Bonjour,

Mon Dieu, nous approchons des 400 reviews ! C'est la première fois de ma vie que j'entrevoie la possibilité d'arriver à un tel nombre ! Vous ne vous rendez pas compte à quel point ça me fait plaisir de voir que cette histoire vous plait autant. Merci à tous, sans exception, de prendre le temps de me laisser un mot lors de la parution de chaque chapitre. Vous êtes formidables ! Merci de tout mon cœur :D.

Disclaimer : les personnages et l'univers appartiennent à J. K. Rowling, seule l'histoire est de moi.

Bonne lecture !


Chapitre 45 : Bâtard.

Lorsqu'Harry papillonna des yeux, il mit plusieurs secondes avant de comprendre ce qui lui était arrivé. Le soleil l'aveugla et il sentit les grandes mains de son ami qui le secouait en hurlant :

- Harry ! Réveille-toi, Harry, je t'en supplie ne me fais pas ça ! Réveille-toi !

Il était dans les bras de Ron, assis sur le perron. Lorsqu'il leva les yeux, il aperçut le regard paniqué de son meilleur ami qui poussa un grand soupir de soulagement quand il comprit qu'il bougeait toujours.

- Merlin soit loué, tu m'as fichu une de ces peurs ! s'écria Ron.

Alors, Harry s'accrocha à lui de toutes ses forces, enfonçant son visage dans son torse, et pleura. Il pleura si fort que Ron paniqua et l'enveloppa de ses bras.

- Qu'est-ce qu'il se passe, Harry ? Tu as mal ? Le bébé va bien ?

Les larmes du moldu étaient intarissables et sa détresse fut telle que son corps convulsa de douleur. Il pleurait à s'en étouffer, à s'en déchirer les cordes vocales, contorsionnant son corps malingre. Jamais il n'avait ressentit une telle douleur, une telle souffrance. Il avait l'impression de mourir. Il revoyait les mots de l'article... Il revoyait l'image... La photographie... Il le revoyait, lui... Il la revoyait, elle… Et il hurla tant il eut mal, déchirant la chemise de Ron, cherchant l'air, ne respirant plus, suffoquant, désirant qu'on l'achève. Ça faisait trop mal. Ça le tuait.

Alertées par les cris, madame Weasley et Hermione arrivèrent précipitamment, les yeux écarquillés d'horreur :

- Qu'est-ce qu'il y a ? Qu'est-il arrivé ? demanda Hermione.

Ron serrait toujours le brun dans ses bras qui refusait de le lâcher, les mains irrémédiablement crispées contre son corps.

Le rouquin leva les yeux vers la sorcière.

- Je ne sais pas, il a lu le journal et il s'est effondré.

Hermione descendit dans le jardin, ramassa le quotidien et à peine ses yeux eurent-ils survolés la page qu'elle plaqua une main horrifiée sur sa bouche. Son regard se porta sur le moldu qui sanglotait, plus blanc que la mort.

- Mon Dieu… souffla-t-elle.

Madame Weasley se pencha vers le brun et posa une tendre main dans ses cheveux :

- Harry, mon chéri…

Mais il se recroquevilla contre Ron, ses pleurs redoublant d'intensité. Il ne voulait pas qu'on le touche. Il se sentait seul, abandonné, mourant. Il voulait partir. Il voulait mourir.

Hermione froissa le journal dans sa main et s'accroupit face au moldu.

- Harry…

Il secoua la tête, incapable de prononcer le moindre mot. Son visage était luisant de sueur et de larmes, pourtant, il était plus pâle qu'il ne l'avait jamais été. Son cœur battait trop vite, il allait perdre l'esprit.

Elle ancra ses yeux dans ceux de Ron et il hocha la tête. Alors, tenant fermement son ami contre lui, il tenta de se lever. Mais Harry paniqua. Il s'agrippa à son cou et le supplia de rester. Il le supplia de ne pas l'abandonner. Il lui répéta qu'il l'aimait, qu'il n'avait jamais aimé personne d'autre, et qu'il attendait son bébé… Il lui demanda de revenir...

Hermione écarquilla les yeux. Il devenait fou. Perdu dans les limbes de la douleur, il délirait, et Ron tenta de le raisonner :

- Je ne suis pas Draco, Harry. C'est moi, c'est Ron.

