le professeur Dumbledore.

- Je préfèrerais que vous ne leur en parliez pas pour le moment…

- Mais vous savez que le professeur Dumbledore est une personne digne de confiance, tout autant que le professeur Rogue. C'est lui qui vous a soigné lors de votre empoisonnement.

- Je m'en souviens, souffla Harry.

- Vous ne souhaitez toujours pas leur dire ?

Le moldu hésita et ses lèvres se pincèrent.

- Je ne sais pas…

- Prenez le temps d'y réfléchir quelques jours. Mais n'ayez pas peur de venir me trouver si vous avez le moindre souci. Le professeur Dumbledore et le professeur Rogue s'inquiètent beaucoup pour vous.

- Ah oui ? demanda-t-il, surpris.

- Bien sûr. Ils ont tous les deux remarqué votre état de fatigue avancé. Je suis sûre qu'ils seront ravis d'apprendre votre grossesse.

- Peut-être…

- C'est certain.

- J'y réfléchirai alors, soupira enfin le brun.

- Merci beaucoup.

Après que son professeur lui a une dernière fois posé quelques questions à propos de sa santé et celle du bébé, elle le laissa enfin quitter la salle de classe. Harry se sentait soulagé, rassuré. Le fait que le professeur McGonagall soit désormais au courant de sa situation le rendait plus léger, plus serein. Il savait qu'elle serait discrète et qu'il pouvait désormais compter sur elle autant que sur madame Pomfresh. Cela lui faisait du bien. Ça lui faisait du bien de savoir que désormais, quatre adultes étaient dans la confidence. Pas que ses amis ne soient pas en mesure de l'épauler, bien au contraire, et même Ron et Hermione étaient majeur depuis un moment déjà, mais il aimait à savoir que des personnes d'un âge plus avancé, plus expérimentées, pourraient l'aider en cas de besoin. Mais il ne savait pas encore s'il souhaitait ou non en parler au professeur Dumbledore et au professeur Rogue. Il avait confiance en eux, ce n'était pas le problème. Le hic, c'était qu'il en était sûr : leurs comportements changeraient à son égard, comme l'avait fait le professeur McGonagall en voulant lui rédiger une dérogation spéciale. Et il voulait, par dessus tout, rester le moldu anonyme qu'il avait réussi à être durant sa dernière année à Poudlard. Cela lui convenait, et pour les quelques mois qu'il lui restait à passer à l'école, il désirait rester tranquille.

Harry était tranquillement assis dans son fauteuil, près de sa cheminée crépitante. La nuit venait de tomber et il était heureux de n'être pas seul, ce soir. Allongée dans le sofa près de lui, Ginny lisait un article de la Gazette du Sorcier. D'après ce qu'il avait compris, celui-ci parlait des performances exceptionnelles des Harpies de Holyhead lors de la dernière saison. Ginny était une fan inconditionnelle de cette équipe de Quidditch cent pour cent féminine, et il y avait de quoi, elles étaient phénoménales. Luna était là aussi, assise sur le tapis, devant la table basse. Elle triturait rubans et papiers mâchés pour donner vie à un énorme costume en forme de tête d'aigle bleu et bronze. Il avait fallut attendre les derniers mois de sa Septième Année à Poudlard pour que la blonde décide enfin de fabriquer une mascotte à l'effigie de sa maison.

L'ambiance était calme et feutrée, et on n'entendait que les brindilles qui craquaient dans le feu, les pages que Ginny tournait à un rythme régulier, et les ciseaux qui coupaient ficelles et plumes artificielles.

Harry était recroquevillé dans son fauteuil, ses jambes recouvertes par une couverture de laine offerte par madame Weasley, lors d'un précédent Noël. Il avait la main gauche posée sur son ventre, et on pouvait voir reluire des flammes jaunes dans l'anneau d'argent que portait son annulaire. Le moldu avait les yeux perdus dans le vague, il rêvassait, ses doigts caressant doucement le petit renflement sur son abdomen.

