Bonjour,
Heh, je me répète mais c'est ainsi : merci à tous pour vos reviews. Merci aux assidus qui en laissent à chaque fois, et merci aux "guests" qui n'ont pas de compte mais qui prennent tout de même le temps de me donner leur avis, et de me dire que cette histoire leur plait. Ca me fait tellement plaisir, vous n'avez pas idée ! Merci, merci, merci !
Aujourd'hui Harry reçoit enfin son DMMMS tant mérité !
Disclaimer : les personnages et l'univers appartiennent à J. K. Rowling, seule l'histoire est de moi.
Bonne lecture !
Chapitre 43 : Diplôme Moldu de Maîtrise du Monde Sorcier.
Harry posa doucement sa main sur son ventre. Il le trouvait énorme. Ginny avait raison, son ventre plat lui manquait. Ça lui faisait bizarre, il ne voyait même plus ses pieds.
Il arrivait au terme de son sixième mois et, Seigneur, c'est à peine s'il arrivait à tenir debout. Si son ventre avait poussé, le reste de son corps, lui, s'était encore aminci. C'était comme si toute sa force l'avait progressivement abandonné. Il faisait désormais des efforts considérables pour se rendre en cours, et prenait énormément de temps pour gravir les divers escaliers, s'essoufflant plus que de raison. Ginny et Luna l'accompagnaient presque toujours. Elles ne le touchaient pas, ne le soutenaient pas physiquement, pour ne pas éveiller les soupçons des autres élèves, mais elles marchaient toujours près de lui, à son rythme, et s'arrêtaient quand il avait besoin de faire une pause, l'encourageaient lorsqu'il montait doucement les marches.
Sous sa robe de sorcier noire et ample, son ventre était toujours parfaitement caché. Il était un des derniers élèves à continuer à la porter. L'été approchait et beaucoup avaient commencé à s'habiller plus léger. Il était une exception toute particulière, et pour rien au monde il ne retirerait sa robe. Il avait réussi à cacher son bébé au reste de l'école durant six mois et dans quelques semaines à peine, l'année scolaire serait terminée.
Il avait hâte. Il adorait Poudlard, mais il n'en pouvait plus. Il était fatigué, épuisé. Il ne rêvait que d'une chose, pouvoir s'endormir et ne se réveiller que lorsque le bébé serait naît, là, il serait enfin reposé. Mais il devait tenir. Il était déterminé, il savait qu'il allait y arriver. Mais plus les jours passaient, plus il s'imaginait s'asseoir dans un fauteuil bien moelleux et ne plus jamais se relever.
Depuis l'incident dans les escaliers qui n'en faisaient qu'à leur tête, il était surveillé de près par madame Pomfresh. Il avait pris un traitement durant plusieurs semaines pour que le placenta magique se refixe correctement contre ses parois abdominales, et il avait scrupuleusement suivi les directives de l'infirmière. Les deux semaines qui suivirent l'incident, il les passa allongé un lit de l'infirmerie. Il avait été partagé entre l'empressement d'en sortir pour rattraper les cours qu'il avait été forcé de louper, et entre le soulagement de savoir madame Pomfresh près de lui en cas de souci. Finalement, elle l'avait laissé repartir avec des consignes radicales pour la bonne santé du bébé.
Il essayait aussi de faire le moins d'efforts possibles, pour ne pas fragiliser le placenta. Hormis se déplacer dans l'école pour se rendre à ses cours ou à ses rendez-vous médicaux, il ne bougeait pas de sa chambre. Désormais, Ginny et Luna lui apportaient à manger matin, midi et soir, car se rendre à la Grande Salle trois fois par jour l'épuisait beaucoup trop. Elles se portaient également volontaires pour rendre à la bibliothèque les livres qu'il avait empruntés, et lui en rapporter de nouveaux. Elles faisaient le chemin jusqu'à la volière pour lui apporter son courrier et, lors des cours qui demandaient un certain effort physique, elles s'occupaient des tâches difficiles, comme soulever les pots de mandragores ou tenir en laisse les grapcornes. Et il leur en était incroyablement reconnaissant. Il savait que cette pseudo-stagnation forcée était nécessaire pour le bien être et la sécurité du bébé, mais il devait avouer qu'il commençait un peu à s'ennuyer. Alors il dormait, il dormait des heures et des heures et tentait de se reposer au maximum.
