Bonjour,

Merci à tous pour vos retours ! Nous atteignons bientôt les 500 reviews, je n'en reviens pas, c'est tellement énorme ! J'espère que ce chiffre sera dépassé d'ici la fin de la fanfiction. N'oubliez pas que l'histoire fait 63 chapitres, il reste donc moins de 10 chapitres avant la fin :).

Encore un grand merci à tous d'être là ! Merci, merci, merci !

Disclaimer : les personnages et l'univers appartiennent à J. K. Rowling, seule l'histoire est de moi.

Bonne lecture !


Chapitre 54 : Pansy Parkinson.

Flashback - Analepse

Une semaine plus tard, Blaise rentra chez lui, en Jamaïque et ce, non sans avoir demandé à Draco de l'accompagner : il connaissait de très bonnes familles de sorciers jamaïcaines qu'il aurait aimé lui présenter. Le blond aurait peut-être trouvé son bonheur sur son île. Mais Draco avait décliné son invitation. Pas qu'il n'aime pas la Jamaïque, bien au contraire, mais durant ces quelques jours il avait pris conscience de plusieurs choses.

Il était le seul héritier de la famille Malfoy depuis que son père avait été écroué à Azkaban. Lucius Malfoy avait perdu tous ses droits légaux sur les biens familiaux, condamné à perpétuité par le Magenmagot. Il était donc désormais le seul à pouvoir, et surtout devoir, gérer les affaires de la famille. Et il ne s'était pas douté de l'ampleur de cette tâche. Il avait tout d'abord envoyé un hibou à Gringotts, à Londres, afin de débloquer tous les fonds possibles de tous les coffres de sa famille, ce qui avait été fait selon ses désirs. Il avait ensuite contacté Teignous Nott, le notaire auquel les familles de Sang Pur faisaient généralement appel lorsqu'il s'agissait d'éclaircir les situations sur la gestion des terres et autres biens. Draco avait alors découvert qu'il était désormais le propriétaire de pas moins de trente-sept terrains de plusieurs milliers d'hectares et maisons répartis un peu partout dans le monde, de plusieurs actions dans diverses entreprises sorcières, et notamment dans la Gazette du Sorcier. Toutes ces actions faisaient constamment fructifier les finances des Malfoy et il fallait pas moins de douze coffres à la banque pour conserver tout cet argent.

Draco avait toujours su que sa famille était prodigieusement riche. Il savait aussi que son père avait géré la fortune familiale d'une main de maître. Mais il ne s'était pas douté une seule seconde que les Malfoy, à eux tous seuls, possédaient tant de richesses. Et désormais tout ça était à lui. À lui seul. Et il devait gérer ce patrimoine considérable.

Il avait donc pris la décision de rester quelques temps de plus en Allemagne, afin de faire expertiser le manoir qu'il avait occupé pour pouvoir y effectuer quelques réparations si nécessaire et, pourquoi pas, le revendre ou le louer à bon prix. Il ne voyait pas l'intérêt d'avoir autant d'endroits où vivre, et ce même si cela pouvait être pratique. Il était seul. Et aucun des manoirs de sa famille n'était la maison idéale à ses yeux. Ils étaient tous plus froids et sombres les uns que les autres. Même sa maison sur l'une des îles du Pacifique était remarquablement isolée et terne pour une habitation sous le soleil. Il ne savait pas encore où il souhaiterait s'établir pour de bon, mais pour l'instant aucun endroit, parmi les trente-sept demeures qu'il possédait, ne lui semblait hospitalier.

Il était désormais l'une des personnes les plus riches d'Angleterre, mais au fond, cela lui paraissait normal, presque commun. Il n'avait jamais profité de son argent. Il s'était contenté de se laisser vivre, simplement, comme si tout le monde avait une qualité de vie semblable à la sienne. C'était le jour où il était arrivé chez les Potter et les Weasley qu'il avait pris conscience de la réalité des choses. Côtoyer des Sang Pur toute sa vie l'avait, en quelques sortes, formaté. Alors voir des gens vivre avec peu de moyens, cela lui avait ouvert les yeux. Et dans son coeur, il mourut d'envie de transplaner chez Harry pour le couvrir de cadeaux d'or et d'argent et lui promettre une vie pleine de châteaux, de délicieux et délicats mets, et de vêtements de soie et de lin. Mais il ne le fit pas. Il ne le ferait jamais. Harry n'avait jamais été quelqu'un d'intéressé. Ni avec lui, ni avec personne, d'ailleurs. Draco sourit. Au contraire, c'était même lui qui avait dépensé jusqu'à sa dernière mornille pour lui acheter un sachet de côtelettes de fantôme, lors de sa première année à l'école, dans le train. Harry n'avait que faire de son argent. Et il aurait pu être aussi pauvre que les Weasley, il l'aurait tout de même aimé.

