Chapitre 41 : La nouvelle formation des Raimon Eleven

Ville d'Inazuma, Stade Football Frontier…

Les Raimon Eleven se retrouvèrent à l'extérieur du stade, toujours sous le choc de ce qu'ils venaient de voir. Aucun ne comprenait véritablement, sauf que les accusations de Burn et Gazel dénonçaient ce qui semblait être une immense mascarade.

Hitomiko les observa avant de marcher vers Endou et de s'arrêter devant lui.

_ Endou-kun, je ne veux plus que tu sois gardien de but.

Il y eut un bref silence, juste avant que l'équipe ne pousse un cri outré unanime.

_oOo_

Hôpital de la ville…

Kazemaru s'approcha de Miyasaka et s'assit au bord de son lit, le visage sombre et contrarié.

_ Ka… Kazemaru, il parait que ton équipe est revenue en ville…

_ Oui.

_ Tu n'as pas envie d'aller les voir ?

_ Non.

Le jeune homme blond doré soupira en observant son un peu plus que simple ami. Depuis son retour, Kazemaru ne quittait presque pas son chevet, mais ce n'était pas pour lui faire la conversation. Il restait mutique, faisant des allers-retours entre le bord du lit et la fenêtre.

La porte s'ouvrit t une infirmière entra avec un sourire de circonstance.

_ Bonjour ! Miyasaka-kun, c'est l'heure de changer tes pansements !

Kazemaru se contenta de reculer jusqu'au mur et de s'y adosser. L'infirmière n'avait jamais réussi à le faire partir au moment des soins, et comme cela ne gênait pas son patient, elle avait capitulé.

Avec des gestes expert, elle retira les bandages souillés enroulés autour de la cuisse gauche de Miyasaka jusqu'à dénuder son moignon à la cicatrice propre mais pas encore refermée.
Kazemaru grinça des dents en voyant son un peu plus que simple ami détourner le regard de sa jambe manquante. Suite à l'infection qu'il avait contractée, sa jambe gauche avait dut être coupée au-dessus du genou.

Plus jamais il ne pourrait courir. Son rêve de devenir champion d'athlétisme n'était plus que ça, désormais. Un simple rêve.

En l'apprenant, Kazemaru s'était senti envahi par la rage et le désespoir, ainsi que par un profond sentiment de culpabilité. Il aurait dut rester avec Miyasaka, le protéger, l'aider… Il n'aurait jamais dut intégrer le club de foot.

_oOo_

Stade Football Frontier…

Passé la première surprise, Endou finit par retrouver l'usage de la parole.

_ Renoncer à mon poste de gardien ?

_ Vous voulez qu'Endou quitte l'équipe ?

_ Je n'ai pas dit que je voulais qu'il quitte l'équipe, juste qu'il ne sera plus le gardien.

_ Mais pourquoi ?

_ Est-ce… Est-ce que c'est pas ce que je n'ai pas réussi à bloquer tous les tirs lors du match contre Chaos ?

Hitomiko secoua la tête et croisa les bras sans laisser passer la moindre expression. Ce que Gran avait révélé l'avait ébranlée plus que les autres, mais elle ne pouvait pas se laisser aller.

_ Non. C'est le risque de te faire sortir des buts qui me dérange. Un certain nombre de vos techniques nécessitent ta participation.

_ C'est pourquoi le meilleur poste pour toi serait celui de libéro.

Les regards se tournèrent vers Kidou, qui semblait avoir déjà longuement réfléchit à la question. Hitomiko se contenta de hocher la tête pour approuver le jeune homme. C'était également ce qu'elle pensait.

_ Libéro ?

_ Oui. Tu seras libre de tes mouvements, autant qu'en attaque qu'en défense. Mais surtout, nos ennemis ignorent tout de ta façon de jouer sur le terrain. Bien sûr, ils ont déjà vu Inazuma Ichigou et Inazuma Break, mais ce n'était aucunement représentatif de ton jeu en lui-même. Ce sera un atout pour nous.

_ Kidou, ça fait longtemps que tu réfléchis à ça ?

_ Oui, un petit moment.

