Base : Harry Potter

Titre : Les enquêtes de Dawn & Matthew

Genre : Enquête

Rating : M = pour certaines "images"

Personnages : Dawn Darkwell et Matthew Monnory, tous les deux journalistes du Chicaneur, tenu par Ginny et Luna (cf L'amour d'un père)

Disclamer : Merci à la grande JK Rowling qui nous autorise à jouer avec son univers et ses personnages. L'intrigue et les personnages principaux m'appartiennent, même si je ne toucherai pas d'argent dessus.

Résumé : Matthew Monnory, reporter pour le Chicaneur, découvre que des sorciers se font tuer dans le monde moldu et que Ste Mangouste maquille ces faits en accidents auprès des familles. Après quelques recherches, il réussit à constituer un dossier qu'il présente à sa patronne : Ginny Potter. Cette dernière lui demande de creuser davantage avec l'aide d'une coéquipière : Dawn Darkwell.

Avertissement : Il s'agit ici d'une fic centrée sur 2 OC, liée à mon autre fic intitulée L'amour d'un père. Néanmoins, elle peut tout à fait se lire indépendamment de l'autre si vous le souhaitez.

Publication : J'ai écrit cette fic avec un découpage en "jours". Les chapitres ne seront donc pas vraiment équilibrés. Et je découperai en 2 parties (3 pour le 14e jour) les journées de plus de 4 000 mots. Pour la fréquence : tous les lundis, ça vous convient ?


Notes : Hello tout le monde ! Alors, je suis vraiment désolée pour ce retard. Je ne sais pas pourquoi, hier, mon cerveau n'a pas fait l'association lundi = D&M. J'ai complètement oublié. J'espère que ce n'est pas trop grave. À la demande de Lamourloi, j'avais prévu de faire un petit récapitulatif des chapitres précédents, mais comme je suis déjà en retard, je vous ferai ça dans le prochain. Promis ! En attendant, je vous souhaite une bonne lecture ! À bientôt !


Jour 8 : Mercredi 23 septembre (début de journée)

Ce fut un peu surexcitée que Dawn rejoignit Matthew au Café, ce matin-là.

— Hello, cher partenaire ! La pêche a été bonne ? demanda-t-elle en prenant place face à lui.

— Oui. Malheureusement, je devrais dire…

Elle acquiesça.

— Hum. Pour ma part, il m'est impossible de trouver les adresses des anciens salariés à partir de leurs noms de famille. C'est beaucoup trop vague pour l'agglomération londonienne. Je me suis donc lancée dans d'autres recherches à la place et j'ai hâte de te montrer ça.

— « Hâte », vraiment ?

— Oui. Mais revenons à toi : il y a eu une nouvelle victime, alors ?

— Oui, tiens.

Il lui tendit une fiche de renseignements et observations avec la photo du cadavre tel qu'il était réellement à son arrivée à Ste Mangouste.

— Hélène Spark. 32 ans. Retrouvée le 13 septembre, au bord de la Tamise, près du Air Force Mémorial de la bataille d'Angleterre, énonça-t-elle à haute voix. Je me demande vraiment comment tu réussis à te procurer ce genre de document…

— Le talent, sourit l'homme, énigmatique.

— Hum…

Elle entreprit de lui expliquer ce qu'elle avait découvert de son côté.

— Les hôpitaux moldus… Je me sens bête de ne pas avoir approfondi cette piste avant.

— On ne peut pas dire qu'on s'est tourné les pouces non plus, ces derniers jours. On ne pouvait pas être partout ! releva alors la jeune femme.

Le sorcier haussa les épaules.

— Au moins, on a de quoi concentrer nos recherches sur de nouveaux éléments, pour cette semaine, poursuivit Dawn.

— C'est vrai.

— Et au programme de ce matin, j'espère que tu n'as rien d'autre de prévu, car j'ai averti ma mère qu'on passerait pour voir Jonas. Il a reçu une réponse, pour le fameux forum.

— Excellente nouvelle. D'ailleurs, en parlant de nouvelles, j'ai également reçu ça, hier soir…

Il tira un parchemin de sa poche et le tendit à Dawn.