Ça y était. Son ventre était visible. Il avait était surpris de le voir pousser doucement, silencieusement. Et aujourd'hui, il pouvait voir que son ventre était déformé, un peu gonflé, arrondi. Il était à la fois heureux et surpris de voir son corps se modifier de la sorte. Il ne s'était absolument pas attendu à ce que ce soit à la fois si long et si rapide. Il arrivait parfaitement à le cacher sous sa chemise et sous sa robe de sorcier : il l'avait hérité de Ron qui était beaucoup plus grand et plus costaud que lui, et ça l'arrangeait bien.

C'était étrange… Ses doigts passaient doucement sur sa peau. Maintenant qu'il le voyait, cela avait changé les choses. Il était là. Il était bien là. Il avait entendu son cœur battre, lors d'une échographie, et il l'avait d'ailleurs confondu avec son propre coeur... Mais là… Il faisait grandir son ventre à mesure qu'il grandissait lui-même, et Harry était confronté à la réalité des choses. C'était du concret. Du physique. Il ne pouvait pas le nier, il était là. Et il grandissait tranquillement. Il était heureux de le voir grandir : cela voulait dire qu'il s'en occupait bien, et qu'il lui apportait tous les nutriments et l'énergie dont il avait besoin pour se développer. C'était comme si, petit à petit, il réussissait à mener à bien un projet.

Le moldu caressa doucement son ventre, ses yeux se perdant dans les flammes de la cheminée, quand tout à coup il ressentit quelque chose d'étrange en lui. Il fronça les sourcils et fixa son ventre. La sensation était bizarre… Comme s'il était doucement secoué de l'intérieur. Comme si une petite bulle remontait à l'intérieur de lui. Alors, il sentit que quelque chose cognait la paroi de son ventre et il écarquilla les yeux. Ce fut minuscule. À peine perceptible, et il se demanda s'il ne rêvait pas. Il y eut un coup, puis un autre, et un autre et Harry ouvrit grand la bouche. C'était le bébé ! Le bébé bougeait ! Il n'en revenait pas ! C'était incroyable ! Il le sentait, là, à l'intérieur de lui, il secouait son corps et donnait des impulsions, juste sous ses doigts. Quelle sensation… C'était… Indescriptible.

- Ginny, Luna ! appela tout de suite le moldu, attirant les regards des deux jeunes femmes sur lui. Le bébé bouge ! Venez vite, il… !

Mais il n'eut pas le temps de terminer sa phrase, Ginny jeta en l'air son journal et Luna abandonna son costume et elles se précipitèrent vers le brun et étalèrent leurs mains sur son petit ventre. Harry plaça correctement leurs mains et ils attendirent quelques secondes. Alors, un nouveau mouvement se fit sentir sous leurs doigts et elles ouvrirent de grands yeux, d'immenses sourires s'étalant sur leurs visages.

- Par Merlin ! s'écria Ginny alors qu'elle sentait un tout petit mouvement sous sa paume.

- Vous le sentez ? sourit Harry, une joie incommensurable se répandant dans ses veines.

- Il est tellement petit, sourit Luna.

Elles caressèrent doucement le ventre, et Harry aperçut, aux coins des yeux de la blonde, de petites larmes cristallines.

- Tout va bien, Luna ? demanda-t-il, le regard triste.

- Oui, oui, sourit-elle. Je suis tellement heureuse pour toi, Harry.

C'était merveilleux. Les trois amis restèrent là, riant et souriant des petits coups de chaton de l'enfant qui s'agitait à l'intérieur du ventre. Et quand Harry parla de nouveau, Ginny sentit un mouvement plus fort, alors elle leva les yeux vers le brun :

- Recommence.

- De quoi ?

- Recommence à parler, lui dit-elle.

Harry se rappela alors le conseil d'Hermione. La Française lui avait suggéré de parler au bébé, mais il ne l'avait jamais réellement fait. Ses yeux se posèrent sur son abdomen, et il parla doucement :

- Bonjour.

