A son réveil, le monde était un brouillard obscur et chaud. Cotonneux. Doux et moelleux. Avec un petit soupir d'aise, Mei se laissa à nouveau glisser dans un sommeil oublieux.
Lorsqu'elle émergea un instant plus tard, tout était toujours aussi flou et chaud, mais il y avait un peu plus de lumière. Et dans cette vague lumière, des formes. Sans ses lunettes, elle était perdue. Se redressant sur un coude, elle tenta de les trouver. En vain. Mais cela lui permit de découvrir qu'elle était nue, et qu'elle n'était pas seule. Qu'est-ce qu'il s'était passé la veille ? Ah, oui. Une fête avait été organisée pour célébrer leur succès contre Talon et elle avait bu, sans aucun doute plus que de raison. Le reste était un vaste trou noir.
« Hello, flocon de neige. »
Oh, non. Cette voix. Cet accent. Elle n'avait quand même pas fait ça ?! Ah, ben si. Si la longue forme pâle devant elle était bien qui elle pensait, elle était présentement couchée nue à côté d'un Jamieson Fawkes tout aussi nu. Et ils avaient sans doute…
Par tous les dieux... Elle tira le truc qu'elle soupçonnait être une couverture sur elle.
« Est-ce que... ? » croassa-t-elle, se découvrant la gorge sèche.
Le junker pouffa.
« Quoi ? Couché ensemble ? Non, mais t'étais pas contre l'idée. »
Elle se laissa retomber, mi-mortifiée, mi-soulagée, avant de se relever pour tousser, la gorge sèche.
« Attends, bouge pas. »
L'homme se redressa, farfouillant dans un tas qu'elle devina, à sa couleur kaki, être ses vêtements, puis il revint s'accroupir à côté d'elle, lui tendant quelque chose qu'elle finit par identifier comme la flasque qu'il portait toujours à la ceinture.
« Jamieson, je crois que j'ai assez bu comme ça. »
Il rit.
« C'est pas de l'alcool, mais du boba tea. De hier. Mais il doit être encore bon. »
Elle accepta la flasque, dont elle renifla tout de même prudemment le contenu. Ça sentait bel et bien le thé au tapioca délicatement parfumé, et en aucun cas l'alcool. Elle en prit une gorgée puis deux, le liquide à peine sucré apaisant sa gorge et humidifiant sa langue pâteuse.
Avec un sourire reconnaissant, elle la lui rendit et s'appuya en arrière contre ce qu'elle pensait être un mur – et qui s'avéra être le ventre massif de quelqu'un.
Quelqu'un qui la salua d'un grognement.
Elle bondit littéralement dans la direction opposée, tombant maladroitement sur Jamieson.
« Que... Qui... Mako ?! »
Un grondement d'acquiescement et une grosse main agitée en guise de salut lui répondirent.
Mais à quel point avait-elle trop bu ?!
Et pour autant qu'elle pouvait en juger malgré l'absence de ses lunettes bien-aimées, lui aussi était nu. Misère.
Jamieson se dépêtra d'elle avec douceur, l'asseyant à côté de lui.
« Tu ne te souviens de rien, princesse ? »
Elle hocha négativement la tête, pas certaine de vouloir voir ses blancs comblés.
Mais il était déjà lancé.
« On est revenus de cette foutue bataille contre ces foutus monstres de Talon, et y a le grand chevalier qui a sorti un tonneau de bière, et la Russe plein de vodka, et les deux Japs leur saké, et encore plein d'autres bouteilles, et y avait aussi des petites saucisses, et des chips, et plein de bonnes choses. Alors on a bu, on a mangé, et on a ri. Et tu es devenue de plus en plus... comment tu dirais, Roadie ? »
« ... »
« Ouais, c'est ça ! Affectueuse... Surtout avec moi en fait. » expliqua-t-il avec un petit rire joyeux.
Mei ne sentait plus ses joues tant elles lui brûlaient.
« Mais aussi avec Roadie, hein ! Et au bout d'un moment, tu as remarqué... ben que, heu... Comment tu as dit déjà ? Qu'une bonne douche ne pourrait pas nous faire de mal. Alors on y a été. Et tu as fait très attention à ce qu'on soit très propres. De partout. Vraiment partout. Et après, on est venus ici, et voilà ! »
De vagues souvenirs brumeux venaient attester de la véracité des propos du junker, et elle en était mortifiée. Qu'est-ce que les autres allaient penser de son comportement ?
Mako grommela quelque chose, et cela sembla suffire à Jamieson pour le comprendre.
« Ah, et oui. On n'a encore rien fait de sérieux. Tu avais envie, j'avais envie, mais Roadie a décidé qu'on était tous les deux trop bourrés pour ça, et qu'on risquait de se faire mal. Alors on a juste dormi. »
Elle se sentit infiniment reconnaissante de la prévenance du colosse. Sans doute qu'effectivement, en plus de regrets, elle aurait récolté quelques bleus, si pas pire.
« Heu... Merci, Mako. »
Il leva un pouce en l'air.
Jamieson, toujours accroupi à côté d'elle comme une étrange grenouille, s'agita un peu.
« Héhé... Alors... toujours intéressée ? » demanda-t-il avec espoir.
Elle réfléchit. Elle ne se sentait pas particulièrement gênée ou mal à l'aise en leur présence, aussi étrange que ce soit. Peut-être que le fait qu'ils aient l'air si naturel, nus, aidait, mais elle ne pouvait s'empêcher de penser à ce que les autres diraient d'elle. Qu'elle était une dépravée qui avait couché non pas avec un, mais bien deux des plus répugnants mercenaires engagés par Overwatch. Et les deux en même temps. Même si ce n'était pas vrai ! Merde. Quoi qu'elle fasse, ça allait jaser.
« A quoi tu penses, flocon de neige ? »
« Que les gens vont parler. »
Elle avait répondu sans réfléchir. Automatiquement.
Jamieson fut secoué d'un rire presque hystérique.
