Coucou ! Voici le chapitre 31 !

Comme toujours, un grand merci à la super bêta-lectrice qu'est Amelia-Queen-Black pour son travail génial. On hésite pas à passer sur son profil !

Ensuite, merci beaucoup beaucoup à Pouika, Stormtrooper2, Doucette77 et Miruru-sensei pour leurs retours !

Rating M : Pour mention de violences physiques et mentales

Bonne lecture !


Chapitre 31 : Nom

365 : année du Soleil Couchant ; route vers l'Elevage du Nord

Après l'altercation avec Draco, Harry se dépêcha de remonter sur la berge et renfila ses vêtements presque en lambeaux, même s'il était encore trempé. Le démon en avait assez vu comme ça. Il se laissa sécher sous le soleil en tremblotant. Il était si faible… Harry caressa la plaie à son cou. A quel point Draco l'avait-il vidé de son sang pour qu'il mette autant de temps à aller mieux ? Harry se souvenait de la nuit dernière. Ces souvenirs douloureux où il avait pensé que tout était fini. Il s'était offert au démon. Comme dans le passé, il avait souhaité se donner en entier au monstre. Il l'avait accepté, craint et haï. Et aimé... Harry l'admettait. Il n'avait pas réussi à le repousser.

Mais il ne pouvait plus se permettre ces sentiments. Le Malfoy l'avait presque tué. Puis il l'avait capturé. Maintenant Harry devait survivre entouré de ce dont il avait le plus peur. De démons.

Draco le rejoignit sur la berge quelques temps après qu'il ait eu le temps de se sécher. Alors que Draco se transformait, Harry réprima un frisson. Le loup géant était encore plus grand et imposant qu'auparavant. Son air famélique et la peau collée à ses côtes le rendaient même effrayant. Comme un monstre squelettique vivant. Le loup s'éloigna de quelques mètres pour pouvoir s'ébrouer.

Lorsqu'il revint près de Harry, la fourrure tellement ébouriffée qu'il ressemblait à une énorme boule de poils, Harry réprima un sourire. La bête s'allongea près de lui en remuant la queue et il dut se faire violence pour ne pas lui caresser le dos de la tête. Les vieilles habitudes avaient la vie dure.

Après quelques minutes de prélassement, Draco reprit forme humaine. Il s'avança vers Harry, le saisissant par les épaules et les genoux pour le porter.

- Je peux marcher ! protesta Harry.

- Comme tu veux Potter, répondit Draco en le reposant sur le sol.

Draco s'enfonça dans la forêt, suivi de près par Harry qui avançait en traînant des pieds. Au bout d'une énième pause afin qu'Harry reprenne son souffle, Draco s'agaça :

- Tu es lent Potter, grommela-t-il. Ça ira plus vite si je te porte.

Harry qui avait le souffle saccadé eut du mal à contester de nouveau. Draco le prit sur son dos et se transforma. Harry était extrêmement tendu. Les souvenirs que les prêtresses avaient implantés en lui se superposaient à sa vue. Il ferma les yeux très forts et s'accrocha aux poils de la bête.

La chevauchée dura à peine quelques minutes. Ils se trouvaient déjà près du feu dans le camp lorsqu'Harry rouvrit les yeux. Draco le posa sur un tronc de bois coupé en banc improvisé et disparut quelques secondes avant de revenir avec un bol de nourriture et de l'eau.

- Mange ça, dit-il en tendant le tout à Harry. Et tu as intérêt à ne pas gaspiller cette fois.

L'odeur de la nourriture sentait délicieusement bon. Harry ne savait pas s'il avait vraiment faim mais son ventre qui se tordait semblait lui signifier que oui. Il se saisit du bol et sans s'en rendre compte, se mit à engloutir tout ce qui se trouvait dedans.

