Base : Harry Potter
Titre : Les enquêtes de Dawn & Matthew
Genre : Enquête
Rating : M = pour certaines "images"
Personnages : Dawn Darkwell et Matthew Monnory, tous les deux journalistes du Chicaneur, tenu par Ginny et Luna (cf L'amour d'un père)
Disclamer : Merci à la grande JK Rowling qui nous autorise à jouer avec son univers et ses personnages. L'intrigue et les personnages principaux m'appartiennent, même si je ne toucherai pas d'argent dessus.
Résumé : Matthew Monnory, reporter pour le Chicaneur, découvre que des sorciers se font tuer dans le monde moldu et que Ste Mangouste maquille ces faits en accidents auprès des familles. Après quelques recherches, il réussit à constituer un dossier qu'il présente à sa patronne : Ginny Potter. Cette dernière lui demande de creuser davantage avec l'aide d'une coéquipière : Dawn Darkwell.
Avertissement : Il s'agit ici d'une fic centrée sur 2 OC, liée à mon autre fic intitulée L'amour d'un père. Néanmoins, elle peut tout à fait se lire indépendamment de l'autre si vous le souhaitez.
Publication : J'ai écrit cette fic avec un découpage en "jours". Les chapitres ne seront donc pas vraiment équilibrés. Et je découperai en 2 parties (3 pour le 14e jour) les journées de plus de 4 000 mots. Pour la fréquence : tous les lundis, ça vous convient ?
Notes : Hello hello ! Allez, début d'une nouvelle semaine ! Pour nous comme pour eux ;) Bonne lecture !
Jour 6 : Lundi 21 septembre (matin)
— Hello, Matt !
— Salut, Dawn. Tu as passé un bon dimanche ?
— Très bien. J'ai passé l'après-midi chez mes parents. Jonas a pu me donner des nouvelles concernant ses demandes d'inscription à certains forums, dont celui du type de la vidéo de Slughorn.
— Oh. Et donc ? A-t-il reçu une réponse ?
— Eh bien, non, malheureusement. Même si des modérateurs semblent toujours en ligne, ce n'est pas le cas de l'administrateur. Jonas pense que ce doit être ce dernier qui peut valider les demandes d'inscription.
— Administrateur ? Modérateur ? releva Matthew, amusé.
— Ah oui. L'administrateur, c'est la personne qui possède le site. Il a les pleins pouvoirs, si tu veux. Il est secondé par une équipe de modérateurs. En général, ils ont moins de pouvoirs que lui, mais sont plus proches des membres. Ce sont eux les référents pour les personnes inscrites, si tu vois ce que je veux dire ?
— Je pense saisir, oui.
Dawn acquiesça avant de reprendre :
— Pour ma part, j'ai remis toutes les infos qu'on a récoltées la semaine dernière au propre.
— Et moi, j'ai récupéré ça, avant-hier soir.
Il lui tendit le morceau de papier. Dawn prit connaissance de ce qu'il y avait d'inscrit.
— Génial ! On commence par ça, aujourd'hui, alors ?
— On peut, approuva Matthew. Mais avant, on va se grimer à nouveau. Je pense que ce sera plus prudent de faire ça à chaque fois qu'on rendra visite à quelqu'un, dorénavant.
— Ok. Ça me va. Il vaut mieux qu'on se montre vigilants avec cette affaire. Tu as regardé où ça se trouve ?
— J'ai demandé à Morgan de regarder, hier. Je ne connais pas assez le quartier pour y transplaner, par contre. Mais si la marche à pied ne te fait pas peur, on peut transplaner un peu plus loin, dans un parc où il m'arrive d'aller… pour des rendez-vous comme celui de vendredi matin, par exemple.
— Ok. Non, la marche ne me fait pas peur. Tu penses qu'elle est surveillée ?
— Je ne pense pas, non. Au début, sûrement, mais depuis le temps…
— Pourtant, il a fallu qu'on passe par ton ami pour dénicher l'adresse.
