Base : Harry Potter
Titre : Les enquêtes de Dawn & Matthew
Genre : Enquête
Rating : M = pour certaines "images"
Personnages : Dawn Darkwell et Matthew Monnory, tous les deux journalistes du Chicaneur, tenu par Ginny et Luna (cf L'amour d'un père)
Disclamer : Merci à la grande JK Rowling qui nous autorise à jouer avec son univers et ses personnages. L'intrigue et les personnages principaux m'appartiennent, même si je ne toucherai pas d'argent dessus.
Résumé : Matthew Monnory, reporter pour le Chicaneur, découvre que des sorciers se font tuer dans le monde moldu et que Ste Mangouste maquille ces faits en accidents auprès des familles. Après quelques recherches, il réussit à constituer un dossier qu'il présente à sa patronne : Ginny Potter. Cette dernière lui demande de creuser davantage avec l'aide d'une coéquipière : Dawn Darkwell.
Avertissement : Il s'agit ici d'une fic centrée sur 2 OC, liée à mon autre fic intitulée L'amour d'un père. Néanmoins, elle peut tout à fait se lire indépendamment de l'autre si vous le souhaitez.
Publication : J'ai écrit cette fic avec un découpage en "jours". Les chapitres ne seront donc pas vraiment équilibrés. Et je découperai en 2 parties (3 pour le 14e jour) les journées de plus de 4 000 mots. Pour la fréquence : tous les lundis, ça vous convient ?
Notes : Bonjour à vous qui me lisez. D'ailleurs, je vous en remercie. J'espère que l'histoire vous plait. ^^ Je vous souhaite une bonne lecture... et une bonne semaine ! Bizz !
Jour 7 : Mardi 22 septembre
— Et pour les Spencer : tu as réussi à localiser leur adresse ? demanda la journaliste après avoir terminé son croissant.
— Miss Darkwell, oublierais-tu parfois à qui tu t'adresses ? la charia-t-il avec un clin d'œil.
— Bien sûr que non, cher partenaire ! Comment pourrais-je l'oublier ? sourit-elle en retour.
— Alors, allons-y ! s'exclama Matt.
Il sortit de quoi régler la note puis se leva. Dawn s'empressa d'avaler sa dernière gorgée de café avant de suivre son collègue à l'extérieur.
-x-
Les deux sorciers s'étaient rendus au Chemin de Traverse pour se grimer un peu, par précaution. Ils en avaient profité pour mettre au point leur approche : ils ne pouvaient pas leur dire directement qu'ils venaient les interroger sur le décès de leur fils. À la place, ils se présenteraient comme des reporters cherchant à en apprendre plus sur les conséquences de la fermeture de l'entreprise Dursley sur le quotidien des familles.
Comme l'avait soulevé Dawn, ils n'avaient aucune assurance que cette famille ait un lien avec l'entreprise. À cela, Matthew avait répondu qu'il voulait se fier à son intuition.
— On reprend nos noms de détectives privés, c'est bien ça ? releva la sorcière, devant la porte de la demeure.
Matt l'observa.
— Arrête de stresser, tu vas tout faire rater.
— Je ne suis pas à l'aise. On n'a aucune garantie que ces gens aient effectivement un lien avec la Dursley Co. Et on ne pourra plus vraiment saisir notre chance de les approcher, après ça.
Le reporter secoua la tête et appuya sur la sonnette. Une femme vint ouvrir.
— Madame Spencer ?
Celle-ci fronça les sourcils.
— Oui. Et vous êtes ?
— Bonjour, Madame. Je me présente Éric Tyler, et voici ma collègue Béatrice Chase. Nous sommes enquêteurs. Nous cherchons actuellement à récolter des informations sur l'impact de la fermeture de la Dursley Co. sur la vie de leurs salariés.
Le visage de la femme se fit plus sombre.
— Et que cherchez-vous à savoir, exactement ?