— Oh ! Ce sont les informations qu'on a demandé à Rébecca Strauss ?! s'étonna-t-elle en commençant à lire le papier.

— Exact, partenaire.

— Cool ! Comme ça, on va également pouvoir travailler sur ça !

— En effet. C'est déjà une copie que j'ai faite pour toi, tu peux donc la garder.

— Merci, Matt.

Elle attrapa son carnet pour comparer les informations avec celles obtenues durant leur rendez-vous. Elle valida d'un mouvement de tête en rangea les documents dans son sac.

-x-

— Voulez-vous boire un petit café avec moi ? leur proposa Sonia après avoir échangé les salutations habituelles.

— Volontiers, maman, acquiesça la sorcière.

Matthew leva les mains de manière à signifier « Je vous suis ! Car ai-je vraiment le choix ? »

Sonia les abandonna au salon quelque temps puis revint avec un plateau chargé, entre autres, de tasses de café fumant. Les invités la remercièrent en se servant.

— Papa a eu le temps de regarder la liste ? finit par demander Dawn.

— Ah oui. Je l'ai déposée sur le bureau de Jonas. Il a noté quelques trucs dessus.

— D'accord. Merci. J'espère que Jonas est réveillé, au moins, releva la journaliste avec un sourire en coin.

— Oui, oui, il l'est. Il a déjà pris son petit-déjeuner puis est remonté dans sa chambre.

— Je vois que ses habitudes ne changent pas.

Sonia haussa les épaules. Matthew écoutait sans intervenir, tout en sirotant son café.

-x-

Arrivée devant la porte de la chambre de son frère, Dawn toqua.

— Vous pouvez entrer ! leur indiqua une voix de l'intérieur.

— Hello Jonas ! Je te présente mon collègue Matthew.

— Ravi de faire ta connaissance, Matt.

— Pareil, Jonas, répondit le reporter sans s'offusquer de la familiarité employée par le frère de sa partenaire.

— Il paraît que maman a déposé quelque chose sur ton bureau pour moi, indiqua la sorcière en farfouillant un peu.

— C'est là, indiqua Jonas en attrapant un document qu'il tendit à sa sœur.

— Merci. Voyons ça…

Apparemment, le mari de l'une de ses collègues était actuellement au chômage suite à ce licenciement économique. « Je peux lui parler de ta "fausse" enquête, si tu veux. » avait-il noté en marge. La journaliste se surprit à acquiescer. C'était une très bonne nouvelle… sous réserve que cela leur apporte quelques nouveaux éléments de réponses.

— Super. Avec un peu de chance, on pourra aller interroger cet homme, sourit-elle.

Matthew, qui avait lu par-dessus son épaule, approuva d'un mouvement de tête.

— Bon. Et moi, je voulais vous faire lire ça, indiqua Jonas, reportant leur attention sur son écran d'ordinateur.

« Bonjour, SuperGeek26.

Votre demande d'inscription est en cours de validation. La dernière étape du processus est une rencontre IRL avec un modérateur habitant près de chez vous. Veuillez nous indiquer votre localisation, qu'on puisse vous mettre en relation avec le modérateur de votre zone géographique. Nous attendons votre réponse avec impatience.

L'équipe administrative. »

— Ça se fait souvent ? les questionna Matthew.

— Pas vraiment, non. Du coup, je fais quoi ? leur demanda Jonas.

— Je ne sais pas, répondit Dawn, pas vraiment rassurée par la tournure des événements. Je ne le sens pas…

— Mais d'un autre côté, si Jonas se fait accepter, on pourra découvrir ce qu'ils partagent sur leur site. Et peut-être comprendre comment ils ont réussi à « coincer » Horace Slughorn. Je ne sais pas si tu te souviens bien de lui, mais il était quand même du genre assez méfiant.

— Oui. Ses deux passions : le « Club de Slugh » et savoir se dissimuler.

— C'est ça. Donc comment a-t-il pu être pris en otage par les Anti-sorciers ? Et pourquoi n'avoir pas été plus loin que le film ?