C'était le mois de juin, et Harry n'avait pas pu s'empêcher de penser que Draco avait désormais dix-neuf ans. Dix-neuf ans, et il ne savait pas qu'il allait être père. Il était toujours introuvable, et Harry commençait à s'habituer à cette situation. Pourtant, il continuait d'espérer. Chaque semaine, il demandait des nouvelles à Ron. Et chaque semaine, Ron lui répondait qu'il n'avait rien trouvé. C'était devenu routinier, presque normal. Mais chaque fois qu'il posait la question, son cœur s'emballait et il attendait une réponse positive, mais elle ne vint jamais. Progressivement, il se préparait à élever son enfant seul. Mais cela l'effrayait terriblement. Passe encore qu'il vive sa grossesse sans lui, mais qu'il s'en occupe sans son aide, c'était beaucoup trop difficile à envisager. C'était Draco qui avait voulu d'un enfant le premier, il était sûr de pouvoir compter sur lui. Mais il n'était pas là, et il commençait à croire qu'il ne le reverrait jamais.
Harry passa une main sous son ventre et le souleva légèrement, alors, il soupira de soulagement. Il commençait à être lourd, et était de plus en plus inconfortable. Il était heureux de voir que le bébé grandissait bien, et prenait de plus en plus de place, bougeant fréquemment, répondant à sa voix, mais il n'avait jamais pensé voir sa peau se tendre autant, et il commençait à redouter les derniers mois qui ne tarderaient pas à arriver.
Il entendit alors quelque chose frapper à sa fenêtre et reconnue Hedwige qui tenait dans son bec une petite enveloppe beige. Il se leva doucement de son fauteuil et alla lui ouvrir.
- Alors, ma belle, dit-il tendrement à son oiseau qui hulula en lui pinçant doucement le doigt.
Il saisit la lettre dans son bec et la chouette alla se poser sur son perchoir, près de son pupitre, tandis qu'il s'asseyait sur sa chaise et dépliait le papier. Il reconnut aussitôt l'écriture de sa mère :
« Mon chéri,
Je suis désolée de devoir t'annoncer que ton oncle Vernon est décédé hier soir de son cancer des poumons. Ta tante Pétunia m'a demandé de l'aider à organiser ses funérailles et à régler quelques affaires personnelles. Papa et moi allons partir au Canada pour quelques mois. Nous ne pourrons pas être là lorsque tu rentreras à la maison fraichement diplômé (parce que nous sommes sûrs que tu obtiendras ton diplôme, mon cœur). C'est l'affaire de quelques mois, trois ou quatre, pas plus. Ne t'inquiète pas mon chéri, nous rentrerons très vite ! J'ai laissé les clés de la maison à Molly, n'hésite pas à les lui demander lorsque tu seras de retour. Écris-nous de Poudlard, et téléphone-nous quand tu seras rentré ! Nous t'aimons fort mon grand ! Nous embrasserons Pétunia et Dudley pour toi. À bientôt, gros bisous.
- Papa et maman qui t'aiment fort ! »
Harry pinça les lèvres et sentit son cœur se compresser.
Sa pauvre tante et son pauvre cousin… Quelle horreur de perdre ainsi un mari et un père. Son oncle Vernon avait toujours été très gentil avec lui, il l'aimait beaucoup, autant qu'il aimait sa tante et son cousin. Il comprenait parfaitement la nécessité pour ses parents d'aller leur apporter leur soutien, au Canada. S'il avait pu, il en aurait fait de même. Il s'empressa d'attraper un parchemin vierge et sa plume et rédigea une lettre à ses parents, leur expliquant qu'il comprenait tout à fait, qu'il avait hâte de les revoir à leur retour, qu'il prendrait bien soin de la maison en leur absence et il les pria de souhaiter toutes ses condoléances aux membres de sa famille.
Alors qu'il refermait sa lettre et la posait sur son bureau, il fut envahi d'idées noires. Dudley était désormais orphelin de père… Tout comme Draco était orphelin de mère… Et si… Et si son bébé aussi, venait à devenir orphelin ? Si Draco était déjà mort, perdu, quelque part dans le monde, dans l'anonymat le plus total, sans avoir su qu'il avait un enfant ? Et s'il mourrait, lui ? Si lui ne pouvait pas s'occuper de son enfant et venait à mourir, qui s'occuperait de lui ? Qui prendrait soin de son bébé ? Non, non, Draco ne pouvait pas être mort ! Il était forcément là, quelque part dans le monde, il était là ! Il l'aurait senti ! Il ne pouvait pas laisser son enfant sans personne pour s'en occuper. Draco devait revenir ! Draco devait en prendre soin. Son enfant ne pouvait pas grandir sans parents, c'était impossible, inconcevable. Il devait revenir.
