Chapitre 6
Salle de chant, Glee Club, McKinley High School, Lima :
Les Championnats Nationaux approchant à grand pas, chaque membre du Glee Club avait redoublé d'efforts pour qu'ils puissent avoir une chance de décrocher le Saint Graal des compétitions de chorale américaines. Et c'est pourquoi, malgré l'heure tardive à laquelle ils étaient tous rentrés la veille, après le bal de promo, ils étaient tous là en ce samedi matin, les yeux cernés à cause de leur manque considérable de sommeil.
En pénétrant dans la salle de chant, peu après l'ensemble de ses élèves, Mr Schuester souriait comme rarement auparavant. Récupérant la brosse pour effacer le tableau, l'enseignant était réellement heureux. Tout n'avait pas été facile, certes, mais c'était bien l'une des seules fois où il avait réellement l'impression que sa leçon de la semaine avait eu l'effet escompté sur ses étudiants.
- Bon, je pense pouvoir dire qu'il est temps de changer de thème, annonça-t-il avec enthousiasme.
- Attendez, l'arrêta aussitôt Santana en se levant de sa chaise pour réclamer l'attention de chacun.
Surpris, l'enseignant stoppait sa main dans les airs avant de se tourner vers l'hispanique sans se départir de son sourire. Il se souvenait parfaitement des paroles de la brune, plus tôt dans la semaine, et c'est pour cette raison qu'il n'avait pas insisté pour qu'elle chante sur le thème, comme il le faisait toujours. Toutefois, il connaissait déjà la signification des paroles qui s'apprêtait à sortir de la bouche de Santana, car il était évident que celle-ci était revenue sur ses affirmations des jours précédents.
- J'ai beaucoup réfléchi cette semaine, avoua-t-elle en soutenant tour à tour les regards qui s'étaient posés sur elle avec curiosité, et même si reconnaître mes tords ne fait pas partie de mes habitudes, vous aviez raison, Mr Schuester. Il faut savoir pardonner.
L'adolescente marquait une pause, rapide et concise, pour contempler le visage souriant de fierté de Brittany, assise à ses côtés. En une seule semaine, elles étaient parvenues à passer d'un extrême à l'autre dans leur relation et, après cette longue introspection, Santana comprenait enfin pourquoi. Plus que cela, elle était enfin prête à l'avouer à voix haute, sans crainte. Et ce, car désormais, à chaque regard qu'elle portait sur l'une des personnes assises dans cette pièce, avec elle, l'hispanique ne voyait plus des amis ou des rivaux. Le Glee Club n'était plus une simple chorale qu'elle avait rejoint parce que sa coach de cheerleading le lui avait demandé. Non. Il s'agissait de sa famille. De ses frères et de ses sœurs et, quoi qu'il puisse se passer maintenant, Santana savait qu'ils seraient toujours là pour elle, dans les pires comme dans les meilleurs moments.
- Et s'il y a une autre chose que j'ai compris cette semaine c'est que, malgré tout le mal que je me suis donnée pour m'en convaincre, je n'en ai jamais voulu à Brittany, reprit-elle avec une sincérité qui fit naître une multitude de sourires. C'est à moi que j'en voulais, parce que toute ma vie je me suis efforcée de rentrer dans le moule imposé par la société et ça n'a pas suffit à faire de moi la personne que je voulais être. J'en ai souffert mais maintenant, avec le recul, je suis contente que ça n'ait pas changé celle que j'ai toujours été. Merci, à tous, de m'avoir fait réaliser que le meilleur moyen d'être heureux, c'était de s'accepter soi-même.
Dans une nouvelle pause, Santana batifolait des paupières afin de repousser les larmes qui lui montaient aux yeux. Elle refusait de pleurer. Elle ne l'avait que trop fait cette semaine.
Doucement, elle tendait sa main à Brittany avec un sourire de bonheur, et cette dernière s'en emparait sans attendre. Le moment était venu pour elles de rentrer en scène, au même titre que l'avait fait tous les autres avant elles.
- Alors si vous le permettez, termina l'hispanique en descendant les marches de l'estrade menant à leurs chaises, Brittany et moi avons répété une chanson qu'on aimerait vous interpréter.
- Bien sûr, allez-y, avait accepté leur professeur.
Mr Schuester échangeait volontiers sa place avec les deux reines de la promo et regagnait une chaise au premier rang, près de Quinn et d'Artie. Récupérant chacune un tabouret qu'elles plaçaient au centre de la pièce, côtes à côtes, Santana et Brittany s'installaient. Un échange de regard, tendre, amoureux, et les premières notes de la chanson qu'elles avaient choisie : Be Okay, de Oh Honey, retentissaient dans la pièce.
Le temps semblait s'arrêter pour Santana, tandis qu'elle vivait la chanson comme s'il s'agissait de sa propre vie. Les duos qu'elle avait eu la chance de partager avec celle qu'elle aimait se comptait sur les doigts de la main et, celui-ci, serait sans doute celui qu'elle n'oublierait jamais. L'atmosphère chaude, douce et sereine qui régnait transportait son âme dans les méandres d'un autre monde où seule Brittany était capable de l'accompagner. Le Glee Club disparaissait alors, et avec lui, l'ensemble de leur petite famille, pour ne laisser que l'amour qu'elle portait à la blonde survivre, loin de tout tourments et de toutes craintes.