Mais, comme une litanie, comme une prière, il le suppliait de rester, il le suppliait de l'aimer, il le suppliait de revenir pour lui… Pour leur enfant… Pour leur bébé…

Et il pleurait, inconsolable.

Hermione sentit son cœur s'ouvrir en deux et des larmes de tristesse dévalèrent sur ses joues. Jamais elle n'avait vu Harry dans un tel état. Jamais elle ne l'avait vu aussi déboussolé, désarçonné, perdu. Et cela lui brisa le cœur. Alors, elle tendit sa baguette vers le front du moldu et ferma les yeux :

- Impero.

Aussitôt, le corps du brun retomba mollement dans les bras de Ron qui le regarda, inquiet. Harry avait les yeux à demi-ouverts, le vert de son regard était voilé d'un film blanchâtre. Sur son visage commencèrent à sécher les larmes salées qui laissèrent de fins sillons dans le creux de ses joues. Il était comme mort, inconscient.

Ron passa un bras sous ses genoux, l'autre dans son dos et le souleva contre lui. Il était aussi mou et malléable qu'une poupée de chiffon. Ils se dirigèrent vers l'ancienne chambre de Bill. Ron marcha lentement, doucement, les yeux rivés vers le ventre rond du brun, tremblant de peur à l'idée de le bousculer, de le violenter, de lui faire du mal. Il gravit les marches une à une, prenant bien garde à ne pas faire de mouvements trop brusques. Lorsqu'enfin ils arrivèrent à la chambre, il déposa délicatement le moldu sur les draps et se recula, comme brûlé par ce qu'il venait de vivre.

Hermione courut à sa chambre et revint avec une potion de sommeil sans rêve. Là, elle fit glisser la mixture dans la gorge du moldu qui l'avala sans s'en rendre compte, les yeux perdus dans le vague, inanimé. Quelques secondes à peine après avoir bu la potion, le corps du moldu se détendit complètement et ses yeux se fermèrent doucement. Il s'était endormi.

La jeune femme remonta la couverture sur le corps frêle et caressa doucement le front de son ami. Silencieusement, Hermione, Ron et madame Weasley sortirent de la chambre. Quand la porte se fut refermée sur eux, Hermione sortit de sa poche la page de la Gazette et la tendit aux rouquins qui eurent le souffle coupé.

La photo animée de l'article ne cessait de répéter les mêmes mouvements : Draco Malfoy, richement vêtu d'un costume noir, serrait dans ses bras, un immense sourire sur le visage, Pansy Parkinson, la main sur son ventre légèrement arrondi.

Cela faisait trois jours qu'Harry restait irrémédiablement enfermé dans sa chambre. Il ne mangeait presque plus, malgré les remarques de ses amis. Il ne refusait pas de s'alimenter, c'était son corps qui rejetait pratiquement toute forme de nourriture, et les habitants du Terrier commençaient à s'inquiéter pour lui, et pour le bébé.

Il n'avait plus prononcé un mot et plus fait le moindre geste. Il restait allongé, recroquevillé sur son matelas, tourné vers le mur, il fixait les craquelures de la peinture et ne disait rien. Plus rien. Il était impossible de lui tirer le moindre mot, et impossible de lui faire avaler quoi que ce soit. Parfois il demandait de l'aide à Ron pour l'accompagner aux toilettes, ou à la douche, à l'étage du dessus, mais chaque interaction qu'il avait avec quiconque se passait dans le silence le plus total. Les yeux baissé, le visage blanc et les lèvres irrémédiablement closes, il ne vivait plus. Il avait perdu toute vitalité et son corps devenait de plus en plus maigre, alarmant ses amis.

Aujourd'hui encore, Hermione toqua à sa porte, une assiette avec deux toasts, des œufs et du beurre dans la main. Ron l'accompagnait. Aujourd'hui encore, ils espéraient voir manger le Gryffondor. Mais aujourd'hui encore, ils savaient qu'il ne fallait pas qu'ils aient trop d'espoir.

Hermione toqua de nouveau, mais aucun son ne lui répondit. Elle savait que le brun ne dormait pas, alors elle ouvrit doucement la porte et entra, Ron à sa suite :

- Hey, Harry, murmura-t-elle. Voici ton déjeuner.

