Base : Harry Potter

Titre : Les enquêtes de Dawn & Matthew

Genre : Enquête

Rating : M = pour certaines "images"

Personnages : Dawn Darkwell et Matthew Monnory, tous les deux journalistes du Chicaneur, tenu par Ginny et Luna (cf L'amour d'un père)

Disclamer : Merci à la grande JK Rowling qui nous autorise à jouer avec son univers et ses personnages. L'intrigue et les personnages principaux m'appartiennent, même si je ne toucherai pas d'argent dessus.

Résumé : Matthew Monnory, reporter pour le Chicaneur, découvre que des sorciers se font tuer dans le monde moldu et que Ste Mangouste maquille ces faits en accidents auprès des familles. Après quelques recherches, il réussit à constituer un dossier qu'il présente à sa patronne : Ginny Potter. Cette dernière lui demande de creuser davantage avec l'aide d'une coéquipière : Dawn Darkwell.

Avertissement : Il s'agit ici d'une fic centrée sur 2 OC, liée à mon autre fic intitulée L'amour d'un père. Néanmoins, elle peut tout à fait se lire indépendamment de l'autre si vous le souhaitez.

Publication : J'ai écrit cette fic avec un découpage en "jours". Les chapitres ne seront donc pas vraiment équilibrés. Et je découperai en 2 parties (3 pour le 14e jour) les journées de plus de 4 000 mots. Pour la fréquence : tous les lundis, ça vous convient ?


Notes : Bon ben, après avoir été en retard pour L'amour d'un père, il fallait bien que j'aie également du retard ici... Hum. Bonne lecture à tous (j'espère) !

Lamourloi : Je n'ai pas pris le temps de répondre à ta review, donc je te mets un petit mot ici. Merci beaucoup pour ton soutien et tes encouragements. *cœur*


Jour 4 : Samedi 19 septembre (matin)

N'ayant pas convenu d'un autre point de rendez-vous, Dawn se rendit à nouveau dans le même Café que la veille. Cette fois-ci, elle avait quand même pris le temps de grignoter un peu avant de sortir de chez elle, histoire d'avoir quelque chose dans le ventre en attendant de prendre son petit-déjeuner avec son partenaire de travail.

Elle fut soulagée de l'apercevoir, installé devant un journal… moldu. Il s'agissait du Times.

— Quelque chose d'intéressant ? lui demanda-t-elle en s'approchant de lui.

Matthew releva la tête de son journal et se leva pour lui faire la bise avant de se réinstaller.

— Plein. Mais rien qui concerne notre affaire en cours… Bien dormi ?

— Très bien, et toi ?

— À merveille, répondit-il avec un grand sourire éclatant.

Dawn leva les yeux au ciel tout en prenant place face à lui. Elle commanda une tasse de café avec un croissant qui lui furent rapidement servis.

— Et qu'as-tu prévu qu'on fasse, ce matin ? relança-t-elle en attrapant sa viennoiserie.

— Que me proposes-tu ?

La sorcière fut complètement prise au dépourvu par ce retournement de situation.

— Euh… Laisse-moi quelques minutes pour y réfléchir, alors.

Pendant qu'elle faisait carburer ses méninges à toute allure, elle en profita pour dévorer son croissant.

— Hum… D'aller sonder les gens dans la rue ? finit-elle par proposer.

Matthew la regarda d'un drôle d'air.

— Je ne comprends pas bien…

La femme haussa les épaules à son tour.

— Une idée, comme ça…

— Vas-y, développe !

— Eh bien, on peut se faire passer pour des journalistes.

— Ce que nous sommes !

— Hum. Des journalistes moldus qui interpellent des gens dans la rue pour leur demander s'ils ont entendu parler d'un sujet et si oui, ce qu'ils en pensent.

— Et ils acceptent de répondre, comme ça ?

— Pas tous, mais oui. Ça s'appelle du Micro-trottoir.

— Ça m'a l'air marrant et ça va nous permettre de sonder la population londonienne ! s'amusa Matthew.

— Il faut juste qu'on s'équipe un peu : une caméra sur l'épaule pour toi, et un micro pour moi.