Mais Draco n'était pas dupe. Harry était bien un des seuls êtres au monde à ne pas être intéressé par l'argent. Par son argent. Dès qu'il avait commencé à s'intéresser à ses biens et ses finances, et qu'il avait commencé à prendre contact avec quelques personnes pour l'aider à gérer son patrimoine, il avait pu apercevoir, dans les yeux de tout un chacun, une lueur vorace et avide. Les agents immobiliers avaient commencé à se rapprocher de lui, et même les gobelins de Gringotts avaient tenté de lui soutirer quelques gallions en échange de leurs bons et loyaux services. Cela le dégoûtait. Le monde n'était donc que convoitise. Et même si cela lui conférait un certain pouvoir sur ces individus, il voulait vomir lorsqu'il se trouvait face à ces personnes vénales et cupides.

Aujourd'hui, Draco était dans un des bars de Bocholt, à quelques kilomètres à peine de son manoir. La nuit était déjà bien entamée, et il pouvait entendre derrière lui les quelques clients du pub qui parlaient des derniers résultats obtenus par l'équipe nationale de Quidditch. Depuis que Blaise était passé le voir, il avait cessé de s'enivrer. Il buvait toujours, par à-coup, par habitude, par ennui, comme ce soir, pour se détendre un peu après une journée entière à négocier avec les banques, les notaires, et les agences immobilières sorcières pour évaluer le prix de ses biens. Mais se griser ne l'intéressait plus. Il avait cessé d'avaler plusieurs litres chaque jour. Par conséquent, il n'arrivait plus à chasser son image de sa tête. Mais il avait décidé de s'y habituer, de s'y faire. Et même si chaque jour il souffrait de le savoir si loin, même s'il mourait de l'avoir abandonné, Blaise avait raison : il ne serait ni le premier ni le dernier à refaire sa vie en aimant toujours quelqu'un d'autre.

Draco termina son verre et s'apprêta à sortir de sa poche quelques gallions pour payer sa boisson lorsqu'il aperçut un corps s'approcher du sien et une main délicate déposer des pièces à sa place :

- Un autre, s'il te plait, Karl, entendit-il dire dans un allemand bancal.

Il baissa les yeux vers la personne près de lui. Il la reconnut tout de suite.

- Bonsoir Draco.

C'était Pansy Parkinson.

La jeune femme s'assit près de lui et eut un sourire avenant, et il la salua d'un mouvement de la tête.

- Bonsoir Pansy.

- Je ne m'attendais pas à te croiser dans un bar comme celui-ci.

- Ne suis-je pas assez bien pour ce bar ?

- C'est plutôt lui qui n'est pas assez bien pour toi.

Elle remercia le barman qui lui tendit un nouveau vers de schnaps et le fit aussitôt glisser devant le blond.

- En quel honneur ? demanda-t-il.

- Parce que ça me fait plaisir de te revoir.

Draco saisit le verre et le vida doucement sous l'œil langoureux de la jeune femme.

Pansy avait quelque chose de changé. Il la connaissait depuis des années. Depuis toujours, en fait. Elle était elle aussi issue d'une grande famille de Sang Pur : les Parkinson, quoi que beaucoup moins influents et riches que les Malfoy. Ils s'étaient souvent côtoyés, lors des repas organisés par le comité de Sang Pur de l'époque, lorsqu'ils étaient enfants. C'était d'ailleurs lors d'un de ces repas qu'il avait également rencontré Blaise. Pansy avait toujours été une enfant capricieuse, précieuse et pourrie gâtée. Elle obtenait toujours ce qu'elle voulait et si, lorsqu'elle était enfant, cela se faisait par le biais de crises de larmes intempestives, en grandissant, elle avait appris à jouer de ses charmes féminins pour parvenir à ses fins.