Le stratège sourit à Endou et attendit sa réponse. Le jeune capitaine se tourna vers Gouenji, voulant visiblement avoir son avis. L'attaquant haussa les épaules et esquissa un léger sourire.

_ Je sais déjà ce que c'est que de jouer avec toi pour surveiller mes arrières, mais je t'avoue que j'ai bien envie de savoir ce que cela fait que de t'avoir à mes côtés sur le terrain.

_ Alors c'est d'accord ! Je vais devenir libéro !

Sa décision prise, Endou afficha un grand sourire. Ichinose l'observa et se tapota la joue d'un air interrogateur.

_ D'accord pour ton changement de poste… mais qui va devenir notre gardien ?

_ Bah, Tachimukai !

A l'expression qu'afficha Endou, il ne comprenait visiblement pas comment son camarade n'avait pas put y penser seul.

Tachimukai paraissait tout aussi étonné que les autres. Il finit néanmoins par sourire, visiblement heureux de son nouveau poste.

_ D'accord ! Endou-san, tu peux compter sur moi !

Kidou hocha la tête avec un sourire entendu. Tout se passait comme il l'avait prévu. La nouvelle formation de Raimon laisserait l'Aliea Gakuen totalement aveugle. Il ignorait tout autant le jeu d'Endou sur le terrain que les capacités de Tachimukai comme gardien. L'effet de surprise était la meilleure attaque dont disposait un stratège ; et mieux, il avait eut tout son temps pour analyser le jeu de l'équipe de Gran qui serait sans l'ombre d'un doute leurs prochains adversaires.

_ Aller, je sais ce qu'on va faire ! On va aller s'entrainer !

_ Comme c'est surprenant.

_oOo_

La fin d'après-midi s'installait lorsque l'équipe arrêta de s'entrainer. Endou releva son bandeau orange pour essuyer son front et se tourna vers Kidou et Gouenji avec un grand sourire.

_ Vous venez manger à la maison ?

Kidou secoua la tête et poussa le jeune homme blond vers leur capitaine.

_ Sans façon, j'ai des choses autrement plus intéressantes à faire que de tenir la chandelle.

Il lui adressa un sourire goguenard et s'éloigna, les mains dans les poches.

Une petite visite à son père ne lui ferait pas de mal.

Endou regarda Gouenji avec un sourire encore plus large et lui fit signe de le suivre. Il aurait put proposer à toute son équipe de venir, mais l'idée de se retrouver seul avec Gouenji le séduisait bien plus.

Il glissa sans attendre sa main dans la sienne avec un sourire s'élargissant encore.

_oOo_

Hôpital de la ville…

Fubuki inspira avant de frapper à la porte d'une des chambres. Il entra et esquissa un sourire timide.

_ Bonjour, Someoka…

_ Tiens donc, Fubuki ! C'est vrai que vous êtes de retour en ville. Tout le monde est au courant, il parait que vous vous êtes fait laminer par une nouvelle équipe avant de retourner la situation en votre faveur et de les mettre en fuite ?

_ Oui… Enfin, moi je n'ai rien put faire… Je ne sers à rien dans l'équipe… Même plus capable de toucher un ballon. Je ne suis pas parfait.

Someoka observa son visiteur tordant nerveusement son écharpe entre ses mains. Le colérique jeune homme sourit et s'installa plus confortablement contre ses oreillers sans bouger sa jambe plâtrée.

_ Tu sais Fubuki, je ne sais pas trop quoi te dire… Mais ce que je sais, c'est que dès que je serais guéri, je reviendrais dans l'équipe. Je me doutais que tu déprimerais après mon départ, tu es un bon assistant mais bon…

Fubuki esquissa un pâle sourire, un peu plus joyeux. Ses yeux passèrent au doré.

_ C'est toi l'assistant !

_ C'est ça… Fubuki, dès que je reviens, on jouera à nouveau ensemble. Mon assistant me manque, faut bien l'admettre !

_ Oui, je peux le comprendre, tu es perdu sans moi ! Je compte sur toi, on ne fera qu'un avec le vent, mais faut déjà que tu guérisses.