— Pourquoi est-ce à moi de porter la caméra ?

— Parce que c'est vraiment pas courant de voir des femmes caméraman. D'ailleurs, je suis étonnée que tu connaisses la caméra.

— Je ne connais pas tout, c'est sûr, mais je ne suis pas ignare non plus. La preuve !

Il désigna son vêtement. Dawn soupira. Le complet – peu importe la couleur – lui allait tellement bien qu'elle en oubliait tout le temps que ce n'était pas commun pour un sorcier.

— Ok, je veux bien faire le caméraman. Mais tu veux qu'on trouve un micro et une caméra où ?

— Je pense avoir une idée… Ça va être à mon tour de t'emmener quelque part ! s'amusa-t-elle.

-x-

Une fois sortis du café, ils se dirigèrent vers la ruelle pour transplaner, Dawn ayant attrapé le poignet de son partenaire.

Ils arrivèrent, quelques secondes plus tard, près d'un abri à jardin. Matthew lança un regard interrogateur à sa coéquipière.

— Voici la maison de mes parents, fit-elle en désignant la demeure de sa main.

Le reporter prit quelques secondes pour contempler la maison et les environs avant d'acquiescer.

— C'est plutôt chouette.

— Oui, cette maison l'est vraiment, affirma la sorcière avec un grand sourire.

Elle se mit en marche vers la porte donnant sur le jardin. Elle tapa contre le carreau.

Une femme eut tôt fait d'arriver avec surprise. Elle ouvrit aussitôt qu'elle reconnut sa fille.

Matthew observa les deux femmes s'étreindre.

— Comment ça va, ma chérie ?

— Très bien, maman. Je te présente Matthew, un collègue de travail. Je vais t'expliquer à l'intérieur, si tu veux bien.

— Oh, mais bien sûr !

Elle s'effaça pour laisser entrer sa fille.

— Enchantée, Matthew. Je m'appelle Sonia.

— Ravi de faire votre connaissance, Sonia, répondit-il avec son sourire ravageur, avant de pénétrer à la suite de sa partenaire.

— Allez-y, installez-vous ! indiqua la mère tout en retirant quelques bricoles qui trainaient sur les fauteuils.

Les deux sorciers s'exécutèrent.

— Du thé ? Café ?

Dawn lança un regard envers Matthew, qui acquiesça, avant de répondre :

— Deux cafés, s'il te plaît, maman.

La femme alla s'affairer en cuisine.

— Alors, que me vaut l'honneur de votre visite ? l'entendirent-ils demander de l'autre pièce.

Lorsqu'elle était venue voir Jonas, Dawn n'avait pas pris la peine d'expliquer à ses parents la nouvelle tournure qu'avait prise son métier.

— Nous menons une enquête, avec Matthew. Est-ce que tu as entendu parler de Vernon Dursley ?

Sonia entra dans le salon avec un plateau sur lequel étaient disposés trois tasses de café fumant, des petites cuillères, un pichet de lait et un sucrier.

— Allez-y, servez-vous. Vernon Dursley… Non…

— Son usine de perceuses a fait faillite l'année dernière.

— Ah oui ! Je m'en souviens, maintenant. Il a même fait une déclaration des plus fracassantes au sujet des sorciers… C'est pour ça que vous enquêtez sur lui ?

— Entre autres, oui. Tu te souviens de ce qu'il a dit ?

— Pas très bien, non. Ça doit être paru dans le journal.

Dawn sortit le dossier de son sac, chercha un document dedans et le tendit à sa mère.

— Hum… fit Sonia tout en parcourant le texte qu'elle avait sous les yeux. Ce que je sais, c'est que cette déclaration lui a valu d'être pris pour un fou. On disait de lui qu'il avait perdu la tête à cause de la fermeture de son usine.

— Et vous savez ce qu'il s'est passé après ça ? l'interrogea Matthew.

— Je ne m'y suis pas intéressée plus que ça, hélas. Je sais, par ma Dawn, que les sorciers existent bel et bien, mais ce qu'il en dit, fit-elle en brandissant la feuille de papier, est loin d'être la vérité sur vous. On s'est juste dit qu'il avait dû apercevoir des choses et que son imagination avait dû faire le reste.