Alors, un petit coup, légèrement plus puissant que les autres, répondit à son salut et il écarquilla les yeux.

- Il reconnait ta voix, Harry, sourit Ginny.

Et ce fut comme s'il était là, juste en face de lui.

Le moldu lui parla. Sans s'arrêter, il lui parla. Il disait n'importe quoi, ses phrases n'avaient aucun sens, mais, à chaque fois qu'un son sortait de sa bouche, le bébé répondait. Les petits coups se faisaient plus vifs, plus puissants, et Harry ne cessa de regarder son ventre se déformer doucement à mesure que l'enfant gesticulait. C'était incroyable. Jamais il n'aurait cru vivre ça dans sa vie.

Ginny et Luna s'écartèrent enfin, regardant d'un œil attendri le Gryffondor qui continuait de placer ses mains de part et d'autre de son abdomen, cherchant un contact, sentant la pression sous sa peau. Et durant les longues heures qui suivirent, jamais Harry ne quitta son ventre des yeux, profondément ému.

Recroquevillé sur lui-même, ses doigts passant avec délicatesse sur sa peau, pour la première fois de sa vie, il lui murmura des mots qui sortirent comme une évidence :

- Je t'aime…

Un grand coup, plus puissant que tous les autres, lui répondit, et ce fut la chose la plus merveilleuse qu'il ait jamais vécu.

Harry soupira. il avait rendez-vous avec madame Pomfresh cet après-midi. Mais il commençait à se demander pourquoi les examens devaient être aussi rapprochés. Bien sûr, cela le rassurait beaucoup de savoir qu'il était suivi, et que tout allait bien, mais tous les rendez-vous étaient extrêmement répétitifs et, à part recevoir les habituels conseils de la vieille dame, cela ne l'avançait à rien. Le bébé était toujours bien caché par le placenta magique et il était impossible de l'apercevoir. Il n'avait donc aucune idée de ce à quoi il pouvait ressembler. Alors il se plaisait à l'imaginer, avec de jolis cheveux blonds, et des yeux aussi gris que ceux de Draco.

Mais tout ce qui comptait, c'était que son cœur battait, et il battait correctement. Il était vivant, et continuait de grandir à vu d'œil, à son plus grand soulagement.

Alors qu'il allait emprunter les escaliers qui n'en faisaient qu'à leur tête, Harry sentit une main se poser sur son épaule et se retourna aussitôt. Devant lui, deux orbes noires brillèrent d'empressement :

- Bonjour Harry.

- Oh, bonjour Tom, répondit le moldu, surpris.

Cela faisait un moment qu'il n'avait pas vu le Serpentard. À vrai dire, il l'évitait. Sa présence le mettait mal à l'aise, terriblement mal à l'aise. Et plus encore depuis qu'il lui avait demandé de sortir avec lui dans les toilettes des filles du deuxième étage. C'était plus fort que lui, comme un instinct primitif qui lui disait qu'il n'était pas dans son intérêt de rester près de lui. Alors, depuis, il n'avait conservé avec lui que des échanges cordiaux, polis. Un bonjour lorsqu'ils se croisaient. Un bon appétit lorsqu'ils s'apercevaient dans la Grande Salle à l'heure du déjeuner. Mais il tâchait de s'éclipser dès qu'il le pouvait.

La pression des doigts sur son épaule augmenta légèrement et il tressaillit.

- Ça fait longtemps. Comment vas-tu ?

- Ça va, répondit le moldu.

- Où vas-tu comme ça ?

- À l'infirmerie.

- Tu es malade ?

Harry se mordit l'intérieur des joues. Il était bête.

- Non, non, ce n'est rien de bien méchant.

- Je peux t'y accompagner si tu veux.

- Non merci, Tom, dit doucement le moldu. Je connais le chemin.

- Je n'en doute pas. J'ai simplement envie de rester près de toi.

Le moldu baissa la tête.

- Quoi ? Ma présence te dérange ? demanda le sorcier, semblant déçu.

