Bonjour,
Je tenais à vous remercier, tous, sans exception, pour vos adorables messages. Merci beaucoup à ceux qui me soutiennent : vos compliments sont un véritable carburant pour moi. Merci de me dire que cette histoire vous plait. Merci de me dire que j'arrive à vous faire ressentir ce que le personnage ressent. Vous ne savez pas à quel point ça me touche, vraiment. Merci pour vos reviews, vous êtes super !
Aujourd'hui, Lily et James sont de retour chez eux :).
Disclaimer : les personnages et l'univers appartiennent à J. K. Rowling, seule l'histoire est de moi.
Bonne lecture !
Chapitre 48 : Retour chez soi.
Harry n'avait pas pu le nier. Aujourd'hui, il donnait raison à Draco comme jamais il n'avait pensé le faire : il aimait sa fille. Il aimait Narcissa. Oh oui, il l'aimait. Il l'aimait si fort qu'il ne comprenait pas lui-même ce qu'il ressentait. C'était vital, viscéral, incontrôlable. Il l'aimait déjà depuis un petit moment. Depuis qu'il avait accepté sa présence dans son ventre. Mais maintenant qu'elle était là, il avait l'impression de mourir d'amour. Quand il voyait ses grands yeux gris pétiller lorsque Ron la chatouillait… Quand il voyait son sourire radieux lorsqu'il la récupérait dans son berceau le matin… C'était la chose la plus merveilleuse au monde. Draco avait raison. Avoir un enfant, son propre enfant, l'avoir porté et mis au monde… C'était comme s'il était né pour ça. C'est comme si sa fille était devenue le but de sa vie et le centre de son monde.
Cela faisait déjà un mois que Narcissa était née. C'était la fin octobre, et Harry avait déjà repris presque la moitié du poids qu'il avait perdu durant sa grossesse. Il se sentait toujours fatigué, mais beaucoup moins que durant les neufs derniers mois. Ce premier mois à s'occuper d'un enfant pour la première fois de sa vie fut particulièrement difficile et éprouvant, mais il en tira beaucoup de plaisir. Pour la première fois depuis longtemps, il se sentit utile. Il tint à faire un maximum de choses tout seul, et il y parvint avec une facilité déconcertante. Bien sûr, il reçut avec plaisir l'aide de Ron et Hermione, notamment pour s'occuper de Narcissa durant la nuit. Madame Weasley lui apprit à faire des biberons, et à reconnaître les différents pleurs de son enfant. Monsieur Weasley, quant à lui, lui montra la meilleure façon de changer une couche. Harry trouva cette tâche particulièrement pénible, mais ne rechignait jamais à la faire. En vérité, il n'était pas le seul à adorer s'occuper de Narcissa. Toute la famille se relayait pour la bercer, la choyer, lui donner à manger et la surveiller pendant sa sieste. L'arrivée de ce nouveau membre dans la famille semblait avoir perturbé, dans le bon sens, la petite vie tranquille des Weasley.
Ginny et Dean était revenus passer une semaine au Terrier et avaient pu faire la rencontre de la petite fille. Ginny avait été véritablement ravie de voir que c'était son berceau qui servait désormais au bébé et Dean avait chaleureusement félicité Harry. Le couple était ensuite reparti : ils avaient loué un petit appartement à Pré-au-lard, où Dean travaillait désormais comme postier. Luna et Neville aussi étaient venus voir Harry, après avoir appris la merveilleuse nouvelle de la naissance de la petite. Neville avait pleuré de tendresse et Luna avait offert au bébé une petite peluche en forme de nargole.
Le professeur Dumbledore était venu quelques jours à peine après qu'Harry se soit réveillé de son sommeil de quatre jours, les bras chargés de paniers remplis de friandises, fruits et autres sucreries ainsi que des jouets et peluches de toutes les couleurs. Lorsqu'il avait vu son petit visage rose et ses cheveux noirs, il avait sourit et lancé un « Exactement comme ton papa » avant de faire un clin d'œil à Harry. Le professeur McGonagall aussi revint souvent voir l'enfant, mais depuis que les cours avaient repris à Poudlard, les enseignants avaient beaucoup moins de temps à consacrer à leur ancien élève.