« Pas de risque, princesse. Pas de risque. A part Roadie et le singe, tout le monde était déchiré, et entre le strip-tease de la mère Amari, Oxton qui a décidé qu'elle devait absolument apprendre l'amour saphique à la Coréenne en plein milieu de la table et le DJ qui a fini par confondre ses platines avec l'armure de l'autre chevalier, personne n'aura envie que cette soirée soit jamais racontée. »
Tiens, il connaissait le terme saphique. Surprenant. Et pourquoi elle pensait à ça, elle ?!
En tout cas, sa réponse la détendit un peu.
Assez pour qu'il ose poser une main sur sa cuisse. Un geste intime, mais pas trop, comme s'il attendait sa permission.
Oh, et puis merde. Elle se sentait bien, elle était à moitié dans le brouillard, et elle n'avait pas envie de partir tout de suite. Mais si elle pouvait retrouver ses lunettes...
« Où sont mes lunettes ? »
Les deux junkers se redressèrent, les cherchant du regard, puis Jamieson se retourna vers elle.
« Désolée, princesse. Quelque part entre le réfectoire et ici. »
Bon, elle ferait sans.
La main de Jamieson n'avait toujours pas quitté sa cuisse. Il la serra brièvement.
« Alors ? »
Mais – elle n'en savait rien ! Son cerveau refusait à moitié de fonctionner. Tout ce qu'elle savait, c'était qu'elle n'avait pas envie de sortir de cette bulle cotonneuse tout de suite.
Elle se laissa retomber mollement en arrière avec un gémissement.
« J'sais paaaas. »
Jamieson gloussa.
« Alors si on fait un truc qui ne te plaît pas, tu le dis, OK ? »
Elle acquiesça et, la seconde d'après, une énorme main se posait sur son ventre avant de la tirer en arrière, lui arrachant un couinement de surprise. Elle se retrouva collée dos à l'immense junker, et réalisa que c'était à lui qu'elle devait l'impression de chaleur moelleuse qu'elle avait ressenti en se réveillant.
Mako ne retira pas sa main, la gardant posée sur son ventre, traçant doucement des cercles sur son plexus solaire avec son pouce. Pendant une seconde, elle se sentit gênée. Son ventre n'avait rien de ferme ou de tonique. Il était plutôt du genre bourrelets et graisse, mais elle décida d'ignorer ses émotions pour se consacrer sur ses sensations, qui étaient bien plus agréables. De toute manière, au cas où elle aurait décidé de faire autrement, Jamieson, qui s'était allongé face à elle, s'empara de son visage, la forçant à le regarder en face. Elle était myope, mais de si près, elle pouvait tout de même distinguer les taches de rousseur – de coutume cachées sous la crasse – qui constellaient le visage de l'Australien. Mais ce qu'elle remarqua surtout, était son regard. De grands yeux dorés, très expressifs, emplis d'interrogation, de désir, mais aussi d'une pointe d'appréhension. Malgré son sourire et ses rires, il n'était pas complètement à l'aise avec la situation. Pas complètement certain de ses réactions. Ça la réconforta et, lorsqu'il se pencha pour l'embrasser, elle fit sa part du chemin.
Jamieson était maladroit. Enthousiaste, motivé, mais sans aucun doute inexpérimenté. Il rappelait à Mei ses premières amours adolescentes, les baisers furtifs au détour d'un couloir ou les nuits volées au coin d'un feu.
De fait, leur baiser fut baveux, mais cela ne la dérangea pas autant que ça l'aurait dû. Il y avait presque quelque chose de sauvage, d'animal dans cet échange, qui éveillait des choses en elle. Des envies, des instincts qu'elle n'avait jamais osé assumer. A cause du qu'en-dira-t-on. Parce qu'une femme correcte ne s'abaissait pas à de telles choses. Mais les junkers n'étaient pas des gens corrects. Le qu'en-dira-t-on, la morale et la bienséance, ils se torchaient littéralement le cul avec.
Et – ils l'avaient visiblement déjà prouvé la veille – ils ne la jugeraient pas si elle se laissait aller.
Jamieson l'observait avec attention, semblant essayer de deviner ses émotions. Elle pouvait discerner une pointe d'appréhension dans son regard. Pointe d'appréhension qui disparut à la seconde où, se redressant sur un coude, elle l'attirait à elle pour l'embrasser à nouveau.
Il gémit, un long gémissement de surprise et de plaisir, qui résonna en elle, alors que se servant de sa main de métal pour s'appuyer, il explorait maladroitement son corps de l'autre.
La sensation cotonneuse de bien-être cédait la place à une euphorie brûlante mais elle ne réalisa à quel point toute cette situation l'excitait que lorsque Mako, qui avait continué ses lentes caresses derrière elle, glissa un doigt entre ses cuisses, provoquant un bruit humide et glissant qui la glaça pendant un quart de seconde. Juste le temps qu'il le passe entre ses lèvres intimes et que, mue par un instinct primal, elle ne s'arque brusquement pour frotter son clitoris contre ce doigt avec un gémissement avide – qui fit rire les deux junkers.
A un moment ou à un autre, Mako avait dû retirer son masque car, lorsqu'elle se retourna à moitié, se tortillant pour pouvoir le toucher ou l'embrasser sans pour autant qu'il arrête ses caresses jouissives, elle se retrouva face à un visage bien humain, à la mâchoire large, au nez épaté et aux lèvres charnues. Elle ne l'avait jamais vu sans son masque, et la découverte était suffisamment importante pour la distraire momentanément. Elle se tourna complètement, effleurant avec fascination les profondes cicatrices rougeâtres qui barraient son visage de la tempe droite à la mâchoire gauche. Mako avait un visage à l'image de son corps. Massif, rude et pourtant tout en rondeurs. Des cicatrices, elle passa au duvet gris et râpeux qui couvrait ses joues, puis à la ligne des cheveux, de la même teinte. Dès l'instant où elle avait posé le regard sur son visage, le junker n'avait plus bougé, seul ses yeux d'un gris presque noir – semblable à celui d'un océan tempétueux – le suivant avec une attention absolue.