- N-Non, s'empressa de répondre Harry. Ce n'est pas ça.

- Qu'est-ce que c'est, dans ce cas ?

- Je suis pressé, mentit-il.

- Je marche vite.

- Mais je ne…

Le sorcier haussa un sourcil interrogateur. Harry le savait. Il savait que le Serpentard ne le croyait pas. Il ne l'avait jamais cru, pour aucune des excuses qu'il avait pu lui donner un jour. Mais il ne voulait pas le froisser, il n'était pas dans ses habitudes d'être impoli. Et surtout, Tom lui faisait peur. Il sentait que contrarier le Serpentard n'était pas la meilleure chose à faire. Et il l'avait déjà contrarié de trop nombreuses fois.

- Je dois y aller, dit-il enfin, à bout d'argument. Au revoir, Tom.

Alors qu'il allait entamer sa descente, Tom lui saisit violemment le bras et le retourna vers lui, lui arrachant un petit cri de surprise.

Lorsqu'il aperçut le regard perçant et noir du sorcier, il sentit un filet de sueur glisser le long de son dos.

- Pourquoi pas moi, Harry ? demanda avec colère le Serpentard.

- Q-Quoi ?

Il ne comprenait rien.

- Pourquoi être sorti avec Malfoy et pas avec moi ?

- Hein ? Mais je ne...

- Parce qu'il est un Sang Pur, et que je ne suis qu'un sang-mêlé ?

Il écarquilla les yeux.

- Mais non, ça n'a rien à voir, je... bredouilla Harry, sidéré.

- Pourquoi Malfoy a-t-il pu t'avoir ? Qu'a-t-il de plus que moi alors ? L'argent ?

Harry fronça les sourcils.

- Pour qui me prends-tu ? siffla-t-il.

- Alors quoi ? Qu'est-ce qu'il a que je n'ai pas ?!

- Tu ne peux pas comprendre, Tom, il est...

- Tu insinues que je suis idiot ? Qu'est-ce qu'un moldu peut exiger d'un sorcier que je ne puisse avoir ?!

- Je n'exige rien du tout !

- Alors pourquoi pas moi ?!

La voix du sorcier s'était faite plus agressive, plus menaçante, et ses longs doigts se resserrèrent autour de lui, lui arrachant un gémissement plaintif et une grimace douloureuse.

- Pourquoi Malfoy et pas moi ?! cracha-t-il.

- Je n'ai pas choisi, je n'ai...

- Et l'autre ?! Tu l'as choisi, non ?!

- Quoi ?

- Pourquoi ce simplet et pas moi ?!

- Mais enfin de quoi parles-tu ?

- Pourquoi repousses-tu mes avances alors que Diggory, lui, a le droit de te toucher ?!

Harry blanchit en entendant ces mots et son corps trembla. Son bras lui faisait mal là où l'homme le tenait.

- Je ne vois pas de quoi tu…

- Inutile de mentir. Je vous ai vu vous embrasser.

Le moldu écarquilla les yeux et tenta de retirer son bras de la prise du sorcier.

- Je ne suis pas avec Cédric, bredouilla-t-il.

- Je sais. Alors pourquoi me rejettes-tu, moi ?!

- Pour les mêmes raisons qui font que je ne suis pas avec lui…

- Et quelles sont-elles ?

La colère avait désormais pris possession du visage du Serpentard qui le dardait d'un regard glacial.

- J-J'aime toujours Draco…

- Tu n'en avais pas l'air, lorsque tu t'accrochais à Diggory comme un chien à son os !

Harry écarquilla les yeux, blanchissant de colère.

- Je ne te permets pas ! s'énerva-t-il. De toute façon tout ça ne te regarde pas.

La prise sur son bras se fit plus forte et il gémit de douleur.

- Dis-le simplement si je ne suis pas assez bien pour toi ! Dis-le si seuls les Sang Pur t'intéressent !