— Des consignes venant de plus haut, peut-être ? proposa Jonas.

— L'administrateur ! comprirent-ils en même temps.

Dawn reprit.

— C'est une piste. Mais on n'a aucune idée de qui il s'agit.

— Mais on connaît quelqu'un qui le sait peut-être, indiqua Matthew.

— Le type de l'interview ! réalisa la sorcière.

— Exact.

— Il faut qu'on arrive à l'intercepter de nouveau !

— Et tu comptes lui présenter les choses comment ? s'intéressa son partenaire.

— Eh bien, si on a la chance de le voir à nouveau, je pense qu'on peut lui expliquer qu'on revient le voir à titre privé, et non plus pour une enquête comme il y a quelques jours, que son histoire nous intéresse et qu'on voudrait en savoir plus sur le fonctionnement de son groupe. Je lui expliquerai que je me suis inscrite sur le site après avoir visionné la vidéo et que je viens de recevoir une réponse, mais que j'hésite à aller plus loin, car je ne comprends pas bien pourquoi il faut qu'on rencontre quelqu'un en vrai.

— La vérité, en gros.

— Oui. Sauf que ce n'est pas moi qui me suis inscrite, mais Jonas, sourit la sorcière.

Son frère, qui les écoutait préparer leur plan, acquiesça.

— Ça me va. Par contre, je pense qu'on ferait mieux de laisser nos baguettes à l'abri quelque part. Je n'aimerais pas me faire cuisiner en tant que sorcier, si tu vois ce que je veux dire.

— D'accord. On prendra les transports en commun, alors, approuva Dawn. Bon, sinon, le nouveau cas…

La femme sortit le document que lui avait remis son collègue un peu plus tôt et le tendit à son frère.

— Tu peux me chercher des infos sur ça, s'il te plaît.

— Sans problème ! indiqua-t-il en lançant aussitôt une recherche.

Matthew se posta derrière le siège de Jonas pour pourvoir visualiser les résultats. Le plus jeune ouvrit plusieurs pages en rapport avec le cas, dont des photos du mémorial en question.

— J'imagine qu'on ne va pas vraiment pouvoir se rendre sur les lieux pour enquêter… souffla Dawn. Ou alors il va nous falloir un très bon déguisement et se faire passer pour des touristes…

Le sorcier l'observa avec un sourire en coin. Elle répondit à son sourire.

— J'apprends vite, c'est tout.

Il n'ajouta rien, mais Dawn se sentit vraiment fière d'elle-même. Elle réalisait qu'en une semaine à peine, Matthew avait réussi à faire ressortir des capacités qu'elle ne se connaissait même pas avoir. Elle avait l'impression de devenir une meilleure version d'elle-même de jour en jour.

— Bon. Quel programme pour cet après-midi, du coup ? relança-t-elle.

— J'écoute tes propositions. Tu m'as l'air vraiment bien lancée depuis tout à l'heure.

Elle se mit à rire légèrement puis acquiesça.

— Alors, pour commencer, je propose qu'on mange ici. Je suis certaine que ma mère sera ravie de t'avoir à nouveau à sa table. Cela nous permettra surtout de voir mon père et de pouvoir discuter avec lui de sa collègue. On verra s'il sait où elle habite. Si oui, on pourra se rendre à cette adresse, après avoir essayé de retrouver le type Anti-sorciers, pour en apprendre plus sur les suites du licenciement économique dont il a été victime.

— Et si non ? releva-t-il, toujours avec un grand sourire, adossé contre l'encadrement de la porte, les bras croisés sur sa poitrine.

— Si non…

Elle fit tapoter ses doigts contre le bureau de son frère tandis qu'elle réfléchissait à une proposition de rechange.

— Il faut qu'on découvre où travaille M. Spencer, étant donné que son fils travaille avec lui. Il faudrait qu'on trouve un moyen de l'approcher et là…

Sa mine devint plus sombre.

— Et là, il faudra l'obliger à nous dire ce qu'il sait, c'est ça que tu voulais dire ? suggéra Matthew.