Dos à eux, recroquevillé sur son lit, Harry ne bougea pas. Hermione sentit son cœur lui faire mal. Le moldu avait les mains de part et d'autre de son ventre, comme une barrière protectrice infranchissable.

- Mange un morceau, insista Ron, c'est maman qui l'a préparé.

Ce fut comme s'il n'avait rien dit. Harry était sourd à leurs paroles. Ils soupirèrent lourdement et Ron s'appuya contre le bureau tandis qu'Hermione s'asseyait sur la chaise en bois.

- Harry, il faut que tu manges…

Il ne bougea pas.

- Tu ne peux pas faire ça, continua Hermione.

Son dos se soulevait et s'abaissait lentement au rythme de sa respiration. Elle pouvait voir ses omoplates saillir.

- Tu ne peux pas affamer ton bébé.

Alors elle vit le petit corps se tourner légèrement vers elle et hoqueta quand elle aperçut le regard noir que lui lança le moldu. Les deux orbes vertes étaient ternes de colère et de tristesse mêlées. Dans ses yeux, elle vit de la détresse, de la culpabilité, mais surtout de la douleur. Une douleur incommensurable.

Elle pinça les lèvres et Ron croisa les bras sur son torse, baissant les yeux.

- Mange au moins un morceau…

Harry se retourna vers le mur, sans un mot.

- Il faut que tu lui dises, Harry, dit alors Hermione.

Et elle vit un frisson parcourir le corps du brun.

- Il faut qu'il sache que tu portes son enfant.

Cette fois, ce fut un tremblement qui le secoua, mais il resta de marbre et ne répondit rien.

Hermione serra les mains et soupira excessivement fort. Agacée, elle se leva :

- Je vais lui dire moi-même, conclut-elle subitement.

Et alors qu'elle allait esquisser un mouvement pour sortir de la pièce, Ron l'attrapa par le poignet.

- Écoute, murmura-t-il avec un geste de la tête vers le moldu.

Harry, les mains sur son ventre, parlait. Mais sa voix était terriblement basse et rauque, signe de la non-utilisation de ses cordes vocales pendant un trop long laps de temps. La sorcière tendit l'oreille :

- Non…

La voix du moldu était faible, fragile, inaudible. Pourtant, il répéta :

- Non…

Hermione se rassit alors et posa une main sur l'épaule du Gryffondor, se retenant d'écarquiller les yeux face à la sensation étrange des os sous ses doigts :

- C'est son enfant aussi, Harry. Tu l'as cherché pendant des mois. Il faut qu'il sache. Tu l'as dit toi-même, il reviendra s'il sait.

- Non…

La voix, bien que tremblante, était ferme, décidée et Hermione et Ron échangèrent un regard triste.

- Pourquoi ? demanda la brune.

- Il ne reviendra pas.

- Bien sûr qu'il reviendra. Tu es son âme-sœur, et tu portes son enfant.

- Il ne reviendra pas, il va se marier.

- Mais s'il savait que tu…

- Il va avoir un autre enfant.

Toujours dos à eux, le moldu se recroquevillait plus encore et Hermione sentit son épaule tressauter.

- Je suis sûre que tu te trompes. Il t'aime. Il reviendra.

- Mais tu ne comprends pas ! explosa alors Harry.

Et Hermione retira vivement sa main lorsque le brun se retourna, les yeux luisants de peine et de fureur.

- Il va se marier, Hermione ! hurla Harry, brisant sa voix. Il va se marier avec une femme !

- Qu'est-ce que ça change ? demanda Ron, les sourcils froncés.

- Ça change tout ! Elle pourra porter autant d'enfants qu'il veut, sans risquer de mourir ! Elle pourra lui donner autant d'enfants qu'il désire, sans rechigner ! Elle n'aura pas peur de l'accouchement, son corps est fait pour ça ! C'est une femme ! Une vraie femme, alors que moi…

Sa voix se coupa et il baissa les yeux. Il avait trop mal.

- … alors que moi je suis un homme… moi je suis terrifié…

Ron serra les dents.

- Tu es un homme, mais tu portes son enfant en ce moment-même. Pourquoi ne reviendrait-il pas ?