Il n'était pas beau. Mais il y avait quelque chose de séduisant dans la rudesse de ses traits. Dans la cohérence de son être. Oui. C'était ça. Jamieson était pareil. Il n'était pas beau. Mais il était cohérent. Leurs corps, leurs odeurs, leurs attitudes étaient cohérentes à qui ils étaient. Elle sourit. Elle aurait aimé être comme eux. Aussi entière. Aussi complète.
Se penchant, elle l'embrassa, doucement, comme en une question. Un grondement sourd lui répondit, et elle se retrouva soulevée de terre, soudain couchée sur lui, une langue possessive explorant sa bouche. Mako était l'inverse de Jamieson. Sûr de lui, patient, et calme. Il n'y avait pas moins de désir, pas moins d'envie dans son baiser, mais il n'était pas pressé, incertain ou nerveux. Il savait ce qu'il faisait. Ce qu'il se passait, et ce qu'il voulait. Il n'y avait aucune violence dans ses gestes. C'était de toute manière inutile. Elle était trop heureuse de lui donner ce qu'il désirait. Lorsqu'il la relâcha, elle avait la tête qui tournait, et s'il ne l'avait pas tenue serrée contre lui, elle serait mollement tombée à côté.
Un petit cri de joie attira son attention sur Jamieson qui les observait, les pupilles si dilatées qu'elles en semblaient noires, un sourire extatique aux lèvres. Elle lui avait déjà vu cette expression. Lorsqu'il faisait exploser quelque chose. Quelque chose de gros. De grand. Et de précieux.
Il agita les mains, émettant des petits cris inarticulés alors qu'il tentait en vain d'exprimer ce qu'il ressentait. Mako ricana sous elle, tout son corps secoué par le rire étouffé, puis d'une grande main, il cueillit Jamieson pour l'attirer en un baiser qui n'avait plus grand-chose de calme ou de doux. C'était plutôt une preuve de sa dominance, de sa puissance et de sa force et, après deux secondes de lutte, le plus petit junker renonça, se laissant faire. Lorsque Mako le relâcha, Jamieson était aussi mou qu'elle-même peu de temps auparavant. Il s'effondra lamentablement à côté de lui avec un petit bruit de pneu qui se dégonfle. Elle couina de surprise lorsque Mako la poussa doucement sur Jamieson, lequel la réceptionna délicatement avant de la serrer contre lui avec tendresse.
« Ça va, flocon de neige ? » demanda ce dernier, embrassant son cou avant de lécher le lobe de son oreille, tandis que Mako relevait avec peine son immense stature.
Elle opina, trop bien pour parler.
Puis son attention fut attirée par quelque chose. Quelque chose de dur, de long et de pulsatile à moitié écrasé par son genou.
Elle tenta de se redresser, sincèrement navrée, mais le junker la retint en riant.
« Qu'est-ce que tu fais ? » demanda-t-il, la fixant avec curiosité.
« Je voulais pas te faire mal. Mon genou, je suis désolée ! » bafouilla-t-elle en arrêtant de gigoter, de peur de le blesser.
« Ton genou ? Oohhh ! Tu parles de ça ? »
Se cambrant un peu, il frotta son sexe en érection contre la jambe de la jeune femme.
« Moi, j'aime bien. Ça te dérange, princesse ? »
Elle rougit un peu.
« Non. Ça ne te fait pas mal ? »
« Oh, non ! » souffla-t-il, recommençant son ondulation, assortie cette fois d'un grognement de plaisir et de désir.
Il poursuivit son manège à une ou deux reprises, puis l'attira à lui pour l'embrasser encore.
A présent, elle était trempée, et en voulait plus. Vraiment plus. Elle réajusta sa position afin d'être à moitié assise sur son torse, tout en gardant une de ses jambes entre les siennes pour lui permettre de continuer à se frotter contre. Ainsi posée, elle pouvait l'embrasser et, à chacun de ses mouvements, son ventre frottait contre son sexe, et sa jambe contre le sien. Avec un enthousiasme nerveux, il se fit un devoir de les soulager tous les deux. Mais au bout d'à peine deux minutes, Mako dut en avoir assez de n'être qu'observateur, car il la força à se redresser pour l'embrasser lui plutôt que le petit junker – qui continuait à bouger frénétiquement sous elle avec de petits cris de plaisir – et elle se retrouva bientôt avec quatre mains explorant son corps, en plus de la bouche de Mako qui refusait de laisser la sienne, et de la présence obsédante de Jamieson sous elle. Comment elle arrivait à gérer autant de stimulations : mystère !
Finalement, Mako la relâcha avec un profond soupir.
« Je te veux. »
Sa voix, non étouffée par le masque de cuir, était grave, chaude et roulante. Trois mots qui la firent frémir de plaisir et de désir – les premiers mots qu'il prononçait depuis son réveil.
Elle acquiesça, glissant une main maladroite sous l'immense panse. Le sexe qu'elle trouva en dessous la fit se figer. Déjà qu'elle n'était pas bien grande, il n'y avait aucun moyen qu'une chose pareille entre en elle. Mako était un monstre, en tous points. Et jusque dans son pénis, il était cohérent. Le membre dressé était l'organe le plus long et le plus large qu'elle ait jamais vu. Et cela lui fit peur.
Jamieson qui, percevant son trouble, s'était calmé, lui tapota l'épaule, puis lui sourit.
« T'en fais pas, princesse. On va pas y aller comme ça. Je vais te préparer. »
Elle dut avoir l'air dubitatif, car il ajouta précipitamment :
« Si tu en as envie, bien sûr. »
Elle hocha la tête. Elle en avait envie, mais elle avait aussi peur d'avoir mal.
«Hey ! Relax, flocon de neige. T'es entre de bonnes mains. »
Il lui tapota les hanches, et rit à sa propre blague. Elle se détendit un peu, malgré un gémissement gêné à la sensation de la graisse de ses hanches qui bougeait sous le pétrissage.
« Comment... heu... tu comptes me...préparer ? » bafouilla-t-elle en rougissant.