Fubuki passa sa main dans ses cheveux gris avec un sourire en coin.

_oOo_

Quartier résidentiel, maison de la famille Endou…

Gouenji balaya du regard la chambre d'Endou. Rien n'avait changé depuis sa précédente visite, si ce n'était que le maitre des lieux n'y avait pas mit les pieds depuis longtemps et que tout était de ce fait parfaitement rangé.

Il sourit et essuya ses cheveux blonds avec sa serviette, les laissant retomber au-dessus de ses épaules.

Les parents d'Endou avaient été fous de joies de voir leur fils revenir et sa mère avait préparé un véritable festin.

Endou le rejoignit quelques minutes plus tard et sourit joyeusement.

_ C'est super que tu restes dormir ! Je suis content !

_ Oui, moi aussi.

_ Dis Gouenji… tu crois que je serais un bon libéro ?

_ Je n'ai aucun doute là-dessus. Si je dois m'inquiéter, ce serait plutôt pour Tachimukai. C'est un bon gardien, de ce que j'ai vu à l'entrainement, mais face à des joueurs de l'Aliea Gakuen ? J'ai un doute. Il ne maitrise que God Hand et Majin the Hand…

Endou hocha la tête et plongea sur son sac. Il en ressorti le carnet de son grand-père récupéré à Fukuoka.

_ Je pourrais peut-être lui confier Mugen the Hand… Je voulais essayer de la maitriser un peu plus tard, mais il en aura plus besoin que moi. Apparemment, c'est la technique ultime d'arrêt !

Gouenji enroula ses bras autours d'Endou et posa son menton sur son épaule, regardant avec lui le carnet. Il fronça les sourcils devant le croquis lui rappelant une grosse araignée pleine de pattes.

_ Oui, c'est une solution… Mais il faudra que tu lui traduises ce qui est marqué, parce que c'est illisible. Tu sais comment elle fonctionne cette technique, au moins ?

_ Non, pourquoi ?

L'attaquant laissa échapper un rire amusé. A quoi s'attendait-il, avec Endou ? Il délivrerait à Tachimukai une série d'onomatopée sans suite, et le pauvre nouveau gardien devrait se débrouiller avec ça.

Endou se retourna et passa ses bras autour des épaules du jeune homme blond, l'embrassant longuement. Il enfouit finalement son visage contre son cou et ferma les yeux, heureux du simple fait d'être avec lui.

Gouenji le serra doucement contre lui en souriant paisiblement. La journée avait été épuisante et ce moment de calme était bien la seule chose dont il avait envie.

Avant même de s'en rendre compte, ils s'endormaient lovés l'un contre l'autre.

_oOo_

Le lendemain, collège Raimon, terrain de foot…

Kidou sourit en voyant Endou et Gouenji arriver bons derniers. Le jeune capitaine tenait le carnet de son grand-père sous son bras et se dirigea immédiatement vers Tachimukai.

_ Avec Gouenji, on a discuté hier soir, et je crois que la super-technique Mugen the Hand pourrait te convenir. C'est facile, tu vas voir ! '' shutatatan, dobababam'', et c'est tout !

Endou parut satisfait de lui alors que Tachimukai se grattait la tête d'un air interloqué.

_ Euh… Merci, Endou-san ! Je ne te décevrais pas !

Gouenji l'observa et le ricanement de Kidou finit par le faire se tourner vers son ami.

_ Quoi ?

_ Tu grinces des dents, c'est incroyable ! Tu ne portes pas Tachimukai dans ton cœur, hein ?

_ C'est un bon joueur mais…

_ Mais il admire un peu trop Endou à ton gout.

Kidou sourit avant de croiser les bras.

_ Endou ! Viens un peu par ici !

Le jeune homme brun rejoignit immédiatement les deux garçons et pencha la tête sur le côté.

_ Qu'est-ce qu'il y a ?

_ Je voudrais que tu essayes de créer une technique à partir de cette force qui a jaillit de ton front pendant le match contre Chaos. Concentrer la force de Seigi no Tekken dans ta tête.

