Chapitre 4
Couloir Principal, McKinley High School, Lima :
Le jeudi-matin, tout était enfin rentré dans l'ordre. Mieux que cela, les trois membres de l'insoutenable trinité des Cheerios avaient l'impression que rien ne s'était jamais passé. L'atmosphère légère qui régnait dans le couloir principal du lycée McKinley apaisait tous les esprits, leur laissant entrevoir un avenir plus que meilleur. Les bonnes vieilles habitudes de chacune étaient revenues et, si elle n'avait pas été témoin de tout ce qui s'était passé ses derniers jours, Quinn aurait sans mal pu croire que Brittany ne les avaient jamais quittés pour les Vocal Adrenaline un mois plus tôt.
A l'image de la petite guerre qui opposait les deux adolescentes, toutes les rumeurs qui couraient sur la raison de la défection de la blonde, et sur la nature de la relation qu'elle entretenait avec Santana, avaient cessées d'exister aussi subitement qu'elles étaient apparues. Cela dit, maintenant que la brune y pensait, peut-être cela avait-il un rapport avec le fait qu'elles avaient toutes les deux recommencer à se tenir par le petit doigt pour marcher dans les couloirs, comme elles l'avaient toujours fait par le passé et comme elles le faisaient en cet instant précis. Peut-être n'étaient-elles pas ensemble, peut-être également Santana n'était-elle pas prête pour oser saisir la main de celle qu'elle aimait en public, mais elles n'étaient pas beaucoup plus capables de garder leurs distances vis-à-vis de l'autre.
- L'organisation du bal avance bien ? S'enquit avec intérêt Quinn auprès de ses deux amies tout en récupérant un classeur dans son casier.
- Oui, répondit Santana en s'appuyant sur contre le sien. On a encore quelques coups de fils à passer mais tout est quasiment prêt.
- On va avoir besoin d'aide pour tout installer demain, renchérit Brittany. Je pensais demander à Lord Tubbington mais je crois qu'il aura du mal à accrocher les décorations avec ses coussinets.
Un sourire amusé naquît sur les lèvres de ses deux comparses tandis qu'elles échangeaient un regard attendri. Brittany ne grandirait donc jamais. Comment avait-elle bien pu survivre un mois chez les Vocal Adrenaline ? C'était un mystère.
- Je vous aiderai et le reste du Glee Club aussi, les rassura Quinn en haussant les épaules. C'est bon pour ma campagne.
- Alors là tu rêves, rétorqua la brune avec sérieux. Selon les sondages, je suis en tête avec plus de quinze pour-cents des voix.
Refermant son casier avec une certaine nonchalance, la jeune Fabray plantait son regard dans celui de sa meilleure-amie et haussait un sourcil dubitatif. Oui, tout était définitivement rentré dans l'ordre, et leur rivalité pour le titre de reine du bal était revenue au grand galop.
- Je t'adore Santana, je te considère comme ma sœur, mais il est hors de question que je te laisses avoir ce titre sans me battre. Surtout que c'est mon cavalier qui est en tête des sondages pour le titre de roi.
Une grimace de dégoût tordait les lèvres de l'hispanique à cette annonce.
- Tu vois, rien que de t'imaginer partager la scène avec lui te dégoûte, fit remarquer Quinn avec un sourire espiègle. Retires-toi de la compétition, Santana. Tu sais très bien que Finn va gagner.
Un long soupir s'échappait des lèvres de la brune, pourtant, elle se contentait de gratifier son amie d'un signe négatif de la tête. Peu lui importait de passer un mauvais moment en devant danser avec quelqu'un pour qui elle n'avait aucune attirance tant qu'elle pouvait revêtir la couronne dont elle rêvait depuis qu'elle était en âge de connaître l'importance de ce titre de popularité.
- Je n'en serais pas si sûre si j'étais toi, annonça Brittany avec désinvolture. J'ai entendu beaucoup d'élèves parler de voter à bulletin secret pour le titre de roi, cette année.
Comme une bombe, la révélation de la blonde fit naître de la surprise sur les visages de ses deux amies. Leurs deux paires d'yeux rivées sur elle, la cheerleader leur offrait un sourire désolé. Et si l'air de Quinn devint plus triste lorsqu'elle comprenait que son acolyte ne plaisantait pas, celui de Santana, lui, se fit plus fier et enthousiaste.
- Mais qu'est-ce que tu racontes ? S'enquit Quinn en secouant la tête, incrédule. Tous les mecs ultra populaires du lycée sont déjà en lisse pour le titre, ça n'a aucun sens. Pour qui ils voteraient ?
- Je ne sais pas, avoua Brittany dans un haussement d'épaules. C'est Sam qui me l'a dit.
- Bouche de Mérou est dans le coup ? S'étonna Santana dans un froncement de sourcil. Je vous jure que si c'est lui le roi, je refuse le titre.