« Héhé, tu n'as peut-être pas remarqué, mais je suis plus passe-partout que Roadie. »
Elle n'aurait pas exactement qualifié deux mètres de maigreur, de prothèses orange vif et de rires déments de passe-partout, mais elle comprenait ce qu'il voulait dire. Il avait des proportions plus normales. Elle acquiesça. Ça lui convenait.
« Tu aimes être dessus? » poursuivit Jamieson, pétrissant toujours ses hanches.
« Ça ne me dérange pas. »
Et ainsi elle aurait un peu de contrôle sur ce qui se passerait.
« Super ! »
Jamieson se redressa et, de fait, la força à s'accrocher à lui pour ne pas tomber en arrière. Avec un petit rire, il la serra contre lui.
« Hey, on te laissera pas tomber, promis » murmura-t-il, l'embrassant avec une tendresse déconcertante, avant de la faire doucement descendre de ses genoux.
Se redressant, grande silhouette floue qui chancelait un peu alors que le matelas se dérobait sous sa prothèse, il s'approcha de Mako et, d'un petit coup de pied dans la cuisse, le força à déplier avec un grognement mauvais une jambe puis l'autre. Mei se décala un peu pour lui laisser la place. Dès que l'immense junker fut assis, les jambes dépliées devant lui, appuyé contre le mur, Jamieson se laissa tomber sans élégance aucune entre ses cuisses, appuyant son dos sur l'une et passant ses jambes au-dessus de l'autre. Puis, avec un sourire très fier et un petit « Tadaaa ! », il désigna son sexe qui tressautait joyeusement sur son ventre. Elle leva un sourcil.
« Viens » l'encouragea-t-il.
Elle obtempéra, se glissant un peu maladroitement à califourchon sur lui.
« Héhé, on est pas bien comme ça ? » demanda avec enthousiasme Jamieson.
Mako gronda un acquiescement, mais elle ne put se retenir de hausser à nouveau un sourcil dubitatif.
Jamieson pouffa à l'unisson du géant.
« Toi, t'as pas compris mon super plan, hein ? T'es petite, mais tu embrasses bien... très bien. Et j'ai encore envie de t'embrasser, mais si je suis à plat... Simple question de géométrie. (Il gesticula, désignant son torse puis le sien, traçant deux droites imaginaires dans l'air les représentant tous les deux.) Mais si je suis comme ça… (Il traça à nouveau la courte ligne qui la représentait, et une courbe le représentant lui. Cette fois les extrémités se retrouvaient.) Et puis comme ça, Roadie peut aussi participer. »
Elle sourit.
« C'est un bon plan », approuva-t-elle.
Jamieson émit une exclamation de joie qui se transforma en un cri presque orgasmique alors qu'elle frottait son sexe contre le sien.
Une des mains de Mako se posa sur ses épaules, massant langoureusement sa nuque, tandis que l'autre venait faire de même avec le crâne à moitié pelé de Jamieson.
Elle se mordit la lèvre, jetant un regard aux deux hommes. Même sans ses lunettes, elle sentait l'intensité de leurs regards. L'intensité de leur désir. Et ça la faisait fondre. Et prendre feu. Comme du métal en fusion.
Elle ondula à nouveau des hanches, se pencha en avant, écartant un peu plus les cuisses pour être dans une position plus confortable afin de chevaucher Jamieson qui, avec un petit gémissement pitoyable de désir, tenta de l'embrasser. Mais elle l'esquiva en riant, rajustant derrière son oreille une mèche de cheveux échappée de son chignon – qui ne devait plus ressembler à rien.
Le junker avait bien calculé. Ainsi appuyé, il était suffisamment courbé pour qu'elle puisse l'embrasser sans peine tout en étant accroupie de tout son poids sur son entrejambe. Soudain. une idée la traversa, et elle se tourna vers Mako, faisant à son tour de rapides calculs. Finalement, peut-être que ses grosses cuisses allaient faire autre chose que l'embarrasser à la piscine.
« Jamieson, tu arrives un peu à te décaler par-là ? » demanda-t-elle, assortissant sa question d'un petit coup de hanche en direction de Mako.
« Oï ! »
Il se décala d'une espèce de petit saut de carpe, et avec satisfaction, elle constata qu'elle avait bien calculé.
Certes elle se retrouvait littéralement le flanc collé au tatouage de porc de Mako, mais le milieu de sa cuisse touchait son sexe, et à chaque mouvement de va-et-vient qu'elle ferait, se frotterait contre.
Il pourrait ainsi vraiment participer et aussi en profiter, au moins un peu.
Il eut d'ailleurs un grondement appréciateur, alors que sa main serrait un peu plus fort la nuque de Mei.
Avec un sourire enthousiaste, elle se retourna vers Jamieson, se redressant un peu pour pouvoir glisser une main entre ses jambes.
« Prêt ? »
Un gémissement de pure frustration lui répondit, et avec un gloussement amusé, elle se saisit de son sexe pour le redresser. La respiration hachée, Jamieson tremblait presque dans son effort pour ne pas bouger. Lentement, prenant tout son temps pour s'ajuster à lui, elle se laissa lentement descendre sur son sexe, s'arrêtant avant que cela ne devienne inconfortable. Imperturbable, Mako massait sa nuque en un geste apaisant qui l'aidait à se concentrer sur ses sensations. Elle se redressa un peu, puis redescendit, un peu plus bas déjà, puis en haut et en bas, à nouveau. Lentement d'abord, puis un peu plus vite. Jusqu'à adopter une sorte de rythme de trot. La tête rejetée en arrière, ses mains posées sur ses cuisses qu'il tentait très fort de ne pas broyer, Jamieson haletait, tremblant comme une feuille mais toujours immobile.
Son corps s'étant parfaitement ajusté à celui du junker et ne craignant plus de se faire mal, elle se redressa jusqu'à ce que presque tout son pénis soit hors de son corps, se figea, attendant qu'il la fixe d'un air frustré, avant de se laisser retomber de tout son poids sur lui, s'empalant littéralement sur son membre. Un son étrange s'échappa des lèvres de l'Australien, sorte de grondement sourd qui dérailla rapidement en une plainte suraiguë, alors que ses mains crispées, particulièrement celle de métal, laissaient des sillons rouges sur la chair pâle des cuisses de la Chinoise.