D'ailleurs, Harry était impatient. En avril prochain il passerait l'entretien pour devenir professeur à Poudlard et, s'il était pris, il deviendrait un membre à part entière de l'équipe pédagogique de l'établissement. Il serait donc le collègue de McGonagall et Rogue. C'était étrange, rien que d'y penser. Mais cela semblait être un métier merveilleux, et il avait hâte de pouvoir voir son nouveau rêve se concrétiser. Lorsqu'il avait un moment de libre, que Narcissa faisait sa sieste ou qu'elle était laissée aux bons soins d'Hermione ou des Weasley, il en profitait pour continuer de réviser et de potasser ses manuels de didactique de l'éducation.
- Dis, Harry, fit Ron en frappant à sa porte déjà ouverte.
Le brun leva les yeux de son livre.
- On commence à déménager tes affaires ou tu veux attendre cet aprem ?
- Non, on peut le faire tout de suite si ça t'arrange.
- Ouais, j'aimerais mieux. J'ai rendez-vous avec le capitaine de l'équipe de Quidditch d'Australie à quinze heures.
Le moldu referma son livre et suivit son ami dans le salon. Tous les cartons étaient déjà pratiquement faits, ne restait plus qu'à les emporter dans sa maison dans laquelle il n'avait pas remis les pieds depuis bientôt quatre mois.
Narcissa somnolait dans les bras d'Hermione qui lui murmurait des comptines moldues, assise dans le sofa.
- Ça y est, tu es prêt à retourner chez toi ? demanda la Française en le voyant arriver.
Le brun hocha la tête et posa un baiser léger sur le sommet du crâne de la petite fille.
- Mes parents rentrent demain, il faut que je passe un coup de balai et que j'aménage un peu ma chambre pour Narcissa.
- Est-ce que tu leur as dit que… ?
- Non, souffla Harry avec une moue triste. Avec la mort de mon oncle au Canada, ils ont été assez occupés comme ça. Mais je vais leur dire. De toute façon, je n'ai plus le choix.
Hermione hocha la tête. Les Potter étaient des gens très gentils. Elle les connaissait bien. Mais apprendre que leur fils unique avait porté un enfant durant neuf mois et l'avait mis au monde par césarienne, même quand on connaissait le monde sorcier, cela semblait tiré par les cheveux. Elle comprenait l'appréhension d'Harry. Mais elle savait que tout se passerait bien.
Ron rétrécit tous les cartons et le berceau du bébé et les glissa dans sa poche avant de faire un signe de tête au moldu qui attrapa un balai et suivit son ami jusqu'à sa maison, de l'autre côté de la clôture.
Lorsqu'Harry ouvrit sa porte d'entrée, il fut heureux de constater qu'il n'y avait pas tant de poussière que ça et que les araignées n'avaient pas tissé de toiles dans tous les coins, seulement dans la cuisine. Il vérifia que l'électricité marchait toujours et qu'ils avaient toujours l'eau courante avant de guider Ron jusqu'à sa chambre. Quand sa porte s'ouvrit, il fut pris d'une grande nostalgie. Ses murs étaient toujours recouverts de posters à l'effigie de ses super-héros préférés et sa Nintendo Switch n'avait pas bougée d'un pouce, toujours fièrement posée sur son bureau. Ses figurines, elles, étaient recouvertes d'une fine pellicule de poussière qu'il s'empressa de retirer à l'aide d'un plumeau prêté par madame Weasley.
Ron sortit le berceau et les cartons de sa poche, leur redonna leur taille normale et commença à déballer les quelques affaires qu'ils contenaient. Alors, il se rendit compte qu'il n'y avait absolument pas de place pour toutes les affaires de Narcissa, et encore moins pour son berceau.
Ils décidèrent donc de retirer le bureau du moldu et d'y mettre à la place, tout contre le mur, le lit du nourrisson. Les figurines ne firent pas long feu et Harry leur trouva une petite place dans son armoire. À la place, il y aligna les vêtements et couches jetables du bébé ainsi que quelques biberons, tétines et autres nécessaires de puériculture.
À la fin de la matinée, la chambre avait complètement changée. Son ordinateur portable et ses quelques manuels scolaires s'entassaient désormais sur sa table de chevet. Le berceau de l'enfant, lui, était couvert de petites peluches sauvées du grenier des Weasley. Harry avait également fait un brin de ménage, partout dans la maison, en faisant de nombreuses pauses, toujours quelque peu fatigué. Celle-ci était de nouveau habitable. Lorsque Ron rangea la dernière grenouillère dans l'armoire du moldu, il sourit de fierté :
- Pile à l'heure ! s'exclama-t-il.