Les deux blondes tournaient immédiatement leurs têtes dubitatives vers la brune à ces paroles. Le ressentiment qu'éprouvait cette dernière à l'égard du jeune homme n'avait pas de raison d'être et, à vrai dire, aucune d'elles ne parvenaient vraiment à en dégager la cause.
- Il n'est pas si moche, défendit doucement Brittany. Et il fait des imitations marrantes, ça pourrait être pire.
- Tu plaisantes, pas vrai ? Demanda la brune en retroussant le nez dans une mimique de dégoût qui amusa ses amies.
- Elle a raison, la devança Quinn. Franchement ça pourrait être Karofski, ne te plains pas.
Santana ne répondait rien à cela. Au fond, elle devait avouer que ses deux camarades n'avaient pas tout à fait tord mais, quand même. Pour une raison qu'elle n'expliquait pas, elle n'avait jamais aimé Sam. Il lui rappelait sans cesse à quel point il lui était facile, pour lui, de se rapprocher de Brittany alors qu'elle ne le pouvait pas.
Un nouveau soupir s'échappait de ses lèvres tandis que Brittany la regardait avec tendresse, sans discrétion aucune. Puis, délicatement, la blonde avait serré le petit doigt de l'hispanique avec le sien pour attirer son attention sur son visage.
- Il faut que j'aille à la bibliothèque chercher un manuel pour mon cours de maths, annonça-t-elle avec un sourire. On se rejoint en cours ?
Santana et Quinn hochèrent la tête et échangèrent un sourire avec leur amie avant que celui-ci ne se décide à lâcher l'emprise qu'elle avait sur la main de la brune.
- Ne te perds pas, taquina gentiment cette dernière en observant sa belle s'éloigner.
- Je ne peux pas me perdre, répondit-elle sincèrement en jetant un regard en arrière. Mon cœur me ramène toujours à toi.
Ces mots, lancés avec tant d'évidence, firent bondir le cœur de Santana dans sa poitrine. Alors, un sourire plus grand naquît sur son visage, sans qu'elle ne s'en rende compte et, si elle en croyait le regard appuyé que lui portait Quinn, elle devinait sans mal que ses joues avaient dû prendre une teinte plus rosées qu'à l'accoutumée. Une chance pour elle, peu d'élèves étaient présents dans les couloirs à ce moment-là, si bien que personne ne semblait avoir entendu la blonde.
- Alors ça, c'était inattendu, avoua Quinn en bousculant gentiment l'épaule de son amie avec taquinerie. Non mais qu'est-ce que tu attends ?
- Tais-toi, la rabroua Santana en rougissant un peu plus.
Ni une, ni deux, le rire de la jeune Fabray se fit entendre dans les couloirs et se fût au tour de la brune de bousculer son amie pour la faire taire, cette fois. Sans grand succès toutefois.
Et soudain, alors qu'une ribambelle d'élèves entrait dans le couloir principal du lycée, deux puissantes détonations se firent entendre, glaçant le sang de chacune des personnes présentes. Le rire de Quinn, avorté avec précocité, laissait aussitôt place à des cris et, avant qu'elles ne comprennent ce qu'il se passait réellement, les deux adolescentes étaient emportées par la foule qui s'était mise à courir. L'atmosphère légère qui avait régné toute la matinée n'était plus que terreur collective alors que Santana, sans chercher à comprendre, s'était elle-même mise à courir pour trouver refuge dans la première salle qui s'offrait à elle. Non, elle n'avait pas rêvé. Deux coups de feu venaient bel et bien d'être tirés dans le lycée.
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Salle de chant, Glee Club, McKinley High School, Lima :
Brittany. C'était la première personne à qui Santana avait pensé lorsqu'elle avait été poussée par Quinn dans la salle de chant du Glee Club et que Mr Schuester avait bloqué la porte, avec un meuble de bibliothèque, derrière elles. Dans le chaos qui régnait désormais dans le lycée, tous les cris avaient cessés pour ne laisser place qu'à un immense silence angoissant, parfois entrecoupé par les sanglots de chaque élèves présents dans la salle de chant.
Réfugiée près de Santana, assise sur le sol, les genoux repliés en position fœtale contre sa poitrine, Quinn étouffait les pleurs qui s'échappaient de sa bouche tout en fixant le sol pour ne croiser le regard de personne.
Quelques mètres plus loin, dans un coin de la pièce, cachés derrière les percussions des musiciens, l'hispanique devinait Rachel, Finn, Kurt et Blaine, les uns dans les bras des autres et tremblants de peur.
Puis, il y avait le groupe que formait Tina, Artie, Mercedes, Puck et Sam qui se tenait face à elles, assis juste sous les fenêtres qui donnaient sur le bureau de leur professeur. Aucun d'entre eux n'en menait beaucoup plus large que Quinn, néanmoins, ils essayaient de garder le silence, par peur que leurs sanglots ne révèlent leur présence à leurs potentiels assaillants.
Plusieurs longues minutes s'écoulèrent ainsi, dans le silence le plus complet alors que Santana, transie et figée par la terreur, ne trouvait pas le courage de se lever et de faire ce que lui dictait sa conscience. Il fallait qu'elle se ressaisisse, pour Brittany qui devait être terrorisée là, dehors.