- Tu me fais mal, geignit Harry, tirant sur son bras de toutes ses forces.

- J'ai pourtant été un parfait gentleman, siffla le Serpentard.

Sa prise se resserra plus fort. Son bras allait exploser sous la pression.

- Lâche-moi, Tom !

- Tu fais une grave erreur en me repoussant, Harry !

- Tu me fais mal, Tom, lâche-moi, répéta le moldu, incapable de le faire lâcher prise.

- Je vaux mieux que cet imbécile de Poufsouffle, et je suis là, moi, contrairement à Malfoy ! continua le sorcier avec hargne.

- Il t'a demandé de le lâcher, Jedusor ! tonna une voix derrière eux.

Les deux hommes se retournèrent et Harry vit Cédric avancer vers eux, le regard sévère et le corps tendu.

- Encore toi.

- Laisse-le tranquille.

- Ce ne sont pas tes affaires, Diggory, grogna le Serpentard.

- Lâche-le !

- Parce que tu penses que je vais obéir à un moins que rien tel que toi ? ironisa le sorcier.

Cédric poussa alors Tom si fort que le Serpentard se cogna violemment contre le mur près de lui, ne lâchant pas le bras du moldu et le faisant heurter la pierre à son tour.

Harry poussa un cri de douleur.

Tom leva alors sur le Poufsouffle un regard meurtrier.

- Qu'as-tu osé me faire ?

- Je t'ai dit de le lâcher, siffla le sorcier avec colère.

Le Serpentard relâcha alors sa prise et Harry frotta frénétiquement son bras endoloris, grimaçant de douleur.

- Ça va Harry ? demanda Cédric.

Le moldu hocha doucement la tête.

Alors, Tom avança d'un pas menaçant vers le Poufsouffle.

- Dégage, éructa le Serpentard.

- Tu ne le touches plus.

- Je n'ai pas d'ordre à recevoir d'un minable tel que toi.

- Si tu reposes tes mains sur lui je te jure que... !

- Que quoi ? le coupa le Serpentard. Espèce de misérable cancrelat.

Des étincelles rouges et vertes crépitèrent du bout des baguettes des sorciers dans leurs poches et l'atmosphère sembla s'appesantir tout à coup. Harry fut pris d'une immense panique.

- Ça suffit ! s'interposa-t-il entre les deux hommes.

Mais il n'eut pas le temps de réagir et il vit les deux sorciers dégainer leurs baguettes avec une rapidité déconcertante.

- Pousse-toi, Harry, siffla le Poufsouffle.

- Non ! Je vous interdis de vous battre ! s'écria-t-il, fâché. Laisse tomber, Cédric.

- Il n'y en a que pour Diggory, de toute façon ! s'énerva le Serpentard et Harry vit avec horreur Tom pointer sa baguette vers le châtain.

Il se baissa de justesse pour éviter le sort que lança le vert et argent. Cédric contrat le sortilège d'un mouvement de sa baguette et visa le Serpentard. Les deux sorciers hurlèrent des formules et des éclairs bleus, gris et violets traversèrent l'atmosphère. Accroupi au sol, les mains au-dessus de la tête, Harry leur criait d'arrêter. Il était terrorisé. Si un sortilège venait à le toucher il ne savait pas comment son corps allait réagir. Le bébé… Il ne devait rien arriver au bébé ! Alors il continua, tremblant, de leur hurler de s'arrêter, paralysé d'effroi.

Tom avait le visage défiguré par la colère et Cédric, énervé, répliquait à chacun de ses sorts par un sortilège plus puissant encore. Heurtant les murs et les tableaux, les enchantements firent exploser la pierre des colonnes, alertant les élèves et professeurs dans les pièces adjacentes, et quelques têtes passèrent les entrebâillements des portes des salles de classe avec des regards ahuris.

Harry entendit alors les deux voix des sorciers prononcer le même sort, au même moment :

- Stupefix !

Et il ne comprit rien à ce qui lui arriva.