Harry le remercia et Ron repartit chez lui rapidement pour prendre une douche avant de transplaner au Ministère de la Magie pour son rendez-vous.
Alors qu'Harry terminait de remettre en place les derniers détails dans sa chambre, la porte s'ouvrit sur Hermione qui tenait toujours dans ses bras le bambin qui suçait son pouce.
- Et voici ta nouvelle maison mon ange, sourit la jeune femme.
Le moldu se précipita sur sa fille et l'embrassa avec bonheur.
- C'est la chambre de ton papa, murmura-t-il à son oreille. Et maintenant, c'est la tienne aussi.
Hermione s'assit sur le lit, tenant toujours fermement le bébé contre elle, alors qu'Harry s'asseyait sur sa chaise, devant sa table de chevet, pour essayer de faire un peu de place.
- Ne m'en veux pas, Harry, chuchota alors la sorcière.
Les yeux du moldu se tournèrent vers elle et il eut un sourire attendrit.
- De quoi ?
La jeune femme posa doucement ses lèvres sur le front de l'enfant qui bailla. Ses yeux noisettes étaient emprunts d'une tristesse et d'un bonheur mêlés.
- Qu'est-ce que je peux être jalouse… murmura-t-elle, ne quittant pas des yeux le petit être dans ses bras.
- Jalouse ? s'étonna le moldu.
- Oui.
Et elle sourit, son visage éclairé d'une joie étrange et d'une mélancolie indéniable.
- Déjà plusieurs années que je suis avec Ron, et à peine un an que tu étais avec Draco, et te voilà papa…
Le moldu eut un regard triste. Pourtant, Hermione souriait toujours. La voix de la jeune femme trahissait ses sentiments. Comme une envie, une angoisse, une peur. Mais elle souriait. Elle n'avait jamais autant sourit. D'un sourire triste, attendrit, elle dévisageait la figure couleur porcelaine de la petite fille.
- J'aimerais tant en avoir une à moi...
- Mais ça arrivera, Hermione, dit Harry.
- Je sais. Je sais que j'ai fait le choix de poursuivre mes études et d'ouvrir un cabinet d'avocat d'abord, mais… quand je la vois… quand je te vois… tu as l'air tellement heureux.
Harry sourit avec douceur.
- Ron n'avait pas dit qu'il en voulait ? demanda-t-il.
- Si, bien sûr que si, mais il n'est pas prêt.
- Je ne l'étais pas non plus, rit le moldu.
Elle lui rendit son sourire avec sincérité.
- C'est vrai. Et maintenant ? Qu'est-ce que ça te fait ?
Harry ne réfléchit pas un seul instant.
- Elle compte plus que tout.
C'était évident, et la Française berça doucement l'enfant dans ses bras.
- Je ne t'en veux pas du tout, Hermione, continua alors le brun.
Elle leva les yeux vers lui.
- Ce n'est pas pour rien que je t'ai choisi comme marraine. Si un jour Narcissa a besoin de parler avec une femme, de choses et d'autres, je ne sais pas, j'aimerais qu'elle se confie à toi.
Le souffle de la brune se coupa.
- Tu es la personne la plus talentueuse et la plus intelligente que je connaisse. Je sais que tu prendras soin d'elle pour moi.
Les yeux de la sorcière se voilèrent de larmes et elle sourit doucement, ses yeux noisettes se dirigeant vers le bébé qui commençait à s'endormir.
- Merci, Harry.
- Non, merci à toi.
…
- Harry, mon chéri ! s'écria Lily Potter en sortant précipitamment de la voiture que conduisait son mari une fois celle-ci garée devant la maison. Tu nous as tellement manqué !
- Bonjour maman, sourit Harry en prenant sa mère dans ses bras et la serrant de toutes ses forces. Vous m'avez manqué aussi.
James Potter arriva, les bras chargés de valises et les laissa tomber au sol pour prendre à son tour son fils contre lui. Harry lui rendit son étreinte et aida tant bien que mal ses parents à ramener tous leurs bagages dans la maison.
Lily trouva la maison particulièrement propre et félicita son fils de l'avoir si bien tenue durant leur absence. Harry n'eut pas le temps de leur dire qu'il n'était rentré que la veille, car sa mère était victime d'une véritable logorrhée.