— Oui. J'aimerais vraiment savoir en quoi consiste cet échange de mails, d'où vient cet argent qu'il a reçu et surtout s'il est directement impliqué dans la mort de son frère. Mais je n'ai aucune idée de comment procéder.

— Tout en restant dans la légalité, tu veux dire ?

— C'est ça.

Matthew haussa les épaules.

— Peut-être nous faudra-t-il alors employer d'autres méthodes moins… déontologiques.

Dawn fronça les sourcils. Le brun soupira.

— Je ne pense pas que ce Steeve Spencer nous révélera ce qu'il sait de lui-même, surtout s'il est coupable, même de loin, de la mort de son frère. Si on veut des réponses, il faudra forcément en passer par la case « Véritaserum » et lui effacer la mémoire ensuite.

— J'ai l'impression que tu sais bien de quoi tu parles, soupira-t-elle alors à son tour.

Il lui lança un regard lourd de sens.

— Et tu as du Véritaserum sur toi ? chercha-t-elle à vérifier.

— Il faut croire que oui.

— Et je suppose que tu as en a déjà fait un usage non réglementé plusieurs fois déjà dans le passé… Je comprends mieux comment tu as pu obtenir certaines informations, maintenant. Mais je dois être encore loin du compte de tous tes petits secrets.

— Tu supposes bien. C'est le résultat qui compte, ajouta-t-il avec un clin d'œil.

Dawn soupira une nouvelle fois en détournant le regard. Elle ne partageait pas vraiment ce point de vue, même si elle le comprenait. Elle se sentait prête à franchir certaines limites, dans le cadre de cette affaire, parce qu'elle était accompagnée de Matthew, mais elle ne pensait pas qu'elle userait de tels recours si elle poursuivait les enquêtes terrains ensuite.

— Tu peux descendre avertir ma mère, s'il te plaît, le temps que je range mes affaires ?

— À vos ordres, partenaire !

— J'aurais pu y aller, tu sais… l'informa Jonas, une fois Matthew sorti.

— Je sais.

La sorcière prit son temps pour remettre correctement ses documents dans son sac. Peu importait ce qui allait se passer après le déjeuner, elle pressentait que leur après-midi allait être à nouveau chargé. Sa mère avait raison : elle devait penser à se reposer, car son cerveau risquait d'imploser à force d'emmagasiner autant d'informations. Elle quitta la chambre et descendit à son tour.

— Il n'y a aucun problème pour ta mère, lui expliqua son partenaire en la rejoignant en bas de l'escalier.

Dawn déposa son sac près du canapé et s'installa dedans. L'homme l'imita en prenant place sur un fauteuil.

— J'ai une question à te poser, Matt. Comment fais-tu pour séparer ta vie privée et ton travail ? Je veux dire : arrives-tu à ne plus penser à l'affaire lorsque tu rejoins ta famille ?

— Je comprends ce que tu veux dire. Et j'avoue que c'est très difficile de dresser une barrière mentale suffisamment efficace pour ne plus penser à tout ça lorsque je suis chez moi. Lorsqu'on a fait notre séance de Legilimencie, tu m'as dit ne pas avoir de difficulté à pratiquer la méditation. Peut-être devrais-tu essayer cette méthode pour mettre notre affaire de côté ?

— D'accord... Je suppose que tu n'as pas réussi à dresser cette fameuse barrière dès que tu as commencé à faire tes enquêtes terrain.

Le journaliste se mit à rire.

— Non. C'est sûr qu'il m'a fallu un certain temps d'adaptation et un peu d'entraînement. Maintenant, le fait d'avoir une famille m'aide à me contraindre à faire cet exercice.

Dawn acquiesça. Elle comprenait parfaitement, même si elle n'avait personne qui partageait sa vie actuellement.

L'homme se pencha alors vers elle pour lui murmurer sans risque d'être entendu :

— Une bonne partie de jambes en l'air, ça aide aussi pas mal pour penser à autre chose.

— Matt ! le gronda-t-elle aussitôt, écarlate.

— Oh, moi, je dis ça comme ça… s'amusa-t-il, en levant innocemment les mains devant lui.