Lorsque la douleur dans son ventre se calma, il se permit de jeter un œil autour de lui. Il croisa le regard sauvage de Draco et se rendit compte d'une chose. Le démon ne l'avait pas quitté des yeux depuis le début. Pendant quelques secondes, Harry se laissa aspirer. Il détestait tant adorer ces magnifiques prunelles grises métalliques. Elles changeaient de couleur quand Draco se transformait, devenant plus claires et bleutées.

Harry baissa à nouveau la tête. C'était incroyable. Il n'arrivait décidément pas à le haïr complètement. Et ce regard qui n'arrêtait pas de détailler chaque centimètre de son corps…

- Regarde ailleurs, maugréa-t-il dans un souffle à l'encontre de Draco en face de lui.

Cependant, ses mots n'atterrirent pas que dans les oreilles souhaitées. Une voix grave gutturale s'éleva derrière lui.

- Eh ben alors Malfoy ! On n'arrive pas à contrôler l'esclave ?

Un énorme troll s'empara de son bol de nourriture sous son regard effaré.

- Et ça ne mange pas de la merde à ce que je vois.

Le troll balança le bol contre un arbre. Toute la nourriture qui restait tomba à terre, complètement gâchée. Pris d'une peur panique, Harry se releva d'un coup mais le troll lui attrapa le bras et l'attira vers lui. Harry le fusilla du regard mais il ne put empêcher son corps de trembler. Il était complètement terrorisé, à la merci de ce monstre.

- Un peu trop rebelle tu ne trouves pas Malfoy ? Je vais nous le dresser tu vas voir.

De sa force brute, il fit agenouiller Harry qui grimaça alors qu'il tentait vainement de résister. Il approcha ensuite son énorme nez près du cou d'Harry.

- Mais qu'est-ce que tu sens bon.

Une expression horrifiée remplaça bientôt celle de la colère sur le visage d'Harry. La mort de ses ancêtres, celles des mages de sang qui avaient succombé sous les dents des démons. Tout lui revenait en mémoire à présent.

- Lâche-moi ! cria Harry en paniquant.

Il ne parvenait plus à contrôler son corps, la nausée remontant dans sa gorge. Il tourna la tête vers Draco pour le supplier du regard. Celui-ci observait la scène d'un œil froid, les lèvres fermées en un trait fin.

- Dolohov lâche-le, avertit Draco d'une voix sombre.

Le monstre, point effrayé par sa menace, déchira le peu de vêtement qu'il restait sur le torse d'Harry qui se mit à se débattre avec la rage du désespoir.

- Tu ne peux rien faire jeune Malfoy, c'est notre esclave de guerre, tu ne peux pas le garder pour toi tout seul ! Tarek, un coup de main.

Le dénommé Tarek, un troll assis non loin de là, se releva et saisit les bras d'Harry pour les bloquer dans son dos. Dolohov agrippa les cheveux d'Harry pour les tirer brutalement en arrière puis il déplaça ses grosses narines tout le long de sa gorge, humant son odeur. Les poings de Draco se serrèrent un peu plus. Le troll ouvrit la gueule, et d'énormes crocs s'offrirent à la vue d'Harry. Il était complètement à leur merci.

- Fais-les arrêter ! supplia-t-il d'une voix tremblante. Draco !

Draco, comme répondant à un appel irrésistible, se transforma. Appelant sa meute, il se jeta sur Tarek et lui arracha la tête. Il gronda sourdement à l'encontre de Dolohov qui se redressa subitement. Soulevant Harry dans sa gueule, il recula en menaçant du regard chaque troll qui s'était avancé.

- Tu n'as pas le droit Malfoy ! s'insurgea Dolohov. Je suis le commandant des trolls ! J'ai le droit à ma part du butin !

Draco déposa Harry sur le sol et se mit devant lui comme pour le protéger. Autour d'eux, les loups-garous de sa meute hésitaient à prendre part à la bataille qui s'annonçait. Ce fut Nott qui se plaça le premier aux côtés de Draco. Les autres finirent par les suivre et bientôt loups-garous et trolls se jaugeaient les uns les autres, le regard menaçant, prêts à bondir au moindre écart de la part du clan adverse.