- Ta tante Pétunia et ton cousin Dudley ont fait des petits gâteaux au sirop d'érable pour toi ! Ils ont été très tristes que tu ne puisses pas venir avec nous, mais je leur ai expliqué que tu devais absolument décrocher ton diplôme dans ta nouvelle école.
- Tu leur as dit que j'étais inscrit… à Poudlard ?
- Mais non mon grand, je sais très bien que c'est un lieu qui doit rester secret pour les moldus, rit Lily. Je leur ai dit que tu étais scolarisé dans un nouveau lycée pas très loin de la maison.
Harry sourit, soulagé.
- Nous sommes allés aux chutes du Niagara, tu te rends compte ? continua Lily en déballant plusieurs souvenirs de ses valises. Et même à Toronto ! C'était vraiment bien, et ça a beaucoup aidé ta tante, elle qui avait besoin de se changer les idées après cette terrible épreuve.
Harry la laissa lui raconter leur fabuleux voyage, ponctué de visites touristiques, de découvertes culinaires, mais aussi de rendez-vous juridiques avec le notaire, les banques et les assurances vies. En sommes, ses parents n'avaient pas chômés et désormais, sa tante Pétunia et son cousin Dudley semblaient tirés de tout ce fatras testamentaire.
Enfin, à la fin de la journée, Harry réussit à isoler sa mère dans la cuisine et osa prendre la parole :
- Maman ?
- Oui mon chéri ?
Ses doigts s'entortillèrent sur son t-shirt et il blanchit sans s'en rendre compte. Il appréhendait. Il avait peur.
- J'aimerais vous dire quelque chose, à papa et à toi.
Lily délaissa ses couverts dans l'évier et regarda son fils d'un œil attendrit.
- C'est à propos des dernières vacances de février ?
Le brun hocha la tête et Lily posa une main rassurante sur sa joue.
- Tu n'es pas obligé de nous en parler si tu ne te sens pas prêt mon…
- Si, il le faut.
La femme sourit alors à son fils et hocha la tête.
- Très bien. Va t'asseoir dans le salon, je vais chercher ton père.
Elle essuya ses mains sur un torchon et disparut dans le couloir.
Lorsqu'elle revint, accompagnée de son mari, Harry était assis dans un des fauteuils du salon et se rongeait l'ongle du pouce. Ils s'assirent face à lui et James remonta ses lunettes rondes, semblables à celles de son fils, sur le bout de son nez.
- Qu'y a-t-il, mon grand ? demanda l'homme.
Harry souffla un grand coup. Ses mains étaient moites et il tremblait de plus en plus.
Il savait très bien que ses parents ne le puniraient pas, ne lui crieraient pas dessus, ni ne lui feraient le moindre reproche. Mais il avait peur. Peur parce qu'ils étaient des moldus. Peur qu'ils ne comprennent pas comment sa soudaine grossesse avait été possible. Peur qu'il le trouve bizarre, anormal, car lui-même s'était trouvé étrange et s'était détesté de ne pas être un homme lambda. Mais il devait leur parler de sa fille. Narcissa était là, désormais, et il ne pouvait pas leur cacher sa présence indéfiniment.
- Et bien voilà, bredouilla-t-il. J'ai… j'ai un bébé…
Il vit leurs yeux s'arrondir énormément et sa mère haleta, confuse :
- Un… un bébé ? Tu veux dire un enfant ?
- Oui.
Ses doigts se tordaient dans tous les sens tellement il stressait.
- Mais… mais tu n'aimes pas les hommes ? questionna James.
Harry rougit et rentra la tête dans les épaules.
- Si, répondit-il.
- Mais qui est la mère ? demanda Lily, perdue.
- Elle n'a pas de mère.
- Elle… ? murmura la rouquine. C'est une petite fille… ?
- Oui.
- Pas de mère ? s'étonna James. Tu veux dire que tu l'as adoptée ? Mais tu viens à peine d'avoir dix-huit ans, je ne pense pas que légalement ce soit...
- Non, elle est de moi, hésita le brun.
- J'avoue que j'ai du mal à te suivre sur ce coup mon grand, souffla l'homme, consterné.
Harry soupira et hocha la tête. Bien sûr qu'ils étaient perdus. Il aurait dû commencé par le commencement.
Alors il leur expliqua. Tout.