Le retour brutal à la réalité lorsque les dernières notes de leur chanson se firent entendre fût dur et presque douloureux. Mais le sourire ravi de Brittany pansait la souffrance de ce retour et Santana ne put que sourire à son tour tandis que les applaudissements de leurs amis se faisaient bruyants.
- Je ne sais pas vous, lança Mr Schuester en se levant avec fierté, mais je crois qu'on a trouvé notre duo pour les Nationales.
- En temps normal, j'aurai sûrement protester, répondit aussitôt Rachel en levant les bras au ciel. Mais je suis totalement d'accord.
Surprises, les deux adolescentes toisèrent tour à tour les deux interlocuteurs. Étaient-ils en train de leur faire une blague ? Santana en avait d'abord été convaincue. Pourtant, les secondes passèrent et les sourires qu'on leur offrait réduisirent à néant toutes les convictions de la brune dont les lèvres s'étirèrent un peu plus, avec fierté.
- Sans déconner ? S'étonna Brittany, les yeux ronds.
- C'est très sérieux, acquiesça Mr Schuester avec une pointe d'amusement dans la voix.
- Merci, monsieur, déclara Santana, aussi touchée que celle qui partageait sa vie.
L'enseignant leur offrait un dernier sourire avant de les rejoindre et les deux adolescentes ne se firent pas prier pour accepter l'accolade qu'il souhaitait leur donner. Mr Schuester était devenu comme un père pour chacun d'entre eux. Rien ne comptait plus, au Glee Club, que de savoir qu'il approuvait les décisions que chacun prenait.
- Bien, dit-il en se reculant du corps chaud de Brittany, je pense qu'on peut dire que cette leçon est terminée, maintenant.
- En fait, non, pas pour moi, le contre-disait Santana en se tournant une dernière fois vers l'ensemble de ses camarades. Il me reste une dernière chose à faire pour ça : parler à mes parents.
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Voiture de Quinn, Bas Quartiers, Lima :
Stationnée juste en face de la maison dans laquelle elle avait grandi, à bord de la voiture de Quinn, Santana serrait le volant avec tellement de force que les jointures de ses doigts en était devenues blanches. Assise à ses côtés, Brittany respectait le silence que sa petite-amie avait instauré tandis qu'elles fixaient toutes les deux la demeure de la famille Lopez, et qui contenait une bonne partie des souvenirs qui précédaient leur dispute et la fuite de la blonde.
Contrairement aux belles maisons que possédaient les familles de Quinn et de Brittany, celle de la famille de Santana était petite, presque délabrée, et située dans un des seuls quartiers mal fréquentés de la ville de Lima. Chose que personne n'avait jamais vraiment compris étant donné que la situation financière des Lopez n'était pas spécialement à plaindre. Certes, la mère de Santana n'était que serveuse dans un restaurant du centre-ville mais son père, lui, était un bon médecin qui enseignait à l'université. Quoi qu'un peu trop porté sur la bouteille tout de même. L'hispanique s'était souvent plainte de leur environnement de vie, par le passé, mais maintenant, au fond d'elle, elle savait qu'elle était heureuse d'avoir grandi là, sans quoi elle n'aurait sûrement pas été la personne qu'elle était désormais.
Et pourtant, malgré tout ça, Santana était tétanisée par la peur à la simple idée de traverser la chaussée et d'abattre son poing sur la porte d'entrée de sa maison d'enfance. Qu'allait-elle faire si, par malheur, ses parents lui fermait la porte au nez sans qu'elle ne puisse prononcer le moindre mot ? Santana n'était pas sûre d'être capable de survivre à un nouveau rejet, quand bien même elle s'y était préparée toute la matinée, et toute la nuit. Pouvait-on seulement être préparés à ce genre de chose ?
Dans un geste délicat et particulièrement tendre, Brittany déposait sa main sur l'une de celle de Santana qui serrait encore le volant comme si elle se raccrochait à une bouée. Le contact de la peau de la blonde contre la sienne fit frémir l'hispanique et attira son regard sur le visage gracieux de Brittany.
- Je peux pas le faire, Brit, murmura-t-elle d'une petite voix fragile.
La blonde penchait la tête sur le côté et esquissait un sourire réconfortante en serrant la main de Santana dans la sienne. Toutes les deux avaient eu des expériences différentes de leur coming-out mais, étrangement, Brittany n'avait aucun mal à comprendre ce que sa belle vivait et à quel point ça la faisait souffrir. Elle n'osait même pas imaginer ce qu'elle aurait ressenti si ces parents avaient réagit de la même manière que ceux de Santana tandis que cette dernière venait de l'éconduire sans ménagement.
- Je serais avec toi jusqu'au bout, assura la jeune Pierce avec douceur. Tout se passera bien.
- Comment tu peux en être sûre ?