Elle avait de longs cheveux bruns et lisses qui lui arrivaient jusqu'au bas du dos. Son visage était délicat, mais il s'en échappait quelque chose de dur. Chose qu'elle semblait avoir tenté d'adoucir grâce à quelques subterfuges. Ses paupières et ses joues étaient fardées de teintes rosées et ses lèvres étaient peintes d'un rouge aussi vif que le sang. Elle portait un décolleté plongeant qui laissait voir sa poitrine généreuse. Ses jambes étaient nues, malgré la fraicheur de la nuit, surmontées par une mini-jupe en cuir qui couvraient à peine ses cuisses. Elle était devenue une belle femme, c'était certain. Elle n'avait plus rien à avoir avec la jeune fille criarde à la voix suraiguë qu'il avait connu, il y a peine quelques mois encore, à Poudlard.

Lorsqu'il eut reposé son verre sur le bar, elle eut un sourire satisfait et sortit une cigarette de sa poche. Elle l'alluma entre ses doigts parfaitement manucurés et la lui tendit sans un mot.

Il ne répondit rien, alors elle en aspira elle-même une bouffée.

- Ça fait longtemps que tu es dans le coin ? demanda-t-elle en soufflant une volute de fumée.

- Quelques mois.

- Et tu comptes rester ici encore longtemps ?

- Qu'est-ce que tu veux, Pansy ?

Le jeune femme passa sa langue sur sa bouche, étalant légèrement son rouge à lèvres.

- Tu sais que tout le monde te cherche, Draco ?

- Tu m'en diras tant.

- Weasley et Granger te cherchent. Potter aussi.

Le blond baissa ses yeux gris le long de son corps penché sur le bar.

- Tu dois avoir une bonne raison pour ne donner aucun signe de vie au moldu.

- Je ne suis plus avec lui.

Et les lèvres de la sorcière s'étirèrent imperceptiblement en un petit sourire satisfait.

- Ah vraiment ?

Sa cigarette était presque totalement consumée.

- Et pourquoi ça ?

- Nous avions des divergences d'opinions.

- Des divergences d'opinions… répéta-t-elle, réfléchissant.

Elle tira une dernière bouffée de fumée et écrasa son mégot dans un cendrier devant elle.

- Nous avons eu peur.

- Qui ça, nous ?

- Le comité des Sang Pur.

Le blond affichait un air froid, neutre et dévisageait la jeune femme qui, se penchant de plus en plus, faisait doucement remonter sa mini-jupe le long de ses cuisses. Il détestait cette assemblée aux idées préconçues et réductrices.

- Peur de quoi ?

- Peur que tu épouses ce moldu et que tu déshonores ton sang.

Draco se retint de justesse de froncer les sourcils et de serrer les dents, mais sa mâchoire se contracta involontairement.

- Je n'ai que faire de l'avis d'un groupe de sorciers archaïques.

Elle se pencha un peu plus.

- De toute façon, je vois que ce problème n'est plus d'actualité, sourit-elle.

Le blond voyait dans son visage fardé quelque chose qui le dégoûtait. Il avait toujours été rebuté par elle, même lorsqu'elle était encore jeune fille et qu'elle trainait toujours dans ses pattes, lors de leurs premières années à Poudlard. Elle avait la sale manie de se croire irrésistible, aimant à trainer par le bout du nez, ou d'autre chose, les garçons qui semblaient s'intéresser à son sang. Et cela conforta Draco dans son idée que le sang ne faisait pas tout.

- Peut-être que, désormais, tu reviendras dans le droit chemin… susurra-t-elle dans un murmure, laissant glisser sur lui son regard langoureux.

Draco enfonça sa main dans sa poche, sortit deux gallions et les lança négligemment sur le bar. Ils tintèrent en heurtant le cendrier.

- Au revoir, Pansy.

Et il se dirigea d'un pas vif vers la sortie. La jeune femme se redressa aussitôt, sortit quelques mornilles qu'elle jeta au visage du gérant et se précipita à sa suite.

- Où vas-tu ? demanda-t-elle, le rattrapant sur les marches du pub.

- Je rentre chez moi.

- Laisse-moi t'accompagner. Allons boire un dernier verre.