— C'est une mesure de sécurité de base, je pense. Si quelqu'un avait voulu s'en prendre à la famille moldue d'Harry Potter, je ne pense pas qu'il aurait attendu plus de quinze ans pour passer à l'acte… Enfin, c'est mon avis. Après, peut-être qu'il y a effectivement quelqu'un qui surveille leur demeure, rien ne nous empêche de nous montrer prudents…
Sur ce, il tira une paire de lunettes de soleil de la poche intérieure de sa veste de smoking.
— C'est pas vrai !
Dawn éclata de rire.
— Ben quoi ? On ne va pas me reconnaître, avec ça.
— Et ta tenue ?
— Hum… On a qu'à dire qu'on est des vendeurs. Ça se fait, ça, chez les moldus, non ?
— Des VRP ? Pourquoi pas… Et on est censé vendre quel produit ?
— Je ne sais pas, moi, je ne connais pas assez les moldus pour ça.
— Ah d'accord. C'est donc à moi de trouver une solution, sympa !
Elle fit tapoter ses doigts sur la table, Matthew crut même voir les rouages de son cerveau tourner.
— Vu qu'on n'a rien sur nous, on peut dire qu'on ne vend pas des produits, mais un service. Pourquoi pas une assurance ? Ou un truc qui nous permettrait d'interroger Pétunia Evans sur notre enquête sans même qu'elle ne s'en rende compte…
— Ah ouais, pas bête comme idée, ça !
La sorcière lui lança un regard noir.
— Quoi ?!
— Ben, aide-moi à trouver une idée au lieu de me déranger dans mes réflexions !
L'homme soupira.
— Ça y est, j'ai trouvé ! s'exclama Dawn avec un sourire.
-x-
Un peu plus d'une heure après, ils se présentaient – grimés – devant la porte de la maison indiquée par l'adresse. Une femme vint leur ouvrir. Elle avait les cheveux clairs : des cheveux blonds qui avaient blanchi avec l'âge.
— Bonjour. C'est pour quoi ? demanda-t-elle d'un ton sec, malgré le sourire qu'elle s'efforçait de garder aux lèvres.
— Bonjour, Madame… Evans, fit Matthew après avoir fait mine de vérifier le nom sur le dossier qu'il tenait en main. Je m'appelle Éric Parker.
— Et moi, Béatrice Tracy.
— Nous venons vous voir aujourd'hui pour vous parler de notre assurance…
— Mon assurance actuelle me convient très bien, merci.
Elle allait refermer la porte quand Dawn intervint.
— Nous avons développé un système anti intrusion de sorciers…
— Béa ! Excusez-moi, Madame. Cette option n'existe pas dans le service que nous proposons. Ma collègue est persuadée que les sorciers existent, surtout avec tout ce qui se raconte en ce moment. Ce vendeur de perceuses a semé un de ces chaos !
— Mais puisque je te dis que c'est vrai, Éric ! Il y a plein de témoignages sur le net qui se corroborent. Ça ne peut pas être qu'une invention.
Matthew soupira.
— Dites-lui, vous, que les sorciers n'existent pas !
— Bien sûr que non ! fit la femme outrée.
— Alors pourquoi votre ex-mari a-t-il annoncé le contraire ? répliqua Dawn.
— Comment osez-vous !
— Qu'est-ce que tu racontes, Béatrice ?
— Allez, racontez-moi ! la supplia la journaliste.
— Excusez-nous de vous avoir fait perdre votre temps, Madame Evans… fit Matthew en attrapant le bras de sa partenaire pour l'éloigner.
— Attendez ! Vous avez raison, Mademoiselle…
— Tracy.
— C'est bien mon ex-mari qui a fait circuler cette rumeur.
Pétunia regarda alentour.
— Si vous voulez ma version, vous pouvez entrer.
Matthew s'apprêtait à suivre sa collègue à l'intérieur.
— Je ne suis pas sûre que ça puisse vous intéresser, Monsieur Parker. Vous ne semblez pas croire à tout ce baratin, n'est-ce pas ?
L'homme fit une grimace.
— C'est bien ce que je pensais. Je vous souhaite une bonne journée !