— Bien sûr. Tu sais très bien que je suis célibataire. Et on ne peut pas dire qu'en ce moment j'ai beaucoup de temps pour sortir faire des rencontres… qui ne soient pas liées à notre enquête, je veux dire.

— Oh, des invités ! s'amusa le père de Dawn en pénétrant dans le salon, les faisant sursauter.

— Bonjour, papa ! l'accueillit la sorcière avant de se lever pour aller le serrer dans ses bras.

— Monsieur Darkwell, fit Matt en lui serrant la main.

— Merci pour la note que tu m'as laissée. Du coup, tu as pu lui demander son adresse, à ta collègue ? demanda Dawn sans détour.

— Et si tu venais plutôt m'aider à mettre la table, ma chérie ? l'interpella alors sa mère. Tu auras tout le temps du repas pour interroger ton père…

La jeune femme soupira et alla dresser les couverts, sous les regards amusés des deux hommes.

— Ça faisait longtemps que je ne l'avais pas vue si pleine d'entrain, confia alors le père.

Matthew ne put qu'acquiescer. Que pouvait-il répondre à cela ? Un sourire étira furtivement ses lèvres en songeant à Ginny. Elle serait sûrement surprise d'apprendre tout ce qu'avait fait Dawn jusqu'à présent. Elle était vraiment loin d'être mauvaise sur le terrain et il n'avait vu aucune manifestation de sa soi-disant maladresse. Elle évoluait simplement dans son élément. Il était vraiment satisfait de la tirer ainsi vers le haut.

— À table ! déclara alors la maîtresse de maison.

Les deux hommes entreprirent d'aller se laver les mains avant d'aller s'installer autour du repas. Jonas eut tôt fait de les rejoindre à son tour.

— Merci, chérie, lança l'homme à sa femme.

— Je peux poser mes questions, maintenant ? demanda Dawn, faisant rire ses parents.

— J'ai bien demandé son adresse à ma collègue. J'ai laissé le papier dans mon blouson, je te le donnerai après manger.

— Tout ça pour ça ! C'était bien la peine que j'attende d'avoir ma réponse, grommela-t-elle.

Matt éclata de rire.

— Excusez-moi, s'empressa-t-il d'ajouter face aux quatre regards curieux. Mais c'est vraiment trop drôle de voir Dawn ronchonner comme une enfant !

— Hey !

Ils rirent tous de bon cœur avant d'entreprendre de vider leurs assiettes.

-x-

— Tiens, ma chérie.

— Oh, super ! Merci papa ! Viens, Matthew, allons voir où ça se trouve ! Enfin… si ça ne te dérange pas que j'emprunte ton ordi, Jonas ?

— Non, non, c'est bon. Je finis mon dessert et je remonte après.

— Super ! Allons-y, Matt !

Le sorcier, amusé, lança un regard de connivence au père de sa coéquipière avant de suivre celle-ci à l'étage. Dawn était déjà en train de s'installer dans la chaise de son frère.

-x-

Un peu plus tard, Dawn et Matthew descendaient d'un bus, près de l'endroit où ils avaient rencontré l'homme, la semaine précédente.

— Bon. On est à peu près aux mêmes heures que la dernière fois… remarqua la sorcière.

— Il ne nous reste plus qu'à ouvrir l'œil.

— Excusez-moi : nous recherchons un homme, la trentaine, les cheveux châtain foncé, des lunettes…

La personne que Dawn venait d'intercepter s'excusa en hochant la tête négativement.

— Ou on peut interroger les passants… soupira Matthew avant de l'imiter.

Une femme finit par lui indiquer un homme qui remontait la rue, à quelques pas d'eux.

— Dawn ! Merci beaucoup, Madame. Bonne fin de journée à vous.

Il s'empressa de rejoindre sa partenaire pour lui indiquer l'individu. Ils se lancèrent rapidement à sa poursuite.

— Monsieur, Monsieur ! l'appela la sorcière alors qu'ils s'approchaient de lui.