Le général des trolls soupira dans un grincement de dents.

- D'accord Malfoy. Mais sache que ton comportement sera rapporté à notre Maître. Tu ne t'en tireras pas comme ça.

Alors que trolls et loups-garous partaient chacun de leur côté, Draco reprit Harry dans sa gueule, les bras d'Harry s'enroulant autour de son énorme tête. Il trottina jusqu'à une grande tente en plein milieu du camp des loups-garous.

Entrant à l'intérieur, il posa délicatement un Harry tremblant sur une couette et se retransforma. Il farfouilla dans un coffre pour y trouver des vêtements corrects. Les siens s'étant déchirés lors de son changement de forme. Il enfila une chemise légère et des bas, puis se coucha lui aussi sur la couette.

Harry qui avait assisté à toute la scène sans avoir pu détourner les yeux, reprit soudain ses esprits.

- Je ne dors pas avec toi, signala-t-il d'un ton craintif.

Draco fit la grimace.

- Il n'y a plus d'autres places Potter. Tu peux dormir dehors si tu veux, mais ne viens pas te plaindre si les autres démons ne se contrôlent pas aussi bien que moi.

Harry ne répondit pas tout de suite et de longues secondes de silence s'installèrent durant lesquelles ni l'un ni l'autre ne bougea.

- Pourquoi tu fais ça ? demanda-t-il abruptement alors que ses tremblements se calmaient.

- Pourquoi je fais quoi ? répéta un Draco agacé en s'allongeant sur le côté.

- Tu m'as aidé.

Draco partit d'un rire méchant. Il le fixa durement.

- Même pas en rêve Potter, je t'ai pas aidé, je t'ai capturé. Tu l'as entendu, tu es notre esclave de guerre maintenant, à notre disposition pour le voyage. Je peux faire ce que je veux de toi, même te prendre, quand je veux, où je veux, tu es à moi.

Harry eut un sourire amer.

- Pas qu'à toi apparemment.

La mâchoire de Draco se contracta.

- Non, pas qu'à moi Potter, pas qu'à moi…

Harry baissa les yeux. Il comprenait très bien sa position et il savait qu'il ne devait pas se faire d'illusions mais malgré tout, les paroles de Draco l'avaient blessé.

Le ton du démon se fit étonnamment plus doux.

- En tout cas pour l'instant… Mais rassure-toi, je ne les laisserai pas te faire du mal.

Harry ne comprenait pas ce que Draco voulait de lui, il plongea son regard dans le sien pour essayer de trouver un début d'explication, un indice qui mettrait à jour ses vraies motivations.

- Pourquoi ? demanda-t-il finalement, complètement perdu.

Harry crut voir un semblant de réponse dans ses yeux, une pointe de tendresse douce, mais elle disparut aussi vite qu'elle était venue. Draco se retourna de l'autre côté pour lui tourner le dos et clore la conversation.

- C'est comme ça Potter, grommela-t-il. Arrête de réfléchir et dors, ça me fera des vacances.


365 : année du Soleil Couchant ; campement de fortune sur la route vers l'Elevage du Nord

Draco se réveilla avec la délicieuse sensation que quelqu'un se pressait contre lui. Et pas n'importe qui. Il s'agissait de Potter. De son Potter. Il avait négligemment posé sa main sur sa taille durant la nuit et enfoui sa tête contre son torse. Draco tenta de penser à autre chose quand de nombreuses pensées perverses s'insinuèrent dans son esprit. Le rouge aux joues, il dut se faire violence pour ne pas se décaler brusquement alors que son sexe gonflé, palpitait de désir.

Il sentit soudain un changement dans la respiration sereine de l'humain. Il se réveillait.

- Potter, marmonna-t-il, tentant de le secouer avec toute la douceur dont il était capable, recule-toi.

Draco le regarda papillonner des yeux puis, semblant soudain se rendre compte de la situation, il repoussa Draco loin de lui. Il le regardait maintenant avec des yeux ronds reflétant son dégoût et sa stupeur.