Les journalistes acquiescèrent.

— C'est un peu plus compliqué que ça, je suppose, sinon vous ne seriez pas là, n'est-ce pas ?

— C'est ça. Tu te souviens de cette bataille qu'il y a eu ?

— Quand ton école a été détruite ?

Dawn valida d'un mouvement de tête avant de poursuivre.

— Tu te souviens de cette histoire avec celui qu'on appelait « le Survivant » ?

— Très bien, oui. C'est même lui qui a vaincu ce sorcier maléfique, n'est-ce pas ?

— C'est ça, sourit la sorcière. Eh bien, Vernon Dursley est le moldu qui l'a élevé.

Sonia poussa un cri, qu'elle masqua rapidement de sa main.

— Comment ? Je ne comprends pas.

Matthew entreprit de raconter l'histoire à la femme.

— Harry Potter a perdu ses parents alors qu'il n'était qu'un bébé, justement tués par ce sorcier maléfique. Il a été placé dans la seule famille qu'il lui restait, c'est-à-dire la sœur moldue de sa mère. Mariée à Vernon Dursley. C'est eux qui ont élevé Harry.

— Donc, ce qu'il a dit…

Le journaliste fit non de la tête.

— Vernon n'a jamais aimé les sorciers. Harry Potter n'a pas eu une enfance très joyeuse.

Dawn acquiesça. Elle avait été loin de s'imaginer ça au sujet du Sauveur. Ça l'avait d'ailleurs un peu perturbé quand Matthew lui en avait parlé. Mais les propos prononcés par cet homme, Vernon Dursley, qu'elle avait lus dans l'article de journal n'avaient fait que confirmer la véracité de cette découverte. Encore une fois, elle se demandait comment Matthew avait-il bien pu être au courant de ça, sachant que le Sauveur gardait cette information bien secrète.

— Bref, toujours est-il que même si les gens l'ont déclaré fou, certains ont été interpellés par ses propos et des groupes se sont formés sur Internet, avec témoignages, et tout ça sur les « monstres » que nous sommes, compléta-t-elle pour sa mère.

— Et ils n'en parlent pas dans notre monde, c'est pourquoi nous enquêtons.

— Ah, d'accord. Il y a eu des… des actes de violence ?

Matthew valida d'un air grave.

— Ils n'en parlent pas non plus dans nos journaux, releva Sonia en secouant la tête. Et vous comptez faire quoi, du coup ?

— On veut récolter des preuves de ce qui se passe afin de pouvoir alerter Notre communauté, expliqua sa fille.

— Je comprends. Pourquoi est-ce à vous de faire ça ? Ce ne devrait pas être le travail des autorités ?

— Si. Ils sont parfaitement au courant, mais ils estiment plus judicieux de nous cacher l'info. Ce que je trouve complètement stupide. Nous avons tous le droit de savoir afin d'assurer notre protection ! expliqua Matthew.

— Mais en même temps, ça se comprend, car il y a risque de représailles de la part des nôtres, du coup… grimaça Dawn.

— C'est vrai, l'approuva son collègue. Mais on ne peut pas rester sans rien faire.

— Je n'ai pas dit le contraire, confirma Dawn. C'est juste que je peux comprendre le point de vue des personnes du Ministère dans cette affaire. Mais les secrets n'ont jamais été une bonne idée, de toute façon.

— Et c'est sûrement pour ça que tu as choisi de devenir journaliste, sourit sa mère.

Dawn acquiesça.

— Et sinon, pourquoi être venus me voir ?

— Ah, je voudrais faire un micro-trottoir et j'ai besoin de matériel pour ça. Tu penses que Jonas a encore ça dans sa chambre ?

— J'imagine que oui. Mais je n'aime pas trop quand tu empruntes le matériel à ton frère sans le lui avoir demandé avant.

— Oh, ça va ! Il ne se rendra même pas compte que je lui ai emprunté, promis !

— Ce n'est pas à moi qu'il faut dire ça. Je me dédouane de tout problème entre toi et ton frère. Vous êtes désormais assez grands pour gérer vos conflits tous seuls !