Ses yeux perçant brillaient à la lumière des lampadaires. Il la dominait d'au moins une tête, si ce n'était une tête et demie. Elle était légèrement plus grande qu'Harry, et il la vit se rapprocher en roulant des épaules. Ses poings se serrèrent.

- Pas ce soir, Pansy.

- Un dernier verre… insista-t-elle. Pour oublier…

Alors il ferma douloureusement les yeux et son corps trembla. Ses poings se serrèrent. Il ne pouvait pas oublier. C'était impossible. La potion ne fonctionnait pas comme ça, et l'alcool était éphémère. Il ne pourrait jamais. Il sentit ses doigts féminins glisser le long de son torse et remonter jusqu'à sa nuque où ils triturèrent ses cheveux blonds et il frémit. Elle se hissa sur la pointe des pieds et sa bouche, près de son oreille, murmura :

- Pour l'oublier, lui…

Son sang ne fit qu'un tour. Il la saisit à la taille et transplana.

Dès lors qu'il eut posé un pied dans son domaine, Draco sut qu'il venait de faire une grosse erreur.

Debout dans son salon, la cheminée allumée et crépitante, il relâcha sa prise de la jeune femme qui affichait un sourire victorieux et perverti. Ses mains passèrent sur ses larges épaules carrées et elle le poussa doucement.

Draco se laissa faire. Il ne savait pas pourquoi. Elle le dégoûtait. Mais il ressentait un besoin. Le besoin fort et puissant d'effacer de son esprit l'image du moldu qui l'attendait. Il ne voulait plus voir ses yeux verts. Il ne les supportait plus. Son cœur saignait chaque jour un peu plus et la culpabilité, toujours plus grandissante et monstrueuse, l'empêchait de vivre, d'avancer. Il n'avançait plus. Il n'avancerait jamais. Et il n'en pouvait plus. Il n'en pouvait plus de stagner ainsi, figé, bloqué par ce visage, par ce corps qu'il imaginait encore sous lui, par sa voix qu'il entendait crier son nom, par sa peau qu'il sentait brûler à son contact. Il n'avançait plus.

Alors il se laissa tomber assis dans le sofa et la laissa s'installer sur lui, à califourchon, ses cuisses encerclant son bassin.

Il ne la touchait pas. Il ne voulait pas la toucher. Il la sentait sale, impure, manipulatrice, et il savait qu'il ne se trompait pas. Mais il voulait oublier. Il avait besoin de l'oublier, lui.

La jeune femme plongea son visage dans son cou et se mit à lécher sa gorge avec avidité. Ses mains délicates s'affairèrent à déboutonner sa chemise, et il la laissa faire. Son regard gris se perdait dans les flammes chatoyantes de l'âtre à travers les cheveux bruns qui lui barraient la vue.

Il l'entendit gémir son nom, alors que ses ongles tentaient de griffer la peau de son torse désormais mis à nu. La femme sur lui se mit à onduler. Il sentit alors son sexe humide, au travers de sa culotte, entrer en contact avec sa jambe.

Elle le dégoûtait. Sa voix le dégoûtait. Ses mains, son odeur, sa langue. Tout en elle. Il ferma les yeux.

Cela faisait si longtemps… Cela faisait si longtemps qu'il n'avait pas été touché ainsi. Cela faisait si longtemps qu'il n'avait pas senti un autre corps contre le sien. Si longtemps qu'il n'avait pas senti son corps contre le sien. Le corps d'Harry. Et il lui manquait. Il lui manquait terriblement. C'était le corps d'Harry qu'il désirait. Le corps du moldu qu'il voulait, qui faisait vibrer chaque cellule de sa peau. Mais Harry n'était pas là. Il ne le serait plus jamais. Et la douleur de le savoir si loin lui donna un puissant haut-le-coeur.

Bien plus que son corps, c'était son être tout entier qui manquait à sa vie... et il voulut mourir de sentir quelqu'un d'autre que lui s'asseoir ainsi sur ses genoux.

Le chagrin prenant possession de son esprit, il laissa la sorcière se frotter contre lui, perdu entre le besoin d'oublier et la nécessité de s'éloigner d'elle.