Endou réfléchit quelques instants avant de sourire largement en hochant vigoureusement la tête, visiblement convaincu par l'idée.

_oOo_

Ce fut moins facile qu'il ne l'avait d'abord cru. Ses anciens réflexes de gardien de but le poussaient à utiliser ses mains dès que le ballon approchait.

_ Il faudrait l'attacher.

_ Tu as de drôles de fantasmes, Gouenji.

_ Abruti.

_ Blague à part, tu as raison, il faut trouver un moyen de l'empêcher d'encore utiliser ses mains où nous n'arriverons à rien. Et je crois que j'ai une idée qui… colle au personnage, dirons-nous.

_ Ses pneus ?

_ Ses pneus.

_oOo_

Tachimukai haussa un sourcil en voyant Kidou et Gouenji passer plusieurs pneus autour d'Endou. Ces trois-là avaient des façons de faire bien étrange.

_ Tachimukai, tu es prêt ?

Le jeune gardien se tourna vers Tsunami et hocha la tête après s'être frappé les joues.

_ Tsunami-san, je compte sur toi !

Le surfeur sourit largement et tira dans le ballon. Tachimukai enfonça ses crampons dans le sol et se concentra, les mains tendues vers l'avant.

_ Shutatatan ! Dobababam !

Le tir entra dans les buts.

Les vingt suivants également.

_ Megaton Head !

Tachimukai sursauta et tourna la tête vers Endou en l'entendant crier.

Un poing de lumière dorée jaillissait de son front, repoussant au loin le ballon tiré par Kidou.

Le stratège bondit pour le rattraper et l'envoya en direction de Gouenji qui tira à son tour.

_ Fire Tornado !

_ Megaton Head !

Le tir fut une nouvelle fois repoussé, après une lutte intense. Kidou hocha la tête avec satisfaction.

_ Bien, je pense que ça suffit pour l'instant. Avec ça, tu vas pouvoir contrer un tir, mais également retourner sa force contre nos adversaires. Endou, j'ai une proposition à te faire.

_ Une proposition ?

_ Un match contre Teikoku. Je voudrais ajouter une autre technique à notre répertoire, et aller là-bas me semble la meilleure chose à faire pour la maitriser, et autant profiter d'être sur place pour faire un match d'entrainement.

Endou hocha la tête avec un regard déterminé.

_ Coach, vous y voyez un inconvénient ?

Hitomiko, jusque là parfaitement silencieuse et observant l'entrainement d'un œil absent, sursauta vivement. Elle mit quelques secondes à réaliser que la question lui était adressée.

_ Euh… Non, c'est une bonne idée. Il ne sert plus à rien de nous presser, maintenant… Ils maitrisent Supernova… nous devons être correctement préparé avant d'aller les affronter. .. Nous partons donc à Teikoku Gakuen ! Maintenant !

Elle se leva et se dirigea immédiatement vers l'Inazuma Caravane, garée un peu plus loin.

Après avoir échangé des regards dubitatifs quant à son étrange comportement, les Raimon Eleven lui emboitèrent le pas.

_oOo_

? ? ? …

Hiroto observa Midorikawa terminer son puzzle et se tourner vers lui avec un sourire victorieux.

_ Tu as vu ! J'ai fini !

_ Oui…

_ Ça ne va pas, Hiroto ?

Le jeune homme aux cheveux rouges soupira et se contenta de secouer la tête.

Que pouvait-il lui dire ? Qu'il était le responsable de son amnésie ? Les paroles de Burn et Gazel tournaient en boucle dans sa tête. Et plus il y pensait, plus il se disait qu'ils avaient raison. C'était lui qui avait entrainé le jeune homme aux cheveux verts dans cette sombre histoire, c'était pour lui qu'il était devenu quelqu'un qu'il n'était pas… et qu'il avait tout oublié des atrocités commises.

_ Je suis désolé, Ryuuji…

Il se leva et quitta la chambre sans se retourner, pas même lorsque Midorikawa cria son prénom.

Bientôt, tout serait terminé, d'une façon ou d'une autre. Et il ne lui resterait rien, qu'importe la façon dont tout s'achèverait.