- Il n'abandonnera pas celui qu'elle porte…

Un frisson glacial passa le long de leurs colonnes vertébrales.

- Ses fiançailles sont annoncées publiquement, et elle est enceinte… de lui… il ne reviendra pas… pas alors qu'elle porte déjà son enfant…

- Mais…

- Elle pourra lui en donner tellement… tandis que moi, je… je ne sais pas si j'aurai le courage de revivre tout ça…

- Tu es son âme-sœur, Harry, le coupa soudain Ron. Il ne peut pas aimer quelqu'un d'autre.

Le brun baissa la tête et ses doigts se crispèrent sur son ventre rond.

- Il a coupé le lien. Il est libre.

Et ils ne dirent plus rien.

Harry s'assit sur son matelas, laissant reposer son dos contre le mur et posa une main protectrice sur son abdomen.

- Je t'en prie, Hermione, ne lui dis rien.

- Il faut tenter le coup, Harry.

- Non, c'est trop dangereux…

Ron et Hermione haussèrent les sourcils.

- Qu'est-ce qui est dangereux ? demanda le rouquin. Lui dire qu'il t'a fait un enfant ?

Le brun hocha doucement la tête, et il se mit à trembler fort. Très fort. Soudain, une peur panique l'envahit, il leur lança un regard de détresse et Ron crut qu'il allait se jeter par la fenêtre :

- Ne lui dites pas, je vous en prie, il ne faut pas qu'il sache !

- Mais enfin pourquoi ? demanda Hermione, confuse.

- S'il sait il va… il va me prendre mon bébé !

Ron soupira.

- Qu'est-ce que tu racontes ?

Harry s'affolait, le visage terrifié :

- Il va se marier… il va avoir un bébé… avec elle… s'il sait que je suis aussi enceint, il va me le prendre, il va…

- Calme-toi, Harry, murmura doucement Hermione. Pourquoi ferait-il cela ?

- P-Parce que… il… il va se marier et il va avoir un enfant, son enfant, son véritable enfant… avec une mère, une vraie maman... une épouse… pas un bâtard né hors mariage… avec un homme… sa femme n'acceptera pas… il va me le prendre… sa réputation est en jeu… il est un Sang Pur… il va se marier… elle est enceinte… il va me le prendre…

Ses phrases n'avaient aucun sens. Il s'agitait, le cœur au bord des yeux, les yeux au bord des larmes, et Hermione s'assit près de lui sur le matelas et posa une main sur sa joue dans une tendre caresse.

Ron se redressa alors et fronça les sourcils.

- Il s'en fichait de sa réputation de Sang Pur, à Poudlard, intervint-il. Il n'a jamais caché qu'il t'aimait. Pourquoi traiterait-il ton enfant de bâtard ? C'est toi son âme-sœur !

- Mais il va se marier, Ron ! répliqua le brun. Il faut que tu comprennes… il n'est pas tout seul dans cette histoire. Elle est là, elle aussi. Elle est là et elle porte son enfant.

- Toi aussi !

- Mais ils sont ensemble, désormais, faiblit le Gryffondor. Ils s'aiment…

- Qu'est-ce que tu en sais ? s'énerva le rouquin. Rien du tout !

- La photo… bredouilla le moldu. Ils avaient l'air si heureux… il avait l'air si heureux…

- Ce n'est qu'un bout de papier !

- Il la tenait si fort… il tenait si fort son ven…

Harry fut incapable de terminer sa phrase, un sanglot emportant sa voix. Alors Hermione l'attira contre lui et passa ses mains dans son dos, le berçant doucement.

- Il va avoir un bébé… murmura-t-il. Il ne doit pas savoir que je suis enceint… s'il me l'enlève, je n'y survivrai pas…

- Mais rien ne t'assure qu'il va te le prendre, rien ne t'assure qu'il ne reviendra pas, répliqua Ron.

- S'il découvre qu'il a un enfant illégitime, il va privilégier son épouse… il est un homme d'honneur, de parole, jamais il ne la trahira… s'il me le prend pour l'élever avec sa femme, je… mon Dieu, il ne faut pas lui dire… pitié, ne dites rien… s'il me l'enlève et que sa femme l'élève, je mourrai, je…

- Chut, Harry, chut, le calma Hermione avec douceur.