— Eh bien, nous nous interrogeons sur les compensations auxquelles les familles ont eu droit et si l'ancien salarié a réussi à se réinsérer professionnellement parlant.
— Je… eh bien, oui. Mon fils ainé travaillait pour la Dursley Co. Mais il n'est pas là pour le moment.
— Peut-être pouvez-vous tout de même répondre à certaines de nos questions ? insista doucement le sorcier.
Elle jeta un regard de part et d'autre de la rue avant d'acquiescer dans un soupir puis de s'effacer pour les inviter à entrer.
Matthew fronça les sourcils en pénétrant dans le salon dans lequel la femme venait de les conduire.
— Que s'est-il passé ? demanda-t-il tout haut.
— Excusez-moi ?
Le journaliste indiqua le cadre d'un jeune garçon posé sur une commode, devant lequel brûlait une bougie.
— Oh, c'est mon fils Éthan. Il est parti il y a deux mois…
— Toutes mes condoléances, Madame, répondit Matthew d'une voix douce et concernée.
Dawn, qui n'avait pas ouvert la bouche jusqu'alors, acquiesça pour indiquer son soutien.
— Quel âge avait-il ? murmura-t-elle.
— Vingt-ans, soupira Mme Spencer.
La sorcière acquiesça à nouveau, la mine triste. Leur hôtesse secoua la tête et leur indiqua le canapé pour qu'ils s'y asseyent. Elle s'installa dans un fauteuil leur faisant face.
L'homme reprit la parole.
— Votre fils est le seul membre de votre famille à avoir travaillé pour Vernon Dursley ?
— Heureusement, oui.
— Comment ça ? Ça s'est si mal passé que ça ?
La femme fronça les sourcils. Elle savait qu'elle ne pouvait pas tout dire à ces deux personnes qui l'interrogeaient.
— Disons que ça a cassé quelque chose entre lui et son frère. Il lui en voulait beaucoup.
— Pourquoi ? Quel rapport entre son frère et M. Dursley ?
— Peu importe, éluda la femme. Toujours est-il que cela a provoqué une sacrée pagaille dans notre maison.
— Mais il a réussi à s'en sortir ? Je veux dire : il a retrouvé un emploi ?
— Pour le moment, il travaille avec mon mari, en attendant de retrouver quelque chose qui lui plaira davantage.
— D'accord. Désolé de revenir sur ce sujet, mais vous nous avez dit que votre autre fils est décédé depuis deux mois, est-ce suite à la discorde fraternelle ?
La femme prit un air profondément choqué.
— Non ! Bien sûr que non ! Steeve ne s'en serait jamais pris à son frère de cette façon ! Certes, il lui en voulait à cause des propos tenus par ce Vernon Dursley, mais jamais il n'aurait attenté à sa vie !
— Excusez-moi. J'ai vraiment été maladroit, murmura Matthew avec un visage vraiment désolé.
Dawn qui l'observait devait bien admettre qu'il menait très bien son jeu.
— Quelles ont été les compensations de la Dursley Co. ? reprit-elle alors à sa place. Je veux dire : votre fils a-t-il reçu une compensation financière ? Une aide pour sa réinsertion professionnelle ?
— Eh bien, je sais qu'il a reçu une petite somme, effectivement. Je ne saurais vous dire combien, par contre. Quant à la réinsertion, je suis bien incapable de vous répondre. Je sais qu'il a été question d'échanges de mail, mais c'est tout.
— Est-ce que le nom « Vesper » vous dit quelque chose ? interrogea alors le reporter.
— Euh… Steeve l'a peut-être évoqué une ou deux fois. Je ne peux pas vous le garantir, répondit-elle en secouant la tête d'ignorance.
Dawn ferma les yeux face à cette révélation. Peut-être devraient-ils quand même avoir une discussion sérieuse avec ce fameux Steeve.
— Très bien. Merci beaucoup pour vos réponses, approuva Matthew.