Il décida d'envoyer la lettre demain, une fois qu'Hedwige serait reposée de son long voyage. Il se releva, attrapa un de ses manuels scolaires et alla s'asseoir dans le sofa. Il secoua sa tête pour chasser ses pensées morbides et ouvrit son livre. C'était bientôt les examens, et il devait obtenir ce diplôme coûte que coûte.
Il l'obtiendrait, c'était certain, et lorsqu'il l'aurait obtenu, il chercherait Draco, avec Ron, et ensemble, ils le trouveraient.
…
L'école tout entière était à la fête. La Grande Salle avait été somptueusement décorée pour l'occasion ! Aux murs étaient accrochées des banderoles aux couleurs des quatre maisons et tous les Septièmes Années étaient réunis sur des bancs, juste devant l'estrade réservée aux professeurs. Harry n'en revenait pas d'être arrivé jusqu'ici. Il l'avait espéré des années durant, et aujourd'hui, son plus grand rêve allait être exaucé. Aujourd'hui, il allait être diplômé de la plus grande école de sorcellerie du monde, Poudlard.
Il avait passé ses examens avec brio, à force d'efforts et de persévérance. Ce diplôme, il devait l'obtenir. Il devait montrer au monde sorcier que lui, moldu de son état, était capable de connaître le monde magique sur le bout des doigts, et il était fier de savoir toutes ces choses sur cet univers si particulier. Il était sûr de décrocher ce bout de papier qui lui assurerait un travail dans la société sorcière. Cela ne pouvait pas en être autrement, pas alors qu'il avait tant travaillé et révisé ces dernières semaines.
Assis à côté de Ginny, sur le banc des Gryffondor, Harry trépignait sur place, ses pieds s'agitant furieusement. Tous les Septièmes Années portaient un long chapeau pointu noir, symbole d'un diplôme fraichement acquis. Le professeur Chourave terminait son discours à propos de la bienveillance extrême des Poufsouffle et appela, un à un, chacun des Septièmes Années de sa maison qui vinrent récupérer un rouleau de parchemin noué d'un ruban rouge, signe de leur réussite signé de la main de Dumbledore lui-même. Lorsque vint le tour de Cédric, Harry applaudit de toutes ses forces, trop heureux de voir le grand sorcier rougir de bonheur.
Il avait pardonné à Cédric et à Tom l'incident dans les escaliers. Il savait qu'aucun d'eux n'avait eu la réelle intention de lui lancer ce sortilège. Oh, bien sûr, il avait été en colère contre eux et incroyablement angoissé pour son enfant le temps de sa convalescence, mais il s'était vite rendu compte qu'en réalité, cet incident lui avait été profitable, d'une certaine manière... Depuis ce fameux jour dans les escaliers qui n'en faisaient qu'à leur tête, il avait mis plus encore de distance entre lui et les deux hommes. L'excuse avait été toute trouvée.
Dès qu'il fut sorti de l'infirmerie, Cédric était venu s'excuser auprès de lui, et il lui avait tout de suite pardonné. Mais il avait aussitôt répété au Poufsouffle que, pour l'instant, il ne souhaitait pas se rapprocher de quiconque. Alors il s'était éloigné de Cédric. Et, aujourd'hui, il l'évitait autant que possible.
Tom aussi était venu s'excuser, mais Harry avait senti que ses excuses n'avaient pas été désintéressées. Il lui avait demandé de sortir avec lui une nouvelle fois. Harry avait, une nouvelle fois, refusé. Il s'était douté que, si à ce moment là il n'avait pas été en compagnie de Luna et Ginny, le Serpentard aurait peut-être de nouveau fait preuve de plus d'agressivité dans sa demande. Mais l'homme était reparti sans dire un mot. Il avait refait quelques tentatives depuis, mais Harry avait toujours refusé et l'évitait du mieux qu'il pouvait.
Il n'avait pas souhaité que quelqu'un d'autre soit au courant de sa grossesse et il ne se sentait définitivement pas prêt à se mettre en couple avec qui que ce soit. Il savait que Cédric souffrait de la distance qu'il avait établit entre eux, et à lui aussi, ça lui faisait mal. Mais il savait que c'était la meilleure chose à faire.