Il la détestait. Et pourtant elle était là. Pourtant il la laissait le toucher. Ses mains sur son torse le parcoururent, et il serra les dents de colère. Il la détestait. Sa bouche dans son cou lui murmurèrent des mots langoureux, mais jamais sa voix ne put remplacer le timbre si particulier de son âme-soeur qu'il entendait résonner dans son esprit. Et il fut pris d'une culpabilité immense, son coeur se fendant en deux.

Il pouvait sentir les grandes lèvres mouillées de la jeune femme, au travers de son sous-vêtement humide, se coller avec avidité à sa cuisse et tenter d'épouser la forme de sa jambe. Les mains de la sorcière caressaient son torse, tandis que ses lèvres parsemaient sa nuque de baisers rouges et luisants. Elle frottait contre lui sa large poitrine. Et son estomac se contracta de dégoût. Jamais il n'avait éprouvé un tel sentiment de honte et de colère.

- Je vais te montrer… murmura-t-elle contre son oreille.

Elle attrapa ses larges mains, raides et crispées, et les guida jusqu'à ses fesses, se cambrant contre lui.

- Je suis sûre que tu ne l'as jamais fait avec une femme. Ce sera encore meilleur qu'avec lui. Encore meilleur qu'avec ce moldu.

Ces mots le glacèrent sur place.

Et alors qu'elle faufilait sa main dans son pantalon pour tenter d'attraper son membre, il lui saisit les poignets avec brutalité, lui arrachant un cri de douleur et la força à le regarder. Elle eut un hoquet de surprise. Ses yeux étaient noirs de haine et son visage défiguré par la hargne.

- Sors d'ici.

- Allons, Draco… roucoula-t-elle en frottant plus fort son sexe humide contre lui.

Ses grandes mains serrèrent les poignets plus fermement encore et elle poussa un gémissement plaintif. L'espace d'un instant, elle crut qu'il les lui briserait.

- Laisse-moi te faire du bien… souffla-t-elle avec envie.

- Je t'ai dit de sortir.

Les yeux gris étaient si froids que Pansy se figea sur place et déglutit avec difficulté. Elle leva le nez en l'air, vexée et se retira de sur le sorcier dans un mouvement rageur.

- Tu ne sais pas ce que tu rates.

Elle attrapa son sac à main qu'elle avait laissé glisser au sol et se dirigea d'un pas colérique vers la sortie au bout du corridor sans un regard en arrière.

Il entendit la porte claquer violemment et poussa un hurlement de rage. Alors, se penchant en avant et s'attrapant les cheveux de fureur, il rugit si fort que les murs de sa maison tremblèrent et que les bouteilles dans sa commode tintèrent les unes contre les autres.

Il était fou. Il voyait flou. Il avait mal, terriblement mal. Son cœur le faisait souffrir le martyr, et il n'arrivait plus à y voir clair. Son esprit était brouillé, embrumé, et résonnait dans sa tête, inlassablement, le rire enfantin du moldu qui lui souriait. Il voulait mourir. À deux doigts de s'arracher la tête, il hurla de nouveau. Il avait trop mal. Il avait mal d'être si loin de lui, si loin d'Harry. Il avait mal d'avoir osé faire cela. Il se détesta.

Il s'en voulait. Merlin, il s'en voulait tellement. Il l'avait voulu… Il avait tenté de l'oublier... Tenté de se laisser aller avec un autre corps... Il avait voulu l'effacer de sa vie, de sa tête, de son corps... Il avait voulu, et il se détesta. Il se détesta parce qu'il l'avait voulu, pour l'oublier, alors même que c'était son petit corps qu'il aimait par dessus tout. Il le désirait parce qu'il lui manquait comme l'oxygène manquait à ses poumons, les soirs où il suffoquait de le savoir si loin de lui. Et il se détesta. Il se détesta d'avoir laissé cette femme sans importance, sans scrupule, sans intérêt, tenter de l'égaler pour le lui faire oublier. Il se détesta car il avait la désagréable sensation de lui avoir été infidèle, alors même qu'il l'avait quitté. La culpabilité était dévorante. Il ne pouvait pas faire ça… Il ne pouvait pas vouloir le remplacer, alors même que l'image qu'il voyait sans cesse devant ses yeux était celle du moldu, allongé près de lui dans un lit, entremêlant ses doigts aux siens, et lui murmurant une litanie de « Je t'aime » interminables. Il se sentait honteux. Terriblement honteux. Comment avait-il pu ne serait-ce que penser à toucher la sorcière ? Et il se maudit d'avoir osé tenté d'oublier son âme-soeur alors qu'il lui avait fait tant de mal. Comment pouvait-il penser toucher quelqu'un d'autre alors qu'il l'aimait tant ? Comment pouvait-il ne pas le respecter à ce point ? Il se détesta parce qu'il l'aimait. Il se détesta parce que jamais il n'aimerait quelqu'un d'autre que lui, et qu'il était sur le point de l'humilier.