Ron souffla.

- Tu deviens paranoïaque, Harry. Tu ne sais même pas s'il l'aime vraiment, cette Pansy.

- Et qu'est-ce que ça change ? balbutia le moldu. Il va l'épouser. Elle est enceinte de lui. Draco n'abandonnera jamais son enfant…

- Alors pourquoi abandonnerait-il le tien ?! râla Ron brusquement.

- Parce que nous ne sommes pas mariés !

- Mais il t'a bien offert cet anneau, non ?! cracha-t-il en montrant du doigt l'annulaire gauche du brun. Ça voulait dire quoi, à ton avis ?!

- Elle est enceinte !

- Toi aussi, merde !

- Je ne peux pas lui demander de choisir entre elle et moi !

- Pourquoi ?! Il te choisirait !

- Je ne peux pas lui demander de choisir entre l'enfant qu'elle porte et le mien, Ron ! hurla Harry, sanglotant.

Le rouquin serra les dents et envoya rageusement valser l'assiette de nourriture dans la pièce.

- S'il venait à choisir celui qu'elle a dans le ventre, et qu'il me prenait le mien pour ne pas ternir la réputation de sa femme, comment veux-tu que je me batte contre lui ?!

Harry perdit son souffle de colère.

- Crois-tu qu'elle accepterait qu'il ait un enfant hors mariage avec un homme moldu ?! Elle est une Sang Pur, et lui aussi ! Crois-tu qu'il me choisirait, moi, alors qu'elle pourra lui donner autant d'enfants qu'il voudra, alors que je suis en train de mourir pour celui que je porte ?! Le crois-tu ?!

- Je crois qu'il a le droit de savoir !

- Et moi j'ai le droit de protéger mon enfant !

Ron se releva avec colère.

- C'est son enfant aussi ! Et s'il revenait, hein ?! s'énerva le rouquin, ses yeux bleus perçant son corps. Et s'il décidait de revenir avec toi, de la laisser ?!

- Il n'abandonnera pas son autre enfant, Ron, comment dois-je te le dire pour que tu comprennes ?!

- Mais tu ne sais même pas comment il va réagir !

- Tu veux savoir ce qu'il se passera, dans le meilleur des cas ?! cracha Harry, ses mains tremblant contre son ventre. Tu veux savoir ce qu'il fera, s'il ne me le prend pas ?! Il va le renier ! Il va le renier, le cacher, et me dire de ne jamais en parler à personne, pour ne pas nuire à son épouse ! Et c'est ce que je m'apprête déjà à faire !

- Tu délires… !

- Non ! C'est toi qui n'écoutes pas ! Ce bébé, c'est la dernière chose qui me reste ! Il est hors de question que quiconque me le prenne, tu m'entends ?! Pas même Draco !

Ron poussa un râle d'agacement et de colère, ses yeux bleus fixant le regard vert du moldu qui le défiait sans faiblir.

- Et si c'était toi, Harry ? Si c'était toi qui avait un enfant, quelque part dans le monde, et que tu ne le savais pas. Tu ne voudrais pas qu'on te le dise ? Tu ne voudrais pas le savoir ?

- En l'occurrence, ce n'est pas moi. Ce bébé est le mien, Ron. Je ne lui dirai pas.

- C'est égoïste.

- Peut-être qu'au fond ça l'est, oui, cingla le moldu. Mais je t'interdis de me reprocher d'être égoïste alors même que j'ai enduré sept mois d'une chose que je ne désirais pas à la base.

- Tu ne vas pas remettre ça sur le tapis… t'aimes plus ton enfant, tout à coup ?!

- C'est la personne la plus précieuse que j'ai au monde, souffla le brun. Et je ne le perdrai pas ! Jamais ! Je ne permettrai à personne de me le prendre. C'est mon bébé… c'est mon bébé… !

Harry se laissa retomber contre Hermione. Toutes ses forces s'étaient évaporées avec la colère et la hargne et, désormais, il semblait à moitié mort.

- C'est mon bébé… souffla le moldu. Il ne doit pas me le prendre… ne lui dis rien… ! C'est mon bébé…

- Personne ne te prendra ton bébé, Harry, murmura alors Hermione alors que Ron lui lançait un regard consterné, accusateur.