- Est-ce que tout le monde vas bien ? S'enquit soudainement la voix rauque de Mr Schuester dans un chuchotement contrôlé, depuis le coin le plus proche de la porte.
- Je crois que oui, répondit aussitôt Finn en osant se redresser pour voir l'ensemble de ses camarades.
- On va tous mourir, couina Quinn entre deux sanglots incontrôlés.
Tous les regards se dirigèrent vers la cheerleader et certains visages se tordèrent dans des grimaces. La blonde venait de dire tout haut ce que tout le monde pensait tout bas.
- Personne ne va mourir aujourd'hui, Quinn, tenta l'enseignant dans une vaine tentative de rassurer les troupes.
Lentement, le regard de Santana se portait sur sa meilleure-amie à ses côtés et, comme si son cerveau se reconnectait soudainement à son corps, la brune fût capable de bouger plus que ses yeux. Ses poings se serrèrent alors sur ses genoux tandis que, dans un éclair de compréhension, tout ce qui venait de se produire trouvait un sens dans son esprit. Un sens macabre qui la laissait prise d'une furieuse culpabilité. Tout ça était entièrement de sa faute. Pourquoi fallait-il qu'elle blesse toujours tout ceux qu'elle aimait ? Elle ne pouvait simplement pas rester là sans rien faire.
Sa motricité retrouvée, la jeune hispanique s'était levée dans le plus grand des silences, le cœur à la fois gonflé de terreur et de détermination. Brittany était seule dehors et il était hors de question qu'elle la laisse ainsi sans protection. Plus qu'une envie, pour Santana, il s'agissait d'un besoin vital.
Lors des premiers pas qu'elle avait effectué en direction de la porte barricadée, tout le monde l'avait observée avec incompréhension. Et ce, jusqu'à ce qu'elle se mette à courir en direction de cette dernière. Sans lui laisser le temps de l'atteindre, Mr Schuester, accroupi près de l'entrée barricadée avec son épouse, Emma, s'était emparé de son poignet pour la retenir, mais il n'avait fait que provoquer un accroissement de la colère qui habitait déjà l'adolescente. Vivement, celle-ci s'était débattue dans l'espoir d'échapper à la prise de son enseignant. Peut-être y serait-elle même parvenue si ce dernier n'avait pas envisagé cette possibilité et ne s'était pas empressé d'enrouler ses bras autour de la taille de l'étudiante pour la retenir.
- Mais qu'est-ce que tu fais ? Avait-il demandé avec fermeté.
Les mots de Santana étaient restés coincés au creux de sa gorge. Sa vision, jusque là encore parfaitement claire, se brouillait à mesure que les larmes arrivaient, abondantes, assombrissant ses pupilles brunâtres. Tout, autour d'elle, aurait pu s'écrouler, elle n'en avait que faire. Tout ce qui l'importait maintenant était de retrouver celle qu'elle aimait et de s'assurer qu'elle allait bien, car elle n'était pas sûre de s'en remettre si ce n'était pas le cas. Pas alors qu'elle était intimement convaincue d'être responsable de ce qui se passait.
- Laissez-moi passer, ordonna-t-elle en se débattant de plus belle. Je dois y aller !
- Santana, calme-toi, répondit-il en raffermissant sa poigne sur la taille de l'étudiante. On ne peut pas sortir, il y a un tireur dans l'école.
- Je m'en fiche ! S'énerva-t-elle. Brittany est dans la bibliothèque. Elle doit être terrorisée, il faut que j'y aille !
Le sang de l'enseignant, comme celui de tous les autres personnes présentes dans la pièce, se glaçait dans ses veines à cette annonce. Le mois que la blonde avait passé loin d'eux avait fait passer son absence pour quelque chose de totalement normal, mais ça n'aurait pas dû.
La révélation de Santana avait offert à cette dernière une opportunité de s'échapper des bras puissants, presque paternels, du professeur. Et pendant un instant, elle avait bien cru qu'elle parviendrait à sortir de là et à retrouver sa bien-aimée. Néanmoins, ce qu'elle n'avait pas prévu était l'audace et le courage dont Puck, son ex-petit-ami, était capable en cas de crise.
Dans un mouvement rapide, le jeune homme s'était interposé entre le corps de Santana et le meuble de bibliothèque qui barricadait l'unique porte de sortie.
- Tu ne peux pas y aller, Santana. C'est du suicide.
- Je me fiche des risques, vociféra-t-elle en tentant de bousculer son camarade pour percer sa défense, sans succès. Elle a besoin de moi et je ne la laisserai pas tomber.
Le regard plongé dans celui de son ancienne amante, Puck décelait toute l'urgence de la situation. Il comprenait, mieux que quiconque, ce qui poussait son amie à prendre les risques qu'elle voulait prendre, car il savait qu'il aurait fait la même chose s'il avait s'agit de Quinn. Pourtant, doté d'une sagesse qu'il avait rarement, le brun avait délicatement posé ses mains sur les épaules de l'hispanique pour l'empêcher d'avancer davantage et la garder à une distance raisonnable de son propre corps.