— Merci, maman !

Elle sauta sur ses pieds et Matthew l'entendit gravir un escalier pour se rendre à l'étage.

— Vous avez une très belle demeure, fit-il remarquer en sirotant son café.

— Merci, oui. J'en suis très fière.

Le silence s'installa entre eux, mais Dawn redescendit assez rapidement avec tout le matériel nécessaire.

— Super ! Les gens ne vont même pas se poser de questions avec un tel équipement ! sourit le sorcier.

— Jonas a fait pas mal de reportages amateurs quand il était étudiant, l'informa Sonia.

— Jonas est TOUJOURS étudiant !

Sonia haussa les épaules.

— Je ne vais pas l'empêcher de poursuivre ses études s'il en a envie, ma chérie, tu le sais bien.

— Oui, mais il va bien falloir qu'il se choisisse un boulot un jour ou l'autre. Il ne peut pas vivre indéfiniment sans véritable salaire, c'est ridicule !

— Ne t'énerve pas pour ça. Je sais déjà ce que tu penses de la situation de ton frère et il n'est pas là pour te répondre, donc ça ne sert pas à grand-chose, à part te donner en spectacle devant ton collègue.

Dawn rougit.

— C'est vrai. Excuse-moi, Matt.

— Oh, je sais bien ce que c'est que d'avoir un frère, ne t'inquiète pas.

— Sauf que le tien bosse avec nous.

— Oh, c'est vrai ? s'étonna la maman.

Matthew sourit en hochant la tête positivement.

— Ça va ma tenue ? Je veux dire, ça ne fait pas très professionnelle, comparée à celle de Matt…

— C'est vrai que ton ami est très élégant habillé ainsi, le complimenta Sonia. Mais je pense que ça ira. Les journalistes de nos jours ne se trimballent plus en tailleur comme à l'époque. Enfin, peut-être celles qui restent sur leur plateau télé, mais pas celles qui vont sur le terrain.

— Tu es sûre ?

— Mais oui ! la rassura-t-elle.

Dawn regarda Matthew qui confirma d'un mouvement de tête.

— Vous voulez manger à la maison, ce midi ?

La sorcière fronça les sourcils.

— Eh bien, il va bien falloir que tu rapportes le matériel de ton frère, n'est-ce pas ?

— J'accepte l'invitation avec plaisir, Sonia, intervint Matthew avec un sourire.

— Très bien. Je vous dis donc « à tout à l'heure ».

— Oui, maman. Je ne sais pas combien de temps ça va nous prendre, par contre.

— Ne t'en fais pas pour ça, ma chérie. Allez-y !

-x-

Plusieurs dizaines de minutes plus tard, Dawn et Matthew étaient équipés et commençaient à intercepter quelques passants.

— Excusez-moi, Monsieur, nous faisons un reportage sur le mouvement Anti-sorciers et voulons récolter quelques avis, êtes-vous intéressé ?

— Je ne vois pas de quoi vous voulez parler.

Après plusieurs tentatives infructueuses, Dawn se dirigea vers un groupe d'étudiants.

— Oui. Je trouve que c'est n'importe quoi, ce mouvement, répondit une jeune femme.

— Vous ne croyez pas en l'existence de pouvoirs surnaturels ?

— Ce n'est pas ça le problème. Au contraire, ce serait cool de voir que la magie existe réellement. Non, ce qui n'est pas cool, c'est toute cette merde qu'on raconte sur eux, comme quoi ils seraient dangereux pour nous.

— Ouais, sérieux ! reprit une autre fille. S'ils existent et qu'ils sont aussi dangereux que certains s'amusent à dire, alors pourquoi ils ne s'en sont pas pris à nous depuis le temps ? C'est débile !

— Que pensez-vous de Vernon Dursley, l'instigateur de tout ce mouvement ?

— C'est un taré ! s'écria un gars. Mon père a travaillé pour lui pendant des années et il ne le voyait jamais. Rien à faire de ses salariés, ce qui l'intéressait, c'était son petit confort personnel. Il s'en fout royalement de toutes ces personnes qui se sont retrouvées sans emploi à cause de lui. Il a pété son câble et maintenant, il est la star du web avec son histoire de sorciers ! On peut dire que ça change des Américains avec leurs extra-terrestres !