— Et vous, Madame, comment vous sentez-vous ? reprit alors Dawn, inquiète.
La femme offrit un léger sourire à la sorcière.
— Moi ? Eh bien, j'ai perdu l'un de mes enfants et… et ça change tout. Les enfants ne devraient jamais partir avant leurs parents. Ce n'est pas le sens logique du cycle de la vie, fit-elle en secouant la tête de gauche à droite, tremblante. Je me dois de continuer à être forte pour mon autre fils et mon mari, mais c'est vraiment difficile…
Son regard se porta alors sur la photo d'Éthan.
Les deux journalistes la laissèrent à ses songes en gardant le silence.
— Merci de vous inquiéter pour moi, en tout cas, Mademoiselle, fit-elle en souriant à Dawn, lorsqu'elle reporta enfin son attention sur eux.
— C'est tout à fait normal. Je ne peux qu'imaginer la douleur qu'une telle épreuve peut causer. Je suis vraiment désolée.
— Mais vous n'y êtes pour rien.
La femme se leva.
— Je pense avoir répondu à toutes vos questions. Je vais vous raccompagner.
Les deux sorciers acquiescèrent en se levant à leur tour et la suivirent jusqu'à la porte d'entrée.
— Merci, Madame Spencer, pour le temps que vous nous avez accordé, la salua Matthew.
Dawn, quant à elle, s'arrêta devant elle, lui attrapa les mains dans les siennes et les lui serra fort.
— Je vous souhaite beaucoup de courage, Madame Spencer. Merci de nous avoir accueillis.
Puis elle la relâcha et sortit. La femme fit un dernier mouvement de tête avant de fermer la porte derrière elle.
Les deux sorciers descendirent la rue en marchant en silence.
-x-
— Ravie de retrouver mon vrai visage ! s'exclama Dawn devant le miroir.
Matthew acquiesça.
— Ça t'a vraiment chamboulée, cette histoire, n'est-ce pas ? remarqua-t-il alors.
— Un peu. C'est juste que c'est toujours malheureux pour un parent de perdre son enfant, répondit-elle en haussant les épaules. Par contre, j'ai peur de ce qu'on va découvrir en creusant la piste de tous ses sous-entendus et de ces mails échangés.
L'homme acquiesça, la mine pensive.
— Ce serait plutôt moche de voir que Steeve a provoqué la fin de son frère par vengeance, en effet.
— Nous sommes donc d'accord sur ce point. As-tu pu découvrir d'autres choses ?
— Comment ça ? fit Matt en fronçant les sourcils.
— Eh bien, avec ta faculté ? Il y a sûrement des éléments qu'elle a décidé d'omettre. Je peux aisément deviner tous ceux au sujet de la condition de sorcier d'Éthan, mais sinon ?
Les lèvres de l'homme s'étirèrent en un léger rictus en coin, tandis qu'il secouait la tête de gauche à droite.
— Je n'utilise que rarement la Legilimencie, tu sais. Ça ne se pratique pas si facilement que ça, surtout quand on ne veut pas que ce soit détecté par la personne ciblée.
— Pourtant, avoue l'avoir pratiqué sur Ginny à son insu !
— Je ne vois pas de quoi tu parles, tenta de nier le sorcier.
Dawn l'observa alors de biais.
— Comment as-tu su toutes ces choses sur le Sauveur, alors ?
Matt se passa une main dans ses cheveux.
— Ok, ok. Ce n'est pas vraiment volontaire. Ginny laisse parfois ses émotions la submerger et dans ces cas-là, c'est un peu comme si elle m'envoyait les infos d'elle-même, tu vois ?
— Je pense comprendre. Bon. Et si on allait faire un tour dans cette fameuse usine, maintenant ?
Matthew acquiesça.
— Je vais nous faire transplaner, indiqua-t-il en lui attrapant le bras.