- Ce n'est pas ma faute, fit Draco alors qu'il se redressait de façon à ne plus avoir l'humain alléchant sous ses yeux. C'est toi qui t'es collé à moi durant la nuit.

- Il n'y avait qu'une couette ! protesta Potter.

- Elle était bien assez large pour deux.

Draco tenta de se concentrer sur un point fixe. Son entrejambe lui faisait terriblement mal tellement il était dur. Cela faisait combien de temps qu'il n'avait pas ressenti de désir sexuel ? Tout se réveillait à nouveau aux côtés de l'humain.

Lorsqu'il se fut calmé, il se leva tranquillement pour récupérer des vêtements dans le coffre. Il les balança à Potter qui n'avait pas bougé d'un pouce, semblant toujours sous le choc.

- Mets ça Potter, tes guenilles ne cachent rien du tout.

Et c'était vrai, Draco n'avait pas pu s'empêcher de regarder chacune des parcelles de son corps avec délectation durant tout ce temps qu'ils avaient passé ensemble. Quelle ne fut sa surprise lorsque Potter commença à se déshabiller juste devant lui.

- Potter, tu n'es peut-être pas très prude, mais moi si, alors tourne toi.

Potter eut l'audace de hausser les épaules. Draco grinça des dents. Il détourna son regard de lui-même. Ces humains, franchement, ils ne manquaient pas d'air.

Lorsque Potter eut terminé de se préparer, Draco le transporta jusqu'à une nouvelle cage dans un chariot. Cette cage possédait une couverture, un toit et des rideaux. De quoi boire et manger aussi. Un seau dans le coin pour les besoins.

- Ne dégueulasse rien cette fois, mes loups-garous ne sont pas des elfes de maison.

Potter le regarda à demi hébété, mais il ne fit aucun commentaire. Il rentra dans sa cage sans dire un mot.

Soudain une pensée fugace traversa l'esprit de Draco.

- En fait Potter, comment connais-tu mon prénom ? Personne ne m'a appelé Draco devant toi.

Potter plissa des yeux, à l'intérieur de ceux-ci, Draco put y lire de l'incompréhension puis de la colère.

- Bien sûr que je le connais, cracha-t-il avec mépris.

Surpris par sa soudaine agressivité, Draco fronça les sourcils. Pourquoi Potter était-il aussi véhément tout à coup ? Il posa quand même la question qui le taraudait depuis un moment :

- Et toi Potter ? demanda-t-il d'un air railleur. Par quel joli prénom tu réponds ?

Il le regarda avec stupeur, mais la colère teinta à nouveau ses traits. Draco eut un coup au cœur. Il l'avait blessé ? Pourquoi s'énervait-il ainsi, il avait été trop violent dans ses paroles ?

- Tu n'es vraiment qu'un monstre, lâcha Potter.

Le visage de Draco se ferma d'un coup. C'était bien que l'humain ne se trompe pas sur ses intentions. Il fit taire la pointe d'amertume qui lui piqua le cœur.

- Tu as raison Potter. Je ne suis qu'un monstre.

Sur ces mots, Draco referma la cage à clé et s'éloigna. Pourquoi est-ce que communiquer avec un humain était aussi compliqué ? Il lui avait encore fait du mal… Pourquoi est-ce que ça le gênait tant que ça ? Draco chassa toutes ces pensées parasites pour se concentrer sur le plus important.

Dans quelques heures ils allaient rattraper les armées de Voldemort. Draco devait se préparer à la rencontre avec le Maître. Pour son propre bien et aussi celui de Potter.


Et voilà ! Verdict ?

Encore des scènes d'eux deux entrains de patauger dans l'incompréhension totale de ce que pense l'autre. Harry est vraiment dans une situation compliquée.

Dans le prochain chapitre, toujours nos deux chéris... Mais les ennuis arrivent. Et pas que pour Harry cette fois.

Merci de m'avoir lu !

A très bientôt !