— Donc, contrairement à vos camarades, vous ne croyez pas en l'existence de sorciers ?

— Bien sûr que non ! Vous pensez que si des personnes avec des pouvoirs existaient réellement, la planète se porterait aussi mal ? S'ils ont des pouvoirs magiques, alors pourquoi ne pas les utiliser pour nettoyer le fond des océans, par exemple ? Je préfère penser qu'ils n'existent pas, sinon ce seraient eux aussi des vrais connards !

Dawn rougit. Elle jeta un regard à son caméraman.

— Eh bien, ça a le mérite d'être franc…

— N'importe quoi, Dany ! Même si on n'a pas de pouvoirs, nous, est-ce qu'on fait quelque chose pour sauver la planète ? S'ils sont organisés comme nous et qu'il n'y a qu'une toute petite poignée d'individus qui pense à la Terre, alors faut pas s'étonner qu'il n'y ait rien qui bouge.

— D'accord. Votre message sera entendu, acquiesça la journaliste. Je vous remercie pour votre participation.

Elle s'éloigna avec Matthew.

— Tu peux mettre la caméra en pause, si tu veux.

— C'était une bonne idée de filmer pour de vrai. J'espère qu'on pourra travailler avec ces images.

— J'avoue m'être pris une bonne claque avec leur appel à protéger la planète. Je ne m'étais même pas posé la question jusque là.

— Tu auras l'occasion d'y penser plus tard. Ce n'est pas le sujet de nos recherches, d'accord ? Reste concentrée sur notre objectif.

La sorcière fit un rapide mouvement positif de la tête. Matthew lui tapota l'épaule avec un sourire pour lui remonter le moral.

— Au moins, tu sais quelle sera ta prochaine enquête terrain pour Le Chicaneur ! Je suis sûr que Ginny te laissera faire si tu le lui proposes.

Cette perspective redonna du baume au cœur à sa partenaire.

— Peut-être la ferions-nous même à nouveau ensemble ? Si l'envie de retravailler avec moi te dit…

— Peut-être bien. Mais comme je viens de te le dire, ce n'est pas notre objectif actuel.

— Oui, j'ai compris. Allons recueillir d'autres avis.

Matthew replaça sa caméra sur son épaule et relança l'enregistrement.

Ils essuyèrent à nouveau quelques refus avant de trouver quelqu'un qui accepta volontiers de dire ce qu'il pensait sur le sujet.

— Bien sûr que les sorciers existent ! Ça fait plusieurs fois qu'ils se font la guerre entre eux sans qu'on n'en sache rien. C'est qu'ils ont le pouvoir de nous effacer la mémoire, vous comprenez ? Un peu comme ce truc flashouilleur dans Men in Black, vous savez.

— Oui, on voit très bien. Dans ce cas, comment ça se fait qu'il y ait des gens pour témoigner ?

— Eh bien, l'erreur est humaine, n'est-ce pas ? Même s'ils ont des pouvoirs, ils restent humains.

— Et vous pensez qu'ils sont dangereux pour nous ?

— Ils peuvent l'être. Certains le sont. Il y a eu pas mal de morts inexpliquées, il y a de ça plus d'une quinzaine d'années. D'autres sont passées pour des accidents. En fait, c'était des sorciers qui s'en prenaient aux personnes sans pouvoirs. Une sorte de mouvement radicaliste, vous comprenez ?

— Pas vraiment.

— Vous connaissez les nazis, n'est-ce pas ? On vous a bien appris ça, à l'école, au moins ?

La sorcière déglutit avant d'opiner de la tête.

— Vous parlez de la Seconde Guerre mondiale, là ? Vous comparez les Sorciers avec les Allemands ?

— Voilà ! Vous avez tout compris, ma petite. Pour les sorciers, les personnes sans pouvoir, c'est comme ce qu'étaient les Juifs pour les Allemands : une espèce à exterminer.