Il leur expliqua que Draco était un Particulier, un sorcier aux gènes magiques spéciaux, et qu'il était son âme-soeur. Il leur expliqua que c'était pour cela qu'il n'avait pas supporté la distance que le blond avait mis entre eux, lorsqu'il était partit. Il leur expliqua que les pouvoirs de Draco avaient un impact sur son corps et que, par exemple, il ne pouvait pas ressentir de douleur lorsque le blond lui faisait du mal sans en avoir envie. Il leur expliqua qu'il avait appris, lors de sa première année à Poudlard, qu'il pouvait avoir un enfant, avec Draco. Qu'il pouvait porter l'enfant de Draco. Il leur expliqua qu'il avait refusé et qu'à cause de son refus, Draco était parti. Il leur expliqua qu'ils s'étaient revus, lors du bal de Noël de Poudlard et que, cette nuit-là, son corps avait de lui-même accepté la magie du blond pour créer un enfant. Il leur expliqua qu'il avait donc porté son enfant, durant neuf mois. Il leur expliqua qu'il avait accouché, par césarienne, chez les Weasley, avec l'aide de l'infirmière de l'école. Il leur expliqua qu'il n'avait pas osé le leur dire, de peur de les affoler et de les inquiéter outre mesure. De peur qu'ils le voient comme quelqu'un de différent, d'anormal. Il leur expliqua qu'il n'avait pas voulu du bébé et que, finalement, avec l'aide d'Hermione, il avait appris à l'aimer.
Son explication dura longtemps. Très longtemps. Il ne sut pas s'il leur parla des minutes ou des heures. Et jamais ni Lily ni James ne l'interrompirent.
Lorsqu'il eut terminé, le soleil offrait ses derniers rayons orangés, et un froid nocturne commençait à prendre possession du salon.
James était affalé dans le canapé, les yeux grands ouverts, une fine pellicule de sueur sur le front. Lily, elle, semblait triste. Incroyablement triste. Et Harry baissa les yeux.
- Tu aurais dû nous le dire, dit alors Lily avec sévérité.
- Je sais… je suis désolé.
- Tu aurais dû nous le dire, nous t'aurions aidé, mon chéri !
Le moldu releva les yeux.
- Si j'avais su…
Et les yeux de sa mère se voilèrent de larmes.
- Oh, maman, non… gémit Harry en voyant sa mère si triste.
James prit sa femme dans ses bras et lui caressa doucement le dos.
- Si j'avais su que tu avais vécu tout ça… si j'avais su que tu attendais un enfant… je ne serais jamais partie au Canada, je serais restée avec toi et…
- Mais tante Pétunia avait besoin de toi, tenta de la rassurer le brun.
- Mais toi aussi tu avais besoin de moi ! pleura-t-elle. Si j'avais su… et dire que tu as vécu ça tout seul, Seigneur…
Harry comprit que sa mère était prise d'une forte culpabilité et il la prit dans ses bras à son tour.
- Je n'étais pas tout seul, maman, il y avait les Weasley et Hermione.
- Mais c'est mon rôle de maman à moi de soutenir mon fils lorsqu'il a besoin d'aide, et je n'étais pas là.
- Tu es et resteras toujours la meilleure maman du monde, sourit Harry.
- La flatterie ne marche pas avec moi, monsieur, rit-elle doucement.
Harry garda sa mère contre lui quelques minutes avant que ses larmes de se tarissent et qu'elle ne se mette à renifler.
- Tu aurais dû nous le dire, mon grand, répéta alors James.
- Mais il faut que tu comprennes, papa... ce n'était... ce n'était vraiment pas facile d'accepter que j'étais un homme qui portait un enfant, alors vous le dire…
- Mais il s'agit de ton enfant, ton véritable enfant, ton enfant biologique. C'est de la folie…
Et James déglutit difficilement.
- As-tu bien réfléchi ? demanda-t-il soudainement.
- Quoi ?
- Es-tu sûr de vouloir garder ce bébé ?
- James ! s'étonna Lily en relevant le visage vers son mari.
- Tu n'as que dix-huit ans. Un enfant c'est énormément de responsabilités.
- Je sais, répondit calmement le jeune homme. Je n'en voulais pas, au début.
- Mais alors, pourquoi... ?
- Elle méritait une chance.
- As-tu bien conscience que toute ta vie sera à jamais bouleversée ?
- Elle l'est déjà, papa. Elle l'a été au moment même où j'ai rencontré Draco.
Alors l'homme pinça les lèvres et hocha doucement la tête.
- C'est ma fille, continua Harry. C'est mon enfant.