Et elle lui ferma la porte au nez.
— Ça, c'est la meilleure !
Il soupira avant de s'éloigner. C'était désormais à Dawn de jouer ! Au moins son idée avait-elle fonctionné comme prévu ou presque. Il ne pensait pas rester à l'écart… L'important, c'était qu'ils réussissent à récolter le témoignage de cette femme. Il allait profiter de ce temps libre pour joindre un contact au sujet de ce vieux Slughorn. Il voulait savoir si quelque chose lui était arrivé. Du moins, si quelqu'un en avait entendu parler, au sein du Ministère.
Dans la maison de Pétunia :
— Installez-vous… fit la maîtresse de maison en désignant un sofa à la jeune femme.
— Et mon collègue ?
— Il me semblait un peu trop sceptique pour assister à notre conversation. J'ai préféré le dissuader de venir vous rejoindre. Il n'aurait fait que nous interrompre, vous comprenez.
Dawn acquiesça.
— Une tasse de thé ?
— Volontiers. Par contre, je ne comprends pas. Vous avez déclaré, dehors, que ce n'était que des foutaises, tout ça…
La femme secoua la tête.
— Les gens du quartier ont des yeux et des oreilles partout. Je ne voulais pas rameuter tout le voisinage.
— Oh. Je comprends. Donc vous validez les dires de votre ex-mari ?
— Oui et non.
Dawn fronça les sourcils.
— J'ai hâte de vous écouter, alors, Madame, glissa-t-elle avec un grand sourire.
Pétunia acquiesça tout en déposant leurs tasses de thé sur la table. Avec un sucrier, un petit pot de lait, et même du jus de citron selon les goûts de son invitée. Le tout accompagné d'un plateau de petits biscuits. Puis elle s'installa correctement dans son fauteuil.
— Servez-vous, je vous en prie.
— Merci beaucoup.
— Ce n'est rien.
Elle se servit sa propre tasse, sucra son thé et se cala contre le dossier. Elle attendit que son invitée fasse de même avant de commencer à raconter.
— Il y a… à peu près quarante-cinq ans aujourd'hui, je découvrais l'existence des sorciers…
Elle leva la main pour prier la jeune femme de ne pas l'interrompre.
— Un homme est venu chez nous pour nous dire que ma petite sœur était une sorcière. Oh ! Mes parents étaient tellement fiers d'avoir une sorcière dans la famille ! Je n'étais pas plus surprise que ça, à vrai dire. Il était arrivé plus d'une fois, quand nous jouions ensemble petites, ou même lorsqu'on faisait des bêtises, qu'il se passe des choses étranges… En réalité, il s'agissait des pouvoirs de Lily qui se manifestaient. Elle était encore trop jeune pour les maîtriser. Nous ignorions même que la magie existait réellement à ce moment-là. Il se passait des choses bizarres, c'est tout. Nous n'avions pas cherché plus loin. À ses onze ans, elle a quitté la maison pour apprendre la magie dans une école de leur monde : Poudlard.
— Oui, j'ai entendu parler de cette école sur Internet.
Un regard de Pétunia l'intima au silence. Dawn se mordit les lèvres avant de secouer la tête pour signifier à l'autre femme de poursuivre.
— J'étais tellement triste de me retrouver seule, sans elle, de savoir qu'elle allait découvrir tout un monde merveilleux dans lequel je n'avais pas ma place… Je me suis mise à détester ses pouvoirs et ces sorciers qui me privaient de ma petite sœur. Toujours est-il que nous avons toutes les deux grandi. Et nous avons fini par fonder nos propres foyers. Nous nous sommes mariées et avons toutes les deux eu un enfant, à peu près en même temps. Mais…
Pétunia s'assura d'avoir l'attention de son invitée avant de continuer.
— Les temps étaient sombres dans le monde des sorciers. On ne s'en rendait pas compte, ici, mais là-bas, il y avait une véritable guerre.
— Vous savez de quoi il s'agissait ?
— Des « bons » sorciers se battaient contre des sorciers plus… maléfiques, pour nous protéger Nous, humains sans pouvoirs, dont la plupart ignoraient même leur existence.