La détresse que Brittany décelait dans les paroles de Santana serrait son cœur au creux de sa poitrine. Et ce n'était rien comparé à la douleur qui prenait possession de ses tripes et retournait son estomac lorsque son regard bleuté plongeait dans celui, brun, et incroyablement triste, de l'hispanique. Il était évident que la blonde ne pouvait pas être sûre de ce qu'elle avançait, mais elle aimait à y croire, autant qu'elle se promettait de tout faire pour que tout rentre dans l'ordre et que Santana soit enfin pleinement heureuse.
- Parce que, quoi qu'il arrive, je serais là, déclara-t-elle en caressant le dos de la main de Santana à l'aide de son pouce. Et je ne laisserai plus jamais personne te faire du mal. Et aussi parce que je sais que tes parents t'aiment autant que moi je t'aime, même s'ils sont effrayés par ce qu'on représente toutes les deux.
Brittany marquait une pause pour arborer un sourire plus malicieux.
- Oh, et parce que j'ai discuté avec Lord Tubbington en me réveillant ce matin, reprit-elle avec un sérieux dont elle seule avait le secret. On a eu une conversation très intéressante et il voulait que je te dise que, quoi qu'il puisse se passer, il était d'accord pour partager sa place dans mon lit avec toi.
Cette annonce, placée au parfait moment, fit pouffer Santana et naître un sourire amusé, - ou étais-ce que l'attendrissement que Brittany voyait ? -, sur le visage au teint halé de la brune. La jeune Pierce avait toujours su comment faire pour remonter le moral de celle qui avait jadis été sa meilleure-amie et elle était ravie de constater que ça fonctionnait toujours.
Convaincue, Santana hochait doucement la tête avant de déposer un tendre baiser sur les lèvres de sa petite-amie. Ce contact, particulièrement chaste, suffisait à insuffler à la brune le courage nécessaire pour qu'elle se reprenne et quitte la voiture de Quinn. Si Brittany était à ses côtés alors tout lui semblait possible, aussi improbable et difficile cela soit-il.
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Porche, Maison Lopez, Bas Quartiers, Lima :
Lorsque Santana s'était arrêtée devant la porte d'entrée de la maison de son enfance, son cœur s'était emballé dans sa poitrine, sous le poids de son stress nouvellement retrouvé. Les doigts de sa main entrelacés à ceux de Brittany, la brune avait fermé les yeux quelques instants pour reprendre contenance, mais seule la présence de la blonde à ses côtés parvenait réellement à calmer ses angoisses.
Depuis le pas de la porte, Santana était capable de sentir les douces effluves rassurantes et familières qui embaumaient la demeure et ses habitants, lui rappelant douloureusement à quel point sa vie d'avant lui manquait. Elle ne regrettait rien, c'était un fait, pourtant il restait un trou béant dans sa poitrine qu'elle savait ne pouvoir combler sans avoir renoué avec ses parents. Mais tout le courage du monde lui paraissait vain à la simple idée d'abattre son poing sur la paroi de bois qui la séparait de ses racines.
En rouvrant ses paupières fermées, Santana n'était pas beaucoup plus sûre d'être capable de franchir le pas et de se retrouver face à ceux qui l'avait chassée. Néanmoins, un simple échange de regard avec la grande blonde à ses côtés, qui serrait un peu plus sa main avec un sourire réconfortante, eût raison de ses dernières réticences. Sans réfléchir plus longtemps, par peur de changer d'avis notamment, Santana avait levé son poing et avait cogné, trois coups, contre le bois de la porte.
Alors, durant les longues minutes qui avaient suivies et durant lesquelles Brittany avait lâché sa main pour se poster dans son dos afin de ne pas contrarier davantage les Lopez, Santana avait cessé de respirer. Les pires scénarios s'étaient succédé dans son esprit, tous plus douloureux les uns que les autres et, l'espace d'un instant, la brune avait bien cru qu'elle allait rebrousser chemin et s'enfuir en courant comme elle l'avait fait, une petite semaine plus tôt.
Mais elle n'en eût pas le temps. Le grincement singulier de la porte qui s'ouvrait la ramenait dans le monde réel, lui saisissant les tripes d'un tel sentiment d'angoisse que Santana aurait voulu être capable de disparaître. Puis, derrière le bois froid de la paroi s'était dessiné une silhouette, rapidement suivi d'un visage que la jeune hispanique ne connaissait que trop bien. Son regard, fuyant, apeuré, et incertain, tombait alors dans celui, totalement surpris, de la femme qui l'avait élevée et mise au monde. Sa mère.
Un interminable silence s'abattait sur les trois femmes tandis qu'aucune d'elle n'osait bouger le petit doigt. La maîtresse de maison se contentait d'observer le visage anguleux et séduisant de son enfant, de la même manière qu'elle aurait regardé un fantôme. Et Santana, elle, peinait à soutenir le regard si intense que sa génitrice posait sur elle, augmentant le malaise et la boule qui avait élue domicile dans le ventre de sa progéniture.
- Salut, maman, avait réussi à dire la brune, d'une voix fébrile et incertaine.