Il vit les deux sorts ricocher l'un sur l'autre et se diriger vers lui comme un éclair rejoint la terre.

Alors, il se sentit violemment propulsé dans les airs et hurla d'horreur. Le monde tourna autour de lui et les couleurs et les formes se mélangèrent. Il vit flou, sentant son corps se ramollir. Il entendit les cris horrifiés des élèves, tableaux, et duellistes résonner dans sa tête et sentit son corps heurter violemment le sol.

Tous les yeux s'écarquillèrent lorsque le corps d'Harry tomba lourdement dans les escaliers qui n'en faisaient qu'à leur tête et roula sur quelques marches encore avant de se stabiliser. Cédric sentit son cœur cesser de battre.

Alors, le cri qui déchira l'école les glacèrent d'effroi.

Se redressant difficilement, assis sur les marches, Harry hurla de douleur, une main sur le ventre, l'autre dans le dos. Et il cria, cria encore, ses joues inondées de larmes de peur et de souffrance, et il supplia qu'on lui vienne en aide.

Cédric sembla reprendre ses esprits et se précipita sur le moldu, laissant Tom en haut des marches, les yeux hagards :

- Harry ! hurla-t-il en arrivant près de lui, le visage blanc et le cœur déchiré. Je suis désolé, Harry ! Je ne voulais pas faire ça, pardon, je n'ai pas fait exprès, je ne… !

- Emmène-moi à l'infirmerie, supplia le moldu, tendant les bras vers sa nuque. Vite, Cédric, je t'en prie, emmène-moi… !

Voyant le visage ravagé du Gryffondor, Cédric ne réfléchit pas, passa une main sous les genoux du brun, l'autre dans son dos et le souleva contre lui. Harry hurla de nouveau de douleur, plaquant ses mains contre son ventre. Et il l'implora de se dépêcher.

Le Poufsouffle courut de toutes ses forces, profondément coupable et blessé de voir le brun pleurer ainsi contre lui, souffrant le martyr et pétrifié de terreur. Il le serra contre lui, s'excusant sans relâche, ne ralentissant pas son allure. Mais Harry n'écouta pas. Ses mains restaient irrémédiablement fixées sur son ventre et il tentait, vainement, de sentir son bébé bouger, de sentir son cœur battre sous ses doigts. Mais rien ne se passa.

Cédric ouvrit les portes de l'infirmerie d'un violent coup d'épaule, faisant sursauter madame Pomfresh qui était occupée à rouler des bandages :

- Monsieur Diggory ? Mais quelles sont ses manières ?! Vous ne… !

Et sa phrase mourut lorsqu'elle aperçut le moldu dans les bras du sorcier.

- Posez-le sur ce lit ! ordonna tout de suite la vieille dame.

Cédric obéit et elle se précipita sur le moldu qui cria lorsqu'il l'allongea dans les draps blancs.

- Que s'est-il passé ? tonna l'infirmière.

- C'est ma faute, paniqua le Poufsouffle. Mon Stupéfix a ricoché et l'a touché de plein fouet et…

- Il a été stupéfixé ?! s'étouffa la vieille dame.

- Je n'ai pas fait exprès, protesta le sorcier, pâle comme la mort. Il est tombé dans les escaliers, je n'ai rien pu faire, je…

- Dans les esca… ! Dehors, monsieur Diggory ! Sortez !

- Mais, Harry… !

- Je vous ai dit de sortir ! hurla la vieille sorcière. Allez chercher le professeur Rogue, et dîtes-lui d'apporter son nécessaire à potions ! Et trouvez le professeur McGonagall !

Cédric trembla.

- Partez ! cria encore l'infirmière.

Et le Poufsouffle sembla comprendre l'urgence de la situation et sortit en trombe de l'infirmerie, courant encore plus vite que lorsqu'il y avait emmené le moldu.

Madame Pomfresh tira violemment le rideau blanc qui cacha le lit du moldu au reste de la pièce et souleva les couches de vêtements qui cachaient le ventre arrondi. Alors, elle eut un hoquet choqué. Sur l'abdomen du brun, un immense bleu de plusieurs centimètres s'étirait déjà.