L'homme se retourna pour voir si c'était à lui que l'on s'adressait. Il fronça les sourcils en voyant les deux individus s'avancer vers de lui.

— Oh, mais vous êtes la journaliste de la dernière fois !

— Oui. Et voici l'homme qui tenait la caméra, fit-elle en désignant Matthew de la main. Excusez-moi de vous interpeller comme ça, mais nous avons visionné la vidéo de l'interrogatoire. Nous avons été intrigués. On voulait s'inscrire sur votre site. Enfin moi, déjà, et j'ai reçu une réponse bizarre. Ça me dit que je dois rencontrer quelqu'un en vrai pour pouvoir être validée… Je ne comprends pas pourquoi. C'est assez extrême comme demande, non ? Donc, avec mon collègue, on s'est dit qu'on allait directement venir vous voir pour en savoir plus sur cette façon de procéder. Comme vous voyez, il n'y a pas de caméra, aujourd'hui. Nous sommes là à titre personnel. Et vous nous avez convaincus : les sorciers existent bel et bien.

Les deux journalistes acquiescèrent vigoureusement.

L'homme observa attentivement les environs pour être sûr de ne pas être victime d'un traquenard. Ne constatant rien qui puisse abonder dans ce sens, il leur accorda le bénéfice du doute.

— Ok. Venez avec moi.

Dawn observa Matthew qui opina du menton.

L'homme intercepta ce regard.

— Ne vous inquiétez pas. On va juste aller s'installer plus confortablement et à l'abri des oreilles sceptiques pour discuter.

La sorcière lui fit un sourire.

— Ok. On vous suit, alors.

L'homme les conduisit dans une sorte de hangar, légèrement aménagé. Il y avait un coin détente, avec plusieurs canapés et coussins au sol, un frigo, un micro-ondes et une machine à café.

— Allez-y, installez-vous. Je vous prépare un café ?

Avisant l'appareil à dosettes, Dawn acquiesça. Matthew imita sa collègue.

Lorsque leurs trois cafés furent coulés, l'homme s'installa à son tour.

— Désolée de vous avoir interpellé comme ça, mais nous n'avions aucun moyen de vous contacter. On espérait juste que vous repasseriez au même endroit qu'il y a quelques jours, expliqua Dawn.

— Vous avez bien fait. L'administrateur du site préfère vérifier que vous adhérez vraiment à notre vision des choses avant d'accepter votre venue.

— Et vous, vous êtes modérateur, non ? Vous n'avez pas moyen de valider les nouveaux à la place de l'admin ?

L'homme sourit.

— Je vois que vous vous y connaissez en forum… Malheureusement, il préfère gérer ça lui-même. Nous, on s'occupe d'animer le site et de chatter avec les membres, vu qu'il n'est pas souvent là.

— D'accord.

— Vous pouvez peut-être nous expliquer comment ça fonctionne, en attendant qu'il accepte l'inscription de Dawn…

— Pourquoi ne pas vous être inscrit également ?

— Je voulais d'abord voir comment ça se passait avant de m'inscrire à mon tour. Je n'aime pas trop fournir mon adresse mail à n'importe qui, vous comprenez ?

— Je ne vois pas ce qui vous empêche de vous en créer une autre, juste pour les sites de ce genre.

Dawn s'empressa de secourir son ami.

— Il n'est pas très doué en informatique. Il préfère me laisser gérer tout ça, en général.

Matthew haussa les épaules.

— Je suis plus à l'aise avec les gens réels qu'avec des machines, grimaça-t-il.

L'homme acquiesça.

— Au fait, je m'appelle John. Donc vous, j'ai retenu Dawn et…

— Moi, c'est Matthew, sourit le brun. D'ailleurs, j'avais une question à vous poser, John.

— Allez-y, je vous écoute. Nous sommes ici pour ça.

— Les sorciers existent. Ok. Par contre, dans votre groupe, il n'y a que des Anti-sorciers ou il y a aussi des personnes qui ne voient pas en quoi les sorciers peuvent être dangereux ?

— Nous sommes tous « Anti-sorciers », comme vous dites.