- Brittany est intelligente, déclara-t-il en surprenant son amie, je suis sûre qu'elle va bien. Il faut que tu restes là.
- Puck a raison, Santana, renchérit Mr Schuester avec douceur.
Mais rien ne pouvait faire changer d'avis la cheerleader et son esprit inquiet.
- Tout ça c'est de ma faute, assura-t-elle en se mettant à sangloter vivement. Vous ne pouvez pas comprendre. S'il lui arrive quelque chose, je l'aurais sur la conscience pour le restant de mes jours.
Un long silence accueillait cette déclaration. Les sourcils de Puck, à l'image de chacun, se fronçaient sans réellement comprendre d'où venait une idée pareille. Et bien que l'idée fût venue à chacun de lui demander pourquoi et de lui assurer qu'elle se trompait, la petite voix fluette, cassante, et entamée par les sentiments de la brune résonnait une nouvelle fois dans l'air, brisant les cœurs et mettant à mal tout le Glee Club.
- Je l'aime, murmura-t-elle avec douleur, tandis que ses larmes redoublaient le long de ses joues. Je suis amoureuse d'elle et si elle meurs aujourd'hui, je mourrai avec elle.
Les bras de Puck retombèrent le long de son corps à cette révélation qui les surprenaient. Non pas car il était inconcevable pour eux que la brune puisse ressentir une telle chose à l'égard de son amie, non, ça ils le savaient tous déjà. Mais uniquement car ils avaient tous perdus espoir d'entendre Santana l'admettre un jour.
Cette dernière, qui avait enfin l'opportunité de se sauver de cet endroit, n'en fit pourtant rien. Prononcer à voix haute ce qu'elle ressentait pour Brittany, devant l'ensemble de ses amis, l'avait anéantie plus qu'elle ne l'était déjà. Presque qu'instantanément, ses jambes flageolantes se dérobèrent sous son poids et elle tombait, piteusement, à genoux. Le manque de réaction de Puck et des autres avaient eût raison du peu de courage qui lui restait. Elle était désormais intérieurement convaincue que les regards sur elle allaient changés et qu'elle allait devenir la risée de l'établissement.
C'est alors que ça s'était produit. Tandis que l'adolescente avait enfoui sa tête au creux de ses mains pour laisser tout son chagrin s'évader de son âme, une main forte, pleine de réconfort, s'était posée sur son épaule. Puis une deuxième. Et rapidement, il n'y avait plus de place sur celles-ci. Reniflant la morve qui menaçait de s'écouler de son nez tant elle pleurait, Santana osait relever le visage du creux de ses mains et son cœur se gonflait d'une assurance nouvelle. Devant elle, tout ses amis s'étaient rassemblés et lui offraient des sourires fiers et rassurants.
Dans le chaos qui régnait, Santana n'était pas sûre de réellement comprendre ce que tout cela voulait signifier mais, lorsque la voix de Mr Schuester fendait à nouveau l'air, tout son courage était revenu, intact.
- On va aller chercher Brittany, abdiqua-t-il avec compassion. Juste toi et moi.
Dans un dernier regard pour la femme qui partageait sa vie, puis pour chacun de ses élèves, il ajouta :
- On va tous rentrer chez nous, ce soir. C'est une promesse.
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Bibliothèque, McKinley High School, Lima :
De toute les fois où ils avaient arpenté les couloirs du lycée McKinley, celle-ci était de loin la plus lente. Ce qui aurait pu être effectué en deux petites minutes en avait pris plus de dix et, même si Santana mourait d'envie de dépasser son professeur et de courir à toute vitesse pour rejoindre la bibliothèque, elle n'en avait rien fait. Avançant sur les talons de Mr Schuester, l'adolescente gardait une main sur son épaule, comme il le lui avait demandé avant qu'ils ne quittent la salle de chant, de l'autre côté du bâtiment.
Passer chaque intersection de couloirs était une véritable épreuve et, pendant un instant, l'hispanique aurait juré avoir été propulsée en plein raid militaire tant son enseignant prenait de précautions. Et heureusement, finalement. Car s'ils n'avaient croisés personne durant l'entièreté de leur escapade dans les couloirs, tout avait été relativement différent dès lors qu'ils avaient mis un pied à l'intérieur de la bibliothèque du lycée.
Contrairement à ce qu'ils avaient tous les deux pensé en pénétrant dans les lieux à la recherche de Brittany, cette dernière n'était pas la seule à l'intérieur de la grande pièce réservée à l'étude. Juste à côté de l'entrée, Mme Bright, la sexagénaire qui occupait le rôle de bibliothécaire était accroupie, réfugiée sous son bureau, et tenait fermement la croix chrétienne de son collier en priant une instance supérieure de l'épargner.