Cette appellation fit réagir la propriétaire des lieux qui se mettait à cligner des paupières en tâchant de s'assurer qu'elle ne rêvait pas. Mais non, ces nombreux battements de cils n'avait pas fait disparaître sa fille qu'elle ne s'était pas attendue à voir sur le pas de sa porte de si tôt.
- Santana... murmura-t-elle, juste avant que sa voix ne devienne plus dure, plus assurée, voire même plus réprobatrice. Que fais-tu ici ?
A l'entente de cette dernière question, qu'elle interprétait plus comme un reproche que comme quoi que ce soit d'autre, les muscles déjà tendus de Santana se raidissaient davantage, chassant de son corps tout le courage qu'elle avait durement accumulé. Elle n'aurait pas dû venir, elle en était certaine désormais. Pourtant, il n'était pas non plus envisageable pour elle de faire marche arrière alors que sa mère se tenait là, devant elle, et venait de lui adresser la parole.
- Je ne sais pas si tu l'as su mais il y a eu une fusillade au lycée, jeudi, commença-t-elle. Brittany et moi avons faillit mourir et...
Santana marquait une pause en constatant le regard de sa génitrice devenir plus sombre à mesure qu'elle comprenait les paroles de sa fille, et que ses yeux divaguaient vers la blonde présente dans le dos de cette dernière. Brittany osait offrir un sourire à la mère de sa petite-amie, mais celle-ci l'ignorait simplement avant de reposer ses yeux, aussi bruns que ceux de son enfant, sur le visage de sa fille.
- Ça m'a fait prendre conscience que la vie était trop courte pour rester fâché contre le personne que l'on aime. Demain n'est pas promis, expliqua-t-elle avec sincérité. Vous êtes ma famille. Alors j'ai pensé que peut-être, on pourrait parler.
La supposition de Santana ne donnait lieu à aucune réponse. Tour à tour, la mère de la famille Lopez les observaient, l'une puis l'autre, avec cet air inquisiteur et réprobateur que l'hispanique avait l'habitude de voir sur son visage lorsqu'elle faisait une bêtise.
Se retenant de justesse de saisir la main de Brittany pour garder le peu d'assurance qui lui restait, Santana faisait un pas bancal vers sa génitrice et tendait son bras vers l'avant, pour désigner l'intérieur de la demeure à l'aide de son doigt.
- Est-ce qu'on peut entrer ? Demanda-t-elle avec un petit sourire contrit.
Les lèvres de la mère de famille se pincèrent dans un signe d'hésitation. Santana avait beau scruté son visage, qu'elle avait toujours trouvé très séduisant pour l'âge déjà avancé de sa génitrice, l'adolescente ne parvenait à voir aucun signe de faiblesse ou d'abdication imminente sur ses traits. Un soupir, presque inaudible, s'échappait dans sa gorge tandis qu'elle sentait l'angoisse dans son ventre s'estomper pour laisser place à une douleur lancinante et mesquine dans son cœur. Santana avait compris. Quoi qu'elle puisse dire, sa mère n'accepterai pas sa demande. Alors, ses épaules s'affaissèrent sous le poids de l'échec et la brune échangea un regard avec la belle blonde qui partageait ses côtés, comme elle le lui avait promis.
Un accord tacite, triste, se fit entre les deux adolescentes. Brittany offrait un sourire désolé à Santana et celle-ci lui répondait aussitôt. Vaincue, la jeune hispanique se tournait de nouveau vers sa mère, prête à renoncer à tout espoir de combler ce vide affreux qu'elle avait ressentit toute la semaine... et c'est là qu'elle la vit.
La lueur dans les yeux de la mère Lopez avait changée. La surprise étirait instantanément les traits peinés de l'adolescente au teint halé tandis que, contre toutes ses attentes, sa génitrice s'écartait légèrement de l'entrée et poussait la porte pour l'ouvrir un peu plus et les inviter à entrer.
- Bien sûr, avait-elle accepté avec un sourire forcé. Allons nous installer dans le salon.
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Salon, Maison Lopez, Bas Quartiers, Lima :
Dans le salon, un silence de mort occupait l'espace en maître depuis que le père de Santana les avaient rejointes. Pesant. Lugubre. Macabre. Son regard dur transperçait l'hispanique de part en part tandis qu'il se contentait simplement de les toiser, elle et Brittany, assises sur le canapé face à lui, sans prononcer un mot. Mais il n'en avait pas besoin. Ses prunelles foncées et son visage fermé parlait pour lui. Il n'aimait pas ce qu'il voyait. La présence de son enfant, ainsi accompagnée par l'adolescente avec qui il l'avait pourtant toujours vue, le dérangeait.
Un raclement de gorge, gêné, sortait les trois individus de leur observation mutuelle. Assise près de son mari, sur une chaise, la mère de famille n'avait pas raté l'échange de regard presque duelliste qui avait lieu entre sa fille et son époux.
- Donc... hésita la matriarche en jetant un coup d'œil furtif vers la blonde près de son enfant, tu vis chez Brittany maintenant ?