Lorsque le professeur Rogue prit la place du professeur Chourave pour féliciter les Septièmes Années de Serpentard, Harry vit que Tom aussi était appelé à récupérer son diplôme. À sa plus grande surprise, le Serpentard fut sacré major de sa maison. Il ne s'était pas douté que le sorcier était aussi doué. Avec de tels résultats, nuls doutes qu'il trouverait en travail aussitôt après avoir posé le pied hors de l'école.
Bientôt, ce fut au tour du professeur Flitwick de faire un petit discours pour les Serdaigle, et Harry et Ginny sifflèrent et applaudirent à tout rompre lorsque Luna fut appelée à aller récupérer son diplôme. La blonde sautilla, attrapa son parchemin, et fit une jolie référence à la salle. Et avant de repartir à sa place, elle fit un clin d'œil à ses amis dans le groupe des rouge et or.
Enfin, le professeur McGonagall prit place sur l'estrade et appela un à un les Septièmes Années. Lorsque vint le tour d'Harry, il trembla de tous ses membres, à la fois anxieux et impatient. Ginny l'aida discrètement à se lever et il alla se poster près de sa directrice de maison qui lui souriait de toutes ses dents. Sa robe de sorcier ne touchait pas son ventre. Personne n'aurait pu deviner qu'il portait, en ce moment même, un enfant depuis six mois.
- Monsieur Harry James Potter, décréta solennellement la vieille sorcière. J'ai l'honneur et le privilège de vous annoncer que vous avez décroché votre Diplôme Moldu de Maîtrise du Monde Sorcier avec la mention Très Bien et les félicitations du corps enseignant. Ce diplôme est valable ce que de droit et vous donne accès à la pratique d'un métier dans le monde sorcier. Félicitations !
Quand le professeur McGonagall lui tendit son petit parchemin noué de son ruban rouge, il éclata de bonheur et le brandit au-dessus de sa tête sous les applaudissements de toute la salle. Ginny et Luna sifflèrent de fierté. Harry vit Hagrid frapper ses mains l'une contre l'autre, plein de joie, faisant résonner dans la salle des sons semblables à des coups de tonnerre. Le professeur Rogue leva son verre dans sa direction et hocha la tête, et Harry lui répondit d'un grand sourire. Enfin, le directeur lui fit un clin d'œil malicieux, et Harry eut toutes les peines du monde à ne pas sautiller sur place. Lors de son accident dans les escaliers, Harry avait décidé de mettre au courant le professeur Dumbledore quant à sa situation, et il s'était senti rassuré de voir que le vieil homme le soutenait avec une force incroyable. Désormais, il se sentait parfaitement entouré et soulagé. Son cœur battit la chamade alors qu'il descendait de l'estrade et reprenait place près de son amie.
Il l'avait eu… Il l'avait eu, avec la meilleure mention possible. Il l'avait eu, avec les félicitations de l'ensemble des enseignants de l'école. Il n'y croyait pas. Il n'en revenait pas. Ses yeux pétillaient d'agitation et il sentait des décharges de bonheur se propager le long de ses doigts, faisant s'accélérer son souffle. Il avait réussi… Il était officiellement diplômé. Diplômé de Poudlard. Lui. Un moldu. Un petit moldu de rien du tout. Il avait réussi. Ce monde qu'il aimait tant, cet univers qui lui avait offert jusqu'à l'être dans son ventre, il y avait enfin accès pour le restant de ses jours. Une puissante allégresse prenait possession de son corps. Ce diplôme, c'était sa clé pour le monde sorcier. Ce diplôme, c'était sa clé pour une vie pleine de magie.
Il avait réussi. Il avait brillamment réussi.
Le professeur McGonagall continua de faire venir les Gryffondor sur l'estrade, et vint enfin le tour de Ginny. Elle obtint ses ASPIC avec la mention Bien, monsieur et madame Weasley allaient être ravis ! Lorsqu'elle rejoignit Harry, elle lui sauta presque dessus, lançant son poing en l'air d'un air victorieux.
Bientôt, tous les Septièmes Années furent diplômés et le professeur Dumbledore se leva. Avec un grand sourire fier, il parla à l'assemblée :
- Mes chers élèves, félicitations à tous pour ce merveilleux diplôme. Durant sept longues années, vous avez redoublé d'efforts pour l'obtenir, et je suis fier de constater que le taux de réussite de notre école bien aimé est en hausse perpétuelle. Vous êtes désormais libres de vous orienter comme bon vous semble. J'espère que ce diplôme vous ouvrira de nombreuses portes et vous permettra de vous épanouir dans votre futur métier. Hourra pour nos jeunes diplômés !