Dawn vit son partenaire crisper ses mains sur la caméra.

— Ça va, Matt ? Excusez-le, il n'aime pas trop parler de cette partie de l'Histoire.

— Oh… Vous avez de la famille qui a péri lors de cette guerre ?

Matthew se contenta d'acquiescer envers l'homme. Il ne connaissait pas très bien cette affaire, mais vu le regard que lui lançait Dawn, il fallait qu'il se la joue discret et la laisse mener. Décidément, il était vraiment satisfait de son choix de l'avoir demandée Elle pour l'aider sur cette affaire. Il ne s'était pas imaginé une seule seconde qu'elle lui serait aussi nécessaire.

— Bref. Et donc, vous êtes d'accord avec les propos de Vernon Dursley ?

— Laissez-moi terminer mon analogie, ma petite. Vous m'avez demandé ce que je voulais dire tout à l'heure. Eh bien, c'est ça. Il y a des mauvais sorciers, comme il y a des mouvements terroristes chez nous. Comme ceux qui ont détruit les Tours jumelles en 2011…

— D'accord. Donc pour vous, tous les sorciers ne sont pas mauvais.

— Voilà, c'est ça. Et comme il y avait des sorciers anti « sans pouvoirs », il y a des « sans pouvoirs » anti-sorciers, comme ce Vernon Dursley. Ce sont des extrêmes, racistes, qui ne pensent qu'à éliminer ceux qui sont différents d'eux.

— Vous y allez un peu fort, là, non ?

— Bien sûr que non ! s'emporta le vieil homme. Mais ouvrez les yeux, nom d'un chien ! Ce n'est pourtant pas compliqué à comprendre !

— Rassurez-vous, je vous ai très bien compris. Et vous n'avez pas peur de tenir de tels propos devant un média.

— Non. Je suis un citoyen libre d'exprimer ce qu'il pense. La liberté d'expression, c'est le seul droit qu'il nous reste et encore ! Souvent, c'est censuré ! Combien vous pariez que vos supérieurs vous empêcheront de diffuser mes propos ?

Dawn ne put qu'acquiescer. Malheureusement, elle était d'accord avec ce que disait le vieil homme. Et de fait, sa vidéo ne serait jamais diffusée, en effet, mais pas à cause d'un quelconque supérieur.

— En tout cas, je vous remercie de nous avoir donné votre opinion, Monsieur. C'est vrai que ça nous donne une façon de voir les choses différemment. Et ravie que vous ayez l'esprit suffisamment ouvert pour croire en l'existence de sorciers, sourit-elle.

— Je ne suis pas qu'un vieux grincheux, ma petite. J'en ai aussi dans ma caboche. Et je sais des choses que d'autres ne veulent pas admettre, c'est tout.

— Oui, oui. Merci beaucoup de ce temps que vous nous avez consacré. Je vous souhaite une très bonne fin de journée.

Ils s'éloignèrent et cette fois-ci, ce fut Matthew qui réclama une pause.

— Il faudra que tu m'expliques de quoi il parlait exactement au sujet d'une guerre avec l'Allemagne.

— Oui, oui. Plus tard, si tu veux bien. En tout cas, voilà un moldu qui sait de quoi il parle. Il est au courant pour les actions du Seigneur des Ténèbres et le soulèvement des Mangemorts d'il y a dix-sept ans. Et il sait pour les Oubliators. Heureusement que ce n'est pas un militant pro Anti-sorciers… souffla-t-elle.

Matthew acquiesça.

— En tout cas, il ne condamne pas toute la communauté sorcière, c'est rassurant.

— Oui. Mais il faudrait qu'on trouve quelqu'un qui partage les mêmes idées que Dursley pour que notre micro-trottoir soit vraiment intéressant.

— Mais ta mère risque de nous attendre pour manger. Et je pense qu'il faut qu'on s'occupe de ce qu'on a déjà filmé ce matin. Je te propose qu'on fasse une grosse pause pour le déjeuner. On recommencera le micro-trottoir ailleurs. On aura peut-être plus de chance de trouver des partisans Anti-sorciers à interroger.

— Tu as raison, approuva-t-elle avec un soupir.