Harry pleurait sur son lit, la douleur était insupportable. Mais c'était surtout la peur qui lui vrillait les entrailles.

Son bébé… Il ne sentait plus son bébé… Il ne bougeait plus, et la douleur dans son ventre le convainquait qu'il n'avait pas pu survivre au choc. Et il pleura. Il pleura de peur de le perdre, lui qui l'aimait si fort. Il pleura de peur de perdre la seule chose qui lui restait.

Madame Pomfresh lança un sortilège de diagnostic au moldu qui gémissait toujours, les yeux noyés de larmes et le bout de la baguette brilla d'une lueur orangée. Elle pinça les lèvres.

La porte s'ouvrit alors de nouveau sur le professeur McGonagall et le professeur Rogue qui entrèrent en courant dans l'infirmerie, laissant Cédric Diggory disparaître derrière eux, derrière la porte qui se referma hermétiquement avant qu'il n'entre.

- Merlin, Potter ! s'écria McGonagall en se précipitant au chevet du Gryffondor.

Rogue jeta un œil au ventre du garçon, et ses yeux s'agrandirent imperceptiblement, mais il fut d'un sang-froid imperturbable et ouvrit sa mallette à potions :

- Quelles sont les blessures, madame Pomfresh ? demanda-t-il d'un air calme et professionnel.

- Il y a un léger décollement du placenta. Je pense qu'il y a une lésion interne qui provoque une hémorragie.

- Vous l'avez stoppé ?

- Non, la magie ne fonctionne pas sur le bébé.

Rogue saisit plusieurs fioles qu'il commença à mélanger avec rapidité mais concentration.

- Comment ça, elle ne fonctionne pas ? demanda-t-il enfin alors que l'infirmière fouillait dans son armoire.

- Le placenta magique empêche la magie de pénétrer. Impossible de faire ou de voir quoi que ce soit de l'extérieur.

- Et avec une seringue ?

- Nous ne savons pas comment est positionné l'enfant, nous risquerions de le toucher. Impossible de retirer le sang en trop de cette manière.

Le directeur des Serpentard pinça les lèvres et regarda le visage du moldu. Harry était dévasté, complètement paniqué. Le professeur McGonagall lui attrapa la main et la serra de toute ses forces dans la sienne. Alors, sa voix se fit douce, comme une mère parlerait à son enfant :

- Ça va aller, nous sommes là.

- Mon bébé… sanglota Harry. Il va mourir…

- Calmez-vous, Potter, murmura McGonagall en lui caressant doucement le front.

- Sauvez-le, je vous en prie, sauvez mon bébé…

- Votre enfant ne va pas mourir, dit l'infirmière. Je ne le permettrai pas.

Les larmes du brun étaient intarissables. Les mots « décollement du placenta » résonnaient dans sa tête comme un glas, un couperet qui s'abattait sur sa vie et celle de son enfant. Il ne la croyait pas.

- Par pitié, faites quelque chose… il va mourir, il…

- Harry, dit alors le professeur Rogue.

Et tous les regards se posèrent sur le grand homme, surpris par l'utilisation inhabituelle de son prénom.

- Nous ne laisserons pas votre enfant mourir, je vous le promets.

La conviction dans la voix du sorcier sembla le rassurer et il hocha difficilement la tête, couvrant son ventre d'une main protectrice.

Harry pâlissait à vu d'œil et ses lèvres bleuissaient à mesure que les secondes passaient.

- Severus, j'ai besoin d'une potion de régénération cellulaire, il faut recoller le placenta aux parois abdominales et stopper l'hémorragie.

- J'ai presque terminé, murmura le potionniste.

Quelques secondes à peine après avoir prononcé ces mots, il lui tendit une petite fiole remplie d'un liquide rouge qu'elle s'empressa de porter aux lèvres du moldu. Elle redressa doucement la tête du brun qui poussa un cri de douleur :

- Buvez, monsieur Potter.