Et toute la salle retentit d'une myriade de « Hourra ! » lancés dans les airs. Les murs tremblèrent des applaudissements des centaines d'élèves présents dans la pièce et la joie se peignit sur chacun des visages. Alors, tous les Septièmes Années saisirent leurs chapeaux et les lancèrent haut au-dessus de leurs têtes. Bientôt, le plafond fut tâché de dizaines de tissus noirs qui virevoltèrent avant de retomber dans les mains heureuses des jeunes adultes.
Le professeur Dumbledore claqua des mains et aussitôt les tables des quatre maisons se recouvrirent de milliers de plats aux fumets plus appétissants les uns que les autres et ce fut un véritable festin. Tout le monde se félicitait mutuellement, comparant leurs mentions, leurs notes, les appréciations données par leurs professeurs. Harry entendit, dans tous les coins de la salle, des élèves parler de leurs projets futurs, des études qu'ils souhaitaient faire, ou des emplois auxquels ils prévoyaient de postuler. Un vent de changement semblait souffler sur la Grande Salle, et Harry se rendit compte que ça y était, l'école était terminée.
Alors qu'il mangeait, il fut pris de nostalgie et ses yeux se voilèrent de mélancolie.
- Ça ne va pas, Harry ? demanda Ginny.
- Si, si, c'est juste que… Poudlard, c'est fini pour moi.
La rouquine lui sourit et posa une main apaisante sur son épaule.
- Tu y auras tout de même passé deux ans, et tu auras décroché ton diplôme avec la mention Très Bien et les félicitations des enseignants !
- Je sais, mais ça va me faire drôle, je ne sais pas du tout ce que je vais faire désormais.
- Ne te préoccupe pas de ça pour le moment, profite de la fête, après tous ces efforts, tu l'as bien mérité !
Le brun hocha la tête et sourit à son amie.
Ginny avait raison. Il ne devait pas brûler les étapes. Il venait d'obtenir ce laisser-passer pour le monde sorcier, et c'était tout ce qui comptait ! Cela lui pinçait le cœur de se rendre compte qu'il ne pourrait plus revenir à Poudlard. Malgré toutes les choses horribles qu'il avait pu y vivre, il adorait cette école. Elle lui avait apporté tant de choses… Il avait été tellement émerveillé, tellement heureux de découvrir la magie… C'était ici qu'il avait noué sa relation avec Draco, ici qu'il était tombé enceint… Oui, dans son cœur, Poudlard avait une place toute particulière.
Le reste du repas se déroula dans la joie et la bonne humeur des élèves qui ne tardèrent pas à chanter de joie, accompagnés par les fantômes et les tableaux. Toute l'école était en liesse, et ce fut merveilleux.
Lorsqu'Harry sortit de la Grande Salle, repus, heureux mais fatigué, Ginny et Luna le trainèrent dans un couloir vide et la rouquine sortit le vieil appareil photo de son père de sa poche.
- Allez Harry, c'est ta dernière photo à Poudlard ! Fais-nous un beau sourire ! s'exclama Ginny, pointant l'objectif vers lui.
Harry ne put retenir le rire qui le traversa, réajusta son chapeau pointu sur sa tête et brandit son parchemin enrubanné d'un air fier. Sans qu'il ne s'en rende compte, sa main valide se posa sur son ventre rond et se découpa alors sous la robe de sorcier noire, la forme précise d'un ventre de grossesse. Ginny appuya sur un bouton et un flash explosa. Sur la photo qui sortit de l'appareil, le moldu semblait être l'être le plus heureux du monde.
Alors, doucement, il caressa son ventre et murmura :
- Nous avons réussi.
Un mouvement à l'intérieur de lui sembla lui répondre, et il sourit tendrement.
Soudain, Ginny se racla la gorge, attirant son attention, et fit un mouvement du menton vers le bout du couloir. Lorsqu'Harry se retourna, il aperçut Cédric, s'approchant doucement, lui faisant un petit signe de la main, et il retira aussitôt sa main de son ventre, permettant à sa robe de cacher le renflement.
- Salut Harry. Félicitations pour ton diplôme, et à vous aussi les filles.
Luna rougit tandis que Ginny lui faisait un clin d'œil fier.
- Merci Cédric, répondit le moldu. Félicitations à toi aussi.
Le Poufsouffle sourit et une douce rougeur se propagea sur son visage.