-x-
— Hey ! Je n'étais pas prête ! Je ne savais pas que tu connaissais l'endroit ! vociféra la sorcière.
— Je t'ai prévenue, pourtant.
— Tu parles ! Tu ne m'as même pas laissé le temps d'assimiler l'info qu'on transplanait déjà !
— Je ne connaissais pas cet aspect bougon de ta personnalité, Dawn.
— Oh, ça va. J'ai été surprise, c'est tout.
— Allez, viens…
Ils avancèrent le long du grand bâtiment avant de trouver un accès discret, à l'arrière.
— Il n'y a pas de sécurité ? murmura la sorcière.
— C'est désaffecté, je pense. L'usine est fermée depuis un bon moment, maintenant.
Matthew sortit sa baguette et la dirigea vers la poignée.
— Attends !
Dawn sortit la sienne.
— Au cas où il y aurait quand même une alarme…
Le sorcier lança son sort et ouvrit la porte. Sa collègue remarqua rapidement un gros boîtier non loin. Elle pointa sa baguette dessus et le désactiva.
Ils visitèrent ensuite les locaux, mais ne trouvèrent rien de bien intéressant.
— Regarde, il y a un étage, désigna la journaliste. Je parie que l'ancien bureau de Dursley se trouve là-haut.
Matthew repéra rapidement l'accès pour se rendre au niveau supérieur. Ils y trouvèrent en effet la pièce recherchée.
— Bingo ! finit-il par déclarer.
Dawn s'approcha de lui pour voir sa trouvaille.
— La liste des anciens employés de l'usine. Parfait !
— Par contre, je n'ai qu'une liste de noms, pas leurs coordonnées, précisa le brun.
La sorcière fronça les sourcils en constatant qu'il disait vrai.
— Cherchons encore, alors. Il doit bien y avoir une boîte d'archives, quelque chose comme ça, avec le dossier des employés, au moins leurs contrats de travail…
Ils cherchèrent encore un moment, mais ne trouvèrent rien de plus.
— Peut-être ont-ils emmené ces documents dans un lieu plus sûr que ce bureau abandonné ? suggéra Matthew.
— C'est possible, acquiesça Dawn.
Son regard se posa sur l'écran d'ordinateur.
— À moins que tout ait été dématérialisé, songea-t-elle à haute voix.
— C'est-à-dire ?
— Les documents ont peut-être tous été scannés… Peut-être qu'ils se retrouvent tous dans des fichiers sur l'ordinateur, si tu préfères.
— Peu importe. On a cette liste, c'est mieux que rien, non ? Maintenant, à nous de trouver les adresses correspondantes.
La sorcière acquiesça.
— Tu as raison. Je pourrai utiliser l'ordinateur de mon frère pour faire les recherches.
— Très bien. Tu penses que tu pourras faire ça cet après-midi ?
— J'imagine que oui, pourquoi ?
— Eh bien, comme ça, pendant que toi tu seras en train d'effectuer des recherches chez tes parents, sur l'ordinateur de ton frère, moi j'en profiterai pour savoir s'il y a effectivement eu un nouveau cas, ce mois-ci.
— Très bien. Tu ne me diras pas comment tu comptes t'y prendre, j'imagine ?
— Je préfère garder certaines de mes méthodes sous silence. C'est mieux pour nous deux, je pense, valida-t-il avec un hochement de tête.
— Et ensuite, tu me rejoindras chez mes parents ?
Matthew secoua la tête négativement.
— Je pense que le mieux sera de se retrouver demain matin. Je ne sais pas combien de temps ça peut me prendre…
— D'accord, je comprends.
— Pour l'heure, je meurs de faim ! Pas toi ?
— Oh, si ! sourit la sorcière.
Ils vérifièrent rapidement les autres pièces de l'étage avant de redescendre.
Dawn réenclencha l'alarme au moment où ils refermaient la porte. Comme ça, aucune trace de leur passage. Et pas de risque de squatteurs non plus.