- Mais Hermione ! Il a le droit de savoir ! répliqua le sorcier.

- Personne, insista la brune, ne te prendra ton bébé.

Elle lui lança un regard glacial et Ron serra les dents.

- On l'a cherché pendant des mois, et maintenant qu'on tient une piste on ne devrait pas le lui dire ? s'énerva le rouquin.

- C'est à Harry de prendre cette décision, le coupa Hermione.

- Mais Draco est aussi le père de l'enfant !

- Draco a refait sa vie, tonna la sorcière. C'est le bébé d'Harry et il a décidé de ne pas lui en parler. Nous allons respecter son choix.

- Tu n'es pas sérieuse… !

- Je suis on ne peut plus sérieuse, Ronald.

Et le rouquin déglutit. Elle serra le brun contre son cœur :

- « C'est un Serpentard… », commença-t-elle.

Le sorcier ferma les yeux.

- « … et les Serpentard sont imprévisibles », termina-t-il avec Hermione en soupirant doucement.

- Nous ne savons pas comment va réagir Draco. Peut-être que tu as raison. Peut-être qu'il reviendra. Mais s'il privilégie sa femme, et qu'il prend le bébé pour que sa femme l'élève, ce sera de ta faute, Ron.

Le sorcier passa une main sur son visage.

- Nous ne pouvons pas prendre ce risque. C'est le bébé d'Harry.

Vaincu, Ron se laissa tomber sur la chaise en bois et ferma les yeux.

- D'accord, Hermione.

Il restèrent ainsi quelques secondes, quelques minutes. Ron réfléchissait, divisé, déchiré. Enfin, il planta son regard sur le corps frêle devant lui :

- Harry…

Le moldu leva les yeux vers lui.

- Je ne dirai rien à Draco. Je ne dirai rien à personne. Je te le promets.

Il hocha la tête et tendit la main vers lui. Ron la saisit et serra les doigts osseux avec tristesse.

- Merci, Ron. Merci…

Harry finit par s'endormir dans les bras d'Hermione et la jeune femme le rallongea sous sa couverture. Elle lança un sort à l'assiette qui s'était brisée sur le sol, éparpillant la nourriture et les débris et restes s'envolèrent directement en direction de la cuisine. Lorsque Ron et Hermione sortirent de la chambre du brun, la Française posa sa main dans la sienne et la serra.

- Harry a besoin de nous, souffla-t-elle. C'est son enfant, Ron.

- Je sais. Mais c'est aussi celui de Draco. Il a le droit de savoir.

- C'est à Harry de prendre cette décision.

- Ce n'est pas pour être contre lui. Je me mets simplement à la place de Draco. Si tu portais mon enfant sans que je ne le sache... si tu me cachais un fait aussi important... si tu m'empêchais de le voir, je... je pense que je t'en voudrais toute ma vie... est-ce que tu comprends ce que j'ai voulu dire, Hermione ?

- Je sais. Mais c'est Harry, ton meilleur ami. Il est terrifié par tout ce qui lui arrive. Il n'a jamais été aussi seul, il a besoin de nous. Nous sommes tout ce qui lui reste de stable, dans sa vie.

- Je pense qu'il fait une erreur…

- Nous n'avons pas le droit de le juger ou de l'abandonner, Ron. Pas alors qu'il souffre tant.

Il soupira et posa ses lèvres sur le front de la sorcière.

- Je sais. Je ne le laisserai pas tomber.

Et Ron serra la main de la jeune femme dans la sienne.


Et voilà. Alors, qu'en avez-vous pensé ?

Harry a pris la décision de ne rien dire à Draco, de garder pour lui le secret de sa grossesse. Quel est votre avis ? Pensez-vous que ses craintes sont légitimes ? Ou êtes-vous plus du côté de Ron qui affirme que Draco a le droit de savoir qu'il va avoir un enfant avec Harry ? N'hésitez pas à me laisser une review, à me donner votre avis. Ça me fait toujours très plaisir de vous lire :D.

Merci d'avoir lu ce chapitre ! J'espère qu'il vous aura plu et qu'il vous aura donné envie de connaître la suite.

Je vous fais de gros bisous, à vendredi !