- Non, la rassura Santana avec honnêteté, en réalité j'habite chez les Fabray.
- Oh.
Une réelle surprise avait pris possession des traits de l'hôtesse de maison en apprenant cette soulageante nouvelle. Au fond, même si Santana lui avait mentit, elle aurait préféré croire un mensonge plutôt que de savoir que son enfant dormait avec une autre fille. Et pour cause, elle n'osait même pas imaginer ce qui avait pu se produire entre elles lorsque les Lopez pensaient naïvement qu'elles n'étaient que des amies un peu trop fusionnelles.
- Ça doit te changer de la maison, souleva la mère de famille. Tout est tellement luxueux chez eux...
Santana esquissait un sourire forcé. Qu'aurait-elle pu répondre ? Il y avait un gouffre entre les deux lieux de résidence et la brune aurait mentit si elle avait prétendu ne pas être comblée par l'aisance financière des Fabray. Néanmoins, l'hispanique jetait un coup d'œil autour d'elle dans le salon et, soudainement, des centaines de souvenirs lui revenaient en tête, faisant s'accroître son sourire léger. Peu importe à quel point elle se sentait bien dans la maison de Quinn, elle ne se sentirait jamais vraiment chez elle.
- Ça ne vaudra jamais la maison, répondit-elle, sincère.
Ses parents échangèrent un regard lourd de sens et le cœur de Santana se serra au creux de son thorax. L'un de ceux que l'hispanique reconnaissait parmi tous les autres. Celui, sérieux et grave, qui annonçait une conversation que Santana ne voulait pas avoir mais à laquelle elle ne pourrait pas échapper.
- Et si nous parlions plutôt de la vraie raison de ta venue ? Demanda le père de famille sur un ton dur et purement rhétorique.
D'un coup de menton, il désignait Brittany et un court silence retombait dans la pièce. Pinçant les lèvres, le cœur battant d'une anxiété ravivée, Santana avait jeté un regard à celle qu'elle aimait. Et comme à chaque fois que leurs regards se rencontraient, Brittany offrait un sourire tendre à la brune, faisant apparaître la même courbe sur ses lèvres fines. Au diable les convenances, pensait-elle en osant saisir la main de la blonde pour entrelacer leurs doigts et trouver le courage de faire face aux regards plein de jugement de ses parents conservateurs.
- Il y a une semaine, vous m'avez demandé de choisir entre vous et mon amour pour Brittany, commença-t-elle avec un sérieux que les Lopez avaient rarement entendu de la part de leur enfant. Mais je ne peux pas choisir. C'est comme si vous me demandiez de rompre avec une partie de moi-même qui existe depuis toujours.
Santana marquait une pause pour pincer les lèvres une fois de plus et mettre en ordre les pensées qui se bousculaient dans son esprit.
- Je me rends compte que ça vous a peut-être paru soudain, continua-t-elle, mais je ressens cette attirance depuis tellement longtemps que je ne sais même plus dire quand ça a commencé.
Un soupir sincère quittait les lèvres de la jeune hispanique.
- J'ai vraiment essayé de toutes mes forces d'enfouir mes sentiments et de sortir avec des garçons, mais je ne faisais que me combattre moi-même.
Santana marquait une nouvelle pause pour échanger un regard avec la belle blonde à ses côtés, qui la couvait d'un regard tendre, pendue à ses lèvres.
- Je suis tellement fatiguée, murmura la brune avant de reporter son regard sur ses géniteurs avec un air triste. Je n'ai plus envie de me battre. Tout ce que je veux maintenant, c'est commencer à vivre ma vie et à être pleinement moi. Et je ne peux pas l'être sans Brittany et sans vous à mes côtés.
Les muscles crispés, droits comme des poteaux, les parents de Santana avaient laissés le silence s'installer entre eux et les deux adolescentes, qu'ils détaillaient avec énormément d'attention.
- Donc si je comprends bien, résuma le patriarche avec scepticisme, tu nous demandes de te pardonner et d'accepter ton péché ?
Il secouait vivement la tête pour appuyer ses prochaines paroles.
- Ça, là, dit-il en désignant leur proximité d'un mouvement dédaigneux de son doigt, c'est contre-nature, Santana.
Le visage de l'adolescente se teintait d'une lueur plus importante de tristesse tandis qu'une douleur sourde retournait son estomac. Il n'y avait donc plus rien à faire, pensait-elle avec baissant piteusement la tête pour que ses géniteurs ne voient pas les larmes qui commençaient à perler dans ses yeux bruns.
Un profond sentiment de culpabilité s'emparait du corps de Brittany lorsqu'elle percevait l'aura de détresse qui émanait de sa petite-amie. Celle-ci se raccrochait à leurs mains nouées comme si plus rien d'autre ne comptait que sa présence. Comme si soudainement, Brittany risquait de disparaître. Et le cœur de la jeune Pierce se brisait dans sa poitrine à ce constat.