Lorsque son regard empli de terreur se posait sur les deux nouveaux venus, ses yeux s'écarquillèrent et, vivement, sa tête se mettait à se secouer de gauche à droite pour les prévenir de ne pas avancer davantage. Le professeur d'espagnol se figeait alors, obligeant son élève à faire de même. Et malgré tout ce qu'ils avaient déjà vécus en quelques heures à peine, c'est à ce moment-là que le cauchemar démarra réellement.
De l'endroit où ils se trouvaient, aucun d'eux n'avait de vue sur ce qu'il se passait au centre de la pièce, derrière quelques rangées de meubles remplis de livres en toutes sortes. Mais ils n'avaient pas besoin de voir pour comprendre ce qu'il se passait. Ecouter suffisait.
Arrêtes de pleurnicher, avait pesté une voix rauque, masculine, et familière. Ce n'est pas à ça que tu devrais passer tes dernières minutes. Mais après tout, tout ça, c'est de la faute de ta stupide copine, elle n'aurait jamais dû refuser mon offre. Elle ne pourras en vouloir qu'à elle. Est-ce que tu as un message à faire passer avant de mourir ?
A l'entente de ces mots, durs et plein d'une haine qu'elle ne pensait pas possible, le sang de Santana ne faisait qu'un tour dans ses veines. La brune ne savait pas mettre des mots sur la horde de sentiments qui l'avait assaillie alors mais, sans réfléchir, le cerveau totalement déconnecté de toute la gravité de la situation, Santana se souvenait d'avoir contourné son enseignant et de s'être lancée à toutes jambes vers le centre de la bibliothèque. Et elle n'oublierait jamais la vision d'horreur qui s'était offerte à elle lorsqu'elle avait fait irruption dans le petit cercle au milieu des rayonnages.
Face à elle, David Karofski se tenait debout, les bras tendus, tenant fermement une arme entre ses deux grosses mains. Le visage tordu par la colère, par la haine, le jeune homme pointait le canon vers le sol avec un rictus mauvais, presque diabolique. Mais ce qui terminait de terroriser Santana, ce n'était pas la présence de cet objet métallique qui risquait de la tuer, non. C'était la personne sur laquelle l'arme était pointée.
Agenouillée sur le parquet dans une position qui rappelait durement à la brune une exécution dans les bonnes formes, Brittany avait joint ses mains entre elles dans une tentative de prière. Des sanglots, non étouffés, s'échappaient de sa gorge en la faisant haleter tandis que son regard, emprunt d'une telle terreur que Santana crût mourir, fixait le pistolet qui risquait de lui retirer la vie d'une seconde à l'autre.
- Ne fais pas ça, David, déclara doucement la voix de Mr Schuester dans le dos de son élève. Il est encore temps de tout arranger.
Surpris d'entendre des voix, le jeune homme tressaillait et raffermissait ainsi sa prise sur l'arme qu'il tenait. Dans un geste lent, l'étudiant tournait la tête vers les nouveaux venus et soudainement, son regard se fit un peu plus noir qu'il ne l'était déjà tandis que ses prunelles brunes se posaient sur Santana.
Brittany, elle, mit un peu plus de temps à réagir. Pendant une micro-seconde, elle avait vraiment cru que cette intervention n'était que le fruit de son imagination. Puis, difficilement, son regard avait quitté le bout de l'arme pointé sur son front pour se porter derrière la carrure de son agresseur et là, une lueur d'espoir était revenue dans ses iris bleutées.
- J'ai pris l'école d'assaut, rétorqua l'adolescent en secouant vivement la tête, il n'y a aucun retour en arrière possible.
- Ce n'est pas ce que tu veux, David, insista l'enseignant.
Dans un geste lent, plein de précaution, Mr Schuester s'avançait vers celui qui était également l'un de ses élèves mais cette manœuvre prenait beaucoup trop de temps pour Santana. Prise d'un élan de courage, et peut-être de stupidité, la jeune Lopez avait levé les bras pour attirer l'attention de son camarade sur elle et le détourner de celle qu'elle aimait. Un franc succès.
- Laisse-la partir, je t'en supplie, avait-elle trouvé la force de dire, entre deux sanglots silencieux. Tout ça c'est entre toi et moi. Elle ne t'as jamais rien fait.
- Bien sûr que si ! S'énerva-t-il. Si elle n'était pas revenue, tu aurais accepté de m'accompagner au bal. Je veux que tu souffres comme tu m'as fait souffrir.
Incapable de lâcher son camarade du regard, de peur qu'il s'énerve davantage, Santana ne vit pas Brittany fermer les yeux dans un geste fataliste. Elle allait y rester, la blonde en était persuadée. Elle ne savait pas de combien de temps elle était dans cette position, à prier désespérément un dieu auquel elle ne croyait qu'à moitié, mais ses jambes douloureuses commençaient à ne plus se faire sentir et tout ce qu'elle avait, lorsqu'elle faisait le bilan de sa vie, c'était une flopée de regrets. Aucun doute, si on lui avait donné la possibilité de tout recommencer, Brittany aurait tout fait différemment. Et si, par chance, elle s'en sortait, Brittany se promettait qu'à partir d'aujourd'hui, elle vivrait plus audacieusement et se battrait plus fort pour vivre et obtenir ce qu'elle voulait. A commencer par la belle brune qui tentait, tant bien que mal, de lui sauver la vie par amour.