Lily leva les yeux, choquée, comme si elle venait de prendre conscience de quelque chose.
- T-Ton enfant… mon Dieu ! Ton véritable enfant !
- Oui, sourit doucement le moldu.
Le visage de la rouquine s'illumina.
- Ça veut dire… que nous sommes grand-parents ?
Le brun hocha la tête et Lily lança ses poings en l'air avec fierté.
- Je suis grand-mère ! Avant Molly ! s'exclama-t-elle.
- Maman, la calma le moldu, ce n'est pas une compétition.
- Où est-elle ? s'écria la femme. Où est ma petite fille ?
Harry émit un petit rire et se leva doucement, leur faisant promettre de ne pas faire trop de bruit pour ne pas effrayer le bébé. Lorsqu'il se dirigea vers la porte d'entrée de sa maison, il se dit qu'il avait véritablement les meilleurs parents du monde. Pas une seule fois ils n'avaient posé la moindre question sur son lien avec Draco et l'anormalité de sa situation. Pas une seule fois ils n'avaient émit un jugement de valeur et l'avait critiqué ou trouvé étrange. Non. La seule chose qui les avait blessés, c'est qu'il ne leur avait pas parlé de sa grossesse, qu'il la leur avait cachée. Pas qu'il était lié à un être magique. Pas qu'il avait porté un enfant dans son ventre alors qu'il était un homme. Juste qu'il ne leur avait pas dit. Juste qu'il ne leur avait pas laissé jouer leur rôle de parents.
Il ouvrit la porte et fit signe à Hermione et Ron qu'il pouvait apercevoir à travers la fenêtre à l'étage de la maison voisine. Au bout de quelques minutes, Ron arriva, le bébé emmitouflé dans une couverture contre lui, et la tendit doucement au moldu.
- Alors ? Qu'est-ce qu'ils ont dit ?
- Mon père est choqué. Et ma mère est toute heureuse d'avoir eu un petit enfant avant la tienne.
- Ce n'est qu'une question de temps, sourit le rouquin avec un clin d'œil.
Harry remercia son ami, cala le bébé entre ses bras et referma la porte. Lorsqu'il se retourna pour se rendre au salon, il entendit la voix de sa mère s'agiter :
- … rends compte, James ? Notre fils a eu un enfant ! Notre petit Harry, il est papa ! Et il est si jeune ! Dix-huit ans, c'est encore un enfant, et il est papa !
Lorsqu'il arriva près de ses parents, il sourit et chuchota :
- Je vous présente votre petite fille.
Lily ouvrit la bouche dans un « o » parfait alors qu'Harry déposait le bébé dans ses bras avec délicatesse. James se pencha aussitôt vers l'enfant et un immense sourire fendit son visage.
- Mon Dieu… murmura-t-il.
- Seigneur… dit Lily. Elle… elle te ressemble exactement. On dirait toi quand tu étais petit. James, regarde comme elle ressemble à Harry.
- La ressemblance est frappante, souffla-t-il, ne pouvant détacher ses yeux du poupon.
Harry reprit sa place et eut un regard attendrit pour ses parents qui souriaient comme des bienheureux devant sa fille. Alors, l'enfant papillonna des yeux et Lily leva un regard choqué vers lui :
- Ce sont les yeux de…
- Oui, ce sont ceux de Draco, sourit-il.
- Ils sont magnifiques.
James posa doucement sa main sur les cheveux noirs de la petite fille dans une douce caresse et celle-ci bailla et eut un petit sourire satisfait.
- Mon Dieu… répéta-t-il, incapable de dire quoi que ce soit d'autre.
Lily souriait, comme si elle tenait dans ses bras son propre enfant.
Elle l'aima. Tout de suite. Elle reconnaissait dans ses traits délicats le visage de son fils unique. Elle reconnaissait les cheveux d'Harry et de James sur sa petite tête. Elle était sa petite fille, il n'y avait aucun doute à avoir. Et c'était la plus belle surprise qu'Harry ait pu lui faire.
- Alors ma princesse, murmura-t-elle en chatouillant le nez du bébé. Comme ça tu as déjà un mois ?
Le brun fut attendri par la scène.
- Comment s'appelle-t-elle ? demanda alors Lily.
- Narcissa.
James leva les yeux vers lui :
- Un prénom peu commun, dit-il en haussant les sourcils.
- Le prénom de la mère de Draco, sourit le moldu.