Toute la culpabilité qui l'habitait la quittait alors pour laisser place à de la colère. Comment les parents de Santana pouvaient-ils être si fermés d'esprit ? Si injustes ? La blonde ne connaissait pas grand chose aux relations humaines, et encore moins aux relations familiales puisque ses parents l'épaulait dans toutes les circonstances, mais elle était persuadée que rien de tout cela n'aurait dû se produire. Santana ne méritait pas ça et Brittany se devait de se battre pour elle, bec et ongles.
- Monsieur Lopez, l'interpella-t-elle avec fermeté, sans vouloir vous offenser, permettez-moi de vous dire quelque chose. Je sais que vous avez chassé Santana pour des raisons purement religieuses mais... c'est votre fille. Elle n'a pas changée.
Le père de famille croisait les bras autour de sa poitrine en se redressant sur sa chaise, un sourcil dubitatif haussé. Pendant un instant, il avait envisagé de couper l'adolescente dans son élan mais, lorsque son regard dur s'était plongé dans celui, empli de détermination et de combativité de Brittany, il avait renoncé à son idée. Il connaissait Brittany depuis plusieurs années maintenant et, pourtant, il avait l'impression de la voir réellement pour la première fois. Et pour cause, il devait avouer qu'il n'avait jamais pris la peine d'apprendre à connaître cette adolescente un peu stupide qui passait tout son temps avec son unique fille jusqu'à présent.
- Vous pensez qu'il s'agit d'un choix de notre part, que ça nous plaît de vivre ainsi, mais ce n'est pas le cas, défendit-elle avec ardeur. Franchement, qui de saint d'esprit déciderait d'opter pour une vie de persécution et de rejet alors qu'il serait tellement plus simple de se conformer à la normalité sociétale ?
La blonde pinçait les lèvres et déposait sa deuxième main sur celle de Santana, déjà liée à la sienne. La brune, surprise par tant d'audace, avait remonté la tête afin d'observer la lueur nouvelle, pleine d'assurance, qui peignait les iris bleutées de son amie et un immense sentiment de fierté s'infiltrait dans son âme toute entière. Brittany n'était pas quelqu'un de terre à terre et pourtant, aujourd'hui, elle parvenait à faire douter les parents de celle qu'elle aimait alors que cette dernière n'y était même pas arrivé. Elles échangèrent un sourire tendre, emprunt d'un amour qu'elles ne mesurait ni ne contrôlait, mais qui n'avait jamais été aussi véritable et aussi fort qu'en cet instant.
- Je ne pense pas être folle, déclara-t-elle à l'attention des parents de la famille Lopez, et je ne pense non plus que votre fille le soit. Tout ce que je sais c'est que, peu importe à quel point j'essaie de garder mes distances, de refouler ce que je ressens au fond de moi, un simple regard de Santana suffit à réduire tous mes efforts à néant.
Un profond soupir s'échappait des lèvres de la jeune Pierce alors qu'elle plongeait tour à tour son regard dans celui de ses beaux-parents et leur offrait un sourire sincère.
- Je suis amoureuse de Santana comme jamais je ne l'ai été de quelqu'un et je sais qu'elle m'aime aussi. N'est-ce pas le plus important ?
Le silence précédemment établi au début de leur conversation revint au grand galop prendre possession de la pièce durant quelques minutes seulement, qui paraissaient une éternité pour les deux étudiantes. Puis, lentement, les parents de Santana échangèrent un long regard et un accord tacite sembla se faire entre eux. Dans un geste d'abdication, le visage du père de famille se baissait et un petit sourire, fébrile et forcé, éclairait le visage de la matriarche.
- On ne cautionne toujours pas cette relation, prévint-elle avec précaution en soutenant le regard de son unique fille, mais on sait aussi que ce que vous vivez est unique.
- Attends... quoi ?
La surprise qui s'emparait du visage anguleux de Santana, au même titre que la lueur d'espoir qui se ravivait dans ses iris brunâtres, fit sourire un peu plus fort sa génitrice.
- L'amour dans votre regard est bouleversant, expliqua cette dernière en pinçant les lèvres. Rien ne sera plus jamais comme avant mais...
- On devrait pouvoir faire un effort pour essayer de mieux comprendre ce qui vous unit, termina à contre-cœur le père de famille.
Un peu plus surprises encore, Santana jetait un regard à sa belle qui n'en menait pas plus large. Venaient-elles de rêver de ce qu'il venait de se passer ? Comment une discussion qui avait si mal commencée avait pu finir sur une notre si positive et inespérée ? Elles n'en eurent jamais la réponse.
Soudainement, sans leur laisser le temps de réfléchir davantage à ce qui se passait, le père de Santana s'était penché vers l'avant et avait tendu sa main vers Brittany, faisant tressaillir cette dernière.
- J'imagine qu'il est d'usage de te souhaiter la bienvenue dans la famille, indiqua-t-il tandis que l'adolescente s'empressait de serrer la main de son beau-père pour ne pas lui faire d'affront.
- Merci, répondit-elle simplement avec une réelle reconnaissance.
Récupérant sa main, quelque peu étonné de la fermeté qui résidait dans la poigne de la blonde, il secouait la tête en la gratifiant d'un simple sourire.