- Je ferais tout ce que tu voudras si tu la laisses s'en aller, jura Santana avec empressement. Je suis amoureuse d'elle, je ne l'ai pas choisi et si tu m'aimes vraiment, tu comprendras ça. Je t'en prie David, ne fais pas quelque chose que tu vas regretter toute ta vie.
Santana marquait une pause rapide pour chasser le trémolo ayant élu domicile dans sa voix tremblante.
- Si tu ne le fais pour elle, ni pour moi, alors fais-le pour toi. Tu vaux mieux que ça et je suis vraiment désolée de ne pas avoir sût te le dire plus tôt.
David n'avait rien répondu à ça. Aussi lentement qu'il s'était tourné vers celle qui lui avait brisé le cœur, il avait reporté son regard sur Brittany et avait serré un peu plus l'arme au creux de sa main. Un sanglot s'était alors échappé de la gorge de la blonde tandis que Santana se retenait de crier, de bondir vers l'avant et de lui arracher l'arme des mains dans une tentative désespérée. Pendant quelques secondes, la brune avait vraiment cru que son camarade allait tirer.
Puis, après avoir pincé les lèvres dans une expression concentrée, David avait fermé les yeux et avait baissé son arme. Instantanément, les yeux de Brittany s'étaient écarquillés tandis qu'elle se savait désormais sauvée.
Sans attendre, Mr Schuester avait réduit la distance qu'il lui restait entre son corps et celui de l'adolescent et s'était emparé de l'arme avec force, mais David n'avait rien tenté. Le jeune homme s'était contenté de lâcher le pistolet pour que son enseignant le récupère.
L'instant suivant, Brittany s'était relevée et son regard, choqué, s'était ancré dans celui, infiniment soulagée de sa prétendante. Alors, sans que cette dernière n'ait le temps de faire quoi que ce soit, la blonde s'était jetée dans ses bras et l'avait serrée avec une telle force que Santana cru mourir étouffer. Toutefois, loin d'elle l'idée de repousser sa belle ou de réclamer de l'air, non. Aussi spontanément que l'avait été cette étreinte, la brune s'était dépêchée de refermer ses bras autour du corps svelte et longiligne de celle qu'elle aimait. Le visage enfoui dans le cou de la blonde, Santana reniflait allègrement le parfum vanillé de son amie, plus soulagée que jamais de pouvoir la serrer ainsi, de savoir qu'elle était là. Elles avaient, de justesse, éviter le pire, et rien ne pourrait entacher la tendresse de ses retrouvailles.
Brittany était saine et sauve et c'était tout ce qui importait.
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Cour Principale, Entrée du lycée, McKinley High School, Lima :
Un nouveau silence de mort s'était abattu sur le lycée McKinley. Dans la bibliothèque, Santana et Brittany étaient restées enlacées durant de longues minutes, profitant juste de l'opportunité qui leur avait été offerte de pouvoir de nouveau se serrer dans les bras.
Mr Schuester, qui tenait l'arme de David avec énormément de précaution, s'était empressée de téléphoner à l'équipe policière qui avait déjà commencé à donner l'assaut dans le bâtiment, indiquant ainsi leur position aux autorités. Et ce tandis que l'adolescent, ayant enfin retrouvé les pieds sur terre, s'était tranquillement assis sur l'un des petits fauteuils de la pièce en attendant qu'on vienne le chercher. Son instant de folie n'était plus et il était parfaitement conscient que fuir, essayer d'échapper à la police, ne l'aiderait pas à repartir sur de bonnes bases, ni à éviter une peine de prison importante. Tout ce qu'il espérait désormais était de bénéficier de la tolérance des jurés. Et c'est la raison pour laquelle il s'était laissé faire lorsque les membres de l'unité d'assaut des autorités l'avaient arrêté en bonnes et dues formes.
Le danger officiellement écarté, l'atmosphère macabre qui régnait retombait en quelque chose de plus doux, chassant la tension de l'enceinte du bâtiment mais laissant tous les étudiants, et enseignants, profondément choqués par ce qui venait de se produire. Toujours parfaitement immobiles, leurs visages enfouis dans le cou de l'autre et les yeux fermés, se tenant comme s'il s'agissait de la dernière fois, les deux adolescentes n'avaient pas réagit lorsque les policiers les avaient invitées à évacuer les lieux. Tout autour d'elle s'était désintégrer pour les laisser seules, les esprits à des années lumières de la réalité et les cœurs battants à rompre leurs poitrines. Si le soulagement était bien présent dans chacune de leurs atomes, la peur, elle, faisait encore partie intégrante de leur composition. Aucune d'elle ne voulait lâcher l'autre, incapable de regarder celle-ci s'éloigner de nouveau. Rien que l'idée tordait leurs estomacs en une boule douloureuse, presque meurtrière.