Il hurla.

Mais il n'avait pourtant pas le choix... Il lui fallait un enfant. Et pour avoir cet enfant, il devait en passer par là. Un cri de désespoir passa la barrière de ses lèvres et le lustre au plafond trembla au-dessus de sa tête.

- Pourquoi as-tu refusé, Harry ?! ragea-t-il, ses doigts serrant son crâne à l'en faire exploser. Pourquoi m'obliges-tu à faire ça ?!

Il savait que ce n'était pas la faute du moldu. Mais comment porter seul le poids de cette culpabilité qui le faisait sombrer ? Il s'en voulait tellement... Mais il n'avait pas le choix...

Il l'aimait, Merlin, il l'aimait si fort. Il ne pouvait pas l'obliger... Il ne pouvait pas lui faire ça... Alors, il devait en passer par là...

Pansy avait tort. Il avait déjà connu le corps de plusieurs femmes et hommes, avant de ne plus connaître que celui d'Harry. Elle ne serait pas l'institutrice d'un nouveau plaisir. Et un rictus mauvais passa la barrière de ses lèvres. Elle avait profondément tort. Rien ne serait jamais meilleur qu'avec lui. Rien ne serait jamais meilleur qu'avec Harry. Car il était son âme-sœur, et son corps était fait pour lui, pour assouvir ses besoins. Il épousait le sien avec une telle puissance et une telle précision qu'il était impossible qu'un plaisir plus grand n'existe. Il pouvait être lui-même, jamais aucune douleur ne se mettrait en travers de leur plaisir. Avec lui, nul besoin de contrôle, nul besoin de barrières. Avec lui, il était libre. Contrairement aux autres. Contrairement aux femmes. Et il détesta Harry, aussi bien qu'il se détesta lui-même. Il détesta le moldu de ne jamais le laisser vivre en paix, jusque dans l'appel même de son corps. Il se détesta de l'aimer ainsi, prisonnier de ses sentiments, de ses valeurs, de ses désirs.

Et pourtant, il allait devoir le faire. Il allait devoir prendre quelqu'un d'autre. Il allait devoir prendre une femme. Il lui fallait un enfant. Et plus il y pensait, plus il devenait fou. Il n'avait pas d'autre solution. Et une lueur s'alluma dans son esprit. Il n'avait pas d'autre solution… Il n'avait pas le choix... Car jamais Harry n'accepterait de porter ses enfants, et pour voir sa propre chair naître auprès de lui, il n'avait pas d'autre solution...

Malgré tout l'amour qu'il pouvait ressentir pour le moldu, c'était ce besoin viscéral de réparer les erreurs de son père et de son enfance qui l'animait. Aucun enfant ne méritait de vivre ce qu'il avait vécu. Aucun homme ne méritait de ressentir ce qu'il avait ressenti. Alors il aurait un enfant. Son enfant. Son propre enfant. Quoi que cela lui en coûte. Même si cela lui coûtait Harry.

Car il n'avait pas d'autre solution.


Et voilà. Alors, qu'en avez-vous pensé ?

Nous venons d'avoir l'introduction du personnage de Pansy Parkinson. Pitié, ne me tuez pas, et ne tuez pas Draco ! D'avance : je comprends votre colère, et je compatis.

N'hésitez pas à me laisser votre avis, aussi outré et scandalisé puisse-t-il être, ça me fait plaisir de voir ce que vous ressentez (car oui, même si c'est de la colère, au moins, vous éprouvez quelque chose, et c'est très positif pour moi). J'attends vos retours avec impatience !

Merci d'avoir lu ce chapitre, j'espère qu'il vous aura plu et qu'il vous aura donné envie de connaître la suite.

À mardi pour la suite, je vous fais des bisous !