— Et pourquoi faisaient-ils ça ?
— Qui donc ?
— Ceux qui nous protégeaient. Et pourquoi les « méchants » voulaient-ils s'en prendre à nous ?
— Eh bien, pour les « méchants » comme vous dites, il s'agissait de montrer la supériorité des sorciers face à nous autres, sans pouvoirs. Pour eux, nous n'étions pas dignes d'exister.
Dawn s'efforça de feindre la stupéfaction face à ces propos.
— Quant aux « gentils », eh bien certains avaient de la famille parmi nous, à l'instar de ma sœur. Et d'autres ne partageaient simplement pas les idéaux concernant la suprématie sorcière.
— Qu'est-il arrivé à votre sœur ?
Elle sentit Pétunia s'émouvoir. Celle-ci posa sa tasse de thé.
— Elle… elle a été tuée avec son mari, en protégeant son fils.
— L'enfant a survécu ?
— Oui. Et l'un des sorciers l'a confié à ma famille pour que l'on s'occupe de lui.
— Pourquoi pas à vos parents ?
— Ils étaient décédés l'année d'avant, d'un accident de voiture. Aussi, on a utilisé cette explication pour justifier la mort de ses parents à l'enfant quand il fut plus grand.
— Votre mari parle d'avoir élevé un monstre et vous m'avez dit avoir développé une certaine rancœur envers le monde sorcier qui vous avait pris votre sœur… Comment s'est passée cette « adoption forcée », si je puis dire ?
Pétunia se mordit la lèvre, tandis qu'elle se triturait les mains.
— Je… j'avoue avoir honte de notre comportement envers l'enfant…
— C'est-à-dire ?
— Lorsque mon mari le qualifie de « monstre », en fait, ça a toujours été ainsi dans notre maison. C'est comme ça que l'enfant a été traité. Je vous demande de ne pas me juger trop sévèrement pour ce que je vais vous avouer…
Dawn prit une gorgée de son thé et s'installa plus confortablement contre son dossier. Elle sentait qu'elle ne devrait pas être là, en réalité. Elle avait l'impression que cette femme allait lui révéler quelque chose sur le Sauveur qu'elle n'était pas censée savoir… Elle ferma les yeux et acquiesça. Pétunia reprit :
— Nous avons élevé cet enfant différemment du nôtre. Un peu comme on élève un animal. Et encore… J'ai déjà vu des personnes beaucoup plus aimantes avec leurs animaux domestiques que nous ne l'avons été avec Harry. Le placard sous l'escalier. Voilà ce qu'on lui avait attribué en guise de chambre. C'est là dedans qu'il a dormi toutes ces années, avant ses onze ans, alors que nous avions une chambre d'ami, à l'étage. Jamais on n'a pensé à l'installer à l'étage à côté de son cousin. Nous voulions qu'il sache qu'il n'était pas le bienvenu dans notre famille, que nous l'avions gardé parce que nous n'avions pas le choix… Avec le recul, je me rends compte de combien j'ai été stupide de le traiter ainsi. Après tout, il n'était encore qu'un bébé quand il est arrivé chez nous. Il n'avait rien fait de mal et ignorait tout de ce monde dans lequel il avait vu le jour. Et ses parents étaient morts parce qu'ils nous défendaient… Nous étions trop aveugles pour le voir. Du moins, moi je l'étais. Vernon est resté tout aussi ancré dans ses idées, malgré les années qui sont passées. C'est pourquoi nous sommes en train de parler de ça toutes les deux, aujourd'hui.
— Sans Harry, il n'aurait jamais entendu parler de sorciers, n'est-ce pas ?
Pétunia grimaça.
— Si. Il était déjà au courant pour ma sœur et son mari. J'avais voulu être honnête avec lui quand nous nous sommes mariés. Je ne voulais pas qu'il découvre certaines particularités de ma famille plus tard, quand il serait trop tard.
Dawn hocha la tête. Normalement, les moldus n'avaient pas à connaître leur existence.