— Ah. D'accord. C'est aussi pour ça que je ne me suis pas inscrit. Je suis convaincu de leur existence, mais pas encore de leur malfaisance…

— Oui : pourquoi faut-il les combattre ?

L'homme eut un sourire mauvais.

— Nous devons nous défendre contre eux, avant qu'ils ne nous attaquent.

— Et quelle meilleure défense que l'attaque, c'est ça ? releva Dawn.

— Mais pourquoi nous attaqueraient-ils ? Si ça fait aussi longtemps que l'on se côtoie, pourquoi ne nous ont-ils pas encore rien fait ?

Les questions semblèrent agacer John.

— Ils nous ont déjà attaqués. Lorsque vous aurez enfin accès au site, vous pourrez lire les témoignages que nous avons récoltés. Beaucoup de moldus sont morts au cours du demi-siècle dernier.

— Moldus ? s'empressa de relever Dawn.

— C'est ainsi que les sorciers nomment ceux qui n'ont pas de pouvoirs.

— C'est bizarre comme nom, grimaça Matthew.

La journaliste se retint de sourire. Son collègue était vraiment bon comédien. Et d'après ce qu'elle voyait, elle ne devait pas être si mauvaise non plus.

L'homme haussa les épaules.

— Ça, c'est pas à nous qu'il faut le dire.

— Et comment vous savez tout ça ?

— Je viens de vous l'expliquer.

Dawn secoua la tête.

— L'autre fois, vous nous avez dit qu'ils avaient la capacité d'effacer les mémoires. Comment se fait-il qu'il y ait quand même des gens pour témoigner contre leurs agissements ? Et, surtout : qui les connaissent aussi bien ?

— Est-ce que Poudlard existe ? intervint Matthew.

John sourit.

— Oui, Poudlard existe.

— Vous savez où il se trouve ? reprit Dawn.

— Apparemment, quelque part en Écosse. Mais il y a des sortilèges repousse-moldu sur cette région, qui nous empêche de le voir ou d'y accéder.

— Il n'y a que les sorciers qui peuvent le voir, alors ? enchaîna-t-elle.

— Oui.

— C'est pratique. Est-ce qu'ils se déplacent sur des balais volants ?

L'homme se mit à rire.

— Ils peuvent. Mais ils ont d'autres moyens de déplacement.

— Et donc, ces gens qui peuvent témoigner, qui sont-ils ? S'il n'y a que les sorciers qui peuvent voir certaines choses, comment se fait-il que certains moldus puissent en parler ?

— Finalement, je me demande qui est le ou la plus sceptique de vous deux, déclara John avec un sourire. Vos questions sont loin d'être idiotes. Ça me plaît bien. Disons qu'à l'image de la famille de Vernon Dursley – du moins, de ce qu'il a raconté –, il peut y avoir des enfants de moldus qui naissent, on ne sait pas pourquoi, avec des pouvoirs magiques. Comme l'enfant est amené à suivre ses études à Poudlard, il est logique que ses parents soient mis au courant de la particularité de leur enfant. C'est comme ça qu'on peut en apprendre plus sur eux.

Les sorciers acquiescèrent.

— Ils n'ont pas créé de sort qui pourrait empêcher, justement, la famille de révéler ce secret ?

— Il faut croire que non, s'amusa John.

— Et vous, vous avez grandi dans ce genre de famille ? l'interrogea alors Matthew.

— Ouaip, fit-il avec une grimace.

— Que s'est-il passé ? s'intrigua Dawn.

— Il faut savoir que si des sorciers peuvent naître dans des familles moldues, l'inverse peut également être vrai. Dans ces cas-là, l'enfant sans pouvoir est appelé « cracmol ». C'est une vraie honte pour la famille. L'enfant est déjà malheureux de ne pas être comme ses frères et sœurs, mais en plus de ça, on le montre du doigt, on le rabaisse, on le piétine…

— C'est ce qui vous est arrivé ? pensa deviner la sorcière.

— Pas à moi, non. Mais à ma mère, oui.