- Ne me remercies pas trop vite, lança-t-il avec un brin d'humour, ce n'est pas un cadeau. Tu vas vite te rendre compte que les Lopez ne sont pas faciles à vivre.
Un sourire amusé éclairait le visage de Brittany à cette annonce. Elle le savait déjà mais ça, il n'en était pas encore conscient. Après tout, elle avait grandi aux côtés de Santana et de sa répartie cinglante, rien ne pouvait être pire que ce que la brune lui avait déjà fait vivre.
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Chambre de Brittany, Maison Pierce, Lima :
Blottie tout contre Brittany, la tête posée sur son épaule confortable alors que cette dernière enserrait sa taille de son bras, Santana ne s'était jamais sentie aussi à l'aise, aussi bien, dans les bras de quelqu'un auparavant. Les douces caresses qu'effectuaient les doigts de Brittany sur la peau nue de son bras apaisait l'hispanique qui se délectait du son de la respiration régulière de la blonde, seule source de bruit dans la chambre de cette dernière. La poitrine de Brittany se soulevait et s'abaissait au rythme de sa respiration et Santana était persuadée qu'elle parviendrait à s'endormir dans cette position si aucune d'elles ne parlait dans les minutes à venir. Elle pouvait le dire maintenant : tout était enfin rentré dans l'ordre.
- Merci, murmura Santana au creux du cou de Brittany.
- Merci ? S'étonna celle-ci. Pour quoi ?
- Pour tout.
Réajustant sa tête sur l'épaule de la blonde, Santana fixait le mur devant elle sans vraiment le voir, perdue dans le flot de pensées qui lui venait tandis que les caresses de Brittany sur son bras nu provoquait un long frisson le long de son échine.
- Je crois que je n'ai jamais été aussi heureuse, avoua-t-elle avec douceur. Et tout ça, c'est grâce à toi.
Santana marquait une pause pour fermer les yeux et renifler l'enivrant parfum si familier de celle qu'elle aimait. Pour rien au monde elle n'aurait voulu se déloger de cette place de choix, qu'elle avait renoncé à expérimenter quelques semaines plus tôt. Elle se sentait tellement bête d'avoir si mal réagit, désormais. Elle ne pourrait pas rattraper le temps qu'elles avaient perdu et rien que pour ça, Santana se promettait de chérir chaque seconde qui lui serait offerte en compagnie de Brittany.
- J'aimerai qu'on reste comme ça pour toujours.
- Qu'est-ce qui nous en empêche ? Demanda aussitôt la jeune Pierce avec intérêt.
- Je ne sais pas, soupira Santana. L'université ?
Le corps de la blonde s'était soudainement raidit à l'entente de ce dernier mot, pourtant si anodin dans la bouche de l'hispanique. L'université... se répéta Brittany. Ce concept si particulier auquel tous les élèves de dernière année pensaient à l'approche de la remise des diplômes, sauf elle.
L'université n'était pas quelque chose que la blonde envisageait. A vrai dire, elle n'y avait même jamais aspiré car elle avait toujours été persuadée qu'elle était bien trop bête pour y avoir sa place et pour faire des études. Pire encore, l'université sonnait le passage dans l'âge adulte et Brittany n'était décidément pas prête pour cela. Le lycée lui plaisait. Sa routine lui plaisait. Et le simple fait d'imaginer qu'elle puisse partir loin de Santana lui faisait l'effet d'un coup de poignard. Néanmoins, au fin fond de son esprit, la cheerleader savait qu'elle devrait aller à l'université, comme l'ensemble de ses amis. Elle y était même sûrement bien plus obligée que tous les autres, mais ça, personne n'en avait encore conscience à part elle.
- Oh, oui... cette chose-là, répondit-elle sur un ton évasif en serrant un peu plus Santana contre son corps.
- Tu as déjà envoyé tes candidatures ? Tu sais où tu veux aller ?
Voilà encore deux questions auxquelles Brittany n'avait aucune réponse. Elle refusait tellement d'y penser qu'elle n'aurait même pas été surprise sur la brune lui avait appris que les candidatures étaient closes. Toutefois, malgré la tension et l'anxiété qui s'emparait d'elle à la simple idée de devoir se mettre à y réfléchir, Brittany trouvait le moyen de faire un peu d'humour.
- Oh non, aucune université ne mérite mon génie, annonça-t-elle en faisant pouffer de rire sa petite-amie. Lord Tubbington me le répète tous les jours. Et toi ?
Délicatement, Santana quittait les bras rassurants de sa belle pour se redresser et lui faire face avec une mine sérieuse. Trop sérieuse.
- Je voulais aller à Columbia, expliqua-t-elle naturellement, mais je me suis dit que je pourrais sûrement entrer dans la même fac que toi, plutôt.
Le sourire qui avait accompagné la réplique humoristique de Brittany et qui trônait depuis quelques secondes sur son visage s'estompait aussi rapidement qu'il était venu. L'air de la blonde devint alors grave et son regard malicieux perdit tout l'éclat qui l'habitait. Face à ce spectacle rapide et déconcertant, l'estomac de Santana se nouait, laissant une désagréable inquiétude s'y accrocher.