Un frisson de plaisir la parcourut et, un sourire euphorique jouant sur ses lèvres, elle se laissa porter par les mouvements erratiques de l'homme sous elle, avant de crier de surprise alors qu'il se redressait, écrasant sa bouche contre la sienne, sa main de métal comme un étau à l'arrière de sa tête tandis que de l'autre, il se hissait à sa rencontre en un va-et-vient de plus en plus chaotique. Elle gémit, toute pudeur ou contenance oubliée, seulement habitée par son plaisir qui montait de plus en plus haut, la rapprochant d'un orgasme qu'elle recherchait avec avidité. Un grondement profond de plaisir de Mako la secoua, vibrant à travers elle alors que sa main – qui n'avait pas quitté ses épaules – se crispait insensiblement, une seconde à peine avant que Jamieson ne se tende comme un arc sous elle, hululant alors qu'il jouissait en elle, avant de s'effondrer, mou et pantelant, coupant court à la montée de son plaisir. La frustration la submergea, et elle frappa des deux poings sur sa poitrine.
« Non ! Jamieson... Non ! »
« Ahah, désolée, flocon de neige... T'es trop bonne... »
Elle était trop agacée pour rougir de la vulgarité de ses propos.
« Mais... »
La plainte lui échappa, pitoyable et suppliante, alors qu'il se redressait avec peine pour l'embrasser doucement avant de la pousser de côté.
Elle obtempéra, sentant le vide pulsatile laissé en elle alors que le sexe à moitié flaccide du junker glissait hors du sien.
Se traînant de côté comme une pauvre créature blessée, Jamieson tenta un sourire fatigué.
« Hey, princesse. T'as quand même pas oublié ? Moi, j'étais que la mise en bouche... enfin, façon de parler. Héhé... »
La mémoire lui revint et, avec elle, son appréhension, alors que Mako – qui s'était tenu à peu près tranquille jusque-là – se redressait, tirant la couverture sur laquelle elle était pourtant accroupie à côté de Jamieson comme si de rien n'était, pour la rouler en boule avant de la coincer derrière lui avec les deux coussins qui traînaient un peu plus loin, se fabriquant une sorte de boudin contre lequel il s'appuya avec un grognement satisfait, répliquant à peu près la posture qu'avait adopté un peu plus tôt Jamieson entre ses jambes.
Ainsi allongé, Mei ne pouvait vraiment pas ignorer la taille de son sexe. Elle déglutit avant de sursauter alors que Jamieson, qui s'était approché en rampant, se servait d'elle comme d'un support pour se redresser, la faisant tanguer.
« Tu as peur, flocon de neige ? »
Elle hocha la tête, ni oui, ni non.
« On peut arrêter si tu veux. » proposa-t-il, le menton posé sur son épaule, une main jouant avec ce qu'il restait de son chignon.
Elle se tourna vers Mako, qui hocha la tête de haut en bas avec un vague grondement déçu. Elle frémit se rappelant les trois mots que le géant avait prononcé. L'effet qu'ils lui avaient fait. La sensation intense de ses lèvres sur les siennes. Non ! Elle refusait de laisser sa peur la limiter. Les deux junkers étaient peut-être des brutes sur le champ de bataille mais ils ne l'avaient pas été une seule fois avec elle depuis... depuis que tout ça avait commencé. Bien au contraire, ils se comportaient plutôt en gentlemen.
Elle déglutit, puis hocha la tête.
« Non. On continue. »
« Aye ! En avant alors ! » s'enthousiasma Jamieson, lui posant un baiser sonore sur la joue avant de lui claquer les fesses comme si elle était une mule à faire avancer.
Elle éclata de rire.
« Juste une seconde. » marmonna-t-elle, tâtonnant dans ses cheveux pour en extraire l'élastique qui les retenaient encore vaguement.
Elle le retira en grimaçant alors qu'il arrachait quelques nœuds, puis secoua la tête pour que ses cheveux reprennent une place plus naturelle.
Jamieson poussa un sifflement mi-admiratif, mi-jaloux.
« T'as vu, Roadie ? Elle a enlevé son chignon pour toi ! Et pas pour moi... mais pour toi oui ! Mon pote, tu lui fais tellement d'effet qu'elle doit enlever son chignon... »
« Jamieson... » gronda l'interpellé.
« Oï? »
« La ferme. »
« OK ! »
Le silence retomba pendant approximativement deux secondes, puis Jamieson se mit à rire tout seul. Avec un soupir exaspéré, Mako fit signe à Mei d'approcher. Elle obéit docilement, se relevant, encouragée par l'autre junker qui la poussait en avant tout en continuant à ricaner. Dès qu'elle fut à portée des mains de Mako, il lui saisit le bras et la tira contre lui, la tenant d'une main au creux des reins et de l'autre passée derrière ses jambes. Elle fut soudain terriblement consciente de leur différence de taille. Même debout à côté de lui qui était assis, le sommet de sa tête arrivait juste en dessous de ses seins. Un sourire étira les lèvres du junker, révélant une canine inférieure saillante, et sans la quitter une seule seconde du regard, il traça de la langue une longue ligne baveuse allant de son pubis à la base de ses seins, la humant bruyamment au passage.
Elle frémit. C'était obscène. Bestial. Et atrocement sexy. La main qui entourait ses jambes s'insinua entre elles et elle les écarta volontiers. S'il lui restait la moindre pudeur, elle devait être cachée dans un coin en train de sangloter. Un coup d'œil par-dessus son épaule lui apprit que Jamieson observait toute la scène, assis sur ses talons – et très probablement en train de se masturber, pour autant qu'elle puisse en juger au travers du brouillard de sa myopie. Et elle, qui n'avait jamais été du genre à s'exhiber, se surprit à cambrer un peu plus les fesses pour lui offrir une meilleure vue. Le hoquet de stupeur du junker lui apprit que ça avait très bien fonctionné. Mako bougea sa main avec lenteur, d'avant en arrière puis, la tournant un peu, vint titiller son clitoris déjà plus que sensible. Elle gémit et manqua de s'effondrer, mais c'était compter sans le colosse, qui ne broncha même pas alors qu'elle se retrouvait quasiment assise sur sa main. Il lui laissa le temps de se reprendre et, dès qu'elle fut à nouveau sur ses pieds, il recommença, avec exactement le même résultat.