Pourtant, lorsque les mains protectrices, rassurantes, et réconfortantes de Mr Schuester s'étaient posées dans le creux de leurs reins, les deux adolescentes avaient trouvé la force de se reculer de quelques centimètres pour découvrir le visage emprunt de compassion de leur enseignant qui les gratifiaient d'un sourire.
- C'est fini, leur indiqua-t-il avec douceur. On peut sortir, maintenant.
A cette annonce qu'elles n'espéraient plus, les deux jeunes femmes hochèrent presque imperceptiblement la tête et se séparèrent à contre-cœur pour essuyer les quelques larmes qui roulaient encore le long de leurs joues. Aucun mot n'avait été prononcé mais lorsque Mr Schuester les avaient gentiment poussées devant lui, vers la sortie, Santana et Brittany s'étaient laissées faire.
Dehors, une foule noire de monde les attendaient, à quelques mètres de l'entrée du lycée, derrière des barrières de sécurité disposées par la police pour délimiter le périmètre. Tout le monde était là : étudiants, enseignants, et même parents. Et lorsque les regards de chacun se posaient sur eux, Santana comprenait qu'ils étaient les derniers à quitter l'enceinte du lycée.
Soudainement, dans un élan de soulagement, Emma Pillsbury, depuis peu, Emma Schuester, avait contourné les rambardes pour s'élancer vers son mari. Les mains de ce dernier cessèrent alors de pousser ses deux élèves vers l'avant pour pouvoir attirer sa femme contre lui. Cette scène serrait le cœur de Santana, plus qu'il ne l'aurait dû, certainement. Bien sûr, elle était heureuse de voir l'amour qui irradiait du jeune couple mais, au fond, elle se sentait mal car jamais, au grand jamais, son professeur n'aurait dû mettre ainsi sa vie en danger pour elle et Brittany.
Néanmoins, avec un espoir nouveau, l'hispanique n'avait pas pu s'empêcher de détailler l'assemblée du regard en espérant y voir deux de ses proches les plus importants pour elle. Mais elle avait beau regarder avec attention, elle était forcée de se rendre à l'évidence : ses parents n'étaient pas là. Contrairement à tous les autres, ils n'avaient pas pris la peine de venir pour s'assurer que leur fille allait bien. Ce constat, douloureux, fit à Santana l'effet d'un coup de poignard. L'avaient-ils donc déjà effacée de leurs vies ? La brune ne comprenait pas comment on pouvait tirer si rapidement un trait sur quelqu'un. Et encore moins sur un enfant.
Alors, son regard avait bifurqué et avait aussitôt trouvé ce qu'elle cherchait. Si ses parents n'avaient pas fait le déplacement, elle était soulagée de voir que ceux de Brittany, eux, attendaient, au premier rang, en se rongeant les sangs et en priant pour que leur fille leur revienne en vie. Si seulement ils savaient, pensait-elle de plus belle avec une culpabilité grandissante. Quelques secondes de plus et leur enfant, la chair de leurs chairs, ne se serait pas tenue ici, devant l'entrée du lycée, à ses côtés, sur ses deux jambes.
Mais personne n'y pensait. Pas même Brittany qui, en posant les yeux sur ses géniteurs, avait oublié tout le reste et s'était mise à marcher avec plus d'empressement vers eux. Pendant une microseconde, juste au moment où la blonde avait repéré ses proches dans l'attroupement, la lueur de bonheur et de soulagement qui avait percé dans ses prunelles bleutées avait fait bondir le cœur de Santana au creux de sa poitrine. Il avait suffit d'un regard, d'une flamme dans les yeux de celle qu'elle aimait pour que toutes les réticences, toutes les peurs de la brune soient balayées comme de la poussière.
Sans réfléchir, Santana avait saisi le poignet de Brittany pour la retenir, faisant naître de la surprise sur le visage de la cheerleader qui s'était aussitôt retournée pour lui faire face. Le cœur battant jusqu'à résonner dans ses tympans, les muscles crispés sous une anxiété nouvelle et soudaine, la jeune Lopez se découvrait une audace qu'elle ne connaissait pas. Mais il était trop tard pour faire demi-tour et, plus que cela, elle n'avait aucunement envie de rebrousser chemin alors qu'elle se sentait enfin capable de faire la chose la plus courageuse et la plus belle de sa vie.
- Brit, la retint-elle. Brit, attends. Il faut que je te demande quelque chose.
- Santana...
La jeune Pierce allait protester, dire à son amie que quoi qu'elle ait à lui demander, cela pouvait attendre quelques minutes, le temps qu'elle serre ses parents dans ses bras pour les rassurer. Mais la brune ne lui en laissait pas le temps, bien trop prise dans l'urgence du moment.
- Sois ma cavalière pour le bal, demain.