- En fait... il faut que je te dise quelque chose, soupira Brittany en secouant la tête de droite à gauche avec un certain désespoir.
Les sourcils de Santana se fronçaient automatiquement et ses muscles se raidissaient davantage. Assez pour faire de la concurrence à l'allure crispée et tendue de la blonde face à elle.
- Tu me fais peur, Brit...
- Lorsque j'étais à Carmel, commença celle-ci sans se départir de son air grave, ils ont détectés des anomalies dans mes notes de maths et j'ai dû aller passer toute une batterie de test au M.I.T.
Santana secoua vivement la tête, peu certaine de comprendre le rapport entre les notes, qu'elle imaginait mauvaises, de sa petite-amie en mathématiques et le fait de choisir une université. Brittany n'avait jamais beaucoup aimé les mathématiques, de toute manière. L'hispanique le savait bien puisque c'était toujours elle qui lui donnait les réponses de leurs devoirs à faire à la maison.
- Quoi ? Mais pourquoi ?
Un long silence s'abattait entre elles. Transie par la gêne, et par la peur, aussi, Brittany passait nerveusement une main dans sa nuque pour se la masser dans un espoir vain de parvenir à se détendre. Il n'y avait pas trente-six façons pour elle d'annoncer ce qu'elle s'apprêtait à révéler à son amie alors, après un court instant de réflexion, la blonde optait pour la simplicité.
- Parce que je suis réellement un génie de maths.
Les sourcils de Santana se fronçait de plus belle alors qu'elle plissait son nez dans une mimique qui lui était propre.
- Ils disent que j'ai le cerveau le plus brillant depuis Albert Einstein, expliqua Brittany sur un ton si anodin que la brune comprenait vite que son amie était honnête.
L'expression abasourdie de Santana se transformait en une autre beaucoup plus surprise. Pendant quelques secondes, sa bouche se mettait à s'ouvrir et à se fermer en rythme, jusqu'à ce que l'information ne soit enfin complètement digérée par son cerveau intellectuellement élitiste.
- Ben ça alors... Finalement on dirait que c'est toi qui va intégrer la fac dans laquelle je serais prise, petit génie.
Un immense soulagement s'emparait du corps de Brittany, rapidement suivi par un rire véritable. De toutes les réactions qu'elle avait imaginé voir chez l'hispanique, celle-ci était la seule qu'elle n'avait pas envisagée.
Dans un geste lent et délicat, la blonde s'était alors penchée vers l'avant pour combler la distance qui la séparait du corps de celle qu'elle aimait, et avait scellé sa bouche à la sienne dans un baiser tendre et amoureux.
- Je t'aime, Santana Lopez.
- Moi aussi je t'aime, Brittany, souriait la dénommée.
Sans attendre de réponse, Santana avait glissé une main dans la nuque de la blonde pour l'attirer un peu plus contre elle et avait de nouveau initié un baiser, bien que plus intime cette fois. Naturellement, les mains de Brittany avaient trouvé leur place sur la taille de l'hispanique. Et dans un élan d'audace, la plus jeune d'entre elles avait même osé relever le t-shirt de la fille Lopez pour découvrir le grain lisse de sa peau sous ses mains, comme elle en avait le loisir, un mois plus tôt, avant que tout ne dérape entre elles.
Aussitôt, une puissante chaleur était née au creux de leurs bas-ventres, flirtant avec le désir charnel qu'elles avaient toujours ressenti l'une pour l'autre. Nullement surprise par tant d'entrain, Santana avait raffermit sa prise sur la nuque de la Pierce et, avant qu'elle ne comprenne réellement comment, elle s'était retrouvée allongée, surplombant le corps svelte et athlétique de Brittany.
Aucun doute ne planait sur ce qui se serrait passé ensuite si, soudainement, la porte de la chambre ne s'était pas ouverte sur leur meilleure-amie commune. Celle-ci, loin d'être gênée de se retrouver face à une telle scène, ni même dérangée par la palpable tension sexuelle qui régnait dans l'air, s'était plantée au beau milieu de la pièce avec un sourire malicieux.
- Hey les tourterelles, c'est pas que ça me dérange, mais vous ferez des bébés plus tard, les avaient-elles arrêtées. Nous n'avons pas une seconde à perdre.
Grommelant, les deux adolescentes s'étaient séparées à contre-cœur. Affublée d'une moue boudeuse, Brittany s'était redressée sur ses coudes tandis que Santana gratifiait Quinn d'un regard noir. Sa sœur d'adoption temporaire ne perdait rien pour attendre.
- Mais qu'est-ce que tu racontes ? S'enquit-elle avec mécontentement. Et puis, pourquoi t'es là, d'abord ?
Tapant dans ses mains comme si cela suffirait à les motiver et à les faire se lever, Quinn leur offrait un sourire plus déterminé, le regard brillant d'espièglerie.
- Allez on se remue ! On a encore deux championnats nationaux à remporter et vous n'allez pas nous faire gagner en vous roulant des pelles.
FIN.
Repose en paix, Naya Rivera.
1987 - 2020