Espérant se distraire assez pour regagner un peu de contenance, elle se pencha pour l'embrasser, tentant de se focaliser davantage sur les lèvres expertes pressée contre les siennes que sur le doigt qui mettait son clitoris au supplice. Ça aurait pu marcher, si une longue main, puis une seconde au toucher plus froid, n'étaient venues s'enrouler autour d'elle, bientôt suivie du reste de Jamieson, qui vint appuyer sa joue sur sa cuisse, attendant patiemment d'avoir son attention.
Finalement, Mako interrompit leur baiser et elle baissa les yeux.
« Je peux ? » demanda l'autre Junker, tirant la langue en direction de son entre-jambe.
Cette fois, ses joues s'enflammèrent – le fait que Mako ait retiré sa main de son entrejambe pour laisser son comparse lécher ses doigts gluants n'aida en rien.
« Chil te plaiiiit... » supplia Jamieson, la bouche pleine.
Elle hocha négativement la tête, trop gênée.
Les épaules du jeune homme s'affaissèrent un peu, mais il acquiesça, léchant encore un peu les doigts du géant avant de retourner à sa précédente position.
A présent, elle se sentait gênée et mal pour lui. Mais Mako ne lui laissa guère le temps de ressasser. Car il la ramena à lui, l'embrassant avec quelque chose de plus sauvage qui lui coupa le souffle, tandis que sa main revenait à son entrejambe.
« Prête ? » gronda-t-il ensuite, le visage enfoui dans sa clavicule.
Elle acquiesça sans hésiter, et il l'embrassa à nouveau férocement, retirant sa main qui émit un bruit humide. Bruit poisseux qui se répéta alors qu'il émettait un son bas et grave, presque inaudible.
Elle rougit à nouveau, tout en étouffant un gémissement d'excitation malvenu. Quel genre de tordue était-elle pour que le fait qu'un homme, s'apprêtant à la prendre, soit en train d'enduire son sexe du sperme d'un autre homme prélevé sur elle, l'excite autant ? Pour accepter de faire tout ça tout court, d'ailleurs ? Et d'y prendre plaisir en plus !
Cette fois, ce fut Jamieson qui la sortit de ses pensées, la tirant par la main comme un gamin joyeux, s'assurant qu'elle ne se prenne pas les pieds sur la jambe de Mako alors qu'il la pilotait entre deux.
Il lui fit ensuite faire demi-tour, de manière à ce qu'elle soit debout devant lui, dos à Mako qui poussa un grondement appréciateur à la vue qu'il avait.
Le monde semblait tourner. Elle se concentra sur Jamieson, sur son regard qui semblait presque briller d'une lueur propre, et sur son sourire béat.
De sa main de métal, il attrapa sa main libre, la serrant avec affection avant de l'enlacer serré, frottant son visage contre son ventre comme un gros chat.
« Tu es belle, flocon de neige. Tu es tellement belle, et douce, et moelleuse. Et tu sens bon, et... »
Un grondement impatient résonna, et il la relâcha à regret, reprenant ses mains sur lesquelles il tira pour l'encourager à se baisser. Elle obéit machinalement complètement débordée d'émotions et de sensations, ne s'arrêtant que lorsqu'elle se retrouva accroupie juste au-dessus du sexe de Mako qui pulsait doucement, soutenue d'un genou relevé et d'une main passée sous ses fesses par l'intéressé.
« Il est tout à toi, princesse. Tu peux t'appuyer contre lui, Roadie est solide et il ne te lâchera pas, parole de junker. »
Un grondement affirmatif vint appuyer ses propos, et si effectivement elle faisait confiance en l'assise fournie par le géant, elle préféra se pencher un peu en avant et, de ses deux mains passées entre ses jambes, tâter prudemment la bête. Mako frémit, mais ne bougea pas, et Jamieson, qui avait retrouvé toute sa vigueur, accroupi devant elle, l'encouragea d'un mouvement de tête. Elle inspira profondément, tâcha de se détendre au maximum, et descendit un peu. Son vagin, qui pourtant pulsait furieusement quelque temps plus tôt, s'était déjà un peu resserré, et elle s'arrêta bien vite, à peine après le gland, contractant et décontractant ses muscles pelviens autour du majestueux membre pour les aider à s'ajuster. Puis elle descendit de quelques centimètres supplémentaires et recommença. Il fallait qu'elle s'occupe l'esprit, ou elle allait stupidement paniquer et tout gâcher. Elle attira donc Jamieson à elle, l'embrassant d'une manière presque aussi bordélique que lui.
Surpris, ce dernier protesta vaguement avant de coopérer avec entrain, puis de rompre leur baiser.
« Je croyais que c'était le tour de Roadie... »
« Oui, et j'ai besoin d'aide. » haleta-t-elle, pantelante.
Le junker sembla s'éclairer.
« Avec plaisir, flocon de neige. Que puis-je faire pour toi ? »
Elle se mordit la lèvre. Elle n'arriverait pas à le dire, alors à la place, elle saisit sa main de chair, et la colla contre son clitoris.
« Oh ! Oh oui, ça je peux faire ! En avant... » s'enthousiasma-t-il.
« Jamieson… » siffla-t-elle.
« Oï ? »
« La ferme ! »
Surprise, elle tourna la tête pour jeter un coup d'œil au géant qui avait répondu en même temps qu'elle et qui, la tête appuyée contre le mur, tentait de respirer profondément, émettant un son sifflant vaguement inquiétant.