Harry avala la mixture d'une seule traite et retomba mollement contre le matelas, gémissant. L'hématome sur le ventre du moldu commença aussitôt à s'éclaircir.

- Severus j'…

- Tenez.

Il lui tendait d'ores et déjà un petit pot de pâte qu'il venait de préparer. L'infirmière l'ouvrit, s'enduit les mains du baume et soupira lourdement :

- Monsieur Potter, cela risque de faire un peu mal.

- Q-Quoi ? Qu'allez-vous faire ? demanda-t-il.

- Je vais devoir masser votre abdomen pour fluidifier le sang de l'hématome.

- Non ! paniqua-t-il, commençant à se débattre. Vous allez faire mal au bébé ! N'appuyez pas sur mon ventre, vous allez l'écraser, le…

- Chut, calmez-vous, murmura McGonagall.

- Professeur, professeur je vous en prie, empêchez-la ! Mon bébé… mon bébé, elle va…

- Je ne le toucherai pas, promit la vieille sorcière. Il faut que le sang se dissolve pour que le placenta puisse se recoller correctement, autrement il y aura des caillots et cela empêchera l'irrigation du sang.

- M-Mais vous avez dit que vous ne saviez pas où il était situé ! Si vous le touchez il…

- Monsieur Potter, répliqua l'infirmière. Il faut que vous me laissiez faire. Il en va de la vie de votre enfant. Si le placenta se décroche totalement vous allez le perdre.

Ces mots glacèrent le moldu sur place qui pâlit instantanément, ses yeux cillant d'horreur.

- Mon bébé… murmura-t-il.

Alors, profitant de l'état perturbé du brun, madame Pomfresh posa ses mains sur son abdomen et laissa doucement glisser ses pouces sur la tâche bleue, faisant pénétrer avec délicatesse le baume à l'intérieur de sa peau.

Harry rejeta la tête en arrière, se mordant les lèvres au sang pour ne pas hurler de douleur. La sensation était horrible. C'était comme si elle appuyait sur une plaie ouverte, à vif, qu'elles déplaçait ses chairs.

La vieille dame massa doucement, extrêmement doucement l'hématome qui pâlissait lentement, signe que le sang se fluidifiait. Après quelques minutes, elle retira ses mains et les essuya sur son tablier.

- Le placenta devrait pouvoir se recoller désormais.

Mais Harry, les mains posées de part et d'autre de son ventre, commença à s'agiter, des larmes plein la voix :

- Il ne bouge plus, pleura-t-il. Il est mort, il ne bouge plus…

Alors qu'une détresse incommensurable commençait à le posséder, madame Pomfresh alluma rapidement l'échographe, posa quelques goutes de gel sur le corps du moldu et fit glisser sur celui-ci le petit appareil permettant d'apercevoir l'enfant. L'image était opaque, grise, impénétrable. Mais lorsqu'elle pressa le bouton du volume, un battement régulier se fit entendre.

Un grand soulagement envahit alors le cœur du Gryffondor qui plaqua son bras devant ses yeux, suffoquant.

- C'est son cœur, monsieur Potter, le rassura l'infirmière. Il bât, il est vivant, bien vivant.

Et Harry pleura, les yeux enfoncés dans son avant-bras, il pleura :

- Merci, mon Dieu, merci…


Et voilà. Alors, qu'en avez-vous pensé ?

Tom a l'air de souffrir d'un énorme complexe d'infériorité. Fort heureusement, le bébé va bien. Mais qu'en sera-t-il d'Harry ?

Dans le prochain chapitre : Harry décroche enfin son DMMMS !

N'hésitez pas à me laisser votre avis dans une review, ça me fait toujours très plaisir de vous lire.

Merci d'avoir lu ce chapitre, j'espère qu'il vous aura plu et qu'il vous aura donné envie de connaître la suite.

Je vous embrasse bien fort, à mardi ;).