A la fois surprise et incrédule, presque sûre d'avoir inventé ces paroles, Brittany fronçait les sourcils.
- Quoi ?
- Accompagne moi au bal, demain, répéta Santana en plongeant ses yeux bruns, emplis d'une lueur de supplice, dans ceux de son amie. S'il te plaît.
Un peu plus décontenancée encore, la blonde se mettait à secouer la tête, abasourdie. Qu'était-il en train de se passer ? Était-elle morte, en réalité ? Tout cela lui semblait si beau, si inconcevable, qu'elle ne parvenait pas à se résoudre au fait que son interlocutrice n'était absolument pas en train de plaisanter.
- Mais tu m'as dit, hier, que tu ne voulais pas y aller avec moi parce que tu n'étais pas prête...
Un long soupir s'échappait de la gorge de Santana alors que son regard se fit plus triste, plus incertain. Pourtant, comment aurait-elle pu en vouloir à la blonde d'être ainsi perturbée ? Encore une fois, elle n'était que la seule personne à blâmer dans cette histoire.
- Je sais, déclara-t-elle avec peine. Mais j'ai bien faillit te perdre aujourd'hui et ça m'a fait réaliser que... je ne veux pas vivre un jour de plus sans que tu sois à mes côtés. Je t'aime, Brittany. Je suis amoureuse de toi et ça ne changera jamais.
Marquant une petite pause, Santana serrait un peu plus le poignet de sa prétendante dans sa main et osait lui offrir un sourire sincère et un regard empli d'amour.
- Tu es la seule personne avec qui je veux passer le restant de mes jours. La seule avec qui je veux rire et pleurer. La seule à côté de qui je veux me réveiller le matin et m'endormir le soir. On a assez perdu de temps et je ne supporterai pas de nous voir en perdre encore sous prétexte que le regard des autres est trop dur à croiser. On se fiche des autres, Brit. Toi et moi, c'est tout ce qui compte.
Les aveux de Santana avait fait naître des larmes au coin des yeux de la blonde, qui n'espérait plus entendre une telle déclaration depuis qu'elle avait fuit McKinley High School, un mois plus tôt. Son cœur s'emballait dans sa poitrine à mesure que les paroles de celle qu'elle aimait faisait écho en elle comme une douce délivrance. Bien sûr, elle avait toujours su, au fond d'elle, que l'étendue des sentiments de Santana à son égard était bien plus grand que ce qu'elle était capable d'imaginer, mais c'était la première fois que cette dernière lui ouvrait ainsi son cœur, avec tant d'honnêteté.
Incapable de répondre quoi que ce soit, les lèvres tressautant sous le poids des sanglots qui menaçaient de sortir de son diaphragme, Brittany avait réduit la distance entre leurs deux visages. Délicatement, avec une tendresse qu'elle ne soupçonnait pas, les lèvres de la blonde s'étaient posées sur celles de Santana et, avec elles, une explosion digne des plus grands feux d'artifices avait fait son apparition dans l'estomac des deux adolescentes.
Muée par son instinct, la brune s'était enfin laissée aller. Oubliant tout ce qui l'entourait, à commencer par la centaine de paires d'yeux qui les fixaient avec surprise, l'hispanique avait lâché le poignet de sa belle et avait noué ses bras autour de sa nuque avant de rendre à Brittany toute la tendresse, l'amour, que cette dernière lui offrait. Leurs lèvres se mouvèrent les unes contre les autres, donnant l'impression aux deux cheerleaders d'avoir été créées dans l'unique but de s'emboîter avec perfection et elles ne se séparèrent que lorsque l'oxygène vint à leur manquer.
- Est-ce que ça veux dire oui ? Osa demander Santana dans un sourire, la voix haletante.
- Bien sûr que oui, murmura Brittany en enfouissant son visage au creux du cou de la brune pour humer son parfum familier.
Le sourire de Santana s'agrandissait davantage tandis qu'elle serrait un peu plus la blonde contre elle. Jamais, la jeune Lopez ne s'était sentie aussi heureuse.
Alors, comprenant que rien de plus n'allait se produire à cet instant, toute la foule, qui s'était tue dans l'expectative, se mettait à les acclamer. Certains applaudissaient, sifflaient ou criaient même, sortant les deux adolescentes du monde solitaire dans lequel elles s'étaient plongées. Avec appréhension, le regard de Santana se portait sur la foule face à elle, tandis que Brittany quittait les bras rassurants de celle qu'elle aimait pour venir lier leurs mains plus chastement, et c'est alors que Santana s'en rendait compte. Il n'y avait pas de haine ou de dégoût dans les yeux des personnes qui les entouraient, car la minorité des personnes que ça avait dérangé n'était pas restée. Il n'y avait que de la fierté et de la compassion.
Et pour la première fois de sa vie, Santana était heureuse. Heureuse et fière de tenir la main de Brittany, qu'elle aimait plus que tout au monde. Heureuse et fière d'être elle-même, tout simplement.