Elle allait lui demander si tout allait bien, mais Jamieson, pas du tout vexé, s'était mis au travail, et elle ravala un petit cri, tâchant de ne pas s'empaler d'un coup sur Mako – ce qui, elle n'en doutait pas, aurait pu faire très mal.
Pourtant, un moment indéfini de plaisir et de lente descente plus tard, Jamieson qui, sans cesser de la masturber, s'était baissé comme pour regarder sous le châssis d'une voiture, siffla d'un air appréciateur.
« Bravo, princesse. Si tu veux descendre plus bas, il va falloir tailler dans le gras du gros lard. »
Elle ne put retenir un petit rire incrédule. Même si elle se sentait étirée à la limite du douloureux, ça avait été infiniment plus facile que prévu.
« Je continue ? » demanda Jamieson.
« Fais comme tu veux. » soupira-t-elle, se laissant enfin tomber en arrière pour souffler.
« OK ! »
Elle n'aurait peut-être pas dû dire ça, réalisa-t-elle en hoquetant alors qu'une langue enthousiaste et fraîche venait remplacer la main.
« Ça va ? » grommela Mako sous elle.
Elle acquiesça, tentant vaguement de trouver un endroit commode où mettre ses jambes.
Mako bougea prudemment, relevant son autre jambe pour qu'elle soit confortablement appuyée entre eux deux tout en laissant la place à Jamieson, très occupé à émettre plus de bruits obscènes qu'elle ne pensait en être capable un être humain. Puis, de ses deux mains libres, Mako la saisit par les hanches, les entourant presque complètement, et fit un petit mouvement test, la soulevant comme si elle ne pesait presque rien avant de la redescendre avec la même prudence.
Elle gémit sous l'étrange mélange de pression, d'hyperstimulation et de plaisir que le simple mouvement avait provoqué, et ce fut comme si une digue avait cédé. Mako sembla sortir de son immobilité prudente, l'encourageant d'abord à commencer à bouger, puis accompagnant ensuite son rythme, qui devint vite bien trop rapide pour que Jamieson puisse encore faire quoi que ce soit sans risquer de se faire mal. Il se retira donc avec un gémissement vexé, s'essuyant de la plus inélégante des façons la bouche avec l'avant-bras avant de se vautrer à moitié entre les jambes de Mako, appuyé en arrière sur sa prothèse pendant que de son autre main, il se masturbait au même rythme qu'eux. Peut-être que finalement, elle était un peu exhibitionniste ? Mais elle devait être ridicule avec ses cheveux défaits et toute cette graisse bloblottant partout alors qu'elle rebondissait en gémissant sur le sexe de l'énorme junker. Tant pis : c'était trop bon. Et puis la vue ne devait pas être si affreuse, ou Jamieson ne gémirait pas comme ça. Qu'est-ce qu'il en faisait, du bruit, d'ailleurs !
Mais elle n'était pas en reste, et Mako non plus. Moins expansif, mais plus grave. Grave et sonore. Suffisamment pour que chacun de ses grognements résonne en elle. On devait les entendre jusque de l'autre côté de la base. Tant pis. Il était de toute manière trop tard. Et même une attaque de Talon ne pourrait la convaincre d'arrêter maintenant. Pas si près de l'orgasme. Même si la possibilité qu'elle se déchire en deux à force de se serrer de plus en plus autour de ce monstre de chair soit bien réelle. Au moins elle mourrait en pleine jouissance. Presque... presque...
Le monde vira au blanc, puis au noir, puis revint doucement, et elle prit conscience de sa situation. Appuyé sur son ventre, Jamieson haletait, se remettant aussi visiblement d'un orgasme, alors que sous elle et en elle, Mako attendait, à nouveau immobile mais toujours aussi dur.
Pourquoi ne bougeait-il plus ? Elle allait bien. Plus que bien même. Mais elle n'avait plus de force, ni d'énergie.
Elle gémit vaguement, mâchouilla une ou deux fois pour tenter de réhumidifier sa bouche sèche à force d'haleter, puis toussota pour s'éclairer la gorge.
« Tu peux continuer. » parvint elle à articuler faiblement.
Avec un grognement d'assentiment, Mako la plaqua contre lui d'une main posée en travers de sa poitrine, puis il se tourna un peu, de manière qu'elle se retrouve à moitié sur lui, et à moitié sur le matelas moite de sueur. Il s'installa confortablement, passant une main sous sa nuque et posant l'autre sur sa hanche pour la maintenir en place, avant de commencer à bouger selon ses rythmes à lui, lents, profonds et obsédants. Comme une mélodie d'orgue. Chaque mouvement assez lent pour qu'elle ait parfaitement le temps de sentir chaque veine, chaque relief de son sexe contre les parois de son vagin. Jamieson, après avoir un peu tourné en rond, cherchant comment se joindre à eux, finit par s'approcher à quatre pattes pour venir embrasser Mako. Instinctivement, il s'était plaqué contre son compagnon, et donc contre elle, recherchant le contact, et elle se retrouva prise en sandwich entre le vaste ventre de l'un et les cuisses tout en muscle et en os de l'autre qui s'appuyaient contre ses épaules.
Parce que ça lui donnait une bonne occasion de se distraire un peu du va-et-vient imperturbable et presque trop intense du géant, elle se mit à embrasser ce qu'elle pouvait atteindre des cuisses de Jamieson qui, après un sursaut et un baiser interrompu pour lui jeter un regard surpris, s'empressa de bouger pour lui faciliter la tâche, écartant un peu les cuisses pour qu'elle puisse en embrasser la peau fine de l'intérieur, un peu moins parcourue de cicatrices que l'extérieur. C'était visiblement une zone sensible pour lui, chacune de ses caresses lui arrachant un frisson ou un gémissement.
A sa bouche elle ajouta ses mains, et bientôt, plutôt que d'embrasser Mako, il se cramponnait juste à son épaule en gémissant. Et ça n'était que les cuisses ! Son hésitation ne dura qu'un instant. Au point où elle en était, autant aller jusqu'au bout de l'obscène.