— Vous avez dit que vous n'aviez pas le choix de vous occuper de cet enfant… Qu'entendez-vous par là ? Si vous n'en vouliez pas, pourquoi ne pas l'avoir confié à un orphelinat ?
— Je…
Elle grimaça à nouveau.
— Un grand sorcier m'a, disons… ordonné de veiller sur l'enfant. J'avais peur de ce qu'il pourrait faire à ma famille si je refusais de lui obéir.
— Un « gentil » sorcier, pourtant, non ?
— Si on veut. Mais je préférais ne pas me mettre celui-ci à dos.
— Hum. C'est donc un peu à cause de lui qu'Harry a eu une enfance si difficile, non ? S'il savait que vous ne vouliez pas de lui, pourquoi vous avoir forcé la main ? Je suis sûre qu'une autre famille aurait très bien pu accueillir cet enfant avec bonheur…
— Je ne vous ai pas tout raconté au sujet de mon neveu. Il était particulier, même pour les sorciers. Bref, je ne peux pas rentrer dans les détails, mais ce sorcier n'avait pas vraiment d'autre choix s'il voulait garder l'enfant en sécurité.
— J'avoue ne plus comprendre.
— Ce n'est pas grave. Je préfère ne pas m'étendre plus en avant sur cette histoire.
— D'accord. Que s'est-il passé ensuite, qui vous a mené à divorcer ?
— Disons qu'Harry a grandi, et inéluctablement, il a dû se rendre à Poudlard pour ses 11 ans. Il a donc appris qu'il était sorcier. Mon fils aussi, ce qui n'a pas arrangé leur relation quand il revenait chaque été à la maison. Puis on a appris – je vous passe les petites lignes – qu'une autre guerre était sur le point d'éclater dans leur monde. Et comme Harry – comme je vous le disais – est quelqu'un d'important là-bas, il a fallu que les sorciers s'occupent de mettre ma famille à l'abri. Vernon a complètement pété un câble à ce moment-là. Être obligé de se soumettre au bon vouloir des sorciers pour assurer sa protection, émotionnellement, ça a été de trop pour lui. Il a failli tout faire rater. Après tout, ce n'était pas son problème si les sorciers qui nous protégeaient se faisaient tuer : ça ne faisait que de la vermine en moins, de son point de vue à lui. Mais moi, je savais, et je ne voulais pas que notre fils se retrouve en danger par sa faute. J'ai donc dû employer la manière forte et demander aux sorciers de s'en occuper. Vernon ne m'a jamais pardonné ma trahison. Ni celle de son fils qui a préféré se ranger du côté de sa mère. Bref, vous ne devez pas bien comprendre tout ce que je vous raconte. Après tout, c'est assez abstrait pour vous, cette histoire de sorciers. Vous n'avez même pas de preuve que ça existe vraiment. Vous comprenez que j'ai préféré écarter votre collègue. Pour lui, avec ce que je viens de vous raconter, j'aurais juste été bonne à enfermer.
— C'est fort probable, en effet, valida Dawn. Et c'est vrai que ça me fait beaucoup d'informations d'un coup et je pense ne pas avoir tout assimilé.
— C'est normal, sourit Pétunia. En tout cas, je vous remercie de ne pas avoir crié au scandale concernant la façon dont j'ai élevé mon neveu.
— Vous semblez le regretter, la façon dont vous l'avez élevé, je veux dire, non ?
— Si. Dudley aurait pu grandir avec un frère…
La femme sembla se faire absente avant de secouer la tête.
— On ne peut pas effacer les erreurs du passé, n'est-ce pas ? Juste essayer de se racheter au présent en évitant d'en commettre d'autres.
— Mais comme l'erreur est humaine, nous ne sommes pas à l'abri, n'est-ce pas ?
— Exact.
— Et vous savez ce qui s'est passé à la boîte de votre ex-mari pour qu'il en vienne à mettre la clé sous la porte ?