- Qu'en a-t-elle pensé ?
- Je ne sais pas. Elle est décédée en le mettant au monde... j'ai pensé que cela plairait à Draco que sa fille porte le nom de sa mère...
James sourit en hochant la tête tandis que Lily affichait un air heureux :
- Tu as bien fait, mon chéri. Narcissa, quel joli prénom pour une si jolie petite fille.
Et Harry sentit son coeur fondre d'amour.
- Alors Narcissa, sourit Lily en replongeant son nez vers le ventre de l'enfant qui gigotait. Que tu es belle. As-tu vu plus beau bébé, James ?
- À vrai dire en venant au monde Harry était rudement beau, mais pas autant !
Le moldu leva les yeux au ciel devant l'ironie de son père et s'assit confortablement dans son fauteuil, toute trace d'appréhension envolée.
Enfin, Lily releva son visage vers lui :
- Et où est Draco ?
Harry pinça les lèvres.
- Il… il a refait sa vie.
- Mais qu'a-t-il dit lorsqu'il l'a vue ?
- Il ne l'a pas vue, souffla le brun. Je ne lui ai pas dit.
- Il ne sait pas qu'elle existe ? demanda James en fronçant les sourcils.
- Non. Et je ne compte pas lui dire.
La voix d'Harry avait été ferme.
L'homme voulut répliquer, mais le visage déterminé de son fils le coupa dans son élan. Il sembla réfléchir quelques instants et, enfin, il finit par hocher la tête doucement.
- Tu as sûrement tes raisons.
- Oui, dit finalement Harry. Pour l'instant j'aimerais qu'il ne sache rien.
- D'accord, répondit simplement Lily.
Et le sujet fut clos.
- S'il vous plait, j'aimerais que vous n'ébruitiez pas trop sa venue au monde, demanda-t-il soudainement.
- Mais je peux tout de même m'en vanter auprès de mes collègues au collège, n'est-ce pas ? demanda James.
- À condition que tu ne leurs dises pas que c'est moi qui l'ai mis au monde, rit le brun.
- Ils n'en sauront rien ! Ils sauront juste que je suis devenu grand-père. Ils ne vont pas en revenir.
- Et moi je peux en parler à Molly, non ?
- Madame Weasley est déjà au courant.
- À la bonne heure ! Oh ! Mas c'est vrai qu'elle est née chez les Weasley et qu'ils ont largement eu le temps de la rencontrer, dit Lily, une pointe de jalousie dans la voix.
Harry hocha la tête.
- Et bien, cette fois, c'est mon tour ! sourit la rouquine en chatouillant l'enfant. Je ne la lâcherai pas d'une semelle !
Le brun sourit d'amusement.
- Il faut absolument que je peigne son portrait. Qu'en dis-tu mon chéri ? demanda-t-elle à son fils.
- Absolument.
- Et même un portrait de vous deux !
- Quand tu voudras.
- Et même un portrait de famille complet et… oh !
La petite fille s'était mise à pleurer et Harry se releva, tendant les bras vers elle.
- Elle doit avoir faim, dit-il.
- Non, non, je m'en occupe, sourit Lily en se levant d'un bond.
Harry indiqua à sa mère où se trouvaient les biberons et le lait en poudre et celle-ci se précipita à l'étage pour prendre tout ce dont elle avait besoin.
James se releva à son tour et posa une main fière et réconfortante sur son épaule et Harry sourit. Il était heureux. Jamais il n'aurait pu rêver meilleure famille.
Et voilà. Alors, qu'en avez-vous pensé ?
Une réaction somme toute utopique, mais vous conviendrez que ça colle parfaitement avec la personnalité des parents d'Harry dans cette fanfiction :). Lily et James ne sont jamais réellement intervenus dans l'histoire, c'est pourquoi ce chapitre s'inscrit dans cette continuité logique. J'espère que ça ne vous aura pas déçu (et puis, Narcissa est là, et je ne me voyais pas faire se battre Harry contre ses parents à ce sujet, il a déjà tellement souffert).
Un chapitre très transitoire, mais il nous permet de souffler un peu avant la suite (nettement plus agitée) ! N'hésitez pas à me laisser une review, ça me fait toujours super plaisir de vous lire.
Merci d'avoir lu ce chapitre, j'espère qu'il vous aura plu et qu'il vous aura donné envie de lire la suite.
J'vous biiise, à mardi !