-x-
— Bonsoir, ma chérie. Décidément, on te voit souvent en ce moment ! l'accueillit sa mère avec un grand sourire.
— Oui. Désolée de te déranger.
— Mais tu ne me déranges pas du tout, ma chérie. Je me sens un peu moins seule, de cette façon…
— Euh… en général, je file dans la chambre de Jonas. On ne peut pas dire que je sois vraiment de bonne compagnie…
— Peu importe. Tu ne me déranges absolument pas. Es-tu à nouveau venue pour emprunter l'ordinateur de ton frère ?
— Oui. J'ai pas mal de recherches à faire… Mais je veux bien une tasse de thé avant de commencer, s'il te plaît, ma petite maman !
— D'accord. Je te fais ça tout de suite.
— Super ! Merci, maman !
-x-
— Alors, comment avance ton enquête ? s'enquit Sonia auprès de sa fille.
— Coup-ci coup-ça, je dirais. Autant on a bien avancé la semaine dernière, que là, j'ai l'impression qu'on piétine un peu. On a de nouveaux indices, de nouvelles pistes, mais j'ai plutôt l'impression qu'on n'avance pas réellement. Mais bon, comme le dit si bien Matthew, on doit prendre toutes ces petites choses en considération…
— Il a l'air très investi dans ce qu'il fait, ton ami.
— Il l'est. La demande initiale vient d'une de ses amies de Poudlard. Son mari a été assassiné. Je pense que ça doit motiver Matt à découvrir le fin mot de l'histoire.
— Restez prudents, surtout.
— Je sais, maman.
Sonia secoua la tête.
— Est-ce que je peux te faire une remarque, en tant que mère ?
— Bien sûr, indiqua Dawn, un peu inquiète malgré tout.
— Tu étais déjà concentrée par ton travail avant, mais là… As-tu au moins fait une sortie, depuis que tu as commencé, qui ne soit pas en rapport avec ton travail ?
La sorcière grimaça. Non. Même quand elle venait chez ses parents, c'était pour continuer ses recherches ou pour parler avec Jonas… eh bien, du boulot !
— Non. Tu as raison, maman. Mais ce n'est pas une affaire à prendre à la légère. C'est sûr que pour une première mission terrain, Matt a fait fort ! J'aurai tout le temps nécessaire pour me reposer lorsqu'on aura enfin bouclé cet article. La limite sera celle choisie par Matt.
— Pas que. Vous êtes deux à travailler sur cette affaire. Tu as parfaitement le droit d'avoir ton mot à dire.
— Oui, maman. Je sais. Et je ne me gêne pas pour le faire. Matt est quelqu'un de très à l'écoute, malgré ce que tu sembles en penser.
— Ah, mais je ne pense rien de tel. Il m'a fait très bonne impression, ce jeune homme. Je veux juste te dire que ce n'est pas parce qu'il a plus d'expérience que toi qu'il aura forcément les meilleures idées.
— Merci, maman, sourit la jeune femme.
Surtout qu'elle n'était pas peu fière d'en avoir eu plusieurs de « bonnes idées » depuis qu'ils avaient commencé leur duo.
— Bon, allez, je vais aller voir tout ça !
Elle se leva, laissant sa tasse vide sur la table et alla plaquer un bisou sur la joue de sa mère avant de filer à l'étage.
— Maman… Toujours à s'inquiéter. On ne la changera pas… soupira-t-elle en sortant ses documents pour s'installer correctement au bureau de son frère.
Une fois assise, elle alluma l'ordinateur puis attrapa un post-it que son frère semblait avoir laissé à son attention.
« J'ai reçu une réponse. Essaie de passer quand je suis là que je puisse te la faire lire. On décidera ensemble de ce que je dois répondre, comme ça. » Elle attrapa un stylo pour noter sa réponse : « OK. Je passerai demain matin avec Matthew, je sais que tu n'as pas cours. » En effet, un planning était affiché près du bureau. Elle recolla ensuite le post-it en évidence, un peu plus loin.