Se redressant sur un coude, elle fit s'agenouiller Jamieson devant elle puis, se penchant en avant – ce qui eut pour involontaire conséquence de changer l'angle de pénétration de Mako, qui perdit le rythme pendant un instant – elle lui fit écarter les cuisses, reprenant là où elle avait arrêté avant de remonter doucement, s'amusant à le titiller toujours plus près sans jamais toucher son sexe, lequel reprenait une direction de plus en plus verticale.
Jamieson tint droit très exactement vingt-deux secondes avant de s'effondrer à moitié sur elle, s'appuyant mollement sur son épaule d'une main et sur celle de Mako de l'autre tandis qu'il tentait maladroitement d'embrasser ce dernier et de parler en même temps.
« Ohh... Princesse... Roadie... oh ! Oooh... C'est... Ho... hahahaaaa... Mei... oh... Je... Ah... ah... »
Une sorte de litanie inarticulée, à moitié étouffée par la langue de Mako et à moitié interrompue par la sienne. Lorsque, la dardant, elle suivit le sillon inter-testiculaire, Jamieson bondit en l'air, comme électrisé. La main de Mako passée sous sa nuque se referma comme un étau sur ses épaules pour continuer à la maintenir, alors que celle posée sur sa hanche décollait pour attraper Jamieson au vol, et le rasseoir sur ses talons.
« Reste tranquille. » gronda-t-il alors que Jamieson, privé d'exutoire, se mettait à lécher et à mordiller son poignet.
Pas un instant, il n'avait arrêté ses va-et-vient en elle. Une fois certaine que Jamieson ne pourrait plus sauter en l'air à l'improviste, elle recommença, lui tirant un gémissement qui la fit frémir. Jamieson était quasiment glabre, ses poils pubiens encore plus épars que ses cheveux, ce qui en l'occurrence l'arrangeait bien, lui évitant de s'étouffer dans une jungle blonde, alors qu'elle lui mordillait l'intérieur de la cuisse avant de revenir au renflement qui continuait la ligne de son pénis.
Il y avait quelque chose de jouissif à l'abandon total du jeune homme qui, sans la main du géant sur son épaule, se serait effondré depuis longtemps, tout le corps tremblant de plaisir.
Elle se surprit à gémir de plus en plus en réponse à ses soupirs, suppliques et petits cris de plaisir, et ce fut sans surprise qu'elle sentit le premier spasme musculaire annonçant un nouvel orgasme imminent. Mako dû le sentir aussi car, avec un grondement sourd, il accéléra insensiblement la cadence, sans pour autant compromettre l'ampleur de ses mouvements.
Un second spasme la parcourut, la serrant à nouveau aux limites du supportable autour de Mako, puis un troisième. De peur de mordre Jamieson par accident, elle arrêta ses caresses, appuyant simplement son front contre sa cuisse alors qu'un quatrième spasme la parcourait. Une seconde avant le cinquième spasme, Mako se raidit, et alors que son sexe se contractait autour du sien, elle le sentit pulser presque brutalement en elle, l'entraînant dans un orgasme commun.
Lorsqu'elle retrouva ses esprits, ce fut pour se découvrir dans une posture un peu ridicule, à moitié affalée sur les cuisses de Jamieson – qui, toujours effondré, lui caressait gentiment les cheveux – alors que Mako haletait lourdement dans son dos, cherchant d'une main son masque pour apaiser la crise d'asthme montante, et tentant de la tenir contre lui de l'autre.
Il y parvint finalement et, appuyant le masque contre son visage sans en passer les sangles, il balança maladroitement une canette à Jamieson, qui se redressa en gémissant pour l'insérer dans le port prévu à cet effet dans le masque.
Elle allait s'écarter pour laisser de l'espace à Mako, mais il la retint d'une main.
« Reste, s'il te plaît. » souffla-t-il, relevant une seconde à peine le masque.
Elle opina, se rallongeant contre lui, heureuse de ne pas devoir s'écarter tout de suite. Même si d'ici moins d'une minute, le sexe mollissant de l'homme dans le sien deviendrait insupportable, pour l'heure, il était au seul endroit où elle le voulait. Bientôt, la respiration de Mako redevint régulière, et il put reposer le masque, repoussant en même temps Jamieson qui se déplia comme une araignée, chouinant alors que le sang revenait dans ses extrémités engourdies.
Se tortillant, elle acheva de séparer leurs deux corps, et prenant visiblement cela pour un signal, Mako la remonta jusqu'à pouvoir enfouir son visage dans ses cheveux, respirant lentement, profondément.
« Merci. » murmura-t-il, si bas qu'elle le sentit plus qu'elle ne l'entendit.
Se dévissant le cou, elle se tourna pour l'embrasser, avant de se retourner pour pêcher l'autre junker et l'embrasser aussi.
« Merci à vous deux. »
Jamieson rit, et frotta son nez contre le sien avant de se laisser lourdement tomber à côté d'elle, passant un bras sous sa tête, dans le sens inverse de celui de Mako et lançant l'autre comme un pêcheur sa ligne au-dessus d'elle pour venir enlacer l'épaule du géant.
« Merci à toi, princesse. »
Il l'embrassa à la vitesse de l'éclair, puis se hissa un peu.
« Merci à toi, Roadie. »
Il embrassa l'autre junker tout aussi vite avant de rire, les serrant tous les deux contre lui, ou plutôt se serrant contre Mako et la tractant au passage. Elle ne put retenir un petit rire, qui sembla aussi gagner le géant.
« Ça veut dire qu'on est copains, maintenant ? » demanda soudain Jamieson, s'écartant un peu pour lui jeter un regard interrogateur.
Elle sentit le regard de Mako se poser aussi sur elle.
« Heu... Je suppose, oui. »
Visiblement satisfait, Jamieson l'écrasa à nouveau contre le torse de Mako en une parodie de câlin.
Trente secondes, et il s'écartait à nouveau.
« On pourra recommencer ? »
Deux regards lourds de sens lui répondirent.
« Cool... Mais heu... je veux dire... sans picoler avant cette fois… J'aime pas avoir mal à la tête... »