— Non, pour ça, je ne saurais vous répondre. Lorsque nous étions encore mariés, avant que toutes ces choses se produisent, il arrivait que des clients à lui, des associés ou même des supérieurs, viennent manger à la maison. Mais mon rôle se cantonnait à ça. Mon mari était assez grand pour gérer ses affaires tout seul.
— D'accord. Et que pensez-vous de ce remue-ménage d'Internet sur les sorciers ?
— Il fallait bien que ça arrive un jour ou l'autre... Beaucoup de familles ont au moins un de leur membre qui est sorcier, je pense. Il est normal que ça ait fini par s'ébruiter. Et avec les réseaux sociaux, l'information a pris comme du petit feu !
— Et votre fils, Dudley, qu'est-il devenu ? Comment réagit-il à tout ça ?
— Mon fils a fondé sa propre famille, vous savez… Il a grandi. Il a vu et vécu des choses horribles pendant cette fameuse guerre, lui aussi. Que cette histoire refasse surface ne fait qu'ouvrir d'anciennes blessures.
— Et Harry ? Vous avez des nouvelles de lui ?
Pétunia déglutit.
— Je sais juste qu'il a fondé sa petite famille aussi. Vernon et moi étions encore ensemble la dernière fois que nous nous sommes vus. Et il s'en est pris à mon neveu… Depuis, les nouvelles se font rares.
— Il ne sait pas que vous êtes divorcés, depuis tout ce temps ?
— Je n'en sais rien. Mais ce n'est pas grave, n'est-ce pas ? Nous avons réussi à nous reconstruire avec Dudley. Dommage que cet idiot de Vernon vienne à nouveau tout perturber.
— Merci de m'avoir raconté votre histoire, en tout cas, Madame Evans.
— Il est utile de vider son sac de temps à autre. Donc merci à vous de m'avoir prêté une oreille attentive.
Dawn lui sourit de bon cœur. Elle comprenait que cette femme, malgré ses erreurs passées, avait juste tout fait pour protéger les siens et se racheter. C'était une bonne chose qu'elle et Vernon se soient séparés. Cet être répugnant ne colportait que la mauvaise parole.
— Avez-vous peur que toute cette histoire prenne un mauvais tournant ? demanda-t-elle subitement.
— C'est-à-dire ?
— Il y a des groupes Anti-sorciers qui se forment en ce moment. Ne pensez-vous pas que ça risque de dégénérer ?
Le regard de Pétunia se fit plus sombre.
— J'espère que les sorciers réagiront et règleront cette affaire comme ils l'ont déjà fait de si nombreuses fois dans le passé.
— Vous avez vraiment confiance en eux ?
— On ne peut pas dire ça comme ça. Mais si quelqu'un peut faire quelque chose avant que la situation empire, c'est bien eux.
Dawn se leva, signifiant ainsi qu'elle n'avait plus de question à poser.
— Je pense qu'il est temps que je retrouve mon collègue. J'espère qu'il ne m'en voudra pas de l'avoir laissé continuer le boulot tout seul, sourit-elle.
— Espérons-le, en effet, valida Pétunia d'un mouvement de tête.
Elle la raccompagna à la porte.
— Merci encore pour l'histoire et le thé, Madame Evans.
— Merci à vous de m'avoir écoutée. Bonne journée, Madame Tracy.
Pétunia referma la porte et Dawn put enfin s'autoriser, une fois tournée vers la route, de souffler. Bon, il lui fallait trouver Matthew, maintenant. Où pouvait-il bien être allé ?
Là, elle aurait aimé être une moldue ordinaire et que Matthew en soit un aussi pour qu'ils puissent communiquer par portable. Il ne lui restait plus qu'à dénicher un hibou pour lui envoyer un mot… Quand son regard accrocha un bout de papier posé sous une pierre, pile devant l'allée de Pétunia Evans.
« Rendez-vous à 14 h, à notre Café habituel. »
La sorcière soupira de soulagement. Matthew avait à nouveau pensé à tout, alors qu'elle avait suivi la femme chez elle sans même échanger une parole avec lui. Il lui faudrait éviter ce genre de bourde, à l'avenir.
En attendant, elle allait faire un saut chez elle pour manger un morceau.