— Donc vous voulez faire la guerre à une partie de votre famille, aussi ? Ça ne vous fait rien de vous en prendre à eux ? l'interrogea le reporter.

— Qu'ils aillent tous brûler en enfer ! s'écria-t-il avant de cracher par terre.

— Comment pouvez-vous être sûrs qu'on n'est pas des sorciers, nous deux ? Je veux dire : à quoi vous les reconnaissez ? osa Dawn.

John eut un sourire à glacer le sang.

— Nous avons élaboré un petit test, avec les autres.

— Et en quoi ça consiste ?

— Ça, ma poulette, je ne risque pas de te le dire. Ton seul moyen de le savoir, c'est de te présenter au rendez-vous. Si tu n'as rien à te reprocher, tu n'as rien à craindre.

Dawn grimaça.

— C'est quelque chose de dangereux ?

— Non. Enfin, ça peut l'être indirectement, vu que nous n'aimons vraiment pas les sorciers.

La femme acquiesça, pas vraiment rassurée.

— Pourtant, la dernière fois, vous nous avez dit que vous aviez relâché le sorcier de la vidéo…

L'homme haussa les épaules.

— Et comment aviez-vous fait pour le trouver ? Il s'était inscrit sur le site, lui aussi ? demanda Matthew.

Là, John éclata de rire.

Dawn et son partenaire se regardèrent pour faire mine de dire « Quoi ? Qu'est-ce qu'il y a de drôle ? »

Le moldu finit par répondre, en s'essuyant les yeux d'avoir tant ri.

— Non. Vous pensez bien qu'il ne s'est pas inscrit. Très peu de sorciers s'y connaissent en informatique. Pour le moment, on n'a eu que très peu de refus d'inscription.

— Alors, comment avez-vous fait, pour le sorcier ? insista Matthew.

— Ça, mon beau, tu le découvriras peut-être en t'inscrivant…

— Peut-être ? Ah, je vois… Je ne pense pas que ce soit le genre d'infos que vous disposiez au regard de tous les membres, n'est-ce pas ?

— Futé ! Vous n'êtes pas journalistes pour rien, tous les deux ! Toi, ce serait vraiment bien que tu t'inscrives, t'as vraiment l'air intéressant.

— Merci, acquiesça Matthew.

Le mec balaya l'air de la main.

— Vous avez d'autres questions ?

— Est-ce que vous avez déjà eu des problèmes avec des membres ? s'empressa de demander Dawn.

— Comment ça ?

— Ben des gens qui se seraient inscrits en vous faisant croire qu'ils étaient Anti-sorciers, mais qui, en fait, voulaient juste foutre le bordel dans votre groupe ?

— C'est ce que vous voulez faire ?

— Non, bien sûr que non ! réfuta-t-elle aussitôt.

— Quant à moi, je vous ai déjà avoué ne pas savoir si je voulais m'inscrire ou pas, vu que je ne sais pas encore quoi penser des sorciers. Je ne vois d'ailleurs toujours pas pourquoi on devrait s'en prendre à eux, ajouta Matthew.

John hocha la tête positivement.

— Eh bien, on l'a su lors du test, donc on n'a pas validé leur inscription. C'est aussi simple que ça.

Il haussa les épaules sans fournir davantage de détails.

— Bon, je pense avoir fait le tour de mes questions. Enfin si, j'en ai encore des tonnes, mais je suppose qu'il faut avoir été validé avant d'en obtenir des réponses, sourit doucement la sorcière. Et toi, Matt ?

— Rien à ajouter.

— Bien ! Alors, si vous n'avez pas plus de questions, je peux vous raccompagner…

— C'était très sympa de votre part de nous inviter ici, reprit le journaliste devant la porte du hangar. On peut avoir votre numéro, cette fois-ci, pour pouvoir vous recontacter au besoin, plutôt que de faire le pied de grue devant le parc ?

— Mouais.

Il sortit son téléphone. Dawn s'alarma et s'empressa de sortir son calepin. John fronça les sourcils.

— Vous ne sortez pas vos téléphones ?

— C'est bon, je vais noter, comme ça on pourra l'enregistrer dans le bus...