- C'est grâce à toi, j'aurais jamais réussi à l'avoir si tu ne m'avais pas aidé pour les Potions.
Alors qu'Harry s'apprêtait à lui répondre que c'était un travail d'équipe il fut coupé par la voix hésitante du sorcier :
- Est-ce que je peux te parler une minute ?
Il hésita un instant, mais lorsqu'il vit les yeux perçant de l'homme devant lui, il hocha la tête. Cédric entra dans une salle de classe vide tout près d'eux et Harry le suivit. Mais avant de refermer la porte, le moldu fit un pas en arrière :
- Ginny... dit-il d'une voix préoccupée.
- Ne t'inquiète pas Harry, répondit la rouquine. Nous t'attendons, nous ne bougeons pas d'ici.
Et il hocha doucement la tête, rassuré. La porte se referma derrière lui.
Cédric s'était appuyé contre un pupitre au milieu de la salle et ses pieds étaient pris de soubresauts nerveux. Harry s'avança vers lui, ses doigts s'entortillant malgré eux dans les manches de sa robe.
Quelques secondes s'écoulèrent et ils restèrent ainsi, face à face, ne sachant que dire ni que faire. Et à mesure que les secondes passaient, Harry sentait son cœur se serrer tristement.
- Écoute, Harry, je voulais...
Mais sa voix sembla mourir dans sa gorge. Leurs yeux se cherchèrent, mais aucun n'osa soutenir le regard de l'autre.
- Tu es... continua le sorcier. Je... je voulais...
Il sembla sur le point de dire quelque chose, et le moldu retint son souffle malgré lui.
Et la déception lui étreignit le cœur lorsque le Poufsouffle soupira lourdement et baissa la tête.
- Tu vas me manquer...
Le brun pinça les lèvres et sa tête s'affaissa à son tour. Il sentait un immense chagrin l'envahir, et il ses mains tremblèrent.
- Toi aussi.
Cela avait été un souffle, à peine audible, aussi faible qu'un miaulement de chaton, mais tous deux l'entendirent, et ce fut comme une déchirure.
Cédric ferma douloureusement les yeux et embrassa doucement le front du moldu, là, juste sur sa cicatrice. Harry sentit son cœur rater un battement.
Alors, il s'écarta légèrement et, se mettant sur la pointe des pieds et s'appuyant de ses mains sur le torse de l'homme, posa ses lèvres sur celles du sorcier.
Et il comprit. Il comprit qu'il aimait Cédric car il n'était pas Draco. Il aimait cette différence qui les caractérisait. Il aimait sa gentillesse et sa douceur, tandis que Draco était rude et franc. Il aimait sa tendresse et sa dévotion, tandis que Draco était passionné et déterminé. Mais plus encore que leurs différences, c'était leurs points communs qui lui avaient fait tant de bien... Tout comme Draco, Cédric le protégeait... Tout comme Draco, Cédric prenait soin de lui... Tout comme Draco, Cédric l'aimait... Et malheureusement, dans son cœur, il le sentait, il ne pourrait jamais lui rendre la pareille... Car s'il aimait être près de lui, il le savait, jamais il ne pourrait réellement l'aimer. Car c'était Draco... Il ne pouvait pas lutter... Il l'aimait à en mourir.
Alors il pressa plus fort encore ses lèvres contre les siennes. Ainsi il lui demandait pardon... Ainsi il s'excusait pour tout le mal qu'il lui avait fait...
Lorsqu'il sentit Cédric glisser sa langue à l'intérieur de lui et ses bras se refermer autour de son corps dans une vaine tentative de le retenir, il s'écarta soudainement et, le regard bas et le souffle court, sortit de la pièce en murmurant un dernier :
- Je suis désolé.
Abandonnant le sorcier dans sa tristesse. Il ne se rendit pas compte que des larmes coulaient sur ses joues et que ses mains tremblaient du besoin de sentir son enfant sous ses doigts.
Et voilà. Alors, qu'en avez-vous pensé ?
Poudlard, c'est terminé. Harry a obtenu son diplôme avec les honneurs ! Quel soulagement pour lui. Mais la fin de l'année scolaire signifie aussi la fin de son lien avec Cédric. J'espère qu'il ne vous manquera pas trop :).
Dans le prochain chapitre, Harry rentre chez lui !
Merci d'avoir lu ce chapitre, j'espère qu'il vous aura plu et qu'il vous aura donné envie de lire la suite.
Je vous fais à tous de grooos bisous, à vendredi pour la suite ;) (soyez-là, merci !).