Dawn lança rapidement le moteur recherche sur le nom « Stern », qui correspondait à celui de la jeune femme découverte en mai, associé au prénom « Matthias », figurant sur la liste. Elle filtra sa réponse sur les alentours de Londres. Travaillant à l'usine Dursley Co., il ne devait pas habiter à plus de deux heures de là. Sauf s'il utilisait les transports en commun, bien sûr. Elle laissa sa tête tomber en arrière contre l'appuie-tête de la chaise de bureau de son frère en réalisant qu'elle n'arriverait pas à grand-chose en procédant de cette façon. Qu'allait-elle faire alors ? Elle resta plusieurs minutes à cogiter ainsi, avant de se redresser et taper « Neurologue » dans le moteur de recherches. La précision de l'acte chirurgical au niveau cérébral des victimes laissait deviner l'intervention d'un professionnel.
Elle ricana en voyant le National Hospital for Neurology and Neurosurgery dans les réponses. Ils n'avaient pas pensé à la piste des hôpitaux jusqu'à présent. Elle nota le nom, l'adresse et quelques informations supplémentaires sur une feuille de papier. Peut-être tenait-elle ici une piste à creuser ? Après tout, il était situé pas trop loin du Cénotaphe – où avait été découvert le corps d'Alicia Stern – et des Churchill War Rooms. Dans tous les cas, il lui faudrait en parler à Matthew. Continuant sur cette lancée, elle regarda s'il y avait d'autres hôpitaux de ce genre près des lieux des autres meurtres. Elle trouva ainsi le Queen Elizabeth Hospital. En entrant sur le site de l'hôpital, elle vit qu'il possédait, en effet, un service de neurologie et qu'il était en relation avec l'hôpital universitaire Lewisham.
Les rouages du cerveau de la sorcière tournaient à plein régime devant ces découvertes.
Dawn poursuivit ses recherches un certain temps, puis imprima une carte de Londres sur laquelle elle nota l'emplacement des différents meurtres, ainsi que les hôpitaux à proximité de chaque endroit.
Puis elle avisa l'heure et fut surprise de constater qu'elle venait déjà de passer plusieurs heures devant l'écran. Toute concentrée qu'elle l'était sur ses recherches, elle n'avait pas vu le temps filer. Satisfaite du travail accompli, Dawn commença à ranger ses affaires. Elle allait glisser la liste de noms dans sa pochette quand elle se ravisa. Elle venait d'avoir une idée.
-x-
— Tu as trouvé tout ce que tu voulais ? lui demanda sa mère en la voyant entrer dans la cuisine.
— Pas vraiment, non. Mais j'ai trouvé une nouvelle piste. J'ai hâte de faire part de mes découvertes à Matthew, sourit-elle, fière d'elle. Par contre, je te laisse ça.
Sonia fronça les sourcils, en attrapant le papier que lui tendait sa fille.
— Et que dois-je en faire ? demanda-t-elle avant même d'y jeter un œil.
— Je te demande juste de jeter un œil aux noms, au cas où il y en aurait que tu connaîtrais. Après tout, on ne sait jamais, on ne tente rien d'essayer. Tu voudras bien demander à papa aussi, s'il te plaît ?
Sa mère acquiesça.
— Bon allez ! Moi aussi, je vais aller regarder ces noms de plus près ! Je passerai demain matin avec Matt : Jonas a quelque chose à nous montrer, apparemment.
— Très bien, valida Sonia en posant le document sur le plan de travail.
Elle accompagna sa fille jusqu'au jardin et la serra dans ses bras.
— À demain matin, alors ?
— C'est ça. À demain, maman. Passe une bonne soirée !
— Toi aussi, Dawn. Pense à te reposer, surtout !
— Promis !
Elle se glissa derrière l'abri de jardin puis transplana directement chez elle.
